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est de 365 jours 5 heures 48′ 51′′, 6. On l'appelle aussi année civile, parce que c'est elle dont on se sert dans l'usage ordinaire.

ANNELIDES. HISTOIRE NATURELLE. Classe d'animaux sans vertèbres. Voy. VERS.

ANONYME. BIBLIOGRAPHIE. On appelle ouvrage anonyme celui sur le frontispice duquel l'auteur n'est pas nommé: quelquefois le nom de l'auteur se trouve, soit au bas d'une épître dédicatoire, soit dans une préface, soit dans l'approbation du censeur, soit dans le corps du privilége accordé pour l'impression, soit à la suite du même privilége. On pourrait donc distinguer différentes espèces d'ouvrages anonymes; mais l'usage est de les ramener toutes à une seule, et de s'en rapporter au frontispice pour la déterminér.

La dénomination d'anonyme s'applique aux auteurs comme aux éditeurs, aux ouvrages comme aux traductions.

ANTARCTIQUE (CERCLE). GÉOGRAPHIE. Petit

cercle parallèle à l'équateur, et distant du pôle-sud de 23° 20. Cette distance n'est pas toujours la même comme elle est marquée par l'inclinaison des pôles de l'écliptique sur les pôles du monde, elle sera nécessairement nulle lorsque ces deux grands cercles de la sphère coïnciderout, car alors leurs pôles ne formeront qu'un même point; la diminution de cette distance est donc de la même quantité que celle de l'équateur sur l'écliptique. ANTARCTIQUE (POLE). GÉOGRAPHIE. C'est le pôle-sud ou méridional de l'axe de la terre.

ANTÉCIENS. GÉOGRAPHIE On nomme ainsi en géographie les peuples placés sous le même méridien et à la même distance de l'équateur, les uns vers le nord, les autres vers le midi.

ANTHÈRE. BOTANIQUE. Partie essentielle de l'étamine, ordinairement portée sur un filament qui a reçu le nom de filet. Elle se compose, dans le plus grand nombre de cas, de deux loges ou capsules membraneuses dans lesquelles est renfermée la poussière fécondante, ou le pollen. Plus rarement elle n'offre qu'une seule loge, ou bien en présente quatre.

L'anthère est un des organes les plus importants de la fleur, puisque sans lui il ne peut y avoir de fécondation dans les plantes. Voy. FLEURS.

ANTHOLOGIE. BELLES-LETTRES. Recueil de petites pièces de poésies choisies. Anthologie se prend aussi en particulier pour un recueil des épigrammes de divers auteurs grecs.

ANTIMOINE. Voy. MÉTAUX.

ANTIPATHIE. MORALE. aversion, répugnance naturelle, non raisonnée, et indépendante de la volonté, que l'on a pour quelqu'un, pour quelque chose.

La différence du tempérament, la singularité de l'humeur, l'esprit particulier, un je ne sais quoi qui déplaît, produisent l'antipathie, et elle dure jusqu'à ce que les ressorts secrets du sang et de la nature aient fait un assez grand changement dans le goût, pour qu'il soit universel ou entièrement soumis à la raison.

Les antipathies peuvent être différentes : il y en a dont les personnes qui les ressentent sont cause elles-mêmes leur peu de complaisance attire la contradiction, et la contradiction produit en elles un certain soulèvement qu'elles appellent antipathies.

Il y en a auxquelles on ne contribue en rien directement par sa conduite; mais la manière impatiente dont on les souffre, les entretient; et, comme l'on fait quelques répliques sèches aux contradictions que l'on trouve déraisonnables, on entretient, d'une part, une disposition aigre dans les personnes avec qui l'on vit, et l'on entre, de l'autre, dans un certain chagrin, et contre les autres et contre soi-même. Enfin il y en a où la personne qui les éprouve n'a point de tort ni dans sa conduite ni dans ses paroles, et où elle n'est blåmable que parce qu'elle est trop sensible aux défauts des autres.

ANTIPODES. GEOGR., PHYS. On donne ce nom aux habitants de la terre qui sont diamétralement opposés aux autres par rapport aux endroits qu'ils habitent. La différence de leur longitude est de 180°, et les uns ont la même latitude vers le nord que les autres vers le sud. Les antipodes ont les jours et les nuits de même longueur, et les mêmes saisons, mais dans des temps différents et alternativement.

