صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

les êtres vivants d'exécuter des mouvements. Cette propriété de la vie se subdivise en organique et en morale. La première préside aux mouvements intérieurs des organes, qui s'exercent entièrement hors la connaissance et l'influence de l'intellect. La seconde est, comme la sensibilité morale, celle dont l'âme peut acquérir la conscience. Il existe donc deux genres de contractilités, la contractilité cérébrale ou animale, et la contractilité organique, qui se subdivise en contractilité organique sensible et en contractilité fibullaire ou insensible.

CONTRADICTION. PHILOSOPHIE, MORALE. AC

tion de contredire, de s'opposer aux sentiments, aux discours de quelqu'un, de les combattre. La contradiction est une espèce de démenti qu'on donne à celui qui parle. Contredire quelqu'un, c'est lui faire voir qu'il ment, ou du moins qu'il se trompe. Ce vice, car c'en est un, lorsqu'on en a l'habitude, prend sa source dans l'amour-propre et la vanité. C'est ordinairement le vice des esprits inconséquents et des hommes sans principes.

On contredit ceux qui veulent briller dans la conversation, parce que par orgueil on ne peut souffrir l'orgueil de ceux qui se croient plus éclairés que les autres. On contredit plus volontiers dans une compagnie nombreuse où l'on a plusieurs témoins de ce qu'on dit, que lorsqu'on est tête à tête avec une personne avec laquelle on ne peut entrer en contestation sans désavantage, parce qu'elle serait juge et partie en même temps.

La contradiction naît quelquefois de l'ignorance; car il arrive souvent qu'on ne contredit que parce qu'on n'a pas grand'chose à dire; quand on ne peut faire parade de son esprit, on tâche du moins de s'opposer à la gloire de ceux qui cherchent à en faire paraître.

La contradiction dénote un défaut d'usage et de politesse. Celui qui contredit un autre dans quelque point montre la prétention d'avoir plus de lumière que lui, et ainsi il lui présente en même temps deux idées désagréables: l'une, qu'il a manqué de lumière; l'autre, que lui qui le reprend, le surpasse en intelligence. La première humilie, la seconde irrite et excite la jalousie.

CONTRAVENTION. POLITIQUE. Action ou omission contraire aux dispositions d'une loi, d'une ordonnance, d'un réglement, d'un traité, d'un engagement que l'on est obligé d'observer.

L'infraction que les lois punissent des peines de police est une contravention. (Code pénal, art. 1o.)

CONTRE-POIDS. MÉCANIQUE. On nomme ainsi un poids qui sert d'auxiliaire à la force motrice.

Les contre-poids servent à équilibrer les parties mobiles, pour rendre leurs mouvements plus faciles. Par exemple, dans les puits très-profonds des mines, on est obligé de contre-balancer les câbles et les chaines auxquels sont suspendues les tonnes remplies de matières à extraire; communément on se sert à cet effet d'une petite chaîne qui s'enroule sur l'arbre tournant de la machine, et tient, par son autre extrémité, à une chaîne très-pesante. Quand les deux câbles sont en équilibre, la grosse chaîne est amoncelée au fond du puits; mais à mesure que la différence des poids augmente, la petite chaîne s'enveloppe sur l'arbre tournant, élève la grosse chaine à laquelle elle sert de contre-poids, et celle-ci se trouve suspendue dans toute sa longueur, quand l'une des tonnes est arrivée au sommet du puits.

CONTRIBUTIONS. ÉCONOMIE, POLITIQUE. On entend par contributions tout ce que les citoyens paient au pouvoir social pour subvenir aux besoius de l'État.

L'objet de la réunion des hommes en société est d'assurer à chacun d'eux la paisible et entière jouissance de ses droits naturels; toutes les institutions sociales tendent à ce but. Chacune d'elles entraîne des frais indispensables dont chacun doit fournir sa portion, parce qu'il participe aux avantages qu'elle procure: l'armée protége sa vie et ses biens contre les attaques des ennemis du dehors; les tribunaux, organes de l'équité, le maintiennent dans la possession de ce qui lui appartient en le mettant à l'abri de l'injustice des méchants, etc. Ces avantages, fruits de son association, sont le prix du sacrifice qu'il fait annuellement d'une portion de son revenu.

