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ployés en vertu des brevets que le roi leur faisait expédier.

nous avons donné nos ordres pour faire batir et édifier ledit hotel royal, au bout du faubourg Saint-Germain de notre bonne ville de Paris.

Pour les frais de construction et l'entretien de cet établissement, digne de toute la grandeur du monarque, Louis XIV lui avait assigné, d'une part, tous les deniers provenant des pensions des places des religieux lais des abbayes et prieurés contribuables du royaume, dans lesquelles avaient été convertis les secours que ces monastères avaient été obligés de leur donner jusqu'alors. De l'autre, 2 deniers pour livre, pris sur toutes les dépenses des troupes.

Les pensions des abbayes et prieurés contribuables consistaient en la somme de 150 livres par an pour les abbayes et prieurés de nomination royale qui avaient 1,000 livres et au-dessus de revenu, et de 75 livres pour ceux de ces bénéfices de moindre valeur; ce qui formait un revenu annuel de 107,000 livres, payées par le receveur général du clergé au trésorier des Invalides.

Quant aux 2 deniers pour livre retenus sur toutes les dépenses générales des trésoriers, tant de l'ordinaire que de l'extraordinaire des guerres, du maniement des deniers de leurs charges, ce revenu n'ayant pas été trouvé assez considérable pour subvenir aux frais de l'hôtel, avec ceux provenant de pensions des religieux lais, le roi, par arrêt du 12 février 1683, l'augmenta d'un troisième denier pour livre, à retenir sur toutes les dépenses tant de l'ordinaire que de l'extraordinaire des guerres.

L'hôtel était d'ailleurs exempt de tous droits, et généralement de toutes contributions, tant publiques que particulières, telles qu'elles pussent être.

Le roi s'étant déclaré le protecteur et le conservateur immédiat de cet établissement, il n'était permis d'y faire aucun don ni aucune fondation.

Quant à l'administration économique de hotel, à l'ordre, à la police, à la discipline et au gouvernement, le secrétaire d'Etat de la guerre était directeur et administrateur général-né de cette maison.

En conséquence, il lui était ordonné par l'édit de fondation, de tenir chaque mois une assemblée dans l'hôtel, à laquelle pouvaient assister le colonel, le lieutenant-colonel et major des gardes françaises, les colonels des six anciens corps de l'infanterie, comme aussi le colonel général, le mestre de camp général, et le commissaire général de la cavalerie légère, et le colonel général des dragons, pour tenir un conseil, et y voir et aviser aux statuts, règlements et ordonnances utiles à faire, tant pour la police et la discipline, etc., que pour la bonne administration et le gouvernement de l'hôtel.

Tous les officiers de l'état-major, et l'aumônier ou curé, l'intendant, les receveur, contrôleur, médecin, apothicaire, chirurgien, et autres officiers nécessaires pour le service de l'hôtel, étaient à la nomination et présentation du directeur général, et y étaient em

Les médecins en titre des Invalides jouissaient des mêmes honneurs et priviléges que les médecins du roi; les chirurgiens jouissaient, au bout de six ans, des mêmes droits et priviléges que les chirurgiens maîtres à Paris, qui étaient obligés de les recevoir sur le certificat du directeur général.

Quant au spirituel, l'hôtel était gouverné par les prêtres de la Mission, qui y faisaient les fonctions curiales, et y administraient les sacrements. Ils étaient au nombre de treize, dont un avait le titre de curé. Il leur était permis d'avoir en pension une vingtaine de jeunes clercs qui formaient le bas-chœur.

L'infirmerie était desservie par des sœurs Grises, qui avaient sous elles un nombre suffisant de domestiques. Elles avaient une apo thicairerie considérable, pour la préparation des médicaments nécessaires.

L'école de trompette qui y avait été établie par ordonnance du 1" juin 1731, fut supprimée.

Pour le maintien de la police parmi les habitués de l'hôtel, il y avait une justice de la maréchaussée, composée d'un prévôt général, de deux exempts et de six archers.

Cette juridiction connaissait en dernier ressort et par prévention, de tout délit commis par un habitué des Invalides.

Il n'y avait point d'appel, et les sentences de mort et autres étaient mises à exécution dans l'enclos des Invalides.

