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pes exécutent sur un théâtre diverses figures tendant à séduire les spectateurs par leur ensemble gracieux. Le goût de la danse semble inné chez l'homme. Partout où l'on trouve des hommes réunis pour une fête, on trouve des hommes dansants. Les sauvages célebrent leurs victoires par des danses; ils dansent autour des prisonniers qu'ils vont dévorer; ils dausent même pour le plaisir de danser. La danse est le plus vif des divertissements honuètes, et l'un des plus utiles des exercices gymnastiques. Tout en donnant du plaisir, elle fortifie la santé; elle entretient dans les membres la force et la souplesse; elle répand sur tous les mouvements du corps un certain agrément qui ne se perd jamais; elle prête de la grâce au repos comme au mouvement; elle donne un air libre et dégagé, qui paraît dans la démarche; elle inspire surtout aux jeunes gens une heureuse confiance qui leur sied fort bien. Le Français est, dit-on, le peuple le plus dansant, et l'Opéra de Paris possède, sans contredit, les premiers danscurs de l'Europe. Quant aux danses de caractères, les Français ne peuvent offrir à leurs rivaux rien qui approche de la grâce de l'allemande, de l'expression de la mazourka, de la folie du fandango; rien surtout qui puisse égaler la mollesse de la walse... « Nous savons tous, dit un auteur moderne, ce que c'est qu'une walse: heureux celui pour qui ce n'est point un souvenir! Quand d'un hras ou entoure une taille fine et souple qui, soumise à la cadence, obéit et s'approche chaque fois. qu'on l'invite par une douce étreinte; qu'on tient de l'autre main une main complaisaute, qui ne quitte point la vôtre, ou que l'on n'abandonne que pour se rapprocher et s'enlacer davantage; quaud, si près l'un de l'autre qu'on se dispute le même air, et qu'on le reçoit tour à tour des lèvres qui l'ant respiré, les deux regards, qui n'en font qu'un, se confondent, s'unissent, se touchent, portent et rapportent tour à tour la même pensée d'amour, et le même trouble qui les trahit ; quand on est jeune, qu'on est aimant, aimable, qu'on est beau et qu'on walse. . . . . il est facile de prévoir ce qui peut arriver, surtout lorsque le bras d'un jeune homme, aussi vigoureux que souple et léger, presse vivement la taille svelte de sa danseuse; que, malgré sa résistance, à chaque tour il effleure son visage; lorsque, lancés tous les deux dans ce tournoiement rapide, leurs regards, leur haleine et leur palpitation s'unisssent comme leurs bras et leurs pieds; alors le feu rapide qu'allument et sans cesse attisent ce balancement enivrant, ces étreintes continuelles, passant d'un cœur à l'autre, comme l'éclair électrique, les trouble au premier tour, les

....

enivre au second, les livre..... Mères, qui laissez walser vos filles; maris, qui possédez des femmes jeunes, vives, jolies, impressionnables, et les laissez walser, avez-vous donc perdu la mémoire ? »

Si l'on ne se livrait à la danse que dans des circonstances convenables, nul doute qu'elle ne produisit de bons effets; il faudrait qu'on s'y livråt dans le jour, en plein air, avant le repas du soir. Nos bals, qui ont lieu la nuit, moment du repos, dans des appartements fermés, où circule peu d'air, où se dégage une multitude d'exhalaisons méphytiques, etc., sont loin l'ètre salutaires. Voy. GYм

NASTIQUE.

DASIMÈTRE. PHYSIQUE. Instrument propre à mesurer la densité de chaque couche de l'atmosphère.

DÉBAUCHE. PHILOSOPHIE, MORALE. Désordre dans les mœurs; habitudes licencieuses; action de se livrer avec excès aux plaisirs de l'amour ou de la table; usage déréglé de l'esprit ou de l'imagination.

La débauche est l'excès et l'abus des plaisirs; c'est autant un vice de l'esprit que du tempérament. Le dégoût, le repentir, les inquiétudes de l'esprit, les maladies du corps, en sont le fruit.

DÉBOUCHÉS. Voy. VENTE *.

DÉCANTATION. CHIMIE. Opération qui consiste à séparer doucement, soit par inclinaison, soit à l'aide d'un syphon ou d'un robinet, une liqueur qui surnage un autre liquide plus dense, ou un

Nos souscripteurs ont pu remarquer, dans les trois premières livraisons de l'Encyclopédie, l'absence de quelques termes d'Économie Politique; un accident qui cause nos regrets, mais contre lequel nous sommes désormais à l'abri, a jusqu'ici retardé le travail de celui de nos collaborateurs qui est spécialement chargé de cette importante partie.

