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titude d'autres pays de l'Europe qui n'ont pas le bonheur de posséder des colonies, le sucre de première qualité vaut cinquante centimes; 2o que cet utile produit étant aussi cher, la majorité de nos concitoyens s'en passe; 3o que les produits ne s'achetant qu'avec des produits (axiome d'économie politique désormais incontestable), les colons ne peuvent consommer de produit français que pour une somme à peu près équivalente à celle de leur sucre; 4o que le commerce français ne peut vendre en échange de la petite quantité de sucre qui se consomme en France, qu'une quantité à peu près égale de produits français.

Établissons, par pure hypothèse, que la France (Dieu nous garde d'un semblable malheur) vient de perdre à la fois toutes ses colonies. Force lui serait d'admettre dans nos ports les sucres de toutes les provenances, afin de les acheter au meilleur marché possible. Le prix de cette denrée descendrait rapidement à la portée des gens qui, dans l'état actuel des choses, ne peuvent en consommer même quand ils sont malades; la consommation doublerait, triplerait, et la supposition est très-modérée. Or, il est bien évident, en partant toujours de l'axiome ci-dessus posé, axiome qui recevra en son lieu toute la démonstration désirable, il est bien évident, disons-nous, qu'une somme proportionnée de produits français servirait à solder cet achat plus considérable de sucre; car, notez-le bien encore, les produits ne s'achètent qu'avec des produits. Qu'on calcule ensuite, s'il se peut, le mouvement imprimé aux manufactures, l'augmentation du travail dans les raffineries, dans les ports, sur les routes!

Les colonies, dit-on, servent de station à nos navires de commerce et à nos escadres; elles leur offrent un refuge en cas de guerre maritime. Cela est vrai, mais ces avantages, si chèrement payés, sont-ils donc aussi solides qu'on le suppose? La guerre dont on parle ne nous a-t-elle pas déjà enlevé de belles colonies? Les contrées trans-atlantiques qui trouveraient dans nos ports un riche marché pour leur sucre, devenues nos amies par le lien le plus fort en politique, l'intérêt, ne nous ouvriraient-elles pas les leurs avec empressement?

On s'écria pendant la révolution française : « Périssent les colonies, plutôt qu'un principe! » Ce mot est fou, car les principes peuvent-être sauvés sans que les colonies périssent. Une aussi impitoyable logique n'est bonne qu'à soulever les masses et à faire couler des fleuves de sang. Quand les colons seraient ruinés, nous n'en serions pas plus riches, et les intérêts engagés entre la métropole et les colonies exigent impérieusement de la part des ad

ministrations une marche prudente et réfléchie. Il est certain, avons-nous dit, que l'ancien système colonial, bon peut-être pour d'autres temps et d'autres institutions politiques, ne cadre plus avec les nôtres il ne s'agit plus de voiturer à la voile quelques paniers de sucre maigrement échangés contre des bouteilles de vin et des sacs de farine; les colonies, placées par leur position géographique entre les peuples industrieux de l'Europe, et les jeunes nations du Nouveau Monde, avides de nos produits et de notre civilisation, doivent êtres converties en marchés libres, en vastes entrepôts, où les unes et les autres viendront acquérir ce qui leur manque, et ce que le besoin leur fait rechercher. Ce ne sont point là des idées en l'air :la Havane, grâce à ses franchises, n'est-elle point le centre d'un immense commerce? Saint-Thomas, petite colonie danoise, port franc, visité sans cesse par tous les pavillons des deux mondes, ne fait-elle pas à elle toute seule plus de commerce que sa métropole? La Martinique et la Guadeloupe peuvent jouer le même rôle. Une foule de petits établissements de la côte américaine, dont l'importance ne comporte pas l'envoi direct de France d'une cargaison entière, et qui cependant recherchent les produits français, sûrs de placer dans nos colonies la charge de leurs petits navires, feraient leur retour avec nos marchandises européennes; une partie des États-Unis, du Mexique, de Guatimala, de la Colombie, les colonies de la Guiane, la plupart des Antilles ouvriraient là đes relations fructueuses pour elles-mêmes, pour nos colonies et pour nous.

