صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

CLIMAX. BELLES-LETTRES. Figure de rhétorique, par laquelle le discours s'élève ou descend comme par degrés.

COAGULATION. CHIMIE. Conversion d'un liquide en une masse plus ou moins solide, molle et tremblante, de sorte que ses parties, qui auparavant n'avaient que très-peu d'adhérence entre elles, en acquièrent jusqu'à un degré plus ou moins considérable, et perdent ainsi leur mobilité respective. La plupart des fluides animaux et végétaux sont susceptibles de se coaguler, phénomène durant lequel ils laissent dégager du calorique.

L'albumine est un des corps connus qui présentent la coagulation la mieux caractérisée; elle offre ceci de remarquable, qu'en devenant solide, elle ne change pas de volume, et qu'après cette coagulation, elle est devenue insoluble dans l'ean.

Il y a trois espèces de coagulations: 1o la coagulation spontanée: telle est celle du lait, du sang, de certains sucs végétaux, par exemple, celui de la 'bourrache, du cochlearia, etc.; 2° celle de l'albumipe par un degré de chaleur de 70° cent.; 3° la coagulation des matières huileuses par le mélange des acides, celle du lait par les acides, par les alcalis et par les esprits fermentés; celle des matières mucilagineuses ou farineuses délayées par les alcalis, etc.

COBALT. Voyez MÉTAUX.

CŒUR. PHYSIOLOGIE. Organe creux, de nature musculaire, renfermé dans la poitrine, divisé en plusieurs cavités où aboutissent les artères et d'où partent les veines, et considéré comme le centre de la circulation. Le cœur est le vrai moteur du sang, et l'un des rouages les plus indispensables à la vie; dans les organisations déjà compliquées, le cœur n'existe pas chez tous les animaux. Il se trouve placé, quand il existe, entre les vaisseaux veineux et artériels dont il forme la démarcation la plus précise. Il suppose toujours, non-seulement l'existence du sang et la présence d'uu tube digestif où ce fluide a sa source, mais encore un organe spécial, des poumons ou des branchies, chargé de redonner au sang les qualités qu'il a perdues en parcourant la longue série des organes.

Chez l'homme, le cœur est situé dans le côté gauche de la poitrine; il est composé de quatre cavités, dont deux supérieures, dites ventricules, et deux inférieures, appelées oreillettes. Des deux ventricules l'un est situé à droite, et l'autre à gauche. Du premier part l'artère pulmonaire, laquelle, comme on sait, va se distribuer dans les

poumons par une foule de ramifications d'une ténuité telle qu'elles échappent à l'œil même armé du microscope. Du second, c'est-à-dire du gauche, part l'artère aorte, laquelle va se distribuer dans tous les points de l'économie. Les oreillettes sont également distinguées en droite et en gauche; dans la première est déchargé le sang revenu de tous les points du corps par les veines correspondantes aux divisions de l'aorte, c'est-à-dire, les caves supérieure et inférieure; dans la seconde est déposé le sang revenu des poumons par les quatre veines pulmonaires.

L'aorte a pour usage d'aller porter à tous les organes du corps le sang nécessaire à l'exercice des fonctions. Quand ces organes se sont emparés des matériaux nécessaires à leur nourriture et à la confection de certains fluides, le sang s'est appauvri et a perdu les qualités excitantes et nutritives indispensables à l'entretien de la vie. Alors les veines correspondantes à ce grand tronc le pompent partout où il a été déposé, pour le ramener vers son point de départ, d'où il est ensuite chassé vers les poumons, dans lesquels, par le contact de l'air, î doit recouvrer les propriétés excitantes qu'il a perdues. Les veines caves supérieure et inférieure sont le rendez-vous commun de toutes les veines qui charient le sang appauvri; elles le versent dans l'oreillette droite. Cette oreillette, entrant alors en action, le fait passer dans le ventricule droit. Celuici, se contractant à son tour, le lance dans les poumons par l'artère pulmonaire. Le sang et le chyle qui s'y est mêlé ayant été transformés en un sang rouge, rutilant et chaud, sont pompés par les radicules des veines pulmonaires, lesquelles viennent les décharger dans l'oreillette gauche. Cette oreillette, mise en action par les propriétés stimulantes de ce sang, le précipite dans le ventricule gauche, lequel le chasse à son tour dans toutes les parties du corps, ainsi que nous venons de le dire tout-à-l'heure.

