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pour connaître et exalter tout ce qu'il y a de pur, de vrai dans le spectacle du monde. C'est l'âge de l'activité la plus puissante, des inspirations généreuses, de la bonne foi, de l'oubli de soi-même, da courage, du dévouement, du véritable amour de la patrie, du bonheur enfin ; et c'est ce qu'on appelle l'âge des illusions. C'est à cet âge que l'amour prend les caractères de la vertu; car le premier regard d'amour de l'innocence est aussi loin du libertinage que la vertu elle-même l'est du vice; c'est alors que le patriotisme se change en une passion désintéressée, dans laquelle il n'entre aucun calcul d'intérêt ou de fortune; c'est alors que la religion s'exalte et met dans le cœur une certaine disposition à la mysticité, celle-ci pouvant être supposée comme un superflu d'ame, pour ainsi parler, qui est à la religion ce que l'enthousiasme est aux beaux-arts; c'est alors enfin, que les mots de dévouement, de grandeur d'ame, électrisent et transportent l'imagination, et qu'on ne voit rien de petit, de médiocre, dans la nature comme dans le cœur humain. Cependant on avance en âge, on porte ces dispositions dans le commerce du monde, et on s'étonne des nombreux mécomptes qu'on trouve à chaque instant. On en vient bientôt à douter de soi, on est honteux de faire voir une disposition d'esprit décriée sous le nom de romanesque; on loue encore, mais avec des restrictions; on critique où on ne faisait qu'admirer; on doute où l'on croyait aveuglement. Auparavant on jugeait tout d'après les lois invariables de la justice; on écrivait en poète. Actuellement on est trop sceptique pour se laisser enflammer ainsi; et, si l'on prenait la plume, on serait plutôt historien que poète.

La jeunesse est éminemment l'âge des sens et de l'imagination, cette étonnante faculté de laquelle on peut dire, avec une parfaite justice, tant de mal et tant de bien. C'est la saison de toutes les illusions et de tous les prestiges. Tout s'exalte, pour elle, au-delà du vrai, et prend le caractère d'une affection vive de plaisir on de peine, aussi difficile à régler que prompte à se former. Non, la jeunesse ne voit rien avec indifférence; il semble qu'elle embrase tout ce qui l'entoure du feu qui la dévore. Tantôt, fière de sa force, pleine du sentiment de la vie, l'ame abandonnée à tous ses rapports avec une nature enchantée, le cœur toujours prêt à s'agiter par de nouveaux désirs, les sens toujours ouverts à toutes les impressions, elle ne voit qu'un présent délicieux, dont les plaisirs ne doivent jamais finir sa santé, sa vigueur, ses jouissances; oui, tout lui semble devoir être éternel. Aucune inquiétude de l'avenir ne vient la

troubler; elle provoquerait avec une égale intrépidité la douleur et la mort; elle n'entend pas même comment la lente vieillesse pourra un jour atteindre le terme de la vie tantôt, profondément abattue par la plus faible contrariété, accablée du sentiment trop vif de son existence, le cœur consumé de désirs qu'elle ne peut satisfaire, elle s'enivre des douceurs qu'elle s'est créées, et ne voit plus, dans ce même présent, qu'une éternelle durée de peines, dont aucun retour à de plus douces pensées ne vient calmer le désespoir. Toujours agitée, toujours occupée à sentir, elle n'a aucun moyen de revenir sur elle-même par la reflexion. Voilà l'unique cause de tous ces défauts que lui reproche l'âge de raison, si souvent injuste envers elle. Voy. VIE, MORT.

AGE (MOYEN). HISTOIRE. Grande période qui comprend un intervalle de mille et quelques années, et forme une époque intermédiaire entre deux âges de civilisation, celui de la civilisation des Grecs anciens et des Romains, et celui de la civilisation moderne. Quelques historiens font commencer le moyen âge à l'an 406, époque de l'irruption de plusieurs nations germaniques dans la Gaule connue sous le nom de grande invasion; d'autres fixent ce commencement à la prise de Rome par Odoacre, roi des Hérules, en 476. De même, l'époque à laquelle on assigne la fin de l'histoire du moyen âge diffère selon les auteurs: les uns la fixent à la prise de Constantinople, en 1453; les autres la retardent jusqu'à l'époque de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, en 1492.

Le moyen âge n'a pas été aussi stérile, pour les progrès de la civilisation, qu'on est généralement porté à le croire. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d'œil sur les principales inventions de cette période historique.

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livre allemand connu. - Découverte des mines de Hartz. - Invention des moulins à foulon. - Fabrique des liqueurs spiri`tueuses, par les Maures.

