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Cette secte s'éleva en Espagne sous l'empire de Charlemagne, et eut pour auteurs Elipand, archevêque de Tolède, et Félix,évêque d'Urgel. ADORATION (du latin adoro, formé de ad et d'os, oris, bouche, à la bouche; littéralement, l'action de mettre la main sur la bouche). C'était chez les anciens une marque de respect. En Cour de Rome, on se sert du mot adoration, pour désigner la cérémonie qui se pratique à l'égard d'un Pape nouvellement élu : elle consiste à placer le Pape sur l'autel, où les cardinaux vont lui rendre hommage; et c'est là ce qu'ils appellent aller à l'adoration. On dit aussi dans le même sens, qu'un Pape est fait par voie d'adoration, lorsque les car. dinaux vont le reconnaître pour Pape, sans avoir fait de scrutin auparavant.

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ADRIANISTES. On connaît deux sectes de ce nom l'une que Théodoret fait sortir de celle de Simon le Magicien, l'autre qui eut pour auteur, dans le xvr siècle, Adrien Hamstédius. Ce dernier prêcha en Angleterre et en Zélande que Jésus-Christ n'avait fondé la religion chrétienne que pour certaines circonstances, que son origine était purement humaine, et adopta, en outre, toutes les erreurs des anabaptistes.

ADUEITANS. C'est l'une des trois sectes philosophiques des Indiens. Les Adueitans n'admettent que l'existence d'un seul être, qui est Dieu; ils ne regardent le monde visible que comme un être fantastique. Les autres sectes philosophiques sont celles des ducitans et des vichistas.

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ELIA.-Loi décrétée l'an de Rome 559, et ayant pour objet d'envoyer deux colonies dans le Brutium. Une autre loi de ce nom, de "an 568, ordonnait aux magistrats de consulrer les augures et les auspices. Autre loi Elia Sextia) décrétée l'an de Rome 776, qui donnait la liberté aux esclaves maltraités par leurs maîtres, sans leur accorder néanmoins le droit de citoyen.

AEMERE.Nom donné, dans l'Eglise catholique, aux saints dont le nom propre n'est pas connu, non plus que le jour où ils sont morts (du grec a privatif et hemera, sans jour certain).

EMILIA. Loi décrétée l'an 328 de Rome sous la dictature d'Emilius, et portant que la censure,au lieu d'être quinquennale, serait désormais annuelle. Autre loi du même rom, de l'an 392, enjoignant au préteur le plus ancien de planter chaque année un clou au Capitole, pour prévenir des calamités et spécialement la peste.

EON. Nom de la première femme du monde dans le système des anciens Phéniciens. Elle eut pour compagnon Protogonas (premier engendré).

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AERIENS. Hérétiques du Ive siècle, qui furent ainsi appelés d'Aérius, prêtre d'Arménie, leur chef. Ils avaient sur la Trinité les mêmes sentiments que les ariens, mais ils professaient en outre des dogmes qui leur étaient propres. Ils prétendaient, par exemple, que l'épiscopat n'est pas un ordre différent du sacerdoce, et que le simple prêtre peut exercer toutes les fonctions de l'évêque. Ils condamnaient les prières pour les morts, les jeunes, la célébration de la pâque, etc. Ils donnaient par mépris le nom d'antiquaires aux Catholiques attachés aux cérémonies prescrites par l'Eglise et aux traditions ecclésiastiques. Cette secte n'eut qu'une courte durée. AEROSTIERS. La Convention, en 1793, fit établir une école de ce nom, par le conseil de Carnot, et en confia la direction à Conti. Cette école, située à Meudon, était destinée à former des aéronautes pour les armées. Les compagnies des aérostiers,créées en 1794, parurent pour la première fois à la bataille de Fleurus. Un ballon d'où l'on observait les mouvements de l'ennemi planait au-dessus des armées, communiquait avec les autres ballons des aérostiers, et à l'aide d'une suite de signaux les généraux français étaient mis au courant de tout ce qui se passait dans l'armée ennemie. Les aérostiers contribuèrent pour beaucoup au succès de la bataille; cependant on reconnut bientôt après que le service des aérostiers présentait des inconvénients, et ces compagnies furent licenciées.

