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graves, et après avoir été entendu. Toute destitution non motivée, qui n'est pas basée sur l'équité, est une injustice; et personne, quelque élevé en diguité qu'il soit, pas même le souverain, n'a le droit d'être injuste.

DÉTENTION. POLITIQUE. Quoique les mots détention et emprisonnement paraissent synonymes, l'emprisonnement est une peine de police, qui se prononce par les tribunaux de police et de justice correctionnelle ; et la détention proprement dite est une des peines afflictives et infamantes qui ne peuvent être prononcées que par les cours d'assises.

Nul ne peut être détenu qu'en vertu d'un mandat d'amener, de comparution, de dépôt et d'arrêt, que le juge d'instruction décerne en conformité des art. 91 à 97 du Code d'instruction criminelle; ces mandats sont exécutoires dans tout le territoire du royaume.

Le mandat d'amener n'autorise pas à renfermer le prévenu dans une maison de gêne, de force ou de détention. On le laisse à la garde des agents de la force publique; mais on ne doit pas tarder à le faire conduire devant le procureur du roi, et ensuite devant le juge d'instruction, qui peut, sur la réquisition du premier, décerner un mandat de dépôt, ou ordonner ce que de droit.

La représentation de la personne détenue ne peut être refusée à ses parents ou amis porteurs de l'ordre de l'officier civil, qui est toujours tenu

de l'accorder, à moins que le gardien ou le geolier ne représente une ordonnance du juge pour tenir la personne au secret.

Nul gardien ne pourra, à peine d'être poursuivi et puni comme coupable de détention arbitraire, recevoir ni retenir aucune personne, qu'en vertu d'un mandat de dépôt, soit d'un mandat d'arrêt décerné selon les formes prescrites par la loi, soit d'un arrêt de renvoi devant une cour d'assises, ou une cour spéciale, d'un décret d'accusation, ou d'un arrèt ou jugement de condamnation à une peine afflictive ou à un emprisonnement, et saus que la transcription en ait été faite sur son registre.

DÉTENTIONS ILLÉGALES. politique. Les fonctionnaires publics chargés de la police administrative ou judiciaire, qui auraient refusé ou négligé de déférer à une réclamation légale, tendant à constater les détentions illégales et arbitraires, soit dans les maisons destinées à la garde des détenus, soit partout ailleurs, et qui ne justifieraient pas les avoir dénoncées à l'autorité supérieure, seront punis de la dégradation civique, et tenus à des dommagesintérêts. (Code pénal, art. 119.)

Les gardiens et concierges des maisons de dépôt, d'arrêt, de justice ou de peine, qui auraient reçu un prisonnier sans mandat ou jugement, ou sans ordre provisoire du gouvernement; ceux qui l'auraient retenu ou refusé de le représenter à l'officier de police ou au porteur de ses ordres, sans justifier de la défense du procureur du roi ou du juge; ceux qui auraient refusé d'exhiber leurs registres à l'officier de police, seront, comme coupables de détention arbitraire, punis de six mois à deux ans d'emprisonnement, et d'une amende de 16 à 200 fr. (Code pénal, art. 120). Voy. ABUS D'AUTORITÉ, ATTENtats a la liberté, ARRESTATIONS.

DETONATION. PHYSIQUE. Phénomène caractérisé par un bruit violent et instantané, occasionne l'état de fluide aériforme. La détonation est ordipar le passage très-prompt d'une matière solide à nairement l'effet d'une réaction chimique subite entre les parties d'un composé, réaction qui les transforme en gaz ou en vapeurs occupant beau

coup plus de place que le composé primitif, et sorte que le bruit est produit par le choc qu'éprouve l'air environnant de la part de ces gaz ou vapeurs : c'est ainsi que la détonation de la poudre à canon ordinaire est due au dégagement subit de l'acide carbonique, de l'acide sulfureux et de l'azote, qui résultent de la réaction du charbon et du soufre sur le nitrate de potasse. Plus l'air, par son élasticité, oppose de résistance à une dilatation aussi subite qu'extrême, plus violent est le choc qu'éprouvent ses molécules, et plus intenses sont ces vibrations sonores: une quantité déterminée de poudre à canon, que son explosion soit libre ou qu'elle soit contrariée par des obstacles, détonera avec beaucoup plus de bruit dans la plaine qu'au sommet d'une haute montagne, où la pression de l'air est peu considérable. La détonation peut encore avoir lieu d'une manière inverse, lorsqu'un fluide gaquelconque, il se forme à l'instant même une es zeux change d'état, ou quand, par une circonstance pèce de vide que les molécules environnantes s'empressent d'occuper la vivacité avec laquelle ces molécules se précipitent vers les espaces vides occasionne entre elles un choc d'autant plus sonore que la formation du vide a été plus prompte.

