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plus qu'aux chirurgiens des armées chargés d'aider et suppléer le chirurgien-major du régiment.

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AIDES, COUR DES AIDES. Sous l'ancienne monarchie, on nommait aides les impôts qui se levaient sur les denrées et les marchandises qui se vendaient dans le royaume. Ce mot avait été employé, parce qu'originairement les aides étaient des subsides volontaires et passagers qui se payaient au prince dans des besoins pressants et sans tirerà conséquence pour la suite. Depuis, ces subsides furent rendus perpétuels et obligatoires. Les aides étaient tout simplement ce que nous appelons les droits réunis, les contributions indirectes; mais dans leur ensemble, les droits d'aides étaient infiniment moins lourds que ne le sont aujourd'hui les contributions indirectes, les droits sur le sel seuls exceptés. La perception et la régie des droits d'aides se faisaient dans l'origine par des officiers appelés généraux d'aides. Ces fonctionnaires furent, par le fait, réunis en corps pour composer le tribunal de justice des aides, et formèrent la cour des aides.

La cour des aides de Paris fut instituée par des ordonnances du roi Jean, faites, l'une un an avant sa captivité en Angleterre, dans l'assemblée des états tenue à Paris le 28 décembre 1355; l'autre les 18 et 24 décembre 1360. Elle ne fut d'abord composée que de neuf généraux conseillers; cependant elle eut le pouvoir de juger souverainement et en dernier ressort, à l'instar du parlement.

Bientôt après l'établissement de cette cour, nos rois luí adressèrent les édits, lettres patentes et déclarations sur le fait des aides, pour être par elle vérifiés, registrés et publiés. Ceux qui furent registrés dans les temps les plus voisins de son établissement avaient pour objet les droits de réserve, de haut passage, et imposition foraine.

L'assemblée des états tenue à Paris en 1413 pour la réformation des offices et abus dans le royaume, fit une ordonnance, publiée depuis dans un lit de justice, par laquelle les officiers de la cour des aides furent réduits à quatre généraux, trois conseillers et un président; mais la souveraineté lui fut conservée.

Pendant la guerre des Anglais et des Bourguignons, la cour des aides avait été, comme le parlement, transférée à Poitiers.

La cour des aides de Paris fut près de cent ans la seule qu'il y eût en France; mais, en 1437, Charles VII en établit une seconde à Montpellier pour le Languedoc, à l'instar de celle de Paris.

En 1551, Henri II créa une seconde chambre en la cour des aides de Paris, et Louis XIII y en établit une troisième par l'édit du mois de décembre 1635.

Brussel rapporte plusieurs preuves que, vers les xir et x siècles, l'aide était un subside extraordinaire, très- ressemblant à la taille aux quatre cas, que le roi levait sur les barons, et les barons sur leurs vassaux.

Anciennement tous les subsides, de quelque espèce qu'ils fussent, le droit de gabelle,

celui des traites, etc., étaient compris sous le nom d'aides. Mais, plus tard, ce nom ne's'appliqua qu'à certains impôts qui se levaient sur les boissons et sur quelques marchandises ou denrées.

Les droits d'aides, tels qu'ils subsistaient dans les derniers temps de la monarchie, ne se levaient que dans les généralités d'Alençon, d'Amiens, de Bourges, de Caen, de Châlons, de la Rochelle (à l'exception de l'élection de Marenne), de Lyon, de Moulins (excepté les élections de Guéret et Combraille), d'Orléans, de Poitiers, de Rouen, de Soissons, de Tours, et dans les élections d'Auxerre, de Bar-surSeine, de Mâcon, d'Angoulême et de Bourganeuf. Ces généralités et élections étaient nommées pays d'aides, mais les droits n'y étaient pas uniformes.

Parmi les autres provinces, les unes s'étaient rédimées des droits d'aides par des équivalents ou autrement; d'autres, par exemple les pays d'Etat, s'imposaient elles-mêmes, sous l'autorité du roi, des droits qui tenaient lieu d'aides.