AETIENS. Secte chrétienne du Iv siècle, fondée par Aétius, d'Antioche, surnommé l'Impie. Aétius, après avoir été condamné par plusieurs conciles, fut exilé à Lesbos, par l'empereur Valens. Il enseignait, entre autres choses, que Dieu ne demande aux hommes. que la foi. Ses sectaires s'appelaient aussi eunoméens, anoméens, étérousiens, exomontiens, troglytes ou troglodytes.

AFFAMER. Affamer une place, ou l'attaquer par la famine, c'est l'environner de tous les côtés, pour empêcher qu'il n'y entre ni secours ni provisions, et attendre tranquillement que la consommation des vivres et la faim la contraignent de se rendre.

Ces sortes de blocus étaient autrefois fort en usage, soit à cause de la situation des places, qui étaient bâties, pour la plupart, sur des montagnes, soit à cause du peu d'adresse qu'on avait alors pour faire des siéges. Mais aujourd'hui qu'on a trouvé l'art d'emporter, en peu de temps, par le canon, la bombe et les mines, ce que l'on ne gagnait autrefois que par des longueurs et des dommages infinis, on trouve mieux son compte dans les attaques d'un siége en règle, quelle que soit d'ailleurs la situation de la place.

AFFIDE. Dans le moyen âge, on donnait ce nom à celui qui s'était mis sous la protection d'un seigneur en lui prêtant serment de fidélité.

AFFILIATION (du latin barbare adfiliare,

pour in filium adoptare, adopter pour fils. Voy. ADOPTION.

L'affiliation était, chez les anciens Gaulois, une sorte d'adoption militaire, qui avait lieu parmi les grands. Un père donnait à l'enfant qu'il adoptait, une hache, pour lui faire entendre qu'il devait conserver par les armes le patrimoine auquel il lui donnait droit par sa tendresse.

Affiliation n'est employée aujourd'hui que pour désigner l'action d'une communauté ou d'une corporation qui en affilie une autre, comme l'Académie de Marseille était affiliée à l'Académie française.

AFFRANCHIS. - Les Lacédémoniens, malgré la dureté de leurs lois relativement aux esclaves, admettaient dans certains cas leur affranchissement; mais chez eux les affranchis ne jouissaient que de certains droits, et ne pouvaient jamais s'élever au rang de citoyens. Chez les Athéniens, la liberté s'obtenait beaucoup plus facilement, et, sans être entière pour l'affranchi, lui donnait bien plus de droits que chez les Lacédémoniens. Dans certains cas même, les esclaves d'Athènes arrivaient d'un seul bond au titre de citoyens et à la possession de tous les droits attachés à ce titre. Il en fut ainsi pour ceux qui avaient combattu dans l'armée athénienne, près des fles Arginuses, et avaient contribué pour une forte part à la défaite des Lacédémoniens.

A Rome, comme en Grèce, l'affranchi, libertus, restait soumis vis-à-vis de son ancien maître à certains devoirs, et ne jouissait pas d'abord de tous les droits et priviléges des citoyens, des ingenui; mais sous les empereurs, les affranchis, dont la condition avait depuis longtemps été honorée par des hommés du talent le plus élevé, purent aspirer à tout, à l'anneau de chevalier, à la dignité de sénateur, comme à celle de consul.

Plus tard, l'Eglise prit les affranchis sous sa protection, et parvint à former leur esprit et feur cœur de telle sorte, que, pendant toute la première race de nos rois, on vit la classe des affranchis partager avec les hommes de condition libre toutes les grandes dignités del'Etat.

La protection de l'Eglise devint inutile pour les affranchis vers le milieu du Ix siècle, c'est-à-dire, lorsque les parvenus de l'épée, abusant de la faiblesse des rois et des bienfaits dont ils les avaient comblés, se constifuèrent en caste indépendante et s'arrogèrent aux dépens de la royauté et de l'ensemble de la nation des priviléges, sous l'abus desquels ils devaient faire plus tard crouler le trône, anéantir toutes les conquêtes que la royauté avait faites si péniblement au profit du peuple et retarder indéfiniment toutes celles qu'elle lui préparait.

