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15

L

I.

Convention fubfidiaire entre la France et la Suéde, conclue
le 1 Juin 1735.

'amitié et la bonne intelligence, qui ont fubfifté fi heureusement depuis tant de tems entre les deux couronnes de Suede et de France, ayant porté Sa Majefté Très- Chretienne à faire declarer le defir fincere, qu' Elle a non feulement de prevenir tout ce, qui à l'occafion de la guerre prefente pourroit l'af foiblir, ou l'alterer en quelque maniére, que ce foit, mais auffi d'avancer les interets de Sa Majesté le Roy et la Couronne de Suéde, et de la convaincre en même tems de l'étendue de fon attention, pour la profperité et la gloire d'une couronne de tout tems unie avec la fienne. Sa Majefté le Roy et la Couronne de Suéde, pour marquer auffi de fon coté, à quel point elle eft fenfible à des demonstrations fi amiables, et le cas diftingué, qu'elle fait des difpofitions favorables, que S. M. T. C. temoigne avoir pour elle, et auffi pour repondre aux offres fi obligeantes de Sa dite Majefté, n'a pas voulu differer de concourir à des vies fi falutaires, et de faire dreffer là deffus fans perte de tems une convention formelle.

C'est pour cette fin, que leurs Majeftez Suedoife et Très- Chrêtienne ont muni de leurs pleins pouvoirs, à favoir de la part de Sa Majefté Suedoife leur. Excellences, Mr. le Comte Arvid Horn, Senateur de S. M. le Roy et de fon Royaume, Prefident au Confeil de la Chancellerie du Roy et de fon Royaume, et Chancellier de l'univerfité d'Abo; Mr. le Comte Suen Lagerberg, Senateur de Sa Majefté le Roy et de fon Royaume; Mr. le Comte Charles Gyllenburg, Senateur de S. M. le Roy et de fon Royaume, et Chancellier de l'univerfité de Lund, Mr. le Comte Gustav Bonde, Senateur de S. M. le Roy et de son Royaumes et Conseiller au Confeil de la Chancellerie du Roy et du Royaume, comme auffi le, Chancellier de Sa Cour Mr. le Baron Johann Hindrich von Kochen, le Secretaire d'etat Mr. le Baron Hermann Cedercreutz et le Confeiller au Confeil de la Chancellerie du Roy et du Royaume, Mr. Gustav Boneauschiöld: et de la part de S. M. le Roy Très - Chretien, fon Excellence Mr. le Comte de Castėja, Ambaffadeur auprès de S. M. Suedoife, pour conferer fur ce fujet; les quels après avoir echangé leurs Pleinpouvoirs refpectifs, font convenus des articles fuivants:

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1) S. M. T. C. pour temoigner la veritable part, qu' Elle prend aux avantages de la couronne de Suéde, et l'intention qu' Elle a d'y contribuer autant, qu'il depend d'Elle, promet en vertu de la prefente convention, de fournir à S. M. le Roy et la couronne de Suéde un fubfide de quatre cents cinquante milles écus en Platen par an, qui evalvez en argent de Banque, montent à trois cent milles êcus de banque, à Hambourg, et cela pendant trois ans, laquelle fomme fera exactement et fans aucune exception payée à S. M. le Roy et la Couronne de Suéde, ou à celui ou à ceux, qui feront munis pour cet effet de fes Pleinpouvoirs à Hambourg, de trois mois et davance par quartier, dont le premier commencera du jour de la ratification de cette convention, pour être continuée de la même maniére pendant les dites trois années.

2) Tant en confideration de ce fubfide, que pour être en êtat de remplir ce qui fait l'objet de la prefente convention, S. M. et la couronne de Suéde declarent, que pendant la prefente guerre ils ne donneront, preteront, ni vendront aucunes troupes contre les interêts de S. M. T. C. et contre les vues qu'elle a declaré, l'avoir des terminée à prendre les armes, declarant, que les traités que S. M. et la Couronne de Suéde peuvent avoir avec d'autres puiffances, et qu'ils fe refervent, ne contiennent rien, qui y puisse être contraire.

3) Les articles ci deffus feront ratifiés de leurs Majeftez Suedoife et TrèsChrêtienne et les ratifications en bonne forme echangées en deux mois à Stockholm, à compter du jour de fignature, ou plutot fi faire fe peut.

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Fait

En foi de quoi, nous en vertu de nos Pleinpouvoirs refpectifs avons figné cette prefente convention, et y avons appofé les cachets de nos armes. à Stockholm ce 14 Juin 1735.

Arvid Horn (L.S.)

Caftéja (L.S.)

Guftav Bonde (L.S.)
von Kochen (L.S.)
Cedercreutz (L.S.)
Boneaufchiöld (L.S.)

2. Copie

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2.

Copie de la lettre de Mr. le Garde des fceaux du 21 Juillet n. ft. 1735 communiquée au fenat avant le renouvellement d' Alliance avec la Ruffie.