On voit que le corps contient deux espèces de sang, dont l'un, rouge, écumeux et excitant, parcourt les artères; l'autre, noir, lourd et stupéfiant, circule dans les veines. Le sang est le principe de la vie et de toute force; sans lui la vie cesserait à l'instant même. C'est de ce fluide que proviennent toutes les autres humeurs qui abreuvent le corps, c'est dans lui que les organes puisent les matériaux nécessaires à leur accroissement et à la réparation des pertes qu'entraîne continuellement l'exercice de la vie. Voy. CIRCULATION.

COHÉSION. CHIMIE, PHYSIQUE. Puissance générale de l'attraction; force par laquelle les par

Scules primitives qui constituent tous les corps sont attachées les unes aux autres pour former les parties sensibles de ces corps, et par laquelle aussi les parties sensibles sont unies et composent le corps entier. C'est en vertu de cette force que deux plaques de marbre ou deux glaces bien dressées et bien polies, qu'on fait glisser l'une sur l'autre, paraissent s'attacher ensemble d'une telle sorte, qu'elles sembleraient ne plus former qu'un même corps. La cohésion est d'autant plus grande que le poli est plus parfait, parce que, dans cette circonstance, il y a un nombre plus considérable de molécules qui se trouvent assez rapprochées pour s'attirer. On a remarqué que les corps polis, mis en contact, opposent une résistance plus grande après qu'ils sont restés quelque temps appliqués l'un sur l'autre. Lorsque, après un certain temps, il devient impossible de détacher les deux corps, on peut les séparer sans aucune difficulté en les présentant au feu. La chaleur a, comme on sait, une grande influence sur la cohésion; elle en diminue les effets.

De la cohésion dépend un autre phénomène, la cristallisation, opération dans laquelle les molécules d'un corps liquide ou gazeux se réunissent de manière à donner naissance à un solide régulier, que l'on appelle cristal. Voy. CRISTALLISATION.

COIN. MÉCANIQUE. Machine simple qui a la forme d'un prisme triangulaire très-allongé.

Le coin est une puissance composée de plans inclinés. Son avantage réside dans la proportion de sa longueur avec son épaisseur, proportion qui établit une juste compensation dans tous les cas. Ainsi, plus le coin est aigu, plus il pénètre facilement, mais moins il sépare; plus il est obtus, plus il sépare, mais moins il pénètre.

COLÈR E. PHILOSOPHIE, MORALE. Agitation violente, cruelle et désordonnée de l'âme et des sens; accès momentané de fureur; aversion subite et violente, enflammée d'un désir aveugle de vengeance. Une suite de contrariétés directes et essentielles, des outrages marqués et le désir de s'en venger, portent les hommes à la colère. Livrés à ses fureurs, la raison les abandonne, leurs discours sont affreux, leurs projets terribles, les mouvements de leurs corps sont des convulsions ou en approchent. C'est une passion qui nous met hors de nous, et qui, cherchant le moyen de repousser le mal qui nous menace, ou qui nous a déjà atteint, nous aveugle et nous inspire tout ce qui peut contenter le désir de notre vengeance. Un philosophe la définit une courte rage.

La colère vient d'une faiblesse d'esprit. Elle se

prévient contre l'innocence et la vertu. Si on s'excuse, elle s'enflamme de nouveau; si on paraît tranquille, elle se dépite davantage, surtout chez les femmes qui redoublent leur colère jusqu'à la rage, quand elles s'aperçoivent qu'on dédaigne de nourrir leur courroux. La colère désire si violemment le mal d'autrui, qu'elle ne songe pas à éviter le sien. Ce qui nous montre enfin ses excès, c'est que sa fin est le commencement du repentir.

Les caractères physiques les plus saillants de la colère sont l'accélération du sang et de la respiration; une coloration très-vive de la face, avec des yeux étincelants, joints à l'expression menaçante de la voix et des gestes ; ou bien pâleur du visage, tremblement involontaire, altération de la voix, etc.

La colère a de très-mauvais effets; elle trouble la raison, elle fait sortir l'âme de son assiette naturelle; elle lui cause des transports, des convulsions et une espèce de fureur; elle la pousse à toute sorte d'excès; elle ruine souvent les familles et les états. C'est un des principaux obstacles à la tranquillité de la vie et à la santé du corps; elle offusque le jugement et aveugle la raison; elle fait perdre quelquefois, dans un moment, les amis qu'on a employé des années entières à acquérir; elle découvre bien souvent les pensées secrètes du cœur, et plus qu'on n'eût voulu.

