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priété caractéristique et indispensable. Nous allons donner une notice sur chacun des acides les plus importants.

ACIDE CARBONIQUE (GAZ). L'acide carbonique à l'état de gaz est élastique, transparent, invisible, doué d'une odeur particulière assez forte, d'une saveur aigrelette. Il entre dans la composition de l'air que nous respirons, dans la proportion d'un centième; souvent il est combiné avec les eaux minérales, et se dégage en très-grande abondance dans la fermentation dont il est un des produits; il est alors liquide. Dans quelques circonstances, il est solide, et forme des sels ou des pierres avec les alcalis et les terres, pour lesquels il paraît avoir beaucoup d'affinité. Comme gaz, il est plus pesant que l'air; il existe dans quelques cavités souterraines, dans les lieux où l'on fait brûler du charbon, etc. Il est impropre à la respiration et à la combustion, et tue sur-le-champ les animaux que l'on y plonge. Ce gaz a de nombreux usages; la petite quantité que l'air en contient est nécessaire à la végétation. C'est à lui que les eaux minérales, acidules ou gazeuses, la bière, le vin de Champagne, doivent la propriété de mousser et leur saveur piquante. Les médecins le considèrent comme un puissant diurétique.

Le gaz acide carbonique est un fluide composé de la substance pure du charbon et de gaz oxigène. La chimie a découvert que la substance pure du charbon n'est autre chose que le diamant. Ainsi, le gaz acide carbonique est un composé d'oxigène et de diamant à l'état de vapeur. On le prépare en versant dans un vase muni d'un tube à recueillir, le gaz, de l'acide hydro-chlorique faible sur du marbre. Voy, AIR, Gaz.

ACIDE SULFURIQUE (Huile de vitriol). L'acide sulfurique anhydre, ou privé d'eau, cristallise sous la forme d'aiguilles blanches, soyeuses, flexibles et d'un éclat remarquable; il est incolore, inodore, d'une saveur acide très-forte. Mais ce n'est point sous cette forme qu'il est répandu dans le commerce, c'est ordinairement combiné avec le quart de son poids d'eau, et alors il est liquide. Cet acide attire puissamment l'humidité de l'air, et s'échauffe fortement quand on le mélange avec de l'eau. Il est très-caustique, et désorganise les matières végétales et auimales, qu'il noircit rapidement. L'acide sulfurique est un des acides les plus puissants que l'on connaisse, et l'un des produits les plus précieux pour la chimie; il sert à préparer la plupart des acides, l'alun, la soude, l'éther. Les tanneurs s'en servent pour gonfler leurs peaux. Il sert au blanchiment et à la teinture, et est d'un

usage général comme réactif. On le prépare avec le soufre et le nitrate de potasse.

ACIDE SULFUREUX. Cet acide est gazeux, incolore, d'une saveur désagréable, d'une odeur piquante; il excite la toux, et suffoque quand on le respire. On le prépare en désoxigénant l'acide sulfurique à l'aide du charbon.

ACIDE NITRIQUE ( Eau forte). Cet acide est composé d'azote et d'oxigène. On le prépare en traitant à chaud le nitrate de potasse par l'acide sulfurique concentré. L'acide nitrique est blanc, odorant, trèssapide et corrosif; il désorganise presque subitement la peau. C'est un des plus violents poisons que l'on connaisse; il est peu de matières animales ou végétales qui puissent résister à son action corrosive; on l'emploie surtout pour dissoudre les métaux. C'est au moyen de cet acide, étendu d'eau, que les artistes gravent sur cuivre, acier, etc.

ACIDE FLUORIQUE. Cet acide est liquide, incolore, d'une odeur pénétrante, d'une saveur insupportable. C'est le plus corrosif de tous les corps connus ; une seule goutte appliquée sur la peau suffit pour déterminer une inflammation accompagnée de fièvre. Il agit sur presque tous les corps, excepté les métaux; on ne peut le conserver que dans des vases d'argent ou de platine bien bouchés. Il ronge et dissout le verre : aussi l'emploiet-on dans les arts pour écrire sur le verre ou pour y graver des dessins.