ANTIQUAIRE. BEAUX-ARTS. On distingue, sous le nom d'antiquaire, un savant qui, réunissant à un goût exquis une érudition profonde, s'adonne à l'étude des monuments de l'antiquité, de quelque espèce qu'ils soient, et sous quelques rapports qu'ils soient considérés. Dans un sens plus restreint, on regarde comme antiquaire tout homme de lettres qui s'occupe de la connaissance des médailles, des pierres gravées, des inscriptions antiques, et qui fait usage de l'érudition et de la critique pour expliquer les monuments.

ANTITHÈSE. BELLES-LETTRES. Figure de rhé

torique propre à orner et à embellir le discours, qui exprime un rapport d'opposition entre des objets différents, ou dans un même objet entre ses qualités ou ses façons d'être ou d'agir. L'antithèse bien ménagée plaît infiniment dans les ouvrages d'esprit; elle fait à peu près le même effet que, dans la peinture, les ombres et les jours qu'un bon peintre a l'art de dispenser à propos, ou, dans la musique, les voix hautes et les voix basses qu'un maître habile sait mêler ensemble. L'antithèse est une des figures les plus agréables que l'orateur et le poète puissent employer; mais il faut en user avec habileté, et craindre de la faire dégénérer en jeux de mots puérils. On en trouve dans les plus grands maitres: elles font surtout un grand effet dans les portraits.

ANTONOMASE. BELLES-LETTRES. Troppe ou figure de rhétorique, par laquelle on substitue le nom appellatif au nom propre, ou celui-ci au nom appellatif.

ANXIÉTÉ. PHILOS., MORALE. Peine, sollicitude qui tient l'esprit dans un état d'inquiétude et de crainte.

L'anxiété est cet état où se trouve l'âme quand elle est menacée ou agitée par des maux violents. Elle diffère de l'angoisse en ce que celle-ci convient également aux maux du corps et de l'esprit, et que l'anxiété ne convient qu'aux maux de l'âme.

APATHIE. THILOS., MORALE. Indifférence ou insensibilité morale, qui fait que l'âme n'est agitée d'aucune passion et n'éprouve ni plaisir ni peine. L'apathie naît d'une façon de penser qui envisage un objet tel ou tel, sans intérêt et sans estime.

APÉTALE ( FLEUR). BOTANIQUE. Apétale se dit, en botanique, des fleurs ou des plantes qui sont dépourvues de corolles, et par conséquent de pétales. Il y a deux degrés dans l'apétalie: dans le premier, il n'existe qu'une seule enveloppe florale autour des organes sexuels, comme dans le lis, le daphné; dans le second, il n'y a aucune en veloppe autour des étamines et du pistil, comme dans les saules.

APHÉLIE. ASTRONOMIE. Point de l'orbite d'une planète où elle se trouve à la plus grande distance du soleil. La route que les planètes décrivent autour du soleil n'est point circulaire; elle a la forme d'une ellipse, au foyer de laquelle se trouve le soleil le grand axe joint les deux sommets, dont l'un, le plus proche de cet axe, est le périhélie, tandis que le plus éloigné est l'aphélie.

Dans ce siècle, la terre se trouve dans son péri

hélie vers les derniers jours de décembre, pendant que le soleil passe verticalement sur le 23° de latitude méridionale. Il est démontré par le calcul que, par la combinaison des forces du monde, le point de périhélie avance sans cesse, c'est-à-dire que la terre ne porte pas, tous les ans, son périhélie au même point, qu'il s'en faut de 1', 2' d'un degré de l'écliptique, ce qui fait 1° 43′ par siècle, un signe ou 30° en 1744 ans, un quart de cercle en 5233 ans, et le tour entier de l'écliptique en 20,931 ans.

APOGÉE. ASTRONOMIE. Point où une planète se trouve à la plus grande distance de la terre. La lune est le satellite de la terre; elle décrit autour d'elle une ellipse. Le point de cette ellipse, où la lune est le plus près de la terre, se nomme périgée; celui où elle est le plus loin s'appelle apogée.

La lune étant plus éloignée de nous dans son apogée, son diamètre apparent est alors le plus petit, il est de 29' seulement; quatorze jours après, il paraît sous un angle de 33° lorsque la lune est au périgée.