En Angleterre on appelle aujourd'hui affranchi l'étranger quia obtenu dans ce pays des lettres de naturalisation qui le classent au rang des régnicoles, ou des patentes qui le créent bourgeois de Londres ou de toute autre ville. AFFORAGE. - Afforer est un ancien mot qui signifie mettre en perce un tonneau plein. Le droit d'afforage, possédé par quelques seigneurs, leur permettait d'exiger des cabare

tiers ou autres débitants, une certaine quantité de vin, cidre ou autres liqueurs, au moment où ils allaient mettre un tonneau de ces liquides en perce. Ce droit était indépendant de celui qui était exercé dans tout le royaume par les officiers de justice, chargés de régler le prix des vins et liqueurs et d'en surveiller la qualité au profit de la santé du public. A Paris, le droit d'afforage n'était perçu qu'au profit de la ville.

Ce droit d'afforage nous rappelle un procès singulier et qui pourrait être commenté d'une manière fort peu favorable pour notre siècle. Le seigneur de Brunehamel en Tierrache, qui avait le droit de percevoir l'afforage à raison d'un pot par chaque fond de tonneau des breuvages qui se vendaient sur ses terres, demanda son droit sur les eaux-de-vie. Les cabaretiers refusèrent, soutenant que ce droit ne pouvait s'exiger que sur les breuvages qui servaient d'aliments à l'homme, tels que le vin, le cidre, la bière, et non sur l'eau-de-vie qui ne sert qu'aux pansements et médicaments. Par sentence des requêtes du palais du 29 août 1747, et par arrêt du 21 mars 1750, il fut reconnu qu'il était possible de boire de l'eau-de-vie, et les cabaretiers furent, en conséquence, condamnés à payer le droit d'afforage sur les eaux-de-vie. AFILAGER. Nom donné à Amsterdam à un officier qui préside aux ventes publiques.Cest ce que nous appelons commissaire priseur. AFRANCESADOS ou JOSEPHINOS. nommait ainsi les Espagnols qui jurèrent de maintenir la constitution que le roi Joseph Bonaparte leur avait donnée en 1808. Ferdinand, lorsqu'il rentra en 1814 dans ses Etats, interdit aux Afrancesados qui avaient émigré l'entrée de l'Espagne. L'amnistie de 1820 leur en rouvrit les portes et les cortès les remirent en possession de leurs biens.

On

AGA. Ce mot signifie dans la langue des Mogols, à qui les Turcs l'ont emprunté, un homme puissant, un commandant. C'est dans ce sens que les Turcs l'emploient. Ainsi l'aga des janissaires était leur commandant; le capi-aga est le capitaine de la porte du sérail. Mais on donne par civilité le titre d'aga à quelques personnes de distinction, quoiqu'elles n'exercent aucune charge. Quand ce mot est en régime, c'est-à-dire, quand il y a un autre substantif après lui qui en dépend, et que dans nos langues occidentales nous mettrions au génitif, on dit agassi et non pas aga; aussi capi-agassi signifie l'aga, ou le gouverneur des pages; spahilar-agassi, l'aga, ou le général de la cavalerie. Quatre principaux eunuques, qui portent tous a qualité d'aga, sont toujours auprès du Grand-Seigneur. Le premier d'entre eux est nommé capi-aga; le second est le Khazinedar-Bachi; le troisième est le Kilerdgi-Bachi; ces trois agas suivent partout le Grand-Seigneur, mais le quatrième ne sort jamais de Constantinople, et pour cette raison, il s'appelle seray-agassi, l'aga du sérail.

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AGALARI. Page du Grand-Seigneur du premier ordre. Ce mot signifie favori en langue turque; il se dit de ceux qui sont dans la

quatrième chambre du sérail du Grand-Seigneur, et qui approchent de plus près de sa personne pour son service, auquel ils sont immédiatement destinés. Ces agalaris savent quelquefois mériter les bonnes grâces et la confiance de leur maître, et s'élever ainsi aux premières places de l'empire.

AGAPES. Nom donné aux repas que les premiers Chrétiens faisaient en commun dans les églises, en témoignage d'union et d'amour (du grec agapé, amour, charité). Les agapes furent défendus par le concile de Gangres, au Ve siècle, à cause des abus qui s'y étaient introduits.

AGAPETES. Nom qu'on donnait dans la primitive Eglise, aux vierges qui vivaient en communauté sans faire des vœux. (De agapetos, aimable, charitable.) Elles furent supprimées sous Innocent II, au concile de Latran. AGARENES ou AGARENIENS. Descendants d'Ismaël, qui habitaient dans l'Arabie, et qu'on appelle aussi Ismaélites, Arabes, Sar

rasins.

