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nome des données qui servent à préparer ses observations, et, au navigateur, des résultats auxquels il doit comparer les siennes, pour reconnaître sa position sur le globe, au milieu des mers. ÉPIGRAMME. BELLES-LETTRES. Les épigrammes, dans leur origine, étaient des inscriptions que l'on gravait sur les frontispices des temples, des arcs de triomphe, sur le piedestal des statues, sur les tombeaux et autres monuments publics. Aujourd'hui on entend par épigramme une petite pièce de vers fort courte, qui, comme le madrigal, ne renferme ordinairement qu'une seule pensée, et dont le sel et la finesse se font sentir dans les derniers vers. Son but le plus ordinaire est de censurer un abus par un bon mot, ou de fronder un ridicule, à l'aide d'une pensée fine. Sa matière est d'une très-grande étendue; elle s'élève à ce qu'il y a de plus noble dans tous les genres, et s'abaisse à ce qu'il y de plus petit : elle loue la vertu, censure le vice, critique un mauvais auteur, venge le public des impertinences d'un fat, d'un sot; fait justice de la mauvaise foi des ministres et des rois, etc. En un mot, il n'y a presque rien qui ne puisse devenir le sujet d'une épigramme, pourvu qu'il y ait matière à un bon mot.

ÉPIGRAPHE. BELLES LETTRES. Sentence courte, en vers ou en prose, empruntée ordinairement aux ouvrages ou aux discours des hommes célèbres, que l'on place au bas d'une estampe ou à la tête d'un livre, pour en désigner le sujet ou l'esprit. Une épigraphe doit toujours être analogue au sujet qu'on traite.

ÉPILOGUE. BELLES-L.FTTES. Conclusion, ou dernière partie d'un discours ou d'un traité, laquelle contient ordinairement la récapitulation des principaux points répandus ou exposés dans le corps du discours ou de l'ouvrage. Voyez PÉRO

RAISON.

ÉPIPHONÈME. BELLES LETTRES. Figure de rhétorique, qui consiste dans une espèce d'exclamation à la fin d'un récit de quelque événement, ou dans une courte réflexion sur le sujet dont on a parlé.

ÉPIQUE. BELLES - LETTRES. On appelle poëme épique celui ou l'on célèbre quelques actions signalées d'un héros. Voyez Poésie, ÉPOPÉE.

ÉPISODE. BELLES - LETTRES. Incident, histoire ou action détachée, qu'un auteur insère dans son ouvrage et lie à l'action principale, pour y jeter une plus grande diversité d'événements. A la rigueur, on appelle épisodes tous les incidents par

ticuliers dont est composée une action ou une narration.

L'épisode doit être court, à proportion que sa matière est éloignée du sujet. Il doit offrir des objets différents de ceux qui le précèdent ; c'est-à-dire que, si le sujet principal est triste, l'épisode doit être divertissant la raison en est sensible; on ne l'emploie que pour la variété. Si, après une description de combat, on présentait un épisode où il fût parlé de guerre; si, après un récit d'aventures malheureuses, on présentait un épisode qui renfermât un récit de nouveaux revers, ce serait aller contre le but même de l'épisode.

L'épisode doit être du ton général de l'ouvrage. Si le sujet principal roule sur l'amour, l'épisode serait déplacé s'il traitait de politique, de guerre, ou d'autres choses qui n'eussent aucun rapport avec l'amour, etc., etc.

ÉPISTOLAIRE. belles-lettres. Terme dont on se sert principalement en parlant du style des lettres qu'on appelle style épistolaire.

En bibliographie, épistolaires se dit des auteurs qui ont écrit des lettres ou des épîtres; tels sont Cicéron, Pline le jeune, Sénèque, Sidoine Apollinaire, Pétrarque, Érasme, Juste-Lipse, Balzac, Voiture, madame de Sévigné, madame de Maintenon, etc., etc.

ÉPITAPHE. BELLES-LETTRES. Inscription gravée ou supposée devoir l'être sur un tombeau, à la mémoire d'une personne défunte.

