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très-pénétrante et fortement irritante, faisant éprouver à celui qui le respire un sentiment de strangulation et un resserrement à la poitrine. Le chlore n'éprouve aucune altération de la chaleur la plus vive; il acquiert les propriétés acides les plus marquées, par le simple contact de l'eau (ou d'un corps humide), que le chlore décompose en s'emparant de l'hydrogène, pour se convertir en acide hydrochlorique, et dont l'oxigène, se portant sur les corps exposés à la double action du chlore et de l'eau, devient la principale cause de leur altération presque subite. Le chlore est le seul gaz simple qui, ainsi que l'oxigène, dégage de la lumière par une compression forte et rapide; il paraît ne se combiner avec quelques corps qu'autant qu'il y soit aidé par la présence de l'eau.

Le chlore fut découvert par Schéele, en 1774; il s'obtient en chauffant, dans l'eau, un mélange de peroxide de manganèse en poudre, étendu d'une dissolution concentrée d'acide hydrochlorique; il se dégage sous la forme d'un gaz, et éteint la flamme d'une bougie; il est dangereux de le respirer. Combiné avec l'oxigène, il forme plusieurs acides; avec l'hydrogène, l'acide hydrochlorique; avec les minéraux, les chlorures, dont on tire un si grand parti de nos jours. Uni à la potasse du commerce, il constitue l'eau de javelle. Ce gaz se dissout trèsbien dans l'eau, et c'est à cette dissolution que l'on donne le nom de chlore liquide.

Le chlore a une grande tendance à s'unir avec l'hydrogène; et, comme toutes les matières animales et végétales contiennent une certaine proportion de ce dernier gaz, le chlore les décompose avec rapidité. C'est à cause de cette propriété qu'on l'emploie pour désinfecter l'air corrompu par les miasines, et pour décolorer les liquides. Il sert à blanchir les toiles de coton, de lin et de chanvre, les estampes, la pâte du papier; on l'emploie également pour enlever les taches d'encre, etc. C'est le seul agent dont on puisse faire usage avec succès contre les asphyxies par l'hydrogène sulfuré.

CHLORURE. CHIMIE. Composé non acide, résultant de la combinaison du chlore avec un corps simple ou composé. On connaît des chlorures métalliques et des chlorures non métalliques. A trèspen d'exception près, les chlorures sont solides, blancs ou colorés; aucun d'eux n'a de brillant métallique, ni odeur: presque tous ont une saveur marquée; la plupart d'entre eux peuvent être obtenus sous forme de cristaux réguliers. Presque tous sont solubles dans l'eau; ils passent alors à l'état d'hydrochlorates.

Le chlorure de chaux est une combinaison de chlore et de chaux, dans laquelle le gaz tient fort peu à l'oxide métallique. C'est à la facilité avec laquelle le chlore se sépare pour se porter sur les matières animales ou végétales, que ce chlorure doit sa propriété désinfectante.

CHROMATES. CHIMIE. Genre de sels formés par la combinaison de l'acide chromique avec une base quelconque.

CHROME. Voyez MÉTAUX.

CHRONOLOGIE. HISTOIRE. La chronologie est la science de la division du temps pour les usages civils, chez les peuples anciens et modernes. Elle porte la lumière dans les ténèbres de l'antiquité; débrouille le chaos des événements qui se sont sucsédés sur le globe depuis qu'il est habité; met à sa véritable place chaque chose et chaque personnage dont l'influence a agi sur les destinées de la société humaine ou de ses fractions diverses; révèle les origines des peuples, leur véritable généalogie, le foyer des institutions mémorables qui modifièrent leurs mœurs publiques ou leurs coutumes particulières; fixe l'époque de toutes les créations, de celles du génie des sciences, comme de celles du génie des arts, la date des monuments publics, enfin celle des faits avérés qui intéressent soit une nation, une famille, un homme, soit un empire ou un hameau, les plus grands intérêts sociaux comme la moindre action individuelle.

L'élément primitif, universel et certain de la chronologie, c'est le jour, espace de temps donné par la nature même, connu de tous les hommes, adopté sans exception par tous les peuples, mais diversement déterminé dans son commencement plutôt que dans sa durée. Les Juifs commençaient le jour par le soir, et le finissaient le lendemain à pareille heure ( usage qui existe encore généralement en Italie); ils ont conservé cet usage, et commencent encore le sabbat le vendredi après midi, et il dure jusqu'au samedi soir. L'Église a imité les anciens Juifs, et conserve toujours le même usage, puisque les grandes fêtes commencent la veille; mais, dans la vie civile, le jour va depuis un minuit jusqu'à l'autre.