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AGATHODÆMON. Chez les Egyptiens, c'était le nom du bon génie, comme Oromaze chez les Perses. On l'adorait sous la figure d'un serpent.

GLANS.

AGEMOGLANS, AGIAMOGLANS OU AZAMOCe sont de jeunes enfants que le Grand-Seigneur achète des Tartares, ou qu'il prend en guerre, ou qu'il arrache d'entre les bras des Chrétiens soumis à sa domination.

Ce mot, dans la langue originale, signifie enfant de barbare, c'est-à-dire, suivant la manière de s'exprimer des musulmans, né de parents qui ne sont pas Turcs.

La plupart de ces enfants sont des enfants de Chrétiens que le sultan fait enlever tous les ans, par forme de tribut, des bras de leurs parents. Ceux qui sont chargés de la levée de cet odieux impôt, en prennent un sur trois, et ont soin de choisir ceux qui leur paraissent les mieux faits et les plus adroits.

On les mène aussitôt à Gallipoli ou à Constantinople, où on commence par les faire circoncire; ensuite on les instruit dans la religion mahométane, on leur apprend la langue turque, et on les forme aux exercices de la guerre, jusqu'à ce qu'ils soient en âge de porter les armes; et c'est de cette école que l'on tirait les janissaires.

Ceux qu'on ne trouve pas propres à porter les armes, on les emploie aux offices les plus bas et les plus abjects du sérail; comme à la cuisine, aux écuries, aux jardins, sous le nom de bostangis, attagis, halvagis, etc. ils n'ont ni gages, ni profits, à moins qu'ils ne soient avancés à quelque petite charge, et alors même leurs appointements sont trèsmédiocres et ne montent qu'à 7 aspres 112 par jour, ce qui revient à un peu moins de 20 centimes de notre monnaie.

Le sultan actuel n'a pas entièrement aboli le recrutement des agémoglans, mais l'a considérablement modifié. Les Chrétiens, ceux d'Europe et de Syrie, du moins, ne sont plus soumis à ce douloureux tribut.

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AGENT MUNICIPAL. Officier nommé pendant la révolution par les communes d'une

population au-dessous de 5,000 âmes pour exercer les fonctions municipales. La réunion des agents municipaux de chaque còmmune formait la municipalité du canton à la tête de laquelle était un président nommé dans tout le canton par l'assemblée primaire. (Constitution de 1793.)

AGENTS DU CLERGÉ. Avant la révolution, on appelait, en France, agents du clergé des ecclésiastiques chargés du soin des affaires du clergé de France, composant l'Eglise gallicane. Ils étaient au nombre de deux. Če n'était pas l'assemblée du clergé qui les nommait. De cinq en cinq ans, deux des seize provinces ecclésiastiques avaient droit d'en nommer chacune un, et chaque province en nommait à son tour. Cette nomination se faisait avant la tenue de l'assemblée, afin que ceux qui étaient nommés eussent le temps de s'instruire de l'état des affaires du clergé, avec les agents qu'ils devaient remplacer.

La nomination des agents devait être confirmée dans l'assemblée générale du clergé.

Les règlements faits par le clergé en 1655 exigeaient que ceux qui seraient nommés agents du clergé fussent prêtres, et titulaires d'un bénéfice payant décimes, situé dans les provinces par lesquelles ils étaient nommés. Ils devaient avoir résidé dans la province au moins un an; et, si faire se pouvait, avoir assisté à une assemblée générale du clergé. Mais on n'observait point à la lettre la disposition de ce règlement.

Si celui qui était nommé, n'était pas prêtre, ou ne possédait pas un bénéfice dans la province, sa nomination était nulle; l'agence était dévolue à celui qui, ayant les qualités requises, avait eu le plus grand nombre de voix après l'exclu.

Suivant les règlements et les délibérations de l'assemblée du clergé de l'année 1606, lorsque les agents du clergé étaient promus à la dignité épiscopale, ils étaient tenus de quitter l'agence aussitôt après leur accep

tation.

Leurs pouvoirs cessaient encore s'ils étaient pourvus d'un office royal.