Le monopole des colonies tombera comme tous les monopoles; les priviléges cesseront; et il est par trop intolérable de voir cette poignée de gens s'enrichir aux dépens d'une grande nation qui leur paie un impôt énorme. La ruine et les catastrophes menacent les planteurs s'ils ne sont pas assez clairvoyants pour provoquer sans secousse des améliorations successives dans la constitution des colonies.

Comme on le voit, dans le système actuel des colonies françaises, les colons prétendant ne pouvoir se passer du travail des esclaves, la répression de la traite ne produit qu'un surenchérissement dans le prix d'achat du nègre, et n'étouffe point la traite. Tant que le régime colonial ne sera pas modifié, chaque tige de canne à sucre sera arrosée de sang et de larmes, et sur les deux rives de l'Atlantique on se livrera par contrebande à ce commerce sacrilége, que le congrès de Vienne condamnait comme ayant désolé l'Afrique, dégradé l'Europe et affligé l'humanité. On sait bien que la traite, malgré les entraves que la civilisation com

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Les noirs, disent les trafiquants, sont une race dégénérée, placée comme intermédiaire entre le singe et l'homme. La partie cérébrale de ces Africains est d'un dixième moindre que la nôtre; gens si stupides, qu'ils se vendent les uns les autres. D'ailleurs, misérable dans sa brûlante patrie, un sort plus doux attend le nègre dans la case que lui donne le colon; il aura un caleçon et deux gilets, du manioc, et, s'il travaille bien, de la morue sèche. A la vérité, chaque millier de sucre coute la vie d'un noir; mais enfin il faut du sucre! Il est vrai aussi qu'on favorise chez lui le libertinage le plus effréné; qu'on le roue de coups de fouet pour des peccadilles; qu'on peut le tuer, sans courir plus de risques que quelques mois de prison; qu'on peut encore ( cela s'est vu récemment à Surinam ) l'accrocher par une côte, la tête en bas, avec un long croc de fer, s'il a tenté de s'échapper. Mais, enfin, ces, rigueurs sont nécessaires pour maintenir, en présence d'une faible population de blancs, cette multitude d'êtres abrutis, pervertis, le cœur bouillonnant de haine et de vengeance. Puisque vous voulez du sucre, souffrez que nous ayons des noirs.

Voilà les arguments! voilà ce que, dans un salon, à une table somptueuse, on entend dire par des gens fort doux, par des femmes sensibles et bonnes, qui s'évanouiraient sur leur sofa si leur oiseau favori venait à se blesser!-Non, les noirs ne sont pas indispensables à la culture du sucre : à Cuba, sur plusieurs points dè la terre ferme, dans quelques cantons retirés de l'ile Bourbon, des ouvriers libres se livrent à cette culture, et prospèrent; et, dût-on se passer de sucre, il faudrait encore travailler activement, mais prudemment, à l'abolition graduelle de l'esclavage. Selon les calculs les plus modérés, la traite a enlevé quarante millions d'hommes à l'Afrique, et au moment où ceci s'imprime, six millions de créatures humaines, parce qu'elles ont la peau noire et le cerveau petit, vivent esclaves aux colonies anglaises et françaises et sur le continent américain.

ESPACE. PHYSIQUE. L'espace peut être, jusqu'à un certain point, considéré indépendamment de

la matière ou des corps. En effet, notre système planétaire et les milliers d'étoiles fixes que nous apercevons avec nos télescopes, sont placés dans un vide immense, qui existerait encore quand tous les astres seraient anéantis. Par-delà ces astres mêmes, on peut toujours concevoir un espace; mais il est impossible de concevoir à l'espace une limite quelconque; c'est pourquoi l'on doit dire qu'il est indéfini. Il est cependant nécessaire de limiter l'espace, en réalité ou du moins par la pensée; et, dans chacun de ces deux cas, l'espace prend le nom d'étendue. On peut donc dire que l'espace est le lieu indéfini où se trouvent les corps, et que l'étendue est l'espace terminé par la matière, ou par des suppositions de limites idéales. Voyez ÉTENDUE.

ESPÉRANCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Perspective d'un bien auquel nous prétendons avec la confiance d'en jouir; sentiment de confiance qui nous soutient dans l'attente de l'objet de nos désirs.