ACIDE HYDRO-CHLORIQUE, connu autrefois sous le nom d'acide muriatique. C'est un gaz incolore, inaltérable par le chaleur, d'une odeur si forte qu'on ne saurait le respirer sans danger, même en très-petite quantité. Mêlé à l'acide nitrique, il constitue l'eau régale, seul acide qui puisse dissoudre l'or. On l'obtient en traitant le sel marin par l'acide sulfurique.

Acide acétique. De tous les acides végétaux, l'acide acétique est celui que l'on rencontre le plus fréquemment dans la nature. On le trouve dans la sève des plantes, le lait, etc. Lorsqu'il est concentré, il cristallise à la température de 13o au-dessus de zéro; mais d'ordinaire il est liquide, incolore, volatil, doué d'une odeur caractéristique. Il se produit pendant la fermentation acide du vin, la distillation du bois et de presque toutes les matières végétales ou animales.

ACIER. Voy. MÉTAUX.

ACOTYLEDONES. HIST. NATUR. On donne ce nom, dans la méthode naturelle, à l'une des trois grandes divisions du règne végétal, qui renferme les plantes qui ne développent point, dans la germi

nation, la feuille primordiale, nommée Cotylédon. cher l'un à l'autre. On ne distingue l'adhésion de Voy. BOTANIQUE, Cotylédon. la cohésion que parce qu'elle s'exerce sur des corps hétérogènes. L'adhésion n'est, à proprement parler, que l'effet d'une tendance à l'agrégation ou à l'affinité.

ACOUSTIQUE. PHYSIQUE. On peut définir l'acoustique, la science des sons. Tout ce qui se rapporte à la formation, à la transmission, à la réflexion, enfin à la propagation d'un son ou d'un bruit quelconque, est du domaine de l'acoustique. C'est une science mixte, qui appartient aux mathématiques, à la physique et à la musique, dont elle est le lien commun. On la divise en deux branches: l'acoustique mathématique, qui fait connaître les lois du mouvement de vibration, considéré comme cause occasionnelle du son; et l'acoustique expérimentale ou physique, qui étudie les phénomènes sonores. L'acoustique musicale est celle qui considère les sons comme faisant partie d'un système de musique. Voy. SON, SENS.

ACTION. PHILOSOPHIE, MORALE. Effet, soit moral, soit physique, de la cause agissante. Il s'applique par conséquent aux mouvements du corps, à la déclamation, à l'impulsion, aux intrigues, aux œuvres criminelles ou méritoires.

On appelle actions morales, les actions volontaires de l'homme, considérées par rapport à l'imputation de leurs effets dans la vie commune. Il suffit d'une mauvaise action pour déshonorer un homme à jamais ce n'est que par le concours le plus persévérant et le moins interrompu de plusieurs bonnes actions, qu'il établit et maintient la bonne opinion qu'un honnête homme doit toujours désirer d'inspirer et de confirmer. Il n'y a point de contentement égal à celui qui naît d'une bonne action.

ACTIVITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Faculté active; vertu d'agir; qualité dont les éléments sont la promptitude du jugement, l'énergie de la volonté, la facilité des mouvements organiques.

L'activité est une vertu, parce que l'homme qui travaille et emploie son temps, en retire mille avantages précieux pour son existence. Est-il né pauvre, son travail fournit à sa subsistance; et si, de plus, il est sobre, continent, prudent, il acquiert bientôt de l'aisance, et il jouit des douceurs de la vie. Son travail même lui donne ces vertus; car, tandis qu'il occupe son esprit et son corps, il n'est point affecté de désirs déréglés, il ne s'ennuie point, il contracte de douces habitudes, il augmente ses forces, sa santé, et parvient à une vieillesse paisible et heureuse.