Le véritable jour se divisait autrefois en quatre parties égales, savoir: prime, tierce, sexte et none; l'Église a conservé cette pratique : mais il n'y a d'ailleurs que deux différentes divisions du jour. Les uns le partagent en deux fois douze heures; c'est ce qui se pratique en France, et dans presque tous les États de l'Europe au lieu que d'autres

donnent au jour entier vingt-quatre heures continues; c'est ce qu'on a fait à Rome. Des périodes d'heures qui constituèrent le jour, on arriva aux périodes de jours qui constituèrent le mois, et enfin aux périodes de mois qui constituèrent l'année, et le calendrier fut inventé.

L'institution du calendrier est, comme celle de l'alphabet, d'une origine inconnue, mais non moins ancienne. On en retrouve l'usage chez tous les peuples et dès les temps primitifs de leur existence connue; mais il était différent sous des rapports fondamentaux. L'année ne comprenait pas le même nombre de mois, ou, si le nombre des mois était le même, les mois ne comprenaient pas le même nombre de jours; le commencement de l'année ne se rattachait pas à la même saison, à l'époque des mêmes phénomènes physiques; les mois portaient des noms différents, et leurs jours étaient groupés en périodes différentes. Enfin, rien ne correspondait chez les peuples divers, ni le commencement de l'année et le nombre des mois, ni le commencement des mois et le nombre de leurs jours, ni le commencement et le département de ces jours.

Presque toutes les nations ont réglé les mois sur le cours de la lune, qu'elles ont cherché à réunir avec le cours du soleil, par une augmentation qui se faisait à la fin de l'année, et quelquefois au bout de 3 ans, dont elles formaient un 13° mois. Les Juifs, les Athéniens ont suivi cette méthode. Les Macédoniens et quelques peuples de l'Asie donnaient à leurs mois 30 et 31 jours. Les Turcs et les Arabes ne donnent à leurs mois que 29 et 30 jours.

Les années ont eu à peu près un sort égal aux mois: les Juifs commençaient l'année au mois de mars, les Athéniens au mois de juin, les Macédoniens au 24 septembre, les Chrétiens d'Égypte et d'Éthiopie au 29 ou 30 août; les Perses et les Arméniens an 11 août; mais presque tous les Chrétiens occidentaux la commencent maintenant au 1er janvier.

Le temps dans lequel les étoiles fixes font leur révolution est nommé la grande année. Cette année est de 25,920 de nos années vulgaires selon Priccioli, et de 24,800 selon Cassini. L'année proprement dite est l'année solaire, ou l'espace de temps dans lequel le soleil parcourt les donze signes du zodiaque; elle est de 365 jours, 5 heures, 49 minu tes; c'est ce que l'on appelle l'année astronomique.

Le calendrier romain, devenu celui de presqué toutes les nations, doit son origine à Romulus; mais depuis il a subi plusieurs réformes. Plus versé dans la guerre que dans l'astronomie, Romulus divisa l'année en dix mois seulement : Mars, Avril, Mai, Juin, Quintilis (qui prit dans la suite le