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Dans quelque condition que le ciel ait placé les hommes, ils sont livrés à tant de vicissitudes et à tant de soins, assujettis à tant de besoins, entourés de tant de périls, de tant de maux, qu'ils forment nécessairement des désirs pour un meilleur sort. Leur esprit recherche les objets et les moyens proà cette amélioration, les saisit vivement, s'en occupe, en prévoit la possibilité ou la certitude: de là naît dans le cœur le sentiment de l'espérance, qui, lui offrant dans l'avenir la possession de ce qu'il se propose comme la fin et l'adoucissement de ses peines, suffit, dès cet instant, pour les adoucir en effet. Souvent cette espérance est vaine, et s'évanouit. Lors même qu'elle est remplie, l'événement n'est qu'un bonheur de peu de durée ou fort léger, dont la sensation est affaiblie par la jouissance, ou dont l'expérience nous désabuse; mais aussitôt on est ingénieux à se former un dédommagement nouveau, à en concevoir l'espérance. Ainsi l'illusion des biens espérés tempère le dégoût ou console de l'insuffisance des biens présents; ainsi l'espérance constitue les donceurs les mieux senties: la ravir aux humains, ce serait les livrer à l'accablement le plus cruel.

L'espérance est le plus grand de tous les biens, puisqu'elle nous aide à supporter nos maux, et qu'elle nous inspire de la fermeté pour résister aux obstacles, et de la patience pour supporter les disgrâces présentes. Les plaisirs que nous goûtons dans ce monde sont en si petit nombre et si passagers, que l'homme serait la plus misérable des créatures, s'il n'était doué de cette passion, qui

lui procure quelque avant-goût d'un bonheur qui peut lui arriver un jour.

L'espérance est le pavot qui endort nos peines; elle nous fait trouver la carrière de cette vie plus agréable par les fleurs qu'elle répand au-devant de nos pas. Ce n'est pas sans raison que les poètes la font une des sœurs du sommeil qui suspend nos maux, et de la mort qui les finit.

ESPRIT. PHILOSOPHIE, MORALE. Vivacité d'imagination, facilité de conception, talent de dire ce qui convient, d'assaisonner la raison par la délicatesse du sentiment, ou la justesse et la prompti. tude des pensées; faculté supérieure de l'âme, qui conçoit, qui compare, qui juge, qui raisonne, qui règle tout dans l'homme intellectuel et moral,

L'esprit n'est autre chose qu'une facilité de voir clairement tous les objets, soit ceux qui existent réellement, soit ceux que l'on peut imaginer, et de découvrir tout d'un coup les divers rapports et les différences qui sont entre ces objets. Quand quelqu'un exprime sa pensée, un esprit vif se la peint à l'instant dans son imagination et en aperçoit d'un coup d'œil la justesse et les défauts. Plus un homme est habile à saisir les rapports que les objets ont entre eux, plus il a d'esprit.

Rien ne sert au jugement et à la pénétration comme l'étendue de l'esprit. On peut la regarder comme nue disposition admirable des organes, qui nous donne la faculté d'embrasser plusieurs idées à la fois sans les confondre. Un esprit étendu considère les êtres dans leurs rapports naturels; il saisit d'un coup d'œil tous les rameaux des choses, il les réunit à leur source et dans un centre commun; il les met sous un mème point de vue; enfin il répand la lumière sur de grands objets et sur une vaste surface. On ne saurait avoir un grand génie sans avoir l'esprit étendu, mais il est possible qu'on ait l'esprit étendu sans avoir du génie, car ce sont deux choses distinctes. Le génic est actif, fécond; l'esprit étendu fort souvent se borne à la spéculation; il est froid, paresseux et timide.

L'esprit, dans l'acception ordinaire de ce mot, tient beaucoup du bel-esprit, et cependant ne signifie pas précisément la même chose, car jamais ce terme homme d'esprit ne peut être pris en mauvaise part, et bel-esprit peut être prononcé ironiquement. D'où vient cette différence ? C'est qu'un homme d'esprit ne signifie pas esprit supérieur, et que bel-esprit le signifie. Ce mot homme d'esprit n'annonce point de prétention, et le bel-esprit est une affiche; c'est un art qui demande de la culture, c'est une espèce de profession, et qui par là expose à l'envie et au ridicule.

EST ou ORIENT. ASTRONOMIE. Un des points cardinaux. C'est celui que la terre, par son mouvement diurne, présente le matin aux premiers rayons solaires. Voy. POINTS CARDINAUX.

