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çaient au 1er mars: alors l'année n'avait que 10 mois, et le mois de décembre était le dixième et le dernier. Numa la fit commencer au 1er janvier, et fit l'année de 12 mois, en y ajoutant janvier et février. En France, l'année commença long-temps à Pâques ou à l'Annonciation (25 mars). Elle devrait toujours commencer à l'équinoxe du printemps.

Avril,

Les noms des mois romains sont restés dans notre calendrier. Ces mois sont : Janvier, januarius, de Janus, dieu représenté avec un double visage (Janus bifrons), dont l'un regarde le passé et l'autre l'avenir, et avec une clef qui ouvre l'année. Février, februarius, de februari, faire des libations, se purifier, parce que ce mois était, chez les Romains, consacré aux sacrifices expiatoires. Mars, mars, mois consacré au dieu Mars. aprilis, d'aperire, ouvrir, époque de l'année où les germes s'ouvrent et se développent (se aperiunt), ou d'Appodern, Vénus, déesse de l'amour et de la fécondité. Mai, maius, consacré à Maia, mère de Mercure, ou aux vieillards, mensis maiorum. Juin, junius, consacré à la déesse Junon, ou à la jeunesse, mensis juniorum. — Juillet, julius, consacré à Jules César. Août, augustus, consacré à Auguste. Ces deux mois ont porté les noms de quintilis, ou 5 mois, et de sextilis, ou 6 mois. Septembre, september, ou 7 mois. - Octobre, october, ou 8 mois. - Novembre, november, ou 9o mois. Décembre, décember, ou 10 mois. Ces mois étaient à leur place sous Romulus, quand l'année n'avait que dix mois.

Au rapport de Dion, l'usage de diviser le temps en semaines (sæptimane) ne s'est introduit que sous les empereurs, et fut emprunté aux Égyptiens Nous avons conservé cette division et sa nomenclature, toute païenne qu'elle est. Dimanche, dominica, dies Domini, dies solis, jour du soleil. Lundi, dies lunæ, ou luno dies, jour de la lune. MerMardi, Martis dies, jour de Mars. credi, Mercurii dies, jour de Mercure. Jeudi, Jovis dies, jour de Jupiter. Vendredi, Veneris dies, jour de Vénus. — Samedi, Sabatti dies, jour de repos, selon la loi judaïque.

Fêtes de l'année, leur origine.

Tous les peuples qui ont tenu compte des jours de l'année, et qui ont adopté un calendrier, ont distingué ces jours en jours d'œuvre et en jours de repos. Chez les juifs et chez les chrétiens de la primitive Église, ce jour de repos était le septième, que, selon la Genèse, Dieu bénit et sanctifia (chapitre 11, § 3).

Il est infiniment probable que notre dimanche, ou le jour du soleil, a été célébré chez les anciens Grecs et Romains: car dans la théogonie, consacrant chaque jour de la semaine à une des planètes, le soleil devait être regardé comme la première, et le jour qui lui était consacré comme le plus remarquable.

Les juifs célèbrent le sabbat en mémoire de la création, et les chrétiens le dimanche, en mémoire de la résurrection. Selon Eusèbe, le dimanche a été substitué au sabbat, et Constantin ordonna le premier la célébration du dimanche par tout l'empire. Dans l'Église d'orient, le samedi a été long-temps conservé comme un jour de fète et d'assemblée, et les anciens canons défendent le jeûne ce jour-là, parce qu'on ne devait pas, en le célébrant, témoigner de tristesse.

Dans le livre des Constitutions attribué à saint Clément, on trouve à ce sujet ce passage remarquable: « Célébrez comme jour de fète le sabbat « et le dimanche, parce que le premier est consacré à la mémoire de la création, et l'autre à la mémoire de la résurrection. » Dans l'office du samedi saint et dans celui du samedi qui précède la Pentecôte, on trouve encore quelque vestige de l'ancienne consécration de ce jour.

