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souffrante, ils procurent une distraction salutaire, presque toujours favorable à l'existence. Dans les établissements sanitaires des Pyrénées, les malades, qui n'espéraient de guérison que dans les sources minérales, trouvent, pour auxiliaires de leurs effets bienfaisants, un air pur et balsamique, des paysages variés, depuis le caractère le plus grandiose jusqu'aux sites les plus riants, et tels que l'imagination, avec ses vives couleurs, se les représente dans les vallons de l'Arcadie ou sur les rives du Pénée. Ils trouvent mieux que cela encore pour guérir des femmes charmantes, des hommes éclairés de toutes les nations accourent dans les Pyré nées, à la voix de Ramoud, de Dussaulx, de Pelisson, de Saint-Amans, pour visiter ce monde nouveau. Le malade, dans le charme de ces relations nouvelles, sent le plaisir devenir l'antidote de son mal, et secouder merveilleusement l'onde minérale. Il part rajeuni, l'esprit plein de beaux tableaux, d'aimables souvenirs qui lui représentaient une galerie de personnages intéressants, avec quelques-uns desquels il conserve quelquefois des relations douces et constantes; dans son enchantement, il satisfait son cœur, en célébrant partout cette belle nature, ces sources salutaires, ces sociétés charmantes; et par suite, les routes affluentes aux -Pyrénées sont couvertes davantage, tous les ans, de naturalistes, de malades, de jeunes gens aventureux; les établissements thermaux s'embellissent sans cesse, s'agrandissent, et sont toujours insuffisants. Ces lieux, qui n'offraient de loin que le triste aspect d'un hôpital, laissent souvent dans la mémoire de l'observateur les idées d'un Tempé, d'une Athènes.

Les divers séjours des eaux thermales sont comme des maisons de campagne, où, dépouillant une partie de la contrainte des villes, dans des rencontres diurnes, dans les salons de bains, dans les visites familières, on entr'ouvre une partie de ce domino déguisant dont on se cache un peu dans le bal masqué du monde. Plusieurs causes y favorisent la franchise et l'abandon: la nouvelle vie que donnent ces eaux toniques, l'impression expansive de cette belle nature, l'idée d'une séparation prochaine, qui doit effacer toute trace de ce laisser-aller commode dans les manières et les discours.

Le soir, les caravanes qui ont tenté des découvertes se réunissent dans divers salons, et chacun jouit de nouveau de sa journée aventureuse, en parlant des plantes nouvelles dont il a enrichi son herbier, des dessins qui ont grossi son portefeuille, des impressions dont sa mémoire ou uue relation fidèle et chère conserveront le souvenir.

Le caractère des liaisons de tout genre, aux eaux thermales, est la rapidité. Le temps est court, précieux; le séjour est une vie entière; le départ est une séparation éternelle. Ainsi l'intérêt réciproque est de parcourir prestement la chaîne qui mène, par des chainons nombreux, de la froideur du premier abord à l'intimité confidentielle, à l'abandon absolu. La plupart de ces liaisous précipitées et nombreuses ne peuvent laisser des souvenirs profonds, et s'effacent de la mémoire comme les caractères tracés dans le sable; mais il est des femmes intéressantes, des hommes aimables, dont les images sont éternelles et toujours douces et précieuses.

Les saisons les plus favorables à l'usage des eaux sont le printemps, l'été et le commencement de l'automne. En général, les sources d'eaux minérales doivent être fréquentées plus tard dans les pays septentrionaux, et plus tôt dans les méridio

naux.

CLASSIFICATION DES EAUX MINÉRALES.

Les chimistes modernes ont divisé les eaux minérales naturelles en quatre classes, indiquées par leur propriété la plus saillante de l'un ou l'autre de leurs éléments les plus sensibles: 1° les eaux salines; 2o les eaux gazeuses ou acidules; 3o les eaux ferrugineuses ou martiales; 4° les eaux sulfureuses ou hépatiques. Les eaux dont la température n'excède pas celle de l'air ambiant ont été désignées par le nom d'eaux froides ou tempérées; celles, au contraire, qui sont à une température plus élevée que l'atmosphère, ont été appelées eaux thermales ou chaudes.

Des eaux salines. On reconnaît facilement les eaux salines à leur goût, salé sans être astringent; un peu d'eau de chaux, le nitrate de mercure liquide et la potasse ne tardent pas à manifester la nature des sels qui les constituent; l'évaporation apprend ensuite dans quelle proportion ils s'y trou vent. Ces eaux sont chaudes ou froides; elles sont susceptibles de contracter un haut degré de chaleur, et de le conserver long-temps.

