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châtel. Il est présumable que ce n'est point une autre édition, d'autant plus qu'elle porte également le nom de Pellet.

ENCYCLOPEDIE, ou Dictionnaire universel raisonné

des connaissances humaines, par Diderot et d'Alembert, mis en ordre et augmenté par le professeur D. Felice. Yverdun, 1778-80, 5 vol. in-4°, dont 10 de planches.

Cette édition, quoique peu estimée, est préférée à celle de Genève, parce qu'elle est plus complète. C'est une compilation extraite de l'Encyclopédie et de quelques ouvrages célèbres,

ENCYCLOPÉDIE, ou Dictionnaire raisonné des sciences et des arts, par Diderot et d'Alembert. Lausanne, 1778-81, 39 vol. gr. in-8°, dont 3 de pl. Cette édition est la seule qui ait été publiée dans un format portatif.

En 1782, M. Panckoucke entreprit la publication d'une Eucyclopédie par ordre de matières, qui est arrivée péniblement à son terme en 1833, et dont voici le titre :

ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE, OU par ordre de matiè

res (Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers), par une société de gens de lettres, de savants et d'artistes; précédée d'un vocabulaire universel, servant de table pour tout l'ouvrage.

L'Encyclopédie méthodique se compose d'une série de 48 dictionnaires spéciaux, pour chaque science, ornés de 6,439 planches, in-4°, gravées au burin, dont plusieurs doubles, triples et quadruples ; cet ouvrage a paru en 102 livraisons; la table annoncée n'a pas été publiée. Les matières sont classées dans l'ordre suivant.

Agriculture, 6 vol.

Arbres et Arbustes, 1 vol.

Art aratoire et du Jardinage, 1 vol. et 54 pl.
Amusements des Sciences, 1 vol. et 86 pl.
Antiquités et Mythologie, 5 vol. et 380 pl.
Architecture, 3 vol.

Art militaire, 4 vol. et 61 pl.
Artillerie, 1 vol.

Arts et métiers, 8 vol. et 1,509 pl., dont 220 doubles.

Assemblée nationale, i vol.

Beaux-Arts, 2 vol. et 115 pl., dont 15 doubles. Chasses, vol. et 32 pl.

Chimie, Métallurgie, 6 vol. et 62 pl.

Chirurgie, 2 vol. et 111 pl,

Commerce, 3 vol.

Économie politique, 4 vol.

Encyclopédiana, I vol.

Équitation, Escrime, Danse, Natation, 1 demivol. et 16 pl., dont 14 doubles.

Finances, 3 vol.

Forêts et Bois, 1 vol.

Géographie ancienne, 3 vol. Géographie moderue, 3 vol.

Géographie physique, 5 vol. et 48 pl. doubles. Atlas ancien et moderne, 140 cartes doubles. Grammaire et Littérature, 3 vol.

Histoire, 6 vol. et 33 pl., dont 30 doubles. Jurisprudence, Police et Municipalité, 9 vol. et demi.

Logique et Morale, 4 vol.

Manufactures et Árts, 3 vol. et 580 pl.
Marine, 3 vol. et 173 pl.

Mathématiques, Hydraulique, et Astronomie, 3 vol. et 108 pl.

Jeux mathématiques, 1 demi-vol. et 16 pl., dont 6 doubles.

Jeux familiers, 1 demi-vol.
Médecine, 13 vol.

Musique, 2 vol. et 188 pl.
Pêches, I demi-vol. et 114 pl.
Philosophie, 3 vol.

Physique, 4 vol. et 133 pl.
Système anatomique, 4 vol. et 96 pl.
Théologie, 3 vol.

Histoire naturelle.

Quadrupedes et Cétacés, 1 vol. et 150 pl. Mammalogie, ou Explication des planches des Quadrupedes et des Cétacés, 1 vol. et 150 pl. Ovipares, Reptiles et Serpents, 1 vol. et demi, et 68 pl.

Ornithologie, ou Explication des planches des Oiseaux, 3 vol. et 277 pl.

Poissons, 1 vol. et 102 pl.

Insectes, Papillons et Crustacés, 7 vol. et demi, et 397 pl.

Vers, Coquilles, Mollusques et Zoophytes, 4 vol. et 488 pl.

