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Lorsque le calorique pénètre un corps, il produit deux effets distincts; il en élève la température et il en écarte les molécules. On peut considérer ces deux effets comme provenant des parties du calorique reçu par le corps, dont l'une produirait ǎ elle seule l'élévation de température, et l'autre les variations de distance des molécules. Cette première portion du calorique d'un corps a été désignée sous le nom de calorique sensible; la seconde a reçu le nom de calorique latent. Ainsi le calorique latent d'un corps est la portion de son calorique qui est uniquement employée à produire les phénomènes intestins autres que la température, et le calorique sensible celui qui produit sur nos organes les phénomènes connus sous les noms de chaleur et de froid, et dont les effets peuvent être mesurés par le thermomètre.

Le calorique est impondérable : on démontre cette propriété de la manière suivante si l'on ajuste et qu'on fasse communiquer, en les scellant exactement, deux vases contenant, l'un de l'acide sulfurique, et l'autre de l'eau; que l'on pèse exactement l'appareil ainsi disposé, et qu'ensuite on mêle l'eau et l'acide en penchant convenablement les deux vases, il se produira une très-forte chaleur, et peu à peu tout se refroidira et reviendra à la température primitive. Il est évident que cette masse de corps aura alors perdu beaucoup de calorique qui se sera répandu au dehors: cependant, si l'on pèse de nouveau, on retrouvera exactement le même poids; donc le calorique qui s'est échappé n'avait pas un poids sensible.

En pénétrant les corps, le calorique y produit des phénomènes importants; dans certaines circonstances il ne les affecte pas sensiblement, tandis que dans d'autres il les fait entièrement changer d'état. Les corps different beaucoup dans la faculté conductrice du calorique : les corps solides le conduisent mieux que les liquides ou les gaz; parmi les corps solides, les métaux sont bons conducteurs, et dans l'ordre suivant :

Or.....

Platine..

Argent..

Cuivre..

Fer..

Zinc..

Étain.

Plomb....

1000

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973,0

Les pierres et le verre viennent ensuite, et conduisent déjà beaucoup moins bien; enfin, le charbon, les plumes, la soie, etc., ne le conduisent presque pas. Les liquides paraissent à peine le conduire. Les gaz se comportent à peu près comme les liquides.

Un phénomène important que présente le calorique dans les corps qu'il ne fait pas changer d'état, c'est la variation qu'il apporte dans le volume de ces corps : ce volume s'accroît toujours par une addition du calorique, et diminue réciproquement par sa soustraction. Ce genre d'effet, connu sous le nom de dilatabilité, varie beaucoup des gaz aux liquides, des liquides aux solides, et même pour chaque corps liquide ou solide. Voy. DILATATION. Le calorique a la propriété de diminuer l'affinité d'agrégation ou la cohésion de tous les corps auxquels il se communique. Son premier effet sur un corps solide consiste donc à l'étendre dans tous les sens. Ainsi, par exemple, une barre de fer de longueur donnée et qui remplit exactement un trou pratiqué pour la recevoir, non seulement s'allonge lorsqu'on la chauffe, mais encore devient trop grosse pour pouvoir pénétrer dans ce trou. Lorsqu'elle est refroidie, elle a repris ses dimensions primitives. Si l'on remplit à moitié une vessie d'air, et qu'on la tienne au-dessus d'un brasier, l'air qu'elle contient se dilate peu à peu par la chaleur, et la distend jusqu'au point qu'elle finit par éclater bruyamment lorsque le volume de l'air s'est tellement accru qu'il n'y a plus de place pour lui dans la vessie. Cette propriété qu'a le calorique de dilater les corps sert de moyen pour apprécier leur degré d'échauffement, et l'instrument qu'on emploie pour atteindre ce but porte le nom de thermomètre.