APOLOGUE. BELLES-LETTRES. Petit poëme fondé sur une fiction qui a pour but de corriger les mœurs des hommes; petit récit fabuleux, dans lequel on fait ordinairement parler des animaux, des êtres insensibles, ou même des êtres abstraits ou métaphysiques, dans le but de présenter une vérité morale sous le voile de l'allégorie. Riant ou sévère, l'apologue repose toujours sur le bon sens; c'est une œuvre dramatique, une comédie en abrégé, une satire en action, mais sans fiel, sans humeur, sans cette véhémence passionnée qui donne à la raisou l'air de la colère.

APOSTASIE. Acte par lequel on passe à des opinions opposées à celles qu'on professait antérieurement, ou par lequel on enfreint des engagements solennellement contractés. Un des exemples les plus remarquables d'apostasie c'est celui du poète Barthélemy, auteur de la Némésis.

APOSTROPHE. BELLES-LETTRES. Figure de rhétorique par laquelle l'orateur interrompt ou détourne son discours, pour adresser la parole directement et nommément à quelque personne vivante ou morte, et même à des choses inanimées ou à des êtres métaphysiques. L'apostrophe est une des figures les plus éloquentes et les plus hardies; elle donne du mouvement au discours; elle semble inspirée par, la passion, qui, cessant de raisonner, s'adresse violemment aux morts comme s'ils étaient vivants, comme s'ils pouvaient entendre et répondre. Habilement amenée par l'orateur, elle frappe

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et saisit l'imagination par des tableaux inattendus, et remplit le discours d'images passionnées, tendres ou sublimes.

APPARENCE. PHILOS., MORALE. L'apparence est ce qui paraît extérieurement d'une chose et frappe la vue. L'apparence signifie aussi l'image trompeuse d'une chose qui n'existe pas: souvent nos sens ou notre esprit nous peignent un objet qu'ils croient voir en lui. Nos sens nous trompent s'ils ne sont pas bien disposés, si la distance et la situation ne sont pas bien calculées en toutes proprotions. Notre esprit s'égare, soit qu'il manque de justesse naturelle, soit qu'il n'apporte dans ses jugements ni assez de réflexions, ni assez de moyens. Il faut donc être en garde contre l'apparence, et ne juger de rien sans avoir employé des moyens propres à fonder la solidité des jugements que nous avons à porter.

APPAREIL. PHYSIOLOGIE. Ensemble des organes qui concourent à l'exercice d'une fonction. On donne le nom d'appareil à une réunion d'organes placés les uns à l'égard des autres dans des rapports réciproques tels, qu'ils puissent exécuter, par l'ensemble de leurs actions, un travail important et essentiel au maintien de l'existence. Nous reconnaissons, avec Bichat et le plus grand nombre des physiologistes, treize appareils principaux, qui sont le sensitif externe, le sensitif interne, le locomoteur, le vocal, le reproducteur masculin, le reproducteur féminin, le digestif, l'absorbant chylifère, le circulatoire, le respiratoire, l'exhalant, le sécrétoire et l'absorbant général.

L'œil, l'oreille, le nez, le palais, la peau, ainsi que leurs dépendances, forment l'appareil sensitif externe. Le cerveau, la moelle vertébrale, les nombreux nerfs qui en partent, ainsi que le grand sympathique, constituent l'appareil sensitif interne. Les os, les muscles, les tendons et les moyens d'union articulaires, composent l'appareil locomoteur. Le larynx et les annexes forment l'appareil vocal. Les testicules, le membre viril, etc., constituent l'appareil génital masculin. Le vagin, la matrice, les ovaires, etc., composent l'appareil génital féminin. La bouche, l'estomac, les intestins, les glandes salivaires, le foie, etc., forment l'appareil digestif. Les nombreux vaisseaux absorbants, répandus à la face interne de l'estomac et du reste des intestins, constituent l'appareil chylifere. Le cœur, les artères, les veines et les vaisseaux capillaires composent l'appareil circulatoire. Les parois de la poitrine, le diaphragme, la trachée-artère, les bron

ches et les poumons, forment l'appareil respiratoire. Les vaisseaux respirants constituent l'appareil exhalant; les glandes, l'appareil sécrétoire, et les vaisseaux lymphatiques proprement dits, l'absorbant.

