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grandeur de certains astres, et par lequel il prétend expliquer tous les phénomènes et tous les changements qu'on observe dans le ciel.

L'enfance des sciences et le défaut d'instruments ne permirent pas aux anciens de s'élever par l'expérience jusqu'à la connaissance du véritable système du monde. Aristarque de Samos, Pythagore et quelques autres philosophes grecs soutinrent, il est vrai, que le soleil était fixe, et que la terre, avec les autres planètes, tournait autour de cet astre; mais cette vérité de spéculation isolée, et si contraire aux sens, n'étant pas soutenue par des démonstrations rigoureuses et évidentes, tomba dans l'oubli. Le grand astronome Ptolémée, qui florissait dans la première moitié du XIe siècle de l'ère chrétienne, rassembla tout ce qu'on connaissait de son temps en astronomie, et en fit un corps de doctrine. Afin d'expliquer les phénomènes que présentait le firmament, il supposa, d'après l'opinion vulgaire, que la terre était immobile au centre de l'univers, et que les sept planètes alors connues, parmi lesquelles il rangeait la lune et même le soleil, étaient placées autour d'elle, à différentes distances. Au-dessus de ces planètes, il y avait le firmament des étoiles, et plus haut une voûte de cristal, ensuite une autre voûte, et enfin la voûte extérieure du ciel, qui enveloppait toutes les autres. Toutes ces sphères tournaient autour de la terre dans l'espace de vingt-quatre heures, indépendamment des révolutions périodiques qu'elles achevaient dans un intervalle de temps plus considérable. Ce système, si contraire à la réalité, fut adopté par tous les philosophes jusqu'au XVIe siècle. Copernic, dégoûté de ces absurdités, reproduisit l'opinion d'Aristarque et de Pythagore, et publia, en 1543, son système, qui est celui de la nature. Mais il était trop contraire aux sens et aux préjugés qui dominaient depuis si long-temps, pour être généralement reçu. Tycho-Brahé luimême, qui connaissait les imperfections de celui de Ptolémée, ne pouvant reconnaître le mouvement de la terre, imagina, en 1586, un nouveau système, qui, sans offrir toutes les absurdités de celui de Ptolémée, n'en était pas moins erronné et contraire aux observations. Quelques autres astronomes le modifièrent; mais, tout en admettant la révolution diurne de la terre, ils s'accordaient tous à nier son mouvement annuel. Il était réservé au célèbre Galilée de mettre en évidence toutes les erreurs de ces systèmes, et de démontrer, par un grand nombre d'arguments invincibles, la stabilité du soleil et le mouvement de la terre. Le grand Képler, par la découverte des trois lois du mouve

ment des planètes, et le sublime Newton, par celle de la loi de la gravitation, achevèrent de mettre en pleine évidence la vérité du système de Copernic, et de renverser les vains et absurdes systèmes de l'ancienne école. Voy. SYSTÈME SOLAIRE.

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Pour avoir une idée de l'état actuel de l'astronomie, il suffit de jeter un coup d'œil sur le tableau qu'elle embrasse dans sa vaste carrière. En observant l'état du ciel à différentes époques de l'année, on reconnaît que les astres, en général, ne changent pas, d'une manière sensible, dans leurs distances respectives; on reconnaît ensuite que quelques étoiles changent de place par rapport à celles qui les environnent, et qu'elles se distinguent encore par l'espèce de lumière qu'elles nous transmettent. Ces corps forment une classe à part, qu'on nomme planètes, ou étoiles errantes, par opposition aux étoiles invariables entre elles, qu'on appelle étoiles fixes. Celles-ci sont en nombre infini; elles ont une lumière scintillante et vive, qui change de couleur à chaque instant, et sont tellement éloignées de nous qu'on ne peut en mesurer la distance. Les planètes jettent une lumière douce, tranquille, uniforme, et ne laissent voir aucun changement dans leur couleur. Quelques-unes d'elles ont dans leur voisinage des astres plus petits, qui tournent autour d'elles en les accompagnant dans leurs mouvements à travers les étoiles, et qu'on nomme satellites.