Indépendamment du dimanche, l'Église célèbre plusieurs fêtes, dont les unes arrivent à jours fixes, et sont disposées à jours invariables dans le calendrier. Ces fètes sont:

La Circoncision, au 1er janvier;

L'Épiphanie ou les Rois, au 6 janvier;

La Purification ou la Chandeleur, le 2 février;
L'Annonciation, le 25 mars;

La Saint-Jean, le 24 juin;
La Visitation, le 2 juillet;
L'Assomption, le 15 août;
La Saint-Louis, le 25 août;
La Nativité, le 8 septembre;
La Saint-Denis, le 9 octobre;
La Toussaint, le 1er novembre;
La Saint-Martin, le 11 novembre;
La Conception, le 8 décembre;

Noël, le 25 décembre: il tombe sur un jour de même dénomination que le 1er janvier suivant.

Les fêtes mobiles ont chaque année des dates variables dans le calendrier: on les détermine d'après la fête de Pâques, dont il convient préalablement de fixer l'époque. Ainsi :

La Septuagésime est toujours 64 jours avant Påques, ou 9 semaines. Le dimanche suivant est la Sexagésime, qui tombe 56 jours ou 8 dimanches avant Pâques.

La Quinquagésime, ou le Dimanche gras, arrive 49 jours ou le 7o dimanche avant Pâques. Les lundi et mardi qui suivent sont les lundi et mardi gras ; le mercredi suivant est le jour des Cendres ou l'entrée du Carême, 49 jours avant Pâques, en comptant l'un et l'autre.

L'Église appelle Quadragésime, le 1o dimanche de Carème; Reminiscere, le 2° dimanche; Oculi, le 3; Latare, le 4; Judica, le dimanche de la Passion, et Hosanna, le dimanche des Rameaux; elle appelle Quasimodo, ou D. in albis, le 1er dimanche après Pâques; Misericordia, le 2o; et Vocem jucunditatis, le 5o.

Le 4o jeudi après le mercredi des Cendres s'appelle la Mi-Carême; on a coutume de renouveler ce jour-là les réjouissances et les mascarades du carnaval, comme pour se délasser de la longueur du Carême et du jeûne.

Le jeudi, 40 jours après Pâques, est l'Ascension; les trois jours qui précèdent l'Ascension sont les Rogations.

Le dimanche, 50 jours après Pâques, ou 10 jours après l'Ascension, est la Pentecôte.

Le dimanche suivant est la Trinité;

Le jeudi suivant, la Féte-Dieu, qui tombe toujours le même quantième du mois que le JeudiSaint.

Les quatre dimanches qui précèdent Noël sont ceux de l'Avent, consacré à la pénitence, afin de célébrer dignement la naissance de J.-C.

Les quatre temps sont placés ainsi :

Le mercredi qui suit le mercredi des Cendres. Le mercredi qui suit la Pentecôte. Le mercredi qui suit le 14 septembre. Le mercredi qui suit le 13 décembre. Voici quelques détails sur l'origine de ces fêtes et sur leur dénomination.

JANVIER. La Circoncision, fète instituée par l'Église en l'honneur de la circoncision de J.-C. La circoncision ne doit pas avoir lieu dans la loi nouvelle, qui n'exige que la circoncision du cœur, c'est-àdire le retranchement des passions et des désirs illicites. Ce mot vient de circumcindere, couper autour.

L'usage des présents ou étrennes offerts le premier jour de l'année est fort ancien. On rapporte que Tatius, roi des Sabins, qui régna en même temps que Romulus, ayant reçu, le premier jour de l'an, comme un bon augure, des branches coupées dans un bois consacré à Strenua, déesse de la force, autorisa cette coutume dans la suite, et donna à ces présents le nom de Strena. Sans admettre cette origine, il est tout naturel de penser que les hommes, après avoir divisé l'année, se sont réunis

pour en célébrer le renouvellement, comme une époque remarquable, par des félicitations et des présents, comme on célèbre l'anniversaire de la naissance ou de quelque autre événement aussi remarquable.

Get usage existait chez les Egyptiens et chez les Grecs, avant de passer en Italie.

Epiphanie ou les Rois, jour où le Messie s'est manifesté aux Gentils; d'ini, sur, au-dessus, et de qaivo, je me montre : jour de l'adoration des rois mages.

Septuagésime, dimanche qui tombe, soixante-dix jours, Septuagesima die, ou neuf semaines avant l'octave de Pâques.