ADHÉSION. PHYSIQUE. Union, jonction de corps qui montreut une tendance à s'atta

deux

Lorsque deux corps, solides ou liquides, présentent des surfaces plus ou moins étendues, mais très-unies, si on les applique l'une sur l'autre, ce qui est très-facile d'un liquide à un solide, et ce qui __ demande un peu plus de soin pour deux corps solides, il arrive que ces deux corps adhèrent l'un à l'autre, c'est-à-dire qu'il faut employer une puissance quelquefois très-considérable pour les séparer. Cette adhésion est due à l'attraction réciproque des deux masses, ainsi que l'a démontré Cavendish, par l'expérience importante de Cou

lomb.

ADIPOCIRE. CHIMIE. Substance analogue à la graisse et à la cire. Espèce de savon animal que présentent les cadavres enfouis depuis un assez long temps. M. Chevreul, qui l'a examiné récemment, l'a trouvé formé d'une petite quantité d'ammoniaque, de potasse et de chaux, de graisse fluide, colorée et odorante, avec beaucoup de margarine.

ADMINISTRATEUR. POLITIQUE. Celui qui est chargé d'une administration quelconque.

Probité, intégrité, zèle, activité, désintéressement, lumières, patriotisme, telles doivent être les qualités d'un administrateur. Peu d'hommes peuvent se flatter de les réunir : l'intrigant seul les affecte, et souvent réussit. Ministres, chargés par le roi de nommer aux charges de l'administration des hommes dignes de la confiance de la nation, refusez hardiment celui qui les recherche! Le véritable mérite ne brigue point les emplois, parce que, indifférent sur les avantages qu'ils procurent, il ne voit que les devoirs qui y sont attachés, et qu'il craint de ne pouvoir les remplir dignement.

ADMINISTRATION. POLITIQUE. Maniement, régie, ordre établi dans le gouvernement d'un État.

Quelle que soit la constitution d'un gouvernement, sa puissance se compose de trois éléments: le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif, et celui qui, selon les différentes divisions du pouvoir et des territoires, rend l'exécution des lois plus facile et plus profitable à chaque localité. L'administration publique a pour objet l'indépendance du territoire et la prospérité de l'État; l'administration locale se propose la sûreté des individus et le bien

être des familles. Or, l'indépendance de la cité et du citoyen repose sur la force; et l'élément de la fortune publique et privée, c'est l'économie. Combiner la force et l'économie, constitue donc tout le système d'une bonne administration.

ADMIRATION. MOR. Surprise pleine de respect; sentiment dont l'ame s'affecte pour un objet qui lui semble réunir, ou qui réunit en effet des perfections du premier ordre; surprise subite de l'ame, qui fait qu'elle se porte à considérer avec attention les objets qui lui semblent extraordinaires.

L'admiration naît de la vue et de l'ouïe. Ce sentiment est provoqué par la vue d'une chose extraordinaire, par le récit d'une belle action, par l'audition d'un morceau de poésie ou de littérature, ou par la mélodie du chant ou des instruments. Le spectacle de la nature est sans doute le plus digne objet d'une admiration perpétuelle.

L'admiration est un sentiment de peu de durée. A force de voir un objet, quelque précieux qu'il

soit, on se familiarise bientôt avec lui, et dès lors on cesse de l'admirer.

ADOLESCENCE. PHYSIOLOGIE. Age qui suit l'enfance et qui précède la jeunesse ou la puberté. Il s'étend depuis sept jusqu'à quatorze ans, et ne se dit guère que des garçons. Voy. Ages.

ADULTÈRE. PHILOS., MORALE. Violation de la foi conjugale. L'adultère doit être considéré comme un délit, comme une violation manifeste, nonseulement des institutions civiles, mais encore des lois de la nature.

Dans le mariage, la fidélité doit être très-scrupuleuse; la possession exclusive étant la conséquence d'un contrat qui, sans cette condition, serait déraisonnable. Sans cette foi, non-seulement un semblable assujettissement serait onéreux pour les hommes, mais il deviendrait funeste pour les deux sexes. On est inquiet et malheureux, si la duplicité, si la défiance altèrent l'union dans laquelle on passera toutes ses années. On manque essentiellement aux devoirs, quand on manque à des promesses, dont de si fortes considérations augmentent l'importance.