COLLINES. GÉOGRAPHIE, PHYSIQUE. Hauteur à pente douce. Les collines different principalement des montagnes par leur moindre élévation. Leurs chaînes ou groupes sont en outre moins bien caractérisés, et leur direction est plus difficile à établir. Ce sont les dernières ondulations par lesquelles un pays montueux se perd dans les plaines.

COLONIES. ÉCONOMIE POLITIQUE. Les colonies sont des établissements de culture et de commerce dans des parties plus ou moins éloignées de l'Europe. Ils dépendent absolument de leur métropole, et sont ordinairement soumis à des lois de monopole et de prohibition.

Les premières colonies modernes avaient pour but l'exploitation des mines, l'accaparement d'un commerce très-riche, et la culture des productions précieuses, étrangères à l'Europe et devenues nécessaires à son luxe. Plus tard, quelques-unes d'entre elles deviurent un asile, où les victimes des dissensions religieuses et politiques, de la persécution du fanatisme, de l'oppression du pouvoir, et de la misère, portèrent leur industrie et l'amour de l'indépendance. C'est principalement à l'effervescence des passions et des sottises de l'ancien monde que sont dues la découverte, la plantation, la popula

tion, les richesses et la civilisation du nouveau monde, dont les destinées ont déjà exercé une si grande influence sur celles de l'ancien, et paraissent devoir le fixer dans une carrière sociale, toute différente de celle qu'il avait suivie auparavant.

La nécessité de se débarrasser de l'écume de la société donna naissance au système de déportation, d'abord infructueux, mais auquel on a dû des établissements florissants, lorsqu'on a enfin jeté les yeux sur des climats tempérés et sains, tels que certains états d'Amérique et les rivages de l'Australie, où la civilisation et les richesses semblent avoir été improvisées.

On a donné aussi le nom de colonies à des réunions d'hommes dans des parties jusqu'alors négligées de leur propre pays, où le gouvernement leur a procuré des ressources contre la misère, comme dans les Pays-Bas et le Holstein. Dans d'autres contrées on a donné ce nom au territoire assigné à une population toute militaire, comme dans certains gouvernements de l'empire russe, et dans la longue lisière qui, sous la dénomination de confins militaires, longe la frontière de l'Autriche du côté de la Turquie. Enfin certains états, en invitant des étrangers à s'établir sur des parties incultes de leur territoire, ont donné naissance à un autre genre de colonies, comme les colonies allemandes de la Sierra Morena, en Espagne; du gouvernement de Saratow, dans l'empire russe; des Suisses, dans la province de Rio de Janeiro au Brésil, etc, etc.

Dans tous les temps et dans tous les pays, les colonies, soit qu'elles aient été imposées par la uécessité d'une population surabondante, soit qu'elles aient été conseillées par la philanthropie, imaginées par les artifices d'un conquérant, ou suscitées par les passions les plus aveugles, les plus violentes et les plus sordides, ont toujours été utiles et profitables, et ont surpassé toutes les espérances qu'on en avait conçues. Ce qui mérite surtout l'attention particulière de tous les amis de l'humanité, c'est que les colonies ont toujours été le plus puissant mobile de la civilisation générale.

[blocks in formation]

plusieurs corps s'unissent pour en former un nouveau, qui a des propriétés différentes.

COMBUSTION. CHIMIE. Dégagement simultané de chaleur plus ou moins énergique.

L'air est composé d'un mélange de deux gaz, l'azote et l'oxigène; le dernier, qui en forme le 0,21, a une tendance plus ou moins grande à se combiner avec tous les corps qui n'en sont pas saturés, et cette combinaison porte le nom de combustion. La combustion, comme celle du 'fer exposé à l'air, a quelquefois lieu sans dégagement de chaleur; quelquefois, comme celle du phosphore, elle a lieu à la température ordinaire, avec émission de lumière sans chaleur; mais le plus souvent la combustion est accompagnée d'un développement considérable de chaleur et de lumière; telle est celle du bois, de la houille dans nos foyers, de l'hydrogène carboné dans les appareils destinés à l'éclairage. D'après ce qui précède, le résultat de la combustion doit être plus pesant que le corps combustible de toute la quantité d'oxigène absorbé. Cependant le mot de combustion entraîne avec lui, du moins dans l'acception vulgaire, l'idée de destruction du corps combustible; car la plupart des combustibles que nous employons pour l'éclairage et le chauffage disparaissent entièrement ou ne laissent que de faibles résidus. Mais cette anomalie apparente est facile à expliquer les produits de la combustion peuvent être solides ou gazeux; dans le premier cas, le résidu de la combustion en est tout le produit, et on reconnaît qu'en effet il y a augmentation de poids; c'est ce qu'on peut facilement vérifier en faisant brûler du plomb dans un vase exposé au feu. Mais si les produits de la combustion sont gazenx, ils se dégageront à mesure qu'ils se produiront, et le résidu de la combustion ne sera formé que des substances solides incombustibles, qui existaient dans la matière qui a été brûlée; c'est ainsi qu'en brûlant du charbon, il ne reste qu'une matière grise connue sous le nom de cendres, formée de substances incombustibles que cette matière renfermait, parce que le produit de la combustion du charbon est une matière gazeuse. C'est à l'illustre Lavoisier que nous devons la connaissance de la combinaison qui s'effectue dans la combustion.

