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cevoir les motifs qui ont dirigé l'algébriste quand il est parvenu à cette formule; il suffira de la certitude qu'il n'a pas erré dans son jugement, et on pourra s'en servir comme lui et en tirer parti sans y rien entendre.

L'algèbre emploie des signes particuliers; ils sont de deux sortes: les uns représentent les quantités sur lesquelles on raisonne; les autres indiquent les diverses manières d'être de ces quantités. En algebre on fait usage de dix sigues abréviatifs princi

paux :

1o Des lettres de l'alphabet, soit latin, soit grec: ces lettres représentent à volonté des nombres, des lignes, des figures, des volumes, etc.

2o Le signe +, qu'on énonce plus, indique une addition. Ainsi, au lieu d'écrire 3 plus 4 vaut 7, on exprime la même chose de cette manière 3+4 vaut 7; et si l'on représente les nombres 3 et 4 par les lettres a et b, a + b ( a plus b ) signifiera la même chose que 3 + 4.

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3o Le signe qu'on énonce moins, marque une soustraction : placé entre deux nombres, il indique que le second doit être retranché du premier; ainsi, 15 — 6, ou a b, s'énonce 15 moins 6 ou

a moins b.

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6o Le signe = mis entre deux grandeurs indique qu'elles sont égales. Ainsi a +6: Id signifie a plus b égale ou est égal à d.

7° Les coefficients: ce sont des nombres qui s'écrivent à la gauche d'une quantité représentée par une lettre, pour indiquer que celle-ci doit être répétée plusieurs fois. Ainsi, au lieu d'écrire a+a+a+a, on écrit 4 a. Toute lettre qui n'a pas de coefficient est censée avoir l'unité.

8° Les exposants: ils indiquent combien de fois un nombre représenté par une lettre doit étre multiplié par lui-même : L'expression a Xa×a×a, ou a. a. a. a s'écrit a 4. L'exposant s'écrit à la droite de la lettre et un peu vers le haut ; il indique la puissance de cette lettre, et le nombre de fois que la quantité représentée par cette lettre doit être multipliée par elle-même. Toute lettre qui n'a pas d'exposant écrit est censée avoir l'unité.

9° Pour désiguer qu'on prend la racine d'un nombre, c'est-à-dire qu'on descend de la puissance au

ALIMENT.

nombre dont elle est provenue, on emploie le signe en mettant dans les branches un chiffre qui marque le degré de cette extraction. ✓ 125 5 signifie qu'on veut parler du nombre 5 qui, trois fois facteur, produit 125.

=

10 Le sigue indique une inégalité entre deux quantités et tient lieu des mots plus grand que ou plus petit que, suivant que son ouverture est tournée vers la gauche ou vers la droite : 4 > 2 signifie 4 est plus grand que 2; <÷signifie est plus petit que

Tous ces signes ont été inventés ou adoptés pour abréger le discours; sous ce rapport, l'algèbre est la plus concise, la plus étendue, la plus commode de toutes les langues que les hommes aient parlées ou inventées jusqu'ici.

ALIMENT. HYGIÈNE. Ce qui a la propriété de nourrir; substance qui, introduite dans les corps vivants, peut, en partie, s'identifier avec leurs organes, les nourrir, les accroître et les réparer.

Les aliments varient selon les corps organisés qui les consomment et les absorbent. Les plantes se nourrissent d'air et d'eau; l'air, pour servir à la végétation, doit contenir du gaz acide carbonique; l'eau doit être chargée de débris de corps organisés. Telle est la nourriture ordinaire des végétaux: mais il est rigoureusement possible d'en faire croître avec de l'eau parfaitement pure, par l'intervention de l'air et de la chaleur.

Le vulgaire désigne sous le nom d'aliments les substances solides et liquides que la faim et la soif demandent, que le goût distingue des autres, et dont l'appétit règle la dose. Tous les aliments ont la propriété d'apaiser la faim, mais à des degrés différents. Leur choix est loin d'être indifférent à la santé, et parce que l'appétit est satisfait par les uns comme par les autres, on aurait tort de croire qu'ils produisent tous les mêmes effets.