L'épitaphe est ordinairement un trait de louange ou de morale, ou de l'une et de l'autre. L'épitaphe à la gloire d'un mort est de toutes les louanges la plus pure, surtout lorsqu'elle n'est que l'expression naïve du caractère et des actions d'un homme de bien.

L'origine des épitaphes est très-ancienne. Les Grecs mettaient seulement pour épitaphe le nom de celui qui était mort, avec l'épithète de bon homme ou bonne femme. A Athènes, on mettait simplement le nom du mort, celui de son père et celui de sa tribu. A Sparte, on n'accordait des épitaphes qu'à ceux qui étaient morts dans un combat et pour le service de la patrie; et ces épitaphes renfermaient un court éloge des défunts, témoin celle des Spartiates tués en défendant le défilé des Thermopyles :

PASSANT,

VA DIRE A SPARTE QUE NOUS SOMMES MORTS ICI POUR LA DÉFENSE

DE SES LOIS.

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ÉPITHALAME. BELLES-LETTRES. Poésie à l'occasion d'un mariage; chant nuptial, où l'on félicite de nouveaux époux sur leur union.

En général ce poëme a deux parties bien marquées, et qui paraissent essentielles à tout épithalame; l'une qui comprend les louanges des nouveaux époux, l'autre qui contient des vœux pour leur prospérité et leur bonheur. Le premier objet exige tout l'art du poète; car il en faut infiniment pour donner des louanges qui soient tout ensemble ingénieuses, naturelles et convenables; il en est de même des vœux, qui doivent être naturels, ou se renfermer dans la vraisemblance poétique, et convenables, ou ne pas excéder la vraisemblance relative.

L'épithalame n'a pas de forme bien fixée pour le choix et l'arrangement des vers. Cependant si l'on traite le sujet en style sérieux, comme alors les images en doivent être grandes, et le ton noble et élevé, les vers alexandrins conviennent mieux ; si l'épithalame est dans le genre gracieux, le style devant être alors plus aisé et plus naturel, les images plus agréables, les pensées plus enjouées et plus vives, on peut ou se fixer aux vers de huit syllabes, ou employer les vers libres. Enfin si l'on prend le ton badin et folâtre, les vers de dix syllabes sont les plus convenables.

ÉPITRE. BELLES-LETTRES. Épitre se dit des lettres écrites par les anciens dont les langues sont mortes. Dans les langues vivantes, on appelle épitres les lettres en vers adressées à un être réel ou imaginaire, et les lettres en prose que l'on met à la tête des livres pour les dédier; c'est ce qu'on nomme épitre dédicatoire.

L'épitre n'a point de style déterminé; elle prend le ton de son sujet, et s'élève ou s'abaisse suivant le caractère des personnes. Dans l'épitre philoso. phique, la partie dominante doit être la profoudeur et la justesse. Ce qui caractérise l'épître familière, c'est l'air de négligence et de liberté; ce qui en fait l'agrément, c'est une plaisanterie douce, une gaîté naïve, un badinage léger, dans les sujets même les plus sérieux ; une élégante simplicité, un air aisé, peu de parure, quelquefois de la finesse, plus souvent de l'ingénuité, un style coupé, des transitions naturelles, des phrases plutôt détachées que liées avec trop d'art, de la vivacité, des saillies, des traits d'esprit, mais qui semblent n'avoir rien coûté; plus d'enjouement que de critique, de badinage que de raillerie, d'élégance que de noblesse : tel est le ton qui doit réguer dans cette sorte de pièce.

L'estime et l'amitié ont inventé l'épitre dédicatoire; mais la bassesse et l'intérêt en ayant avili l'usage, il ne reste plus qu'une façon honnête de dédier un livre: c'est de fonder sur des faits la reconnaissance, l'estime ou le respect qui doivent justifier, aux yeux du public, l'hommage qu'on rend au mérite.

Le style des épîtres peut varier à l'infini, selon les sujets, les personnes et les circonstances. Il s'en suit qu'on peut les mettre en toutes sortes de vers: alexandrins et suivis pour les sujets élevés; communs pour les sujets satiriques; de huit syllabes pour les sujets gracieux; enfin, libres pour différents genres moins nobles. Les ouvrages de Boileau, de J. B. Rousseau, de La Fontaine, de Fontenelle, de Voltaire, de Bernis, etc., fournissent des modèles de ces différentes sortes d'épîtres.