AIDES (en matière féodale). C'étaient des droits que quelques coutumes autorisaient, en certains cas, les seigneurs des fiefs domaniaux à exiger de leurs vassaux. Ces droits portaient différents noms, tels qu'aides-chevets, aides-mariage, aides de rançon, aides de l'ost, etc., et se levaient, au choix du seigneur, lorsqu'il mariait sa fille aînée, ou lorsqu'il avait été fait prisonnier, ou lorsqu'il était reçu chevalier, etc. Le seigneur ne pouvait lever qu'un seul de ces droits pendant le cours de sa vie. La nature et l'importance en étaient réglées par la coutume.

AIGLE. L'aigle a été chez tous les peuples le symbole de la puissance et de la force. Les Perses et les Épirotes furent les premiers qui le prirent pour enseigne mililitaire. Il ne fut adopté chez les Romains que sous le second consulat de Marius. On le fixait au bout d'une pique, les ailes déployées, et tenant la foudre sous ses serres. Chaque légion avait son aigle marchant en tête de ses colonnes. En temps de paix, les aigles étaient déposées dans le temple de Janus. L'aigle à deux têtes paraît avoir été adopté en Orient au moment où Byzance et Rome se disputaient l'empire. Il passa de l'Orient en Allemagne, et puis en Russie. Il se trouve dans les armoiries de plusieurs Etats disparus ou existant encore. Napoléon I adopta l'aigle romaine pour ses armes et pour ses enseignes militaires. AIGLE-BLANC.-L'Aigle-Blanc est un ordre de chevalerie institué en 1325 par Vladislas V, roi de Pologne, au mariage de Casimir son fils, avec Anne, fille du grand-duc de Lithuanie. Les chevaliers portaient sur l'estomac une chaîne d'or, d'où pendait un aigle couronné d'argent. La légende de cet ordre est : Pro fide, lege et rege.

AIGLE-NOIR. L'Aigle-Noir est un autre ordre de chevalerie qui fut institué en 1701 par Frédéric III, électeur de Brandebourg, à l'occasion de son couronnement en qualité de roi de Prusse.

AIGREFIN. Ce mot, qui a la signification.

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d'escroc, de chevalier d'industrie, paraît venir d'aigle fin, vile monnaie d'or de bas aloi et usée ou altérée. On croit qu'on l'avait usée pour la faire passer pour une monnaie impériale d'un or très-fin, et qui portait un aígle pour empreinte.

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AILE DE SAINT-MICHEL (ORDRE DE L'). — Ordre militaire fondé en 1171 par AlphonseHenri I", roi de Portugal, en mémoire de la victoire qu'il avait remportée contre les Sarrasins, et qu'il attribua à saint Michel. Le signe de cet ordre était une aile de pourpre entourée de rayons d'or. Les chevaliers juraient de défendre la religion chrétienne et le royaume, de garder la chasteté, et de protéger les veuves et les orphelins.

AINESSE (DROIT D'). - Prérogative de divers avantages accordée à l'aîné des familles, qui existait chez presque tous les peuples de l'antiquité, particulièrement chez les Hébreux, et qui fut en pratique pendant tout le moyen âge parmi les diverses nations de l'Europe. En France ce droit était plus particulièrement reconnu dans les provinces régies par le droit coutumier. L'aîné recevait une portion de biens plus considérable que celle des autres enfants; dans les familles nobles, il héritait seul des armoiries, honneurs et titres de famille, et succédait seul aux fonctions civiles du père. En cas de mort, sans enfants, de l'ainé, le droit d'aînesse passait au cadet. Ce droit fut abolien 1790 par l'Assemblée nationale. Le rétablissement en fut proposé, en 1828, par le gouvernement de Charles X, mais sans succès. AIX-LA-CHAPELLE (TRAITÉS D'). L'un, celui de 1668, mit fin à la guerre que Louis XIV avait commencée à propos de la succession de Philippe IV, roi d'Espagne, son beaupère. L'autre, celui de 1743, termina la guerre, dite de la succession d'Autriche, qui avait lieu entre la France, l'Espagne, la Bavière, etc., d'un côté, et Marie-Thérèse d'Autriche, de l'autre.

AIX-LA-CHAPELLE (CONGRÈS D'). Ce congrès, composé des empereurs d'Autriche et de Russie, du roi de Prusse et d'un plénipotentiaire anglais, se tint en octobre et novembre 1818 et eut pour résultat l'évacuation par les alliés du territoire français.

AKBAL. -- Nom générique donné par les Arabes à leurs rois. Dans l'Arabie Heureuse, un les nomme Toba.