Les détonations sont en général d'autant plus violentes et plus bruyantes, qu'on a d'abord opposé un plus grand obstacle au développement du gaz : la poudre, enfermée et comprimée dans une enveloppe solide, la brise avec un grand fracas, tandis qu'elle fuse simplement quand on la brûle à l'air libre.

DETTE. Voy. RENTES.

DEVOIR. POLITIQUE. Action conforme aux lois qui en imposent l'obligation; ce à quoi on est obligé; ce que l'on doit.

L'homme a des devoirs à remplir envers luimême et envers ses semblables. Les devoirs de l'homme envers lui-même consistent: 1o à éclairer sa raison, pour distinguer ce qui est réellement et vraiment utile; 2° à soigner sa santé, sa fortune, son bien être, à moins qu'on ne les sacrifie aux autres; 3o à se maîtriser, se respecter, se contenir: précepte qui implique chasteté, tempérance, etc.; 4° à s'exercer d'avance aux pratiques difficiles, afin que, quand les temps d'épreuves seront venus, on ne se trouve point pris au dépourvu.

Les devoirs de l'homme envers ses semblables consistent à ne rien faire aux autres qu'il ne voulût pas qu'on lui fit à lui-même, et à faire pour eux ce qu'il voudrait qu'ils fissent pour lui. De cette obligation mutuelle naît entre les hommes une réciprocité de devoirs, que chacun a droit d'exiger des autres, lorsqu'il est exact à remplir les siens à leur égard; car on ne doit rien à celui qui ne veut rien devoir.

Quand les hommes réunis en société ont institué une forme de gouvernement et des lois pour se conduire, ce n'est plus seulement les uns envers les autres qu'ils ont des devoirs à remplir, comme hommes; ils en ont encore, comme citoyens, à l'égard du corps social dont ils sont membres. Tous sont convenus d'être soumis aux lois qui les dirigent, et qu'euxmêmes ont faites ou sanctionnées. Le premier des devoirs est de s'y conformer; celui qui enfreint ou qui transgresse les lois auxquelles il a promis d'obéir, renonce, par le fait même, aux avantages que leur observation lui promettait; la société ne doit rien à celui qui s'affranchit de ses devoirs envers elle; il n'a plus de droit à sa protection dès qu'il trouble sa tranquillité. Nos devoirs sont donc la sauvegarde de nos droits; c'est de notre exactitude à remplir les uns que dépend l'exactitude des

autres.

Il existe donc entre les devoirs et les droits une corrélation telle, que ceux-ci ne peuvent exister sans ceux-là, et que, porter atteinte à la liberté de l'homme, c'est l'empêcher de remplir ses devoirs. L'homme isolé n'a qu'un seul devoir à remplir, celui de la conservation de l'individu; il n'a de droits que ceux qui naissent de ce devoir. L'état de famille impose un second devoir, la conservation de l'espèce; et les droits qui dérivent de ce

devoir constituent la puissance paternelle. Le père doit à son enfant tendresse, protection, nourriture, éducation; les devoirs des enfants sont l'amour, la reconnaissance, le respect, la soumission et l'obéissance. L'obéissance filiale cesse lorsque l'éducation est terminée; le devoir du père est rempli, le fils est homme libre à son tour.

Tous les devoirs de l'homme et du citoyen dérivent de ces deux principes gravés par la nature dans tous les cœurs :

Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit. Faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir. (Acte constitutionnel de l'an III, art. 2.)

Les obligations de chacun envers la société consistent à la défendre, à la servir, à vivre soumis aux lois et à respecter ceux qui en sont les organes (Ibid., art. 3.)