ÉPITROPE. BELLES-LETTRES. Figure de rhétorique, par laquelle l'orateur accorde une chose qu'il pourrait nier, afin que, par cette marque d'impartialité, il puisse obtenir, à son tour, qu'on lui accorde ce qu'il demande. Cette figure, plus ordinaire aux orateurs qu'aux poètes, est aussi connue sous le nom de concession.

ÉPOPÉE. BELLES-LETTRES. L'épopée est l'imitation ou le récit en vers d'une action héroïque, mémorable, intéressante et merveilleuse. Elle diffère de l'histoire, qui raconte sans imiter; du poëme didactique, qui est un tissu de préceptes; du poëme dramatique, qui peint en action; des fastes en vers, de l'apologue, du poëme pastoral, térêt ou de noblesse. en un mot, de tout ce qui manque d'unité, d'in

Dans l'épopée, le poète se propose d'exciter l'émulation, la terreur, la pitié, et successivement toutes les passions les plus vives et les plus fortes. Le principal but du poète étant de plaire, on imagine aisément combien il emploie de ressources et d'adresse pour le faire dans un poème qui, de sa nature, est fort long. De là les épisodes qui servent de repos au récit principal, et où l'on déploie tout ce qui peut attacher et émouvoir le cœur humain; de la cet éloge pompeux de tout ce que la poésie peut avoir de plus grand, de plus noble et de plus beau; de là les invocations, l'intervention des puissances célestes et infernales, etc.

La composition de l'épopée embrasse trois points principaux le plan, les caractères et le style. Voy. POÉSIE ÉPIQUE, STYLE.

ÉQUATEUR. ASTRONOMIE. Grand cercle de la sphère, également éloigué des deux pôles du monde,

perpendiculaire au méridien, et incliné de 23o 28' à peu près sur l'écliptique ou orbite terrestre. Si l'on conçoit par le centre de la terre un plan perpendiculaire à l'axe de rotation du ciel, ce plan se Domme équateur; il partage la terre en deux hémispheres terrestres, l'un boréal et l'autre austral: on le nomme aussi ligne équinoxiale sur les globes terrestres et sur les mappemondes, parce qu'il passe par tous les pays dont la durée du jour égale celle de la nuit. Les peuples qui habitent sous l'équateur ont perpétuellement les jours égaux aux nuits. Cela vient de ce que leur horizon, passant par l'axe de la terre, coupe en deux parties égales tous les parallèles terrestres, dont le soleil paraît décrire un chaque jour, A l'égard des autres lieux de la terre, retle inconstance d'égalité des jours et des nuits n'a lieu que deux fois par an, aux équinoxes de printemps et d'automne, quand le soleil répond à l'équateur. Dans tous les lieux de la terre, l'étoile qui décrit l'équateur reste douze heures au-dessus et douze heures au-dessous de l'horizon pour tout observateur.

ÉQUATION. ASTRONOMIE. Expression qui indique une égalité de valeur entre des quantités différemment exprimées. En astronomie, équation exprime souvent la différence entre le mouvement réel d'une planète et celui qui est mesuré par un mouvement moyen et uniforme. On l'appelle quelquefois équation du centre. Képler la divisait en équation optique et en équation physique; il démontra, en 1619, que le mouvement des planètes dans leurs orbites ne devait pas seulement paraitre inégal à cause de leur différente distance du soleil, mais qu'il l'était en effet. A l'apogée, la planète va moins vite; au périgée, elle a un mouvement accéléré.

L'équation du centre n'est pas la seule inégalité à laquelle le mouvement des planètes soit sujet; il en est encore d'autres qui viennent principalement de l'action mutuelle que les corps exercent les uns sur les autres, ou de celle que le soleil exerce sur les satellites. C'est principalement dans la lune que ces équations sont sensibles.

ÉQUATORIAL (CERCLE). ASTRONOMIE. Instrument très-facile, en astronomie, pour prendre les hauteurs, l'azimut, l'ascension droite, etc., des corps célestes.

