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ABATTEMENT. PHILOSOPHIE, MORALE. Sentiment de faiblesse générale; état de faiblesse et de découragement de l'ame, causé par les chagrius, par les peines, ou par les maux qu'elle éprouve. Cet état dégrade l'homme. Le sage ne se laisse point abattre par les malheurs; il les surmonte, parce qu'il sait qu'il n'y a point de maux auxquels il n'y ait du remède; et quand même il n'y en aurait pas, ce serait une folie de s'en affliger, puisque cela ne servirait à rien.

ABDICATION. POLITIQUE. Kenonciation volontaire à une dignité souveraine; acte par lequel un roi, un prince renonce à la dignité, à la puissance dont il est revêtu.

Une nation gouvernée par un roi conserve le droit de lui ôter le pouvoir qu'elle lui a confié, lorsqu'il s'en sert pour l'opprimer; car c'est la royauté et non le roi qu'elle a voulu établir; c'est à la royauté, et non à la personne du roi, qu'elle est convenue d'être soumise, et c'est pour maintenir la royauté qu'elle chasse du trône le despote qui veut la convertir en tyrannie.

ABERRATION.

Le consentement général d'une nation est nécessaire, soit pour accepter l'abdication libre et volontaire d'un roi, soit pour le forcer à abdiquer, s'il s'est rendu indigne de la gouverner. Dans ce dernier cas, le vœu général de la nation est une loi à laquelle le roi doit obéir sans résistance, s'il ne veut aggraver son crime.

ABERRATION. PHYSIQUE. En termes d'optique, on appelle aberration, la dispersion des rayons de la lumière, qui, par l'imperfection des lunettes, au lieu de se réunir précisément dans un point, se distribuent sur un petit espace, et y produisent la confusion des images. On distingue deux sortes d'aberrations en optique : l'aberration de sphéricité, causée par la sphéricité des verres ou des miroirs, et l'aberration de réfrangibilité, qui vient de la décomposition d'un rayon de lumière qui, en traversant un milieu diaphane, tel qu'un verre de lunette, se divise en différentes couleurs.

ASTRONOMIE. Mouvement apparent de tous les corps célestes, produit par le mouvement progressif, mais en sens contraire, de la lumière, concur

remment avec le mouvement annuel de la terre dans son orbite. C'est au célèbre astronome anglais Bradley que nous devons la connaissance de l'aberration des étoiles, dont il découvrit la cause en 1728.

ABJURATION. POLITIQUE. Acte par lequel on renonce solennellement et avec serment à une doctrine, à une opinion, à une erreur. La jurisprudence reconnaît quatre espèces d'abjuration : l'abjuration civile, qui est la même chose que le parjure; l'abjuration féodale, acte par lequel celui qui s'était rendu coupable jurait de quitter le royaume; l'abjuration politique, acte par lequel tout fonctionnaire public jure de ne jamais reconnaitre l'autorité dans la personne d'un monarque fugitif ou de ses descendants; l'abjuration religieuse, acte par lequel on reconnaît fausse la religion dans laquelle on a vécu, ou bien la doctrine qu'on professait. ABRÉVIATIONS. ASTRONOMIE. Dans la plud'astronomie, part des ouvrages on fait usage abréviations suivantes, qu'il est utile de connaître. SIGNES DU ZODIAQUE: le Belier, le Taubles Gémeaux, le Cancer, & le Lion, m' la Vierge, la Balance, le Scorle Sagittaire, le Capricorne,

reau,

pion,

les Poissons.

le Verseau, SIGNES DES PLANÈTES: le Soleil, cure, Vénus, † la Terre, C la Lune,

des

MerMars,

Jupi

Vesta, Junon, Cérès, Pallas, ter, Saturne, Herschel ou Uranus. LES NOEUDS: & noeud ascendant, & nœud des

cendant.

LE MOUVEMENT ET LE TEMPS: ° degré, 'minute, "seconde, heure, minute, seconde; A. M. avant le passage au méridien ou midi, P.M. après ce pas

sage.

SIGNES DIVERS: A austral, B boréal, AR ascension droite, AR* ascension droite d'une étoile, Vascension droite du soleil, D.B déclinaison boréale, D.A déclinaison australe.

Brayer a eu l'heureuse idée de désigner chacune des étoiles d'une même constellation par les lettres de l'alphabet grec, en attribuant les premières lettres aux étoiles les plus brillantes. Les lettres latines et les chiffres ordinaires sont employés à la suite quand le nombre des astres est trop grand. Par là chaque étoile remarquable a obtenu une dénomination particulière.