822. Invention de l'imprimerie chez les Chinois. 939. Établissement en Flandre des fabriques de draps et de toiles.

960. Les chiffres arabes sont apportés en France par les Sarrazins d'Espagne. - Invention de l'alambic, par Giaber.

1121. Les troubadours ou poètes provençaux, regardés comme les pères de la posésie française, se rendent célèbres. Importation des cannes à sucre en Sicile, vention de la boussole.

1124. Invention des notes de musique. 1165. Invention des écluses.

1170. Invention du papier de chiffons.

-

In

1181. Invention des lettres de change, par les Juifs. 1200. On commence à faire usage de la boussole. 1232. Invention de la poudre à canou, par les Chinois.

1296. Invention des lunettes.

1310. Invention des cheminées en Europe. 1320. Invention de la poudre à canon en Europe,

par le moine BERTHOD, de Fribourg; d'autres disent par ROGER BACON, — Les Chinois et les Maures s'en servaient depurs long-temps.

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1492. Découverte de l'Amérique, par Christophe COLOMB.

AGGLOMÉRATS. MINERALOGIE. Roches qui n'ont pas une origine instantanée, tels que le poudingue, la brèche, le grès, qui sont composés de fragments de roches d'une époque antérieure, agglomérés par un ciment quelconque.

AGRÉGATION. CHIMIE. Force d'attraction, qui unit plus ou moins fortement des molécules sans les altérer, et sans qu'avant cet assemblage les unes ni les autres cussent aucune dépendance ou liaison quelconque entre elles.

AGRÉGATS ou ROCHES AGRÉGÉES. MINÉRALOGIE. Mots employés en géologie, lorsque l'on considère les roches méthodiquement et d'après leur structure, pour indiqmer celles qui ont été formées instantanément et à la même époque, tels que le granit, le porphyre, le schiste micacé, le calcaire, etc.

AGRICULTURE. L'agriculture est l'art de cultiver la terre, de la fertiliser, et de lui faire produire en plus grande quantité possible, mais sans

1338. Invention des armes à feu et de la fonderie l'épuiser, les grains, les fruits, les plantes, et géné

de canons en France.

1346. Invention des bombes et mortiers, et de l'é

tamage des glaces. — Les Anglais font

usage de canons, pour la première fois, à la bataille de Crécy.

ralement tous les végétaux qui servent aux besoins de l'homme, ou qui sont destinés à augmenter ses jouissances. Cette science embrasse encore l'art de gouverner, de multiplier tous les animaux utiles, et d'en améliorer les races, ainsi que les arts éco

1357. Emploi du charbon de terre à Londres pour nomiques qui appartiennent à l'industrie agricole.

la première fois.

1360. Invention des miroirs de cristal, par les Vénitiens. Établissement des lazarets. Invention des fusils à vent.

1391. Invention des cartes à jouer en France. 1400. Invention de la manière de tailler les diamants.

1412. Le café est apporté de Perse aux Arabes. 1430. Invention de l'imprimerie avec des caractères

en bois mobiles, par le Hollandais KOSTER. 1437. Invention de l'imprimerie avec des planches

La pratique raisonnée de toutes les différentes branches de l'agriculture se désigne communément sous le nom d'Économie rurale.

La science agricole se divise en deux parties principales, la théorie et la pratique; et chacune de ces parties se subdivise en autant de sections qu'elle peut contenir d'objets différents. Le tableau suivant indique les principales branches de cette science, dont la connaissance est indispensable à tous ceux qui veulent se livrer avec fruit à l'agriculture.

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AGRICULTURE théorique.

La physique agricole embrasse toutes les connaissances nécessaires et relatives, 1o aux éléments simples ou combinés qui favorisent ou contrarient la végétation, ainsi qu'aux météores nuisibles ou favorables; 2° à la désignation des différentes natures du sol, et à leurs propriétés plus ou moins favorables à la végétation des différentes plantes; 3o à la structure et au mode de végétation des différents végétaux soumis à la culture; 4o à la nomenclature de tous les végétaux cultivés, au climat sous lequel ils prospèrent, à la qualité et à l'exposition du sol qui leur conviennent; 5o à la géographie agricole, à ses différents besoins, à ses différents climats favorisés par la culture en grand et la plus générale de certains végétaux, à la mensuration des terres, au tracé et au toisé des travaux d'amélioration.