Botanique et Suppl., 13 vol. et 1000 pl.

On doit encore ajouter aux Encyclopédies imprimées en langue étrangère, mentionnées ci-dessus, les ouvrages suivants :

ENCYCLOPEDIANA, or a Dictionary of arts and sciences, on a plan by which the different sciences and arts in distinct treatises or systems. London, 1789-97, 36 parties en 18 vol. in-4o, fig. Supplement to the Encyclopædia britannica, by Gleig. London, 1801, 4 parties en 2 vol. in-4o, fig. En tout, 20 vol. in-4°, fig.

Cette Encyclopédie, assez peu connue en France a eu un succès à peu près égal à celle de Chambers. La 5o

édition a paru à Édimbourg en 1810, en 18 vol. grand in-4°, auxquels on ajoute un supplément en 6 vol., commun à la 4 et à la 5 édition.

THE ENGLISH ENCYCLOPOEDIA (Encyclopédie anglaise, on Dictionnaire des arts et des sciences; nouvelle édition, oruée de près de 400 planches). London, Kearsley, 1801, 10 vol. in-4° sur deux colounes.

Cette Encyclopédie est une collection de traités sur les sciences et les arts, recueillis dans les meilleurs ouvrages modernes.

ENCYCLOPOEDIA LONDINENSIS, or universal Dictionary of arts, sciences, and litterature, etc. (Eucyclopédie de Londres, ou Dictionnaire universel des arts, des sciences et de la littérature, publiée par J. Wilkes). Londres, Wihte, 1801 et années suiv., gr. in-8°, fig.

Cet ouvrage, que nous ne croyons pas encore achevé, doit avoir à peu près 25 vol. Le plan se rapproche de l'Encyclopédie méthodique française.

THE NEW ENCYCLOPEDIA, etc. ( Nouvelle Encyclopédie des sciences et des arts, publiée par Abraham Rees et autres. Première édit. américaine). Philadelphie, Bradfort, 1806 et suiv., 38 vol. in-4°, 3 de supplément et 5 de planches.

Nous ignorons si cette édition est terminée et combien elle aura de volumes.

DEUTSCHE ENCYCLOPEDIE, oder allegemeines RealWoerterbuch aller Künste und Wissenschafften, etc. (Encyclopédie allemande, ou Dictionnaire universel des arts et des sciences, par une société de gens de lettres ). Francfort, l ́arrentrapp et Wenner, 1778 et suiv., in-fol. et fig.

Cet ouvrage, annoncé en 12 volumes, en aura au moins 40; nous ignorons s'il est achevé. CONVERSATIONS LEXICON, 12 gros vol. in-8°.

Cet ouvrage a obtenu en Allemagne six éditions et s'est vendu à plus de 70,000 exemplaires.

On peut aussi mettre au rang des encyclopé dies, les ouvrages ci-après publiés en France: NOUVEAU DICTIONNAIRE DES SCIENCES ET ARTS, traduit de l'anglais de Dytche, par Pezénas et Feraud, 2 vol. in-4°.

Cet ouvrage a été réimprimé en 1761, sous le titre d'Encyclopédie française, latine, et anglaise, in-8°, Lyon, J.-M. Bruisset.

L'ESPRIT DE L'ENCYCLOPÉDIE, ou Choix des articles les plus curieux, les plus agréables, les plus piquants, les plus philosophiques de ce dictionnaire, par l'abbé de Laporte, Paris, Vincent,

5 vol.in-12. Réimprimé en vol. in-12, Paris,

7

1771, et augmenté de plus du double, 13 vol. in-8°, Paris, 1798-1808.

L'ESPRIT DE L'ENCYCLOPÉDIE, etc., par M. Olivier, 12 vol. in-8°.

L'ESPRIT DE L'ENCYCLOPÉDIE, etc., par M. Hennequin, 15 vol. in-8°.