Le mot contribution suppose le consentement de celui qui la paie, puisque contribuer signifie donner: c'est un mot de l'idiome de la liberté, il convient à un peuple qui ne paie que ce qu'il a accordé. Impôt appartient au langage despotique: c'est la charge qui m'est imposée, sans consulter mes forces, et que je porte presque toujours malgré moi. Un peuple libre n'acquitte que des contributions; un peuple esclave paie des impôts.

Les contributious sont directes ou indirectes, selon qu'elles affectent une partie du revenu des contribuables, ou qu'elles sont prélevées sur leurs consommations: la contribution foncière est directe; la perception des droits sur les boissons, sur le sel, le monopole du tabac, etc., etc., etc., sont des contributions indirectes.

Les contributions sont funestes à la richesse d'un pays quand elles ne sont pas employées à l'augmentation de la propriété, quand elles ne sont pas ap

propriées aux ressources des contribuables, quand elles sont assises sans discernement, inégalement réparties, perçues intempestivement, et surtout quand elles pèsent plus particulièrement sur la population laborieuse.

Les contributions étant cette portion des produits d'une nation, qui passe des mains des particuliers aux mains du gouvernement, pour subvenir aux consommations publiques, il est évident que la valeur livrée au fisc par les contribuables est irrévocablement perdue pour eux. Ils n'en peuvent plus tirer parti, et quoiqu'elle soit consommée au sein d'une société dont ils sont membres, ils n'en reçoivent aucune utilité personnelle. Qu'on l'emploie d'une manière productive ou improductive, le producteur n'en a pas moins éprouvé la perte ; il lui en a coûté la privation d'une jouissance ou celle d'un bénéfice matériel. Ces considérations suffisent pour démontrer que, plus les contributions sont élevées, plus la richesse nationale diminue; car tout ce que la nation paie pour les consommations publiques est soustrait à l'accumulation, et cesse de contribuer à la production. On a beau dire que le gouvernement le rend en le dépensant; ce n'est point une restitution qu'il opère, ni mêine un échange, puis qu'il achète des produits avec l'argent des contribuables. Un marchand ne s'arrangerait pas d'un accommodement au moyen duquel on lui prendrait cent francs dans son comptoir, avec lesquels on viendrait après lui acheter une pièce de drap du prix de cent francs, car tout en récupérant son argent, il perdrait sa marchandise. Que penser alors des gouvernements qui croient rendre service aux nations en dépensant beaucoup, c'est-à-dire en multipliant les contributions? Que dire de tous ces fimanciers qui ne s'inquiètent jamais du sort des contribuables, quand le trésor est rempli? Faut-il donc répéter sans cesse que le seul moyen de créer des va. leurs, c'est de travailler pour produire, et que le fisc ne produisant rien, se borne à prendre une portion de nos richesses. Voyez Produits, TraRICHESSE.

VAIL,

CONVERSATION. Discours mutuel entre deux ou plusieurs personnes sur quelque sujet que ce puisse être.

Chez tous les peuples, la conversation est un besoin né du perfectionnement de l'état social. La conversation, comme talent, n'existe qu'en France; dans les autres pays, elle ne sert qu'à la politesse, à la discussion ou à l'amitié. Les Allemands ne causent pas, ils argumentent. La conversation des Ita

liens est une pantomime mêlée d'exclamations. Chez les Anglais, ce qu'on nomme conversation est un silence syncopé par des monosyllabes, et interrompu de quart d'heure en quart d'heure par le bruit de l'eau qui s'échappe de l'urne à thé. Chez les Français, la conversation est un art, qui a ses règles, ses préceptes, sa méthode, auquel l'imagination et l'âme sout sans doute nécessaires, mais qui a pourtant aussi, quand on le veut, des secrets pour suppléer à l'absence de l'une et de l'autre; c'est une sorte de plaisir national qui l'emporte sur tous les autres, le plus grand attrait et le priucipal lien de la société. En France, toutes les formes et tous les arrangements tendent en général à favoriser la conversation. On ne cherche pas à s'y éclipser mutuellement, à faire avec ostentation l'étalage de ses moyens, et le premier venu n'a pas la prétention de s'en emparer. Les talents qui prêtent leurs charmes à la réunion sociale sont estimés plus que le rang qui peut lui donner de la dignité, plus que la magnificence qui peut l'enrichir de ses ornements.