Le calorique se propage de deux manières dans les corps liquides: d'un côté parce qu'il se transmet de molécule à molécule, et de l'autre parce que la portion échauffée de liquide se dilate, devient plus légère, gagne la partie supérieure, et fait ainsi place au liquide froid, qui s'échauffe à son tour dans le même endroit. Lorsque, par exemple, on verse, dans un verre ordinaire, de l'eau à laquelle 898,2 on a mêlé du succin grossièrement pulvérisé, ou 374,3 toute autre poudre légère, et qu'on chauffe avec 363,0 circonspection le fond du vase, en le plaçant au303,9 dessus d'une bougie allumée, la poudre commence 179,5 à s'élever du milieu du fond, et retombe contre les 23,6 parois latérales du vase, de manière que les particules de l'eau passent toutes l'une après l'autre sur le fond du vase comme un tourbillon continuel.

12,2

Marbre.

Porcelaine..

Terre des fourneaux....

11,4

et s'y échauffent. Si, au contraire, on couvre le verre avec une plaque de fer chaud ou tout autre objet analogue, et qu'on échauffe ainsi l'eau de haut en bas, il ne s'opère pas de circulation, comme dans le cas précédent, mais l'eau chaude, qui est plus légère, surnage toujours, et la masse du liquide, en vertu de sa faculté conductrice, s'échauffe peu à peu, quoique avec beaucoup de lenteur de haut en bas. Le calorique est conduit par l'air de la même manière qu'il l'est par l'eau ou par d'autres fluides, savoir, en faible quantité seulement par communication, et en grande partie par l'effet de la diminution que subit la pesanteur des molécules échauffées, et du mouvement ascensionnel qui leur est imprimé. De là résultent dans l'air des tourbillons semblables à ceux qui se forment dans l'eau.

Tous les corps sous le même poids exigent des quantités inégales de chaleur pour évaluer leur température d'un même nombre de degrés du thermomètre, Par exemple, la quantité de chaleur nécessaire pour élever un kilogramme d'eau de oo à 3o serait suffisante pour élever la température d'un même poids de mercure de oo à 100°. Les quantités relatives de chaleur absorbées par un même poids des corps pour élever leur température d'un même nombre de degrés, s'appellent caloriques spécifiques, capacités calorifiques, on chaleurs spécifiques. Pour mesurer les capacités calorifiques des corps, on est convenu de les rapporter à celle de l'eau, que l'on prend pour unité. Voy. CALORIMÈTRE, CHALEUR SPÉCIFIQUE.

On nomme sources du calorique les phénomènes qui le produisent, quoique en effet on dût réserver cette expression pour le soleil, qui seul placé autour de notre globe, lui fournit à chaque instant des quantités nouvelles de ce fluide. En conservaut pourtant cette acception généralement reçue, on peut dire que les sources du calorique sont : 1o le soleil; 2° la combustion; 3° les autres combinaisons chimiques; 4° la percussion; 5° le frottement; 6o les phénomènes électriques.

Le soleil nous envoie, avec la lumière, des rayons qui n'éclairent pas, mais qui produisent de la chaleur, et que l'on doit considérer comme du calorique rayonnant. Les quantités de calorique qui nous viennent ainsi du soleil sont variables, suivant le temps pendant lequel il reste sur notre horizon, et c'est une des grandes causes de la variété des saisons. Les rayons solaires produisent peu d'effet sur les corps diaphanes, tandis qu'ils échauffent sensiblement les corps opaques, et l'élé

vation de température dans ces derniers est d'autant plus grande que leur couleur est plus foncée : cependant cet effet s'élève à peine à 50o cent.; mais on peut l'augmenter en concentrant rayous au moyen de lentilles.

ces

La combustion, seconde source du calorique, est la combinaison des corps combustibles avec l'oxigène; souvent elle produit à la fois calorique et lumière. Voy. COMBUSTION.