Lorsqu'un corps soumis à la combustion devient rouge de feu, sans cependant s'enflammer, on dit qu'il est en ignition. Si ce corps répand en brûlant une vive lumière sous forme de flamme, on appelle le phénomène inflammation; si l'inflammation a lieu brusquement et avec bruit, on dit qu'il y a détonation.

La flamme ne peut traverser une toile métallique fine, dont chaque ouverture fait l'office d'un tube très-court, absorbe de la chaleur, abaisse la température, et conséquemment s'oppose à l'ignition du combustible placé de l'autre côté de la toile. Ce principe, que l'expérience confirme, a été mis en pratique pour s'opposer à la détonation des gaz inflammables qui remplissent quelquefois les mines de charbon de terre. Voyez LAMPE de sureté.

Plusieurs chimistes out cherché à déterminer la chaleur produite dans la combustion de diverses substances. Suivant MM. Clément et Desormes,

voici quelles sont les quantités de glace fondue par la chaleur provenant de la combustion de plusieurs corps.

1 livre d'hydrogène foud......

295,00 94,00

-

de charbon de bois, de 80 à.. coke pur..

94,00

[blocks in formation]
[blocks in formation]

On voit par là qu'à poids égal la houille, le coke, le charbon de bois, sont des combustibles bien préférables à la tourbe et à tous les bois. Voyez CALORIQUE, CHALEUR.

Chez tous les animaux pourvus de poumons, ou d'appareil remplissant les mêmes fonctions, il se forme dans ces organes une combustion continuelle, aux dépens d'une partie du carbone et probablement de l'hydrogène du sang; l'air exhalé renferme tout l'azote aspiré, une partie de l'oxigène qui a échappé à la combustion de l'acide carbonique, et une nouvelle quantité d'azote émise par l'individu, plus grande chez les frugivores que chez les carnivores. La chaleur dégagée par cette combustion représente les 0,7 ou les 0,9 de la chaleur totale émise par l'animal; le surplus de la chaleur animale doit être attribué au frottement et à l'assimilation. Voyez CHALEUR ANIMALE.

COMÉDIE. PHILOSOPHIE, BELLES-LETTRES. Pièce dramatique qui peint les actions de la vie commune des personnes de condition privée; elle a pour but de corriger les mœurs, en faisant sentir vivement le ridicule des vices, des défauts, des travers.

La malice naturelle aux hommes est le principe de la comédie. Nous voyons les défauts de nos semblables avec une complaisance mêlée de mépris, lorsque ces défauts ne sont ni assez affligeants pour exciter la compassion, ni assez révoltants donner de la haine, ni assez dangereux pour pour inspirer de l'effroi. Ces images nous font rire, si elles sont peintes avec finesse; elles nous font rire, si les traits de cette maligne joie, aussi frappants qu'inattendus, sont aiguisés par la surprise. De cette disposition à saisir le ridicule, la comédie tire sa force et ses moyens. Il eût été sans doute plus avantageux de changer en nous cette complaisance vicieuse en une pitié philanthropique; mais on a trouvé plus facile et plus sûr de faire servir la malice humaine à corriger les autres vices de l'humanité, à peu près comme on emploie la poudre du diamant à le polir lui-même.

Une comédie est une pièce dramatique, soit en prose, soit en vers, qui met en action une vertu, ou un vice, ou un ridicule, c'est-à-dire, qui fait paraître sur la scène l'homme vertueux, l'homme

vicieux, ou l'homme ridicule, tel qu'il est au fond du cœur, et tel qu'il se montre dans la société. L'art de la comédie est très-difficile; il doit être fondé sur une profonde connaissance du cœur humain et des divers caractères d'une nation. Il faut que l'art de l'auteur disparaisse, pour ne laisser apercevoir que le naturel des personnages, et que chacun de ceux-ci concoure à faire ressortir le caractère du personnage essentiel. Il faut que chaque scène exige celle qui suit, ou soit naturellement amenée par celle qui précède, et que toutes ensemble préparent un dénoûment moral et intéressant, et dont l'impression puisse rester gravée dans l'esprit et le cœur. Il faut enfin que l'élocution de chaque acteur soit dans le style qui lui est propre, mais toujours décent.