ABSORPTION. CHIMIE. Le mot absorption exprime ce qui se passe toutes les fois qu'un corps solide se pénètre d'une certaine quantité de liquide ou de gaz, sans changer lui-même d'état, ou

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lorsqu'un gaz disparaît, en se combinant avec un corps solide ou liquide.

L'absorption paraît être une des lois principales qui régissent la matière, car elle s'étend visiblement aux trois règnes de la nature. C'est l'absorp tion de l'air introduit, par la respiration, dans les poumons, qui établit la circulation du sang, et qui entretient la vie de l'homme et de quelques animaux ; l'absorption des sucs et des nourriciers gaz produit la sève et la végétation des plantes; l'absorption enfin détermine la formation et le développement des substances inorganiques.

L'absorption forme la base de l'organisation, et son caractère principal consiste à imprimer aux substances sur lesquelles elle s'exerce une forme nouvelle, qui ne permet plus de les reconnaître.

Le pouvoir absorbant, restreint à la faculté d'attirer l'humidité de l'air, faculté que possèdent éminemment les acides forts, les acalis desséchés, les

sels déliquescents, etc., existe également pour les corps insolubles; et l'on a observé que plus un sol est divisé par le labour et la végétation, plus son pouvoir absorbant est grand.

PHYSIOLOGIE. L'absorption est une fonction par laquelle les vaisseaux absorbent, pompent, tant à l'intérieur qu'à la périphérie de tous les organes, un fluide connu sous le nom de lymphe, qu'ils transmettent ensuite dans la masse du sang.

Cette fonction, uniforme chez les animaux les plus bas, où elle effectue immédiatement la nutrition, est multiple chez l'homme, en ce sens qu'elle s'exerce sur des substances variées. L'appareil qui effectue la fonction d'absorption, porte le nom d'absorption lymphatique; il s'aide, dans son action, du secours d'une autre espèce d'organes appelés veines.

ABSTINENCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Privation volontaire des choses permises et agréables, dont nous nous interdisons à nous-mêmes l'usage, dans la vue de nous rendre meilleurs. En style mystique, la mortification des seus est le motif général de l'abstinence. Chez les catholiques romains, l'abstinence est une vertu religieuse. En philosophie, l'abstinence est à peu près synonyme de continence c'est une vertu morale qui consiste à s'abstenir des plaisirs illicites, de ceux de l'amour en particulier.

En médecine, on entend par ce mot la privation totale d'aliments pendant un certain temps, ou la privation de certains aliments et de certaines boissons, ou enfin toute privation quelconque. Certains animaux, tels que la marmotte et autres animaux hivernants, restent toute une saison sans prendre

d'aliments; dans l'espèce humaine, les individus jeunes et vigoureux succombent en général plus promptement que les vieillards et les sujets débiles.

ABSTRACTION. PHILOSOPHIE, MORALE. L'abstraction est un manque d'attention causé par nos propres idées intérieures, qui nous occupent si fortement qu'elles nous empêchent d'être attentifs à autre chose qu'à ce qu'elles nous présentent. La rêverie présente des abstractions, et la curiosité cause des distractions.

IDÉOLOGIE. Opération de l'esprit, par laquelle il considère une qualité, une propriété, comme si elle était séparée du sujet auquel elle est inhérente. L'abstraction est élémentaire ou comparative : élémentaire, si elle se borne à un seul objet physique ou moral; comparative, lorsque, séparant de plusieurs idées totales ce qu'elles ont de semblable, elle fixe la conception commune et générale, qui en est le produit, sous un signe matériel. On distingue l'abstraction des sens, par laquelle chacun d'eux perçoit dans un corps la qualité qui lui est analogue; l'abstraction de la conscience, qui s'exerce sur le principe pensant, et l'abstraction de l'esprit, qui opère principalement par le langage.

ABUS. POLITIQUE. L'abus est le mauvais usage qu'on fait d'une chose, d'ailleurs bonne, vraie ou utile. On appelle abus, tout ce qui est contre la raison, la justice, en un mot, tout ce qui ne doit pas être.