Les nombreuses combinaisons chimiques qui sont accompagnées de coudensation produisent toutes du calorique, et il peut même arriver que ce calorique élève assez la température pour produire de la lumière. Ainsi, le chlore et le bismuth s'unissent en dégageant chaleur et lumière; l'eau et l'acide sulfurique produisent, en se mêlant, beaucoup de chaleur; l'eau devient solide en s'unissant à la chaux, et dégage beaucoup de calorique. Dans une multitude d'actions chimiques, il y a donc dégagement de chaleur ; dans plusieurs de ces actions, le changement d'état des corps paraît en être la cause la plus influente; quelquefois même il doit être attribué à la différence de la capacité calorifique de la combinaison et de ses éléments; mais, dans toutes, il existe une cause d'émission de chaleur qui réside dans le fait seul de la combinaison, et qui n'est point connue. Cette cause, quelquefois faible, laisse dominer les premières que nous avons annoncées; mais souvent, très puissante, elle produit une émission de chaleur, lorsque la considération scule du changement d'état ou de capacité calorifique indiquerait une absorption. M. Pouillet, à la suite d'un grand nombre d'expériences, a découvert que toutes les fois qu'une substance liquide était versée sur un corps solide quelconque réduit en poudre ou en petits fragments, la température du mélange s'élevait d'une quantité sensible. Les substances inorganiques, mouillées avec de l'alcool, de l'acide nitrique, de l'huile, s'échauffent en général de 0°, 25 cent.; mais les substances organiques dégagent de 1o à 10o de chaleur.

La quatrième source du calorique est le choc de deux corps durs. Si l'on frappe à coups de marteau une barre de fer froide, elle deviendra très-chaude et même rouge ou lumineuse. Les effets d'une forte compression sont bien plus sensibles encore sur les fluides élastiques; en comprimant de l'air atmosphérique, on voit paraître une vive lumière au moment de la compression, et c'est sur ce principe qu'est fondé le briquet pneumatique.

Le frottement est la cinquième source du calorique. Toutes les fois que deux corps durs sont

vivement frottés, il se produit du calorique; c'est aiusi que deux morceaux de bois s'enflamment par ume vive friction, et que les roues des voitures s'embrasent dans une course rapide.

La sixième source du calorique est l'électrité. On observe en effet que, si l'on fait passer un courant électrique provenant d'une forte batterie de bouteilles de Leyde ou d'une pile galvanique à travers un corps non conducteur du fluide électrique, ou à travers un corps conducteur dont la masse est trop petite pour transmettre tout le fluide, ce corps s'échauffe, rougit, et fond, s'il en est susceptible, ou s'enflamme, si l'expérience se fait dans l'air.

Le calorique est un des agents les plus puissants de la nature. Il agit en effet sur presque tous les corps, en opère la composition et la décomposition. Il se dégage dans la combinaison de l'oxigène avec la plupart des corps simples; à divers degrés il fait au contraire dégager l'oxigène combiné avec les métaux, et les rend à leur pureté première. Il décompose les sels, les fait effleurir, décrépiter ou fondre. C'est un des agents que la chimie met le plus souvent en usage. Non seulement il exerce son immense influence sur les corps inorganiques, mais il est aussi l'une des premières causes de l'organisation. Il concourt avec la lumière au développement et à la conservation de tous les êtres vivants; et c'est à juste titre que, sous le nom de feu, il était considéré par les anciens comme un des éléments de tout ce qui existe. Par sa présence tout vit, tout respire; la nature engourdie se réveille; les végétaux se parent de fleurs et de verdure, et enrichissent l'air de l'oxigène qu'ils exhalent; les animaux sont en proie à l'amour, et le grand acte de reproduction s'opère. C'est par la puissance de la chaleur que l'incubation a lieu, que les fruits mûrissent, que tout croit et se développe. L'homme, le premier des êtres organisés, ressent ainsi que les autres les effets bienfaisants de ce principe éminemment organisateur; il l'emploie dans une foule d'usages domestiques; pour élever la température de l'air dans les saisons rigoureuses; pour la préparation des aliments, des assaisonnements, des boissons, des bains, des médicaments, etc. Le calorique est sans contredit le principe le plus utile à l'homme. Voy. Chaleur spéciCALORIMÈTRE, COMBUSTION, DILATATION,

FIQUE, FUSION.