Si l'adultère est volontaire de la part de l'épouse, il porte le trouble dans le sein de la famille, il détruit la confiance de l'époux. Un doute funeste s'empare de son cœur : cet enfant, qu'il élève sous ses yeux auquel il prodigue ses soins, n'est peutètre pas le fruit de ses œuvres; peut-être un sang étranger coule-t-il dans ses veines. De la part de l'époux, l'adultère a des conséquences moins fatales;

mais il peut anéantir la bonne intelligence et provoquer de funestes représailles. L'adultère entraine d'ailleurs avec lui une foule d'habitudes nuisibles aux époux et à la famille : la femme et le mari, épris d'affections étrangères, négligent leur maison, la fuient, en détournent les revenus; de là les querelles, les scandales, les procès, le mépris des enfants, des domestiques, le pillage et la ruine de toute la maison; sans compter que la femme adultère commet un vol très-grave, en donnant à son mari des héritiers d'un sang étranger, qui frustrent de leur légitime portion les véritables enfants.

La loi n'accorde qu'au mari le droit d'accuser sa femme d'adultère. La femme convaincue d'adultère est condamnée à un emprisonnement de trois mois au moins et de deux ans au plus; le complice de cette dernière est passible de la même peine. Ļ’outrage fait au mari est une de ces provocations violentes qui ont paru devoir appeler l'indulgence de la loi pénale; aussi déclare-t-elle excusable le meurtre commis par l'époux sur son épouse, ainsi que sur le complice, à l'instant où il les surprend en flagrant délit dans la maison conjugale.

ADVERSITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. État constant de malheur, d'infortune, qu'éprouve l'homme par un ou plusieurs accidents fâcheux. Les adversités sont si fort inséparables de notre condition, qu'en quelque état que nous soyons nous devons toujours nous y attendre ; c'est le moyen de les rendre moins sensibles.

L'adversité n'est point un mal réel; ce n'est que la privation de quelques biens: elle est souvent devenue la source de nos vertus, et conséquemment de notre bonheur. La raison veut qu'on supporte patiemment l'adversité; qu'on n'en aggrave pas le poids par des plaintes inutiles; qu'on n'estime pas les choses humaines au-delà de leur prix ; qu'on n'épuise pas, à pleurer ses manx, les forces qu'on a pour les adoucir; et qu'enfin l'on songe quelquefois qu'il est impossible à l'homme de prévoir l'avenir, et de se connaître assez lui-même pour savoir si ce qui lui arrive est un bien ou un mal pour lui. C'est ainsi que se comportera l'homme judicieux et tempérant, en proie à la mauvaise

fortune. I tâchera de mettre à profit ses revers même, sans se lamenter comme un enfant, qui tombe et pleure auprès de la pierre qui l'a frappé; il saura porter, s'il le faut, un fer salutaire à sa blessure, et la faire saigner pour la guérir.

AÉROLITHES. MÉTÉOROLOGIE. Masses minérales qui tombent de l'atmosphère en certaines circon

stances, et qu'on désigue encore quelquefois par les noms de BOLIDES, MÉTÉOROLITHES, URANOLITHES, PIERRES TOMBÉES DU CIEL, etc. La chute de ces pierres, presque toujours accompagnée d'un météore lumineux, a été long-temps révoquée en doute; mais aujourd'hui des exemples nombreux, et revêtus de tous les caractères de l'authenticité, ne permettent plus d'hésiter à en admettre la réalité.