Quelle que soit l'excellence des principes d'un gouvernement, il s'introduit aisément, dans l'administration d'un grand empire, une foule d'abus, que ceux qui gouvernent ont souvent intérêt de faire naître ou de favoriser. C'est pour détruire les nombreux abus, contre lesquels un cri général s'était élevé de tous les points de la France, et y substituer de sages lois, que le peuple français se nomma, en 1789, des représentants revêtus du pouvoir de donner à l'empire une constitution nouvelle, conforme aux lois de la nature; commission honorable, que l'Assemblée Nationale a remplie avec une sagesse et un courage d'autant plus grands qu'elle avait à triompher et des préjugés antiques et des obstacles les plus redoutables. Les principaux abus qu'elle a détruits sont : l'ancienne division du peuple en trois ordres, dont le plus nombreux et le plus utile, celui qui presque à lui seul composait la nation, était compté à peu près pour rien; les priviléges accordés à une classe d'hommes, au mépris de tous les autres : tels que l'exemption des impôts et l'admission exclusive aux premières places du gouvernement; l'impunité certaine

des agents infidèles de l'administration ; la vénalité des charges de l'état et de la justice; la distinction humiliante des citoyens entre eux, fondée sur la naissance, etc., etc., etc. Malheur au gouvernement qui n'en finit pas tout d'un coup avec les abus de celui qui l'a précédé!

APPEL COMME D'ABUS. Sous l'ancien régime, c'était l'appel qu'on interjetait au parlement d'une sentence rendue par un juge ecclésiastique, qu'on disait avoir excédé son pouvoir.

ABUS D'AUTORITÉ. POLITIQUE. Le fonctionnaire public qui excède ses pouvoirs, ou en use pour vexer ses concitoyens, commet un abus d'autorité qui l'expose à des poursuites.

L'article ro de la loi du 17 avril 1791 porte, à cet égard, qu'il doit être puni sur la plainte de l'opprimé; et l'article 23 du code des délits et des peines, du 3 brumaire an IV, charge l'accusateur public (aujourd'hui le procureur du roi ou son substitut), de poursuivre, même d'office, les commissaires de police ou autres agents qui abuseraient de leur autorité, ou enfreindraient la loi dans l'exercice de la police judiciaire.

Toute personne contre laquelle il aurait été commis un abus d'autorité, de quelque nature que ce soit, a donc le droit de porter plainte au procureur du roi, lequel, sous aucun prétexte, ne peut se dispenser de poursuivre le fonctionnaire public qui se serait rendu coupable d'abus de pouvoir.

Le Code pénal renferme les dispositions suivantes, concernant les abus d'autorité :

114. Un fonctionnaire public, un agent ou un préposé du gouvernement qui ordonne ou fait quelque acte arbitraire et attentatoire, soit à la liberté individuelle, soit aux droits civiques d'un ou de plusieurs citoyens, soit à la Charte, encourt la peine de la dégradation civique.

La dégradation civique consiste dans la destitution et l'exclusion du condamné de toutes fonctions ou emplois publics; il ne peut jamais être juré, ni expert, ni être employé comme témoin dans les actes, ni déposer en justice autrement que pour y donner de simples renseignements. Il est incapable de tutelle et de curatelle; il est déchu du droit de port d'armes et du droit de servir dans les armées.

185. Tout juge ou tribunal, tout administrateur ou autorité administrative, qui, sous quelque prétexte que ce soit, même du silence ou de l'obscurité de la loi, aura dénié de rendre la justice qu'il doit aux parties, après en avoir été requis, et qui aura persévéré dans son déni après avertissement ou injonction de ses supérieurs, pourra être pour

suivi; il sera puni d'une amende de deux cents francs au moins, et de cinq cents francs au plus, et de l'interdiction de l'exercice des fonctions publiques, depuis cinq ans jusqu'à vingt ans.

186. Lorsqu'un fonctionnaire ou un officier public, un administrateur, un agent, ou un préposé du gouvernement ou de la police, un exécuteur des mandats de justice ou jugements, un commandant en chef ou en sous ordre de la force publique, aura, sans motif légitime, usé ou fait user de violences envers quelqu'un dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions, il sera puni selon la nature et la gravité de ces violences, et en élevant la peine suivant la règle posée par l'article 198 du présent Code.

188. Tout fonctionnaire public, agent ou préposé du gouvernement, de quelque état et grade qu'il soit, qui aura requis ou ordonné, fait requérir ou ordonner l'action de l'emploi de la force publique contre l'exécution d'une loi ou contre la perception d'une contribution légale, ou contre l'exécution soit d'une ordonnance ou mandat de justice, soit de tout autre ordre émané de l'autorité légitime, sera puni de la réclusion.