AKOND. — C'est le nom du troisième pontife de la Perse. Il est officier de justice, et le premier lieutenant civil. Il connaît des causes des pupilles et des veuves, des contrats et des autres matières civiles. Le souverain lui donne 50,000 fr. de traitement annuel, afin qu'il ne prenne rien des parties. C'est le juge qui termine le plus de procès. Il est chef del'école de droit, et donne des leçons à tous les officiers subalternes de la loi. Il a des substituts dans tous les tribunaux de l'empire, qui, avec ceux du second sadre, font tous les contrats. Au palais, il a sa place au bas du Sophi après le grand sadre.

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Nouveau Testament; l'autre mauvais, auteur de l'Ancien Testament. Ils s'inscrivaient en faux contre tout ce qu'Abraham et Moïse ont pu dire. Ils disaient que le monde est de toute éternité; que les sacrements sont des superstitions inutiles; que l'Eglise n'a pas le pouvoir d'excommunier; et que l'enfer est un conte de bonne femme.

ALBIGEOIS. Hérétiques des xir et x siècles, ainsi nommés parce qu'ils avaient fait leurs premières conquêtes à Albi et dans l'Albigeois. Le fond de leur doctrine était le manichéisme modifié par les visions de Pierre de Bruis, d'Henri, son disciple, et d'Arnaud de Bresse, etc.

Le nom de bons-hommes leur fut d'abord donné, parce qu'ils affectaient un extérieur simple, régulier et paisible; ils se donnèrent eux-mêmes celui de cathares, c'est-à-dire purs; mais leur conduite leur en fit bientôt donner d'autres. On les appela pifres et patarins, c'est-à-dire, rustres et grossiers; publicains ou poplicains, parce qu'on supposait que les femmes étaient communes entre eux; passagers, parce qu'ils envoyaient de toutes parts des émissaires et des prédicants pour répandre leur doctrine et faire des prosélytes.

Condamnés en 1176 par le concile d'Albi, en 1179 par celui de Latran, et dans plusieurs autres conciles provinciaux, mais, se sentant soutenus par Raimond VI, comte de Toulouse, ils méprisèrent les censures de l'Eglise, et devinrent plus entreprenants que jamais. Les prédications de saint Dominique échouérent contre eux. Leurs violences contre les Catholiques devinrent telles, que le Pape, en 1210, fut forcé de prononcer contre eux une croisade. Ce ne fut qu'après dix-huit ans de guerres et de massacres,qu'abandonnés par le comte de Toulouse et affaiblis par les victoires de Simon de Montfort, ils abandonnèrent la partie pour aller se joindre aux vaudois dans les vallées du Piémont, de la Savoie, etc. C'est cette réunion qui a fait si souvent confondre les vaudois avec les albigeois, quoique les vaudois n'aient jamais professé le manichéisme.

La croisade entreprise contre les albigeois, l'inquisition que l'on établit contre eux et les supplices auxquels on les condamna, ont fourni aux protestants et aux incrédules une ample matière à déclamations; mais, sans vouloir entrer dans les détails des excès et des représailles qui furent commis pendant cette guerre de dix-huit ans, nous ne pouvons pas oublier que l'initiative de cette guerre appartient entièrement aux albigeois. Bien longtemps avant la croisade, en effet, ces sectaires enseignaient que le mariage est un crime, que tous les pasteurs de l'Eglise étaient des loups ravissants qu'il fallait exterminer, etc. Et passant de la parole à l'action, bien longtemps avant la guerre, ils avaient profané les églises, fait des bûchers de croix entassées, renversé des autels, fouetté des prétres, forcé par les tourments des moines à prendre des femmes, etc. Longtemps avant la croisade, ils avaient reçu dans leurs rangs les routiers, les coteraux, les maynades et

autres malfaiteurs qui s'étaient joints à eux, dès qu'ils avaient vu que, sous prétexte de religion, on pouvait piller, violer, voler, brûler et saccager impunément.

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ALBINOS. Individus de l'espèce humaine que nous nommons blafards, et qui, dans a race nègre, portent le nom de nègres blancs. Ils ont le teint d'un blanc fade, les cheveux blanchâtres et l'iris des yeux délicat. ALBUM. Mot purement latin, qui signifie blanc.