La liste suivante indique les mots omis, et les articles auxquels on devra se reporter pour en avoir l'explication.

ACCAPAREUR, voyez GRAINS. ACHAT, voyez VENTE. AGRAIRE (LOI), voy. Lor. AISANCE, voy. FORTUNE. AMORTISSEMENT, voy. RENTES. ARGENT, voy. Numé RAIRE. ARMÉES PERMANENTES, voy. MILITAIRE (ÉTAT). ASSOCIATION, voy. Sociétés. AUMONE, voy, PAUPERISME. BAIL, Voy. FERMAGE. BALANCE DU COMMERCE, voy. ImPORTATIONS. BANQUE, voy. EFFETS DE COMMERCE. BANQUEROUTE, vov. FAILLITE. BILLETS, voy. EFFETS DE COMMERCE. BOURSE, voy. EFFETS PUBLICS. BREVET D'INVENTION, voy, INVENTION. CANAUX, voy. TRANSPORTS. CHEMINS, voy. ROUTES. COMPTABILITÉ, voy. F1NANCES, LIVRES (TENUE DE). CONCURRENCE, voy. RIVALITÉ. CONQUÈTES, voy. GUERRE. CONTREBANDE, voy, FRAUDE. CORPORATIONS, voy. PRIVILEGES. CULTIVATEUR, Voy. LABOUREUR. CUMUL, voy. PLACES. DÉBOUCHÉS, Voy. VANTES, DÉFICIT, voy. FINANCES. DÉPENSES, voy. RECETTES.

dépôt solide et pulvérulent: on peut décanter aussi les liquides à l'aide d'un chalumeau. Le résultat de cette opération est analogue à celui de la filtration; on en fait usage lorsque la liqueur est de nature à attaquer les filtres, ou lorsqu'on ne craint pas d'employer beaucoup de liquide pour un lavage.

DÉCENCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Règle des actions selon les mœurs, les usages, les égards que l'on doit au public; conformité des actions extérieures avec les lois, les coutumes, l'esprit, le point d'honneur, et les préjugés de la société dont on est membre; d'où l'on voit que la décence varie d'un siècle à un autre chez le même peuple, et d'un lieu de la terre à un autre lieu chez différents peuples, et qu'elle est, par conséquent, différente de la vertu et de l'honnêteté, dont les idées doivent être éternelles, invariables et universelles.

DÉCLAMATION. BELLES-LETTRES. Art de prononcer un discours par le concours de la voix, du geste et du jeu de la physionomie. Il y a autant de déclamations que de passions différentes. Dans la colère, la déclamation est vive, animée, éclatante; elle est lente, faible et suppliante dans l'abattement: elle est relative aussi aux caractères et à la situation. Enfin, elle dépend des lieux : le barreau, le théâtre, la chaire, ont leur déclamation propre. Toutes nos conversations mêmes sont autant de décla mations différentes; et la musique n'est autre chose qu'une déclamation bien marquée.

La déclamation doit être abandonnée aux seuls mouvements des passions; mais elle doit toujours étre réglée par la décence. Cet art ne dépend pas seulement de l'organe de la voix, et des inflexions propres à exprimer les affections de l'âme, il faut encore que ces affectious se peignent dans les yeux, sur le visage, et par les mouvements du corps. Il est aussi des instants de silence plus énergiques que les discours les mieux préparés. Le silence est plein d'éloquence quand tout l'ensemble des traits annonce le sentiment dont on est occupé.

On entend aussi par déclamation la fausse éloquence, l'emploi affecté des termes pompeux et déplacés. Chez les Grecs, la déclamation, prise en ce sens, était l'art des sophistes et des rhéteurs, que Socrate avait décrédité. La déclamation des rhéteurs se prend toujours en mauvaise part; et quand on dit d'un ouvrage qu'il sent la déclamation, cela veut dire ordinairement qu'il est vide de sens.

DÉCLINAISON. ASTRONOMIE. Distance d'un astre à l'équateur, soit vers le nord, soit vers le sud. Si l'on observe une étoile passant dans le méridien à 15° de hauteur, et que l'on connaisse

celle de l'équateur de 41°, on conclura que l'étoile à 10° de déclinaison.