A l'exception de quelques compliments, de quelques réparties, on peut rapporter tout ce qui se dit dans la conversation à ces deux chefs, conter et raisonner. On raisonne sur les affaires, sur les sciences, sur les moyens de venir à bout de quelque chose. On conte des nouvelles; on fait le récit d'une aventure arrivée à soi-même ou à un autre; on cite un trait d'histoire, etc. Ces deux manières de converser se mêlent ou se succèdent.

L'amour du paradoxe, le ton sec et décisif, le besoin continuel d'occuper de soi, l'ironie ou la moquerie continuelle, l'équivoque, et le calembourg, sont les fléaux de la conversation ; le ton solennel employé pour prononcer sur des riens, l'égoïsme toujours occupé de ramener à soi la pensée générale, la pétulance et le pédantisme, sont aussi des ennemis de la conversation, mais dont il est plus facile de se délivrer: le ridicule en a bientôt fait justice.

Pour que la conversation soit agréable, il faut parler avec beaucoup de simplicité, ne parler de rien avec chaleur, mais prendre toujours le parti de la justice et de la raison, y rappeler les autres par un air de douceur et de condescendance. Pour intéresser dans la conversation, il faut parler pen, et paraître hasarder ce que l'on dit; la modestie manque rarement de s'insinuer dans l'esprit de ceux qui écoutent, et prévient en faveur de celui qui parle. Il faut ne se formaliser de rien, et ne pas contredire ce qui vous déplaît; rarement dire tout ce que l'on sait, et persuader aux autres qu'ils vous

l'apprennent, ou au moins qu'ils le savent comme vous. Le secret de plaire dans la conversation est de ne pas trop expliquer les choses : les dire à demi, et les laisser un peu deviner, c'est une marque de la bonne opinion qu'on a des autres, et rien ne flatte tant leur amour - propre. En général, il ne faut pas se faire une affaire de fournir la conversation; c'est le metier des parasites : les grands parleurs n'imposent qu'aux petits esprits, et on ne leur confie point des affaires de quelque impor

tance.

COPULATION. PHYSIOLOGIE. Accouplement du måle avec la femelle pour la génération.

COQUETTERIE. PHILOSOPHIE, MORALE. Envie démesurée de plaire; manières ou paroles employées à dessein de plaire, d'attirer, d'engager. C'est dans les femmes une disposition particulière de l'âme, qui leur inspire le dessein de paraître aimables à plusieurs hommes, l'art de les engager et de leur faire espérer un bonheur qu'elles n'ont pas la résolution de leur accorder.

Il y a deux sortes de coquetterie : l'une, que l'on reçoit de la nature, est permise jusqu'à un certain point: mais quand elle se combine avec l'or. gueil et l'égoïsme, elle devient un vice du cœur, elle dessèche et tue la sensibilité. La seconde, factice ou combinée, est celle de l'esprit et de l'amabilité; elle fait ordinairement le charme de la société.

La coquetterie que l'on met à la place de l'amour est le faux semblant de ce que l'on voudrait être, pour masquer ce que l'on est. Dans ce cas là, la coquetterie se présente sous diverses formes, prend toutes les couleurs, et elle a, pour ainsi dire, autant de nuances qu'il y a d'individus qui en sont atteints.

La coquetterie naturelle n'a qu'un but: celui de plaire à l'objet que l'on aime. Cependant, chez les peuples civilisés, ce que l'on entend par coquetterie se prend en mauvaise part, et elle est toujours figurée sur nos théâtres comme un travers du cœur.

Une femme qui cache son égoïsme sous le masque de la coquetterie n'est pas à l'abri des sentiments de l'amour; mais, perpétuellement dominée par l'amour personnel, elle ne sacrifie que des velléités à cette passion. Dans son état d'imperfection elle reçoit tour-à-tour les hommages des hommes qu'elle met à ses pieds. Elle excite sans cesse leurs désirs, et se fait une jouissance des peines qu'ils endurent. En effet, la vraie coquette jouit en souveraine des esclaves dont elle s'entoure, et qu'elle subjugue par les charmes de son physique, ou par les grâces de son esprit ; elle les nourrit perpétuellement d'espérances, et les conduit souvent au tom

beau, avant de se laisser aller aux douces sensations de l'âme et aux tendres affections du cœur, qu'elle ne connut jamais.