ESTIME. PHILOSOPHIE, MORALE. Opinion favorable que l'on a de quelqu'un, fondée sur la connaissance de ses bonnes qualités, de son mérite, de sa vertu. On est rarement maitre de se faire aimer; on l'est toujours de se faire estimer, parce qu'il dépend de nous de pratiquer la vertu. L'estime est un bien que nous devons nous efforcer d'acquérir, mais il doit nous suffire de la mériter, sans s'aflliger si on ne l'obtient pas.

ESTOMAC. PHYSIOLOGIE. Viscère creux, destiné à recevoir et à digérer les aliments, situé dans la cavité supérieure de l'abdomen, immédiatement au-dessous du diaphragme. Il communique d'une part avec l'œsophage par une ouverture nommée cardia, et de l'autre avec les intestins, par le pylore, issue située à la partie supérieure droite de l'estomac, et par laquelle les aliments, suffisamment élaborés dans ce viscère, s'engagent dans le duodénum. Lorsqu'une quantité suffisante d'aliments a été introduite dans l'estomac, l'une et l'autre de ces deux ouvertures se referment, et ne permettent aux aliments ni de remonter dans l'œsophage, ni de passer dans les intestins; c'est alors que s'accomplit le phénomène de la chymification, qui consiste à donner à la pâte alimentaire une nature identique, propre à fournir le chyle. Pendant cette opération, les parois de l'estomac s'appliquent sur les aliments, qu'elles embrassent étroitement. Cette contraction se soutient pendant tout le temps nécessaire à la chymification, qui s'effectue successivement de la circonférence au centre de la masse alimentaire, par couches concentriques. A mesure qu'une couche chymeuse est formée, elle est expulsée par le pylore, et la même opération continue jusqu'à ce que tous les aliments contenus dans l'estomac soient entièrement chymifiés. La chymification commence à s'opérer une heure et demie environ après l'injection des aliments, et l'on peut évaluer sa durée de quatre à cinq heures pour un repas ordinaire. Voy. DIGESTION.

ÉTAT CIVIL. POLITIQUE, LÉGISLATION. Sous la dénomination d'état civil on comprend tous les actes destinés à constater l'état des citoyens, tels que les actes de naissance, de mariage et de décès.

ACTES DE NAISSANCE. Les déclarations de naissance doivent être faites, dans les trois jours de l'accouchement, à l'officier de l'état civil du lieu l'enfant Jui sera présenté. (Code civil, art. 55.)

La naissance de l'enfant sera déclarée par le père, ou, à défaut du père, par les docteurs en médecine ou en chirurgie, sages-femmes, officiers de santé, ou autres personnes qui auront assisté à l'accouchement, et lorsque la mère sera accouchée hors de son domicile, par la personne chez qui elle sera accouchée. L'acte de naissance sera rédigé de suite en présence de deux témoins(Ibid. art. 56).

L'acte de naissance énoncera le jour, l'heure et le lieu de la naissance, le sexe de l'enfant et les prénoms qui lui seront donnés, les prénoms, noms, profession et domicile des père et mère, et ceux des témoins. (Ibid. art. 57.)

ACTES DE MARIAGE. Avant la célébration du mariage, l'officier de l'état civil fera deux publications, à huit jours d'intervalle, un jour de dimanche, devant la porte de la maison commune. Ces publications et l'acte qui en sera dressé énonceront les prénoms, noms, professions et domiciles des futurs époux, leur qualité de majeurs ou de mineurs, et les prénoms, noms, professions et domiciles de leurs pères et mères. Cet acte énoncera, en outre, les jours, lieux et heures où elles auront été faites. (Ibid. art. 63.)

Un extrait de l'acte de publication sera et restera affiché à la porte de la maison commune pendant les huit jours d'intervalle de l'une à l'autre publication. Le mariage ne pourra être célébré avant le troisième jour, depuis et non compris celui de la seconde publication. (Ibid. art. 64.)

Le mariage sera célébré dans la commune où l'un des deux époux aura son domicile. Ce domicile, quant au mariage, s'établira par six mois d'habitation continue dans la même commune. (Ibid. art. 74.)