Nul n'est bon citoyen s'il n'est bon père, bon fils, bon frère, bon ami, bon époux. ( Ibid., art 4. ) Nul n'est homme de bien s'il n'est franchement et religieusement observateur des lois. ( Ibid., art. 5.)

Celui qui viole ouvertement les lois se déclare en état de guerre avec la société. ( Ibid., art. 6. )

Celui qui, sans enfreindre ouvertement les lois, les élude par ruse ou par adresse, blesse les intérêts de tous, il se rend indigne de leur bienveillance et de leur estime (Ibid., art. 7.)

Tout citoyen doit ses services à sa patrie et au maintien de la liberté et de la propriété, toutes les fois que la loi l'appelle à les défendre ( Ibid., art. 9. )

L'état social étant le seul où l'homme peut parvenir au bien-être, le citoyen doit contribuer de sa personne et de sa richesse au maintien de la chose publique; être toujours prêt à répondre à la voix de la patrie qui l'appelle à sa défense, qui l'invite à remplir une charge publique, ou à participer à la confection des lois.

Lorsque le gouvernement est bou, les citoyens lui doivent obéissance entière. L'opposition que l'on peut manifester à ses actes doit être filiale, n'avoir d'autre objet que de redresser les abus qui peuvent s'introduire, et de rappeler sans cesse au pouvoir que le peuple est son contrôleur légitime.

Si le gouvernement est mauvais, il faut encore lui obéir, si l'on craint que la résistance n'amène une longue anarchie, qui est pire que le plus mauvais gouvernement et qui conduit toujours au despotisme.

Mais si le gouvernement se déclare ennemi des citoyens, s'il les opprime et les violente en toute circonstance, le peuple peut recourir à la force

pour lui résister. Dans ce cas l'insurrection est le plus saint des devoirs.

Les devoirs du gouvernement envers la nation, ou de la société envers chacun de ses membres, sont, protection, sûreté, liberté, justice, instruction, garantie de ses droits. De l'exactitude du gouvernement à remplir ses devoirs envers les citoyens, dépend celle qu'ils apportent à observer leurs devoirs envers lui; les devoirs que le peuple s'impose font l'autorité du gouvernement; les devoirs du gouvernement font la sécurité du peuple.

DÉVOTION. PHILOSOPHIE, MORALE. Pratique affectueuse des exercices religieux; dévouement particulier et constant à la prière et à la fréquentation des églises.

La dévotion, a dit J.-J. Rousseau, est un opium pour l'àme; elle égaie, anime et soutient quand on en prend peu: une trop forte dose endort, ou rend furieux, ou tue.

Le titre de dévot a perdu de nos jours toute la considération qu'il devrait naturellement déterminer et ce n'est point à tort. La dureté, la méchanceté, la vengeance implacable, out signalé tant de dévots, qu'on ne croit plus à la pureté de leurs intentions, ni de leurs actes extérieurs.

Ce qui donne surtout le plus d'éloignement pour les dévots de profession, c'est cette âpreté de mœurs qui les rend insensibles aux douleurs de l'humanité; c'est cet orgueil excessif qui leur fait regarder en pitié le reste du monde. Dans leur élévation sublime, s'ils daignent s'abaisser à quelque acte de bonté, c'est d'une manière si humiliante, leur justice est si rigoureuse, leur charité si dure, leur zele est si amer, leur mépris ressemble si fort à la haine, que l'insensibilité mème des gens du monde est moins barbare que leur commisération. L'amour de Dieu leur sert d'excuse pour n'aimer personne; ils ne s'aiment même pas l'un l'autre. Vit-on jamais d'amitié véritable entre les dévots? Mais plus ils se détachent des hommes, plus ils en exigent; et l'on dirait qu'ils ne s'elèvent à Dieu que pour exercer son pouvoir sur la terre.

Aujourd'hui, le mot dévot, dans l'acception générale, est devenu synonyme d'hypocrite. Mais autant la dévotion est en discrédit, autant la véritable piété est en vénération.

DÉVOUEMENT. PHILOSOPHIE, MORALE. C'est la consécration de nos soins, de notre zele, de notre attachement à un être qui intéresse notre cœur par des titres précieux. Le véritable dévouement n'a de bornes que celles qu'imposent l'honneur et

les lois. Il réunit tous les caractères de l'amitié, n'en diffère par aucun trait.

