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avons des enfans et des femmes, ou resterons-nous? .Il est plus sûr de fuir.

9o. Je ne savais pas à quel point les Athéniens poussent le luxe et la délicatesse. - L'autre jour, Pamphile, voulant aller à la pêche, fit marché avec moi. Le voilà dans ma barque, se faisant dresser un lit voluptueux, s'abritant d'une riche tente, sous laquelle il rassemble de charmantes femmes et quantité de musiciennes ; l'une jouant de la flûte, c'est Crumation, l'autre du psaltérion, c'est Erato; une troisième des cymbales, c'est Evépèse. Ce ne fut que joie, bombance et chants joyeux tout le temps.

Rien de cela ne me faisait envie; mais, au retour, Pamphile m'a payé largement. Alors je me suis réjoui. Viennent donc d'autres voluptueux qui égalent Pamphile en magnificence!

10o. Comment l'amour a-t-il blessé un pauvre pêcheur comme moi, qui gagne péniblement sa vie? - Toutefois il m'a blessé : :- J'aime avec fureur la fille de Terpsichore, l'une de ces filles qui se sont sauvées, je ne sais comment, de la maison d'Hermione, la logeuse, pour venir au Pirée. - Je ne suis qu'un pêcheur; n'importe à moins que son père ne soit fou, il me jugera digne de l'épouser.

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11o. Je ne quitterai point cette femme, en dépit de tes conseils, Eupolus! J'obéis à l'Amour. Cet enfant est né d'une déesse marine : La vierge pour laquelle il m'enflamme, est sans doute une compagne de Panope et de Galathée, les plus belles des Néréides : J'obéis à l'Amour.

12o. L'autre jour, tandis que j'assistais, dans ses couches,la femme de mon voisin, tu t'es penché sur moi pour m'embrasser, vieux Anicétus! Comme s'il était donné à quelqu'un de rajeunir! Dis-moi : n'as-tu pas dételé ta charrue? -Ne sors-tu pas du coin de ton feu, ou du fond de ta cuisine? Misérable Cécrops! finis donc tes soupirs, et songe à toi!

13. Thaïs à Euthydème. Tu fronces le sourcil!

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Il

Tu t'es mis la philosophie en tête! -En allant à l'académie, tu passes fièrement devant ma maison sans y entrer.-Pauvre fou! sais-tu ce qu'est ce fameux sophiste dont tu vas payer les leçons? Hier, il m'offrit de l'argent pour ce que tu devines. poursuit la servante de Mégara. Moi qui prise mieux tes caresses que tout l'or des sophistes, je l'ai refusé. Si je te ferai voir comment cet ennemi des femmes renchérit sur les plaisirs accoutumés. — Tu penses donc qu'il y ait bien loin d'un sophiste à une courtisane?C'est quasi tout un; car l'un et l'autre vivent de présens. Nous, du moins, nous ne renions pas les dieux; nous ne

tu veux,

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prêchons pas l'inceste et l'adultère. - Eh bien! quoi? ils savent disserter sur la cause des nuages, sur la nature des atomes! - J'en disserte aussi bien qu'eux; car je n'y connais rien. — Aspasie a formé Périclès, et Socrate Critias.Lequel des deux élèves préfères-tu? - Allons, trève de ces insipides folies, cher Euthydeme! - Reviens : je te montrerai le souverain bien. La vie s'envole: ne la perds pas en bagatelles ni en recherches d'énigmes.

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que tu

mes côtés, tantôt Encore une fois,

14°. Pétala! je ne demanderais pas mieux que les courtisanes pussent vivre des pleurs de leurs amans :-J'aurais contentement avec toi ; Mais il n'en est rien : - . Il leur faut du solide. - Nous avons besoin d'argent, de vêtemens, de parures, de servantes, mon tendre ami! Depuis tantôt un an, je maigris avec toi, que c'est pitié! Il est vrai m'aimes, que jour et nuit tu pleures à pour une chose, tantôt pour une autre. n'y a-t-il donc rien dans la maison de ton père et de ta mère, ni or, ni argent, ni provisions; rien absolument, hormis des larmes? Tu m'apportes aussi, je le sais, des roses, comme on apporte des fleurs sur un tombeau. -C'est trop peu:-Tâche de venir désormais avec les mains mieux garnies et les yeux plus secs; ou bien tu auras sujet de pleurer.