Il y a une autre coquetterie plus aimable, qui n'est pas celle de l'égoïsme et de l'indifférence : c'est celle qu'une femme spirituelle, aimable et adroite, porte dans la société pour en faire le charme, ou pour se garantir elle mème des courtisans qui lui font la cour. Assez ordinairement cette femme délicieuse se joue de ses adorateurs; mais elle le fait avec cette grâce qui enchante, avec ce ménagement qui caractérise la bonté comme l'excellente éducation, avec cette affection douce qui captive l'attention, qui fixe sur elle tous les regards, et qui lui fait des amis sincères de tous ceux qui ont le bonheur de la connaître. Sa prétention toujours modeste s'arrête juste où il faut; jamais elle ne blesse les convenances, et on ne se retire du lieu qu'elle habite qu'avec le désir d'y rester et dans l'espoir d'y reve nir avec empressement. Enfin ce genre de coquetterie n'est qu'un badinage d'esprit, auquel le cœur ne prend aucune part. Dans cette position mixte, le sentiment vif de l'amour qui anime toute la nature, qui subjugue tous les êtres, les bergers et les rois, est là dans toute sa pureté. En un mot, ce genre de coquetterie n'est qu'un voile doré, qui sera toujours levé pour la personne aimée.

La coquetterie en amour est le plus grand des défauts, parce que l'on cherche le sentiment dans celle que l'on aime, et que la coquetterie prouve qu'il n'y en a pas. C'est le propre d'une âme indifférente. Sitôt que l'âme se prend vivement à quelque chose, elle se passionne. Le bonheur lui-même, quand il est à son comble, est sérieux. La vivacité d'une impression réunit toutes les forces de l'àme dans un foyer, et on n'a pas assez de toute son énergie pour l'empêcher de s'échapper. Toujours une coquette est une femme qui n'a pas d'amour, à moins qu'on ne veuille appeler de ce nom ce commerce de vanité qui se fait entre ceux qui prennent les hommages pour un sentiment, ou bien ce délire des sens que la coquette peut éprouver comme une autre, mais qui est aussi loin de l'amour véritable que les plaisirs physiques de la table le sont des entretiens dont ils sont l'occasion. Dans l'absence d'une autre femme, la coquette paraît quelque chose de féminin; mais sitôt que l'on voit à côté d'elle une femme douée des vertus de son sexe, la coquette est comme ces hermaphrodites dont les hommes ne veulent point pour compagnons, et dont les femmes refuseraient d'être les amantes. Elle n'a pas le cœur de la femme, et elle n'a pas cette force de l'homme qui fait braver

l'opinion. Ce n'est point cependant un sexe qui ait les qualités des deux comme les hermaphrodites; c'est un sexe qui n'a les qualités d'aucun.

COQUILLES. HISTOIRE NATURELLE. On entend par ce mot un corps testacé calcaire, le plus souvent extérieur, quelquefois intérieur, c'est-à-dire développé dans l'épaisseur d'un animal mollusque, mais, dans tous les cas, destiné à protéger l'animal ou quelques-unes de ses parties contre les chocs extérieurs.

On appelle coquilles univalves, celles qui ne sont que d'une seule pièce; bivalves, celles qui sont composées de deux pièces; subbivalves ou operculées, celles qui sont pourvues d'un opercule, sorte de couvercle qui sert à l'animal à en boucher l'ouverture à volonté; multivalves, celles qui sont com'posées d'un plus grand nombre de pièces; turbinées, les coquilles univalves qui ont une figure conique ressemblant à peu près à celle d'une poire, et dont la cavité est contournée en spirale.

CORDIERITE. Voyez PIERRES PRÉCIeuses.

CORINDON. Voyez PIERRES Précieuses.

COROLLE. BOTANIQUE. Enveloppe intérieure des fleurs à doubles périanthes, qui entoure immédiatement les organes sexuels, dont le tissu est mou et délicat, quoiqu'elle fasse suite à la partie ligneuse de la tige. Voyez FLEUR, Végétaux.

CORPS. PHYSIQUE, CHIMIE. On appelle corps, matière, tout ce qui obéit à l'attraction universelle, tout ce qui peut affecter un ou plusieurs de nos sens. Cette dernière définition a l'avantage d'être expérimentale, le tact, la vue, l'ouie, le goût, l'odorat, étant appelés à reconnaître l'existence des corps.