DIALECTIQUE. BELLES-LETTRES. Art de raisonner et de disputer avec justesse. Voyez LOGIQUE.

DIALOGUE. BELLES-LETTRES. Entretiens entre deux ou plusieurs personnes, soit de vive voix, soit par écrit. Le dialogue est la plus ancienne façon d'écrire, et c'est celle que les premiers auteurs ont employée dans la plupart de leurs traités. Les anciens ont employé l'art du dialogue, non seulement dans des sujets badins, mais encore pour les matières les plus graves. Du premier geure sont les dialogues de Lucien, et du second ceux de Platon. Cicéron nous a aussi donné des modèles de dialogues dans ses admirables traités de la Vieillesse, de l'Amitié, de la Nature des Dreux, dans ses Tusculanes, ses Questions académiques, ou ses Orateurs illustres. Érasme, Laurent Valle, Textor et d'autres, ont aussi donné des dialogues; mais parmi les modernes, personne ne s'est autant distingué en ce genre que Fontenelle, dans ses Dialogues des Morts. Voltaire, sur la fin de sa carricre, a aussi écrit des dialogues, et il a aussi bien réussi en ce genre que Fontenelle. Dans le genre comique, Moliere est encore un modèle accompli : il dialogue comme la nature; et l'on ne voit pas, dans toutes ses pièces, un seul exemple d'une réplique hors de propos.

DIAMÈTRE. ASTRONOMIE. Ligne droite qui passe tissent à la circonférence. Le diamètre d'une sphère par le centre d'un cercle, et dont les extrémités abouest aussi une ligne droite menée d'un point de la surface de cette sphère au point opposé, eu passant par son centre. On considere principalement en astronomie les diamètres de l'orbite terrestre ou de l'écliptique, et ceux de la terre; enfin ceux des príncipales planètes et de leurs orbites.

Le diamètre d'un cercle est à sa circonférence environ comme 1 est à 3; ou, à peu de chose près, dans le rapport de 7 à 22; ou, plus approximativement encore, dans le rapport de 118 à 355.

DICOTYLÉDONES (PLANTES). HISTOIRE NATURELLE. Plantes pourvues de deux cotylédous ou feuilles séminales. On a remarqué que l'embryon des végétaux présente deux modifications essentielles; tantôt son extrémité supérieure est parfaitement indivisée, tantôt elle est plus ou moins profondément divisée en deux lobes qu'on nomme cotylédons. Dans le premier cas, les plantes phanérogames ont reçu le nom de monocotylédones,

tandis qu'on les appelle dicotylédones dans le second. Voyez BOTANIQUE, COTYLÉDONS.

A

DICTION. BELLES-lettres. Manière d'exprimer quelque chose par le discours écrit; qualités générales et grammaticales du discours. L'éloquence, la poésie, l'histoire, la philosophie, la critique, etc., ont chacune leur diction propre et particulière, qui se subdivise et se diversifie encore relativement aux différents objets qu'embrassent et que traitent ces sciences. Les différents genres d'écrire exigent donc une diction différente; mais il est des règles générales, communes à toutes sortes de diction. 1o Quel que soit le genre d'ouvrage, une diction doit être claire, parce que le premier but de la parole étant de rendre les idées, on doit parler non seulement pour se faire entendre, mais encore de manière qu'on ne puisse point ne pas être entendu; 2o elle doit être pure, c'est-à-dire, ne consister qu'en termes qui soient en usage et corrects, placés dans leur ordre naturel; également dégagée et de termes nouveaux, à moins que la nécessité ne l'exige, et de mots vieillis ou tombés en désuétude; 3° elle doit être élégante, qualité qui consiste principalement dans le choix, l'arrangement et l'harmonie des mots, ce qui produit aussi la variété; 4° elle doit être convenable, c'est-à-dire, assortie au sujet que l'on traite.

La poésie demande une diction simple, précise et dégagée; il faut qu'à la première lecture, avec une médiocre attention, sans gêne et sans étude, le lecteur trouve un sens net et développé. La prose a cet avantage, qu'elle peut manier les expressions avec toute l'étendue nécessaire pour répandre la lumière sur les objets qu'elle traite. La poésie, qui demande naturellement plus de feu, et craint tout ce qui pourrait rendre le style languissant, ne va que trop souvent au-delà de ce but, et tombe dans l'obscurité.