Lorsqu'il était question d y juger quelqu'un Inilitairement, on instruisait son procès selon les formes ordinaires, et l'on tenait conseil de guerre selon les règlements et ordonnances militaires.

L'état-major de l'hôtel royal des Invalides était composé d'un gouverneur commandant, d'un lieutenant du roi, d'un major, de trois aides-major, dont un était chargé du détail des compagnies détachées, d'un commissair d'artillerie et prévôt général, et des exempls du prévôt.

L'intendance était composée du directeur et intendant de l'hôtel, d'un inspecteur et contrôleur général, qui avait sous lui un nombre suffisant d'employés, et d'un sécretaire géné ral, garde des archives.

On distinguait trois classes d'officiers et soldats qui pouvaient être reçus à l'hôtel royal des Invalides.

La première classe comprenait ceux qui avaient servi vingt ans.

La seconde classe, ceux qui, après avoir rempli deux engagements de six ans, se trouvaient par leur age ou leur mauvaise santé hors d'état de continuer le service.

La troisième enfin, ceux qui avaient été estropiés, ou grièvement biessés, sans avoir égard au temps pendant lequel ils avaient

servi.

Les invalides habitués de l'hôtel étaient également partagés en trois classes.

La première comprenait les officiers des troupes ordinaires du roi, ceux des compagnies d'ordonnance de la maison du roi, les

sergents de la compagnie des grenadiers à cheval, lorsqu'ils avaient servi cinq ans en qualité de sergents, les sergents des régiments des gardes françaises et suisses, après dix ans de service en cette qualité; les officers de la connétablie et des maréchaussées du royaume, y compris les exempts, après avoir été dix ans officiers. La seconde classe était composée des gendarmes et chevau légers des compagnies d'ordonnance, grenadiers à cheval, maréchaux des logis de la cavalerie et de dragons et des sergents d'infanterie, lorsqu'ils avaient servi dix ans en cette qualité. On y admettait aussi les gardes-magasins, capitaines et conducteurs d'artillerie, après trente ans de service, dont dix ans en cette qualité.

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Ceux de cette seconde classe portaient un habit distingué du soldat; ils portaient l'épée, et recevaient 20 sous par mois pour leurs menues dépenses; ils logeaient dans un quartier séparé, mangeaient sans aucun mélange dans un même réfectoire, où ils étaient nourris comme le soldat, avec cette différence qu'ils avaient tous les matins un demi-setier de vin.

La troisième classe était composée de soldats, cavaliers et dragons, archers de la connétablie et des maréchaussées, maîtres ou simples ouvriers et charretiers d'artillerie.

Les gendarmes et chevau-légers des compagnies d'ordonnance, les maréchaux des logis de la cavalerie et dragons, et les sergents d'infanterie qui avaient des brevets de lieutenant, ne pouvaient être reçus à l'hôtel comme officiers, qu'après avoir servi cinq ans en cette qualité.

Comme la différence de religion était un obstacle exclusif pour les Suisses protestants qui étaient au service du roi, on prenait tous les ans sur les fonds destinés à l'entretien de l'hôtel, une somme de 6,000 livres qui se distribuait en pensions aux officiers et soldats protestants de cette nation qui étaient dans le cas d'y être admis.

Quoique l'hôtel des Invalides fût destiné à être pour les officiers et soldats qui y étaient reçus, le terme de leurs travaux, il arrivait cependant qu'un grand nombre d'entre eux, après avoir joui pendant quelques années du repos que cet établissement leur procurait, étaient si bien rétablis, que se trouvant en état de rendre de nouveaux services, dans les places, citadelles, forts et châteaux du royaume, ils demandaient avec empressement d'être détachés pour aller sur la frontière donner de nouvelles preuves de leur courage. Pour répondre à ce zèle, si utile à l'Etat, on en avait formé plusieurs compagnies pour la garde des places.

