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es princes, ou les personnes qui remplisplaces considérables. C'est en dénaturant objets avec le plus profond artifice, en déleurs mensonges éternels sous les traits les nés, qu'ils écartent les vérités précieuses, seils importants, les gens de bien, les cris justice naturelle, les droits du mérite; qu'ils ent le triomphe des vices, des crimes, de l'imHence, et qu'ils font fermenter une gangrène corrompt tous les états. Aussi la flatterie ne être que le vice bas d'une ame dégradée, le on des vertus, le germe et l'aliment de toute rruption de l'esprit et du cœur.

FLEURS. HISTOIRE NATURELLE. On a donné le om de fleur, dans les végétaux, à un assemblage le divers organes qui, par l'action mutuelle qu'ils exercent, donnent naissance aux fruits et aux grai-. mes, c'est-à-dire à des corps capables de reproduire de nouveaux individus. J.-J. Rousseau les définit ainsi: La fleur est une partie locale et passagère de la plante, qui précède la fécondation du germe, Et dans laquelle ou par laquelle elle s'opère. »

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Le spectacle le plus digne de l'admiration du phiJosophe qui se plait à contempler les merveilles de Ja nature, est sans contredit celui d'une campagne

d'un jardin décoré de ces fleurs magnifiques, dans lesquelles s'offre réuni tout ce qu'il y a de plus brillant, de plus vif et de plus varié en couleurs. Quels charmes, en effet, les premiers beaux jours du printemps ne répandent-ils pas sur les végétaux divers qui semblent ramener le souffle de la puissance éternelle! Avec quel art magique cette même puissance ne sait-elle pas mêler les couleurs qu'elle leur distribue, et les opposer l'une à l'autre, pour en former un contraste surprenant! Jamais de ces mélanges maladroits, de ces écarts qui sont le fruit de notre ignorance; toujours des beautés et de l'intelligence! Sur un fond de verdure différemment nuancé, la nature a disséminé ses groupes de couleurs avec une variété qui saisit d'admiration. La couleur de la corolle, dit M. Mirbel, et celle des périanthes simples; celle des calices, d'un tissu semblable à celui de la corolle, different souvent dans une même espèce, sans que nous puissions en pénétrer la cause. Si quelquefois le vert est triste et la couleur sombre, défiez-vous, dit Rozier, de l'individu qui en est coloré, il est dangereux : les sucs qui circulent dans ses vaisseaux, portent avec eux le désordre et la mort; la nature vous avertit du danger. Cependant cette règle n'est pas toujours générale. Redoutez surtout le rose léger de l'anémone des bois, le violet foncé de l'ané

est rare qu'elle ne soit pas mêlée d'un peu de fourberie: la politique l'admet, mais la société la réprouve. On inspire presque toujours la défiance en employant constamment la finesse.

BELLES-LETTRES. La finesse, dans les ouvrages d'esprit, comme dans la conversation, consiste dans l'art de ne pas exprimer directement sa pensée, mais de la laisser aisément apercevoir; c'est une énigme dont les gens d'esprit devinent tout d'un coup le mot.

La finesse, dans la conversation, dans les écrits, diffère de la délicatesse: la première s'étendant également aux choses piquantes et agréables, au blâme et à la louange, aux choses même que réprouve la sévère décence, mais que la finesse couvre d'un voile à travers lequel on les voit sans rougir.

FISC. ÉCONOMIE POLITIQUE, Personnification du génie qui préside à la levée des impôts.

L'individu qui acquitte une taxe, ne voit dans l'accomplissement de ce devoir qu'une charge pénible, qu'une privation de revenu; l'utilité ne lui apparaît que d'une manière fort obscure et fort indirecte: il y met de la répugnance et de l'humeur; à l'occasion même, il fraude, et il savoure avec délices le plaisir d'avoir joué l'ennemi.

De l'autre côté, on prend facilement l'esprit de son état, et l'état d'un agent chargé de lever les impôts est d'exécuter le contribuable de façon à bien mériter des chefs. Instrument d'une loi onéreuse, on est haï, on le sait; bientôt on rend haine pour haine; on s'aigrit insensiblement, et on finit par ajouter à la rigueur de la loi des interprétations plus rigoureuses, des formes plus acerbes, des excès même qu'on regarde comme de justes représailles. Et puis, le zèle, le succès, n'en trainent-ils pas l'avancement? N'y a-t-il pas aussi petite portion de profits à revenir, dans les cas de contraventions habilement découvertes ?

Le génie fiscal habite des régions plus hautes encore c'est lui qui parle insolemment, même à la tribune nationale, đe la matière imposable, et qui s'épuise en combinaisons profondes pour découvrir de nouvelles sources de revenu, l'œil fixé sur ses colonnes de chiffres qu'il veut grossir sans cesse, sans s'inquiéter des petitesses, des puériles tracasseries, des vexations qui soulèvent tant de haines et de menaçants murmures. C'est lui qui va fouillant les armoires du producteur de vin et du débitant; qui cherche dans leur lit, qui tourmente les voyageurs à la frontière; qui brise la serrure d'une caisse et bouleverse des effets précieux pour découvrir plus vite la contravention, qu'il brûle de trouver.

Le génie de fiscalité fait un tort immense au gouvernement qu'il a la prétention de servir: il le dépopularise et pousse à la fraude. Sans doute il faut percevoir l'impôt pour subvenir à des dépenses utiles et impérieuses; mais les rigueurs, la grossière insolence, l'interprétation de la loi toujours dans un sens défavorable à l'imposé, toujours hostile au contribuable, rendent-elles l'impôt plus facile à percevoir ? Ces rigueurs doivent avoir un effet tout opposé, et rendre plus difficile la rentrée des deniers publics.

