« célèbre Gabriel! et que de pipes j'ai cédées au << fameux Balthasar, toutes pourvues de leurs « culottes ! Je vous invoque encore, soleils du jour, astres du moment, Sébastien, Michel, ་་ Nicolas, Pancrace et vingt autres : n'étais-je « pas, ne suis-je pas de vos amis? N'avons-nous "pas battu la semelle ensemble dans les hivers « rigoureux? N'avons-nous pas partagé la pomme «de terre frite de l'amitié et vidé la cruche de « l'espérance? Voilà, peuple, mes appuis naturels, mes frères, mes pairs. Ils sont sur les cimes et je << veux m'y élever. Ils m'appellent à eux et j'y « vole. L'illustre Paul me désire, et l'illustre << Pierre m'attend. Tu ne voudras pas me tenir plus longtemps éloigné de ma société. t « Nomme-moi ! » CIRCULAIRE DE PURETÉ: « Citoyens, " «La vie est un miroir; un souffle suffit pour «la ternir. Je vous livre la mienne, vous verrez quel cristal! « Je suis le pur des purs, la fleur des primi<«<tifs! En me nommant, vous irez au tuf de la république. D'autres l'ont reniée, moi jamais. « J'ai toujours vécu dans son atmosphère; et quand elle a connu le malheur, je l'ai nourrie « de mes mains. Voilà ce que j'appelle de la « pureté. Et aujourd'hui qu'il s'agit de passer du « pain sec à une organisation substantielle, tout <«<le monde voudrait mettre la main dessus. Arrière, gloutons, arrière! Les purs n'admet<< tent que les purs. Citoyens, si vous avez le moindre sentiment << de justice; empêchez que des intrus ne viennent « nous rogner notre part. "Nommez-nous! Nommez les purs des purs!»> « Je suis fils d'un Constituant et par consé«quent du bois dont on les fait. Mon père a vécu « dans l'intimité des Mirabeau et des Lameth; <«< c'est assez vous dire que je manquerai à l'As« semblée si vous ne m'y envoyez pas. J'oubliais d'ajouter que mon auteur a occupé la tribune << avec éclat, et vous ne sauriez contester que ce « ne me soit là un titre. << Permettez-moi de rappeler un seul fait pour mieux éclairer votre choix. Après l'évé<< nement de Varennes, lorsque le roi fugitif fut « ramené à Paris, mon père, qu'unissaient à « Barnave des rapports d'amitié, crut remarquer chez ce Constituant un secret retour vers la « famille royale. L'image de la reine poursuivait « le jeune tribun. « — Tiens-toi bien, Barnave, s'écria mon père «< avec un stoïcisme digne de cette âme pure. «Le mot est resté. « C'est assez vous dire ce que nous sommes, ce « que nous valons. Nommez-moi ! » « Je suis né le 1er août 1772. La révolution << me fit soldat; je conquis tous mes grades sur « le champ de bataille. Le 5 février 1795, je passai brigadier à l'armée du Rhin; le 18 « mars 1794, je fus promu au grade de sous« lieutenant. C'était la belle époque. Je fus fait << successivement lieutenant le 28 août 1794, capitaine le 25 juillet 1795, major le 6 avril 1796, chef de bataillon le 9 décembre 1797, << lieutenant-colonel le 27 mai 1798, colonel ་་ «<le 8 juin 1799, général de brigade le 16 sep«tembre 1802, général de division le 18 octo"bre 1808. «Voilà mes services. Nommez-moi! >> CIRCULAIRE DE SPÉCIALITÉ. « Citoyens, <«< Il faut que toutes les industries soient repré<< sentées à l'Assemblée nationale. S'il y manquait « un seul organe des intérêts du pays, l'expres «sion n'en serait ni véridique, ni complète. «Je suis fabricant de guimbardes; qui ne con«< naît cet instrument inoffensif? Pour en tirer « des sons enchanteurs le moindre art suffit. « C'est la joie de l'homme fait, l'orchestre naïf « du premier âge. Et pourtant la guimbarde « n'occupe pas, dans l'ensemble de l'harmonie française, le rang qui lui appartient. On la` « méconnaît, on la délaisse. L'envie qui s'attache « au mérite ne l'a point épargnée. Un mot expli« que tout: elle n'a pas été défendue. " " ་་ Que les fabricants de guimbardes s'unissent « pour l'affranchir; qu'ils me portent comme « l'avocat naturel de leur industrie. Oui, que le << scrutin nous venge d'un long abandon! Il y a «tant à dire sur les charmes de ce produit ma«nufacturé, sur les bras qu'il emploie, sur les << travaux accessoires qu'il alimente! L'acier et le «fil de laiton lui servent de base et ne sauraient << s'en séparer. Tout s'enchaîne dans les arts. En << servir un, c'est les servir tous. ་་ Ainsi, fabricants, allez au scrutin et votez « comme une seule main frappant la même guim« barde. « Nommez-moi! » CIRCULAIRE D'UN DIEU INACHEVÉ. << Citoyens, << Les temps sont venus. Trop peu d'hommes « vivent du produit net. La loi de la production <«< n'est point fixée. Le vieux monde et la vieille « économie politique s'écroulent. Il est temps de prendre un parti. ་་ «Nommez-moi! << Vous comprenez, sans que j'insiste, que je suis l'organe d'un principe supérieur et que j'apporte une révélation à la terre. Les trois « quarts des Français ne mangent pas de pain; << huit millions tout au plus mangent de la viande. ་་ |