APPÉTIT. HYGIÈNE. Désir de manger; désir relatif à l'alimentation, qui a son siége dans l'estomac. Les circonstances favorables à l'appétit sont, chez l'homme, le jeune âge, le travail corporel, le contentement d'esprit, la saison de l'hiver, l'habitation des climats froids, celle des régions maritimes, la navigation, les déplacements, la sobriété, etc., etc. Les conditions opposées, les passions tristes, l'ambition, l'envie, la haine, produisent un effet diametralement contraire, et occasionnent le plus ordinairement du dégoût et de l'inappétence. Voy. FAIM.

APSIDES OU ABSIDES. ASTRONOMIE. Absides se dit de deux points de l'orbite des planètes où deux corps se trouvent soit à la grande, soit à la petite distance du soleil. Le point le plus proche du soleil est le périhélie, le plus éloigné est l'aphélie.

APTÈRES. HIST. NATURELLE. On désigne par ce mot des animaux sans vertèbres, ayant le corps et les pieds articulés, sans ailes proprement dites.

ARACHNIDES. hist. naturELLE. Classe d'animaux sans vertèbres; division des articulés.

ARBITRAIRE. POLITIQUE. Ce mot vient du latin arbitrium, volonté, fantaisie; il signifie volontaire et désigne tout ce qui ne dépend que de la volonté, ce que chacun peut faire d'après son propre avis en un mot ce qui n'est soumis à aucune loi positive.

On appelle pouvoir arbitraire celui qui n'a d'autres bornes que la volonté de celui qui l'exerce. Ce pouvoir est injuste, parce qu'il ne connaît de lois que le caprice : toute autorité qui n'a pas les lois pour base, même lorsqu'elle commande des choses justes, est arbitraire et doit être détruite.

Les lois elles-mèmes peuvent être arbitraires, lorsqu'elles sont l'ouvrage d'un seul homme, et qu'elles n'ont point reçu l'adhésion de tous ceux qui doivent s'y soumettre. Pour que les lois ne soient point arbitraires, il faut qu'elles soient faites par ceux qui obéissent ou par leurs délégués, et non par ceux qui commandent.

Les gouvernements, quels qu'ils soient, n'ont jamais que faire de l'arbitraire : à la longue, la liberté seule en profite. L'arbitraire fait sentir le besoin de garanties: le citoyen qui se taisait parce

qu'il vivait isolé et tranquille, éprouve, en voyant arrêter son voisin, la nécessité d'éviter pour luimême les abus du pouvoir, et il invoque alors cette sécurité, qui fait le bonheur des peuples libres. Si les excès de l'indépendance font reculer les nations vers l'arbitraire, c'est la licence de l'arbitraire qui repousse les nations vers la liberté.

ARBRE. HIST. NATUR. Plante ligneuse et durable, n'ayant qu'un principal tronc qui s'élève, se divise et s'étend par quantité de branches et de rameaux.

Considéré d'une manière générale et dans son acception la plus grande, le mot arbre comprend tous les végétaux à tige ligneuse; par cette définition, on voit qu'il est opposé au mot herbe, par lequel on désigue tous les végétaux à tige herbacée. Mais cependant les botanistes et les agriculteurs donnent à ce mot un sens plus précis et moins étendu, et réservent spécialement le nom d'arbre aux végétaux ligneux d'une certaine hauteur, qui ont une tige ou un trone simple à la partie inférieure, ramifiée seulement vers sa partie supérieure; employant les noms d'arbrisseaux, d'arbustes et de sous-arbrisseaux pour les autres plantes ligneuses à tige ramifiée dès la base.