Les eaux minérales salines sont en général toniques, apéritives et diurétiques. Il y en a plusieurs qui sont assez chargées de sels pour devenir purgatives lorsqu'on les prend à graudes doses. Ces eaux brillent surtout par une action antisceptique. On les emploie avantageusement dans les coliques néphrétiques, la suppression des règles, les pertes utérines qui ne dépendent pas d'un état de pléthore. On doit s'abstenir de ces eaux lorsqu'il existe une trop grande sensibilité dans les organes de la digestion; elles nuisent aux personnes qui ont la

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Les eaux gazeuses froides les plus fréquentées sont celles de:

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Bourbon-Lancy.

Bourbonne-les-Bains.

Cap-Vern.

Nėris.

Plombières. Sylvanes.

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Eaux minérales gazeuses ou acidules. Les eaux minérales ne contiennent pas seulement des substances fixes, il s'y trouve encore plus abondamment, dans quelques-unes d'elles, un principe volatil ou gaz, qui fait fonction d'acide, et qu'on doit regarder comme une des substances qui contribuent le plus à leurs propriétés médicales. On désigne ces eaux sous le nom d'acidules ou gazeuses. Elles ont une saveur aigrelette et piquante, qui se perd à mesure que le gaz qu'elles contiennent s'évapore, et laissent échapper beaucoup de bulles d'air, qui leur donnent une apparence d'ébullition. Ces eaux sont chaudes ou froides, et ne manifestent aucune odeur sensible. Exposées à l'air libre ou à une douce chaleur, elles perdent le principe actif d'où dépend leur principale vertu. Elles forment, avec l'eau de chaux, un précipité blanc, et rougissent la teinture de tournesol.

Les eaux gazeuses stimulent les nerfs et l'organe encéphalique. On les emploie avec succès dans les fièvres malignes et putrides, dans les affectious bilieuses, les maladies chroniques, les engorgements des viscères, l'état de langueur, la mélancolie, les affections nerveuses, et surtout dans la chlorose ou les pâles couleurs. Elles donuent du ressort et de l'énergie aux fonctions de l'estomac, et paraissent avoir une action particulière sur les intestins.

On fait usage des eaux gazeuses en boisson, à la dose de cinq à dix verres; il faut les boire à la source, pour prévenir le dégagement du gaz. Les eaux gazeuses thermales s'emploient également en boisson et en bains.

Bourbon l'Archambault. Mont-d'Or.

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Eaux minérales ferrugineuses ou martiales. De toutes les eaux minérales, les eaux ferrugineuses ou martiales sont les plus abondantes. Elles sont limpides, inodores, et impriment au goût une sensation de stypticité et d'astringence. Leur saveur est analogue à celle du métal qu'elles tiennent en dissolution. Le fer y est ordinairement combiné avec le gaz acide carbonique; il l'est aussi quelquefois avec l'acide sulfurique, à l'aide duquel il forme un sulfate de fer ou 'vitriol. La décoction de noix de galle leur communique une teinte pourpre ou noire, et la dissolution de prussiate de chaux les colore en bleu. Elles précipitent insensiblement le fer sous la forme d'ocre.

Les eaux ferrugineuses sont en même temps gazeuses et salines, et jouissent de plusieurs propriétés qui leur sont communes avec ces deux classes d'eaux minérales. Leur action est essentiellement touique. Elles sont pénétrantes, provoquent les oscillations de l'appareil vasculaire, rendent plus actives les fonctions de la digestion et de la circulation. On les emploie avec succès dans les fièvres intermittentes, daus la débilité qui est la suite d'hémorrhagie, dans les gonorrhées anciennes, les fleurs blanches, les catarrhes chroniques de la vessie, la gravelle, les scrophules, et on les préconise coutre la stérilité.

Les eaux ferrugineuses froides les plus usitées

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On cite, parmi les eaux ferrugineuses thermales, celles d'Alet, de Saint-Honoré et de Rennes-lesBains.

Eaux minérales sulfureuses ou hépatiques. Les eaux minérales sulfureuses, exhalent assez ordinairement l'odeur d'œufs couvés, et ont un goût désagréable. Elles ont la propriété de noircir l'argent et de déposer du soufre par le contact de l'air. Le principe qui les caractérise se trouve combiné, et dans l'état de sulfure alcalin ou de sulfure de fer; le plus souvent ce dernier composé se trouve uni au gaz hydrogène sulfuré, lequel est soluble dans l'eau. Ces eaux sont onctueuses et rendent la peau douce. Elles sont presque toutes thermales; quelques-unes cependant sont froides.