DÉCLINAISON DE L'AIGUILLE AIMANTÉE. Quantité dont une aiguille aimantée dévie du pôle. Voy. AIMANT, BOUSSOLE, MAGNÉTISME.

DÉCOMPOSITION. CHIMIE. Phénomène dans lequel des corps qui étaient combinés sont séparés les uns des autres; destruction d'un corps composé par la séparation des diverses substances ou des divers principes qui les constituent. Elle diffère de l'analyse en ce que celle-ci tend à isoler ces substances, ces principes, au lieu de se borner seulement à en détruire l'association.

Il y a un grand nombre de décompositions; elles different par les moyens et par les résultats. Il y a des décompositions que l'on nomme spontanées, comme celles que subissent les composés organiques abandonnés à eux-mêmes. Voyez PUTRÉFACTION.

La décomposition peut être complète ou incomplète; il peut en résulter des corps simples, isolés, ou seulement des composés plus simples que la composition primitive; quels que soient la cause et le résultat `d'une décomposition, elle est toujours déterminée par une tendance à de nouvelles combinaisons.

DÉCRÉPITATION. CHIMIE. Petite explosion, bruit que font entendre certains sels lorsqu'on échauffe brusquement leurs cristaux dans ce cas, les cristaux se brisent avec bruit, et leurs fragments sont souvent jetés au loin. On explique ce phenomène en disant que l'ean, interposée entre les parties d'un cristal, se réduisant en vapeur, écarte avec effort les molécules de ce cristal. En

général, il parait que les sels qui décrépitent ne contiennent point l'eau combinée, mais seulement interposée le sel marin présente ce phénomène au plus haut degré.

DÉCRÉPITUDE. CHIMIE. Terme de la vieillesse, ou état de dessèchement de tout le corps, causé par la vieillesse; état dans lequel les organes ont perdu la flexibilité nécessaire à l'entretien de la vie, et restent dans le repos. Voyez Ages.

DÉDAIN. PHILOSOPHIE, MORALE. Sorte de mépris, exprimé par l'air, le ton, le maintien, et dicté par la haine ou par l'orgueil, et quelquefois par un sentiment vertueux. Le dédain diffère du mépris en ce que le mépris ne se manifeste. pas toujours, qu'on le conserve souvent dans le secret du cœur. Le dédain, au contraire, aime à s'exprimer dans toute son étendue, et se complaît dans l'offense qu'il s'applique à faire, soit par le dis

cours soit par les mouvements extérieurs, soit par les procédés.

Le dédain est un sentiment de mépris mêlé de hauteur, qui vient de la comparaison qu'on fait de ses avantages avec les vices et les défauts des autres, et qui nous éloigne des personnes que nous croyons au-dessous de nous, soit par leur position sociale, soit par leurs biens ou leurs talents. Il diffère de la fierté, qui est un sentiment fondé sur l'estime qu'on a de soi-même, tandis que le dédain l'est sur le peu de cas qu'on fait des autres.

DÉFAUT. PHILOSOPHIE, MORALE. Faiblesse répréhensible et désagréable, qui contrarie, offusque ce qu'on a de beau, de bien. Ce mot s'applique à l'esprit, aux manières, mais jamais au cœur. Vice est le mot qui désigne les modifications répréhensibles de celui-ci. Les défauts de l'esprit dépendent ordinairement de celui de l'organisation; ils n'en sont pas moins fâcheux. Pour les réformer, il faudrait triompher de l'amour-propre, qui nous aveugle. Les défauts du corps sont ordinairement irréparables, et ne dépendent en rien des qualités morales. Ceux des manières tiennent au défaut de l'esprit, souvent aux vices du cœur, et plus souvent encore au genre de sociétés journalières, ou à l'éducation qu'on a reçue.

DÉFÉRENCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Acte de devoir ou de complaisance, qui nous fait sacrifier nos opinions ou nos goûts à l'avis ou aux désirs d'autrui.

DÉFIANCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Crainte d'être trompé par les gens qu'on ne connaît pas. Nous avons de la défiance, lorsque nous croyons avoir des raisons de douter de la droiture, de la bonne foi, de la sincérité, des bonnes dispositions des autres à notre égard.