Les aliments qui nourrissent le plus sous le moindre volume doivent, toutes choses égales d'ailleurs, être préférés par les sujets qui se livrent à des travaux fatigants. Chez les hommes qui se livrent à des travaux très rudes, les aliments qui calment le plus promptement, et de la manière la plus complète, la faim, sont ceux qu'on regarde généralement comme lourds et indigestes.

Une trop petite quantité de nourriture affaiblit le corps, qui par là acquiert moins qu'il ne perd par la transpiration. La réplétion d'aliments fait naître un sentiment particulier qu'on appelle satiété; il est toujours sage de s'arrêter avant qu'elle soit venue. Quand on surcharge l'estomac d'aliments, on s'expose à tous les résultats des mauvaises diges

tions. On observe avec justesse qu'il n'y a pas d'habitude plus contraire à l'accomplissement d'une bonne digestion, que celle d'avaler les aliments sans les mâcher suffisamment.

Les aliments considérés comme rafraichissants sont ceux qui, par l'abondance de leur eau de végétation, et par leur acidité plus ou moins prononcée, calment la soif et tempèrent la chaleur animale; tels sont les fruits rouges, les cerises, les groseilles, les framboises, les fraises, les oranges, les citrons, les melons, l'oseille, les salades, etc. Les adoucissants font tous partie des substances végétales et des poissons. Les aliments excitants ou échauffants sont ceux qui doivent en partie cette propriété à diverses substances, tels que le poivre, le sel, le girofle, le gingembre, la canelle, le laurier, le thym, l'ail, etc. Les aliments toniques sont principalement le pain, les grosses viandes et le gibier.

En étudiant les divers aliments, on s'aperçoit qu'à l'exception de l'air et de l'eau, ils sont tous fournis par des corps organisés, de sorte que les débris de la vie servent de nouveau à l'allumer et à l'entretenir. Les corps inorganiques sont impropres à servir à la nutrition; ils fournissent beaucoup de médicaments et de poisons, mais jamais d'aliments; et quoiqu'on puisse souvent les regarder comme des excitants indispensables, ils ne peuvent jamais être assimilés et ne sont en quelque sorte que mêlés aux humeurs et aux organes.

La nature des aliments influe singulièrement sur l'organisation physique de l'homme, et modifie puissamment son caractère et ses mœurs. Dans les pays, dit Cabanis, où la classe indigente vit presqu'uniquement de châtaignes, de blé sarrasin, ou d'autres aliments grossiers, on observe que dans cette classe l'intelligence est très-obtuse. Parmi les peuples sauvages, dont aucune institution politique n'a modifié les mœurs, les voyageurs ont observé que ceux dont la principale nourriture est la chair sont plus courageux, plus intelligents, plus actifs que les tribus qui se nourrissent surtout de végétaux.

En droit, on nomme aliments ce qui est nécessaire à la nourriture et à l'entretien d'une personne. D'après notre Code civil, les pères et mères doivent nourrir, entretenir et élever leurs enfants naturels ou adoptifs. A leur tour, ces derniers sont tenus de fournir des aliments à leurs père et mère et autres ascendants, lorsqu'ils sont dans le besoin. La mème obligation est imposée aux époux entre eux. A l'égard des gendres et belles-filles, le Code les oblige aussi à fournir des aliments à leur beau-père et belle-mère, àn oins que la belle-mère n'ait convolé à de secondes noces, ou que l'époux qui produit

l'affinité ne soit décédé, ainsi que les enfants issus du mariage.

ALIZÉS (VENTS). MÉTÉOROLOGIE. Vents réguliers qui, au nord de la ligne, soufflent de la partie nord-ouest. Voyez VENTS.

ALLÉGORIE. BEAUX-ARTS. On appelle ainsi un signe naturel ou une image, qu'on met à la place de l'objet qu'on veut désigner. La perfection de l'allégorie dépend en grande partie de la perfection des images dont elle est composée ; et la signification de ces différentes images est déterminée par l'action dans laquelle on les emploie. L'usage de l'allégorie est très-varié dans l'architecture, on se sert de l'allégorie pour imprimer aux ouvrages de cet art le caractère de leur destination.

bel.les-lettres. En rhétorique, l'allégorie est une figure par laquelle on emploie des termes qui, pris à la lettre, signifieut tout autre chose que ce qu'on veut leur faire signifier. Ce n'est proprement autre chose qu'une métaphore continuée, qui sert de comparaison pour faire entendre un sens qu'on n'exprime point, mais qu'on a en vue. L'allégorie entre dans tous les genres de composition: toutes les formes du discours et du style lui conviennent; tour à tour sérieuse et badine, toujours morale, souvent dramatique, elle peut prendre un vol sublime, et descendre au ton le plus familier; effrayer par la menace, ou corriger par le ridicule.