Les eaux sulfureuses agissent spécialement sur le système lymphatique et sur le système légumentaire; de là vient qu'elles excellent pour la cure des maladies cutanées. Prises en boisson, elles accélèrent la circulation, augmentent la transpiration et l'appétit; elles s'emploient avec avantage dans les aigreurs rebelles et opiniâtres de l'estomac, lorsqu'elles sont causées par l'atonie des viscères digestifs. Elles sont souveraines pour la guérison des pâles couleurs et pour le rétablissement des règles. Plusieurs fois elles ont été employées avec succès dans le traitement des maladies scrophuleuses.

Les bains et les douches d'eaux sulfureuses jouissent, comme toutes les eaux thermales, de la propriété de guérir les paralysies', certaines roideurs des articulations, la sciatique, les douleurs rhumatismales anciennes. A l'intérieur et à l'exérieur, on en obtient de grands succès dans les maladies de la

peau, telles que les dartres, les gales opiniâtres,

la teigne.

Les eaux minérales hydrosulfureuses sont nuisibles dans toutes les maladies inflammatoires, et de plus, dans le cancer, le scorbut et la goutte, dont les accès sont quelquefois rappelés par un bain sulfureux. En général, on doit s'en abstenir lorsqu'il y a trop de pléthore et d'irritation, ou crachement de sang.

Les eaux sulfureuses thermales les plus usitées sont celles de:

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Castera-Verduzau.

On cite, parmi les eaux sulfureuses froides,

celles de

Enghien-les-Bains.
Puzzichello.

La Roche-Posay.
Uriage.

ÉBULLITION. CHIMIE. Agitation violente d'un liquide au moment où il est en partie converti en vapeur par l'action du calorique.

Tous les corps liquides à la température ordinaire, et plusieurs même de ceux qui ne le deviennent qu'à 100o, 200o, tels que le soufre, etc., peuveut bouillir, devenir gazeux à un certain degré de chaleur. En effet, lorsqu'on expose l'un de ces liquides, de l'eau, par exemple, dans un vase ouvert soumis à l'action d'un foyer de chaleur, les molécules les plus voisines du foyer s'échauffent, se dilatent jusqu'à un certain point, et bientôt se convertissent en vapeurs qui s'élèvent à travers le liquide sous la forme de bulles d'air, traversent rapidement les parties de l'eau qui n'ont point encore changé d'état, les soulèvent et viennent, en globules, crever à la surface: on nomme ce phénomène ébullition, et l'on dit que le liquide bout. Cette ébullition commence toujours au moment où la vapeur qui se forme a une tension égale à celle de l'air atmosphérique ; quelques instants avant qu'elle ait lieu, la transparence de l'eau est légèrement troublée par la multitude de bulles qui s'échappent de toutes les parties du liquide, mais plus particulièrement de celles qui touchent les parois du vase. On entend aussi un son qui d'abord est aigu, puis devient grave. Ces premières bulles sont produites par le dégagement de l'air que l'eau tenait en dissolution, mais celles qui leur succèdent sont beaucoup plus grosses et ne contiennent que de l'eau vaporisée.

Aussitôt qu'un liquide commence à bouillir, sa température ne s'élève plus, quelle que soit d'ailleurs l'ébullition qu'il éprouve; qu'elle soit lente ou vive, tout le calorique qu'il reçoit est employé à réduire en vapeurs un plus ou moins grand nombre de ses parties; ce calorique devient latent et insensible au thermomètre, de sorte que la vapeur qui se forme est à la même température que le liquide bouillant.

Les différents liquides se convertissent en vapeur à des températures très-différentes sous la même pression. Sous la pression atmosphérique de 0,76, L'eau bout à....

Le carbure de soufre à..

100,0

47,0

15

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Les liquides entrent en ébullition à des températures d'autant plus basses que la pression est moindre; l'eau bout sur les hautes montagnes bien avant 100°. Si l'on soustrait complétement la pression atmosphérique, en plaçant les liquides dans le vide de la machine pneumatique, l'eau bout à 31°, l'alcool à 9o, l'éther à toutes les températures; et il semble résulter des expériences de Robison, que tous les liquides bouillent dans le vide à une température de 69o plus basse qu'à l'air libre. L'appareil connu sous le nom de bouillant de Francklin fait connaître que l'ébullition se manifeste à une température peu élevée lorsque la pression de l'atmosphère est nulle. Cet appareil consiste en un tube de verre recourbé et terminé par deux boules, dont l'une est remplie d'alcool; on fait bouillir ce liquide, afin de purger d'air l'instrument, que l'on ferme ensuite hermétiquement. Dans cet état, la chaleur de la main appliquée sur la boule contenant la liqueur, suffit pour donner naissance à de la vapeur dont la force élastique refoule d'abord la totalité de l'alcool dans la boule opposée, puis, en la traversant, produit toutes les apparences de l'ébullition ordinaire.