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Telle est la matière, telle est la forme de ces cent seize lettres, divisées en trois livres, que les biographes ont trop peu appréciées, en disant qu'elles ne manquent pas de naturel; car elles sont tout naturel et toutes graces, riches en peintures de mœurs, en traits de sentiment et d'esprit, et partout empreintes de ce cachet de vérité dont le recueil d'Aristenète est absolument dépourvu. Nous aurions pu, en multipliant nos extraits sommaires, étendre les preuves de cette assertion; mais la nudité de certains tableaux, la hardiesse, pour ne rien dire de plus, de certaines expressions nous ont arrêtés. Le lecteur français peut d'ailleurs se satisfaire aisément, s'il le veut, puisque l'abbé Richard a donné une traduction d'Alciphron, en 3 vol. in-8°, Paris, 1785. La meilleure édition de l'original avec l'interprétation latine est celle-ci, que M. Wagner a reproduite avec quelques additions, en 2 vol. in-8°, Leipsig, 1798. Notre exemplaire est du petit nombre de ceux qu'on trouve en papier fort de Hollande. Jean Leclerc, dans sa Bibliothèque ancienne et moderne, pense que ceux qui font Alciphron contemporain d'Alexandre n'appuient pas cette opinion sur des fondemens très solides.

SUR LES VERS DORÉS.

Edition princeps. Padoue, Bartholomée de Val de Zuccho. 1474. In-4, lettres rondes, 91 feuillets.

(450-1474.)

C'est ici la première édition de Hiéroclès. Elle fut publiée en latin, sans texte grec, sur la traduction du savant Jean Aurispa, traducteur aussi d'Archimède, secrétaire et ami du pape Nicolas V (Thomas de Sarzane). Ce ne fut, au rapport de M. Brunet, qu'en 1583, à Paris, chez Nivellius, que fut imprimé le texte grec, avec la traduction latine de Jean Curterius. Cette édition de Padoue, la plus rare, est fort précieuse, comme tenant de plus près aux manuscrits. Ce fut d'ailleurs Jean Aurispa qui découvrit à Venise, vers 1447, ce beau livre, monument le plus pur de la morale de l'antiquité; il est donc juste que nous lui rendions tous les honneurs de la publication. Son édition est très belle dans sa simplicité, et si correcte que, malgré les perpétuelles abréviations dont elle est chargée, comme toutes les éditions Princeps, l'œil saisit facilement l'ensemble des mots.

Il n'y a point de titre général. Le volume débute par une épître ou préface d'Aurispa au pape Nicolas V; ensuite vient le titre particulier, dont la forme est singulière.

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A la fin du texte, on lit ces mots: Laus Deo, amen, et cette devise: Duce virtute et comite Fortuna. (Pour guide la Vertu et pour compagne la Fortune:) Après quoi, sur le verso du der

nier feuillet, se trouve répété le titre particulier de cette addi

tion :

Hic faciliter

completum est ac
impressum.Anno
Christi.cccc.

LXXIII.Pata
vii.iv.ka
lendas

ma

ia

S.

Bartholomæus de Val
de Zoccho. FF.
Telos.

Qu'on nous permette de ne pas finir cette description sans dire que notre exemplaire, qui vient de la bibliothèque de Girardot de Préfond, relié en maroquin rouge par l'ancien Derome, nous a coûté 130 francs, en 1833. Nous ne serions pas étonnés que ce fût le même qu'un amateur paya 80 francs à la vente du comte Maccarthy. La progression du prix de ces sortes de livres est naturelle et rapide; elle sera constante.