ALLÉGRESSE. PHILOSOPHIE, MORALE. Joie vive et générale qui vient d'une cause subite et qui se manifeste par des mouvements extérieurs.

ALLIAGES. CHIMIE. Combinaisons métalliques, ordinairement obtenues par fusion. L'or, l'argent, le cuivre s'allient pour la fabrication des monnaies, et l'on distingue un alliage par le métal qui prédomine dans sa composition, ou qui lui donne sa valeur. Lorsque le mercure est un des métaux qui composent l'alliage, cet alliage prend le nom d'amalgame. Quelques métaux ont si peu d'affinité pour d'autres, qu'il n'a pas encore été possible de former des alliages avec eux; les métaux qui s'allient paraissent s'unir en toute proportion, ou du moins il n'a encore été reconnu aucune règle dans les proportions des parties composantes d'un alliage, même binaire.

En alliant les métaux, on obtient des composés qui ont souvent des propriétés différentes de celles de leurs éléments. Les uns sont plus durs, plus sonores, plus inaltérables à l'air et à l'eau; d'autres sont plus brillants, plus faciles à travailler et à polir. L'arsenic, allié à la plupart des métaux, les

rend cassants et très aigres, mais il en augmente la fusibilité. Un alliage composé de huit parties de bismuth, cinq de plomb, et trois d'étain, jouit de la propriété singulière de fondre dans l'eau bouillante, et par conséquent à une chaleur moindre de 100° centig. Cette facile fusibilité permet de le faire servir à différents usages importants; on l'emploie pour clicher des médailles et couler des figures qui peuvent avoir une grande perfection: composé d'autres proportions, cet alliage sert à fabriquer les rondelles fusibles employées pour préserver les chaudières à vapeur du danger d'une explosion. L'acier et l'argent, combinés dans le rapport d'une partie d'argent contre 500 d'acier, forment un alliage supérieur au meilleur acier de l'Inde, etc.

ALLOCUTION. BELLES-LETTRES. Discours vif, court et pressé, adressé par un orateur à la foule, par un général à son armée. L'usage en était fréquent dans l'antiquité. L'immense étendue de terrain qu'occupe une armée, l'impossibilité de réunir toutes les armes sur un même point, ont fait remplacer les harangues par les ordres du jour, qui, lus à la tête de chaque escadron ou bataillon, initient les soldats aux pensées et aux projets de leurs chefs. Napoléon, général en chef, consul, empereur, a laissé dans ce genre des modèles qui feront l'admiration de la postérité.

En numismatique, on appelle allocution une médaille, un bas-relief, représentant un chef, un général, au moment de l'action oratoire.

ALLUSION. BELLES-LETTRES. Figure de rhétorique, par laquelle on dit une chose qui a du rapport à une autre, sans faire une mention expresse de cette dernière. L'allusion est une sorte d'allégorie qui consiste ordinairement dans un mot, dans une phrase, et qui insinue plutôt qu'elle ne désigne le rapprochement qu'on a intention de faire. Ce rapprochement est le plus souvent un trait de satire ou de louange, quelquefois un conseil ou une leçon. C'est une manière adroite et délicate de faire passer ce qu'il y aurait de trop fade dans la louange, de trop amer dans la critique, de trop audacieux dans le conseil ou dans la leçon.

Il y a une autre espèce d'allusion qui consiste dans un jeu de mots, fondé sur la ressemblance des sons cette seconde sorte d'allusion est ordinairement froide et insipide,

ALLUVION. GÉOLOGIE. Dépôt de terre, de sable ou de limen, formé par la mer ou par les rivières le long des rivages ou dans les vallées; produit de l'accumulation des parties solides, d'abord transportées et roulées par des fleuves ou d'autres cours

d'eau, puis déposées dans les lieux où la marche de ces eaux se ralentit. Les terrains d'alluvion font partie des terrains de transport.