L'album était, chez les Romains, un tableau enduit de blanc, où s'écrivaient les délibérations du préteur.

C'est aujourd'hui un cahier que l'on a dans son salon ou que les étrangers portent en voyage, sur lequel on engage les personnes illustres à écrire leur nom, et ordinairement avec une sentence.

ALCADE. - Nom des juges ordinaires en Espagne. C'est un nom emprunté des Maures, et formé de l'article arabe et de kada, gouverneur, être chef, juge, d'où chez les Arabes alcadhi, cadi. En Espagne, l'alcade de la cour est ce qu'on appelait en France le PRÉVOT DE L'HOTEL. (Voy. ce mot.)

ALCAIDE. Gouverneur d'une ville, d'un château, en Maroc. (Même origine que le mot alcade.)

ALCANTARA (ORDRE D'). - Ordre militaire d'Espagne, qui tire ce nom d'une ville de l'Estramadure. Les chevaliers qui composaient cet ordre se nommaient anciennement Chevaliers du Poirier, de l'institution de Gomez Fernand, en 1170, sous le pontificat d'Alexandre III. Mais ayant été mis en possession d'Alcantara, pour la garde de cette ville, à la place des chevaliers de Calatrava, ils en prirent le nom avec la croix verte fleurdelísée. Leur maîtrise fut unie à la couronne sous le règne de Ferdinand et d'Isabelle; et la permission de se marier leur fut accordée en 1540, quoique, par leur institution, ils fussent soumis à la règle de SaintBenoît.

ALCARAZA.-Vase très-poreux destiné à rafraîchir l'eau qu'on veut boire, au moyen de l'évaporation continuelle qui a lieu sur toute la surface. C'est un moyen emprunté aux Arabes, ainsi que le système du refroidissement par évaporation.

ALCORAN, ou mieux CORAN, ou KORAN. Mot arabe, qui signifie lecture, précédé de la particule al, qui, placée au commencement d'un mot, signifie quelquefois excellence: lecture par excellence.

On croit communément que le Coran est l'ouvrage de Mahomet, aidé de l'érudition de Batiras, hérétique jacobite, du fanatisme de Servius, moine nestorien, et de la superstition de quelques Juifs; mais les mahométans croient, comme un article de foi, qu'il n'a point été composé par leur prophète, qui a êté, disent-ils, un homme sans littérature. Ils sont persuadés que Dieu a donné le Coran à Mahomet, par le ministère de l'ange Gabriel, qui a employé vingt-trois ans & cette communication.

Le Coran a pour base a predestination,

et pour principe que la religion mahométane, devant être établie sans miracle et sans contradiction, il faut punir de mort quiconque refuse de l'embrasser.

Ce livre est divisé en quatre parties, et chaque partie en plusieurs livres, qui sont distingués par des titres, tels que celui de la mouche, de l'araignée, de la vache, etc. Quoiqu'il soit en vers arabes d'un fort bon style, on y trouve aussi peu de méthode que de clarté. La plupart des principes sont ceux d'Arius, de Nestorius, de Sabellius, et d'autres hérésiarques. L'Ecriture sainte y est quelquefois employée, mais avec un mélange de fables, qui regardent les patriarches, Jésus-Christ, et saint Jean-Baptiste. Il est si respecté des mahométans, qu'un Juif ou un Chrétien qui y porterait la main n'éviterait la mort qu'en embrassant leur croyance; et qu'un musulman même (nom qui signifie le vrai croyant), serait traité avec la même rigueur s'il y touchait sans s'être lavé les mains. Peu après la mort de Mahomet, on publia plus de deux cents commentaires sur ce livre. Monavia, calife de Babylone, fit une assemblée à Damas pour concilier tant d'opinions différentes; mais n'y pouvant réussir, il choisit dans l'assemblée six des plus habiles mahométans, qu'il chargea d'écrire ce qu'ils jugeraient de plus raisonnable. Leurs six ouvrages furent compilés avec soin, et, tous les autres ayant été détruits par l'eau et par le feu, on défendit, sous de rigoureuses peines, d'écrire contre l'autorité de cette compilation. Cependant, il s'est formé différentes sectes dans la religion de Mahomet.

