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Et confterné de fa gloire,
Il accufe la victoire

Qui lui coûte un fang fi beau.

O Victoire! ô vaine idole !
Les voilà donc ces autels,
Où, d'âge en âge, on immole
La jeune fleur des mortels!
Eft-ce pour plaire à des maîtres
Que nos barbares ancêtres
Nous ont tranfmis leur fureur;
Et pour flatter quelques Princes,
Que tu changes nos provinces
En des théâtres d'horreur ?

De ta faveur inconftante
Puiffent les Rois éblouis,
Te voir cruelle & fanglante;
Te voir des yeux de LOUIS!
Puiffent les peuples s'inftruire,
Que ce n'eft qu'à les détruire
Que fervent les Conquérans ;
Et que deux luftres de guerre,
Font plus de maux à la Terre,
Que n'en feroient vingt tyrans.

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Qui remporta le Prix de l'Académie Françoife en 1746.

Le fujet, donné par l'Académie, étoit: La gloire de LOUIS XIV perpétuée dans le Roi fon fucceffeur.

LA France dans nos jours tranquille & floriffante;
D'un joug qu'elle chérit, jadis impatiente,
Fut prête à fuccomber fous fa propre valeur :
Sa funefte vertu fervoit à fon malheur.
Le mérite jaloux, inquiet, indocile,
Allumoit les flambeaux de la guerre civile.
LOUIS-LE-GRAND parut; les cœurs furent foumis:
Il remit la balance & le glaive à Thémis.
L'Europe, en l'admirant, craignit d'avoir un maître :
Cette crainte annonçoit qu'il méritoit de l'être.
Il traîna fur fes pas les peuples enchaînés,
Et demanda la paix aux vaincus étonnés.

O paix! heureuse paix! ton olivier fertile
Vit fleurir les talens fous fon ombre tranquille,
L'abondance renaître, & les Arts cultivés
Dès leur premier effor à leur comble arrivés
Beau fiècle! où réunit la Nature féconde
Les prodiges femés dans les âges du monde.

Mais des mains des mortels, ouvrages inconftans! Sur un cercle rapide entraînés par le Tems, Les empires, les arts, naiffent, brillent, s'étendent, S'élèvent à leur terme, & bientôt redefcendent. C'eft ainfi que la mort du fecond des Céfars Couvrit d'un voile fombre & le Trône & les Arts; Que fous Léon-le-Grand les Muses rétablies, Dans la tombe avec lui furent enfevelies.

De l'empire François quel fera donc le fort? Louis meurt; quel espoir nous reste après la mort ? Les lys que cultiva la main de ce Monarque Vont-ils être abattus fous la faux de la Parque? Non, ils font immortels; la tige des Bourbons, Floriffante & féconde en dignes rejettons,

Sans ceffe, en vieilliffant, de rameaux fe couronne, Prompte à les remplacer quand le tems les moiffonne.

France, tourne les yeux fur ton Maître nouveau ; De fon Aieul augufte, auprès de fon berceau, Contemple le génie attentif & fidèle:

Il veille autour de lui, le couvre de fon aile.
La Vérité dès-lors commence à l'éclairer :

Tems heureux! où fans crainte elle ofe fe montrer.
Bientôt foutenant feul le poids du diadême,
Au deftin de l'Etat il préfide lui-même ;

Et rival du Héros dont il maintient les loix,

Il est l'appui, l'exemple, & le vainqueur des Rois.

Comme lui peu jaloux de la funefte gloire
Que fur fes pas fanglans amène la victoire,
L'aveugle Ambition n'a point armé fon bras:
Jufte, ami de la paix, content de ses Etats,
Il veut les rendre heureux, & non pas les étendre.
Je vous attefte tous, peuples qu'il fut défendre,
Remparts qu'il renverfa, trônes qu'il a donnés;
Parlez, Belges foumis, Bataves confternés,
Répondez, fiers Anglois, qu'irrite fa puiffance.
L'intérêt vous remit fa trompeufe balance;
L'Équité met la fienne en fes auguftes mains.
Tremblez, peuples jaloux du repos des humains.
En arborant l'olive il fait briller l'épée.

En vain par vos complots l'Europe fut trompée;
Il va couper leur trame, il marche, il vient à vous.
Secondez fa justice, ou bravez fon courroux.
Choififfez. Vous voulez que Bellone en décide;
Voyez fi le plus jufte eft le moins intrépide.
Que tous vos bataillons uniffent leurs efforts;
De l'Escaut & du Rhin qu'ils inondent les bords;
Fiers rivaux de ce Roi que votre ligue honore,
Son aieul vous vainquit; fon aieul vit encore.
Tel que vous l'avez vu fur des murs foudroyés,
Ou fubjuguant du Rhin les deux bords effrayés,
Tel il paroît encor dans fa vivante image.
C'eft lui. Reconnoiffez ce tranquille courage.
C'eft lui qui du Germain repouffe la fureur,
Qui, fortant de ce lit de trifteffe & d'horreur,

Où la faux de la mort fut fur lui fufpendue,
S'arrache aux cris plaintifs de la France éperdue,
Et du falut des fiens feulement occupé,
Vient braver le trépas dont il eft échappé.
Il voit cette colonne épaiffe, impénétrable,
Etonner des François l'ardeur infatigable;
Il voit tout le péril, le brave & le soutient,
Anime fes guerriers, les guide, les retient;
Il triomphe, & du haut de fon char de victoire
Il appelle la Paix dans le champ de sa gloire.
Aux ennemis vaincus, il daigne encor l'offrir,
Les force à l'admirer, & même à le chérir.

Cependant, loin des maux où lui-même il s'expofe;
A l'ombre des lauriers fon empire repose:
Une fage harmonie en meut tous les refforts;
Le commerce fécond y répand fes trésors;
D'un éclat fans nuage, à nos yeux revêtue,
La Foi fous fes autels voit l'Erreur abattue;
Et des loix, dans l'Etat, l'inflexible équité,
Entretient la concorde & la fécurité.

Les Arts, enfans du Ciel, les Filles de mémoire,
Que LOUIS couronna des rayons de fa gloire,
Refleuriffent encor par fon fils éclairés :
François, vous, ni vos Rois, vous ne dégénerez.

PRIÈRE POUR LE ROI.

O toi, dont la main paternelle,

Dans une carrière immortelle,

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