ALMANACH. ASTRONOMIE. Table générale des mois, des semaines, des jours, et des fêtes de l'année. On y trouve ordinairement les phases de la lune, l'annonce des éclipses, le lever et le coucher du soleil et de la lune, etc. etc. Voyez CALENDRIER.

L'almanach le plus important qui se publie en France est la Connaissance des temps, rédigé par le bureau des longitudes et calculé trois ans à l'avance; il sert à faire tous les autres et est spécialement destiné aux astronomes et aux navigateurs. C'est au moyen des tables qu'il contient que ces derniers calculent souvent les longitudes en mer.

ALUMINE. MINÉRALOGIE, CHIMIE. Terre argileuse, l'oxide d'aluminium des chimistes. L'alumine pure est blanche, douce, onctueuse au toucher, insipide; elle happe à la langue, et forme påte avec l'eau; elle est infusible sans addition, exhale l'odeur argileuse par la vapeur de l'haleine. Mêlée de silice, elle forme les argiles, dont la plupart sont extrêmement utiles dans les arts. Combinée avec l'acide sulfurique et la potasse ou l'ammoniaque, on en obtient l'alun.

L'alumine est une des substances les plus répandues sur le globe: elle se rencontre dans l'argile, combinée avec d'autres terres, et dans l'alun, sous forme de sel, ou unie intimement avec un acide. Le plus ordinairement, ou elle est mélangée avec la silice, dans les glaises, ou on la trouve quelquefois cristallisée et à l'état de pureté : on la nomme alors corindon; et quand elle est en même temps transparente, elle constitue les pierres gemmes désignées sous le nom de rubis et de saphir.

ALUN. MINERALOGIE, CHIMIE. L'alun est un des sels les plus anciennement connus et le plus fréquemment employés dans les manufactures. On s'en sert principalement dans l'art de la teinture, dans la fabrication du bleu de Prusse, pour conserver les peaux avec leur poil, pour préserver les substances animales de la putréfaction. Il est en usage dans la fabrication du papier, dans le raffinage du sucre, etc. etc. etc. En chirurgie, on l'emploie à l'état d'alun calciné, pour cautériser les chairs, et, en médecine, comme astringent et à l'intérieur.

- L'alun cristallise en octaèdres réguliers, transparents, incolores et légèrement efflorescents, inodores, d'une saveur d'abord douceâtre, puis très styptique; il rougit la teinture de tournesol.

L'alun ne se trouve guère tout formé dans la

nature qu'aux environs des volcans; on l'obtient généralement en traitant directement l'argile par l'acide sulfurique, la potasse et l'ammoniaque. Voy.

ALUMINE.

AMABILITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Assemblage de qualités propres à nous rendre agréables dans la société; aménité qui fait que l'on plait, que l'on est agréable. Un esprit orné, de la douceur dans le caractère, beaucoup de politesse, de

l'attention dans les manières, le maintien et le propos décent, voilà ce qui constitue l'amabilité. En un mot, l'homme aimable est celui qui réunit toutes les vertus sociales : il est poli, franc, prévenant, complaisant, doux, et son cœur est naturellement porté à la bienfaisance.

AMALGAME. CHIMIE. Union d'une substance

métallique avec le mercure. Il y a autant d'espèces d'amalgames que le mercure peut former de combinaisons différentes avec les autres métaux : les plus usités sont les amalgames d'or et d'argent; viennent ensuite ceux d'étain et de bismuth. Les amalgames sont en général liquides, quand le mercure est en grande quantité; solides quand la portion est moindre. Les amalgames liquides ressemblent au mercure, mais coulent plus difficilement; ceux qui sont solides sont toujours cassants et cristallisables. Tous les amalgames sont blancs, décomposables par la chaleur et oxidables à l'air.

AMBIDEXTRE. HISTOIRE NATURELLE. Qui se sert indifféremment et avec la même adresse des deux mains. Tous les mammifères munis de mains sont ambidextres, si ce n'est l'homme qui, par suite d'une habitude dont on n'entrevoit pas la raison, se sert plus communément de la main droite. L'ambidextre a de grands avantages sur les autres dans la pratique des arts qui se composent principalement d'opérations manuelles. La faculté de se servir avec une égale facilité de l'une et de l'autre main pouvant s'acquérir aisément par l'exercice, il est bien étrange qu'on y renonce presque toujours.