« On découvre encore de temps en temps, dans le ciel, des astres qui d'abord paraissent fort petits, peu brillants, et qui se meuvent avec lenteur à travers les étoiles. Peu-à-peu leur éclat s'accroît et leur vitesse augmente, et ils arrivent dans le voisinage du soleil et de la terre. Ces corps, à cause de la queue qui les accompagne ordinairement, ont été nommés comètes, ou astres chevelus. Lorsque, dans une belle nuit, on dirige un télescope vers cette lumière blanche qui environne le ciel comme une ceinture irrégulière, et qu'on nomme voie lactée, on aperçoit un nombre prodigieux d'étoiles, qui paraissent assez rapprochées pour confondre leur lumière; ces étoiles, qui n'apparaissent que comme de petites blancheurs de forme vague, out reçu le nom de nébuleuses. Enfin, on remarque encore des étoiles qu'on nomme changeantes, et qui subissent des variations périodiques dans la quantité de lumière qu'elles nous envoient.

« On peut considérer les corps célestes comme formant deux grandes classes. Dans la première, on comprend le soleil, au centre des mouvements, tournant sur lui-même en vingt-cinq jours et demi;

les planètes avec leurs satellites, parcourant des orbes presque circulaires, et peu inclinés à l'équateur solaire ; et d'innombrables comètes, accomplissant, dans des sens divers, des révolutions qui embrassent souvent un grand nombre de siècles. Cet ordre de phénomènes constitue ce qu'on nomme le système solaire ou système planétaire. Dans la seconde classe, on comprend les étoiles fixes, les nébuleuses, les étoiles changeantes, les étoiles doubles, etc., etc., etc. » Voy. ASPEect du ciel.

ASTUCE. PHILOSOP., MORALE, L'astuce est une finesse pratique du mal, mais en petit; c'est une finesse qui nuit ou qui veut nuire. Dans l'astuce, la finesse est jointe à la méchanceté, comme à la fausseté dans la ruse.

ATHÉISME. PHILOS., MORALE. Opinion de ceux qui nient l'existence de Dieu; ainsi la simple ignorance de Dieu ne constituerait pas l'athéisme. Pour mériter la qualification d'athée, il faut avoir la notion de Dieu, et la rejeter. L'état de doute n'est pas non plus l'athéisme formel; mais il s'en approche ou il s'en éloigne à proportion du nombre de doutes, ou de la manière de les envisager. On n'est donc fondé à traiter d'athées que ceux qui déclarent ouvertement qu'ils ont pris parti sur le dogme de l'existence de Dieu, et qu'ils soutiennent la négative. Cette remarque est très-importante, parce que quantité de grands hommes, tant anciens que modernes, ont fort légèrement été taxés d'athéisme, soit pour avoir attaqué les faux dieux, soit pour avoir rejeté certains arguments faibles, qui ne concluaient rien pour l'existence de Dieu.

ATMOSPHÈRE. MÉTÉOROLOGIE. Par atmosphère de la terre, nous entendons une ceinture de fluides aériformes, élastiques et transparents, qui enveloppe le globe terrestre de toutes parts, qui s'étend à quelques lieues au-dessus de lui, qui le suit dans sa révolution autour du soleil, et qui l'accompagne même dans son mouvement de rotation diurne sur son axe incliné. Le peu d'épaisseur de cette couche gazeuse, relativement à la masse de la terre, permet de la comparer à cette pellicule aqueuse qui recouvre une sphère solide que l'on a plongée dans l'eau, et qui l'accompagne dans tous ses mouvements. Les substances qui composent cette couche n'ont pas assez de cohésion pour prendre la forme solide ou liquide, et par leur réunion avec le calorique, elles résistent à l'action de la pesanteur et des autres forces mécaniques qui cherchent à leur donner davantage de consistance. Elles ne sont retenues que par l'attraction de la masse ter

restre, sans laquelle elles se répandraient à l'infini dans l'espace. C'est ce qui fait qu'elles sont plus denses que partout ailleurs à la surface de la terre, où l'attraction agit avec plus d'énergie, et que leur densité diminue à mesure qu'elles s'élèvent, de manière qu'elles se terminent enfin par le vide absolu.

La hauteur moyenne de l'atmosphère est estimée à environ vingt lieues géographiques. Sa forme est sphéroïdale, comme celle du globe terrestre; mais le diamètre qui passe par son équateur est beaucoup plus grand, proportionnellement à son axe, que celui de la terre, parce que l'échauffement de la partie moyenne du globe raréfie l'air en cet endroit, et forme, entre les tropiques, un courant ascendant, que les pôles alimentent en quantité égale à celle qu'il entraîne.