On comptait en 1764 cent trente compagnies de fusiliers détachées de l'hôtel, sans compter onze conmpagnies de sous-officiers, six autres compagnies de sous-officiers, destinées à la garde de quelques maisons royales, et quatre compagnies de canonniers; mais par ordonnance du 26 février de la même année, les cent trente compagnies de fusiliers furent réduites à soixante-cinq, composées chacune de trois sergents, trois caporaux,

trois appointés, cinquante-deux fusiliers et deux tambours, commandés par un capitaine, et deux lieutenants. Ces compagnies étaient payées à raison, par jour, de 50 sous au capitaine, 20 sous à chaque lieutenant, 10 sous à chacun des trois sergents, 7 sous à chacun des trois caporaux, 6 sous à chaque appointé, et 5 sous à chacun des fusiliers et tambours.

Les onze compagnies de sous-officiers furent réduites à six, composées chacune de quatre sergents, quatre caporaux, quatre appointés, soixante-neuf bas officiers, et deux tambours commandés par un capitaine et deux lieutenants.

Les cinq compagnies de sous-officiers employées à la garde des Tuileries, de Vincennes, de la Bastille, de l'Arsenal et de l'Ecole militaire; celle de fusiliers de l'hôtel, les quatre compagnies de canonniers, et le détachement de Versailles, furent conservés sans changement jusqu'à la révolution.

Quelque temps auparavant le nombre des invalides était d'environ trente mille, dont quatre mille habitaient l'hôtel, six mille faisaient partie des compagies détachées, et les autres étaient chez eux, soit en vertu de grands congés, soit avec la permission spéciale du roi et avec la pension de retraite afférente à chaque grade.

En 1793 on donna à l'hôtel des Invalides le nom de Temple de l'humanité; sous Napoléon, celui de Temple de Mars.

Dans la nuit du 12 au 13 juillet 1789, le ministre de la guerre crut prudent de faire enlever aux Invalides six voitures chargées de fusils, de crainte que le peuple ne s'en emparât; le surplus des fusils qui ne purent s'emporter furent cachés entre la voûte de l'église et le toit.

Le 14 juillet, les jeunes gens de la bazoche, suivis d'une multitude, marchèrent aux Invalides et y enlevèrent de force trente mille fusils, avec les six pièces de canon qui se trouvaient dans la cour.

Le 19 vendémiaire an III, lors de l'exhumation générale des rois de France, qui se fit dans l'abbaye de Saint-Denis, on trouva entier et en forme de momie sèche le corps du maréchal de Turenne; il fut remis au gardien de l'église, qui l'exposa aux regards des curieux pendant plus de six mois. Henri IV fut également trouvé intact; mais les circonstances s'opposèrent à sa conservation. Sur la réclamation de Desfontaines, professeur au jardin des Plantes, au comité d'instruction publique, le corps de Turenne lui fut remis. Il le déposa dans une des salles de cet établissement, où il fut exposé aux regards du public.

Le 27 germinal an IX, le directoire exécutif arrêta que Turenne serait transporté au musée des monuments français, et déposé dans un sarcophage taillé à l'antique, sur les dessins de Lenoir.

Le 1" vendémiaire an IX, les restes de cet illustre guerrier, ainsi que le beau mausolée qu'il avait à Saint-Denis, furent transportés sous le dôme des Invalides, pour y être éternellement conservés. On lit encore cette élo

quente inscription, que Lenoir avait fait graver: TURENNE.

Le 25 messidor an VII, le premier consul Bonaparte, le second et le troisième consuls, ainsi que toutes les autorités, ont célébré dans la chapelle des Invalides l'anniversaire du 14 juillet. La même cérémonie y a eu lieu le 26 messidor an XII, correspondant au 15 juillet 1804, par Napoléon, empereur des Français. Tous les membres de la Légion d'honneur qui se trouvaient à Paris prêtèrent le serment entre les mains de l'empereur, qui distribua l'étoile d'honneur à deux mille légionnaires.

En 1804, le 1 février, le premier consul arrêta que 1 hôtel des Invalides serait enrichi d'une bibliothèque composée de vingt mille. volumes des meilleurs livres dans tous les genres, et qu'elle serait ouverte à tous les militaires invalides, depuis neuf heures du matin jusqu'à trois heures de l'après-midi; arrêté qui a été exécuté. Il y a pour bibliothécaires un chef de brigade invalide et un capitaine adjoint.

En 1806, Napoléon fit présent aux Invalides de l'épée du grand Frédéric, de son cordon de l'Aigle-Noire, de sa ceinture de général: ainsi que des drapeaux que portait sa garde dans la guerre de Sept ans.

