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ARÉOMÈTRE. PHYSIQUE. Instrument qui sert à mesurer la densité ou la pesanteur des fluides. L'aréomètre consiste dans une boule de verre mince ou un cylindre, soufflée à la lampe et soudée à un tube étroit. Pour que cet instrument se tienne verticalement au milieu des liquides, on place son centre de gravité le plus bas possible, et, à cet effet, on adapte au-dessous de la boule ou du cylindre un petit réservoir dans lequel on met du mercure ou de la grenaille de plomb, mais en quantité non suffisante pour faire enfoncer l'aréomètre. Si nous mettons cet instrument dans un liquide, il s'y enfoucera d'autant plus profondément que la liqueur sera plus légère, et réciproquement d'autaut moins qu'elle sera plus pesante. En sorte que, si nous avons donné à l'aréomètre un poids tel que sa tige s'enfonce dans l'eau jusqu'à un certain point marqué sur cette tige, elle s'enfoncera plus profondément dans les liqueurs plus légères, et moins dans celles qui seront plus denses. Par ce moyen, on pourra savoir si une liqueur est plus ou moins lourde qu'une autre à laquelle on la compare.

Il est nécessaire de donner aux aréomètres une disposition et une échelle différente pour chaque usage qu'on veut en faire. Pour graduer l'aréomètre à alcool, par exemple, on le plonge dans l'eau distillée, puis dans l'alcool absolu; il s'enfonce moins profondément dans l'eau que dans l'alcool. On marque o au premier point, et 100 au second; ensuite on mêle ensemble 10 parties d'alcool et 90 parties d'eau; puis 20 d'alcool et 80 d'eau, ainsi de suite, jusqu'à 90 d'alcool et ro d'eau; après avoir plongé l'aréomètre dans chacun de ces mélanges, et marqué les points où il s'est enfoncé, on trace sur l'échelle les nombres 10, 20, 30, etc. Les intervalles de ces parties, quoique inégaux, peuvent ère divisés en 10 parties, sans erreur sensible, et l'instrument, ainsi gradué, indique combien de parties d'alcool sont contenues dans un mélange d'eau et d'alcool.

L'aréomètre peut être modifié de façon à servir à la mesure des pesanteurs spécifiques des solides: il prend alors le nom d'aréomètre balance ou de Nicholson. C'est à peu près le même instrument que celui décrit ci-dessus, dont l'extrémité supérieure de la tige forme une petite cuvette, et auquel on ajoute à volonté à l'extrémité inférieure un petit seau. Après avoir mis le corps dans la cuvette supérieure, on fait affleurer; puis, retirant le corps et y substituant des grammes, on obtient son poids: alors on place le corps dans le seau, il perd de son poids autant que pèse le volume d'eau qu'il déplace, et les poids ajoutés pour ramener au

point d'affleurement, donnent la perte dans l'eau et par suite la densité du corps.

ARGENT. Voyez MÉTAUX.

ARGILE. HISTOIRE NATUR., MINERALOGIE. Mélange naturel de différentes terres dans des proportions très-variées, dont les Allemands ont formé beaucoup d'espèces minéralogiques. L'argile est le nom commun sous lequel on désigne la terre à porcelaine ou kaolin, la terre à potier, la glaise, etc., et en général toutes les terres qui contiennent beaucoup d'alumine. Les argiles happent à la langue et forment avec l'eau une pâte plastique ayant beaucoup d'adhérence, et qui prend, par la chaleur, un retrait considérable et une grande dureté.

Raisonnement par lequel on tire une conséquence ARGUMENT. Belles-lettres. Terme de logique. d'une ou de deux propositions, dans le dessein d'amener quelqu'un à la croyance d'une chose, ou de la détourner de cette croyance. On appelle argument dialectique, un raisonnement qui n'est que probable, c'est-à-dire, qui ne suffit pas pour convaincre et déterminer absolument l'esprit à l'affirmative ou à la négative.

On distingue les arguments, par rapport à la source d'où ils sont tirés, en arguments tirés de la raison, et arguments tirés de l'autorité.