L'atmosphère contient de l'eau en vapeur qui n'en trouble pas la transparence, ou de l'eau en suspension, sous la forme de nuages et de brouillards; ce sont ces globules aqueux qui, réfléchissant la lumière après qu'elle les a traversés, la décompo sent et en séparent les couleurs de l'arc-en-ciel. It n'est pas douteux que l'atmosphère contient toujours de l'eau ; il suffit pour s'en assurer de placer dans l'air un corps froid pour le voir se couvrir immédiatement d'une couche d'eau, comme on peut l'observer en versant en été de l'eau à la glace dans un verre; l'extérieur du vase se couvre d'une rosée qui en trouble d'abord la transparence, et finit par découler en gouttes le long de ses parois. Il est certain que cette eau provient de l'évaporation des masses de ce liquide, qui existent à la surface du globe. Ce principe explique la formation du brouillard, du serein et de la rosée.

La vie de ce qui appartient à la terre cesse audelà de l'atmosphère. Nos poumons sont construits de telle sorte qu'il est un degré de pression atmosphérique nécessaire à notre existence. Diverses ascensions en ballon ont prouvé que le genre animal souffre en proportion de son éloignement de la terre. La Condamine perdit l'ouïe et le tact sur le pic du Chimborazo, dans les Cordillières, à une élévation de 3,217 toises. M. de Humboldt et ses compagnons souffrirent beaucoup en gravissant cette montagne, le 23 juin 1802. M. de Saussure fut aussi sensiblement affecté en parvenant sur la cime du Mont-Blanc. Il paraît que l'espèce humaine perdrait la vie au-delà de 3,500 toises.

L'atmosphère est un composé de toutes les émanations des corps et des substances qui sont à la surface de la terre. Les exhalaisons animales, végétales, minérales, entrent dans sa composition, ainsi

que le produit de toutes les fermentations, les fumées, les gaz de toute espèce.

Les substances dont l'atmosphère est composée sont donc très-variées et diffèrent les unes des autres d'un grand nombre de manières diverses. Ses parties constituantes principales sont cependant au nombre de quatre seulement le gaz azote, le gaz oxigène, le gaz aqueux, et le gaz acide carbonique, dont les deux premiers sont si peu variables, qu'on peut à bon droit les considérer comme y existant dans une proportion fixe et constante. L'air atmosphérique est composé de 78, 900/1000, parties de gaz azote, 21 de gaz oxigène, et d'environ 1/1000 de gaz acide carbonique; quant à la quantité de gaz aqueux qui s'y trouve contenu, elle est extrêmement variable, suivant la température de l'air, et suivant que la surface de la terre contient plus ou moins d'humidité. Chaque pouce cube d'air atmosphérique pèse, terme moyen, 0, 4691 grains, ou un peu moins d'un demi-grain. Par conséquent, l'air est au-delà de 770 fois plus léger que l'eau, et la surface de la terre est pressée par lui avec autant de force qu'elle le serait si elle se trouvait couverte d'une couche de mercure haute de 76 centimètres, ou 28 pouces 9/10 de ligne.

La chaleur depuis zéro jusqu'à + 100 degrés dilate l'air d'un peu plus du tiers de son volume. L'air échauffé et dilaté devient plus léger, gagne les régions élevées, et se trouve remplacé par de l'air plus froid et plus dense, aussi long-temps que l'échauffement dure, ce qui entretient un courant ascendant au-dessus de l'endroit échauffé. La température de l'atmosphère est plus élevée près de terre que partout ailleurs, parce que l'air, étant diaphane, ne peut point décomposer les rayons lumineux, ni par conséquent être échauffé par eux, avant que le calorique s'en soit séparé à la surface opaque du globe. Une fois qu'il est devenu chaud de cette manière, il s'élève, mais en se mêlant peu à peu avec celui des régions supérieures, qui est plus froid, et qui le refroidit. Voilà pourquoi on trouve l'atmosphère d'autant plus froid qu'on s'y élève davantage, de manière qu'à quelques milliers de toises au-dessus de la surface de la terre, sa température est fort inférieure au degré nécessaire pour entretenir la congélation, même dans les états les plus chauds. De là vient que la neige ne fond point au sommet des hautes montagnes, de celles même qui sont sous la ligne.