Les fonctions des agents du clergé étaient de veiller à ce que les deniers du clergé fussent employés à la destination prescrite par l'assemblée, de poursuivre les affaires concernant la religion, le service divin, l'honneur et la dignité des personnes ecclésiastiques; de faire au roi et au conseil toutes les représentations et remontrances jugées utiles au clergé; de prendre soin de ses archives, etc.

L'agence du clergé durait cinq ans. Les membres de cette agence recevaient une rétribution de 5,000 livres, à titre de gages, et 3,000 livres pour frais relatifs à leur mission. Ils jouissaient, en outre, de plusieurs priviviléges notables.

AGENTS DE CHANGE. - Officiers publics nommés par le gouvernement et chargés par lui de s'interposer entre les négociants de tout genre, pour faciliter leurs opérations de change et de commerce. Ils sont spécialement chargés de la négociation des effets publics. Ils doivent avoir leur domicile dans

la ville où se tient la bourse dans laquelle ils exercent leur ministère. A Paris, ils sont au nombre de soixante, et ont une chambre syndicale, composée d'un syndic et de six adjoints. Cette chambre surveille les cours cotés au parquet, et maintient l'ordre et la discipline dans la compagnie.

Les charges d'agents de change se transmettent par voie de vente, comme celles de notaires, avoués, etc., et peuvent être acquises par quiconque a travaillé pendant quatre ans dans une maison de banque, chez un agent de change, un notaire, etc. A Paris, depuis que les jeux de bourse ont pris l'extension énorme que l'on connaît, ces charges se sont élevées à des prix honteux pour l'époque où nous vivons, et qui permettront à nos futurs historiens de lui infliger les flétrissures qu'elle mérite. Deux millions et demi! voilà les prix avoués de ces charges, et ce n'est pas toujours là le prix réel! Dans cette même ville les cautionnements sont de 125,000 francs.

La loi veut que l'agent de change ne puisse faire aucune opération pour un client, sans en avoir reçu le titre, s'il est vendeur, ou l'argent, s'il est acheteur; mais cette loi dort au profit des agents de change et des joueurs, et ceux qui devraient l'éveiller restent silencieux! La loi interdit à toute personne étrangère à la fonction d'agent de change de faire pour le compte d'autrui des opérations de bourse, et la Bourse de Paris a dans sa propre enceinte un espace, où des agents de changemarrons, qu'on appelle coulissiers, font, sous les yeux des agents de change, sous les yeux de l'autorité publique, des ventes et des achats de valeurs pour des sommes qui égalent souvent celles qui s'inscrivent au parquet!... De pareils faits se commentent euxmêmes, et aident à comprendre comment on a vu, d'un côté, tant de fortunes s'improviser en quelques instants, et de l'autre, tant de ruines et tant de suicides se multiplier, au grand effroi des honnêtes gens.

AGHLABITES. - Califes africains qui s'élevèrent sur les ruines des califes de Bagdad, et régnèrent de 800 à 908. Le fondateur de cette dynastie, dont le chef se nommait Ibrahim-ben-Agleb, avait pour capitale la ville de Kairoan.

AGIO.-Terme de commerce et de bourse. Il signifie le bénéfice que produit l'argent sur les lettres de change et les papiers de commerce, c'est-à-dire l'excédant que l'on prend sur la somme indiquée par ces lettres ou ces papiers pour se dédommager des pertes que l'on pourrait subir en cas de nonpayement. On se sert aussi du mot agio pour exprimer le bénéfice d'une monnaie sur une autre,et en général tout bénéfice sur le change.

AGIOSIMANDRE. C'est le nom d'un instrument de fer dont les Chrétiens grecs, qui sont sous la domination des Turcs, se servent, au lieu de cloches, pour indiquer les offices et assemblées religieuses. On les nomme aussi agiosidères et agiosidires. Les cloches sont défendues aux Grecs par les Turcs qui n'en ont pas eux-mêmes, de peur

qu'elles ne servent de signal pour la révolte AGIOTEUR. C'est le nom des joueurs de bourse, c'est-à-dire faisant des opérations secrètes pour produire à leur avantage et contrairement aux lois des hausses ou des baisses subites sur les valeurs de bourse. L'existence de l'agiotage a été flétrie sous toutes les formes, et menace également la fortune publique et les fortunes privées. C'est plus qu'un danger de premier ordre pour les Etats qui tolèrent les abus de ce vol organisé; c'est pour eux une honte !