189. Si cette réquisition ou cet ordre ont été suivis de leur effet, la peine sera la déportation.

ACADÉMIE. LITTÉRATURE. Platon est le premier qui ait donné le nom d'académie à une école de philosophie située aux portes d'Athènes, dans une espèce de parc orné de fontaines, de cabinets de verdure, et de toutes sortes d'arbres. On a donné depuis le nom d'académie à différentes assemblées de savants, constituées, selon de certains statuts, pour cultiver et faire fleurir les arts, les lettres et 'les sciences.

BEAUX-ARTS. On nomme académies, dans les écoles de peinture, les modèles vivants, c'est-àdire des hommes ou des femmes de belle figure, et de belles proportions, que l'un des premiers professeurs place nus, sur une table ou estrade élevée, dans une attitude convenable. C'est ce qu'on appelle poser le modèle. Académie est aussi le nom par lequel on désigne une figure dessinée, peinte ou modelée isolément, d'après le modèle nu, sans autre intention que d'étudier les formes et l'ensemble du corps humain.

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par l'harmonie de la partition sur laquelle ils accompagnent.

Accompagnement se dit aussi de toute partie de basse ou autre instrument qui est composée sur un chant principal, pour y faire harmonie.

ACCORDS. MUSIQUE. Union de deux ou plusieurs sons rendus à-la-fois, et formant ensemble un tout harmonique. On divise les accords en parfaits et imparfaits. L'accord parfait est celui composé du son fondamental au grave, de sa tjerce, de sa quinte, et de son octave; c'est le plus agréable et le plus parfait que l'on puisse entendre. Les accords imparfaits sont ceux où règne la sixte au lieu de la quinte, et, en général, tous ceux où le son grave n'est pas le fondamental.

ACCOUCHEMENT. PHYSIOLOGIE. Fonction inhérente à la femme; expulsion spontanée de l'enfant hors du sein de la mère. L'accouchement naturel est celui qui a lieu au terme de neuf mois; l'accouchement prématuré, celui qui a lieu depuis le septième mois jusqu'à la moitié du neuvième.

ACCOUPLEMENT, HIST. Naturelle. Union des sexes dans l'acte générateur.

ACCROISSEMENT. HIST. NATURELLE. Ce mot, pris dans son acception la plus étendue, désigne la série successive des phénomènes par leslorsqu'ils augmentent de masse et d'étendue. Mais quels passent les corps bruts et les corps organisés, ces phénomènes présentent des différences très-notables, suivant qu'on les observe dans les êtres organisés ou dans les êtres inorganiques. Chez les premiers, en effet, l'accroissement est renfermé dans des limites déterminées qu'il ne peut dépasser; limites qui varient suivant la durée locale de l'existence de ces êtres. Les corps inorganisés, au contraire, offrent un accroissement indéterminé, car, chez eux, la durée n'a point de bornes fixes, elle est entièrement abandonnée aux chances du ha

sard, ainsi qu'à l'action chimique et physique.

ACEPHALE, HISTOIRE NATURELLE. Qui n'a pas de tête. Tous les animaux naturellement pourvus d'une tête peuvent naître privés de cette partie du corps, par l'effet d'un vice primitif d'organisation. En anatomie, on donne le nom d'acéphale au fœtus qui n'a point de tète, et qui ne peut vivre que dans le sein de sa mère.

Le naturaliste Lamarck a employé la dénomination d'acéphale, pour caractériser les animaux sans tête distincte, tels que les mollusques.

ACÉTATES. CHIMIE. Nom générique des sels qui résultent de la combinaison de l'acide acétique avec une base quelconque. Tous les acétates sont décomposés par la chaleur, et solubles dans l'eau.

ACÉTOMÈTRE. CHIMIE. Instrument en verre destiné à mesurer la force du vinaigre. Il consiste dans un globe de huit millimètres de diamètre, précédé d'une petite boule de lest, et surmonté d'une tige effilée, longue de huit centimètres, contenant une bande de papier, sur le milieu de laquelle est tracée une ligne transversale; cette tige supporte une capsule que l'on charge de différents poids.

ACHROMATIQUE. PHYSIQUE. Privé de couleurs. On nomme verres achromatiques des objectifs de lunettes formés de deux ou trois verres superposés, dans lesquels la diffraction de la lumière se compense de manière à donner des images

blanches.

