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ARTA

Et l'on ne peut pas dire que Socrate

XERXE ait changé de conduite fur la fin de fa

vie, & qu'il ait alors marqué plus de zéle pour la vérité. En fe défendant devant le peuple, il déclara qu'il avoit toujours reconnu & honoré les mêmes dieux que les Athéniens; & le dernier ordre qu'il donna avant que d'expirer, fut qu'on immolật en fon nom un coq au dieu Efculape. Voila donc le prince des Philofophes, déclaré par POracle de Delphes le plus fage des hommes, qui, malgré fa conviction intime d'une unique divinité, meurt dans le fein de l'idolatrie, & en fafant profeffion d'adorer tous les dieux du paganisme. En cela Socrate eft fe d'autant plus inexcufable, que donnant pour un homme charge exprès du Ciel de rendre témoignage à la vérité, il manque au devoir le plus effentiel de la glorieufe commifion qu'il s'attribuoit. Car s'il y a quelque vérité dans la religion pour laquelle on doive fe déclarer hautement, c'eft celle qui regarde l'unité d'un Dieu, &

le la vanité des idoles. C'est là que courage auroit été bien placé : & il n devoit pas couter beaucoup à Socrate, déterminé d'ailleurs à mourir. Mais,

it faint Auguftin, ce n'étoit pas ces MNEMON. ilofophes que Dieu avoit deftinés our éclairer le monde, & pour faire ffer les hommes du culte impie des affes divinités à la fainte religion du ai Dieu.

On ne peut difconvenir que Socrate, ur ce qui regarde les vertus morales, foit le héros du paganisme. Mais, our en bien juger, qu'on mette en paléle ce prétendu héros avec les Marrs du Chriftianifme, c'est-à-dire, fou ent de foibles enfans, de tendres viers, qui n'ont point craint de répandre ut leur fang pour défendre & fceller mêmes vérités que Socrate reconiffoit, mais qu'il n'ofoit foutenir en blic, je veux dire l'unité d'un Dieu, la vanité des idoles. Qu'on compare Eme la mort fi vantée de ce Prince s Philofophes avec celle de nos faints vêques qui ont fait tant d'honneur à religion chrétienne par la fublimité leur génie, l'étendue de leurs coniffances, la beauté & la folidité de irs écrits; un faint Cyprien, un faint

= Non fic ifti nati erant, populorum fuorum nionem ad verum cul1 veri Dei à fimuForum fuperftitione

atque ab hujus mundi
vanitate converterent. S.
Auguft. lib. de ver. relig,
cap. 2.

ARTA-Auguftin, & tant d'autres, qu'on voit X ER X E tous mourir dans le fein de l'humilité, MNEMON. pleinement convaincus de leur indignité & de leur néant, pénétrés d'une vive crainte des jugemens de Dieu, & n'attendant leur falut que de fa pure bonté & de fa miféricorde toute gra tuite. La philofophie n'infpire point de tels fentimens : ils ne peuvent être l'effet que de la grace du Médiateur, que Socrate ne méritoit pas de com noitre,

LIVRE

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éreffer les Lecteurs, eft celle qui fait onnoitre le caractére & les mœurs int des peuples en général, que des rands hommes en particulier dont il y ft parlé ; & l'on peut dire que c'est là n quelque forte l'ame de l'Hiftoire, au eu que les faits n'en font que le corps. ai tâché, à mesure que j'en ai trouvé occafion, de tracer le portrait des lus illuftres personnages de la Gréce: me refte maintenant à faire connoire le génie & le caractére des peuples êmes. Je me renferme dans ceux de acédémone & d'Athénes, qui ont oujours tenu le premier rang dans la Gréce; & je réduis à trois chefs ce que ai à dire fur cette matiére, qui font Gouvernement politique, la Guerre, a Religion.

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Sigonius, Murfius, Potterus, & plufieurs autres qui ont écrit fur les Antiquités Grecques, fourniffent de grandes lumiéres & font d'un grand fecours fur la matière qui me refte à traiter,

CHAPITRE PREMIER,
Du Gouvernement politique.

Iy a trois principales espéces de

Gouvernement: la Monarchie, où un feul homme commande; l'Ariftocratie, où ce font les anciens & les plus fages qui gouvernent; la Démocratie, où l'autorité eft entre les mains du peuple, Les plus célébres Ecrivains de l'antiquité, tels que Platon, Ariftote, Polybe, Plutarque, donnent la préférence à la premiére forte de gouvernement comme à celle qui renferme un plus grand nombre d'avantages, & où il fe trouve moins d'inconvéniens, Mais tous conviennent, & l'on ne peut le répéter trop fouvent, que la fin de tout gouvernement, & le devoir de quiconque en eft chargé, de quelque maniére que ce foit, eft de travailler à rendre heureux & juftes

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