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les sautoirs, etc.; 4° enfin les figures de caprice, comme des personnages fabuleux, des démons, des emblèmes, etc. Viennent ensuite les couleurs, au nombre de huit, dont chacune a un nom particulier: le blanc ou argent, le bleu ou azur, le rouge ou gueule, le vert ou sinople, le noir ou sable, la couleur de chair ou carnation, et la couleur naturelle des animaux, des fleurs et des fruits, ou naturel. Toutes ces couleurs et emblèmes sont adoptés à volonté par ceux qui ont des armoiries, et se rapportent d'une manière plus ou moins directe aux charges, aux emplois, aux faits d'armes, aux droits seigneuriaux des familles dont elles sont l'attribut.

La révolution, en détruisant les priviléges, avait › conséquemment détruit aussi les armoiries. Mais sous l'empire, qui ressuscita la noblesse, et, avec elle, une partie des abus qui en furent autrefois le cortége inséparable, les armoiries furent renouvelées à leur tour. Celles du régime impérial avaient au moins le mérite d'être claires, positives, et de parler aux yeux : un chevalier avait un plumet; un baron en avait trois; un comte, cinq ; et un duc, sept.

Aujourd'hui, la langue du blason est une langue morte, ignorée même de ceux pour qui elle fut inventée.

BOISSONS. HYGIÈNE. On nomme boissons différents liquides dont l'homme et les animaux font usage, pour étancher leur soif, pour délayer les aliments solides qui vont dans l'estomac, et en faciliter la digestion.

Considérées dans leur ensemble, les boissons peuvent se diviser en trois grandes classes: celles qui sont purement aqueuses, sans aucun principe spiritueux ni aromatique, telles sont l'eau pure, la limonade, l'eau de groseilles, etc. ; celles qui renferment un aromate associé à l'eau, comme le café, le thé, etc.; enfin celles qui renferment une proportion plus ou moins considérable d'alcool, telles que le vin, l'eau-de-vie, les liqueurs, la bierre, le cidre, etc. Les premières de ces boissons sont assurément celles qui conviennent le mieux.

Considérées sous le rapport de leur influence sur la digestion, de leur impression sur l'estomac, les boissons agissent à la manière des assaisonnements. Celles qui sont stimulantes, comme les vins, la bière forte, les liqueurs, le café, le thé, etc., sont indispensables pour que la digestion se fasse chez certaines personnes, et particulièrement chez celles qui en ont contracté l'habitude, dont l'estomac est débile, sans énergie, et qui le chargent d'une grande masse d'aliments. Cependant il est beaucoup d'individus dont ces boissons troublent la digestion,

et qui se trouvent mieux, pour la håter, d'un verre d'eau pure ou sucrée, que des vins les plus généreux.

' BONHEUR. PHILOSOPHIE, MORALE. État ou situation dans laquelle on se complait tellement qu'on en désire toujours la durée sans changement; satisfaction intérieure de l'âme, qui naît du sentiment du bien-être et de l'estime de soi-même.

Le bonheur, objet constant des désirs de tous les hommes, est un état de sensations agréables, exempt de peines et de douleurs. Il consiste principalement dans la proportion des désirs et des besoins avec les moyens de les satisfaire, dans la santé, la paix du cœur et de l'esprit. On acquiert les moyens de satisfaire aux besoins de la vie par le travail, l'ordre, l'économie et la persévérance. La paix du cœur et la tranquillité de l'esprit s'acquièrent et se conservent par l'exercice de la vertu. La santé s'entretient par la tempérance. Ainsi le bonheur est en nous et dépend presque toujours de nous; car, quoique la santé n'en dépende pas absolument, on ne peut disconvenir cependant qu'elle en dépend à certains égards.

Être heureux est la fin que se propose tout être sensible; c'est le premier désir que nous imprima la nature, et le seul qui ne nous quitte jamais. Mais où est le bonheur? Qui le sait? Chacun le cherche et nul ne le trouve. On use la vie à le poursuivre, et l'on meurt sans l'avoir atteint.