Février. Purification, ou la Chandèleur, fête instituée par l'Église catholique en l'honneur de la Sainte-Vierge, qui vint présenter son enfant au temple, et se faire purifier, suivant la loi de Moise. On appelle aussi ce jour la Chandeleur, parce qu'on a coutume de porter dans l'église des cierges bénits.

Sexagésime, dimanche qui tombe soixante jours avant Pâques.

Quinquagésime, dimanche qui tombe cinquante jours avant Pâques.

Cendres. Les chrétiens commencent par la cérémonie des Cendres un temps de jeûne et de mortification, que l'on appelle Carême, et qui dure environ 40 jours. Cette cérémonie avait lieu dans l'Église primitive et chez les juifs. Le nom des Cendres vient de la cérémonie même de l'application des cendres sur le front, et de ces paroles du desservant : « Souviens-toi que tu n'es que cendre; memento, homo, quia pulvis es.

Quadragésime, dimanche qui tombe 40 jours ou 6 semaines avant Pâques.

Reminiscere. Le 2o dimanche du Carême s'appelle ainsi; le 3o, Oculi ; le 4*, Lætare; le 5o, ou le dimanche de la Passion, Judica; le 6o, ou le dimanche des Rameaux, Hosanna: ces jours ont été ainsi désignés, parce que c'est par ces mots que commence l'introït de l'office; c'est pour la même raison qu'on a appelé Quasimodo le premier dimanche après Pâques (Quasi modo geniti infantes), Misericordia le second, Vocem jucunditatis le 5o.

MARS et AVRIL. Rameaux. Lorsque Jésus entra à Jérusalem, le peuple accourut au-devant, portant des rameaux de palmier, et criant Hosanna! — Evang. selon saint Matthieu, chap. xx1.

Páques, de l'hébreu pesach, passage; nom que les Israélites donnaient à l'agneau, en mémoire du passage de la mer Rouge. C'était la plus grande fête

chez les juifs; c'est aussi la plus grande chez les jours après Pâques ; de πevTYxoorn, cinquantième, " chrétiens.

Suivant le concile de Nicée, la Pâque chrétienne doit se célébrer le dimanche après la pleine lune qui suit l'équinoxe du printemps (21 mars). Si la pleine lune arrivait le dimanche même, ce dimanche ne serait pas paschal; l'Église cependant ne suit pas rigoureusement cette lettre : l'année 1825 la fête de Pâques fut célébrée le jour même de la pleine lune, qui eut lieu le 3 avril, à 6 h. 32 min. du matin; mais on eût pu répondre aux opposants que l'on était encore dans l'esprit de l'ordonnance, puisque les prières n'ont eu lieu qu'après la pleine lune, ou au moins une ou deux heures après, et cette célébration concordait ainsi parfaitement avec les mouvements célestes. Il faut bien que ce raisonnement ait prévalu, puisque la Pâque fut célébrée partout le même jour et sans opposition.

La fête de Pâques tombe toujours, le plus tôt possible, le 22 mars, le plus tard possible, le 25 avril (espace de 34 jours).

L'équinoxe étant fixé au 21 mars, Pâques ne peut arriver que le 22; mais si le 22 est un lundi, Pâques peut arriver au plus tôt le 28. Si la pleine lune a lieu avant l'équinoxe, Pâques ne tombera que la pleine lane suivante, sur le milieu d'avril; si la pleine lune avait lieu le lundi, Pâques ne scrait célébré que le dimanche suivant.

La fête de Pâques est arrivée le 22 mars en 1598, 1693, 1818. Elle arrivera le même jour en 2285, 2437, 2505.

Pâques tomba le 25 avril en 1546, 1666, 1734; il tombera le même jour en 1886, 1943, 2038,

2190...

Il serait bien avantageux et bien plus commode que l'on rendit fixe cette fête importante, et que l'on renoncât à l'année lunaire, si peu conforme an calendrier moderne. Il est étonnant que la réforme grégorienne n'ait pas amené ce changement.