nom de Julius), Sextilis (qui fut ensuite appelé Augustus), Septembre, Octobre, Novembre et Décembre. Mars, Mai, Quintilis et Octobre contenaient 31 jours, et chacun des six autres 30; de sorte qu'ils faisaient tous ensemble 304 jours. Ainsi l'année de Romulus se trouvait de 50 jours moindre que l'année lunaire, et de 60 que l'année solaire d'où il résultait que son commencement ne répondait à aucune saison fixe. Numa Pompilius corrigea ce calendrier en y ajoutant deux mois, Janvier et Février, qu'il plaça avant celui de Mars. Jules César, ayant consulté Sosigène, célèbre astronome de son temps, fixa l'année solaire à 365 jours 6 heures, c'est-à-dire qu'il renferma dans cet espace le temps d'une équinoxe à une équinoxe semblable. Ces six heures furent laissées, et, au bout de quatre ans, formaient un jour. Cette quatrième année était de 366 jours; on l'appelait bissextile, et les autres années communes. Ce jour de plus, ajouté à l'année bissextile, s'appelait intercalaire, et était ajouté au mois de février. On se servit de cette manière de compter jusqu'à Grégoire XIII, qui ordonna la réforme de ce calendrier. Il était vicieux en ce que, l'année ayant 365 jours, 6 heures, 49 minutes, et non 365 jours, 6 heures, comme l'avait supposé Jules César, il en résulta une différence qui, sous Grégoire XIII, vers l'an 1580, avait produit une différence de deux jours entiers. Pour obvier à cet inconvénient, Grégoire ordonna, en 1582, que le 5 octobre fût compté pour le 15; par ce moyen, l'année fut diminuée de 10 jours, et l'équinoxe se trouva juste au 21 mars. Mais, pour empêcher de retomber dans une erreur aussi considérable, on régla que chaque centième année ne serait pas bissextile, excepté la quatrième centaine; ainsi, 1700 et 1800 ne l'ont pas été, 1900 ne le sera pas, mais l'année 2000 le sera. De cette manière on retranche 3 jours sur 400, parce que les onze minutes négligées font 3 jours en près de 400 ans.

Les Anglais et quelques autres états protestants, en haine de la cour de Rome, rejetèrent la correction du calendrier grégorien, et s'en tinrent à l'ancien. Ce n'est qu'en 1751 et 1752 que ces états protestants ont adopté la correction, et ce qu'ils appelaient le nouveau style. Il n'y a plus maintenant que les Russes qui conservent le vieux style. Ils comptent le 17 quand nous sommes au 29 du mois ; et ces dates s'indiquent ainsi dans toutes les correspondances avec ce peuple: 17/29 janvier.

La Convention nationale, par un décret du 5 octobre 1793, substitua à l'ère vulgaire ou chrétienne une nouvelle ère, qu'on nomma ère des Français. Le commencement de chaque année, ou le 1

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vendémiaire, fut fixé à minuit, commençant le jour où tombe l'équinoxe d'automne pour l'Observatoire de Paris. Cette ère commença le 22 septembre 1792, époque de la fondation de la république; mais le calendrier républicain ne fut décrété que le 4 frimaire de l'an XI (24 novembre 1793), et deux jours après, il servit à dater les actes publics; il a été suivi jusqu'au 10 nivòse an XIV (31 décembre 1805.) On reprit alors le calendrier grégorien. Le calendrier républicain fut done en usage pendant douze ans, deux mois et six jours. Voyez CALENDRIER.

Lorsque les divers calendriers furent réglés, on s'aperçut qu'il restait une partie non moins importante à organiser. Le calendrier était l'image de l'année, mais les années se succédaient comme les événements; il fallait distinguer chacune d'elles de toutes les autres, l'individualiser en quelque sorte pour la reconnaître à des caractères certains. Ce fut la suite des temps qui signala cette nécessité, à laquelle on pourvut par une échelle générale appelée ère, dont la diversité, chez les peuples de l'antiquité, ne fut pas moindre que celle de leurs calendriers. L'ère est donc le temps précis où certains peuples ont commencé à compter leurs années. Par exemple, les Grecs comptaient depuis la première olympiade, l'an du monde 3228; les Romains depuis la fondation de Rome, l'an du monde 3253; les Chrétiens comptent depuis la naissance de J.-C., l'an du monde 4714 de la période julienne, et l'an 4004 de la période grégorienne, à laquelle on a donné le nom d'ère vulgaire, ou chrétienne. L'ère ou hégyre des Arabes et de tous les Mahometans commence le vendredi 16 juillet de l'an 622 de l'ère vulgaire, époque de la fuite de Mahomet.