ÉQUILIBRE. PHYSIQUE. Effet résultant de la parfaite égalité de deux puissances qui agissent en même temps, mais en seus contraire l'une de l'autre; repos d'un corps sollicité au mouvement par

des forces dont les effets se détruisent mutuellement.

Lorsque deux puissances agissent en même temps sur le même mobile, avec des forces parfaitement égales, de manière que l'une le pousse ou le tire, par exemple en haut, tandis que l'autre le pousse ou le tire en bas, ce mobile ne monte ni ne descend; il en résulte l'équilibre. Ainsi, lorsque les plateaux d'une balance bien exacte, dont les bras du fléau sont égaux, sont chargés de poids parfaitement égaux, le fléau ne monte ni ne descend, il demeure en équilibre.

Pour qu'il y ait équilibre entre deux corps, il faut que leur direction soit exactement opposée, et que leurs masses soient entre elles en raison inverse des vitesses avec lesquelles ces corps tendent à se mouvoir.

On nomme centre d'équilibre, dans un système de corps, le point autour duquel ces corps seraient en équilibre, ou, ce qui est la même chose, un point tel que, si le système était suspendu ou soutenu par ce seul point, il resterait en équilibre. Le point d'appui d'un levier est son centre d'équilibre. Voy. BALANCE, CENTRE DE GRAVITÉ..

ÉQUINOXE. ASTRONOMIE. Temps de l'année où le soleil, se trouvant à la fois sur l'équateur et sur l'écliptique, fait les nuits et les jours égaux. On appelle aussi équinoxes les points où l'écliptique coupe l'équateur: on dit, en ce sens, passage de l'équinoxe au méridien, distance de l'équinoxe au soleil.

Il y a deux équinoxes, celui du printemps et celui d'automne. Le premier arrive vers le 21 mars et le second vers le 23 septembre. Comme le soleil, par son mouvement diurne, semble décrire alors l'équateur, et que le cercle est coupé en deux parties égales par l'horizon, le jour est égal à la nuit par toute la terre, sauf l'effet de la réfraction.

La durée de l'année est une suite de la détermi

nation des équinoxes; car l'intervalle entre un équinoxe et celui de l'année suivante est la durée de l'année solaire. Si l'on prend deux équinoxes observés à 1800 ans l'un de l'autre, et qu'on partage l'intervalle total en 1800 parties, on aura plus exactement la longueur de l'année, qui est de 365) 3h 48' 48".

Il n'y a que sous l'équateur qu'on a un équinoxe perpétuel; car les jours y sont constamment égaux aux nuits, si on n'a égard ni à la réfraction, ni aux crépuscules. Voy. PRECESSION DES ÉQUINOXES.

ÉQUINOXIAL. (LIGNE). ASTRONOMIE. Nom donné au cercle céleste qui, sur la terre, répond à l'équateur; c'est un des grands cercles de la sphère,

dont les pôles sont les pôles du monde. Voyez ÉQUATEUR.

ÉQUITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Vertu par laquelle nous rendons à chacun ce qui lui appartient justement, conformément aux différentes circonstances où chaque personne peut être relativement à nous ou aux lois de la société.

L'équité est la loi naturelle qui connaît moins les règles de convention que le sentiment intime qui nous invite à agir envers les autres comme nous voudrions qu'on en usât envers nous.

ÈRE OU ÉPOQUE. ASTRONOMIE. Point fixe du temps d'où l'on part pour compter les années suivantes ou celles qui ont précédé. Foyez CHRO

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On nomme Ère Cécropique l'époque à laquelle Cécrops alla fonder une colonie en Grèce. La découverte des marbres de Paros a donné l'idée d'en faire une époque historique qui servit à fixer la date des événements postérieurs. Cette ère remonte à 1582 avant Jésus-Christ.

L'Ère des Olympiades est fixée à 775 ans avant Jésus-Christ. Elle doit son nom aux jeux olympi

ques qui se célébraient de quatre en quatre aus; on sait que l'espace de temps compris entre une célébration et la suivante se nommait olympiade.