Un état constant de bonheur est donc un fantôme après lequel tous les hommes courent en vain. Aussi le bonheur, considéré dans le sens le plus large, n'existe pas pour nous sur cette terre. Comment atteindre cette félicité continue, universelle, inébranlable, qui ne laisse plus de place pour les sensations douloureuses? Prétendre à tant de plaisirs, ce serait aspirer à l'infinitude, prérogative de l'Être suprême. Les Grecs de l'époque héroïque croyaient que cette rivalité de bonheur rendait les dieux jaloux; et Polycrate, inquiet de ses longues prospérités, en demandait pardon à la fortune par des pertes volontaires. D'ailleurs, ces prospérités si douces au cœur humain, sont frêles et passagères. Que de larmes au sortir d'un banquet magnifique ou d'un bal voluptueux ! Que de robes nuptiales subitement métamorphosées en linceuls! Que de chars de triomphe remplacés par le char funéraire! L'or s'épuise, les amphores se vident, les dignités s'envolent, l'on ne jouit pas de la gloire, et toujours, au bout de ces dignités fugitives, la mort se trouve! Les masses séculaires des pyramides pèsent sur les pharaons d'Égypte, et, sur la tombe

de Sardanapale, l'œil inattentif peut lire : « J'ai « bâti Tarse et Anchiale en un jour, et maintenant <<je suis mort! >>

Mais si le bonheur parfait est une chimère, rechercher tout le bonheur possible, est une ambition raisonnable. Celui qui sait apprécier la juste valeur des choses humaines méprise ces frivolités que l'on masque sous de grands noms; celui qui compte pour les vrais biens la santé, la liberté, la faculté de pourvoir décemment aux besoins de cette vie; qui fonde sa noblesse sur les vertus de son cœur; qui, par conséquent, peut assez s'estimer pour que tous les avantages possibles n'offrent à son amour propre rien de plus flatteur, celui-là seul est heureux, autant qu'on peut l'être sur la terre. Il n'y existe de vrai bonheur que celui du témoignage d'une conscience pure et sans reproche. Procurons-nous ce bien : nul autre n'est solide, nul autre n'est propre à nous consoler dans les maux dont tous les jours nous sommes environnés. Tourmentés dans les affaires, agités dans les places, trompés en amitié, abusés en amour, opprimés par la force, déponillés par l'injustice, jouets de l'illusion, tristes témoins des erreurs de l'humanité, menacés de catastrophes, effrayés de ces crimes qui

désolent les nations entières; voyant toujours, pour dernier terme, la destruction, qui malgré nos maux répugne à la nature, quel peut-être l'état de notre âme? Se promettra-t-elle le bonheur? Non, car il n'en est aucun que celui de la paix intérieure. Lorsqu'en rentrant en nous-mêmes, notre conscience nous atteste que nous avons fait tout le bien qui était en notre pouvoir, il résulte une consolation, un état de satisfaction, qui est le seul bonheur réel de cette vie.

On ne se lasse pas du bonheur; le bonheur ne se compte point, il est essentiellement un. Il a son siége, non dans nos sens, mais dans notre cœur ; il remplit toute notre existence, c'est quelque chose qui embrasse en même temps le passé, le présent, l'avenir. Le bonheur appartient à toutes les conditions; il est le patrimoine de tous les âges; sous les lambris dorés comme sous le chaume, dans la jeunesse comme dans l'âge mur, dans la vieillesse comme dans la jeunesse, on peut goûter le bonheur. Le bonheur aime la campagne et les mœurs champêtres; il se plaît dans le silence et dans le repos; il nous ramène sans cesse à la nature et à nous-mêmes.

Les péripatéticiens firent consister le bonheur dans la connaissance même du bonheur; les stoïciens le placerent dans la vertu; les platoniciens, dans la sagesse; les brachmanes, dans l'amour de

Dieu; Épicure, dans la volupté. Le bonheur ne s'analyse pas... Pour analyser un rayon du soleil, il faut le briser à l'aide du prisme et y saisir les couleurs; eh bien! qu'on vous définisse les couleurs l'une après l'autre, qu'on vous dise qu'elles sont réunies en un faisceau; cela vous donnera-t-il l'idée du rayon de soleil. Il en est de même du bonheur pur et vrai, goûté dans l'innocence de deux cœurs honnêtes épris l'un de l'autre; on ne le raconte qu'à ceux qui le sentent, Eux seuls peuvent le comprendre.

Le bonheur est différent du plaisir, qui n'est qu'un sentiment agréable, court et passager, et qui ne peut jamais être une situation ni un état. Il diffère aussi de la félicité, qui n'est qu'une jouissance intime d'événements heureux qui se succedent. Voyez PAIX DE L'AME, PLAISIR.