AMBITION. PHILOSOPHIE, MORALE. Passion ardente d'acquérir des honneurs, de la gloire, des distinctions, de la réputation, de l'autorité, de la puissance, de la fortune. Les moyens qu'on emploie, le but qu'on se propose, les talents qu'on réunit, ou dont on est privé, rendent cette passion louable ou criminelle.

L'ambition est d'autant plus naturelle et plus séduisante que, sous beaucoup de points de vue, elle ressemble à une vertu. Elle se sacrifie toutes les autres passions, même l'amour. L'amour tient aux

sens; il y a plusieurs remèdes pour l'affaiblir, et même pour l'éteindre; mais l'ambition n'est pas capable de satiété; elle s'augmente par la jouissance, et ne s'éteint pas; elle promet le bonheur et ne le donne jamais.

L'ambition est inquiète, elle va au-delà de ses sou

haits; dès qu'ils sont remplis, elle entrevoit un terme qu'elle n'attrape jamais. C'est la maladie de l'esprit la plus incurable : les autres passions se cal

ment par l'acquisition du bien qu'elles poursuivent; mais la soif de l'ambition ressemble à celle de l'hydropique, elle s'irrite et s'accroît à mesure qu'on cherche à la satisfaire.

L'ambition est une maladie du cœur qui a pris naissance dans la tête de l'individu qui en est possédé. Elle éloigne toutes les affections comme tous les sentiments avec lesquels elle ne peut avoir d'analogie. Elle est le résultat de l'amour-propre, et le partage de l'égoïste. L'ambition est aveugle dans sa conduite, sourde aux conseils, et sœur de l'indifférence dans les affections les plus tendres.

Il y a deux principales sortes d'ambition, celle des richesses, et celle de la gloire. L'ambition des richesses est vile, celle de la gloire est excusable; toutes deux cependant enfantent des malheurs et même des crimes lorsqu'elles ne sont pas modérées. Toujours l'ambition est accompagnée de soucis, de chagrins; elle s'empare de l'ame de quiconque lui sacrifie, et ne la laisse jamais en repos.

L'ambitieux ne s'attache à rien; semblable à un joueur, il en aura tous les vices; il sacrifiera sa femme et ses enfants, ses amis et tout ce qu'il aura de cher au monde. Aveuglé par le faux raisonnement qui le domine, il se plongera de luimème dans l'abîme, pour atteindre le but auquel il aspire. Cependant l'ambitieux peut avoir toutes les qualités du cœur; mais une fois entraîné par un charme dont il n'est plus le maître, il est subjugué par lui et marche à sa perte infaillible. Enfin, du moment où l'ambition a germé dans la tête d'un individu, elle devient, pour lui une idée qui le pousse à sa ruine. On le répète, celui qui s'éloigne des affections de l'ame pour se livrer à des spéculations ambitieuses, perd nécessairement le bonheur, il marche au tombeau sans avoir connu les douceurs de la tendresse et de l'amitié qui font le charme de la vie; isolé au milieu de la société, le monde pour lui est un désert, et il meurt dans l'abandon le plus absolu.

Il pe faut confondre l'émulation avec l'ambipas tion. Voyez. ÉMULATION.

AMBRE GRIS. HIST. NAT. Substance solide, opaque, plus légère que l'eau, d'un gris cendré,

d'une consistance analogue à celle de la cire, fusible et volatilisable au feu, soluble dans l'alcool et les huiles, d'une odeur suave et pénétrante. L'analyse chimique l'a fait considérer comme composé de résine, d'adipocire, de charbon, et d'un principe particulier nommé ambrecine.

L'ambre gris se trouve nageant sur la surface des eaux de la mer, spécialement aux envirous de Madagascar, de Sumatra, des Moluques, et sur les côtes du Japon, de Coromandel, d'Afrique et du Brésil on le regarde comme le produit d'une excrétion morbide des intestins du physeter macrocephalus. Il est d'un grand usage dans l'art du parfumeur son odeur suave se développant par son mélange avec d'autres matières odorantes, on le fait entrer dans un grand nombre de cosmétiques on l'emploie aussi quelquefois en médecine, comme aphrodisiaque, stimulant et antispasmodique.