ARISTOCRATIE. POLITIQUE. Puissance des grands; sorte de gouvernement politique, où l'autorité est exercée par les nobles ou par les personnes les plus considérables d'un état, à l'exclusion de tous les autres citoyens. Le premier des gouvernements a été démocratique. Lorsque la république devint trop nombreuse pour que tous les citoyens prissent part à son administration, ils se déchargérent de ce soin sur quelques-uns d'entre eux, et posant de justes bornes à leur autorité, ils leur remirent le droit de les gouverner. Le nom de sénat et celui de sénateurs, donnés, dans les républiques, aux chefs du gouvernement et à leur conseil, prouve que le choix du peuple tomba d'abord sur les personnages les plus sages et les plus respectables par l'âge. (Senatus, sénat, vient de senex, vieillard; c'est l'assemblée des vieillards.) On se plut à leur déférer le respect, les honneurs qui accompagnent toujours la puissance, et des prérogatives pour récompense de leurs services; on les appela Aristoi, ou les grands, les principaux, les seigneurs, d'où l'on donna à leur administration le nom d'aristo cratie ou de gouvernement des grands. Mais bientôt ce pouvoir, ces honneurs, ces priviléges devinrent héréditaires; un peuple entier se trouva soumis à

quelques familles dont les membres apportaient en naissant le droit de gouverner. Ainsi l'aristocratie, instituée d'abord par le peuple et pour le peuple, parut n'avoir été établie que pour l'avantage de quelques citoyens seulement. Elle apprit aux hommes à créer entr'eux des distinctions, source funeste de la corruption des sociétés et de la ruine des empires.

Avant l'heureuse révolution de 1789, le gouvernement français pouvait être considéré comme une véritable aristocratie; le roi semblait n'être le chef que pour donner à ce gouvernement le nom de monarchie; mais l'autorité résidait réellement dans la main des nobles; eux seuls occupaient toutes les premières charges de l'état. Le peuple était à la fois soumis à l'aristocratie ou à l'oppression des grands, et à la volonté d'un roi ou du despotisme. Aujourd'hui il n'y a plus en France, ni grands ni petits; tous les citoyens sont égaux devant la loi, tous ont les mêmes droits, tous peuvent prétendre aux charges de l'état, ou y parvenir s'ils en sont dignes. Voyez GOUVERNEMENT.

ARITHMÉTIQUE. MATHÉMATIQUES. Science des nombres; art de calculer. L'arithmétique a pour objet de combiner les nombres selon certaines regles, pour en déduire des résultats propres à satisfaire des conditions données. Ces règles, exposées méthodiquement, forment un corps de doctrine auquel on donne le nom d'arithmétique. Pour marquer les nombres, on se sert de plusieurs caractères qui nous viennent des Arabes, et que l'on nomme ordinairement chiffres. Comme nous présumons que les personnes auxquelles est destinée notre Encyclopédie, ont appris l'arithmétique, et qu'il existe d'ailleurs une multitude de bons traités de cette science, nous regardons comme inutile de nous étendre ici sur cet article.

ARMILLAIRE (SPHÈRE). On appelle ainsi une sphère artificielle, qui représente les différents cercles des systèmes du monde. Il y a aussi des sphères armillaires qui représentent les orbites ou les cercles que décrivent les planètes dans les différents systèmes.

ARMOIRIES. Voyez BLASON.

AROME. HISTOIRE NATURELLE. Principe odorant. Émanations subtiles, pénétrantes, invisibles, qui s'échappent soit spontanément, soit accidentellement, de tous les corps odorants. Un grand nombre de plantes, et surtout les fleurs, exhalent une odeur, un parfum particulier qui les fait aisément reconnaitre, qui s'étend au loin, et qu'il est quel

quefois impossible de concentrer ou d'extraire. Il est assez difficile de se rendre compte de ce phénomène, et quelques chimistes ont pensé qu'il était dû à un principe volatil général, contenu dans ces substances, auquel on a donné le nom d'esprit recteur, & plus récemment celui d'arome. Il n'est cependant nullement probable que des odeurs aussi variées soient dues à un principe végétal commun; on pense plus généralement à présent, que les corps odorants sont plus ou moins volatils ou susceptibles de se dissoudre et de se répandre dans l'air, et que ce sont leurs propres molécules ainsi dissoutes qui viennent frapper nos organes. L'arome de quelques végétaux semble dû à une huile essentielle qui s'élève particulièrement quand on les distille soit avec l'eau, soit avec l'alcool. Voyez ODEUR.