COURS D'ÉTUDES ENCYCLOPÉDIQUES, rédigé sur un plan nouveau, contenant, 1o l'histoire de l'origine des progrès de toutes les sciences, belles-lettres, beaux-arts et arts mécaniques; 2o l'analyse de leurs principes; 3° tous ces mêmes objets traités en détail. Par Fr. Pagès. Paris, Artaud, an vir, 6 vol. in 8o, et atlas in-4° de 64 planches. Enfin, on doit ajouter à cette notice, les Encyclopédies françaises récemment publiées ou dont la publication est commencée et qui sont: L'ENCYCLOPÉDIE moderne, ou Dictionnaire abrégé

des sciences, des lettres et des arts, etc., par une société de gens de lettres, et publiée par M. Courtin, 26 vol. in-8°, dont 2 vol. de planches. Paris, 1823-1832.

Cet ouvrage est achevé.

ENCYCLOPÉDIE PORTATIVE, ou Bibliothèque des sciences et des lettres, des arts et des métiers, de l'histoire, de la géographie et des voyages, par une société de gens de lettres, sous la direction de M. Bailly de Merlieux, grand in-8° et gr. in-32. 1825 et suiv.

Cet ouvrage se compose d'une collection de traites méthodiques et élémentaires, sur chacune des branches des connaissances humaines I formnera 300 volumes grand in-32, ou 300 livraisons in-8°; 53 volumes ou livraisons avaient paru en 1833.

DICTIONNAIRE DE LA CONVERSATION et de la lec

ture, répertoire des connaissances utiles, par une société de gens de lettres. Paris, 1832 et suiv., in-8°.

Cet ouvrage est annoncé en 48 livraisons, formant 24 vol. in-8°. Le 3 vol. a paru en avril 1833. ENCYCLOPÉDIE DES CONNAISSANCES UTILES, par une société de gens de lettres. Paris, 1832 et suiv., in-18.

Cet ouvrage est annoncé en 100 volumes ou livraisons d'environ 100 pages chacune. La première livraison a paru en octobre 1832, la 14 livraison en avril 1833. BIBLIOTHÈQUE POPULAIRE, ou l'Instruction mise à la portée de toutes les intelligences, par une société de gens de lettres, sous la direction de

M. Ajasson de Grandsagne. Paris 1832 et suiv., in-18.

Cette Bibliothèque se composera de 120 volumes, formant autant de traités sépares, sur l'histoire, les sciences et les arts. La 36 livraison a été publiée en avril 1833.

ENCYCLOPÉDIE DES GENS DU MONDE, répertoire universel de toutes les connaissances nécessaires, utiles, agréables, dans la vie sociale, et relatives aux sciences, aux lettres, aux arts, à l'histoire, à la géographie, etc., avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages les plus célèbres, morts et vivants; composé par une société de savants, de littérateurs et d'artistes français et'étrangers. In-8°. Paris, Treuttel et Würtz, 1833.

Cette Encyclopédie est annoncée en 12 vol.grand in-8°. Le premier volume a paru le 15 juin 1833.

Le but des grandes Encyclopédies est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre, d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de le transmettre aux hommes qui viendront après nous, afin que les travaux des siècles passés n'aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont. Le but des Encyclopédies abrégées est de populariser les connaissances, de les rendre accessibles à toutes les classes de la société, principalement à celles qui depuis des siècles sont restées étrangères aux progrès de l'esprit humain, et qui n'ayant pas le temps de devenir savantes ont cependant un grand intérêt à ne pas réster étrangères aux sciences qu'il n'est plus permis aujourd'hui d'ignorer. Les Encyclopédies abrégées sont donc non-seulement des ouvrages utiles, mais des ouvrages nécessaires, lorsque surtout la modicité de leur prix en permet l'acquisition à cette classe moyenne, à laquelle il importe d'acquérir, à peu de frais, des idées justes de toutes choses.

Voyez ci-joint les différents TABLEAUX DE CLASSI

FICATION DES CONNAISSANCES HUMAINES.

ÉNERGIE, PHILOSOPHIE, MORALE. Vigueur de l'âme. Énergie se dit particulièrement des discours, de la parole, qui peignent avec vérité, qui remuent l'âme, et qui produisent de grands effets.

ENFANCE. PHYSIOLOGIE. Premier âge de la vie; période de la vie qui s'étend depuis la naissance jusqu'à la septième année, ou même jusqu'à l'invasion des premiers sigues de la puberté. Voyez

AGES.