Maintenant, parlons un peu des vers dorés; car la forme n'est pas tout, le fond est aussi quelque chose. Nous ne saurions mieux rendre hommage à Hiéroclès qu'en rapportant la préface d'Aurispa au pape Nicolas V, dont il était l'ami, dès avant que ce digne pontife eût été cardinal, évêque de Bologne, et chef de l'Eglise, après Eugène IV, le 14 mars 1447. On se rappelle que Nicolas V, auquel succéda Calixte III, était d'un caractère doux, paisible, libéral, et même magnifique ; qu'il fut protecteur éclairé des lettres et des arts, et grand acheteur de manuscrits grecs et latins; qu'il termina heureusement, après 71 ans, le grand schisme d'Occident, par la démission obtenue de Félix V, pape d'Avignon; enfin qu'il mourut, à 57 ans, le 24 mars 1454, de chagrin de la prise de Constantinople par les Turcs. Voici donc la lettre qu'Aurispa lui adresse, et que nous n'avons vue nulle part ailleurs.

<< Je m'étonnais et je cherchais la cause de l'infériorité de >> nos modernes sur les anciens, tant dans les lettres que dans >> les édifices et les monumens ; et, cette infériorité remarqua»ble, je croyais devoir l'attribuer tout ensemble à la négli »gence des hommes, au peu de moyens mis à leur disposition, >> à leur nature moins heureuse; mais, très Saint-Père, vos >> vertus et votre protection ont jeté un si grand éclat sur nos

>> derniers temps, que ces pensées me sont sorties de l'esprit ; » et j'ai bien reconnu alors que ce fut à la haute faveur de >> ses princes que l'antiquité dut surtout ses monumens et ses » génies. Nous voyons, en effet, un si grand nombre de tem>>ples et de magnifiques bâtimens publics et particuliers, rétablis >> ou élevés par votre ordre, ou même à vos frais, qu'à peine nous, >> qui sommes témoins de ces merveilles, pouvons-nous croire » qu'elles aient pu s'effectuer en si peu d'années; merveilles >> telles que, pour les décrire toutes, il faudrait un gros livre. >> Je me permettrais de le faire en détail, si je me confiais dans >> mes talens, et je le ferais, sans doute, à ne consulter que mon » désir. Oui, je désire écrire votre vie entière, préférant d'être >> accusé de témérité, sous une apparence d'amour, que de » l'être d'un silence prudent; mais peut-être quelqu'un plus » éloquent se présentera-t-il pour cette œuvre hardie. Il ne se » peut qu'entre tant d'habiles gens que vos bienfaits ont sou>> tenus il ne s'en trouve un digne d'écrire cette vie si pleine, » si variée, si brillante de vertus diverses. Les études, en tout >> genre, ont fait de tels progrès depuis peu, grâce à vous, » que le nombre des auteurs ou traducteurs dépasse celui des >> huit derniers siècles; et, en cela, vous n'avez pas seulement >> rendu service aux contemporains, mais encore aux hommes » passés et à venir; aux uns, en les sauvant de l'oubli; aux >> autres, en leur fournissant, avec des modèles, une précieuse >> facilité de s'améliorer. Vous avez fait chercher, en tout lieu, >> des ouvrages que l'incurie et l'ignorance avaient ensevelis >>> depuis six cents ans. Vos envoyés ont parcouru le monde et >> poursuivi partout la trace des manuscrits grecs et latins, les >> achetant de votre argent; et moi, qui vous honorai et vous >> aimai toujours, j'en ai traduit plusieurs, que je vous ai dé>>> diés avant votre exaltation. Ce fut pendant votre séjour à >> Venise, où je m'étais rendu par vos ordres, que j'achetai, entre » d'autres livres par moi découverts, le Hiéroclès sur les vers » de Pythagore, dits les Vers dores; ouvrage où la philosophie >> pythagoricienne est toute contenue, et si utile, qu'à mon âgede >> quatre-vingts ans, je n'ai rien lu, soit en grec, soit en latin, >> qui m'ait plus profité. Aux miracles près, cet écrit diffère peu >> des livres chrétiens. Je l'ai donc traduit en latin, et je l'offre » à Votre Sainteté, seulement pour qu'elle le lise; car, du reste, >> il ne saurait rien ajouter à la science d'un aussi docte per» sonnage, à la vertu d'un homme aussi vertueux; mais il ne >> laissera pas que de vous plaire, en confirmant vos propres >> sentimens. Tout en traduisant, j'ai fait des vers grecs plutôt

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