La température de l'atmosphère diminuant à mesure que l'on s'élève, il en résulte qu'à une certaiue hauteur, cette température est constamment au dessous de zéro. Cependant tous les points élevés

de la surface de la terre, dont la température est en tout temps au-dessous de zéro, ne sont pas couverts de glace; mais il y a toujours de la neige, qui ne fond jamais; c'est pourquoi on les nomme les régions des neiges perpétuelles. Ces régions sont plus ou moins élevées, suivant les latitudes et la grandeur de masses des montagnes. Pour obtenir la hauteur des neiges perpétuelles dans un lieu quelconque, il suffit de multiplier 160 mètres, hauteur moyenne à laquelle il faut s'élever dans l'atmosphère pour avoir une diminution de zéro, par le nombre qui exprime la température moyenne du lieu les points déterminés ainsi, en allant de l'équateur aux pôles, forment une courbe, qui est la limite inférieure des neiges perpétuelles. Aux pôles, cette courbe toucherait la surface des mers, et à l'équateur elle s'élèverait de 4,320 mètres (27 X 160 mètres). Il faut remarquer cependant que l'exposition du sol et d'autres circonstances locales influent tellement sur la hauteur de la limite des neiges, qu'il ne saurait y avoir aucune loi uniquement dépendante de la latitude. Pour l'exprimer, Saussure a cru, d'après l'ensemble de ses observations, pouvoir la fixer à 2700 mètres, entre le 46° et le 47° degré de latitude; et à 43o Ramond abaisse cette limite de 260 mètres pour le versant septentrional des Pyrénées, tandis que M. Daubuisson a été forcé de l'élever de 300 mètres à 45° 30' sur le revers méridional des Alpes.

L'atmosphère communique une teinte bleue au ciel. Cette couleur appartient visiblement à l'air, et, suivant toutes les probabilités, elle est si faible qu'on ne l'aperçoit que quand l'air se trouve en masse. Si l'air était parfaitement transparent, le ciel paraîtrait noir, nos regards plongeraient dans une obscurité indescriptible, et la lumière du jour frapperait notre terre d'une lumière fort inégale: au lieu que, les rayons lumineux étant réfléchis par l'atmosphère, contribuent à rendre la lumière plus vive, et à la distribuer avec plus d'uniformité. La couleur propre de l'air paraît être le bleu foncé; le passage de la couleur du ciel du bleu foncé au bleu clair, et enfin presque au blanc, tient aux vapeurs aqueuses qui nagent dans l'air, sont éclairés par le soleil et réfléchissent sa lumière.

L'air a la propriété d'affaiblir en partie la lumière solaire qui le traverse, et qui éprouve des réflexions multipliées. Sans atmosphère, nous ne recevrions aucune lumière lorsque les rayons ne seraient pas directs, et la nuit et le jour se succéderaient brusquement. C'est à l'atmosphère qu'est dù ce jour faible et croissant qui précède le lever et suit le coucher du soleil. Si on imagine un cercle

parallèle à l'horizon, et à 18 degrés au-dessous de ce plan, l'expérience démontre que c'est lorsque le soleil atteindra ce cercle, que commencera l'aurore et que le crépuscule finira; leur durée varie avec les saisons et les lieux; à Paris, au solstice d'été, l'un suit immédiatement l'autre, et il n'y a pas de nuit véritable. Vers les pôles, le jour doit paraitre un mois et demi avant que le soleil soit sur l'horizon, et un mois et demi après qu'il a paru; ce qui réduit à près de trois mois la nuit profonde à laquelle est condamnée cette région; elle a donc un jour de neuf mois et une nuit de trois mois.

C'est dans l'atmosphère qu'ont lieu la plupart des phénomènes météorologiques; que se forment les brouillards, les pluies, la neige, la grêle, les tempêtes, les vents.-L'air atmosphérique s'insinue dans tous les vides des corps, et devient par ce moyen une des principales causes des changements qui leur arrivent, comme corruptions, dissolutions, etc.- Un des phénomènes remarquables de l'atmosphère, c'est d'être continuellement chargée d'électricité: car, lorsque l'air est calme, il donne toujours des signes d'électricité vitrée; s'il est chargé de nuages, il manisfeste l'électricité vitrée et la résineuse.