ENFANTS TROUVÉS, ÉCONOMIE POLITIQUE,

On donne ce nom aux malheureuses créatures nées le plus ordinairement d'unions illégitimes, et abandonnées par leurs parents à la charité publique.

Avant que Vincent de Paul, l'un des plus grands hommes des temps modernes, n'eût ouvert des asiles à ces pauvres enfants, ils étaient déposés à la porte des maisons, ou jetés au hasard sur la voie publique. A Paris, en 1650, on les vendait vingt sous piece rue Saint-Landry, souvent pour des femmes qui avaient des maladies de sein: ils périssaient par milliers.

On a attribué à la pitié qui sauve ces enfants d'une mort certaine, l'effrayant accroissement dans le nombre des naissauces illégitimes et des enfants abandonnés. Nul doute, en effet, qu'une certaine sécurité sur le sort de ces victimes, n'enlève à certaines âmes les derniers restes d'une pudeur qui pourraient encore les arrêter dans la voie du désordre, de même que l'aumône favorise la mendicité; nul doute que des unions imprévoyantes ne se multiplient sous l'influence d'un état de choses qui offre une sorte de pensionnat où les enfants auront le vivre et le couvert. Mais il semble que c'est par trop rétrécir la question que de l'envisager de cet unique point de vue; c'est trop généraliser la situation d'esprit dans laquelle dut se trouver un illustre philosophe, lorsqu'il donna au monde le scandale de l'abandon successif de ses trois enfants. Si l'on réfléchit à l'état moral dans lequel fut plongée la classe pauvre de la société, lorsque pendant toute la durée du dix-huitième siècle l'immoralité lui fut audacieusement professée par les classes supérieures; si l'on médite sur la brusque extinction des croyances chez des hommes trop ignorants pour chercher ailleurs la sanction de toute vertu; si l'on calcule l'effet d'une longue chaine de changements ou plutôt de bouleversements politiques; si l'on étudie enfin le système d'opposition à toute diffusion des lumières chez le peuple, ainsi que le dédale des lois fiscales, fulles et capricieuses, qui changeaient chaque année les conditions du travail, troublaient sans cesse la marche paisible de l'industrie, élevaient démesurément les salaires pour les précipiter bientôt comme à plaisir, on comprendra la douce compassion qu'a inspirée ce qu'il y a de plus intéressant et de plus aimable au monde, l'enfance, l'enfance reniée, jetée aux immondices! on verra, disons-nous, que cette noble et touchante passion pour le malheur n'est pas seule responsable du mal. Les mêmes causes qui jettent les populations dans la misère, entraînent avec elles mille autres misères, toujours plus cruelles, toujours plus déplorables. L'origine des charges qui accablent la

société, ne doit plus être un secret pour personne! Les bénédictions des peuples, et la véritable gloire, sont désormais attachées à leur allègement.

ENGRAIS. AGRICULTURE. L'on emploie le mot engrais pour désigner généralement toutes les substances que l'expérience a fait reconnaître propres à enrichir les différents terrains, ou qui contribuent d'une manière quelconque à les rendre plus favorables à la végétation, c'est-à-dire à les rendre capables de produire le grain, les légumes et les plantes les plus utiles. On désigne plus ordinairement sous la dénomination générale d'amendements les substances qui sont prises dans le règne minéral, tels que les marnes, chaux, argiles, plâtres, etc.; et, sous celle d'engrais, celles qui proviennent des substances végétales et animales.

L'objet des engrais est des plus importants, et demande à étre étudié avec beaucoup de soin; aussi le cultivateur doit-il chercher la meilleure méthode de les préparer, la quantité dans laquelle il faut les employer, et les terrains auxquels ils s'adaptent le mieux.

Les substances le plus en usage pour servir d'engrais sont le fumier des quadrupedes; le fumier de pigeons et de volailles; l'urine; les matières fécales; les os; les substances animales putréfiées; les restes des boucheries; les restes des mauufactures; les plantes marines; les herbes de rivière; la vase ou limon; les boues des rues; les balayures des grandes routes; le tan; la suie; la tourbe; le parc des bêtes à laine; les récoltes en vert enterrées; la chaux ; la marue; les cendres; le gypse.