ALCORAN. Chez les Perses, espèce de tour ou de clocher fort élevé et environné de deux galeries, l'une sur l'autre, d'où les Moraites récitent les prières à haute voix plusieurs fois pendant le jour, et en faisant le tour de la galerie pour être entendus de tous les côtés Voy. MINARETS.

ALDEES. C'est le nom que dans plusieurs parties de l'Inde on donne à des villages environnés de bois épais et très-bauts, qui les protégent contre les ardeurs du soleil. Les maisons en sont petites, construites en terre, et n'ont que le rez-de-chaussée.

ALDERMAN. - Mot anglais, qui signifie échevin, officier municipal.Il est composé de elder, ancien, et de man, homme: un ancien.

Les aldermen, pluriel d'alderman, étaient autrefois en Angleterre des magistrats, choisis, comme leur nom l'indique, à cause de leur âge et de leur expérience; ce sont aujourd'hui des officiers municipaux, des adjoints du maire.

ALDINES (LETTRES).- Nom que l'on donnait autrefois aux caractères que nous nommons italiques. Ils avaient reçu leur nom d'Alde Manuce, imprimeur célèbre, qui les avait employés le premier. Le fameux Virgile de 1501 est en lettres aldines.

ALECTORIENS (JEUX). - Jeux célèbres en Grèce en l'honneur de Thémistocle, qui, partant pour combattre les Perses, se servit. pour animer ses soldats, du spectacle je deux cons qui se livraient à une lutte pleine d'acnarnement.

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ALEXANDRE (ORDRE DE SAINT-). SaintAlexandre de Newski est le nom d'un ordre militaire, institué en 1725 par la czarine, en faveur des officiers d'un rang distingué. La marque d'honneur est un cordon rouge et une croix, sur laquelle ce saint est représenté à cheval, avec cette devise: « Pour le travail et la patrie.»

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ALEXANDRIE (ECOLE D'). Cette école, fondée par Ptolémée Philadelphe, produisit un nombre très-considérable d'écrivains illustres, et entre autres Crates, Apollonius, Zénodote, Zoïle, Aratus, Callimaque, Théocrite, etc. Elle donna naissance à plusieurs sectes de philosophie. On en distingue surtout quatre: 1° l'éclectisme, ressussité de nos jours par M. Cousin; 2° le mysticisme ou gnosticisme, dont les Juifs Philon et Aristobule furent les auteurs; 3 le néo-platonisme, introduit par Ammonius Saccas; 4° la philosophie chrétienne, fondée par saint Clément.

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ALEXANDRINS (VERS). — Vers français de douze syllabes.Ce mot vient, suivant es uns, d'Alexandre de Paris, qui le premier fit des vers de ce nombre dans le xir siècle; suivant les autres, d'Alexandre le Grand, type des héros dont les exploits doivent être chantés en vers nobles.

ALEXIENS. -Nom d'un ordre de religieux, nommés autrement cellites, dont l'origine et le fondateur sont incertains. Ils embrassèrent, au xv siècle, la règle de Saint-Augustin. On les nommait nollards à Liége, et cellebrocders, en Flandres. Ils avaient soin des malades, et leur patron était saint Alexis. Le nom de cellites leur vint des cellules où ils pansaient les malades.

nance concernant les étrangers, et est donné à un acte du parlement anglais passé en 1300. Ce bill défend de conférer les bénéfices ecclésiastiques à un étranger, indique le mode de procédure à suivre à leur égard, et leur interdit le commerce de détail dans le royaume.

ALKADAR. Ce mot arabe signifie décret divin c'est le nom que les musulmans donnent improprement à la nuit, où ils prétendent que l'Alcoran descendit du ciel tout entier; car depuis, disent-ils, il ne descendit plus que par parties, pendant l'espace de vingt-trois ans. Au milieu de toutes les extravagances dont l'Alcoran est rempli, on y lit celle-ci, au sujet de cette fameuse nuit, de laquelle les musulmans datent la prétendue mission de leur faux prophète : L'ange Gabriel étant venu trouver Mahomet, lui dit : « Lis..... Je ne sais pas lire; » répondit le prophète. Gabriel reprit : « Lis, au nom de fon Seigneur, qui a créé l'homme d'un peu de sang congelé: lis; car ton Seigneur est infiniment honorable: c'est lui qui a enseigné à l'homme l'usage de la plume; qui lui a enseigné ce qu'il ne savait pas. »

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ALLEGE (du latin levis, léger, dont on a fait alleviare, allegiare, alléger et allége). Bâtiment de moyenne grandeur, à fond plat, et tirant peu d'eau, fait pour charger et décharger les vaisseaux, les lester et les délester, des ou faire de très-petites traversées. C'est un terme générique plutôt qu'une division particulière et fixe de bâtiment. Il y a des alléges qui vont à la voile; il y en a qui n'ont ni måts ni voiles; enfin elles sont différentes dans chaque pays maritime.