Dans la diction, rien n'est plus essentiel que la netteté d'expression, qui dépend principalement de celle de la pensée. Le principe en est puisé dans la nature même. C'est pour les autres que ron pense, que l'on parle, que l'on écrit : il faut donc prendre sur soi le travail et la contrainte qu'exigent toutes ces choses, et en dispenser les lecteurs. Mais ce n'est pas encore assez que de s'exprimer nettement, il faut aussi s'exprimer purement. V. ÉLOCUTION, STYLE.

DICTIONNAIRE. BELLES-LETTRES. Recueil par ordre alphabétique de tous les mots d'une langue, d'une science ou d'un art.

On distingue principalement trois sortes de dictionnaires les dictionnaires des langues, les dic

tionnaires historiques, et les dictionnaires de sciences ou d'arts.

Les dictionnaires des langues sont des ouvrages où les mots d'une langue sont distribués par ordre

alphabétique, et expliqués avec plus ou moins de

détails, selon l'objet qu'on se propose. Ces dictionnaires servent à fixer la pureté du langage, à expliquer et à iudiquer les diverses acceptions des mots, et à donner des exemples des divers emplois que l'on en peut faire. On appelle dictionnaires des langues étrangères, des dictionnaires qui servent à faire entendre une langue étrangère par la langue nationale.

Les dictionnaires historiques sont des ouvrages contenant une histoire générale ou particulière, dont les matières sont distribuées par ordre alphabétique. Ainsi, il y a des dictionnaires historiques proprement dits, des dictionnaires biographiques, etc.

On appelle dictionnaires des sciences et des arts, des dictionnaires où, en rangeant par ordre alphabétique les mots employés dans les sciences et les arts, on ne se borne pas à en donner la signification et à en montrer l'usage dans le discours, mais où l'on traite jusqu'à un certain point des matières qu'ils indiquent. C'est ainsi qu'il y a des dictionnaires de physique et de chimie, des dictionnaires de médecine, des sciences médicales, de musique, de géographie, de marine, des arts et métiers, etc.

Tous les dictionnaires offrent la définition des choses qui ont rapport à leur objet, ou l'exposition abrégée des connaissances les plus essentielles qu'il est utile d'acquérir. Ce sont des répertoires commodes, des livres d'un secours toujours présent, qui facilitent les connaissances, épargnent beaucoup de recherches pénibles, fixent promptement les doutes, et favorisent le progrès des sciences, qu'ils mettent à la portée de tout le monde. La facilité de pouvoir les consulter dans le moment, et de trouver sous la main l'objet d'instruction et son sens précis, est un des grands mérites de ces sortes d'ouvrages. Il est vrai qu'ils ne peuvent renfermer des détails très-complets, et qu'ils ne sont jamais d'un secours suffisant pour approfondir les matières; mais il n'en est pas moins vrai qu'un bon diction naire sur chaque langue, sur chaque science, sur chacun des arts, ou sur toutes les parties des sciences et des arts, est un ouvrage de la plus grande utilité. Voyez ENCYCLOPÉDIE.

DIDACTIQUE. BELLES-LETTRES. Manière de parler et d'écrire dont on fait usage pour enseigner ou pour expliquer la nature des choses. Les anciens

et les modernes nous ont donné beaucoup d'ouvrages didactiques, en prose et en vers. Du nombre de ces derniers sont le poëme de Lucrèce De rerum natura; les Géorgiques de Virgile; l'Art poétique d'Horace, imité par Boilean; l'Essai sur la critique et l'Essai sur l'homme de Pope, etc.

DIÈTE, DIÉTÉTIQUE. HYGIÈNE. Emploi bien ordonné de tous les agents nécessaires à l'entretien de la vie; manière d'user avec ordre de tout ce qui est indispensablement nécessaire pour la vie animale, soit en santé, soit en maladie.

Par règles de diététique générale on entend principalement l'heure du repas, et la quantité d'aliments et de boissons nécessaires à l'entretien de la vie d'un individu Jouissant d'une bonne santé, et qui a acquis tout son développement.