La défiance est l'effet d'une prudence éclairée par l'expérience et la connaissance des hommes. Elle diffère de la méfiance, qui est la crainte d'être trompé par les gens qu'on soupçonne de mauvaise foi et de duplicité. L'expérience la plus réitérée, multipliant sous nos yeux des exemples de fraudes et de fourberies, nous contraint d'être en garde contre la duplicité du cœur humain. La défiance devient une loi, pour les gens sensés, envers toute personne qui aurait une fois abusé de leur confiance, ou qu'on saurait être livrée aux vices. Voyez MEFIANCE.

DÉFINITION. BELLES-LETTRES. Exposition des qualités essentielles et distinctives d'une chose ou

d'un sujet, par laquelle on fixe les idées que nous devons nous en former; discours qui explique ce qu'une chose est, c'est-à-dire, qui détaille les attributs par lesquels sa nature est déterminée. On appelle définition de chose, l'énumération qu'on fait des principaux attributs d'une chose, pour expliquer et faire connaître sa nature. Toute définition doit laisser des idées claires, et d'après lesquelles la chose définie ne puisse être confondue dans notre esprit avec nulle autre.

La définition est très-nécessaire dans la recherche de la vérité; cependant combien voyons-nous de personnes qui parlent des sciences, des mœurs, des passions, qui écrivent même sur ces matières, et qui seraient fort embarrassées d'en donner une bonne définition. Cependant, comment raisonner des choses, quand on n'en connait ni la nature, ni la cause, ni les effets? Aussi voyons-nous bien des gens qui décident, et fort peu qui raisonnent.

Les définitions de l'orateur different beaucoup dans la méthode de celles du dialecticien et du philosophe. Ces derniers expliquent strictement et sèchement chaque chose par son genre et sa différence; l'orateur se donne plus de liberté, et définit d'une manière plus étendue et plus ornée.

Les définitions philosophiques sont d'autant plus essentielles dans les choses les plus familières, que les hommes ne sont jamais en contradiction que pour n'avoir pas défini, ou pour avoir mal défini.

DÉGEL. MÉTÉOROLOGIE. Adoucissement de l'air assez considérable pour faciliter le retour de l'eau gelée à l'état liquide.

Il y a deux sortes de dégel: celui qui a lieu au sein de l'hiver, quand soufflent les vents du sud, et celui qui a lieu quand le soleil s'élève vers le zénith ou vers le tropique.

Les murs, les lambris, les boiseries des appartements, couverts d'humidité, de givre, de glace; l'abaissement subit de la température, et le ciel couvert au sud de vapeurs rougeâtres, qui semblent annoncer une espèce de lutte entre les vents du nord, sont des signes de dégel. Quand, après plusieurs jours de gelée, le froid devient extrême, c'est l'annonce d'un prompt dégel, qui commence ordinairement par un brouillard épais. Quelquefois le dégel est encore annoncé par la netteté et par le scintillement des étoiles, et par un givre abondant. L'humidité n'est jamais plus grande que dans les jours qui accompagnent ou qui suivent un dégel.

DEGRÉS. GÉOGRAPHIE. On nomme degré la

360° partie de la circonférence du grand cercle de la sphère, et la 30° partie d'un signe de l'écliptique: il est marqué par un o.

L'astronomie, qui nous apprend à déterminer la position des étoiles fixes dans le ciel, nous enseigne aussi à trouver l'emplacement des différents lieux de la terre, ou, ce qui est la même chose, à fixer leurs distances à l'équateur et à un premier méridien, c'est-à-dire à calculer leur latitude et leur longitude. Ainsi, c'est en mesurant le ciel et les intervalles des corps qui y brillent, que l'homme parvient à connaître le globe qu'il habite, à dessiner ses différentes parties, et à tracer avec exactitude la ligne qu'il parcourt sur ces mers qui lui paraissent incommensurables.

Pour déterminer avec précision la longitude et la latitude du globe, on a divisé sa surface en 180 bandes ou zones parallèles à l'équateur, go au nord et go au sud de ce cercle; on a nommé ces bandes degrés de latitude. Chaque degré a été divisé en 60 bandes appelées minutes, et chaque minute en 60 bandes appelées secondes. Ensuite on a divisé cette surface en 360 parties, par autant de méridiens principaux, que l'on a nommés degrés de longitude, que l'on a subdivisés en minutes et en secondes, comme les degrés de latitude. Par ce procédé, toute la surface du globe s'est trouvée couverte de parallèles et de méridiens qui servent à déterminer la longitude et la latitude.