Depuis les chutes de pierres dont on trouve des traces historiques dans Tite-Live, jusqu'à nos jours, les phénomènes qui ont accompagné la chute des pierres de l'atmosphère semblent avoir été les mêmes; pour en donner un exemple, nous citerons l'événement de 1783. On vit alors paraître dans l'air un météore, ou globe de feu, dont le diamètre a été estimé à 900 mètres, et la hauteur à 20 lieues; sa marche paraissait horizontale et très-rapide; il traversa ainsi l'Angleterre et une grande partie de notre continent. Presque tous ces météores se ressemblent; ils paraissent s'approcher peu à peu de la terre, et finissent par une explosion qui produit une pluie de pierres. Ces pierres tombent avec une grande vélocité; elles brisent les toits des maisons, ou s'enfoncent profondément dans le sol : elles paraissent souvent lumineuses jusqu'à ce qu'elles touchent la terre, et sont chaudes long-temps après. Quelquefois elles sont petites et multipliées, souvent très-grosses, et quelquefois uniques; on en a vu assez souvent de plus de 100 kilogrammes, et il paraît certain qu'il en est tombé de plusieurs milliers de myriagrammes.

On divise les aérolithes en trois classes : les aérolithes composés de fer pur, toujours combiné avec une petite quantité de nickel, qui empêche qu'il ne s'oxide; les aérolithes pierreux, qui ne renferment que quelques parcelles de fer; les aérolithes charbonneux.

Les aérolithes métalliques sont presque entièrement composés de fer métallique, constamment allié à une portion plus ou moins forte de nickel. L'un des plus connus est celui qui tomba à Ensisheim (Haut-Rhin), le 7 novembre 1492; son poids était de 260 livres. L'empereur Maximilien I, qui était alors à Eusisheim, fit porter cette pierre au château, d'où elle fut transportée à la Bibliothèque de Colmar, où elle se trouve maintenant; mais elle est réduite au poids de 150 livres, en raison du grand nombre de fragments qu'on en a successivement détachés. Un de ces fragments, du poids de vingt livres, fait partie de la collection du Musée d'histoire naturelle de Paris.

Voici l'analyse, donnée par Klaproth, d'un aé

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Les aérolithes pierreux sont ceux qui tombent assez souvent de nos jours, et qui ont formé les pluies de pierres dont parlent les auteurs anciens. Leurs formes sont indéterminées et irrégulières; leur surface offre partout des arêtes arrondies ou émoussées, à peu près comme celles d'un corps qui aurait éprouvé un commencement de fusion. Ils sont recouverts en entier d'une croûte noire très

mince, le plus souvent semblable à un enduit superficiel, mais qui a quelquefois plus d'une ligne d'épaisseur, fréquemment vitrifié en partie. L'intérieur est d'un gris cendré plus ou moins foncé, se couvrant de taches de rouille, par suite de son exposition à l'air. Les aérolithes pierreux sont faciles à briser, quelquefois ils sont friables; ils raient le verre, et la croûte étincelle sous le choc de l'acier. Le fer nickellifère qu'ils contiennent s'y trouve mélangé et disséminé sous la forme de grains plus ou moins fins quelquefois ces grains, imperceptibles à l'œil, ne deviennent sensibles que sous la lime; quelquefois on les rencontre en paillettes, en filets, ou en petits lingots; enfin on remarque, dans ces aérolithes, des points pyriteux bien caractérisés.

Voici l'analyse, faite par Vauquelin, d'un de ces aérolithes, tombé en 1803, près de l'Aigle (Orne):