Au premier aspect, on serait tenté de croire que la nature du vase dans lequel on fait bouillir un liquide n'a sur celui-ci aucune influence; cependant M. Gay-Lussac a observé que l'eau, qui dans un vaisseau de métal bout à 100°, ne le fait plus qu'à 101°,5 dans un vase de verre, et il est probable que tous les liquides présentent des résultats analogues.

Black et Wyt ont cherché à déterminer la quantité de calorique latent emporté par la vapeur. Black observa qu'en mettant un petit vase d'étain avec un peu d'eau à 10o, sur un fer très-chaud, l'eau s'échauffait à 100° en 40 minutes, en recevant par conséquent 22o, 5 par minute : il observa

ensuite que cette eau était complétement évaporée en vingt minutes. Or, si elle recevait 22o, 5 par minute, elle en avait done reçu 22°, 5 X 20 ou 450o, qui étaient emportés par la vapeur. On est parvenu depuis, par d'autres moyens, à déterminer que la vapeur d'eau, sous la pression ordinaire de l'atmosphère, enlevait assez de calorique pour élever 4, 66 de fois son poids d'eau liquide à 100o de chaleur. Si, par exemple, on fait passer un poids connu d'eau en vapeur à travers de l'eau froide, on trouve que 100 parties d'eau en vapeur peuvent élever 550 parties d'eau froide à 100 degrés, en se condensant elle-même, ce qui donne 650 parties d'eau à 100 degrés. Voy. VAPEUR.

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Il ne faut pas confondre l'ébullition avec la vaporisation ou l'évaporation, phénomènes qui peuvent avoir lieu à toutes les températures, et qui ne se passent qu'à la surface. Voy. ÉVAPORATION.

ÉCHANGES. Voy. Ventes.

ÉCHELLE, GÉOGRAPHIE, PHYSIQUE. Une échelle est un port ou un lieu de trafic, du vieux mot escala, qui signifie port de mer. On appelle échelles, dans le Levant, les villes et villages maritimes où les négociants de l'Europe ont des magasins, envoient des vaisseaux, tiennent des comptoirs, ont des facteurs, des commissionnaires, et où les princes européens entretiennent des consuls. Dans l'Inde, en Perse et en d'autres contrées, ces mêmes lieux sont appelės loges; sur la côte d'Afrique, comptoirs; en Égypte, okelle; à Madagascar, palissade, etc. Le plus souvent ces stations sont accompagnées d'un petit fort, muni de canons, et défendu par une garnison proportionnée à leur importance.

GÉOMÉTRIE. Une échelle consiste en une ou plusieurs lignes droites, divisées en parties égales, selon une loi donnée. Les plans, les cartes géographiques, par exemple, offrent toujours une échelle représentant un certain nombre d'unités métriques, pour pouvoir y estimer les distances et les mesurer avec un compas.

ÉCHO. belles-letTRES. Sorte de poésie, dont le dernier mot ou les dernières syllabes forment en rime un sens qui répond à chaque vers.

MUSIQUE. En terme de musique, écho se dit d'une sorte de pièce ou d'air dans lequel, à l'imitation de l'écho, on répète de temps en temps un petit nombre de notes.

ÉCHO. PHYSIQUE. Répétition distincte des ondulations sonores réfléchies par un corps solide. L'écho est un des phénomènes les plus connus,

mais qui appelle toujours l'attention. On sait que l'expérience consiste à produire des sons, comme ceux des instruments de musique, ou à faire agir sa voix, devant des obstacles qui puissent nous renvoyer le son. Les édifices, les rochers, les vallées, souvent même les parois opposées des appartements ou des voûtes, satisfont à cette condition et annoncent l'écho, par le retentissement des pas, ou par le renvoi des paroles de celui qui se trouve en présence de l'obstacle réflecteur. On conçoit qu'il est avantageux que la surface qui doit renvoyer le son soit concave du côté de celui qui interroge l'écho, afin de lui renvoyer, en les concentrant, les sons, qui sans cela s'affaibliraient trop par leur trajet dans l'air, leur tendance naturelle étant tou jours de diverger. L'écho est simple ou multiple, lorsque la voix est répétée une ou plusieurs fois; il est monosyllabique ou polysyllabique suivant qu'il fait entendre une ou plusieurs syllabes. Plus l'écho est éloigné, plus on peut prononcer de paroles avant que les premiers sons qui ont été frapper