On nomme époque un laps de temps plus ou moins long, pendant lequel se sont passés certains événements qui s'y rapportent. Les campagnes d'Italie et d'Égypte eurent lieu à l'époque de la révolution. On nomme période le temps qui s'écoule entre deux époques. La période julienne, inventée dans le seizième siècle par Joseph Scaliger, est une révolution de 7,980 ans, résultant du cycle lunaire, de l'indiction et du cycle solaire, multipliés l'un par l'autre. L'usage de ce grand cycle est de concilier les différentes opinions des chronologistes, et de rendre plus facile la réduction des années de toute époque quelconque, aux années d'une autre époque. La première année de notre ère vulgaire est placée l'an 4714 de la période julienne; d'où il suit que, pour trouver une année quelconque de Jésus-Christ, dans cette période, il faut ajouter 4713 à cette année : ainsi, pour connaître à

quelle année répond l'an 1829 de Jésus-Christ, on ajoute à ce nombre 4713, et l'on obtient 6542, qui est l'année de la période julienne, à laquelle répond l'année 1829. On suppose, dans la chronologie, que cette période est plus ancienne que le monde de 710 ans.

Le cycle lunaire est une révolution de dix-neuf années, inventée par Méton, Athénien, qui observa qu'après dix-neuf ans la lune recommençait les mêmes lunaisons avec le soleil. C'est aussi ce que l'on appelle le Nombre d'or. Voyez CYCLE SOLAIRE, NOMBRE D'or.

L'épacte est le nombre de jours dont l'année solaire commune surpasse l'année lunaire, en faisant commencer ces deux années en même temps: ce nombre est de près de onze jours pour un an. Le cycle des épactes expire et recommence avec le Nombre d'or.

L'indiction est une révolution de quinze ans, qui a été en usage chez les Romains, et que l'on marque cependant encore dans le calendrier.

Le cycle solaire est une révolution de vingt-huit ans, ainsi appelée du mot sol, soleil, qui est le nom que donnaient les Romains au jour que nous appelons le dimanche. Ce cycle sert à trouver la lettre dominicale, qui doit désigner le dimanche pendant chaque année. Pour entendre ceci, il faut savoir que, dans le calendrier, chaque jour de la semaine est indiqué par une des sept premières lettres de l'alphabet, et que l'A répond toujours au 1er janvier, le B au 2, le C au 3, etc. L'année étant formée de semaines, plus quelques jours, cette disposition change nécessairement; mais, tous les vingt-huit ans, ces lettres reviennent dans le même ordre où elles étaient auparavant.

Un lustre est un espace de cinq années. Ce mot veut dire purification, parce qu'au commencement de chaque année se faisait le dénombrement du peuple romain, après lequel les prêtres parcouraient les champs, en arrosant le peuple d'une eau appelée lustrale.

Une olympiade est un espace de quatre années révolues, ainsi appelé des jeux fameux qui se célébraient au solstice d'été, près de la ville d'Olympie, sur les bords de l'Alphée en Élide.

Un jubilé est un événement remarquable, arrivé il y a un siècle, un demi-siècle ou un quart de siècle, et que l'on célèbre avec beaucoup de solennité. Les catholiques donnent ce nom à un espace de temps de trois ou six mois, ou même une année, consacré par la pénitence à obtenir indulgence plénière, c'est-à-dire rémission de tous les péchés.

Un siècle est l'espace de cent années, réglées par le même nombre de révolutions solaires.

Nones étaient, dans le calendrier romain, le cinquième jour des mois de janvier, février, avril, juin, août, septembre, novembre et décembre; et le septième des mois de mars, mai, juillet et octobre. Ces quatre derniers mois avaient six jours avant les nones, et les autres, quatre seulement.

Ides étaient un terme d'usage chez les Romains, pour compter et distinguer certains jours du mois. Les ides venaient le treizième jour de chaque mois, excepté dans les mois de mars, mai, juillet et octobre, où elles tombaient le quinzième, parce que ces quatre mois avaient six jours devant les nones, tandis que les autres en avaient seulement quatre. On donnait huit jours aux ides: ainsi le huitième dans les mois de mars, mai, juillet et octobre, et le septième dans les huit autres. On comptait le huitième avant les ides, et de même en diminuant jusqu'au douze et au quatorze, qu'on appelait la veille des ides, parce que les ides venaient le treize ou le quinze, suivant les différents mois. Les ides commençaient le lendemain du jour des nones, et duraient huit jours.

Les calendes étaient, dans la chronologie romaine, le premier jour de chaque mois; ce mot est formé du latin calo, j'appelle ou je proclame, parce qu'avant la publication des fastes romains, une des charges des pontifes était d'observer la nouvelle lune, et d'en donner connaissance au roi des sacrifices.

Un synchronisme est la co-existence de deux faits à une même époque. Une faute contre la chronologie s'appelle anachronisme.