La théorie de la culture des champs embrasse la connaissance, 1o des principes généraux de la culture des terres, ceux qui doivent diriger chaque cultivateur dans la localité où il se trouve placé, et suivant la classe de l'agriculture à laquelle il appartient, soit pour tirer le meilleur parti possible des différentes cultures qui y sont établies, soit pour les améliorer par de meilleurs labours, par de meilleurs instruments, par des engrais plus abondants, ou enfin par une meilleure succession de récoltes; 2° du détail de tous les instruments aratoires, machines et ustensiles employés dans les différents travaux de la culture, avec l'indication de leurs effets suivant leur usage, et bonne ou mauvaise construction; 3o des principes que l'on doit suivre dans les semis, plantations, replantations, multiplications, greffes, marcottes, etc.; 4o de la théorie des engrais et des amendements, des différents règnes de la nature d'où on peut les tirer, les moyens de les multiplier, et leurs effets sur le sol suivant sa qualité.

La théorie de l'hippiatrique comprend les éléments nécessaires pour pouvoir gouverner, élever,

améliorer, engraisser les différents animaux dont l'éducation appartient à l'agriculture, et les maintenir en bon état de prospérité.

La théorie de l'agriculture comprend les préceptes généraux sur l'art de construire les bâtiments de la campagne avec économie, solidité, commodité, et salubrité, quelles que soient la nature et l'espèce de matériaux, et de les préserver des incendies et des météores nuisibles.

AGRICULTURE PRATIQUE.

L'agriculture ou culture des champs embrasse la connaissance, 1o des procédés qu'il faut suivre dans les cultures de toutes les différentes plantes indigènes et étrangères soumises à la culture; 2o des arbustes, arbrisseaux, arbres fruitiers, d'agrément ou forestiers, de toutes les plantes légumineuses, oléagineuses, textiles, tinctoriales, et propres aux manufactures; 3° des fourrages naturels et artificiels; 4o des vergers, des jardins fruitiers, fleuristes, potagers et maraichers; 5o des parcs et jardins paysagers, des bois, forêts et avenues.

L'éducation des bestiaux embrasse la connaissance de tous les soins qu'il faut donner à chaque espèce d'animal domestique, quadrupède ou insecte, et celle des animaux nuisibles, et des moyens de les détruire.

L'agriculture économique comprend la connaissance des procédés reconnus les meilleurs pour la conservation des différents produits de la terre; pour faire le pain de ménage; pour la fabrication de toutes les boissons fermentées, etc.; pour l'extraction des huiles de toutes les plantes et de tous les fruits oléagineux ; pour la fabrication du beurre et de toutes les espèces de fromages; pour l'extraction du miel et le blanchissage de la cire; pour la préparation et le rouissage des produits des plantes textiles; pour la préparation des produits des plantes propres aux manufactures et aux arts.

La pratique de l'architecture rurale embrasse tous les détails de construction et de distribution intérieure de toutes les espèces d'habitations rurales, propres au logement de l'homme et des animaux domestiques, et nécessaires pour resserrer les grains, fourrages, légumes, etc., etc., etc.

Après avoir indiqué toutes les parties qu'embrasse l'agriculture, nous croyons devoir faire remarquer qu'il existe en France une préoccupation, dont l'excès serait pernicieux comme tous les excès. Le mot industrie ne réveille en nous, le plus souvent, que l'idée exclusive d'industrie manufacturière; comme si l'industrie agricole n'était pas aussi une partie importante, la partie la plus impor

tante peut-être de notre richesse et de notre prospérité nationales. Idées, études, projets, capitaux, c'est surtout vers les fabriques, les manufactures, les grandes entreprises industrielles que tout cela se dirige; et l'agriculture, à peu près oubliée dans ce grand mouvement social, et trop souvent livrée encore à ses anciens errements, reste, sur presque tous les points, en arrière de la puissante impulsion donnée aux autres parties de l'industrie humaine. On dirait qu'excités par nos voisins d'outre-Manche, chez qui l'industrie manufacturière, aliment principal de leur commerce universel, est parvenue à une si haute perfection, et sûrs d'ailleurs des richesses naturelles de notre sol, toutes nos facultés se soient concentrées sur un objet, vers lequel nous ramènerait une émulation continue. Aujourd'hui notre industrie manufacturière n'a rien à envier à l'industrie anglaise; mais, chez les Anglais, l'agriculture a participé aux progrès, tandis que, chez nous, elle en a été presque absolument exclue. Il est temps qu'un tel état de choses cesse. Il est déplorable, il est honteux qu'un pays qui, comme le nôtre, est doué d'avantages naturels, qui le mettent au-dessus des autres pays de l'Europe sans exception, soit placé, sous le rapport de son industrie agricole, au-dessous de tous les états du Nord, au-dessous de l'Allemagne, de la Suède, du Danemark, de la Grande-Bretagne. Voy. INDUSTRIE.