l'obstacle soient de retour et commencent sa réponse. On cite des échos (par exemple, l'écho de Woodstock, dans la province d'Oxford, en Angleterre) qui répètent près de vingt syllabes, c'est-àdire qui permettent d'en prononcer vingt avant que le son réfléchi de la première soit de retour à l'oreille. Le son parcourt 338 mètres dans une seconde; on ne peut par conséquent prononcer distinctement dans le même temps que dix syllabes environ. Le temps employé à prononcer une syllabe, étant d'un dixième de seconde, il faut deux secondes pour en prononcer vingt, et l'on doit être placé à une distance de 338 mètres de l'obstacle qui réfléchit les vibrations; le premier son mettra alors une seconde pour atteindre le corps réflecteur et une seconde pour revenir, et conséquemment donne avant son retour le temps de prononcer les vingt syllabes. On a remarqué que l'écho redit plus de paroles la nuit que le jour, ce qui tient sans doute à la moindre élasticité de l'air plus froid et qui ralentit par conséquent davantage la vitesse du son.

Lorsque le son part d'une ellipsoïde de révolution, et qu'il est réfléchi à sa surface, le son réfléchi forme des ondes sonores dont le centre est l'autre foyer de l'ellipsoïde, et qui s'approchent toujours de cet autre foyer. Les rayons de l'onde sonore directe et de l'onde sonore réfléchie qui aboutissent à un même point de la surface réfléchissante, font donc des angles égaux avec la normale en ce point; ainsi on peut dire que l'angle d'incidence est égal à l'angle de réflexion. Lorsque le son revient à l'oreille

après une seule réflexion, on ne distingue qu'une seule répétition de son émis ; mais si les ondes sonores éprouvent plusieurs réflexions, et qué plusieurs de ces ondes réfléchies viennent rencontrer l'observateur, on distinguera autant de répétitions du son primitif. Lorsque l'obstacle est très-éloigné, le son réfléchi arrive à l'oreille après le son primitif, et, suivant l'intervalle qui sépare ces deux effets, l'écho répète un plus ou moins grand nombre de syllabes. Si l'obstacle est très-voisin, les sons réfléchis se confondent en partie avec les sons directs, les prolongent et les renforcent : c'est ce qui arrive dans un appartement vide.

ÉCLAIR. PHYSIQUE. Lueur subite, éclatante et presque sans durée, que produisent les sillons lumineux formés par les masses d'électricité atmosphérique dans leurs déplacements. Voy. FOUDRE, ÉLECTRICITÉ.

ÉCLECTISME. PHILOSOPHIE. Choix d'opinions vraisemblables. Éclectique se dit des philosophes qui, sans adopter de système particulier, choisissent les opinions les plus vraisemblables. A l'époque où la philosophie grecque était livrée aux disputes des rhéteurs et des sophistes, où l'on se faisait un jeu de soutenir indistinctement le pour et le contre, le philosophe Potamon, afin de tirer la philosophie du chaos où elle menaçait de s'engloutir, conçut le sage projet de choisir dans cette foule de systèmes, d'hypothèses et d'opinions diverses, ce qu'il y avait de plus vrai, ou du moins de plus vraisemblable. C'est dans cette vue qu'il fonda à Alexandrie, sous le regne des Ptolomées, la secte choisissante ou éclectique. Cette idée, conme tant d'autres, a été reproduite dans les temps modernes; nous avons aujourd'hui la philosophie éclectique, la médecine éclectique, la littérature éclectique, etc.

ÉCLIPSE. ASTRONOMIE. Phénomène astronomique occasionné par l'interposition d'un corps opaque entre notre œil et un corps céleste qui envoie des rayons de lumière.

On distingue les corps célestes en deux classes sous le rapport de la nature de leur lumière : les uns sont des corps opaques éclairés par le soleil, comme la terre, la lune, les planètes, et leurs satellites; les autres sont des corps lumineux par eux-mêmes, comme le soleil et les étoiles fixes.

Le soleil, la terre et la lune étant trois corps sensiblement sphériques, doués de mouvements réels apparents, quand leurs centres se trouvent sur une même ligne droite dont le soleil occupe toujours l'une des extrémités, la terre et la lune doivent

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