CAMERA LUCIDA. Voyez. CHAMBRE CLAIRE. CANAILLE. PHILOSOPHIE, MORALE. Terme de mépris, que les gens favorisés par la fortune, appliquent à cette classe du peuple, en général fort esti

mable et digne à tous égards d'intérêt, qu'ils qua lifient aussi du terme injurieux de populace. Pourquoi ce mépris pour des hommes qui, dans plus d'une circonstance, on fait preuve d'un grand courage et de vertus héroïques? Pourquoi joindre le mépris à l'infortune de leur condition? S'ils sont d'honnêtes gens dans leur état, ils ne sont point canaille. Ce terme ne doit s'appliquer qu'à ceux qui, rois ou prolétaires, ministres ou artisans, généraux ou soldats, ceints du tablier de l'ouvrier ou vêtus d'habits brodés d'or et de soie, et chamarrés de cordons de toutes les couleurs, sont des fripons, des lâches, à qui les crimes ne coûtent rien, qui ne respectent ni serments, ni loi, ni justice, ni humanité, ni parole, ni bienséances; ceux-là seuls composent la classe réelle de la canaille.

En lisant l'histoire, dont chaque page révèle les crimes, les atrocités, les vices et les turpitudes des rois, des princes et des nobles, l'évêque Grégoire répétait constamment: Canaille que tout cela. On est forcé de convenir qu'il avait raison.

CAMPS ROMAINS. ARCHÉOLOGIE. On donne ce nom à des camps retranchés qui remontent à une assez grande antiquité. Ces camps sont assis sur des points élevés, ou appuyés d'un côté sur une rivière, ou bien entourés de vallées profondes qui leur servaient de défense. Si quelque côté était inaccessible par sa pente, on n'y faisait aucun travail; sur les autres on élevait des retranchements de plusieurs pieds, défendus par un fossé, et aussi des terrassements en dos d'âne. On y ménageait les issues nécessaires aux communications extérieures. L'état des murs et des travaux sert, en général, à caractériser ces camps et à reconnaître leur époque. A en croire certains écrivains, il en existe un assez grand nombre en France; mais on ne doit pas donner à tous le nom de camps de César; ce chef militaire ne les a pas fait construire tous, et les généraux qui lui succédèrent dans la Gaule se trouvèrent souvent dans la même nécessité. Il faut aussi distinguer les camps romains de ceux que d'autres peuples construisirent aussi dans les Gaules à des époques postérieures. On trouve, dans ceux qui sont réellement d'origine romaine, des débris d'armes et des médailles; c'est le signe le plus certain de leur véritable temps, et l'on ne doit pas oublier que la nature du lieu où ils étaient assis, ses pentes et ses directions eurent une influence inévitable sur la forme et les dimensions des camps des Romains. On ne saurait donc en assigner de générales.

CANDEUR. PHILOSOPHIE, MORALE. Qualité d'une âme pure et innocente, qui, pénétrée de l'amour de la vérité, et ne connaissant point l'abus que les autres peuvent en faire, se montre constamment telle qu'elle est, sans précaution et sans défiance; aimable sincérité, première marque d'une belle

âme.

La candeur est le sentiment intérieur de la pu reté de son âme, qui empêche de penser qu'on ait rien à dissimuler. L'ingénuité peut être une suite de la sottise, quand elle n'est pas l'effet de l'inexpérience; mais la naïveté n'est tout au plus que l'ignorance des choses de convention, faciles à apprendre et bonnes à dédaigner.

La candeur naît d'un grand amour de la vérité: elle suppose ordinairement l'ignorance du mal, et se peint dans les actions, les paroles et le silence même. Elle ne réside guère que chez les jeunes gens, dont une bonne éducation ayant cultivé les qualités naturelles, et qui ne s'étant livrés à aucun vice n'éprouvent rien en eux qui les empêche de se montrer tels qu'ils sont. La candeur persévère dans un âge plus avancé, lorsqu'on a conservé des mœurs pures, qu'on n'a vécu que dans des sociétés choisies de gens honnêtes; elle s'évanouit dès qu'on se livre au tourbillon du monde.

CANTATE. BELLES LETTRES. Petit poëme fait pour être mis en musique, contenant le récit d'une action galante ou héroïque. Il est composé d'un récit qui expose le sujet ; d'un air en rondeau; d'un second récit, et d'un dernier air contenant le point moral de l'ouvrage.

avancée, c'est une valeur perdue, en tout ou en partie.