ALFAQUI ou ALFAQUIN. Prêtre Maures. Il y en a encore de cachés en Espagne. Ce mot est composé de deux mots arabes, dont l'un signifie exercer l'office de prêtre ou administrer les choses saintes, et l'autre,clerc. Le principal alfaqui de la grande mosquée de Fez est souverain dans les affaires spirituelles, et dans quelques temporelles, où il ne s'agit point de peine de mort. Les alfaquis sont les docteurs de la loi mahométane, et sont sous la juridiction du mufti.

ALGUAZIL. En Espagne, bas-officier de justice dont la fonction est de faire exécuter les ordonnances du magistrat. (Mot passé de l'arabe dans l'espagnol et formé de al et de guazil, ministre de justice. Les fonctions de l'alguazil correpondent à celles de gendarme en France.

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ALLEGEANCE [fidélité] (du latin barbare adligantia, fait d'alligo, pour adligo, lier, engager à quelqu'un). — Les Anglais disaient, serment d'allégeance, pour désigner l'acte de soumission et d'obéissance au roi. Depuis Jacques I, on distingue le serment d'allégeance du serment de suprématie: le premier se prête au roi, en qualité de roi et de seigneur temporel; et le second, comme au chef de l'église anglicane.

Le serment d'allégeance est conçu en ces termes : « Je N..... proteste et déclare solennellement devant Dieu et devant les hommes, que je serai toujours fidèle et soumis au roi Ñ.... Je proteste et déclare solennellement que j'abhorre, déteste et condamne de tout mon cœur, comme impie et hérétique, cette damnable proposition, que les princes excommuniés ou destitués par le Pape ou le Siége de Rome, peuvent être légitimement déposés ou mis à mort

par leurs sujets ou par quelque personne que

ce soit. >>

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ALLOUÉS. Le nom d'alloué se donnait aux jeunes gens qui apprenaient à travailler d'un métier sans brevet d'apprentissage. L'alloué différait de l'apprenti, en ce que celui-ci pouvait parvenir à la maîtrise, au lieu que l'autre ne le pouvait pas, parce que les statuts de toutes les communautés exigeaient un apprentissage avec brevet passé devant notaire, en présence et de l'agrément des syndics et jurés du corps.

Les conventions relatives aux alloués étaient très-fréquentes à Paris; elles donnaient même très-souvent lieu à des contestations. Comme elles ne pouvaient pas procurer un état aux jeunes gens, qu'elles exposaient à travailler toute leur vie à la journée, elles étaient regardées défavorablement, et il arrivait presque toujours qu'elles étaient déclarées nulles. - Alloués, dans un autre sens, s'entendait des magistrals, lieutenants généraux, civils et crimininels, des différents tribunaux de la Bretagne.

ALMAGESTE (de l'article arabe al, et du grec megistos, très-grand; comme qui dirait le grand ouvrage, l'ouvrage par excellence). C'est le nom du plus ancien livre d'astronomie qui nous soit resté. Il fut composé par Ptolémée, vers l'an 149. Maimon, calife de Babylone, le fit transcrire en arabe, et lui donna le nom d'Almaghesti, dont nous avons fait Almageste.

Riccioli a donné aussi un grand ouvrage d'astronomie, intitulé: Almagestum novum, en 2 vol. in-fol., imprimé à Bologne en 1651: collection immense et précieuse de toute l'astronomie historique et théorique, et dont les astronomes font un usage continuel, ainsi que de l'Almageste de Ptolémée.