L'Ère de Nabonassar date de l'époque où ce roi de Babylone commença à régner; elle est fixée au 26 février de l'an 747 avant Jésus-Christ, selon les chronologistes, et à l'an 746 suivant les astronomes.

L'Ere de la fondation de Rome remonte, selon Caton, à l'an 751 avant Jésus-Christ; à l'an 752, selon les marbres capitolins, et à l'an 753, selon Varron. La plupart des chronologistes ont adopté le calcul de Varron.

L'Ère des Consuls, ou ère civile des Romains, remonte à l'an 245 de Rome, 108 ans avant JésusChrist.

L'Ère des Séleucides commence vers l'équinoxe d'automne de l'an 312 avant Jésus-Christ, 441 de la fondation de Rome.

L'Ère d'Espagne date du 1o janvier de l'an 715 de Rome, 38 ans avant Jésus-Christ.

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L'Ère de l'Hégire, qui est celle de tous les peuples qui professent l'islamisme, date de l'époque où Mahomet s'enfuit de la Mecque et se retira à Médine, fuite qui eut lieu dans la nuit du 15 ou 16 juillet de l'année 622 de Jésus-Christ. Cette date correspond à l'an 1369 de l'ère de Nabonas sar, 1375 de la fondation de Rome, et 5335 de la période Julienne.

L'Ère des Français ou l'ère républicaine date du 22 septembre 1792, jour de l'équinoxe d'automue, époque de l'institution du calendrier républicain; elle a été suivie jusqu'au 31 décembre 1805 (10 nivose an XIV).

ÉRECTILE. PHYSIOLOGIE. Susceptible d'érection; nom que l'on a donné au tissu spongieux, parce qu'il peut se gonfler et se redresser. Le tissu érectile, caverneux ou spongieux, consiste en des terminaisons de vaisseaux sanguins, en des racines de veines surtout, qui, au lieu d'avoir la ténuité capillaire, ont plus d'ampleur, sont plus extensibles, et sont réunis à beaucoup de filets

nerveux.

Plusieurs organes chez différentes classes d'animaux se dilatent activement, se durcissent, se meuvent en conséquence de ces dilatations et de ces

durcissements sans coopération de la moindre fibre musculaire. Tels sont, par exemple, la verge des mammifères måles et le clitoris de leurs femelles, les barbillons des poissons, les crètes et les caroncules charnues des oiseaux, etc. En outre, ils sont le siége d'une vive sensibilité; c'est en eux que réside le sens du toucher chez les poissons; et même, dans tout organe ordinaire du toucher, le développement du calibre des vaisseaux et la ramification du plus grand nombre de filets nerveux reproduit encore du tissu érectile. Voyez EXPANSIBILITÉ

VITALE.

ÉROTIQUE. BELLES-LETTRES. Poésie, chanson érotique. Espèce d'ode anacréontique, dont l'amour et la galanterie fournissent la matière. Rien de plus commun dans notre langue que cette sorte de poésie, et l'on peut assurer que nous avons excellé en ce genre. Dans la poésie érotique, les pensées doivent être fines, les sentiments délicats, les images douces et agréables, le style léger, et le vers facile; la subtilité des réflexions, la profondeur des

idées, la magnificence des expressions y sont des défauts; l'esprit et l'art n'y doivent point paraître, le cœur seul y doit parler.

ERPÉTOLOGIE. HISTOIRE NATURELLE. Branche de l'histoire naturelle qui a pour objet la connaissance des reptiles, qui fait connaître leurs noms, leur organisation, leur manière de vivre et leur classification méthodique.

ERREUR. PHILOSOPHIE, MORALE. Écart de la raisou; fausse opinion qu'on adopte, soit par ignorance, soit faute d'examen, soit enfin par défaut de raison

nement.

Quel que soit l'objet qui se présente à l'esprit humain, celui-ci s'en forme une idée quelconque.

Quand il a combiné cette idée, qu'il s'y arrête, qu'elle détermine son jugement, et qu'il y tient, si elle n'est pas conforme à l'état réel de la chose, et à ses véritables caractères, ce jugement est une erreur. Errer, c'est s'écarter de la vérité, ou se détourner des voies qui conduisent au but qu'on s'est proposé.