On désigne sous le nom de propriétés générales des corps, celles qui leur sont communes, quel que soit leur état; elles sont au nombre de neuf, savoir: l'étendue, l'impénétrabilité, la porosité, la divisibilité, la compressibilité, l'élasticité, la mobilité, l'inertie et la pesanteur. Voyez ces mots.

Les corps sont en si grand nombre, que leur étude, pour être rendue plus claire, plus exacte et plus facile, a dû subir des classifications diverses. Les premiers auteurs qui se sont occupés de leur classement avaient divisé toutes les productions naturelles en trois règnes: 1° le règne animal; 2° le règne végétal; 3° le règne minéral. Mais, comme plusieurs propriétés sont communes à plus d'un règne, et que la ligne de démarcation qui les sépare n'est pas toujours bien exacte ni bien établie, on a eu recours de nos jours à une division qui pa

rait beaucoup plus méthodique, puisqu'elle repose sur un caractère invariable. On distingue donc tous les corps en deux grandes classes: la première comprend les corps organiques; la seconde, les corps inorganiques.

Les corps organiques sont doués d'actions propres; ils éprouvent, par conséquent, une série non interrompue de changements ou de modifications dans leur nature, même sans le concours d'influences étrangères. Loin de persister dans un état constant, ils naissent, vivent et meurent. Aussi, peut-on distinguer les corps inorganiques des corps organisés, en disant que les premiers existent, et que les seconds vivent. Les corps organiques se subdivisent en animaux et en végétaux : l'étude des premiers constitue la zoologie; la science consacrée à l'étude des seconds porte le nom de botanique.

Les corps inorganiques, ou corps bruts, diffèrent des corps organisés en ce qu'ils sont privés de la vie, qu'ils n'offrent ni sensibilité ni excitabilité, et qu'ils sont incapables d'actions par eux-mêmes ; en conséquence, ils persistent dans leur état tant qu'une cause extérieure n'agit pas sur eux. Lorsqu'ils s'accroissent, c'est toujours par dépôts successifs, ou par des agrégations régulières ou irrégulières de molécules, qui s'appliquent à leur surface extérieure. La connaissance de ces corps constitue deux sciences distinctes, la géologie et la minéralogie.

Les corps sont pondérables ou impondérables, simples ou composés. Les corps pondérables se présentent sous trois états différents : tantôt ils ont une forme extérieure fixe qu'on ne peut leur faire abandonner qu'en employant un effort plus ou moins considérable; tantôt leurs différentes parties cèdent facilement à la plus petite pression, et prennent la forme des vases qui les renferment; d'autres fois enfin, semblables à l'air, les parties qui les constituent paraissent totalement dépourvues d'adhérence: sous ces formes, les corps prennent le nom de corps solides, corps liquides, corps gazeux.

Tous les corps sont formés de parties extrêmement tenues, auxquelles on a donné le nom de molécules, particules ou atomes, qui obéissent à deux lois principales: 1° l'attraction chimique, qui les sollicite à se rapprocher par un contact immédiat ; 2o la force répulsive du calorique, qui les tient écartés, et empêche ce contact d'être parfait. Nous avons dit que les corps étaient tantôt à l'état solide, tantôt à l'état liquide, tantôt à l'état gazeux ou de fluide aériforme : cette manière d'être des corps dépend du rapport qui existe en eux, entre la force de cohésion et la force répulsive du calori

que, qui tend à les éloigner. Lorsque la première l'emporte sur la seconde, les corps sont solides; lorsqu'au contraire la seconde l'emporte sur la première, les corps sont liquides ou gazeux; liquides, si la cohésion est faible; gazeux, si elle est nulle.

Les corps solides ont pour caractère d'avoir une forme déterminée, qu'ils ne peuvent quitter qu'en cédant à l'action de forces étrangères; ils sont principalement caractérisés par cette circonstance, que les molécules de matière qui les composent sont fixées les unes aux autres et dans la place qu'elles occupent, de manière qu'il faut une force appréciable, et ordinairement assez considérable, pour les déranger de cette situation relative. C'est ainsi que les molécules d'un cube d'or ne peuvent être déplacées de manière à former des feuilles minces de ce métal, qu'eu employant les percussions répétées du marteau.