Chaque degré de latitude est à peu près de 20 lieues marines, ou de 60 milles géographiques. Les degrés de longitude, étant terminés en pointe aux pôles, n'ont 20 lieues marines que sous l'équateur; ils diminuent ensuite insensiblement jusqu'aux poles où ils n'ont aucune largeur.

Il y a deux manières de compter les longitudes: 1° d'après la méthode des anciens géographes, en partant du premier méridien convenu, qui est ordinairement le méridien de l'ile de Fer, et en faisant le tour entier du globe par l'orient: en comptant de cette manière, la longitude peut aller jusqu'à 360 degrés; 2° d'après la méthode des navigateurs, en allant des deux côtés du premier méridien convenu, dans des directions opposées, vers l'orient et vers l'occident, depuis oo jusqu'à la moitié de la circónférence : les longitudes ne peuvent alors avoir plus de 180 degrés.

Les longitudes et latitudes célestes ne doivent pas être confondues avec celles de même dénomination usitées en géographie. Ces coordonnées sphériques sont bien destinées au même usage, c'est-à-dire à fixer la situation des points que l'on considère ; mais le plan auquel elles sont rapportées est l'éclip

tique en astronomie, et l'équateur en géographie. Voy. LONGITUDE, Latitude.

Ptolémée plaçait le premier méridien aux îles Fortunées (aujourd'hui Canaries); une ordonnance de Louis XIV prescrivit aux géographes français de le faire passer par l'île de Fer. Plus tard, la plupart des nations de l'Europe se sont accordées à prendre pour premier méridien celui qui passe par leur observatoire principal: ainsi les Français prennent celui de l'Observatoire de Paris; les Anglais, celui de Greenwich; les Espagnols, celui de Cadix ; les Anglo-Américains, celui de Washington, etc., etc., etc.

On appelle degrés, en physique, les divisions des échelles sur lesquelles on place les thermomè tres, pour connaitre l'augmentation et la diminution de la chaleur.

DÉISME. PHILOSOPHIE. Système religieux de ceux qui rejettent formellement tout culte extérieur, toute révélation, croient seulement à un Être suprême, n'admettent d'autres dogmes que ceux conformes aux principes de la raison et de la conscience, enfin qui ne reconnaissent que la loi naturelle, où l'ordre régulier et constant des faits par lesquels Dieu régit l'univers; ordre que sa sagesse présente aux sens et à la raison des hommes, pour servir à leurs actions de règle égale et commune, et pour les guider, sans distinction de pays ni de secte, vers la perfection et le bouheur.

DÉLATION. PHILOSOPHIE, MORALE. Accusation faite dans des vues intéressées, ou pour se concilier la faveur des hommes puissants. Le délateur est un personnage odieux, dévoué à l'accusation des citoyens; qui, par intérèt ou par maliguité, trame leur perte, en déférant leurs torts aux puissances revêtues d'autorité, en employant pour cet objet la trahison ou la surprise. Il faut distinguer le rôle du délateur du caractère de dénonciateur. Le délateur est toujours une âme basse, maligue, vénale, qui désire et recherche les moyens de nuire. Le dénonciateur est un citoyen que son état, son droit ou les circonstances obligent à dévoiler un coupable, qui remplit cette fonction avec peine, et qui n'y est déterminé que par le motif respectable de l'intérêt public ou de l'intérêt personnel.

DÉLICAT. BELLES-LETTRES. Lorsqu'il s'agit des ouvrages d'esprit, le mot délicat signifie un ouvrage dont toutes les parties qui le composent sont déliées, et n'ont pu être travaillées qu'avec beaucoup de peine et d'attention de la part de l'auteur.

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traine.

On dit figurément qu'une pensée est délicate, l'excès même du genre de désordre qui les enlorsque les idées en sont liées entre elles par des rapports peu communs, qu'ou n'aperçoit pas d'abord, quoiqu'ils ne soient point éloignés; qui causent une surprise agréable; qui réveillent adroitement des idées accessoires de vertu, d'honnêteté, de bienveillance, de plaisir, de volupté, et qui insinuent indirectement aux autres la bonne opinion qu'on a d'eux ou de soi.