ALODES. On nommait autrefois alodes, des biens d'Alsace et d'Allemagne qui n'éLaient pas fiefs, et qui en différaient en ce que le fief était sujet au devoir de la foi envers le seigneur qui l'avait concédé, et que d'ailleurs le vassal n'en avait communément que le domaine utile, sans pouvoir disposer du fonds; tandis que l'alode était un bien exempt de tous devoirs seigneuriaux, qu'il était de libre disposition, et que les femmes pouvaient en acquérir et y succéder.

ALOGIENS. Hérétiques du n° siècle, qui niaient que Jésus-Christ fût dieu, fût le Verbe éternel (du privatif grec a et de logos, parole ou verbe). Cette hérésie eut, croit-on, pour auteur Théodote de Byzance, corroyeur de son métier, qui, ayant apostasié pendant la persécution de Sévère, répondit à ceux qui lui reprochaient son crime que ce n'était qu'un homme qu'il avait renié et non pas un Dieu.

ALPHONSINES (d'A.phonse X, roi d'Aragon).- Lois alphonsines : c'est un code de lois rédigé par les soins ou sous les ordres d'Alphonse X, roi de Castille, surnommé le Sage. Tables alphonsines : ce sont des tables astronomiques rédigées sous les ordres d'Alphonse X, roi de Castille, par les astronomes les plus

renommés de son temps. C'était ce même Alphonse qui disait, en parlant du système de qui diutit, nu de son temps, que si le

Dieu l'avait consulté avant de créer le monde, il aurait pu faire quelque chose de plus raisonnable.

ALRUNES. Nom que les anciens Germains donnaient à certaines petites figures dont ils faisaient leurs Lares ou dieux domestiques. Il y avait ordinairement dans chaque maison deux de ces figures, hautes d'environ un demi-mètre, qui représentaient des sorcières, et rarement des sorciers; et ces sorcières, selon ces peuples, tenaient en leurs mains la fortune des hommes. Elles étaient faites de racine, et surtout de celle de mandragore. On avait grand soin de les laver avec du vin et de l'eau. A chaque repas, on leur présentait à boire et à manger. Elles étaient proprement habillées et couchées mollement dans de petits coffres, d'où on ne les sortait que pour les consulter. Ces Alrunes préservaient de toutes sortes de malheurs, et prédisaient l'avenir par des mouvements de tête. Qui croirait qu'une pareille extravagance s'est perpétuée jusqu'à nos jours, et qu'on en trouve encore des traces en Suède, en Danemarck et dans la basse Allemagne

ALTERNAT. — Droit et faculté qu ont deux villes d'être tour à tour le siége d'une administration.

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ALTESSE (de l'italien altezza). Titre d'honneur qui se donne à différents princes, en leur parlant ou en leur écrivant.

Les évêques ont porté le titre d'altesse sous la première et la deuxième race des rois de France. Dans le xi, le xiv et le xv siècle, c'était le titre commun de tous les rois : ceux d'Espagne l'ont porté jusqu'à Charles-Quint; ceux de France, jusqu'à François I", et ceux d'Angleterre, jusqu'à Jacques I.

Peu avant l'année 1630, les petits princes d'Italie prirent le titre d'altesse. En ce tempslà, il n'y avait, en France, que le duc d'Òrléans à qui on donnât ce titre. En 1631, ce prince se fit donner celui d'altesse royale, pour se distinguer des autres princes. Le prince de Condé prit celui d'altesse sérénissime, laissant l'altesse simple aux princes naturalisés.

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ALYTARQUE. Magistrat qui, dans les jeux des anciens Grecs, faisait exécuter aux mastigophores les ordres de l'agonothète.

AMANUS. Dieu des anciens Perses, qui était, à ce qu'on croit, le Soleil, représenté par un feu perpétuel, devant lequel les mages, leuant dans leurs mains de la verveine, et la tête couronnée d'une tiare dont les bandelettes leur tombaient sur les joues, allaient tous les jours chanter des hymnes dans son temple.

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AMARANTHE (ORDRE DE L'). Ordre de chevalerie institué en 1658 par la reine Christine, à la suite d'une fête galante. Tous ceux qui avaient pris part à cette fête y furent admis. C'étaient seize seigneurs et autant de femmes. Les insignes de l'ordre étaient deux A entrelacés à l'envers l'un de l'autre, au milieu d'une couronne de laurier, avec ces mots

DICTIONN. DES Savants et DES IGNORANTS. I.

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