MAI. Rogations. Ce mot vient de rogare, prier, demander. Cette cérémonie est au nombre de celles que nous avons imitées de l'antiquité; elle répond aux prières et aux sacrifices que l'on faisait en parcourant la campagne : de là le nom d'ambarvales (ambire arva) qu'elle avait reçu. Les prières que prescrit l'Église catholique dans cette cérémonie ont de la ressemblance avec celles des anciens, et que Caton nous a conservées. (V. Caton, de re rusticá.)

Ascension. Fête que l'Église romaine célèbre en mémoire du jour où Jésus-Christ s'éleva dans les cieux; d'ascendere, s'élever.

sous entendu nepa, jour.

JUIN. Fête-Dieu. Fête instituée par Urbain IV, en 1264, pour honorer particulièrement JésusChrist dans le Saint-Sacrement. Quoique le jeudi saint soit le jour de l'institution de l'eucharistie, la tristesse de l'Église ne lui permet pas de célébrer alors cette fête avec la pompe convenable. La procession qui accompagne cette solennité ne fut établie qu'en 1316, par l'ordre du pape Jean XXII.

AOUT. Assomption, fête instituée en mémoire de l'entrée de la Sainte-Vierge dans le ciel. Le mot assomption vient du latin assumo, je m'enlève.

NOVEMBRE. La Toussaint, fête en l'honneur de tous les saints, instituée par Grégoire IV, en 835. DÉCEMBRE. Noël. Cette fète tient le premier rang dans les grandes solennités de l'Église, après Pâques et la Pentecôte; son nom vient de natalis, jour de naissance. Les Italiens l'appellent Natale. Ce mot noël est un mot de réjouissance employé autrefois aux fètes, aux naissances et aux entrées des rois.

Les Quatre-Temps. Les jeûnes des quatre temps ont été institués à l'imitation de ceux qui étaient en usage chez les juifs : ils répondent aux quatre saisons de l'année.

CALME. PHILOSOPHIE, MORALE. État de repos et de tranquillité, qui exclut toute agitation. Le calme règne sur la mer, quand on n'y ressent aucune haleine de vent. Il règne dans les villes et les campagnes, pendant les heures de la nuit où chacun se livre au sommeil. Il règne dans une famille qu'aucun intérêt ne divise. Il règne dans un état dont les divers ordres applaudissent au gouvernement. Il règne dans les âmes qui, ayant dompté leurs passions, jouissent du sort que le ciel leur a fait, sans désirer rien au-delà. Le calme de l'âme, du cœur, de l'esprit, est un état heureux; il est inséparable de la paix, qui ne peut être durable qu'autant que l'on jouit de la liberté, et la paix et la liberté sont les plus grands des biens.

CALOMNIE. PHILOSOPHIE, MORALE. Mensonge par lequel on accuse quelqu'un d'une mauvaise action qu'il n'a pas faite, ou on lui impute des défauts ou des vices qu'il n'a pas; fausse imputation qui blesse la réputation et l'honneur. Le philosophe qui, en parlant de la calomnie, a dit : La calomnie est un assassinat moral, en a fait le portrait d'un seul coup de pinceau. En effet, c'est un mensonge atroce que l'on met en avant, pour perdre son semblable, et pour en faire tourner le ré

Pentecôte. Fête que l'Église célèbre cinquante sultat à son profit. C'est la maladie incurable des

âmes faibles et jalouses, qui, ne pouvant égaler ceux qu'elles envient, s'en vengent en les calomniant.

La calomnie naît de la haine ou de la méchanceté. Rien n'est plus à craindre dans la société que les calomniateurs: ils mettent le désordre partout; mais ils sont eux-mêmes tôt ou tard la victime de leur noirceur.