COMÈTES. ASTRONOMIE. Corps célestes de la nature des planètes, qui se meuvent dans toutes les directions possibles des cieux, et dans une orbite excessivement allongée; de là la cause de leur disparition pendant un espace de temps plus ou moins considérable, suivant la distance à laquelle ces corps se trouvent lorsqu'ils parcourent l'apogée de leur orbite.

Les comètes sont de véritables astres, et non de simples météores engendrés dans notre atmosphère, ainsi que beaucoup d'anciens philosophes le croyaient. Il a suffi, pour s'en convaincre, soit de comparer entre elles des observations simultanées, faites dans des lieux de la terre très-éloignés les uns des autres, soit de rechercher si les comètes participent, à la manière du soleil, des planètes et des étoiles, à la révolution diurne et générale du ciel. Depuis Tycho, à qui l'on doit cette première découverte, il a été reconnu que les comètes circulent autour du soleil, suivant des lois régulières; qu'elles se meuvent comme les planètes, mais que leurs orbites sont des ellipses très-allongées, dont le soleil occupe toujours un des foyers.

Les comètes ne se voient guère de la terre que pendant qu'elles sont voisines de leur périhélie. Souvent une comète approche assez près du soleil pour être cachée sous ses rayons; et d'autrefois elle s'éloigne à de telles distances de cet astre, qu'elle reste des siècles sans revenir. Aucune comète n'étant visible pendant toute sa révolution, la détermination de leurs orbites est une opération des plus difficiles; et, jusqu'à présent, on n'a pas, à cet égard, une entière certitude; leur volume n'a pu être non plus exactement déterminé. Il paraît que leur densité est peu considérable; car, eu égard à leur masse, elles influeraient nécessairement sur le

mouvement des planètes près desquelles elles passent; tandis que cet effet n'a jamais eu lieu, quelle que fût leur proximité, et qu'elles seules sont affectées par les masses et les mouvements des autres corps; Herschell prétend même en avoir observė qui n'avaient point de noyau apparent. Cependant les comètes ont souvent des noyaux assez semb!a-. bles aux planètes, par la forme et par l'éclat. Généralement, ils sont très-petits; mais le contraire s'observe aussi quelquefois. Voici un tableau des diamètres de plusieurs noyaux de comètes :

[blocks in formation]

Quelques astronomes prétendent que les noyaux cométaires, que ceux-là même qui, par la vivacité de leur lumière, ressemblent le plus aux planètes, jouissent d'une complète diaphanéité; que les comètes, en un mot, sont toujours de simples amas de vapeurs. Mais ils se fondent sur des observations spécieuses, qui n'autorisent pas la conséquence qu'on en a déduite. Suivant M. Arago, il existe des comètes sans noyaux ; des comètes dont le noyau est peut-être diaphane, et des comètes, plus brillantes que les planètes, ayant un noyau probablement solide et opaque.

Quand il existe un noyau au centre d'une comète, les parties de la nébulosité voisines de ce noyau, sont ordinairement peu lumineuses; elles semblent être extrêmement rares; elles paraissent très-diaphanes. A quelque distance du centre, leur propriété éclairante éprouve un accroissement subit, en sorte qu'à partir de là, on voit un anneau lumineux, plus ou moins large, qui reste ainsi, comme suspendu, autour de l'astre. Quelquefois on a aperçu deux et même jusqu'à trois de ces anneaux concentriques, séparés par des intervalles, dans toute l'étendue desquels la lumière était à peine sensible. Quand la comète a une queue, l'anneau ne paraît formé que du côté du soleil; il ne se con.pose jamais de plus d'un demi-cercle.

On distingue ordinairement les comètes en deux classes: celles qui sont chevelues, et celles qui sont suivies de longues queues; mais, en général, cette division se rapporte plutôt aux différentes circonstances du météore, qu'aux phénomènes que pourrait produire la vue de plusieurs d'entre eux. Ainsi, lorsque la comète se trouve à l'est du soleil et s'éloigne de cet astre, elle doit être chevelue, parce que la lumière semble la précéder; quand elle se

« السابقةمتابعة »