ÉRUDITION. BELLES-LETTRES, BIBLIOGRAPHIE. Genre de savoir qui consiste en la connaissance des faits, et qui est le fruit d'une grande lecture.

L'érudition renferme trois branches principales, la connaissance de l'histoire, celle des langues et celle des livres. La connaissance de l'histoire se subdivise en plusieurs branches: histoire ancienne et moderne; histoire sacrée, profane, ecclésiastique; histoire de notre propre pays et des pays étrangers; histoire des sciences et des arts; chronologie, géographie, antiquités, etc. La connaissance des langues renferme les langues savantes, les langues modernes, les langues orientales, mortes ou vivautes. La connaissance des livres suppose, du moins jusqu'à un certain point, celle des matières qu'ils traitent et des auteurs: mais elle consiste principalement dans la connaissance du jugement que les savants ont porté de ces ouvrages, de l'espèce d'utilité qu'on peut tirer de leur lecture, des différentes éditions, et du choix que l'on doit faire entre elles. Voy. LIVRES. BIBLIOGRAPHIE.

ESCLAVAGE. MORALE, ÉCONOMIE POLITIQUE. État d'un homme qui est la propriété d'un autre

homme.

L'esclavage offre, sous le rapport moral, une de ces questions si complétement éclaircie par les travaux des plus célèbres écrivains, que, de nos jours, discuter encore le droit affreux d'acheter des nègres ou de les revendre, comme on ferait du plus vil bétail, pour en faire sa chose, sa bète de somme, la victime de ses vices les plus infâmes, c'est in

sulter au bon sens encore plus qu'à l'humanité du lecteur. Quelqu'un demande-t-il s'il est bien de voler, de tuer, de torturer?

Sous le rapport économique, la question n'est pas encore, en général, bien comprise. Les plus honnêtes gens se trouvent à court de bonnes raisons devant les sophismes que l'on entasse avec fracas en leur présence. Aussi nous étendrons-nous sur cette importante matière. On a trouvé à l'article COLONIE des considérations générales fournies par l'histoire des peuples qui, à toutes les époques, ont tiré de leurs colonies d'incontestables avantages; mais les institutions politiques changent, les conditions de prospérité se modifient sans cesse, et ce qui était bou pour d'autres temps, ce qui peut l'être encore pour d'autres états, peut aujourd'hui n'ètre plus d'accord avec le nôtre. Or, c'est dans les études spéciales à une grande nation et aux nations qui marchent parallèlement avec elle, que l'on doit chercher la solution du problème actuel de l'esclavage. Le régime colonial français y est intimement lié, c'est lui qu'il faut examiner en particulier, si l'on veut mettre un terme aux dissentiments qui règnent encore, et qui rendent illusoires les moyens adoptés pour la répression de la traite des noirs.

Les colonies françaises sont de petites iles, ou des portions de territoires outre-mer,qui nous appartien nent par droit de premier établissement, de conquête, d'échange ou de cession. Leur population s'élève à

environ 300,000 individus, colons, mulâtres et nègres; leurs produits consistent principalement en sucre, dont la fabrication est en général plus coùteuse que partout ailleurs. Les obstacles apportés à la traite des noirs, qui ne se fait plus que par contrebande, les perfectionnements de fabrication adoptés dans les autres pays à sucre, et dédaignés par nos colons, le monopole enfin qui dispense de tout génie inventif, concourent à élever le prix de revient. Pour que nos colonies puissent écouler leurs produits, nous leur assurons le privilége presque exclusif d'en fournir la métropole, au moyen d'une énorme taxe sur le sucre des provenances étrangères. Il est vrai que la métropole s'est réservé aussi le magnifique privilége de fournir ses colonies des produits de l'industrie française; en sorte que vous voyez d'un côté trente-deux millions de consommateurs en France pour le sucre des colónies, et aux colonies soixante et quelques mille individus consommant les produits français; car pour les pauvres noirs, ils n'en usent guère.

Il suit de là: 1o que nous autres Français nous payons le sucre vingt-quatre sous la livre, tandis qu'à Hambourg, à Nice, à Genève et dans une mul

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