On nomme aromates des substances plus ou moins suaves, que l'on emploie particulièrement en cosmétiques ou en parfums, et dont on ne parvient à bien développer l'arome qu'en les combinant avec d'autres substances plus actives: c'est ainsi, par exemple, que l'ambre gris, par lui-même peu odorant, prend une odeur très-prononcée aussitôt qu'on le mêle avec le musc ou l'ammoniaque. C'est par la même raison que les pots-pourris, ou mélanges de divers aromates, donnent une odeur si exquise et si pénétrante, en vertu de la fermentation et de la combinaison de leurs principes.

ARRESTATION. POLITIQUE. Action de saisir une personne pour la mettre en prison ou la garder à vue. Personne ne peut être légalement arrêté qu'en vertu d'un acte émané d'un fonctionnaire à qui la loi a donné formellement ce pouvoir.

C'est violer la liberté individuelle que d'arrêter un individu sur un simple soupçon: il faut que le erime ou le délit soit prouvé, ou du moins que tous les indices soient contre lui, pour qu'il puisse être arrêté.

Pour que l'acte qui ordonne l'arrestation d'une personne puisse être exécuté, il faut : 1o qu'il exprime formellement le motif de l'arrestation, et la loi en exécution de laquelle elle est ordonnée; 2o qu'il émane d'un fonctionnaire à qui la loi ait donné formellement ce pouvoir; 3° qu'il soit notifié à la personne arrêtée, et qu'il lui en soit laissé copie. (Art. 77 de l'acte constitutionnel de l'an vIII.)

Un gardien ou geôlier ne peut recevoir ou détenir aucune personne, qu'après avoir transcrit sur son registre l'acte qui ordonne l'arrestation: cetacte doit être un mandat donné dans les formes pres

crites par l'article précédent, ou une ordonnance de prise de corps, ou un décret d'accusation, ou un jugement. (Ibid, art. 78. )

Tous ceux qui, n'ayant point reçu de la foi le pouvoir de faire arrêter, donneront, signeront, exécuteront l'arrestation d'une personne quelconque; tous ceux qui, même dans le cas autorisé par la loi, recevront ou retiendront la personne arrêtée dans un lieu de détention non publiquement et légalement désigné comme tel, ainsi que tous gardiens qui contreviendront aux articles précédents, seront coupables de détention arbitraire. (Ibid, art. 81).

Toutes rigueurs employées dans les arrestations, détentions ou exécutions, autres que celles autorisées par les lois, sont des crimes. (Ibid, art 82.)

Seront punis de la peine des travaux forcés à temps ceux qui, sans ordre des autorités constituées et hors le cas où la loi ordonne de saisir des prévenus, auront arrêté, détenu ou séquestré des personnes quelconques. Ceux qui auront prêté un lieu pour exécuter la détention ou séquestration subiront la même peine. ( Code pénal, art. 341.)

Un homme arrêté n'est pas encore prisonnier. Dans les vingt-quatre heures de son arrestation, le juge doit l'interroger, et le constituer prisonnier, s'il est coupable, sinon lui rendre sur-le-champ la liberté.

Les maires et adjoints sont tenus, en leur qualité personnelle, de faire arrêter les individus qui se trouvent en contravention aux lois sur la police administrative. Tel est le cas déterminé, relativement aux individus voyageant sans passe-port, par les art. 6 et 7 du titre 5 de la loi du 10 vendé miaire an iv, et rappelés par l'article 8 de l'arrêté du 2 germinal suivant.

L'art. 5 de la loi du 4 vendémiaire an vi a enjoint à tout officier de police judiciaire de faire arrêter, en cas d'évasion de prisonniers, les huissiers, gendarmes, gardiens, concierges et tous préposés á. leur garde ou conduite.

Par une loi du 29 nivôse an vi, les maires des communes au-dessous de 5,000 habitants sont autorisés à décerner des mandats d'amener contre les prévenus de vols commis à force ouverte ou par violence, sur les routes et voies publiques, et dans les maisons habitées, avec effraction extérieure ou escalade; d'avoir attaqué sur les routes les voitures publiques de terre ou d'eau, les courriers de la poste ou leurs malles, les courriers porteurs de dépêches du gouvernement, ou les voyageurs. Voyez ABUS D'AUTORITÉ; LIBERTÉ INDIVIDUELLE; DÉTENTIONS ILLÉGALES; DOMICILE.

ARROGANCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Excès d'orgueil, morgue jointe à des manières hautaines et impérieuses, et à des prétentions hardies.

L'arrogance nait de la présomption et de l'orgueil; c'est, de tous les vices, celui qu'on supporte le moins dans la société, parce qu'il blesse l'amourpropre de tout le monde. Un homme atteint de ce vice en est toujours puni, parce qu'il se fait haïr et mépriser de tous ceux qu'il fréquente.

L'arrogance est une manière hautaine d'agir, qui annonce des prétentions. Il est, sans doute, des gens à qui toutes sortes d'égards sont dus; mais les prétentions, qui les demandent comme une dette, n'en sont pas moins ridicules. L'homme, né libre et indépendant dans ses volontés, se plait à refuser ce qu'on exige de lui, et ce qu'il aurait accordé, sans peine, de son propre mouvement.

ICONOLOGIE. On représente l'arrogance sous la figure d'une femme à l'air hautain, pompeusement parée, ayant des oreilles d'âne, dont le turban est surmonté d'aigrettes de paon. On lui donne un coqd'Inde pour attribut.

ARSENIC. Voyez MÉTAUX.

ART. On donne le nom d'art à une collection de préceptes, destinés à fournir à l'homme les moyens d'agir sur les choses de la nature, et d'atteindre un but déterminé que son intelligence se propose. Voy. BEAUX-ARTS.

ART DE COMMUNIQUER. Voy. LOGIQUE.
ART DE PENSER. Voy. LOGIQUE.

ARTÈRES. PHYSIOLOGIE. Les artères sont des vaisseaux destinés à porter le sang du cœur dans toutes les parties du corps, tant pour servir à leur nourriture et à la préparation de certains liquides, que pour leur donner le sentiment et le mouvement concurremment avec les nerfs.

Les artères peuvent être définies des canaux. transmettant le sang des ventricules du cœur á toutes les parties du corps; elles représentent dans leur ensemble deux troncs principaux, divisés et subdivisés à la manière des arbres : ces troncs sont: 1° l'artère pulmonaire; 2o l'aorte.

L'artère pulmonaire est ainsi appelée du mot latin pulmo, parce qu'elle va se distribuer dans les poumons. Elle part du ventricule droit du cœur, et, environ deux pouces après son origine, elle se par- · tage en deux branches, dont l'une va se distribuer au poumon droit, et l'autre au poumon gauche. L'artère pulmonaire a pour usage d'aller exposer à l'action de l'air le sang rapporté au cœur par les veines, afin de lui faire récupérer les qualités exci

tantes et nutritives qu'il avait perdues par la cìrculation.

L'aorte, la plus grande des artères, est ce grand tronc qui, partant du ventricule gauche du cœur, a pour usage de porter le sang dans toutes les parties du corps, à l'exception des poumons. Partie du ventricule gauche, l'artère aorte se dirige en haut, puis, se recourbant, redescend et vient s'appliquer contre la colonne vertébrale, traverse le diaphragme, pénètre dans le ventre, où elle vient se diviser en deux gros troncs, au niveau de la dernière ou de l'avantdernière vertebre des lombes. Cette marche de l'aorte l'a fait diviser en quatre portions : l'une ascendante ou montante; l'autre courbure; la troisième aorte pectorale descendante; la quatrième aorte descendante ventrale. Chacune de ces quatre portions de l'aorte fournit un certain nombre de branches.

ARTICULATIONS, ou JOINTURES. PHYSIOLOGIE. Endroit où les os s'unissent et s'articulent.

ARTISTE. BEAUX-ARTS. L'artiste est celui qui exerce un art libéral; l'artisan, celui qui pratique un art mécanique. Le forgeron, le charpentier, sont des artisans; le peintre, le sculpteur, le graveur, le musicien, sont des artistes.