AGRONOMIE. AGRICULTURE. Théorie de l'agriculture, ou science de l'économie rurale. Voy.

AGRICULTURE.

AIMANT. PHYSIQUE, MINÉRALOGIE. Variété de fer oxidulé, d'un gris sombre, qui jouit de la propriété d'attirer le fer et quelques autres métaux.

Une force inconnue semble avoir accumulé ce métal dans les régions boréales, où il forme souvent des montagnes, comme dans la province de Smoland en Suède. On le trouve aussi en Sibérie, en Chine, en Angleterre, en Corse, à l'île d'Elbe, et en Espagne, où M. Bory de Saint-Vincent en a observé une montagne entière dans la Sierra de Ronda.

Les physiciens de la plus haute antiquité connaissaient l'attraction et la répulsion de l'aimant. Onomacrite l'appelle magnetes; Hippocrate, la pierre qui attire ou ravit le fer; Sophocle, pierre de Lydie; Aristote, pierre par excellence. Thalès était si frappé du phénomène de l'aimant, qu'il lui attribuait une ame. La propriété que l'aimant a de communiquer au fer la vertu magnétique ne pouvait être ignorée de Platon, lorsqu'il a décrit dans l'lon cette fameuse chaîne d'anneaux suspendus les

uns aux autres, et tous soutenus par le premier qui tient à l'aimant. Mais sa vertu directive, qui a donné naissance à la boussole, n'a été connue en Europeque vers le douzième siècle. La boussole, qui servait alors dans la navigation, consistait en un morceau de fer allongé qu'on plaçait sur une petite nacelle de liége, et sa direction servait à indiquer le nord. Cet instrument, visiblement peu commode, et que l'agitation de la mer rendait souvent impraticable, fut probablement apporté de la Chine en Europe par quelque Vénitien qui faisait le commerce de l'Inde. C'est du commencement du quatorzième siècle que date invention de la boussole perfectionnée.

Le fluide magnétique s'étend autour du globe à une distance qui nous est inconnue. M. de Humboldt, sur le Chimborazo, et M. Gay-Lussac, dans ses ascencions aérostatiques, n'ont observé aucune diminution sensible dans l'intensité des forces magnétiques.

On remarque dans l'aimant deux pôles, dont l'un tourne toujours vers le nord et l'autre vers le sud, un axe et un équateur. C'est dans les deux pó, les de cette substance que réside la plus grande vertu. Les propriétés essentielles à l'aimant sont: 1° l'attraction; 2° la communication; 3° la direction; 4o l'inclinaison et la déclinaison.

1° Si on place du fer dans le voisinage de l'aimant, celui-ci attirera l'autre qui s'y attachera. Deux aimants s'attirent mutuellement par des points déterminés, et cette attraction est plus forte encore que celle qui s'exerce entre le fer et un aimant. Quand on les place dans une autre situation, au lieu de s'attirer, ils se repoussent, L'action des aimants s'exerce à une certaine distance: si l'on met un aimant sous un plateau de verre, de carton, ou de toute autre matière non attirable par l'aimaut, et si l'on répand ensuite de la limaille de fer sur le plateau, les grains se disposent en ordre et forment des lignes courbes qui aboutissent à deux points du plateau, sous lesquels répondent les pôles de l'aimant. Entre ces pôles se trouve une limite ou équateur sur laquelle la limaille ne s'attache point, et si l'on coupe l'aimant par cette ligue, chacune des deux portions de l'aimant acquiert un nouveau pôle, de nom contraire à celui qu'elle avait déjà.

2o Dans l'instant de l'attraction, l'aimant communique au fer, par le contact immédiat, ses diffé rentes propriétés, en telle sorte que le fer peut luimême communiquer cette propriété à d'autre fer. Un barreau de fer, suspendu à l'un des pôles d'u aimant, a la propriété d'en soutenir un second, celui-ci un troisième, et ainsi de suite, tant que le

poids total des barreaux n'excède pas la force d'attraction dont jouit l'aimant. On a remarqué aussi qu'un aimant vigoureux communique sa force à un aimant faible, et qu'il rend pour toujours les effets de ce dernier aussi sensibles et aussi vifs que ceux d'un bon aimant. On conserve à un aimant toute sa force, on l'augmente même quelquefois, en ayant soin de le charger autant qu'il peut l'être; si on le laisse sans rien porter, son énergie diminue peu à peu. La rouille affaiblit les effets magnétiques; les aimants chauffés fortement perdent leur propriété; un choc violent, une décharge électrique peuvent aussi la détruire.