ACHROMATISME. PHYSIQUE. On nomme achromatisme la destruction des couleurs étrangères que l'on aperçoit dans l'image d'un objet, lorsqu'on le regarde à travers un verre lenticu

laire.

En passant d'un milieu dans un autre, et surtout à travers d'un prisme, la lumière blanche est décomposée, et à sa sortie le faisceau de lumière présente une image allongée et de différentes couleurs (voyez SPECTRE SOLAIRE). Les lentilles pouvant être considérées comme un assemblage de prismes, produisent la même dispersion de la lumière, toutes les fois qu'elles la dévient fortement de sa route; d'où l'on voit que l'image qu'elles donnent est confuse et colorée. Dollond, opticien anglais, ayant reconnu que certaines substances, avec un pouvoir réfringérant inégal, dispersaient également la lumière, conçut la possibilité de réfracter les rayons pour obtenir des images, sans cependant séparer les couleurs. Tel est l'achromatisme et le principe sur lequel repose la construction des verres achromatiques, dans lesquels on établit ordinairement la compensation par la réunion du verre ordinaire ou crown-glass avec le cristal où il entre du plomb, le flint-glass.

ACIDE, ACIDES, CHIMIE. On donne le nom d'acide à tout corps composé, solide, liquide ou doué généralement d'une saveur aigre par• gazeux, ticulière, plus ou moins prononcée; apte à se combiner avec le calorique ou l'eau en des proportions différentes, et capable de s'unir à une grande quantité d'autres corps, pour former avec eux des composés que l'on nomme sels. Le vinaigre, les groseilles, le citron, et quelques autres fruits peu murs, donnent l'idée d'une saveur acide.

On reconnaît dans les acides: 1° le principe acidifiant qui, jusqu'à un certain point, est ou l'oxigène ou l'hydrogène; 2o le principe acidifiable

qui peut être simple ou composé de deux et même de trois bases. Il existe un grand nombre de corps simples (1) qui, en se combinant avec l'oxigène en diverses proportions, forment des acides dont les propriétés sont différentes. Ainsi, le soufre s'unit à l'oxigène en quatre proportions, pour former quatre acides différents : le moins oxigéné se nomme acide hypo-sulfureux ; celui qui l'est davantage, acide sulfureux; encore plus, hypo-sulfurique; et acide sulfurique, celui qui est oxigéné au maximum. Après l'oxigène, l'hydrogène est l'élément qui s'unit avec le plus grand nombre de corps simples pour former des acides. Pour désigner ceux-ci, on ajoute hydro devant le nom du corps simple, que l'on termine en ique. Ainsi, pour désigner l'acide formé par l'hydrogène uni au chlore, on dit: acide hydro-chlorique, etc.

Un grand nombre d'acides formés par la nature se rencontre fréquemment à l'état de combinaison; on n'en a encore trouvé que huit ou dix à l'état de pureté ou de simple solution dans le calorique ou dans l'eau. Ceux que l'on a retirés jusqu'ici des minéraux sont au nombre de treize, savoir : l'acide borique, fluorique, hydro-chlorique muriatique, sulfurique, phosphorique, carbonique, nitrique, arsénique, molybdique, schéelique ou tungstique, chromique, succinique et mellitique. Une partie d'entre eux existe à l'état de liberté, les autres n'ont encore été observés que combinés, soit avec les terres, soit avec des alcalis ou des oxides métalliques.

Les acides libres ou natifs sont au nombre de cinq, savoir : l'acide borique, hydro-chlorique, sulfurique, sulfureux et carbonique. On peut y joindre l'hydrogène sulfuré qui, dans certains cas, remplit les fonctions d'acide.

On peut établir, ainsi qu'il suit, les propriétés générales des acides:

1o Ils out la plupart une saveur aigre, ainsi que l'indique leur dénomination. 29 Ils se combinent généralement avec l'eau en toute proportion. Cette combinaison a lieu avec condensation de volume et dégagement de chaleur. 30 Ils sont, à quelques exceptions près, volatilisés ou décomposés à une chaleur médiocre. 4° Ils rougissent la teinture bleue de tournesol, et changent ordinairement les couleurs pourpres des végétaux en celle d'un rouge vif. 5o Ils s'unissent, en proportion définie, avec les alcalis, les terres et les oxides métalliques ; et cette union, qui forme la classe importante des sels, peut être considérée comme étant leur pro

1. Voyez CoAPS.

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