L'atmosphère pèse vers le centre de la terre et sur sa surface, mais cette pesanteur est celle d'un fluide; elle doit donc croître ou diminuer selon la hauteur perpendiculaire des colonnes, et selon la largeur de leur base. C'est en effet suivant cette proportion qu'elle agit sur la terre et sur tous les corps qui sont à la surface; car, suivant l'expérience imaginée par Pascal, le mercure se tient suspendu dans le tube du baromètre à une hauteur d'autant moins grande qu'on est placé dans un lieu plus élevé; et au contraire il se tient suspendu à une hauteur d'autant plus grande, qu'on est dans un lieu plus bas. Voyez AIR, BAROMÈTRE, TEMPÉRATURE, THERMOMÈTRE.

ATOMES. CHIMIE. Particules incapables de division ou de diminution. La théorie atomique, au moyen de laquelle les combinaisons chimiques les plus compliquées seraient facilement exprimées en nombre, ne repose encore que sur des hypothèses et sur cette remarque générale de M. Dalton : que, dans tous les cas, les simples éléments des corps, sont disposés à s'unir simplement d'atome à atome; ou si l'un deux est en excès, cet excès a lieu dans un rapport qui peut être représenté par quelque multiple simple du nombre de ses atomes.

On donne le nom de système atomistique à une manière de considérer les combinaisons chimiques

comme des réunions de certaines particules des corps, que l'ou regarde comme indivisibles et que l'on nomme atomes. Cette méthode se lie intimement avec la théorie des proportions fixes, et avec les rapports très-simples de volume, suivant lesquels on sait que les gaz s'unissent. Voyez SYSTÈME ATOMISTIQUE, DIVISIBILITÉ.

ATTENTAT A LA LIBERTÉ. POLITIQUE, Tout attentat à la liberté individuelle ou aux droits des citoyens est un crime. Lorsqu'un fonctionnaire public, un agent ou un préposé du gouvernement, aura ordonné ou fait quelque acte arbitraire et attentaloire soit à la liberté individuelle, soit aux droits civiques d'un ou de plusieurs citoyens, soit à la Charte, il sera condamné à la peine de la dégradation civique. (Code pénal, art. 114).

Les dommages-intérêts qui pourraient être prononcés à raison des attentats exprimés dans l'article 114, seront demandés, soit sur la poursuite criminelle, soit par la voie civile, et seront réglés, eu égard aux personnes, aux circonstances et au préjudice souffert, sans qu'en aucun cas, et quel que soit l'individu lésé, lesdits dommages intérêts puissent être au-dessous de vingt-cinq francs, pour chaque jour de détention illégale et arbitraire et pour chaque individu. (Ibid, art. 117).

Les fonctionnaires publics chargés de la police administrative ou judiciaire, qui auront refusé ou négligé de déférer à une réclamation légale tendant à constater les détentions illégales et arbitraires, soit dans les maisons destinées à la garde des détenus, soit partout ailleurs, ou qui ne justifieront pas les avoir dénoncées à l'autorité supérieure, seront punis de la dégradation civique, et tenus des dommagesintérêts, lesquels seront réglés comme il est dit dans l'art. 117. (Ibid., art. 119).

Quiconque aura connaissance qu'un individu est tenu dans un lieu qui n'a pas été destiné à servir de maison d'arrêt, de justice ou de prison, est tenu d'en donner avis au juge de paix, au procureur du roi ou à son substitut, ou au juge d'instruction, ou au procureur-général près la cour royale. (Code d'instruction criminelle, art. 615. )

Tout juge de paix, tout officier chargé du ministère public, tout juge d'instruction, est tenu d'office, ou sur l'avis qu'il en aura reçu, sous peine d'être poursuivi comme complice de détention arbitraire, de s'y transporter aussitôt, et de faire mettre en liberté la personne détenue, ou, s'il est allégué quelque cause légale de détention, de la faire conduire sur-le-champ devant le magistrat compétent. (Ibid., art. 616.)

Tout gardien qui aura refusé, ou de montrer au porteur de l'ordre de l'officier civil ayant la police de la maison d'arrêt, de justice ou de la prison, la personne du détenu, sur la réquisition qui en sera faite, ou de montrer l'ordre qui le lui défend, ou de faire au juge de paix l'exhibition de ses registres, ou de lui laisser prendre telle copie que celui-ci croira nécessaire de partie de ses registres, sera poursuivi comme coupable de détention arbitraire. (Ibid., art. 618.) Voyez ABUS D'AUTORITÉ, Ar

RESTATION.

ATTENTION. PHILOSOPHIE, MORALE. Faculté de l'esprit, qui, tendu vers un objet, s'y fixe, s'y attache pour le considérer; disposition de l'âme qui porte à saisir toutes les occasions d'être utile ou agréable à quelqu'un.