Les engrais chauds conviennent aux terres froides; ils corrigent leur compacité, s'emparent de l'humidité qu'elles ont de trop, et la perdent aisément. Les engrais froids, par leur viscosité, donnent de la liaison aux terres sèches et brûlantes, possèdent et retiennent mieux l'humidité.

Le fumier des quadrupedes est le plus commun et le plus utile des engrais, et celui dont la disposition est un objet de première importance pour les cultivateurs. Plus la fermentation est complete, plus l'effet du fumier, converti par elle en terreau, doit être sensible sur le sol; aussi doit-on conduire les fumiers de manière qu'ils fermentent completement, et que les matières produites dans les tas par cette opération naturelle, y soient conservées dans l'état où elle les laisse; cette attention améliore, augmente singulièrement la qualité des fumiers.

Les fumiers, en sortant des étables, se placent ordinairement en tas dans les cours de la ferme ou

à l'extérieur; le lieu où l'on place ce tas ne doit pas être trop sec, parce que, dans les saisons chaudes de l'année, la fermentation s'y opérerait mal, à moins qu'on n'arrosât souvent le fumier d'eau; mais ce qu'on doit éviter par-dessus tout, c'est que le pied du tas de fumier soit baigné par de l'eau staguante ou courante; non-seulement cela enlève les sucs les plus précieux, mais cela nuit à la fermentation de la masse, qui ne peut s'opérer qu'au moyen d'une humidité modérée. Il est important de ne point réunir dans un seul tas tous les différents engrais d'une ferme, parce que des substances de natures diverses, au lieu de former une agrégation utile, se nuisent réciproquement dans l'opération nécessaire de la fermentation. Ainsi les fermiers feront bien d'avoir au moins deux ou trois tas différents pour y disposer les matières selon leur nature, la saison et le temps où l'on se propose d'en faire usage. Le fumier qui arrive sur les terres, soit qu'il soit destiné à être enterré ou non, doit être répandu de suite également, et sans qu'il reste de morceaux ou de paquets; les tas qu'on forme en déchargeant les voitures ne doivent jamais passer la nuit sur le champ, si l'on veut que la fumure soit bien égale, ce qui est un des points les plus importants de l'application des engrais.

On doit faire plusieurs distinctions entre les fumiers des animaux. Le fumier des chevaux, remarquable par la promptitude avec laquelle il fermente, et par sa force, est réputé de première qualité; celui des bestiaux qu'on engraisse vient ensuite; celui du bétail maigre, et en partie des vaches, est regardé comme d'une valeur très-inférieure; enfin, celui des animaux nourris de paille passe pour n'avoir aucune valeur. Le fumier de volailles et de pigeons est riche; son effet est très-prompt, mais de courte durée, il faut le renouveler souvent. Les excréments bumains font un excellent fumier; mais il est si actif, qu'il ne doit pas être employé sans mélange et en grande dose. L'urine des animaux, mélangée avec la chaux et le plâtre, fait un bon engrais pour la plupart des terres. On répand fréquemment l'urine sur les trèfles, les luzernes et les sainfoins (après lui avoir donné préalablement le temps de fermenter); en alternant cet engrais avec le plâtre, on produit sur ces plantes des succès qui paraissent prodigieux; on obtient, dans des sables presque stériles, d'aussi abondantes récoltes que dans les terres de la meilleure qualité. Dans plusieurs parties de l'Angleterre, on emploie les os comme engrais, soit seuls, soit avec d'autres substances. Enfin, les substances animales putréfiées,

les restes des boucheries et des manufactures font encore d'excellents engrais.

Les plantes marines, ou warechs, s'emploient comme engrais dans presque tous les endroits où l'on peut s'en procurer une suffisante quantité. L'usage ordinaire est d'étendre ces plantes sur le chaume ou sur les prés, immédiatement après les avoir amenées du rivage. On observe que les plantes marines perdent beaucoup de leur qualité par la fermentation, en sorte qu'une charretée de plantes, fraîchement amenées de la mer et répandues sur le sol, fait plus d'effet que deux charretées qui ont fermenté en tas. Les herbes des rivières, des lacs, d'étangs ou de fossés, sont aussi employées avec succès comme engrais. La vase, ou la boue de la mer, des rivières, ou des étangs, est un excellent engrais, qu'on peut employer avantageusement, soit tel quel, soit mélangée de chaux : elle est surtout bonne pour les terres légères, dont elle augmente singulièrement la fertilité.

