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think measures may be taken for making a Descent or landing from thence in an easier and better manner than from on Board.

"It will probably make the Enemy more doubtful where the Landing is intended which may be a very Considerable Advantage.

"I should think it very Commodious to keep possession of this Island while the Troops remain there but to this, the great Extent of it may be an Objection. (1)

"PAT. MACKELLAR ENGR. IN ORDY."

(1) Major Mackellar's description of Quebec is referred to at page 66 of this volume.

COPIE D'UNE LETTRE DU MARQUIS DE MONTCALM À MONS. DE MOLÉ, PREMIER PRÉSIDENT AU

PARLEMENT DE PARIS

(From the British Museum, 103, l. 34, p. 20.)

Monsieur & cher Cousin,

Il a

Me voici, depuis plus de trois mois, aux prises avec Mons. Wolfe: il ne cesse, jour, & nuit, de bombarder Quebec, avec une furie, qui n'a guères d'exemple dans le siege d'un place, qu'on veut prendre & conserver. deja consumé par le feu presque toute la basse ville, une grande partie de la haute est écrassée par les bombes; mais ne laissa-t-il pierre sur pierre, il ne viendra jamais à bout de s'emparer de cette capitale de la colonie, tandis qu'il se contentera de l'attaquer de la rive opposée, dont nous lui avons abandonné la possession. Aussi après trois mois de tentative, n'est-il pas plus avancé dans son dessein qu'au premier jour. Il nous ruine, mais il ne s'enrichit pas. La campagne n'a guères plus d'un mois à durer, à raison du voisinage de l'automne, terrible dans ces parages pour une flotte, par les coups de vent, qui regne constamment & periodiquement.

Il semble, qu'après un si heureux prelude, la conservation de la colonie est presque assuré. Il n'en est cependant rien: la prise de Quebec depend d'un coup du main. Les

Anglais sont maîtres de la riviere : ils n'ont qu'à effectuer une descente sur la rive, où cette ville, sans fortifications, & sans défense, est située. Les voilà en état de me presenter la battaille, que je ne pourrai plus refuser, & que je ne devrai pas gagner. M. Wolfe, en effet, s'il entend son metier, n'a qu'à essuyer le premier feu, venir ensuite à grand pas sur mon armée, faire à bout parlant sa decharge, mes Canadiens, sans discipline, sourds à la voix du tambour, & des instrumens militaires, derangés par cet escarre, ne sçauront plus reprendre leurs rangs. Ils sont ailleurs sans bayonettes pour repondre à celles de l'ennemi: il ne leur reste qu'à fuir, & me voilà, battu sans resource. Voilà ma position !- Position bien facheuse pour un général, & qui me fait passer de bien terribles momens. La connoissance que j'en aye m'a fait tenir jusqu'ici sur la defensive, qui m'a réussi; mais réussira-t-elle jusqu'à la fin? Les évenemens en decideront! Mais une assurance que je puis vous donner, c'est, que je ne survivrois pas probablement à la perte de la colonie. Il est des situations où il ne reste plus à un général, que de perir avec honneur: je crois y être; &, sur ce point, je crois que jamais la postérité n'aura rien à reprocher à ma mémoire; mais si la Fortune decida ma vie, elle ne decidera pas de mes sentimens — ils sont François, & ils le seront, jusque dans le tombeau, si dans le tombeau ou est encore quelque chose! Je me consolerai du moins de ma defaite, & de la perte de la colonie, par l'intime persuasion où je suis, que cette defaite vaudroit un jour à ma patrie plus qu'une victoire, & que le vain. queur en s'aggrandissant, trouveroit un tombeau dans son gg andissement même.

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Ce que j'avance ici, mon cher cousin, vous paroîtra un paradoxe; mais un moment de reflexion politique, un coup d'œil sur la situation des choses en Amerique, & la vérité de mon opinion, brillera dans tout son jour. Non, mon cher cousin, les hommes n'obéissent qu'à la force & à la necessité, c'est-à-dire, que quand ils voyent armées devant leurs yeux, un pouvoir toujours prêt, & toujours suffisant, pour les y contraindre, ou quand la chaine de leurs besoins, leur en dicte la loi. Hors de là point de joug pour eux, point l'obéissance, de leur part: ilss ont à eux; ils vivent libres, parcequ'ils n'ont rien au dedans, rien au dehors, ne les oblige à se depouiller de cette liberté, qui est le plus bel appanage, le plus precieuse prerogative de l'humanité. Voilà hommes ! & sur ce point les Anglois, soit par éducation; soit par sentiment, sont plus hommes que les autres. La gêne de la contrainte leur deplait plus qu'à tout autre: il leur faut respirer un air libre & degagé; sans cela ils sont hors de leur elément. Mais si ce sont là les Anglois de l'Europe, c'est encore plus les Anglois de l'Amerique. Un grand partie de ces colons sont les enfans de ces hommes qui s'expatrierent dans ces temps de trouble, où l'ancienne Angleterre, en proye aux divisions, étoit attaquée dans ses privileges & droits, & allerent chercher en Amerique une terre, où ils puissent vivre & mourir libres, & presqu'independants; & ces enfans n'ont pas degenerées des sentimens republicains de leurs pères. D'autres sont des hommes, ennemis de tout frein, de tout assujettissement, que le gouvernement y a transporté pour leurs crimes. D'autres, enfin, sont un ramas de differentes nations de l'Europe, qui tiennent très peu à l'ancienne

Angleterre par le cœur & le sentiment. Tous, en général ne se soucient guères du roi du parlement d'Angleterre.

Je les connois bien, non sur des rapports étrangers mais sur des informations & des correspondances secrets, que j'ai moi-même menagés, & dont un jour, si Dieu me prête vie, je pourrois faire usage à l'avantage de ma patrie. Pour surcroit de bonheur pour eux, tous ces colons sont parvenus dans un état très florissant: ils sont nombreux & riches; ils recueillent, dans le sein de leur patrie, toutes les necessités de la vie. L'ancienne Angleterre a été assez sotté, & assez dupe, pour leur laisser établir chez eux les arts, les metiers, les manufactures; c'est-à-dire, qu'elle leur a laissé briser la chaine de besoins, qui les lioit, qui les attachoit à elle, & qui en fait dependans. Aussi toutes ces colonies Angloises auroient, depuis longtemps, secoué le joug, chaque province auroit formé une petite republique independante, si la crainte de voir les François à leur porte n'avoit été un frein qui les avoit retenu. Maîtres pour maîtres ils ont préferé leurs compatriotes aux étrangers, prenant cependant, pour maxime, de n'obéir que le moins qu'ils pourroient; mais que le Canada vint à être conquis, & que les Canadiens & ces colons ne fussent plus qu'un seul peuple, & le premier occasion, où l'ancienne Angleterre sembleroit toucher à leurs intérêts, croiez-vous, mon cher cousin, que ces colons obéiroient? Et qu'auroient-ils à craindre, en se revoltant? L'ancienne Angleterre auroitelle une armée de cent ou de deux cens milles hommes à leur opposer dans cette distance? Il est vrai, qu'elle est pourvue de vaisseaux, que les villes de l'Amérique Septentrionale, qui sont d'ailleurs en très petit nombre, sont

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