On nomme capitaux productifs ceux qui sont exploités par l'industrie d'une manière utile, d'une manière qui crée des valeurs ; et capitaux improductifs ceux qui ne rapportent rien; tels sont, par exemple, une maison abaudonnée et dont on ne retire aucun loyer, un champ non cultivé, une somme retirée de la circulation ou enfouie par la terreur, par l'avarice. La terre, la possession d'une chute d'eau, celle d'une machine à vapeur, d'un vaisseau, d'une collection d'ustensiles aratoires ou d'animaux domestiques, sont des capitaux comme l'argent, lorsqu'ils ont procuré à l'industrie les services dont elle a besoin. Le capital d'un pays ne se compose donc pas seulement de ses valeurs en numéraire, mais de toutes les autres. Les navires qui servent à son commerce ou à sa défense, les terres qu'il exploite pour sa subsistance, les fabriques qu'il entretient pour suffire à ses besoins ou à ses plaisirs, constituent la richesse nationale.

Les capitaux forment plusieurs classes qui ont leur dénomination particulière. Les uns consistent dans l'accumulation de toutes les économies dont la production sert à la subsistance générale, et fournit la matière première de tous les travaux. On leur donne le nom de capital circulant, parce qu'ils ne donnent de profit à leur possesseur, que par leur circulation du producteur à toutes les classes d'ouvriers qui leur donnent successivement les préparations nécessaires à leur consommation, choses industrieuses à celle du commerce, et de celles-ci aux consommateurs.--Il y a un autre genre

des

CANTIQUE. BELLES-LETTRES. Hymne que l'on de capital qui se compose des améliorations du sol, des

chante en l'honneur de la divinité.

CAP ITAUX. ÉCONOMIE POLITIQUE. Les capitaux sont des économies accumulées et fixées dans un emploi; quand ces économies sont reproduites directement et immédiatement, ou médiatement et indirectement, elles sont le mobile et la mesure de la richesse. Sans emploi, les économies ne forment pas des capitaux, ne sont bonnes à rien, pas mème à leur possesseur; elles sont même fâcheuses et préjudiciables à l'État, dont elles réduisent la somme des consommations.

Les capitaux servent à faire l'avance des frais que nécessite la production, depuis le moment où l'on commence les opérations productives, jusqu'à ce que la vente du produit rembourse à l'entrepreneur l'avance qu'il a faite de ces frais. C'est une valeur que l'on prète ou que l'on consomme dans le dessein de la recouvrer. Si cette valeur n'est pas restituée ou reproduite, ce n'est pas une valeur

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machines, des outils, de la monnaie, de la terre, cette source féconde de toutes les richesses, et de tout objet qui produit un revenu ou des profits sans changer de maître et sans aucune circulation; il porte le nom de capital fixe. Enfin il y a une troisième sorte de capital qui ne contribue point à la formation de la richesse du pays, mais qui en fait pour ainsi dire le fonds principal, le supplément et la réserve. Telles sont les accumulations de vêtements, de maisons, de palais, de meubles, d'objets d'arts, de métaux travaillés, de routes, de canaux, de ports, de forteresses et d'arsenaux, de monuments publics, et de l'universalité des objets durables d'utilité, de commodité et d'agrément, dont la possession distingue les peuples civilisés, et marque pour ainsi dire les divers degrés de la civilisation. Voyez RICHESSE, PRODUITS, TRAVAIL.

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d'humeur, inconstance de goûts, soit naturelle, soit affectée; mouvement subit de l'âme, qui fait désirer, vouloir, aimer, haïr, accueillir, rejeter, approuver, blâmer, etc., souvent sans motif et sans raison, mais seulement par circonstance et légèreté de caractère. Ce qui plaisait la veil e parait ennuyer le lendemain; ce qu'on désirait le moment d'auparavant, on le refuse un moment après. On passe de la gaité à la tristesse, de la douceur aux duretés, du contentement au dégoût. On veut et on ne veut plus; on rassure et l'on inquiète; on approuve et l'on contrarie. On soutient les opinions les plus étranges; on injurie, on offense la personne qu'on estime et qu'on aime; on flatte, on caresse celle qu'on méprise et qu'on déteste. En général, les femmes excellent dans l'art de faire valoir les caprices; quelques-unes même réussissent à faire de ce moyen un des plus puissants aiguillons de l'amour, et on ne peut disconvenir que cette arme, maniée par une femme jolie et spirituelle, ne soit un charme puissant. Mais si cette ressource obtient souvent beaucoup de succès, souvent aussi elle est propre à éloigner un homme de mérite.