En 1807, on fit la translation aux Invalides de l'épée et des décorations du grand Frédéric et des drapeaux conquis dans la dernière campagne de Prusse.

En 1814, l'épée du grand Frédéric fut brisée, et les nombreux drapeaux, fruit des victoires des Français, furent brûlés.

Le 12 septembre 1802, Jean Dumas, dit Salomon, soldat invalide, âgé de cent dix ans six mois, natif de Brive-la-Gaillarde, fit ses dévotions à la chapelle de l'infirmerie dudit hôtel, où il se rendit de son lit sans autre aide que ses deux béquilles. Bertrand Dumas son père et Dumas son oncle sont morts dans ce même hôtel; le premier avait cent seize ans, le second cent quatorze. Trente ans auparavant, étant allés tous trois au GrosCaillou, le père dit après avoir pris quelques verres de vin: Je ne saurais plus boire, et il expira. L'autre, frappé de la perte subite de son frère, mourut deux jours après. Dans les registres de l'hôtel sont consignés ces deux actes mortuaires.

INVALIDES DE LA MARINE (Caisse des). Institution qui remonte à l'année 1674, et fut due au grand ministre de Louis XIV, Colbert. Elle est destinée à donner des secours et

des pensions aux marins de tous les ordres et à leurs familles, et comprend trois caisses parfaitement distinctes, savoir: la caisse des prises, celle des gens de mer et enfin celle des dépôts et retenues, indépendamment de la dotation spéciale dite des invalides de la marine. Ce sont les retenues faites sur les traitements et les salaires des gens de mer de de tous les ordres qui alimentent surtout la

caisse des invalides de la marine.

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possession. Anciennement les mises en possession ne se faisaient pas simplement de bouche, ou par écrit, mais on y ajoutait certains signes, pourexprimer la translation qui se faisa t de la propriété d'une personne à une autre. Ces symboles étaient fixés par les lois et presque les mêmes chez tous les peuples.

Pour l'investiture d'un champ, on donnait un morceau de terre large d'environ quatre doigts; si c'était un pré, on coupait un morceau de gazon; si c'était une terre, on y plantait une branche d'arbre • pour faire entendre qu'on cédait non seulement la terre, mais encore tout ce qui était dessus.

Quelquefois l'investiture avait pour symbole une épée ou un couteau, pour faire entendre qu'on transportait au nouveau propriétaire le droit de détruire, de renverser et de changer à sa fantaisie. Dans d'autres occasions l'investiture avait pour signe un anneau, ure pièce de monnaie, une pierre et diverses autres choses.

Les souverains donnaient l'investiture d'une province en remettant une bannière.

En matière féodale, l'investiture était la réception à la foi et hommage par laquelle le vassal était saisi et investi du fiet par son seigneur dominant quelquefois aussi le mot investiture était synonyme de con

cession.

En matière ecclésiastique, l'investiture signifiait la mise en possession d un bénéfice par celui qui avait le droit de le conférer. Du Cange fait voir dans son Glossaire que l'investiture se donnait autrefois de plus de quatre-vingts manières.

Voici une fort remarquable investiture: il s'agit de celle des anciens ducs de Carinthie.

Dans une vallée, près la ville de Weit en Carinthie, on voit encore les vestiges d'un bourg, dont le nom est perdu dans la posté rité. Près de là était une pièce de marbre. Un paysan, à la famille duquel ce droit était attaché, montait sur cette pierre. On plaçait à che une jument décharnée. Une foule de sa droite un bœuf noir et maigre, et à sa gau paysans était autour de lui. Le prince s'avançait avec sa cour et ses grands officiers: on portait devant lui l'étendard du duché. Le comte de Goritz, maréchal de la cour, ouvrait la marche et se faisait précéder par douze petits étendards; il était suivi par les magistrats, et le prince paraissait ensuite en habit de paysan, avec un bâton à la main.