Rien n'est plus varié chez les différents peuples, et même dans les différentes contrées d'un mème pays, que le moment, le nombre des repas et l'intervalle qui les sépare. Si les hommes n'étaient pas assujettis à des devoirs que l'état de société leur impose, il est vraisemblable que, n'écoutant que leur besoin, ils mangeraient quand ils auraient faim, ct boiraient quand ils auraient soif; ces deux guides ne les tromperaient jamais. Mais, s'il parait d'abord absurde d'attendre une certaine heure pour avoir faim, il est vrai d'ajouter que les organes s'accoutument très-promptement à cette régularité. Les sensations de la faim et de la soif reviennent aux heures prescrites; bien plus, cette habitude dispose tellement l'estomac, que la sensation de la faim peut passer avec l'heure du repas sans qu'on ait cependant pris aucune nourriture.

En général, il faut éviter de prendre ses repas dans les moments de grande agitation de corps et d'esprit; rien n'est plus favorable à une bonne digestion que le calme de l'âme, la satisfaction et la gaîté: voilà pourquoi il est préférable de manger en compagnie que de manger seul. L'heure la plus convenable pour prendre un repas copieux est.environ la sixième du soir, lorsqu'on est quitte des travaux du jour. C'est en général une assez mauvaise habitude que de souper; la digestion s'opère mal pendant le sommeil. Il doit s'écouler environ deux ou trois heures depuis le réveil jusqu'au premier repas du jour; cependant, s'il s'agissait de se livrer à quelques travaux pénibles de corps et d'esprit, il vaudrait mieux ne faire qu'un léger repas vers huit ou neuf heures du matin, et un second de la même nature vers une heure ou deux, et attendre, pour satisfaire complétement son appétit, le repas du soir. Règle générale, il ne faut jamais in

troduire d'aliments dans l'estomac que lorsque ceux qui y sont contenus sont digérés: or, comme il faut environ cinq à six heures pour digérer un repas ordinaire, il est prudent de mettre cette distance entre un repas et le repas suivant.

Deux repas suffisent à un homme adulte placé dans les circonstances ordinaires de la vie. Il est cependant des pays où on fait quatre et même cinq repas. Ce serait une fort mauvaise habitude que de ne prendre qu'un seul repas par jour; s'il y a de l'inconvénient à introduire dans l'estomac des aliments avant que ce viscère soit entièrement vide, il n'y en a pas moins à le laisser trop long-temps dans un état complet de vacuité. Il ne faut donc pas mettre un intervalle trop long entre les repas. Ainsi deux, ou tout au plus trois repas par jour, dont le plus fort devra se faire vers le soir, sont suffisants. Quant à la quantité d'aliments qu'on doit prendre dans un repas, la meilleure de toutes les règles est celle que nous dicte la nature, par les besoins qu'elle fait naître. Satisfaire la faim et la soif, voilà ses lois. Pour ce qui concerne les boissons, leur quantité doit être plus considérable que celle des aliments solides; mais en général, il faut que l'eau y domine. Les boissons fermentées, alcooliques ou aromatiques, abrègent nécessairement l'existence. Au total, une vie sobre et tempérante, également éloignée des deux extrêmes, est le moyen le plus infaillible de maintenir la santé et de prévenir les maladies. Voyez HYGIENE,

DIEU. PHILOSOPHIE. Être unique, intelligence suprême, qui préside à la naissance et à la conservation des mondes. Dieu est possible, donc il existe: cette preuve de Descartes est rigoureuse dans toutes ses parties. Son nom est l'Éternel, le monde est son ouvrage, a dit Racine; et cette image réunit assurément une noblesse et une vérité qu'on ne saurait rendre dans des termes plus énergiques.

Dieu est un être nécessaire à notre entendement, nécessaire à notre cœur. Son existence est donc tout ensemble une vérité de perception et une vérité de sentiment. Vérité qui est en outre démontrée par le consentement unanime des peuples. Toujours et partout religieuse, l'humanité tout entière a constamment conclu, de ce qu'elle sait ici bas du monde et d'elle-même, un être premier, suprême, éternel, tout-puissant, sous la loi duquel elle est destinée à vivre d'abord de la vie présente, et puis d'une antre vie qui sert de complément et d'explication à la première : voilà la croyance universelle; la forme n'y fait rien, elle tient au développement de facultés extérieures et variables; variable elle-même

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