AMBRE JAUNE. HIST. NAT. L'ambre jaune, qu'on nomme aussi súccin ou karabé, est une substance solide, jaune, éminemment électrique par le frottement, combustible, transparente et susceptible de recevoir un très-beau poli; aussi s'en sert-on pour faire différents objets d'agrément, destinés à la parure des femmes et des enfants.

L'ambre jaune se trouve presque constamment en masses mamelonnées, ou en rayons disséminés au milieu des sables, des argiles et des morceaux de lignites qui appartiennent à la formation de l'argile plastique. Il abonde surtout dans la Prusse orientale, sur les côtes de la mer Baltique, depuis Memel jusqu'à Dantzig, et principalement dans les environs de Koenigsberg. Il s'en détache des portions qui sont entraînées par les vagues, et les habitants du pays profitent de la marée montante pour le pêcher avec de petits filets.

L'ambre jaune renferme un acide particulier, que l'on nomme acide succinique. Il fond à une température trés-élevée, et entre dans la composition des plus beaux vernis.

AME. PHILOSOPHIE, MÉTAPHYSIQUE. Principe de la vie et du mouvement, considéré en même temps comme le principe des sensations, de l'intelligence, des passions. Sans se perdre dans des raisonnements métaphysiques, nous dirons que l'ame est le souffle qui nous anime, le spiritus ou la raison qui dirige l'homme ici-bas, qui le distingue des autres animaux. L'ame se compose d'intelligence, d'harmonie et d'amour; elle est pure dans son principe; mais, lorsqu'elle se combine avec les sensations physiques, elle donne naissance aux passions.

Nous connaissons l'ame par ses facultés, comme nous connaissons la divinité par ses attributs; mais l'essence de l'une et de l'autre est pour nous également incompréhensible. On regarde l'ame comme une substance distincte de la matière, parce qu'elle a le pouvoir de faire des opérations qui ne sont point des propriétés de la matière. Elle aperçoit, sent, compare, réfléchit, raisonne, prévoit et juge rien de ce que nous connaissons de la matière ne nous permet de lui attribuer ces facultés. Indifférente au mouvement et au repos, inerte et insensible par sa nature, il ne paraît pas qu'étant faconnée telle qu'est le corps humain, elle puisse avoir, dans cette nouvelle forme, une intelligence dont chacune de ses parties est privée.

L'ame est douée, de plus, d'un principe actif qui la met en mouvement, et par lequel elle se détermine à agir, ou non, suivant qu'elle juge convenable ce principe est la volonté. La volonté est donc cette puissance qu'a l'ame de se déterminer d'elle-mème, et, par un principe inhérent à sa nature, à rechercher ce qui lui convient, et à agir d'une certaine manière, toujours en vue de son bonheur. On peut rapporter à cette faculté les instincts, les inclinations et les passions. Voyez

PSYCHOLOGIE.

AMENDEMENT. AGRICULTURE. Amender la terre, c'est la rendre susceptible de produire une plus grande quantité de végétaux, ou des végétaux plus grands on meilleurs que ceux qu'elle produirait si on l'abandonnait à elle-même. On ne doit pas confondre l'amendement avec l'engrais : l'engrais est bien toujours un amendement; mais il y a beaucoup de sortes d'amendements qui ne sont pas des engrais. Ainsi, labourer la terre est un amendement; l'arroser ou l'ombråger dans la chaleur, en est un autre; semer des prairies artificielles, ou des plantes annuelles fourrageuses, est encore un amendement, parce que, par là, on parvient à diminuer la circulation de l'air à la surface de la terre, et à entretenir une humidité permanente, très- favorable à la décomposition de cet air, et, par suite, à la solubilité de l'humus.

D'après les découvertes de Priestley, d'Ingenhouz, de Senebier, sur la composition de l'air, et sur le gaz que la végétation absorbe ou exhale, la physique végétale a fait d'immenses progrès, et on a pu prendre une idée précise de l'effet des amendements, que l'on considère aujourd'hui comme agissant physiquement et mécaniquement sur les différentes espèces de terre, c'est-à-dire, en soutirant l'acide carbonique de l'air, et en sti

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