3o La direction de l'aimant consiste en ce qu'une paire d'aimants, libre ou suspendue par un fil, affecte de diriger constamment un de ses pôles vers le nord et l'autre vers le sud.

4° L'inclinaison de l'aimant est le mouvement par lequel l'aiguille aimantée baisse vers la terre sa pointe latérale, comme si cette pointe était devenue plus lourde; phénomène qui oblige à charger un peu la partie opposée, afin de tenir l'aiguille suspendue horizontalement et dans un parfait équilibre.

50 La déclinaison de l'aimant est le mouvement par lequel l'aiguille aimantée fait un angle, en s'écartant de quelques degrés de la vraie ligne méridionale, ou de l'ombre du guomon à midi. Ce phénomène est singulier. Son inconstance daus les différents pays, son activité et sa lenteur, plus ou moins sensibles en diverses saisons, les intervalles des temps qui s'observent inégalement, sont des effets dont les physiciens et les astronomes n'ont pas encore rendu compte d'une manière satisfaisante. Il en est de même de la propriété générale, de laquelle dépendent sans doute les propriétés particulières de l'aimant. Les efforts qu'a faits la physique pour le ver le voile obscur dont la nature couvre encore cette propriété générale, n'ont produit jusqu'à présent que des hypothèses et rien d'évident. Voyez BOUSSOLE, MAGNÉTISME, FLUIDE MAGNÉTIQUE.

AIR. PHYSIQUE, CHIMIE. Nom donné à tout fluide élastique et invisible. On désigne ordinairement par ce seul mot la masse atmosphérique qui enveloppe le globe.

L'air atmosphérique est transparent, invisible, sans odeur, sans saveur, pesant, compressible, et parfaitement élastique. Il forme autour de la terre une couche dont la hauteur paraît être d'environ vingt lieues. La pesanteur de l'air, soupçonnée par quelques philosophes anciens, mais ensuite niée généralement, fut découverte par Galilée en 1640, et mise hors de doute par Torricelli et Pascal. En comprimant de l'air dans un ballon, Galilée s'a

perçut que ce ballon devenait plus lourd ; Torricelli et Pascal déterminèrent cette pesanteur par le moyen suivant: on prend un ballon muni d'un robine!; on le remplit exactement d'eau distillée à +15°, et on le pèse à une balance très sensible; on retranche le poids du ballon, et on a celui de l'eau contenue; on en conclut la capacité, puisque un décimètre cube d'eau pèse un kilogramme; la capacité une fois connue et le ballon bien séché, on y fait le vide, on le pèse très exactement, on le remplit d'air et on le pèse de nouveau. La différence des deux poids donne celui de l'air contenu. On a trouvé, par ce moyen, qu'un décimètre cube d'air à oo de température, et le baromètre étant à 0,76 d'élévation, pesait 1 gr. 2,991. Ainsi, l'air à cette température et sous cette pression, est 769 fois plus léger que l'eau ; à la température moyenne de +15°, il est environ 800 fois plus léger que ce liquide.

L'air est sans doute incolore; la couleur bleue que l'on attribue vulgairement à ce qu'ou appelle le ciel, est due, suivant M. Saussure, aux vapeurs aqueuses; elle diminue, et le ciel devient de plus en plus noir à mesure qu'on s'éloigne de la terre, tandis qu'à sa surface, et par un temps humide, les corps éloignés se teignent en bleu.

La plus haute température que nous puissions produire n'altère nullement l'air atmosphérique; le froid le plus violent ne le condense pas; il suit, dans ses dilatations, la loi générale des gaz.

L'air est le conducteur de la lumière, du son, du fluide électrique, le principe essentiel de la combustion; il se laisse facilement pénétrer, et il pénètre lui-même assez facilement les corps qui jouissent d'une certaine perméabilité; cependant, les matières transparentes, que la lumière pénètre avec promptitude, lui résistent; il en est même qui sont traversées par l'eau, les dissolutions salines, les huiles, l'alcool, que l'air ne peut traverser.

Répandu autour du globe terrestre, l'air joue un rôle très important dans une foule de phénomènes naturels. Par sa force d'élasticité, il empêche la volatilisation d'un grand nombre de substances. Il dessèche ou humecte, forme ou décompose, oxide ou acidifie les corps; il diminue ou augmente leur masse, avive ou éteint les couleurs. C'est un immense laboratoire où se passent sans cesse les opérations chimiques les plus variées. Rapide véhicule, il transporte à des distances prodigieuses le pollen ou la graine des végétaux, et les œufs de beaucoup d'animaux. Enfin il entretient la végétation dans les plantes, la respiration dans les animaux.

L'air, ainsi que s'en est assuré M. Gay-Lussac,

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