CARACTÈRE. PHILOSOPHIE, MORALE. Disposition habituelle de l'âme, par laquelle on est plus porté à faire, et l'on fait en effet plus souvent des actions d'un certain genre, que des actions d'un genre opposé; fermeté, constance, courage, persévérance, avec lesquelles l'âme persiste dans ses résolutions, et en poursuit l'exécution, malgré toutes les difficultés et tous les obstacles.

Il y a autant de caractères différents, qu'il y a de vices, de vertus, de qualités, de défauts et d'inclinations fortement prononcées parmi les hommes. Le pire des caractères est de n'en point avoir le méchant ne fait que le mal qu'il veut; l'homme sans caractère est prêt à faire tout le mal que veulent les autres; toujours sous l'influence du dernier avis qu'on lui donne, on est plus sûr de le trouver dans les rangs des pervers qui vout au-devant de lui, que parmi les honnêtes gens qui l'attendent. Rien n'est plus dangereux dans la société qu'un homme sans caractère, c'est-à-dire dont l'âme n'a aucune disposition plus habituelle qu'une autre. On se fie à l'homme vertueux, on se défie de l'homme sans foi; l'homme sans caractère est alternativement l'un et l'autre, sans qu'on puisse le deviner, et ne peut être regardé ni comme ami, ni comme ennemi. On est heureux d'avoir à trai ter avec une personne qui a du caractère, on évite de s'engager avec une autre qui en manque; on trouve des moyens de s'assurer de l'une, jamais on

ne doit compter sur l'autre. C'est une espèce d'amphibie, s'il est permis de s'exprimer ainsi, qui n'est bon à vivre dans aucun élément. Cela rappelle cette loi de Solon, qui déclarait infames tous ceux qui ne prenaient point partie dans les séditions: il sentait que rien n'était plus à craindre que les caractères et les hommes non décidés.

Le caractère, dit Duclos, est la forme distinctive d'une âme avec une autre, sa différente manière d'être. Le caractère est aux âmes ce que la physionomie et la variété des traits sont au visage. Les hommes sans caractère sont des visages saus physionomie, de ces caractères communs qu'on ne prend pas la peine de distinguer.

Embrasser chaudement les intérêts de son parti, c'est avoir le caractère républicain, c'est une qualité dans tout citoyen, même dans tout homme, puisqu'il est toujours dans l'ordre de soutenir ceux qui nons soutiennent et qui attendent de nous quelque appui. L'esprit particulier est opposé au caractère républicain, aussi est-il contraire à l'honnête homme. On doit toujours estimer le cœur de tout homme qui épouse fortement les intérêts de la société; c'est immanquablement un bon cœur, et un homme dont on peut faire un ami.

CARBONE. CHIMIE. Nom que les chimistes modernes ont donné au principe charbonneux. Le charbon, tel que nous le connaissons dans l'économie domestique, contient toujours de l'hydrogène et de la cendre; de là, la nécessité de donner un nom particulier au charbon pur: l'on a adopté celui de carbone. On le range parmi les corps simples, parce qu'on n'a pas encore pu le décomposer.

Le carbone est toujours solide, sans odeur, sans saveur; mais la plupart de ses autres propriétés physiques sont variables. Le plus souvent il est noir, sans forme régulière, facile à réduire en poudre: tel est celui qui provient du bois. Quelquefois le carbone est compacte, friable, luisant, ressemblant à la houille; du reste, noir et saus forme régulière, comme le précédent. Sous cet état, les minéralogistes l'appellent anthracite. Plus rarement, le carbone est cristallisé et si dur, qu'il raye tous les corps et n'est rayé par aucun: dans cet état it constitue le diamant.

Le carbone soumis à la plus forte chaleur de nos fourneaux ne se ramollit point, et ne diminue point de poids. Quelque dense qu'il soit, il a toujours la propriété de brûler dans le gaz oxigène et de s'y gazéfier; mais il faut que la température soit éleveé, et qu'elle le soit d'autant plus que la densité du corps combustible est plus considérable.

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