Les ordures des rues forment aussi un excellent engrais, qui exige moins la fermentation qu'aucun autre fumier, et qui peut être employé presque en le recueillant; il ne doit jamais être enterré profondément; mais, appliqué à la surface du terrain, ses effets sont étonnants. Les balayures des grandes routes sont encore un bon engrais, qui a l'avantage de pouvoir être répandu très-également sur la

terre.

Le tan, lorsqu'on a eu soin de le faire pourrir, et qu'on le répand assez épais sur les prés, y est d'un grand effet; mais la manière la plus sûre et la plus prompte de le rendre utile, c'est de le mêler avec de la chaux ou du sel.

La suie s'emploie comme engrais partout où l'on peut l'avoir en quantité suffisante; on l'applique de toutes les mauières, et à toutes les productions.

La tourbe, brisée et émiettée, mélangée avec le fumier d'étable, auquel on ajoute un cinquième de chaux, s'emploie avec avantage sur les terres légères, graveleuses ou calcaires, non-seulement comme engrais, mais pour donner au sol plus de

consistance.

Le parc des bêtes à laine, pour engrais, est commun à plusieurs parties de la France, et extrémement avantageux. Le parc du printemps et de l'été est le meilleur, parce que la nourriture de l'animal est plus succulente; le parc d'hiver a peu d'effet, à moins que les moutons ne soient nourris aux turneps ou au foin.

L'usage d'enterrer les récoltes à la charrue, pour l'amélioration du sol, est extrêmement ancien, et

a été recommandé par tous les Romains qui ont écrit sur l'agriculture. Les pois, les fèves, le blé, le sarrasin surtout et la petite gesse, les turneps, et d'autres plantes succulentes, enterrés lorsqu'ils sont en pleine fleur, donnent un trèsbon engrais. Cette manière de fertiliser le sol n'est pas aussi fréquemment mise en usage qu'elle le mériterait.

La chaux produit les effets les plus étonnants sur la végétation; elle augmente prodigieusement les récoltes dans des terrains qui jusqu'alors avaient été regardés comme de peu de valeur; mais son emploi demande beaucoup de discernement. En général, on doit observer que c'est sur les terres les plus fortes et les plus profondes qu'il faut employer la plus grande quantité de chaux, et diminuer cette quantité à mesure que les terres qu'on veut amender sont plus légères.

La marne est employée pour engrais dans une grande partie de la France, et l'expérience a démontré sa grande utilité dans l'agriculture. Il y a trois sortes de marne la calcaire, l'argileuse, la siliceuse ou sablonneuse; toutes sont des mélanges de craie et de glaise, tellement qu'elles se séparent, plus ou moins promptement, en petites parties, lorsqu'elles sont exposées à l'air. La marne s'emploie avec avantage sur les récoltes en végétation, surtout dans les terres légères; et en général elle produit les plus grands effets sur les terrains légers, mis en prés artificiels. L'expérience confirme qu'il n'y a probablement aucun moyen possible d'employer les terres sablonneuses ou graveleuses plus utilement que de les amender par la marne, après les avoir mises en prés artificiels.

La cendre de bois est un engrais à raison de la quantité d'alcali qu'elle contient; mais ce n'est que sur les terres les plus fortes et les plus tenaces qu'elle peut faire un bon effet. La cendre de fougères est un bon engrais pour les terres grasses et très-profondes, et pour les prés aigres et froids. Mais la meilleure manière d'employer la fougère scrait de s'en servir pour litière; outre le fumier excellent qui en résulterait, on trouverait l'avantage de tenir le bétail au sec et mieux couché.

Le gypse est un puissant engrais, dont la découverte a été faite en Suisse, en 1768. L'usage de cet admirable engrais passa de Suisse en France, vers la fin du siècle dernier. L'Alsace paraît être la province qui l'a employé la première, ensuite le Dauphiné, puis le Lyonnais. C'est à lui que ces pays doivent leurs belles prairies artificielles de trèfle et de luzerne, et les riches moissons qui leur succèdent. Aussi dit-on généralement : Point de beau trèfle, s'il

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