BONNE FOI. PHILOSOPHIE, MORALE. La bonne foi est une fidélité sans défiance et sans artifice. Elle consiste dans la conformité de ce qu'on dit au vrai ou à ce que l'on croit vrai. Elle s'exerce sur le

présent ou le passé. Sur le présent, elle prend le nom de véracité; si elle touche à l'avenir, on l'appelle fidélité aux promesses.

BON SENS. PHILOSOPHIE, MORALE. Faculté de comprendre les choses, et d'en juger selon la droite raison. Le bon sens n'exige pas un jugement bien profond; il semble consister plutôt à n'apercevoir les objets que dans la proportion exacte qu'ils ont avec notre nature, avec notre condition. Le bon sens n'est donc pas à penser sur les choses avec trop de sagacité, mais à les concevoir d'une manière utile, à les prendre dans le bon sens.

Le bon sens se forme d'un goût naturel pour la justesse et la médiocrité; c'est une qualité du caractère plutôt encore que de l'esprit. Pour avoir beaucoup de bon sens, il faut être fait de manière que la raison domine sur le sentiment, l'expérience sur le raisonnement.

La différence de l'esprit d'avec le bon sens est dans la cause différente qui les produit. L'un est l'effet des passions fortes, et l'autre de l'absence de ces mêmes passions. L'homme de bon sens ne tombe donc communément dans aucune de ces erreurs où nous entraînent les passions; mais aussi rarement il reçoit de ces coups de lumière qu'on doit aux passions vives. Dans le courant de la vie, et dans les choses où, pour bien voir, il suffit de voir d'un ceil indifférent, l'homme de bon sens se trompe rarement; s'agit-il de ces questions un peu compliquées, où, pour apercevoir et démêler le vrai, il faut quelques efforts et quelques fatigues d'attention,

l'homme de bon sens est aveugle; privé de passions, il se trouve en même temps privé de courage, de cette activité d'âme et de celte attention continue qui seules pourraient l'éclairer. Le bon sens ne suppose donc aucune invention, ni par conséquent aucun esprit ; et c'est, si nous osons le dire, où le bon sens finit que l'esprit commence.

Le bon sens suffit pour nous empêcher de faire des fautes; nous avons presque toujours besoin d'esprit pour les réparer.

Les femmes ont en général moins de bon sens que les hommes; cette parcimonie est pour elles un bienfait de la nature, car le bon sens est ennemi des douces illusions au milieu desquelles s'écoule leur vie.

BONTÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Douceur, complaisance, humanité, disposition à faire le bien.

La bonté consiste dans l'inclination qu'on a d'aimer les hommes, à excuser leurs défauts, à pardonner leurs vices, à interpréter ce qu'ils font de la manière la moins défavorable, à les supporter, à leur faire du bien, lors même qu'il n'y a aucun retour à attendre.

Celui-là est bon qui fait du bien aux autres; s'il souffre pour le bien qu'il fait, il est très-bon; s'il souffre de ceux à qui il fait ce bien, il a une si grande bonté qu'elle ne peut être augmentée que dans le cas où ses souffrances viendraient à croitre; et, s'il en meurt, sa vertu ne saurait aller plus loin: elle est héroïque, elle est parfaite.

BORE. CHIMIE. Corps simple non métallique, formant le radical de l'acide borique et n'existant naturellement que sous cette forme. Le bore est solide, pulverulent, brun verdâtre, inodore, insipide, infusible et insoluble dans l'eau comme dans l'alcool; il ne se combine à l'oxigène qu'à une température voisine de la chaleur rouge. Sa découverte, qui date de 1809, est due à MM. Gay-Lussac et Thénard, qui obtinrent cette substance dans leurs recherches pour connaître l'action de la pile voltaïque sur différents corps.

On nomme borates les sels produits par la combinaison de l'acide borique avec les bases.

BORÉAL. ASTRONOMIE. Nom qu'on donne aux objets qui se trouvent au nord de la ligne équi noxiale; par exemple, aux signes du Bélier, du Taureau, des Gémeaux, du Cancer, du Lion et de la Vierge.

BOTANIQUE. HISTOIRE NATURELLE. Science qui traite des végétaux et de tout ce qui a un rap

port immédiat avec les végétaux. Elle embrasse non-seulement la connaissance des plantes, mais les moyens de parvenir à cette connaissance, soit par la voie d'un système qui les soumet à une classification artificielle, soit par celle d'une méthode qui les coordonne dans leurs rapports naturels.