Les arbres, dont la réunion constitue ce qu'on nomme forêt, sont non-seulement un des plus beaux ornements de la terre, mais ils servent encore à sa fertilité. En effet, le voisinage d'une forêt, surtout sur le peuchant d'une colline, entretient dans les plaines qui l'environnent une humidité salutaire qui favorise singulièrement les phénomènes de la végétation. Les arbres doivent être considérés comme autant de syphons qui tirent de la terre une énorme quantité d'eau, qu'ils versent ensuite dans l'atmosphère par la transpiration de leurs feuilles; ils empêchent le soleil de dessécher la terre, tempèrent les chaleurs de l'été et diminuent l'intensité du froid; leurs débris réparent constammment l'humus ou terre végétale; enfin, ils exercent une attraction électrique très-puissante sur les nuages, les fixent au sommet des montagnes, et les forcent d'y verser leurs eaux. Les cimes élevées des forêts appellent les nuages et les brouillards, les retiennent et alimentent ainsi les sources et les ruisseaux. C'est surtout dans les pays que l'on défricke, que l'influence salutaire des forêts se fait le plus clairement apercevoir. Tant que l'on conserve celles qui couvrent les lieux élevés, la terre étonne par sa fécondité; mais si le défrichement envahit les collines, les sources et les ruisseaux se tarissent, la terre devient sèche et aride, et perd pour jamais sa fertilité. Voyez VÉGÉtaux.

ARBRISSEAUX. Voyez VÉGÉTAUX.

ARBUSTES ou SOUS-ARBRISSEAUX. Voyez VÉGÉTAUX.

ARC. ASTRONOMIE. Portion de cercle, dont les divisions sont toujours correspondantes à celles de cette courbe: par exemple, la latitude et la déclinaison sont des arcs du méridien et du vertical, et la longitude est l'arc de l'équateur compris entre les deux cercles de déclinaison.

ARC-EN-CIEL. PHYSIQUE. Météore en forme d'arc de diverses couleurs, qui paraît dans une partie du ciel opposée au soleil, et qui est formé par la réfraction des rayons de cet astre, au travers des gouttes sphériques d'eau, dont l'air est alors rempli.

Parmi les météores brillants dont l'atmosphère est le théâtre, l'arc-en-ciel est celui où la nature étale plus de richesse et de magnificence. La grande variété des couleurs, leur situation respective, la forme constante et invariable des bandes colorées, l'éclat radieux du soleil, dans un temps où le nuage humide qui se précipite semble devoir intercepter les rayons; tout, ce semble, concourt à augmenter la splendeur du phénomène, à exciter l'admiration dans l'âme de la multitude, et à piquer l'inquiète curiosité du philosophe.

L'arc-en-ciel offre un météore orné de sept couleurs primitives. Cet arc est la base d'un cône dont le sommet est dans l'œil du spectateur, et dont l'axe (qui se nomme aussi ligue d'aspect) est parallèle aux rayons du soleil.

Le diamètre de ce cône est calculé: il a ses limites; et alors on conçoit que si le soleil est trèsélevé, ses rayons seront tellement inclinés à l'horizon, que l'axe qui leur est parallèle plongera sous l'horizon d'une quantité plus ou moins grande, suivant la hauteur du soleil; et si cette quantité excède le demi-diamètre du cône, l'arc sera invisible, parce que dans ce cas, si l'arc existait, son axe ne passerait pas dans l'œil du spectateur. On peut donc voir plus ou moins de l'arc-en-ciel selon la position du soleil; par conséquent la vue de ce météore est subordonnée à l'élévation du soleil sur l'horizon, ou sur une droite horizontale passant par l'œil du spectateur; d'où l'on conclura, que si l'œil est placé sur une montagne très-élevée, et si la ligne horizontale passant par son centre est élevée au-dessus de l'horizon d'une quantité égale au demi-diamètre du cône, on pourra voir le cercle entier coloré.

On aperçoit souvent deux arcs-en-ciel : leurs couleurs sont en ordre opposé. On en voit quelquefois trois; alors les couleurs du troisième sont dans l'ordre du premier. On en a vu jusqu'à qua

tre, dont deux opposés aux deux autres; mais cela est très-rare. On n'en aperçoit le plus souvent qu'un, mais assez fréquemment deux. Le moins élevé est l'intérieur, l'autre est l'extérieur.

L'arc-en-ciel est un effet catadioptrique. L'arc intérieur est produit par deux réfractions et une réflexion de la lumière au travers des gouttes de pluie. L'arc extérieur est le résultat de deux réflexions et de deux réfractions.

Dans les longs jours d'été, on ne voit point d'arcen-ciel entre neuf heures du matin et trois heures du soir. Dans l'hiver, on peut en voir à toutes les heures; lorsque le soleil est sur l'horizon, et que les autres circonstances sont favorables. La lumière de la lune produit aussi des iris, plus faibles que celles du soleil, mais subordonnées aux mêmes lois.

