صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

re ceder un bois facré pour y purifier les Argiens.

La Déeffe addreffe enfuite la parole aux enfans des morts. Elle leur prédit qu'un jour ils vengeront leurs peres; qu'ils renverferont Thébes; & que le nom d'Epigones que leur donnera la Grece, auffi-bien que leur heureuse expédition de Thébes fera l'entretien de toute la pofterité. Ces Epigones, ou enfans des fept ou huit Braves, fe rendirent célebres au nombre de neuf, à fçavoir, Ægialée fils d'Adrafte, Therfandre fils de Polynice, Diomede fils de Tydée, Sthenelus fils de Capanée, Stratolaus fils de Parthenopée, Polydore fils d'Hippomedon, Alcmeon & Amphiloque fils d'Amphiaraüs, & Mélon fils d'Eteoclus. Des huit peres, fept périrent; Adraste resta feul. Du refte, Eteoclus n'étoit pas cenfé l'un des fept Chefs, étant beau-frere de Capanée. Leurs fils, dix ans après, les vengérent fous la conduite d'Alcmeon.

Mais en voilà trop fur cette antiquité fabuleufe. Cette Tragédie toute politique -étoit faite uniquement pour flatter Athénes. C'est un trait de fon histoire qui étoit affés précieux aux Citoyens pour s'en prévaloir contre l'Argolide. Ces fortes d'interêts ne nous touchent plus; & tout ce qu'on pourroit dire, ne nous rendroit pas ce fujet intereffant. Thesée promet à Minerve d'executer fes ordres: & le Roi Adraste se dispofe à jurer de faire tout ce que la Déeffe a prefcrit. IPHI

[blocks in formation]

IPHIGENIE en Aulide, & IPHIGENIE en Tauride.

On trouvera ces deux Pieces entierement traduites. La premiere, à la fin du Tome II. pag. 267. La feconde, au commencement du Tome III. pag. 5.

RHE

[ocr errors]

"

RHESUS,

TRAGEDIE

D'EURIPIDE.

PENELOPE écrit ainfi à Ulysse, chés

*Retulit & ferro Rhefumque Dolonaque cafos;
Utque fit hic fomno proditus, ille dolis.
Aufus es, ô nimiùm nimiùmque oblite tuorum
Thracia nocturno tangere caftra dolo,
Totque fimul mactare viros adjutus ab uno:

· At benè cautus eras, memor ante mei. Ufque metu micuere finus; dum victor amicus Ditus es Ifmariis iffe per agmen equis.

,, Telemaque a fçû de Neftor, & moi de ce cher fils l'hiftoire de Rhefus & de Dolon immolés par vos coups, & comment » l'un fut la victime du fommeil, & l'autre » d'une furprise. Quoi, Ulyffe, vous avés » perdu le fouvenir de Penelope, jufqu'à ofer pénétrer de nuit dans le camp des Thraces, & vous mettre tant d'ennemis fur les bras, fans autre fecours que celui

[ocr errors]
[ocr errors]

OYID. Heroid, epost. 1.

Ra

20

de

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

de Diomede! Mais non; fans doute, que l'idée d'une époufe vous avoit fait prendre de juftes mefures pour votre fûreté. "> J'ai tremblé toutefois, & mon effroi n'a ceffé que quand en me racontant cet ex,, ploit on a fini par votre retour au camp des Grecs, où vous arrivâtes fur les courfiers des vaincus”.

دو

[ocr errors]

Ces beaux vers dont une traduction ne fçauroit rendre toute la délicateffe, font le veritable fujet du Rhefus d'Euripide. Je ne pourrois en donner plus heureusement l'ébauche, outre que la Tragédie même le fera aifément connoître en fe développant. Il fuffit pour la Scene de fe fixer au camp des Troyens devant les murs de Troye, & de fçavoir que les Perfonnages font, Hector, Enée, Paris, Dolon, Rhefus Roi de Thrace & fon Ecuyer du côté des Troyens ; & de la part des Grecs, Ulyffe avec Diomede. Minerve & la Mufe Terpficore mere de Rhefus, jouent auffi leur rôle ; & le Choeur eft compofé des Officiers & fur tout des Sentinelles du camp Troyen. Le fujet n'eft donc autre chofe que le ftratageme nocturne d'Ulyffe & de Diomede qui tuent Rhefus dans fa tente.

Je dois encore avertir d'une chofe, que le Lecteur n'auroit pas laiffé de fentir même dans cet extrait; c'eft que le tour & le ftyle du Rhefus paroît fi différent du génie d'Euripide, qu'on a douté depuis fort longtems fi cette Tragédie étoit de lui, & fi elle n'appartenoit pas plûtôt à Sophocle. On n'y reconnoît en effet, ni les Prologues du premier, ni fes mouvemens de tendreffe;

&

& l'on y voit au contraire, la jufteffe & l'art du Dialogue fi bien employé par le second. Cependant malgré le jeu qui y regne, ce n'eft pas la plus belle Piece de ce Recueil. D'ailleurs le Rhefus aïant toujours été fur la lifte des Tragédies d'Euripide, l'on ne fçauroit fur de fimples conjectures entreprendre de la lui enlever; & il eft affés indifférent pour notre but qu'elle foit de l'un ou de l'autre Autheur, ou même d'un. plus ancien, comme le veut Scaliger fans aucune lueur de vrai-femblance, ou enfin, fi l'on veut, de quelque contemporain, ce qu'il me feroit plus aifé de prouver par conjecture. Car Jophon fucceda au génie de fon pere Sophocle, & compofa dans fon · goût.

ACTE PREMIER.

On voit le camp des Troyens fous les murs de leur ville, apparemment à l'un des côtés du Théatre; & du côté oppofé dans le lointain, une mer, des vaiffeaux, & le camp des Grecs affiegeans. Le Choeur, c'eft-à-dire, un des Guerriers qui le forment, dit à un autre. Allés éveiller Hector: ce qui marque le tems où commence l'action. C'est fans doute, fur le minuit. On l'appelle; il répond; il paroît incontinent en Général, toujours actif, toujours alerte, & incapable de prendre du repos. Il s'informe avec impatience du fujet pour lequel on le réveille. Le Sentinelle, fans lui dire encore de quoi il eft queftion, le preffe de s'armer & de mettre tout le camp fous

R 3

« السابقةمتابعة »