AGNEL. Monnaie d'or du temps de saint Louis, en 1226, au titre de 24 carats. Elle valait alors 12 sous 6 deniers. Elle portait un agneau pour empreinte, et eut cours jusqu'à Charles VIII.

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AGNOITES ou AGNOETES. Hérétiques du iv siècle, qui prétendaient que Dieu ne connaissait pas tout. Ce n'est pas au nom de la Trinité, mais au nom de la mort de JésusChrist qu'ils baptisaient.

AGNUS DEI. - Petits pains de cire empreints de la figure d'un agneau portant l'étendard de la croix, et que le Pape bénit solennellement le dimanche in albis, après sa consécration, et ensuite de sept ans en sept ans pour être distribués au peuple.

Une coutume très-ancienne dans l'Eglise de Rome a été l'origine de cette cérémonie. Autrefois, le reste du cierge pascal bénit le samedi saint était coupé en morceaux, le dimanche in albis et distribué au peuple des campagnes. Chacun les brûlait ensuite dans sa maison, dans ses champs, dans ses vignes, comme un préservatif contre les orages, les tempêtes, etc. Dans la ville l'archidiacre moulait, avec de la cire et de l'huile, des petits corps en forme d'agneaux, qu'il bénissait et répartissait entre les assistants. La cérémonie de l'Agnus Dei se fait aujourd'hui avec beaucoup plus de solennité : les Agnus étant préparés d'avance,le Pape, revêtu de ses habits pontificaux, les trempe dans l'eau bénite, et puis les bénit. On les place ensuite dans un coffret, et à la Messe, après l'Agnus Dei, un sous-diacre les présente au Pape en lui disant trois fois : « Ce sont ici de jeunes agneaux qui vous ont annoncé l'alleluia; voilà qu'ils viennent pleins de charité; alleluia. » Le Pape les distribue aux cardinaux, évêques, etc.; on enveloppe ensuite dans une étoffe proprement travaillée ceux qui sont destinés aux laïques. AGONALES. Fêtes romaines instituées par Numa, en faveur de Janus. On nommait aussi agonali, agonaux, les prêtres ajoutés par Tullus Hostilius à ceux de Mars.

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AGONARQUE ou AGONISTARQUE. mot, qui signifie chef du combat ou du jeu, désignait, chez les Grecs,un officier qui exerçait les athlètes avant qu'ils parussent devant le public.

AGONE ou AGON. Les Romains nommaient ainsi le sacrificateur qui frappait la victime. Ce nom vient de ce que, avant de donner le coup de mort, le sacrificateur disait Ago-ne? Ferai-je ?

AGONIENS. Dieux que les Romains in

voquaient avant de commencer une entreprise difficile.

AGONISANTS.-Confrérie instituée par les Augustins, sous l'invocation de saint Nicolas de Tolentin. Les membres de cette confrérie priaient ou faisaient prier pour les condamnés à mort, pour obtenir qu'ils fissent une bonne mort. Cette confrérie fut détruite en 1790, et n'a pas été rétablie.

AGONISTARQUE. — Voy. AGonarque. AGONISTIQUES. - Nom donné à certains missionnaires hérétiques, qui prétendaient combattre les erreurs. C'étaient les disciples de Donat. On les appelait aussi circelliones, catapitræ, etc.

Magistrat qui

prési

AGONOSTHÈTE. dait chez les Grecs aux jeux sacrés, en ordonnait les préparatifs, proclamait les vainqueurs et leur distribuait les prix. Les agonothètes paraissaient en public sur un char de triomphe, et portaient en main un sceptre

d'ivoire.

AGORANOMES. Ce mot signifie régulateurs des marchés, et se donnait aux dix magistrats d'Athènes qui étaient chargés de la police des marchés, c'est-à-dire, d'y maintenir l'ordre, de vérifier les poids et mesures, de régler le prix de certaines denrées, et de régler les contestations entre acheteurs et vendeurs. Les fonctions de ces officiers avaient de l'analogie avec celles des édiles curules de Rome.