CHRONOMÈTRE. PHYSIQUE. Instrument destiné à mesurer le temps, telles que les pendules, les montres, les horloges. On donne spécialement le nom de chronomètre aux montres marines.

CHYLE. PHYSIOLOGIE. Fluide d'un blanc laiteux extrait des aliments par l'absorption intestinale, après qu'ils ont été soumis à l'action des organes digestifs, et qui se mêle avec la masse générale du sang. Ce fluide passe des intestins dans le canal thorachique; du canal thorachique dans la veine sousclavière gauche; de la veine sous-clavière gauche dans la veine cave, et de la veine cave dans le ventricule droit du cœur.

CHYME. PHYSIOLOGIE. Substance demi-liquide, fournie par la masse alimentaire après qu'elle a été soumise à la digestion stomacale, quelles que soient d'ailleurs la nature et la variété des aliments digérés. C'est de cette masse que provient le chyle.

CIEL. ASTRONOMIE. Orbe azuré et diaphane qui environne la terre de toutes parts, et dans lequel nous voyons se mouvoir les planètes et les comètes autour du soleil, comme centre commun.

Le ciel est divisé en trois parties principales; le zodiaque qui est au milieu et qui renferme douze constellations; la partie septentrionale, qui renferme vingt-une constellations; et la partie méridionale, qui en renferme vingt-sept, dont quinze seulement sont visibles sur notre hémisphère.

A de grandes hauteurs, au sommet des montagnes les plus élevées du globe, le ciel ne paraît plus qu'un espace d'un noir obscur, où il règne une nuit profonde, et où l'on aperçoit en plein jour les étoiles de première grandeur.

L'aspect du ciel change d'heure en heure, et paraît tourner autour de deux points fixes, appelés les pôles du monde, par l'effet de la rotation de la terre. Peu après le coucher du soleil, lorsque le crépuscule vient de disparaître, on aperçoit la moitié de la sphère céleste; des étoiles se couchent d'un côté sous l'horizon, et du côté opposé d'autres se lèvent. La révolution apparente continue durant la nuit, et l'étendue du firmament, qui vient successivement s'offrir à nos regards, dépend de la longueur des nuits. V. ASPECT DU CIEL, CONSTELLATIONS.

CIRCONLOCUTION. BELLES LETTRES. Tour d'expressions que l'on emploie pour désigner une chose qu'on ne peut ou qu'on ne veut pas nommer par son nom.

En rhétorique, circonlocution est une figure qu'on emploie pour éviter d'exprimer en termes directs des choses dures ou désagréables, ou peu convenables, qu'on fait entendre en empruntant d'autres termes qui rendent la même idée, mais d'une manière adoucie, et en la palliant.

CIRCULATION. PHYSIOLOGIE. Mouvement progressif déterminé, auquel sont assujettis les fluides qui entrent dans la composition des corps vivants: ainsi l'on dit la circulation du chyle, celle de la

lymphe, etc.; mais ce mot s'entend surtout du mouvement progressif du sang.

La circulation est une fonction dans laquelle le sang partant du cœur est porté dans toutes les parties du corps, et ramené à son centre de départ. Chez l'homme il y a deux circulations, l'une comprend l'envoi du sang veineux au poumon par le cœur veineux, et le retour de ce sang devenu artériel au cœur aortique : on l'appelle petite circulation ou circulation pulmonaire, parce qu'elle aboutit à l'organe de la respiration, et qu'elle embrasse un cercle plus petit; l'autre comprend l'envoi fait

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par le cœur aortique, du sang artériel, à toutes les parties de l'organisme, et le retour de ce sang, redevenu veineux, au cœur pulmonaire ; c'est la circulation générale ou grande circulation, parce qu'elle aboutit à tout le corps, et constitue un cercle plus grand. Les agents de ce mouvement continuel ont reçu en masse le nom d'appareil circulatoire. Cet appareil se compose des parties dans lesquelles circulent le sang, et par l'action desquelles ce fluide est mis en mouvement. Chez l'homme, il est double comme l'est la circulation elle-même, et comprend, pour chaque cercle, un cœur, une artère par laquelle ce cœur lance le sang, des veines par lesquelles il le reçoit, et enfin une masse considérable de vaisseaux très-déliés, intermédiaires aux terminaisons de l'artère et aux origines des veines, et qu'on appelle système capillaire. Mais, comme chacune de ces quatre parties est semblablement disposée et organisée dans l'un et l'autre cercle, que même les cœurs sont confondus en un seul et même organe, ce que l'on dit de ces parties dans l'un des cercles est entièrement applicable à ces mèmes parties dans l'antre cercle; et on pent par conséquent les rapporter à quatre chefs: cœur, artères, veines et système capillaire.