Aussitôt que le pâtre, monté sur le marbre, apercevait cette troupe, il demandait en langue esclavonne: Qui est-ce que je vois venir avec une suite si superbe? On lui répon dait: C'est le prince du pays. Est-ce un juge équitable, répliquait le paysan, cherchant le salut de la patrie? est-il de condition libre? mérite-t-il d'être honoré? est-il observateur et défenseur de la religion catholique? On lui répondait: Il l'est et il le sera: Je demande, ajoutait le paysan, par quel droit il vient m' ter de cette place? Alors le comte de Goritz li disait : On achète de toi ce bien soixante d'

niers; ces bêtes seront à toi, en lui montrant
le bœuf et la jument. On te donnera les ha-
bits que le prince vient de quitter, et ta maison
sera libre et exempte d'impôts. Ce discours
fini, le prince s'avançait, le paysan lui don-
nait un petit soufflet, lui recommandait d'être
bon juge, se levait, lui cédait sa place, et em-
menait avec lui le boeuf et la jument. Lorsque
le prince était monté sur la pierre, il tirait son
épée, en frappait l'air de plusieurs côtés et
promettait au peuple de rendre la justice
avec intégrité. On le conduisait à l'église,
qui n'était qu'une vieille chapelle dans une
chambre. Il y entendait la Messe, après la-
quelle il se dépouillait de ses habits de
paysan et en prenait de plus pompeux. Il di-
nait en public, et, en sortant de table, revenait
s'asseoir sur la pierre, où il jugeait quelques
procès et recevait l'hommage de ses vassaux.

IONIEN.-En terme de grammaire, c'est un
dialecte grec ou la langue qu'on parlait en Ionie.
Dans l'ancienne musique, le mode Ionien
était, en comptant du grave à l'aigu, le se-
cond des cinq modes moyens de la musique
des Grecs.

L'ordre ionien, ou ionique, est le troisième
des ordres d'architecture.

Cet ordre inventé par les Ioniens, déprécié
par Vitruve, et employé dans la construction
d'un magnifique temple de Diane à Ephèse,
tient le milieu entre la manière solide et la dé
licate. Sa colonne, prise en bas, y compris la
tête et le chapiteau, est de neuf diamètres de
hauteur. Son chapiteau est orné de volutes,

et sa niche de denticules. Le fût des colonnes
est cannelé.

IRENARQUE. - Officier de l'empire grec,
dont la fonction était d'aller dans les provin-
ces punir les crimes, faire observer les lois,
pourvoir à la sûreté publique, et maintenir ou
rétablir le bon ordre et la tranquillité. Théo-
dose et Honorius supprimèrent les charges
d'irénarques, parce que ces officiers, au lieu
de procurer la paix aux peuples vers lesquels
ils étaient envoyés, ne faisaient que les vexer.

-

IRMANSUL. - Idole des anciens Saxons.
On représentait ce dieu sous la forme d'un
homme armé de toutes pièces, le sabre au
côté, le casque en tête et surmonté d'un coq.
Il portait sur la poitrine l'image d'un lion; il
tenait de la main droite un étendard sur le-
quel était figurée une rose, et de la gauche une
balance en équilibre. On suppose générale-
ment que ce dieu était le fameux Arminius,
dont la valeur fut si funeste aux Romains.
On est fondé à le croire d'après une inscrip-
tion trouvée sous l'une des idoles ayant ce
nom, et portant: Je fus autrefois duc des
Saxons, et maintenant je suis leur dieu.

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de l'antiquité, sur lequel sont représentés les
mystères d'Isis.

C'est une table de bronze à comparti-
ments, d'environ un mètre six palmes de
long, sur trois de large; elle a été achetée au
sac de Rome, en 1525, par un serrurier qui la
vendit au cardinal Bembo; à la mort du car-
dinal, elle passa dans le cabinet des ducs de
Mantoue, et y resta jusqu'à l'an 1630, époque
à laquelle cette ville fut prise par les troupes
impériales.