Les Athéniens avaient fait une divinité de la calomnie. Apelles, devancé par de faux rapports à la cour de Ptolomée, roi d'Égypte, éclaira ce prince par la plus belle allégorie qu'ait enfantée le pinceau du peintre ou la plume du poète. La Crédulité, avec les oreilles de Midas, est assise sur le trône; l'Ignorance et le Soupçon l'environnent. La Crédulité tend la main à la Calomnie, qui s'avance vers elle le visage enflammé. Cette figure principale occupe le milieu du tableau; elle secoue une torche d'une main, et de l'autre traîne l'Innocence par les cheveux. Cette dernière est représentée sous la forme d'un jeune et bel enfant qui lève les mains au ciel, et le prend à témoin de l'injustice et du traitement qu'il éprouve. Devant la Calomnie marche l'Envie au teint livide, au regard louche, accompagnée de la Fraude et de l'Artifice, dont la Calomnie emprunte le secours pour déguiser sa difformité. A une certaine distance, on distingue le Repentir sous la figure d'une femme en deuil; ses habits sont déchirés; elle est dans l'attitude du désespoir, elle tourne ses yeux baignés de larmes vers la Vérité qu'on aperçoit dans le lointoin, et qui s'avance lentement sur les pas de la Calomnie. Raphaël a composé le tableau de la Calomnie d'après la description qu'a faite Lucien du tableau qu'Apelles peignit pour se venger du roi Ptolomée. Rubens a peint la Calomnie dans la galerie du Luxembourg, sous la forme d'un satyre qui tire la langue.

CALORICITÉ. PHYSIOLOGIE. La caloricité est la faculté qu'ont les organes de préparer la quantité de calorique nécessaire à la vie, et de se maintenir ainsi dans la même température, quelque chaud ou quelque froid que soit le milieu dans lequel le corps est plongé. Le calorique, ou le principe de la chaleur, est aussi indispensable à la vie que l'air l'est à la respiration : il pénètre, échauffe, dilate, épa nouit les organes, facilite le cours des humeurs, en un mot, il anime tout, et sans lui la vie s'éteindrait à l'instant mème. Autant serait mortelle l'absence de ce fluide, autant serait nuisible sa trop grande abondance: en excès, il réduirait toutes les humeurs en vapeurs, irriterait, enflammerait et même desorganiserait les tissus vivants.

La température dans laquelle l'homme se trouve

habituellement est de 36 à 37 degrés centigrades. Quelque climat que l'homme habite, à quelque degré de froid ou de chaud qu'il s'expose, toujours son corps offre la même température. Les habitants de la glaciale Laponie et de la brûlante Éthiopie offrent toujours au thermomètre le même nombre de degrés. Voyez CHALEUR ANIMALE,

CALORIMÈTRE. CHIMIE, PHYSIQUE. Nom donné à divers instruments imaginés pour connaître le calorique spécifique des différents corps. On ne peut mesurer par aucun moyen la quantité absolue de calorique spécifique que contiennent les corps; on ne peut connaître que la quantité relative qu'ils en absorbent pour s'élever, sous le même poids, d'un même nombre de degrés ; et c'est à cette quantité de calorique que les corps de diverses natures renferment sous l'unité de poids et de température, qu'on a donné le nom de calorique spécifique. Pour parvenir à les mesurer, on a inventé plusieurs instruments; les plus généralement en usage sont le calorimètre de glace et le calorimètre d'eau.

On nomme calorimètre de glace une machine d'une construction ingénieuse, inventée par Laplace et Lavoisier, qui présente une cavité intėrieure, dans laquelle on peut déposer un corps quelconque ; cette cavité a une double enveloppe, dont l'intervalle peut être rempli de glace pilée, et qui se termine en bas par un tuyau de robinet, pour recueillir la glace qui pourra fondre. La cavité interne est fermée par un couvercle, lui-même couvert de glace, et le tout est fermé par une troisième enveloppe, qui laisse encore un intervalle que l'on remplit aussi de glace, de même qu'un second couvercle qui recouvre le tout. L'instrument ainsi disposé représente autour du corps en expérience deux enceintes de glace complètes : l'enceinte extérieure est destinée à empêcher toute communication du calorique du dehors au dedans; l'enceinte intérieure ne peut ainsi recevoir que le calorique du corps, et la quantité de glace devenue liquide par le calorique peut être recueillie et exactement pesée. Get instrument représente exactement une sphère de glace, où l'on peut placer toutes sortes de corps dont on désire connaitre la température.