On dit d'une expression qu'elle est délicate, lorsqu'elle rend l'idée clairement, mais qu'elle est empruntée, par métaphore, d'objets écartés, que nous voyons tout d'un coup rapprochés avec plaisir et surprise. Voy. DELICATESSE,

DÉLICATESSE. PHILOSOPHIE, MORALɛ. La délicatesse est une des qualités les plus séduisantes de l'âme. Elle consiste dans la sensibilité, qui apprécie la juste valeur des choses. Attentive à prévenir à propos les désirs d'autrui, à rendre des services avec toutes les grâces et toute la noblesse propres à en accroître le prix; à ménager, dans toute cir. constance, l'amour-propre des personnes avec qui on a des liaisons; à être vertueux sans aucune affiche; à remontrer avec précaution et politesse, quand on y est obligé par le devoir de sa place ou par celui de l'amitié; à ne blesser en aucune manière le sentiment qu'on professe; cette qualité fait nécessairement le bonheur d'autrui, et remplit de satisfaction le cœur qui en est capable.

La délicatesse de l'esprit est une sagacité qui démêle, à travers le voile de l'allégorie, le sens caché des expressions, et qui représente, sous des

images agréables et par des comparaisons riantes,

des choses qui blesseraient la pudeur et la bienséance, offertes sous les couleurs qui leur sont propres. La délicatesse laisse beaucoup deviner; c'est pourquoi les choses délicates sont obscures pour certaines personnes; il faut presque autant de délicatesse au lecteur pour entendre des pensées délicates, qu'il en a fallu à l'auteur pour les produire. Voy. Délicat.

DÉLICES. PHILOSOPHIE, MORALE. Jouissances de l'âme, causées par des sensations aussi agréables qu'elles peuvent l'être dans leur genre; plaisirs du cœur ou des sens les plus vivement sentis. Ils sont différents selon les caractères de l'âme ou l'organisation du corps. Les hommes vertueux et les méchants goûtent des délices. Celles d'une âme élevée sont le témoignage de sa conscience, la gloire méritée et la bienfaisance. Les délices d'une âme tendre sont dans l'objet qui l'intéresse et qu'elle a rendu sensible. Les délices des vicieux sont dans

DÉLIRE. PHILOSOPHIE, MORALE. Trouble extrême que causent les passions parvenues à leur dernier degré d'exaltation; agitation violente dans les parties de l'organisation, qui, en troublant l'économie animale, cause le plus grand désordre dans le cerveau. De là résulte la disonnance des idées, et souvent, de cette disssonnance, la fureur, le déraisonnement et l'extravagance du discours et des actions.

DÉLITS. POLITIQUE. Faute commise au préjudice de quelqu'un; transgression légère des lois civiles ou des ordonnances de police.

Les infractions aux lois, que l'on qualifie de contraventions lorsqu'elles ne sont punies que des peines de police, se nomment délits, quand elles sont punies de peines correctionnelles; et crimes, lorsqu'elles emportent une peine afflictive ou in

famante.

La connaissance des contraventions appartient aux tribunaux de police. Les délits sont de la compétence des bureaux de première instance, et par appel des cours royales. Les crimes sont du ressort des jurés et des cours d'assises.

DÉMISSION. POLITIQUE. Acte libre et volontaire par lequel on se démet authentiquement d'une public, quelles que soient ses fonctions, a le droit de charge, d'une dignité, d'un office. Tout officier s'en démettre, lorsqu'il ne peut plus ou ne veut plus les remplir; on ne peut le forcer à les continuer sans gêner sa liberté. Celui qui, pouvant rendre des services signalés à sa patrie dans le poste qu'il occupe, donnerait sa démission sans alléguer d'autres motifs que son caprice, bien qu'il se rendit coupable envers sa conscience, ne pourrait néanmoins être contraint par les lois d'y demeurer

plus long-temps, tant est grand le respect que les lois doivent avoir pour la liberté individuelle.

Tout citoyen est louable quand il se démet d'une fonction publique lorsqu'il se reconnaît incapable de la remplir dignement. Mais se démettre d'une fonction ou d'un emploi pour rentrer dans la classe des inutiles; mais renoncer à des fonctions où l'on peut être utile, abandonner la cause publique par dépit, par suite de désagréments suscités par des ennemis, ou par de petites raisons de vanité, souvent mal entendues, c'est faire un acte de mauvais citoyen, C'est là précisément le cas où l'on pent appliquer ce proverbe : Qui quitte la partie la perd. Plus on est mécontent, plus il faut opposer de per

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