ARTS ( BEAUX ). L'art se compose de la réunion de différents arts, appelés en général les arts, les beaux-arts. Le nom de beaux-arts indique suffisamment que leur essence consiste dans la réunion de l'agréable et de l'utile, dans l'embellissement des objets inventés par les arts mécaniques. On les nomme aussi arts libéraux, parce qu'ils sont les enfants de la liberté, et on comprend sous ce titre, la peinture, la sculpture, l'architecture, la musique. Ils doivent leur origine au penchant naturel d'embellir les objets dont on fait usage. Il en a été des arts comme de toutes les autres inventions. D'abord ils ont été l'ouvrage du hasard, et n'ont paru que de peu d'importance; mais lorsqu'on eut commencé à s'en occuper sérieusement, ils ont acquis un grand degré d'utilité. L'essence des beauxarts est d'imprimer aux objets un caractère qui agisse sur les sens; leur but est de communiquer à l'âme une émotion vive, et dans leur application ils doivent se proposer d'élever le cœur et l'esprit.

L'histoire des différentes révolutions du style chez les anciens peuples, dans les différentes parties de l'art, est ce qu'on appelle proprement l'histoire de l'art; c'est celle dont se sont principalement occupés Winkelmann, Heyne, et les différents auteurs qui ont écrit sur l'archéologie.

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Les opinions ont varié, même dans les temps les plus anciens, sur le peuple auquel on doit attribuer l'origine et les progrès de l'art.

On sait que, bien long-temps avant les Grecs, les Chaldéens et les Égyptiens en ont déjà pratiqué les différentes parties. La Grèce, proprement dite, paraît avoir reçu la connaissance de l'art par des colonies établies dans l'Asie Mineure et en Italie; mais l'art, transplanté dans la Grèce, y a tellement prospéré, que les ouvrages des Grecs n'ont encore été égalés par aucun autre peuple. Lorsqu'ils eurent perdu leur liberté, les arts perdirent aussi leur splendeur. Les Romains, trop occupés de la passion de dominer le monde, se sont peu appliqués euxmêmes à la pratique de l'art; ils se sont contentés de lui accorder un asile. Peu-à-peu l'art tomba dans la plus grande décadence; la connaissance des procédés mécaniques se conserva seulement dans les ateliers; mais le génie et le goût avaient disparu. Aucune branche des arts ne périt cependant tout-àfait, mais on ne pouvait plus reconnaître la beauté qui les avait caractérisés entre les mains des grands

artistes de la Grèce. Au seizième siècle, le goût se poètes et des orateurs anciens, répandus en Italie réveilla par la connaissance des chefs-d'œuvre des par les Grecs fugitifs, et par les monuments des artistes, qu'on avait apportés peu de temps auparavant dans les villes de l'Italie, enrichies par le commerce. C'est alors qu'on vit refleurir en Europe plusieurs branches de l'art. On rechercha aussi ce que les ruines pouvaient encore renfermer. Le goût des artistes s'exerça; le succès et la gloire que quelques-uns, principalement Raphaël et MichelAnge, obtinrent en imitant différents monuments antiques, inspirèrent une nouvelle émulation, et ce fut ainsi que l'art se releva en Italie, après avoir été avili pendant tant de siècles, et se répandit de là dans les autres pays de l'Europe.

ARTS MÉCANIQUES. Voy. TECHNOLOGIE.

ASBESTE. MINERALOGIE. Substance filamenteuse incombustible, qui tapisse les fissures de différentes roches, dans lesquelles elle est venue se loger comme après coup, et qui se trouve mélangée avec des cristaux qui se sont formés en même temps qu'elle. L'asbeste adhère fortement à la surface des roches qu'il revêt de ses filaments: celles dans lesquelles on le trouve le plus communément sont le talc stéatite et la serpentine.

Les couleurs que l'asbeste affecte le plus ordinairement sont le blanc, le verdâtre et le brunâtre. Ses filaments sont tantôt roides et cassants, tantôt souples et semblables à la plus belle soie, et tantòt

ils forment un tissu continu ou membraneux composé de fibres que l'on détache comme celles du linge.