On nomme calorimètre d'eau un instrument inventé par Rumford; il consiste en une caisse rectangulaire en fer-blanc ou en cuivre mince, sur le fond de laquelle circule un tuyau en cuivre, dont les deux extrémités se prolongent au dehors de la caisse; l'extrémité inférieure de ce serpentin est terminée par un entonnoir renversé. A la partie

supérieure de la caisse se trouve une tubulure fermée par un bouchon à travers lequel passe un thermomètre à long réservoir. Cet instrument n'est applicable qu'à la détermination de la capacité calorifique du gaz, de la chaleur dégagée par la liquéfaction des vapeurs, et de celle qui résulte de la combustion des différentes substances. Pour cela, on remplit la caisse d'eau à une certaine température; on fait passer dans le serpentin le courant de gaz de vapeurs ou la fumée qui se dégage du combustible que l'on brûle sous l'entonnoir, et on déduit la chaleur qui s'est dégagée au moyen du poids de l'eau de la caisse et de la température à laquelle elle a été élevée. Voyez CHALEUR SPÉCIFIQUE, CA

LORIQUE.

CALORIQUE. CHIMIE, PHYSIQUE. Fluide extrêmement subtil, invisible, éminemment élastique, impondérable, capable, quand il est libre, de se mouvoir sous forme de rayons, à la manière de la lumière; qui tend à se mettre en équilibre dans tous les corps, les pénètre plus ou moins facilement, les dilate, les décompose, les fait passer de l'état solide à l'état liquide, de l'état liquide à l'état ga ́zeux; qui peut s'en séparer et les ramener par là de l'état gazeux à l'état liquide, et de celui-ci à l'état solide; entin qui possède la propriété de se combiner en différentes proportions avec chacun d'eux, pour les élever à la même température.

Si l'on plonge la boule d'un thermomètre dans un liquide chaud, le calorique du liquide se partagera aussitôt avec le corps en contact avec lui, et le thermomètre indiquera un effet plus prompt que si on l'avait simplement exposé à la chaleur de ce bain. L'inverse aura lieu si on le plonge dans un milieu plus froid; dans ce cas c'est le calorique du thermomètre qui se répand dans le liquide, jusqu'à ce que l'équilibre de température soit établi. De même, tous les corps nous font éprouver la sensation de la chaleur ou du froid, quand ils out, au moment du contact, une température plus haute que la nôtre.

Le calorique est la cause inconnue de la chaleur; celle-ci n'est que l'effet aperçu ou senti, que l'impression qu'un corps chaud fait sur nos organes. Toutes les fois qu'un corps est plus chaud ou plus froid que ceux qui l'environnent, il perd ou absorbe de la chaleur, et se met avec eux en équilibre de température. Cette transmission du calorique s'opère de deux façons : d'abord par contact, comme nous venons de l'expliquer, ensuite de la même manière que la chaleur du soleil nous par«ient, c'est-à-dire par rayonnement. Leslie, Rum

fort et d'autres physiciens, ont reconnu que tous les corps rayonnent du calorique dans un espace vide, dans l'air ou dans un gaz quelconque, en proportion de leur température, et que ce rayonnement est en raison de l'étendue de la surface. Le calorique rayonnant se réfracte comme la lumière, c'est-à-dire, quand il traverse les corps dans des directions qui ne sont point perpendiculaires à leur surface, les rayons sont déviés de leur direction. Un corps chaud rayonnant également de la chaleur dans tous les sens, il doit échauffer également dans tous les sens les corps qui sont placés à la même distance; cependant on observe qu'il se dégage plus de chaleur verticalement au-dessus du corps, que dans toutes les autres directions; le vulgaire exprime ce fait en disant que la chaleur monte. Cette différence ne provient pas du rayonnement, mais de l'air en contact avec le corps, qui s'échauffe, devient plus léger que l'air environnant, s'élève et forme un courant continu d'air chaud dirigé de bas en haut. Tous les corps rayonnent et réfléchissent le calorique; mais le pouvoir rayonnant et le pouvoir réflecteur d'un corps varient avec la nature de ces corps: une surface noire et dépolie rayonne plus fortement qu'une surface blanche et polie; au contraire, une surface noire et dépolie réfléchit moins que la même surface blanche et polie. Les tables suivantes indiquent les pouvoirs rayonnants et réfléchissants de plusieurs corps. Pouvoir rayonnant.

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