Dès lors, la table isiaque a disparu : elle a
dans la suite passé à Turin, sans qu'on sache
par qui ni comment. Enfin, en 1798, elle ar-
riva de Turin à Paris, avec plusieurs manus-
crits, et fut déposée à la Bibliothèque nationale;
mais elle est singulièrement endommagée
parce qu'on présume que le soldat, qui s'en
est emparé à Mantoue, l'aura dégarnie des
flammes d'argent, qui suppléaient à quelques
parties de la peinture. Les savants ne sont
pas d'accord sur son antiquité. Schuckford,
dans son Histoire du monde, dit que la table
isiaque a été gravée avant que les Egyptiens
adorassent des figures d'hommes ou de fem-
mes. Warburton, au contraire, pense que
cette table a été faite pour les personnes qui,
à Rome, étaient attachées au culte d'Isis; et
Cointreau, dans son Histoire abrégée des mé-
dailles et antiques de la Bibliothèque impé-
riale, dit que ce précieux tableau de la my-
thologie égyptienne peut avoir été composé,
soit à Alexandrie, soit à Rome, dans le pre-
mier ou deuxième siècle de l'ère vul

-

gaire: enfin, il y en a qui prétendent qu'elle
fut apportée en Italie du temps des croi-
sades, par un seigneur de la maison de Gon-
zague.

-

ISIAQUES. Prêtres de la déesse Isis. Les
isiaques portaient de longues robes de lin,
une besace sur l'épaule, une clochette d'une
main, et de l'autre une branche d'absinthe
marine. Chaque jour au lever du soleil ils
ouvraient le temple de la déesse, se pros-
ternaient devant elle, chantaient ses louanges,
couraient dans la ville le reste du temps pour
demander l'aumône, et revenaient le soir
adorer de nouveau la statue d'Isis et refer-
mer son temple. Ces prêtres s'abstenaient
de manger de la chair de porc et de celle
de mouton; ils paraissaient vivre dans une
grande austérité, et ne salaient jamais leur
viande, pour être plus chastes. Ils se fai-
saient souvent raser la tête et mêlaient beau-
coup d'eau dans leur vin. Cependant ces
mendiants, si vertueux en apparence, pas-
saient pour conduire toutes les intrigues galan-
tes de Rome; à l'aide de leur hypocrisie, ils s'in-
sinuaient dans les maisons pour y rendre des
billets, et le temple d'Isis était le rendez-vous
des femmes débauchées. On lit dans Ovide :
Ne fuyez point le temple de la génisse du
Nil: elle enseigne aux dames à faire ce qu'elle
a fait pour Jupiter. Ceci est pour les hommes.
Il dit ailleurs à sa maitresse : Ne va pas t'in-
former de tout ce qui peut se pratiquer dans
le sanctuaire de l'Egyptienne Isis.

Dictionn. des Savants et DES IGNORANTS. I.

ISIES. Fêtes d'Isis, qui s'introduisirent

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etc. Les musu mans ont adopté ce nom pour désigner les pays fidèles à la loi de leur prophète.

dans Rome avec le culte des divinités étrangères. Sous le consulat de Pison et de Gabinius, ces fêtes furent abolies, et les temples d'Isis abattus, à cause des horribles abus qui s'y étaient introduits. Auguste rétablit les mystères de la déesse avec plus de pompe et de magnificence qu'ils n'avaient été précédemment connus, et les dames romaines lui en surent un gré infini. Bientôt les temples d'Isis devinrent les rendez-vous de la galanterie, des plaisirs, et les autels sur lesquels on immola la pudeur et où l'on sacrifia à la débauche. L'empereur Commode acheva de mettre Isis en crédit : jamais fête n'eut plus d'éclat que celle où, la tête rasée, il porta Anubis en procession.

ISIS. Déesse des Egyptiens, dont le culte fut adopté par tous les peuples de l'antiquité païenne. Les critiques sont peu d'accord sur l'origine d'Isis. On lit dans Plutarque l'inscription qui était sur le pavé du temple de cette déesse à Saïs: Je suis tout ce qui a été, tout ce qui est, et qui sera, et nul d'entre les mortels n'a encore levé mon voile. Il semble que la déesse Isis était pour les Egyptiens ce que Cérès était pour les Grecs. Le culte d'Isis fut en grande recommandation dans la Grèce et ne passa que fort tard à Rome; de là il s'introduisit dans les Gaules, et l'on ne peut douter que cette fameuse déesse n'eut un temple au village d'Issy, près Paris.

