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LE

f

DARWINISME

PAR

ÉMILE FERRIÈRE

LIBRAIRIE

PARIS

GERMER-BAILLIÈRE

17, RUE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE

-

1872

S 7900.27

HARVARD COLLEGE LIBRARY

DEGRAND FUND

PRÉFACE

« C'est trop long, » me dit-on un jour dans un entretien qui avait pour objet l'Origine des Espèces de M. Darwin. Cette parole me fit réfléchir.

Sans doute, le traité de M. Darwin n'est pas trop long pour les naturalistes: il n'en est pas de même pour le grand public. Voués à d'autres études ou entraînés par le torrent des affaires, la plupart ne peuvent pas consacrer à une connaissance approfondie un loisir qu'ils n'ont pas, ni même, malgré quelques notions élémentaires, saisir au milieu des détours et sous l'accumulation des détails l'enchaînement des idées et la rigueur des déductions. C'est bien pis encore pour ceux à qui la matière est étrangère. Il est donc nécessaire, dans l'intérêt de la propagande scientifique, de réduire les mille détails d'une théorie aux faits principaux, qui en sont pour ainsi dire les colonnes angulaires. Certes, la suppression des sculp

tures délicates et variées enlève une portion notable de son prix à l'édifice; mais les grandes lignes de l'architecture générale suffisent pour conserver à l'ensemble sa grandeur et sa majesté. Ce livre est divisé en quatre parties.

La première comprend l'exposé méthodique de la doctrine de Darwin, avec faits à l'appui. Chacune des sections se termine par un résumé où les notions acquises sont disposées en tableau synoptique. Cet artifice d'enseignement remet sous les yeux la liaison des faits et la burine dans la mémoire.

La deuxième partie est consacrée au rôle de la sélection dans les langues. C'est sir Charles Lyell qui, dans son admirable ouvrage sur l'Antiquité de l'Homme, a eu, le premier, l'idée de cette comparaison si propre à faire comprendre le rôle de la Sélection dans les Espèces. J'ai essayé de donner à cet aperçu un plus grand développement, tout en lui imprimant une forme systématique en correspondance avec la théorie darwinienne. Cette innovation frappera peut-être les esprits qui, étrangers à la zoologie, sont tous plus ou moins versés dans les lettres et dans la linguistique.

La troisième partie comprend un résumé des faits et des théories qui concernent la période glaciaire. La période glaciaire a une grande impor

tance dans le darwinisme, soit à cause des migrations animales, soit à cause du nombre de siècles

dont a besoin, pour exercer son action, la sélection naturelle. Ce résumé, je l'espère, intéressera d'autant plus le lecteur que nulle part il n'a été fait.

Dans la quatrième partie, enfin, sont discutés les fondements mêmes de la classification ainsi que du darwinisme, c'est-à-dire l'espèce et le genre. C'était une tâche ardue que de guider le lecteur non-initié dans ces régions troublées, véritable champ de bataille des naturalistes. J'y ai apporté le plus d'ordre, de clarté et de précision que j'ai pu. Une fois les définitions établies, l'application en a été faite à l'homme et au rang qu'il doit occuper dans la nature.

Ainsi conçu et exécuté, ce livre est non-seulement l'exposé du darwinisme, mais presque une encyclopédie abrégée des faits qui se rattachent au problème de l'origine. S'il peut inspirer le goût des grandes questions naturelles et le désir de les étudier dans les ouvrages spéciaux, j'aurai atteint le but que je me suis proposé. Avoir acquis à la science quelques intelligences sincères sera ma meilleure récompense. Heureux aussi de pouvoir payer un juste tribut d'admiration aux Lyell, aux Darwin, aux Huxley, aux Tyndall, à

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