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Les aérolithes arrivent dans notre atmosphère sous la forme d'une masse ou bolide d'un volume en général peu considérable; ils s'enflamment brusquement, et paraissent alors comme un globe lumineux qui se meut avec une extrême rapidité, et dont la grandeur apparente est souvent comparée à celle de la lune; tantôt elle est plus petite; tantốt elle va à deux ou trois pieds. Dans leur mouvement ils lancent souvent comme des étincelles, et laissent derrière eux une queue brillante, qui paraît être de la flamme retenue en arrière par la résistance de l'air. La très-vive clarté que répandent ces aérolithes se soutient pendant quelques instants, et même pendant deux ou trois minutes. En disparaissant elles laissent ordinairement un petit nuage blanchâtre qui ressemble à de la fumée, et se dissipe au bout de quelque temps. Après l'extinction de la lumière, on entend une ou plusieurs détonations pareilles à celles d'un canon de gros calibre; elles sont souvent suivies d'un roulement très-fort, semblable à celui de plusieurs tambours ou de plusieurs voitures roulant sur un pavé: il se prolonge pendant quelques minutes et suit la direction qu'avait le bolide. Là où il passe, et immédiatement après son passage, on entend dans l'air des sifflements et un bruit occasioné par la chute de pierres qui tombent avec rapidité et qui frappent avec force la terre, dans laquelle elles s'enfoncent plus ou moins. Ces pierres, dont le nombre et la grosseur varient beaucoup, sont chaudes, comme brûlées, et répandent une odeur de soufre au moment de leur chute.

L'accord entre les circonstances qui accompagnent l'arrivée du bolide, sa détonation et sa dispersion en pierres, est très-remarquable; mais celui que présentent ces pierres dans leurs caractères physiques et chimiques est encore plus étonnant. Presque tous les échantillons paraissent n'être que des échantillons de la même masse.

Les mathématiciens français ont cherché quelle pouvait être l'origine de ces corps, d'où ils peuvaient venir. M. Poisson a trouvé qu'une force de projection donnant une vitesse de 2,147 mètres par seconde, suffirait pour porter un corps de la surface de la lune à celle de la terre. Dans cette hypo

thèse, toutes les aérolithes seraient des fragments de la lune; mais on a démontré depuis qu'il n'y avait point de volcans dans la luue. L'explication qui paraît la plus probable est celle donnée par M. Gay-Lussac, dans son cours de chimie à l'École polytechnique. Ce savant pense que dans l'espace se meuvent une infinité de masses n'appartenant à aucun système planétaire, et dans lesquelles les substances sont à l'état simple, c'est-à-dire non oxidées. Quand, par une cause quelconque, ces masses viennent à entrer dans la sphère d'attraction de la terre, en vertu de la pesanteur, elles se précipitent vers le centre; en entrant dans l'atmosphère, les corps avides d'oxigène s'oxident avec une grande promptitude; et de là le dégagement de lumière et la détonation. Cette hypothèse rend très-bien compte de tous les phénomènes que présentent les aérolithes.

L'astronome anglais Halley a supposé que les révolutions de la terre étaient produites par le choc d'un corps extérieur. On a vu en Amérique une masse énorme parcourir rapidement l'espace : en la supposant 2,000 fois moindre que la terre, et d'une densité égale à celle du granit, elle formerait encore un globe de 217 lieues de diamètre. Si ce corps eût rencontré la terre avec une vitesse de 17 lieues par seconde, ainsi qu'elle a été évaluée, Olbers calcule que le choc aurait réduit notre globe en éclats, comme l'ont peut-être été les quatre planètes récemment découvertes.

AÉROMÈTRE. PHYSIQUE. Instrument qui sert à mesurer la condensation ou la raréfaction de l'air.

AÉROSTATS. PHYSIQUE. Espèce de ballon rempli d'un fluide plus léger que l'air atmosphérique, au moyen duquel on peut élever et soutenir dans l'atmosphère des corps d'un assez grand volume.

Le principe d'Archimède est vrai pour les gaz comme pour les liquides. Les corps plongés dans les gaz y perdent une partie de leur poids égal au poids du volume de gaz qu'ils déplacent. Si l'air atmosphérique était très-pesant; s'il pesait, par exemple, deux ou trois fois autant que l'eau, la plupart des corps terrestres seraient soulevés par la poussée de ce fluide; mais l'air est si léger, il fait perdre aux corps si peu de leur poids, qu'il fallait une grande hardiesse pour concevoir la possibilité de s'élever dans l'atmosphère, de s'y soutenir en équilibre, et d'y voguer librement comme on vogue dans la mer.

C'est aux frères Montgolfier que nous devons cette merveilleuse découverte. Ils avaient and oncé

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