ARCHÉOLOGIE. BEAUX-ARTS. Ce mot, dérivé d'Archaios, ancien, et logos, connaissance, indique la science des mœurs et des usages des anciens. Celle des monuments antiques en est une partie essentielle. L'utilité de l'archéologie est généralement reconnue; elle est le guide le plus fidèle pour l'histoire des temps anciens, et à moins de nier l'utilité de l'histoire, on ne peut mettre en doute celle de l'archéologie. Pour les siècles antérieurs à Homère, toute l'histoire est dans cette science.

La science de l'archéologie a pour but d'augmenter le savoir et d'éviter ou de détruire les erreurs. Elle fonde ses recherches sur les vérités positives des sciences, et s'appuie des découvertes des naturalistes et des chimistes, pour déterminer les ètres figurés sur les monuments, ou la nature des substances employées par les artistes; elle rassemble les passages des classiques, pour retrouver l'explication d'un monument dans un trait d'histoire ou de mythologie peu connu. Armée du flambeau de l'érudition et de la critique, elle trace des routes nouvelles, forme quelquefois des conjectures piquantes et souvent heureuses, conduit le lecteur à travers les siècles, et lui procure une agréable jouissance dans la parfaite intelligence de la litté

rature et des arts.*

L'archéologie embrasse les différentes parties de l'art et forme sept grandes divisions : la première a pour objet l'architecture antique; la deuxième, la sculpture; la troisième, la peinture; la quatrième, laglyptographie, ou pierres gravées; la cinquième, la palæographie ou inscriptions; la sixième, la numismatique, ou connaissance des médailles; la septième a pour objet les armes, meubles et ustensiles.

ARCHITECTURE. BEAUX-ARTS. L'architecture est l'art de bien bâtir suivant des proportions et des règles déterminées, de sorte que chaque édifice ait toutes les perfections dont sa destination le rend susceptible, et qu'il se distingue par l'ordre, la convenance de la distribution intérieure, la beauté des formes, un caractère convenable, la régularité et le bon goût des ornements extérieurs et intérieurs.

Cet art est très ancien et ne doit sa naissance qu'à la nécessité. Les premiers hommes, errants dans l'univers, exposés aux injures des saisons et à l'attaque des bêtes féroces, se virent bientôt forcés de chercher les moyens de s'en garantir. L'architecture fut, comme tous les arts, très-simple dans ses commencements; des cabanes grossièrement construites de roseaux et de cannes entrelacées, ou de quelques branches abattues dans les forêts, suffirent d'abord pour la sûreté de l'homme. On forma ensuite des bâtiments en bois appuyés sur des troncs d'arbres, qui fournirent la première idée des colonnes. On substitua bientôt à ces arbres rustiques des habitations plus durables; enfin le goût et l'industrie s'étant de plus en plus perfectionnés, on a trouvé l'art de substituer au bois les briques, les pierres, les marbres, et l'on est parvenu à élever des édifices également solides et magnifiques.

Il y a cinq ordres d'architecture: trois grecs : le dorique, l'ionique et le corinthien; et deux romains le toscan ou le rustique, et le composite. On y ajoute le genre gothique, ancienne et bizarre manière de bâtir que l'on a adoptée dans la construction de la plupart des églises de l'Europe.

ARCHIVES. Recueil des chartes, titres, actes, papiers importants, qui attestent les droits d'un état, d'une ville, d'une famille, ou qui servent à constater les opérations d'une assemblée.

ARCTIQUE (POLE). GÉOGRAPHIE. On appelle ainsi le pôle septentrional, ou le pôle qui est élevé sur notre horizon, à cause de la constellation de la petite ourse, dont la dernière étoile désigne le pôle septentrional. On donne aussi ce nom aux terres qui sont vers ce pôle : elles sont peu connues, si ce n'est vers quelques côtes. Le pôle méridional est appelé pôle antarctique, ou opposé au pôle arctique.

ARCTIQUE (CERCLE). GÉOGR. Petit cercle de la sphère qui environne le pôle nord ou arctique, dont il est éloigné de 23° 28'; il passe par le pôle de l'écliptique. Ce cercle et celui qui lui est opposé se nomment encore cercles polaires.

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