Le jour désigné par les parties, après les délais des publications, l'officier de l'état civil, dans la maison commune, en présence de quatre témoins, parents ou non parents, fera lecture aux parties des pièces ci-dessus mentionnées, relatives à leur état ou aux formalités du mariage, et du chapitre 6 du mariage, contenant les droits respectifs et les devoirs des époux. Il recevra de chaque partie, l'une après l'autre, la déclaration qu'elles veulent se prendre pour mari et femme; il prononcera, au nom de la loi, qu'elles sont unies par le mariage, et il en dressera acte sur-le-champ.(Ibid. art. 75.) Comme la bénédiction nuptiale est une cérémonie religieuse qui ne pourrait rendre valide un mariage contracté sans avoir rempli les formalités légales, il a été défendu aux curés, par l'article 54 de la loi du 18 germinal an X, de donner la bénédiction nuptiale à ceux qui ne justifieraient pas

avoir contracté mariage devant un officier civil. L'extrait que délivre cet officier se donne sur papier libre et sans frais. L'arrêté du 1o prairial suivant fait la même injonction aux rabbins ; et quoique les ministres protestants ne soient pas désigués dans les dispositions de la loi du 18 germinal, elles leur sont également applicables. Voyez MARIAGE.

ACTES DE DÉCÈS. Aucune inhumation ne doit être faite sans une autorisation de l'état civil, et avant qu'un délai de vingt-quatre heures se soit écoulé depuis le décès, hors les cas prévus par les réglements de police, et à moins que la décomposition rapide du cadavre ne force à abréger ce délai. (Code civil, art. 77.)

On a en effet une foule d'exemples de léthargies qui offraient les signes de la mort, et entre autres celui d'un aubergiste de Bruxelles, enterré au mois de fructidor an VIII, et qui n'est mort que dans son cercueil, après les vains efforts qu'il avait faits pour en sortir. On ne permet donc d'ensevelir qu'après avoir constaté le décès d'une manière non équivoque.

Dans quelques parties de l'Angleterre (aux environs de Cambridge), après la mort d'un individu, on est dans l'usage de n'enterrer son corps que huit jours après que la mort est constatée. Cet usage, grâce à la précaution que l'on prend de transporter le mort dans le lieu le plus aéré et le plus élevé de la maison, n'est jamais suivi d'aucun résultat dangereux. Aussi l'homme ne peut-il frémir en Angleterre, comme ailleurs, au récit de l'homme enterré vivant.

L'acte de décès doit être dressé par l'officier de l'état civil, sur la déclaration de deux témoins. Ces témoins seront, s'il est possible, les deux plus proches parents ou voisins; ou, lorsqu'une personne sera décédée hors de son domicile, la personne chez laquelle elle sera décédée, et un parent ou autre (Code civil, art. 78.)

ÉTÉ. ASTRONOMIE. Celle des quatre saisons de l'année comprise entre le solstice de juin et l'équinoxe de septembre. Le soleil semble alors parcourir les signes de l'Écrevisse, du Lion et de la Vierge, tandis que la terre parcourt réellement ceux du Capricorne, du Verseau et des Poissons.

L'été commence lorsque le soleil, s'approchant de plus en plus du zénith, a atteint sa plus grande hauteur méridienne, c'est à-dire lorsqu'il est arrivé au point de l'écliptique qui coupe le colure des solstices; et il finit lorsque le soleil, s'éloignant ensuite de plus en plus du zenith, est parvenu à une hauteur méridienne moyenne entre sa plus grande et sa plus petite, c'est-à-dire lorsqu'il est

arrivé au point de l'écliptique qui coupe l'équateur. Ainsi, pour ceux qui habitent l'hémisphère septentrional, au moins pour les habitants de la zone tempérée et de la zone glaciale septentrionale, l'été commence lorsque le soleil arrive au premier point du signe du Cancer (21 ou 22 juin); et il finit lorsque le soleil arrive au premier point du signe de la Balance (22 ou 23 septembre). Mais pour les habitants de la zone tempérée et de la zone glaciale méridionale, l'été commence lorsque le soleil arrive au premier point du signe du Capricorne (21 ou 22 décembre), et il finit lorsque le soleil arrive au premier point du signe du Bélier (20 ou 21 mars). A l'égard de ceux qui habitent sous la zone torride, leur été commence lorsque le soleil est à midi à leur zénith.