Tel est l'appareil des parties dans lesquelles et par l'action desquelles circule le sang. Voici quel est le mécanisme de cette circulation. Supposons le sang veineux qui revient du corps, versé dans l'oreillette du cœur droit ce sang passe de cette oreillette dans le ventricule correspondant, et celuici le projette par l'artère pulmonaire et ses ramifications dans le système capillaire du poumon; traversant alors ce système, il y est, par l'acte de la respiration, changé en sang artériel; et il revient sous cette forme par les veines pulmonaires dans l'oreillette du cœur gauche. Celle-ci alors le projette dans le ventricule correspondant, puis ce ventricule par l'artère aorte et ses ramifications dans le système capillaire général; là il est changé en sang veineux, et il est rapporté sous cette forme par les veines du corps dans l'oreillette du cœur droit, où nous avions supposé commencer le cours

du sang.

Les artères prennent naissance aux deux ventricules, d'où elles se portent, l'artère pulmonaire dans la poitrine, l'aorte dans toutes les parties du corps. Les deux divisions du système artériel représentent assez bien deux arbres, dont l'un, prenant sa racine dans le ventricule droit, étendrait ses branches et ses rameaux dans les poumons, et l'autre, beaucoup plus considérable, et prenant sa racine dans le ventricule gauche, projetterait ses

branches dans tout l'organisme. Après s'être divisées et subdivisées, les artères dégénèrent en vaisseaux si déliés qu'on leur a donné le nom de capillaires, en les comparant à un cheveu, dont ils ont en effet la ténuité. Le sang, parvenu à l'extrémité des vaisseaux capillaires, est directement saisi par les veines, qui se continuent avec les artères, par l'intermédiaire des vaisseaux capillaires. Les veines apparaissent au-delà de ces vaisseaux, formant des radicules très-déliées, mais sensiblement plus volumineuses dès leur origine. Ces radicules se réunissent successivement, de manière à constituer des troncs, qui deviennent d'autant plus gros qu'ils approchent davantage du cœur. Le nombre des veines est beaucoup plus considérable que celui des artères; souvent une artère est côtoyée par deux veines d'un volume égal au sien. Daus les membres, par exemple, les veines forment deux plans, l'un extérieur, situé immédiatement sous la peau; l'autre intérieur, qui accompagne les artères. Ces plans ont entre eux des communications fréquentes, qui permettent au sang de refluer dans les veines superficielles, lorsque la progression se trouve gênée dans les veines profondes.

La circulation commence avec la vie et cesse quand elle est suspendue momentanément ou anéantie.

La circulation du sang était inconnue des anciens. Ce fut à Guillaume Harvez, premier médecin de Jacques Ir et de Charles I, rois d'Angleterre, que le dix-septième siècle en dut la découverte. Voyez COEUR, SANG, VEINE,

CIRQUES. ARCHÉOLOGIE. Genre d'édifice particulier aux Romains, qui ressemblait au stade on stadion des Grecs, et était destiné aux jeux des athlètes. Le milieu du stadion était libre, celui du cirque était occupé par une spina qui se prolongeait dans le sens de sa longueur. Les Romains y donnaient d'abord les courses à cheval ou de chars, et ensuite les combats des gladiateurs et des bêtes féroces, les combats simulés, etc. Le circus maximus de Rome fut élevé sous le règne de Tarquin l'ancien; des siéges en gradins étaient placés dans le pourtour, et chaque consul avait sa place marquée, ainsi que les sénateurs et les chevaliers. Le sol enfermé dans l'enceinte se nommait area. César la sépara des gradins par un euripus ou fossé, afin que les spectateurs ne fussent pas exposés aux atteintes des animaux qui brisaient quelquefois la grille en bois placée en avant du fossé. Trois portiques formaient sur trois côtés l'enceinte générale; le premier soutenait les sièges; le second, les sièges en bois placés

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