On peut la diviser en trois parties: la partie qui considère les végétaux comme des êtres distincts les uns des autres, qu'il s'agit de reconnaître, de décrire, de classer, retient le nom de botanique proprement dite; celle qui étudie les végétaux comme êtres organisés et vivants, fait connaître leur structure intérieure, le mode d'action propre à chacun de leurs organes, et les altérations qu'ils peuvent éprouver, s'appelle physique végétale; enfin on donne le nom de botanique appliquée à cette partie de la science qui s'occupe des végétaux sous le rapport de leur culture, de leur utilité, ou de leurs usages dans la médecine, les arts, l'économie domestique, etc.

La botanique est, de toutes les parties qu'embrasse l'histoire naturelle, celle qui présente en même temps et les objets d'utilité les plus nombreux, et les agréments les plus variés. Les aliments sains et de tout genre que les plantes offrent à l'homme pour ses besoins les plus essentiels; les ressources innombrables qu'elles fournissent à la médecine dans le traitement des maladies; les tributs multipliés dont elles enrichissent tous les arts; enfin les charmes qu'elles ont, soit à la campagne, soit dans nos jardins, sous mille aspects divers; tout, eu un mot, concourt à assurer une prééminence marquée à cette branche étendue des connaissances humaines, et à en faire sentir les attraits inépuisables.

Envisagée dans ses applications, la botanique occupe un rang distingué parmi les sciences utiles à l'homme pour augmenter ses jouissances et satisfaire ses besoins. Est-il en effet une étude plus attrayante que celle de ces productions innombrables et variées qui parent nos prairies, et font l'ornement de nos jardins et de nos forêts? La botanique est la science de tous les temps, de tous les lieux. Partout on trouve des plantes : la nature en a fait la parure de la terre, et toutes les saisons, l'hiver même, malgré ses glaces et ses frimas, voient naître et se reproduire de nouveaux végétaux. L'utilité de la botanique n'est pas moins grande que le charme attaché à son étude; chaque jour elle éclaire et rend quelques services importants à l'agriculture, à l'économie rurale et domestique, aux arts, et particulièrement à la médecine.

La botanique est une science qui a, comme tou

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tes les autres, des principes fondamentaux, dont on ne pourra jamais s'écarter; qui a ses points de vue, ses agréments et son utilité manifeste, et qui a aussi ses difficultés et ses problèmes.

Cette belle science ne consiste pas, comme le vulgaire se l'imagine, dans le talent stérile de retenir par cœur quantité de noms de plantes, et de pouvoir appliquer ces noms aux plantes mêmes qui les portent; mais elle consiste dans la connaissance des végétaux mêmes, de leurs développements, de leur organisation, de leurs rapports; des caractères essentiels qui distinguent constamment les espèces, des traits communs qui lient ensemble de certaines quantités de plantes différentes, et donnent licu à la formation de diverses sortes de groupes que les botanistes appellent classes, ordres, familles, et genres; des limites que la nature a imposées aux variétés, c'est-à-dire, aux divers changements que les circonstances peuvent opérer sur les plantes, etc. Or, ces diverses circonstances mettront toujours une différence considérable entre le botaniste et le simple nomenclateur.

Enfin la botanique n'est pas non plus une partie de la matière médicale, comme se le figurent presque

tous ceux qui ne la connaissent point, et comme la regardaient mal à propos les anciens. A la vérité la matière médicale s'approprie dans les végétaux, comme dans les animaux et les minéraux, tous les objets qui lui sont relatifs; mais on sent qu'il serait aussi absurde de regarder, par cette raison, la botanique, la zoologie et la minéralogie comme des parties de la matière médicale, qu'il le serait de dire que la minéralogie est une partie de l'architecture, parce que les pierres sont, en général, les principaux matériaux des bâtiments et des plus grands édifices.

On connaît actuellement quarante à cinquante mille espèces de plantes; pour parvenir à distinguer les uns des autres cette immense quantité d'êtres

si divers, on a imaginé des moyens plus ou moins ingénieux de les classer d'après leur analogie, et les rapports constants qui existent entre les parties les plus importantes des végétaux.

Ces systèmes ou méthodes peuvent se réduire à trois principaux : le système de Tournefort, celui de Linné, et la méthode de Jussieu.

Tournefort divisa d'abord les plantes en deux

grandes classes: les arbres et les herbes, qu'il partagea ensuite en familles d'après la forme de la corolle.

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Linné partagea les végétaux en vingt-quatre classes, d'après le nombre, la position, la proportion, la connexion ou l'absence des étamines.

(réguliers... XXI irréguliers.. XXII

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