Le jour où l'été commence est celui le plus long de l'année, et la nuit la plus courte, c'est-à-dire que le soleil demeure au-dessus de l'horizon le plus long-temps, et au-dessous le moins de temps qu'il est possible pour chaque lieu; et la différence de la longueur du jour à celle de la nuit est d'autant plus grande, que le lieu dont il s'agit a une plus grande latitude.

L'été est la seconde saison de l'année, celle où la chaleur fait éclore une multitude d'êtres nouveaux qui animent les éléments, et où elle se fait le plus vivement sentir, quoique pendant sa durée le soleil diminue chaque jour de sa force. Dans le milieu du jour, tout est calme et silencieux dans les campagnes, tout cède au besoin du repos et du sommeil. Les pluies rafraîchissent l'air et diminuent la température souvent de plusieurs degrés en un jour; les vents amènent les orages, la foudre et les pluies abondantes; souvent leurs masses noires obscurcissent la lumière du jour, leur marche lente, majestueuse, et quelquefois contraire aux vents, s'élèvent avec force et remplissent l'air de tourbillons de poussière. L'été est la saison des maladies contagieuses, des épidémies, des miasmes pestilentiels, etc.; c'est celle de la récolte des foins, des blés et autres céréales, de tous les fruits estivals; celle enfin où les travaux de la campagne sont les plus pénibles pour les cultivateurs.

ÉTENDUE. PHYSIQUE. L'étendue, en général, est la propriété qu'ont les corps d'occuper une place dans l'espace, et les géomètres expriment par ce mot les trois dimensions d'un corps, prises ensemble ou séparément. On peut donc distinguer trois sortes d'étendues: 1° l'étendue en longueur, abstraction faite de la largeur et de la hauteur ou profondeur, ce qui donne la ligne; 2° l'étendue en lon

gueur et largeur seulement, ce qui forme la surface ou superficie; 3o enfin l'étendue en longueur, largeur et profondeur, qu'on appelle indifféremment corps, volume ou solide. On considère encore d'une manière absolue l'étendue ou l'espace comme indéfini, lorsqu'on l'envisage comme le lieu où les corps peuvent exister, et, lorsqu'on regarde l'étendue comme indépendante de la matière qui peut l'occuper.

Les unités dont on se sert pour mesurer l'étendue sont de trois espèces : les unes sont destinées à mesurer les longueurs; les autres, les surfaces; et les dernières, l'étendue mais toutes dépendent de l'unité linéaire. L'unité de longueur, maintenant généralement adoptée en France, est le mètre. Sa longueur est égale à un quarante millionième du méridien terrestre. Il se divise en dix parties, qui portent le nom de décimètre, et chaque centimètre en dix millimètres. Pour les grandes étendues, on emploie des unités qui portent le nom de kilomètre et de myriamètre, qui renferment, le premier, mille mètres, et le second, dix mille mètres. L'unité de surface la plus fréquemment employée est le mètre carré; pour les grandes étendues, on prend pour unité une surface de cent mètres carrés, qu'on désigne sous le nom d'are. Pour les volumes, l'unité est le décimètre cube, qui porte le nom de litre. Pour les liquides, on emploie une unité plus grande, l'hectolitre, qui, comme son nom l'indique, renferme cent litres. Enfin, pour la mesure des bois, on emploie un mètre cube pour unité, sous le nom de stère. Toutes ces unités se divisent en parties décimales. Voy. MESURES, ESPACE.

ÉTIOLEMENT. histoire naturelle. On appelle ainsi une altération particulière que subissent les animaux et les plantes lorsqu'ils sont soustraits à l'action de la lumière.

ÉTYMOLOGIE. BELLES - LETTRES. Véritable origine d'un mot; explication de son sens primitif. Il n'y a rien d'assuré, rien de permanent dans la nature tout se détruit, tout se renouvelle successivement. Les langues, qui sembleraient être exemptes de cette loi générale, n'en sont pas exceptées. Les mots naissent, vieillissent et périssent comme tout le reste. La prononciation et l'orthographe s'altèrent en passant des pères aux enfants. Les acceptions des termes se multiplient, se remplacent les unes les autres; de nouvelles idées viennent accroître les richesses de l'existence humaine, il faut détourner la signification primitive des mots par des métaphores, la fixer à certains points de

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