AGOYE. C'est le nom d'un fétiche ou divinité qu'adorent les nègres du royaume de Juidah, sur la côte des Esclaves. Cette monstrueuse idole est faite de terre noire, et ressemble plus à un crapaud qu'à un homme. Elle est accroupie sur un prédestal rouge, et est revêtue d'un drap rouge. Sa couronne est formée de lézards et de serpents entortillés avec des plumes rouges, et l'on voit sortir au sommet une pointe de zagaie, qui traverse un gros lézard, au-dessus duquel est un croissant d'argent. Devant cette statue l'on voit trois plats de bois, dont l'un contient une quinzaine de boules de terre. Cette divinité préside aux conseils. L'usage est de la consulter avant d'entreprendre quelque chose d'important. On s'adresse d'abord 'au sacrificateur, dans la maison duquel est cette idole on lui explique sa pensée, on lui fait un présent, et il se charge d'offrir ceux que l'on a apportés pour l'agoye. Alors, avec quantité de contorsions, il prend les boules de terre et les passe d'un plat dans un autre: cette opération plusieurs fois répétée, si le nombre continue d'être impair, il déclare que l'entreprise sera heureuse mais heureuse ou malheureuse, ce n'est ni la faute du prêtre, ni celle de l'agoye il faut que ce soit celle de l'indévot idolâtre.

AGRAIRES (LOIS).-Chez les Romains, lois ayant pour objet le partage des terres et qui occasionnèrent, pendant toute la durée de la république, des dissensions incessantes entre les patriciens et les plébéiens.

AGREES. Personnes qui représentent les plaideurs devant les tribunaux de com

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concours, ont été admises au nombre des professeurs de l'Université, ou d'une faculté, et peuvent, en attendant d'être pourvues en titre d'une chaire, l'occuper en qualité de suppléantes. Pour se présenter à l'agrégation, il faut avoir pris des degrés dans les facultés des lettres ou des sciences, et avoir professé pendant trois ans dans l'Université, à moins d'avoir le grade de docteur, ou de sortir de l'Ecole normale.

AGRICULTURE (SOCIÉTÉ, CONSEIL D', etc.). Voy. INSTITUTIONS AGRICOLES.

AGRICULTURE (FÈTE DE L').- En Chine, grande fête ayant pour objet d'honorer la laboure les champs, l'empereur sort de Péprofession d'agriculteur A l'époque où on kin, se rend dans la campagne, accompagné de toute sa cour, et trace plusieurs sillons avec la charrue. En France, la Convention nationale institua, en 1793, une fête analogue, et ordonna à chaque administrateur de département de tracer lui-même un sillon au milieu de la plus grande pompe possible.

AGRIONIES.- Fêtes en l'honneur de Bacchus chez les Grecs (de agrios, féroce, sauvage, parce que le char de ce dieu était traîné par des tigres). Ce jour-là les femmes cherchaient Bacchus, comme s'il avait fui, puis elles cessaient cette recherche, et allaient se livrer à divers jeux. AGRIOPHAGES. Peuples qu'on a supposés se nourrir de chair de lions, de pantbères, etc.

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AGYNIENS. Hérétiques du vir siècle, qui vivaient dans le célihat, prétendant que Dieu n'était pas l'auteur du mariage.

AGYRTES. - Prêtres de Cybèle qui mendiaient pour le service de leur divinité, en disant à chacun la bonne aventure. Le mot Agyrte signifie charlatan.

AIDE DE CAMP. · Officier d'ordonnance attaché au général, chargé de transmettre ses ordres partout où ils peuvent être nécessaires, et de les faire exécuter. Au xvII° siècle ces officiers s'appelaient aides des maréchaux de camp des armées du roi. Il n'est accordé des aides de camp aux généraux que lorsque ceux-ci peuvent être employés, et dans les proportions suivantes : à un général de brigade, deux un capitaine et un lieutenant; à un général de division, trois : un chef d'escadron et deux capitaines; à un maréchal de l'empire, quatre un colonel, un chef d'escadron et deux capitaines. AIDE-MAJOR. Ancien titre autrefois donné à un officier subordonné au major, et qui le suppléait en cas d'absence. Ce titre n'était pas un grade, mais un emploi rempli par un capitaine ou un lieutenant choisi par le colonel. Les sous-aides majors étaient pris parmi les lieutenants. L'aide-major s'appelle aujourd'hui adjudant-major.-Le nom d'aidemajor et de sous-aide-major ne s'applique

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