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Au mois de

ISIS (FÊTE DU VAISSEAU D'). mars de chaque année, les Egyptiens célébraient une grande fête en l'honneur du vaisseau d'Isis, pour remercier la déesse de les avoir guéris de l'aversion ridicule qu'ils avaient pour la mer. Ils lui dédiaient tous les ans un vaisseau neuf et artistement construit. Tout le peuple se rendait en foule sur le bord de la mer, où les prêtres purifiaient le bâtiment avec une torche ardente, des œufs et du soufre, et sur la voile duquel on lisait en gros caractères les vœux de la nation demandant que la navigation qu'on allait reprendre fùt heureuse. On portait ensuite sur le vaisseau des parfums, tout ce qui était nécessaire pour un sacrifice solennel, et, après avoir jeté dans la mer une composition ayant le lait pour base, on levait l'ancre pour abandonner en apparence le vaisseau à la merci des vents.

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ISITIS. Hérétiques mahométans, soutenant que l'Alcoran a été créé, ce qui est une horrible impiété aux yeux des orthodoxes. Lorsqu'on leur cite ce passage de leur prophète Que celui-là soit estimé infidèle qui, dit que l'Alcoran a été créé, ils répondent que dans cet endroit Mahomet parle de l'original que Dieu a écrit lui-même, et qui est dans le ciel; et que l'Alcoran de Mahomet n'est qu'une copie de cet original.

ISLAMISME OU ISLAM. Mahométisme. Ce mot s'emploie, relativement aux pays musulmans, dans le sens de Chrétienté, quand il s'agit des pays chrétiens. Le mot islam vient du verbe arabe salama, qui signifie obéir, se soumettre à la volonté de Dieu,

Ils se persuadent follement que tous les hommes naissent dans l'islamisme, et que ce sont leurs parents qui les en détournent, et qui, par leurs exhortations et leurs exem ples, les engagent à embrasser une autre religion. Ils prétendent avec la même extraseulement quatre-vingts personnes, que parce vagance que Noé n'entra dans l'arche avec qu'il n'y avait pas alors davantage de muayant embrassé l'idolâtrie. sulmans sur la terre, tous les autres hommes

Les mahométans remarquent que l'année six cent treize de l'hégire, qui répond à l'an douze cents de Jésus-Christ, a été la plus fatale à leur religion, puisque d'un côté les Francs s'emparèrent de la ville de Damiète en Egypte, et de la plus grande partie de la Syrie, et que de l'autre les Tartares ravagerent la Perse; en sorte que, si ces grandes puissances s'étaient entendues, le mahométisme aurait été infailliblement aboli.

On trouve dans les livres musulmans, que Issa (Jésus-Christ) doit à son second avénement réunir au mahométisme toutes les religions et toutes les sectes différentes.

-

ISMAELITES. Nom de la race d'Ismaël, fils d'Abraham et d'Agar, servante de Sara, dont les Arabes descendent. Ismaël épousa lesquels se partagèrent l'Arabie, et formeune Egyptienne qui lui donna douze enfants, rent la tige des Ismaélites, des Agariens, des idolâtres, poussèrent la superstition jusqu'à Arabes et des Sarreins. Ces peuples, tous rendre un culte religieux à une pierre qu'ils nommaient Brachthan. Pour pallier cette extravagance, ils répondaient à ceux qui la leur reprochaient, qu'Abraham avait connu Agar sur cette pierre: d'autres disent qu'il y avait attaché son chameau, lorsqu'il fut pour inmoler Isaac. Quoi qu'il en soit de l'origine de cette superstition, il est certain que les Arabes prenaient cette pierre noire et toute brute pour le dieu Mars, et l'on peut fournir d'autres preuves de ce culte singulier que les anciens idolâtres rendaient aux pierres. La mère des dieux, en si grande vénération chez les Phrygiens, n'était qu'une simple pierre; lorsque les Romains voulurent établir dans leurs villes le culte de cette déesse, leurs ambassadeurs ne reçurent des Phrygiens qu'une pierre. Cette pierre révérée des Arabes est déposée dans le temple de la Mecque. Ils supposent que c'est une des pierres précieuses du paradis, envoyée à Abraham lorsqu'il bâtissait le temple. Cette pierre au commencement était blanche comme la neige, mais elle devint noire, pour avoir été touchée par une femme qui avait ses mois; les moins déraisonnables d'entre les Arabes disent, pour avoir été touchée et baisée pendant des siècles.

La Mecque possède une autre pierre, qui est blanche, et passe pour être le tombeau d'Ismaël.

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