L'

a demande que fait actuellement la Ruffie, du renouvellement de fon traité de 1724 avec la Suéde, eft une circonftance bien remarquable à la suite, précifement de la fignature de notre convention, et de l'abandon des provinces de Perfe. Il y a fur cela d'importantes reflexions à faire. C'eft avec raifon, que l'on infére en Suéde de cette demarche de la Ruffie, qu'elle ne s'eft pas fentie en état de se maintenir en Perfe. Il ne peut en effet y avoir eu que des motifs bien preffants, qui l'ayent porté à abandonner elle même la poffeffion d'un pays, qui a tant couté à la Ruffie, et dont elle comptoit de retirer de fi grands avantages pour fon

commerce.

Elle avoit toujours regardé comme effentiel à fes interêts, d'éloigner les Turcs de la mer Caspienne; rien ne les empechera deformais de s'en approcher affez, pour caufer de grandes inquietudes de ce coté, la à la Ruffie, foit par cux - mêmes, par les Tartares.

foit

Il est donc facile de comprendre, que le parti que vient de prendre la Ruflie, eft l'effet indispensable de l'êpuisement d'hommes et d'argent, où elle fe trouve déja pår fon entreprise en Pologne.

Elle n'eft la premiére aujourdui à rechercher le renouvellement de fon alliance avec la Suéde, que pour être plus en état de mettre impunement le comble à fes violences én Pologne, et affùrer l'interieur de fon pays, qui fe trouve dégarni par le corps de troupes confiderable, qu'elle fait paffer au fecours de l'Empereur en Allemagne.

Les Miniftres de Suéde, qui fentent parfaitement tout l'avantage qu'une pareille fituation peut leur offrir, vous repeteront peut être encore qu'en paffant au renouvellement de leur traité de 1724, ils n'auront l'intention, que de fe menager d'autant mieux les moyens de pouvoir attaquer leurs ennemis, lorsque le moment fera arrivé de les prendre au depourvû. Mais les inconvenients de ce parti font extremes dans la conjoncture prefente.

Il est bien certain, comme je vous l'ai déja précedemment marqué, qu'outre le decouragement des Turcs, le premier effet de ce renouvellement feroit, de faire perdre toute efperance de fecours aux Polonois: tout ce qu'on pourroit leur alléguer pour prendre confiance dans nos efforts contre nos ennemis communs, ne pourroit plus les raflûrer, ni les retenir: toute la Pologne fe trouveroit en peu de tems fubjuguée.

Ce traité fourniroit à la Ruffie et a l'Electeur de Saxe un moyen affuré de confommer l'ouvrage de la diette de pacification, à laquelle ils travaillent avec tant de vivacité: il en reviendroit donc une perte totale des interêts du Roy de Polo gne, et cela nous rendroit à nous mêmes bien difficiles les moyens de parvenir à une fatisfaction fur les affaires de Pologne.

Voilà, Monfieur, plus de raifons qu'il n'en faut pour convaincre le MiniAtére de Suéde qu'en paffant prefentement au renouvellement de leur alliance avec la Ruffie, ce feroit certainement de lui fournir de puiffantes armes contre nos plus grands interêts, et aller de leur part contre le but de notre convention.

Nous n'exigeons pas de la Suéde faire à la Ruffie une reponse, qui la mette prématurement en defiance de fes intentions, mais au moins nous lui pouvons demander de ne rien faire, qui puiffe précipiter nos interêts et ceux du Roy de Pologne. La pofition actuelle de la Suéde eft, de fe trouver entiérement libre de tout embarras.

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·

Celle de la Ruffie au contraire eft d'en avoir de tres grands par une entre prife auffi injufte qu'elle eft offenfante à la Suéde même, puisque le principal motif allegué par la Ruffie d'opprimer la Pologne, n'a été autre que de ne pouvoir souffrir sur le Trône un Prince ami de la Suéde, et qu'elle ne regarde comme fon ennemi que par ce feul endroit. D'ailleurs ne feroit- ce pas, de la part de la Suéde, donner une espéce d'autorisation et d'approbation tacite de ce que les Ruffes ont fait jusqu'à prefent fur l'affaire de Pologne? Enfin quelle neceffité au renouvellement, quand il eft vrai que le traité de paix de Neuftad fubfifte toujours? Franchement eft ce là le cas pour la Ruffie de trouver en Suéde une parfaite disposition à renouveller fans deliberation un traité d'alliance et d'amitié?

Ce font, Monfieur, les reflexions que nous avons crû devoir faire fur ce que l'on vous a confié de la demande de la Ruffie: Elles femblent fournir une. ample matiére à discuffion fur cette demande. Faites en ufage auprès du Miniftére de Suéde, en lui temoignant, que nous fommes dans une parfaite confiance, que la Suéde ne prendra à cet égard qu'un parti couforme à fa gloire, à fes vrais interêts, et à ce que nous devons attendre de l'amitié d'entre les deux couronnes, à laquelle notre convention vient de donner une grande force, et fur tout que rien ne fera terminé fur cela, que nous n'ayons concerté ensemble.

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