La plupart des corps naturels existent à l'état solide, aux températures ordinaires des différentes parties du globe; mais ces corps solides sont plus ou moins susceptibles de prendre la forme liquide par une accumulation suffisante de calorique : on nomme ce changement d'état fusion. Chaque corps exige une température différente et déterminée pour passer à l'état liquide: on nomme cette température terme de fusion: On a nommé infusibles ou apyres les corps qu'on n'avait pas réussi à fondre; mais depuis la découverte du chalumeau à gaz oxigène et hydrogène, on ne connaît presque plus de ces sortes de corps, et les plus réfractaires ont été fondus par ce moyen.

Les corps liquides proprement dits sont des corps dans lesquels les molécules sont douées d'une grande mobilité et peuvent prendre toutes les positions possibles les unes à l'égard des autres; dont les masses peuvent se mouler dans les vases qui les contiennent, par la seule force qui résulte de leur poids. Ils sont surtout caractérisés par la facilité avec laquelle leurs molécules glissent et roulent les unes sur les autres au moindre effort; ce qui leur permet de couler, de s'échapper en filets par de petites ouvertures, de pénétrer dans les porosités, etc.

Les liquides affectent, dans l'état ordinaire, une foule de formes très-variées, qui dépendent des influences extérieures; mais lorsqu'une masse liquide quelconque est abandonnée à elle-même, et parfaitement libre d'influences étrangères, elle prend constamment la forme sphérique.

Les corps liquides peuvent presque tous prendre l'état solide, lorsqu'on abaisse suffisamment leur température. Ce phénomène prend différents noms: on l'appelle congélation lorsque les corps sont li

quides aux températures ordinaires, comme l'eau. Beaucoup de corps solides paraissent susceptibles de se réduire en vapeurs, mais il en est peu qui ne passent d'abord à l'état liquide. Les corps qui sont liquides aux températures ordinaires sont assez nombreux; tous sont susceptibles de se convertir en vapeurs, et ce phénomène a beaucoup d'analogie avec la fusion des solides; seulement, comme il doit en résulter un fluide aériforme, dont l'état est influencé par la pression atmosphérique, celle-ci entre pour beaucoup dans les circonstances du phénomène. Chaque liquide est susceptible de se réduire en vapeurs sous la pression de l'air, à des températures différentes, mais constantes pour chacun d'eux ; ces températures varient au contraire lorsque la pression vient à varier. Aussi la réduction des liquides en vapeurs est soumise à trois influences: 1o la cohésion du corps; 2o la force répulsive du calorique ; 3° la pression extérieure.

Les fluides élastiques ou les corps gazeux sont des corps dans lesquels les molécules placées à une distance plus grande que le rayon d'affinité sensible, sont environnées d'atmosphères calorifiques dont la force répulsive est plus grande que leur attraction. Ils sont principalement caractérisés par une répulsion constante de leurs molécules, qui produit en eux ce que l'on nomme leur tension, ou leur élasticité : loin qu'il soit nécessaire d'employer une force quelconque pour séparer leurs molécules, il faut au contraire en employer une pour les empêcher de s'écarter. Si un gaz était abandonné à luimême dans l'espace, il en occuperait bientôt toute l'étendue; et quand ce gaz est contenu dans une capacité, il en presse les parois de dedans en dehors avec toute l'énergie de cette puissance répulsive. Il résulte de cette propriété distinctive, que les de formes propres, et qu'ils prenn'ont pas nent toujours celles des capacités qui les contiennent; il en résulte aussi qu'ils n'ont point de densité fixe, puisqu'elle dépend de l'énergie avec laquelle on combat leur expansion, ou de la pression qu'ils supportent.

gaz

L'état gazeux présente deux modifications importantes : tantôt cet état semble inhérent au corps qui ne peut jamais devenir liquide ou solide, comme on le voit pour l'oxigène ou l'hydrogène; c'est ce qu'on nomme fluide élastique permanent, ou gaz proprement dit; tantôt cet état ne persiste que dans certaines circonstances favorables, comme le degré de chaleur par exemple, et le corps redevient aisément à l'état liquide, comme il arrive pour l'eau et l'alcool; et c'est ce qu'on nomme vapeurs. Enfin il y a des gaz intermédiaires qui con

« السابقةمتابعة »