L'asbeste est l'amiante des anciens, qui en fabriquaient des tissus inaltérables au feu et remarquables par leur souplesse. De nos jours, quelques personnes industrieuses se sont occupées de filer l'asbeste, et sont parvenues à en fabriquer des toiles, du papier et même de la dentelle. La bibliothèque de l'Institut de France possède un ouvrage imprimé en 1807, à Milan, sur du papier de cette espèce. Le plus bel asbeste se trouve dans les montagnes de la Tarentaise en Savoie. On le rencontre en abondance dans l'ile de Corse, où les potiers le font entrer dans la composition d'une poterie de terre qui devient plus légère et plus capable de résister à l'action du choc, aussi bien qu'à l'action du feu.

ASCIENS. ASTRONOMIE. On donne le nom d'Asciens (sans ombre) aux peuples qui habitent la zone torride, où le soleil est perpendiculaire en certains temps. Ces peuples, en certains jours de

l'année, n'ont point d'ombre à midi, savoir, quand le soleil se trouve précisément dans leur zénith. Ceux qui demeurent précisément sous les tropiques ne sont asciens qu'une fois l'année; les uns quand le soleil entre dans le signe du cancer, les autres quand le soleil entre dans le signe du capricorne.

ASPECT DU CIEL. ASTRONOMIE. En astronomie, aspect indique la situation des étoiles, ou des planètes, les unes à l'égard des autres. On distingue cinq sortes d'aspects: le sextil, le quadrat, le trine, l'opposition, et la conjonction.

L'aspect du ciel change journellement; peu après le coucher du soleil, lorsque le crépuscule vient de disparaître, on aperçoit la moitié de la sphère céleste; des étoiles se couchent d'un côté sous l'horizon, et du côté opposé d'autres se lèvent. La révolution apparente continue durant la nuit, et l'étendue du firmament qui vient successivement s'offrir à nos regards, dépend de la longueur des nuits. En hiver et en automne, on voit à Paris le ciel presque entier, excepté la partie voisine du pôle austral, qui ne se lève jamais pour notre latitude, ainsi que la partie voisine du lieu de l'écliptique où le soleil paraît être. Cette partie se trouvant à notre zénith avec cet astre, reste cachée pour nous par la clarté du jour. Tels sont les aspects ou appa

rences produits par la rotation de la terre sur son axe en 24 heures.

Pour connaître l'état du ciel à une époque désignée, on cherche le lieu du soleil: ce point passe au méridien à midi; partant de son degré d'ascension droite, on procède vers la gauche, et, 15 degrés au-delà, on trouve le cercle horaire qui y passe à une heure; 15° plus loin est celui qui passe à 2 heures, et ainsi de suite; on compte donc de droite à gauche de 15° en 15°, et on arrive successivement sur 7 heures, 8 heures, 9 heures, enfin sur l'heure que l'on préfère pour l'observation. La verticale correspondante rencontre toutes les étoiles qui passent au méridien à cet instant, dans l'ordre où le planisphère les montre.

Les constellations voisines de ce cercle de déclinaison seront visibles, savoir: celles qui sont tracées vers la droite, sur les cartes, seront vues du côté occidental, ou à la droite du spectateur tourné vers le sud; elles ont déja passé au méridien; celles, au contraire, qui sont marquées à gauche du cercle horaire méridien, vont y entrer, et sont placées du côté gauche oriental. On peut même, par les

degrés d'ascension droite qui les séparent de ce cercle, estimer depuis combien de temps les autres y entrèrent. Chaque étoile y revient à 24 heures sidérales de distance.

Afin de rendre les recherches moins longues, on a joint ici le tableau des aspects du ciel sous la latitude de Paris, à 9 heures du soir, pour le premier de chaque mois, en se bornant aux principales constellations.

I

Puisque les étoiles, chaque mois, avancent vers le couchant de 30 degrés ou deux heures, si on veut avoir cet aspect pour une heure quelconque, il suffit de changer de mois : c'est ainsi, par exemple, que l'hémisphère céleste est le même le 1er août à 9 heures du soir que le rer septembre à sept heures, que le premier juillet à onze heures, etc. Dans un demi mois la portion de révolution céleste, quoique très - sensible, est de peu d'importance pour notre objet, puisqu'il n'est pas ici question d'avoir la situation précise des étoiles, que les cartes peuvent d'ailleurs donner. Le 15o jour de chaque mois répond à un intervalle moyen entre les constellations méridiennes indiquées dans le tableau, ce qui peut s'ajuster avec les numéros pairs des heures nocturnes.

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