Les attentions different des égards. Les égards sont l'effet de la justice; les attentions, de la reconnaissance ou de l'amitié. On a des égards pour les honnêtes gens, des attentions pour ses parents et pour tous ceux à qui on veut donner des preuves d'amitié.

ATTICISME. BELLES-LETTRES. Finesse, politesse du langage; délicatesse qui tient de l'esprit et du goût particuliers aux Athéniens. Ce terme est d'usage pour exprimer les charmes d'un style léger et correct.

Suivant Moréri, atticisme se dit d'une certaine raillerie agréable et polie, d'une certaine politesse fine et galante, qui était en usage parmi les Athéniens. ATTRACTION. PHYSIQUE. Action qu'un corps exerce sur un autre en l'attirant à soi, sans qu'on aperçoive la cause du mouvement qui en résulte.

Toutes les particules de la matière composant les corps qui sont à notre disposition tendent à se rapprocher les unes des autres; et, par exemple, si une partie quelconque de la masse du globe est écartée de sa surface, puis abandonnée à ellemême, elle s'en rapproche aussitôt, jusqu'à ce qu'elle vienne de nouveau reposer sur cette surface. Deux corps polis que l'on applique l'un sur l'autre, adhèrent bientôt fortement; deux gouttes de mercure que l'on rapproche se réunissent pour n'en former qu'une; un acide et un alcali que l'on mêle, se combinent de façon qu'il devient ensuite très-difficile de les séparer l'un de l'autre. Tous ces phénomènes, et un grand nombre d'autres dont la nature est moins évidente, ont été long-temps tout-à-fait inexpliqués ou très-mal compris. Newton conçut le premier l'idée la plus générale et la plus importante qui, depuis l'origine des sciences naturelles, ait éclairé leur marche. Il imagina que toutes les particules matérielles étaient animées

d'une sorte de force ou de puissance, en vertu de laquelle ces molécules tendaient à se rapprocher, et se rapprochaient en effet, quand elles ne rencontraient point d'obstacles insurmontables. Il fit plus: il reconnut et démontra que cette force était exactement la même pour toutes les particules matérielles qui peuvent exister dans l'univers; qu'en conséquence les corps qui pouvaient être entraînés par cette force, l'étaient d'autant plus puissamment, qu'ils se trouvaient composés d'un grand nombre de particules matérielles, c'est-à-dire que cette force était proportionnelle aux masses; enfin, que les particules, ainsi attirées les unes vers les autres, l'étaient d'autant plus qu'elles étaient plus rapprochées, et d'autant moins qu'elles étaient plus éloignées, et cela exactement en raison du carré inverse des distances, de sorte que l'attraction devenait quatre fois plus forte à une distance moitié moindre, et quatre fois plus faible à une distance double.

Tout, dans la nature, semble lié par l'attraction; elle varie dans ses effets, cause des change. ments, établit l'équilibre, et excite dans les corps inanimés une tendance à la combinaison, qui se fait sentir et remarquer partout. Cette force d'attraction universelle, qui s'exerce à des distances sensibles, à laquelle tous les grands corps qui constituent notre système solaire obéissent, qui les fait tendre continuellement à se porter les uns vers les autres, qui retient les planètes dans leurs orbites, et règle leurs mouvements, se distingue principalement par le nom d'attraction de graviGRAVITATION, CORÉSION. tation. Voy. Pesanteur,

ATTRACTION. CHIMIE. En chimie, on nomme attraction la puissance en vertu de laquelle les corps tendent à s'unir les uns aux autres.

On distingue deux genres d'attraction : le premier, qui est aussi le plus simple, comprend l'attraction d'aggrégation; le second comprend l'attraction de combinaison. L'attraction d'aggrégation est la puissance qui tend à unir les corps de même nature, en sorte qu'il n'en résulte qu'une augmentation de volume, et non un nouveau corps avec de nouvelles propriétés. Deux gouttes d'eau, deux globules de mercurè, s'attirent réciproquement, et n'offrent aucun changement dans leurs propriétés, ni même dans leur température, lorsque chacun de ces fluides a été rapproché de son semblable dans l'état d'une température égale.

Le second genre d'attraction, qui est celui de combinaison, s'opère entre les corps d'une nature dissemblable, d'où il résulte de nouveaux res, de nouveaux composés.

5.

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