Il faut cependant avouer que les administrations financières exercent actuellement leurs fonctions avec des formes infiniment plus douces et moins d'avidité qu'autrefois. Nous ne parlons pas de l'antiquité, qui nous a laissé à cet égard des souvenirs curieux; mais sous l'empire, dans l'ancien régime, on taillait réellement à merci et miséricorde, les travailleurs étaient sans cesse exposés aux vexations les plus intolérables; aussi la haine du peuple remontait souvent très-haut, plus d'une fois, dans l'ancien régime, le supplice d'un ministre fut à peine suffisant pour assouvir ses vengeances.

FLAMME. PHYSIQUE. Lueur plus ou moins brillante et diversement colorée, qui s'élève audessus des corps combustibles en ignition. La flamme est la partie du feu la plus brillante et la plus subtile; ce n'est autre chose qu'un gaz actuellement élevé à une température de 500 degrés au moins, et qui, par là, devient plus ou moins lumi

neux.

La flamme s'élève dans l'air avec beaucoup de vitesse; elle est rassemblée, pendant quelque temps, par la pression de l'atmosphère environnante, l'air formant autour d'elle une espèce de voûte ou de calotte sphérique médiocrement résistante, qui empêche qu'elle ne s'étende et qu'elle ne se dissipe, sans s'opposer néanmoins à cette espèce de rarefaction oscillante, qui est essentielle à la flamme.

La flamme ne peut subsister dans un autre milieu que l'air; tout autre corps qui l'entoure la suffoque; tous les corps pulvérulents, mous et liquides, et même les plus combustibles, jetés sur un corps enflammé, l'éteignent subitement. La flamme ne subsiste pas non plus dans un air rare, encore moins dans le vide parfait.

Si l'on place une toile métallique au-dessus d'une flamme, elle n'en sera pas traversée, à moins que la toile ne devienne extrêmement chaude. Si la toile est faite d'un fil de 1/40 de pouce de diamètre, et qu'elle présente au moins 750 ouvertures par pouce carré, la flamme du gaz bydrogène carboné

ne la traversera jamais, quelque chaude qu'elle soit. Si l'on entoure la flamme d'une lampe d'une toile de cette espèce, on pourra plonger cette lampe dans un mélange d'oxigène et d'hydrogène sans le faire détoner telle est la lampe de sûreté de Dawy, au moyen de laquelle les mineurs sont préservés des explosions si fréquentes dans les galeries souterraines. Voyez LAMPE DE Sureté.

FLATTERIE. PHILOSOPHIE, MORALE. Louange fausse ou exagérée; art imposteur de séduire par des éloges outrés ou par l'artifice des manières qui tendent à l'approbation la plus marquée des ridicules ou des vices. La flatterie est plus ou moins coupable, basse, puérile, selon ses motifs, son objet et les circonstances. Elle a pris naissance parmi les hommes, dont les uns avaient besoin de tromper, et les autres d'être trompés.

La flatterie est un commerce de mensonge, fondé d'un côté sur l'intérêt, et de l'autre sur l'orgueil. Celui qui flatte a le dessein de tromper, mais c'est pour plaire; celui qui est flatté est préparé par son orgueil à la séduction d'être trompé; il souhaite que ce qu'il a de mérite soit connu; et c'est le toucher dans un endroit fort sensible, que de lui apprendre que tout le monde y est attentif.

La flatterie grossière offense un homme délicat, au lieu de lui plaire, et elle est ordinairement punie par le mépris; mais quand c'est une main habile qui l'a préparée, et qui a su épargner la pudeur de celui qui est flatté, et contenter sa vanité, il faut avoir beaucoup d'esprit pour la rejeter. La distinction entre la flatterie délicate et la flatterie grossière, dépend de la manière indirecte ou directe dont on suggère les idées à la personne que l'on loue: une louange est à charge lorsqu'elle est directe, et devient d'autant plus agréable qu'elle est amenée par des liaisons plus légères.

L'intérêt personnel est le motif de la flatterie, la fausseté en est l'aliment, et, par le plus grand des, malheurs, les usages du monde consacrent le mensonge perpétuel qui règne dans les sociétés. La flatterie qui consiste dans l'imitation des ridicules ou des vices, est assurément la plus funeste. On peut se défier des paroles flatteuses, mais on donne confiance aux actions, et elles deviennent agréables dès qu'elles sont uniformes au genre de vie qui nous plaît. La flatterie est donc le moyen de corruption le plus perfide. Chacun de nous rougirait de ses désordres et de ses torts, si, au lieu d'être entourés de flatteurs, nous pouvions remarquer au moins dans l'extérieur d'autrui une censure humiliante. La classe des flatteurs la plus cruelle est celle qui

entoure les princes, ou les personnes qui remplissent des places considérables. C'est en dénaturant tous les objets avec le plus profond artifice, en déguisant leurs mensonges éternels sous les traits les plus raffinés, qu'ils écartent les vérités précieuses, les conseils importants, les gens de bien, les cris de la justice naturelle, les droits du mérite; qu'ils assurent le triomphe des vices, des crimes, de l'impudence, et qu'ils font fermenter une gangrène qui corrompt tous les états. Aussi la flatterie ne peut être que le vice bas d'une âme dégradée, le poison des vertus, le germe et l'aliment de toute corruption de l'esprit et du cœur.

FLEURS. HIStoire naturelle. On a donné le nom de fleur, dans les végétaux, à un assemblage de divers organes qui, par l'action mutuelle qu'ils exercent, donnent naissance aux fruits et aux graines, c'est-à-dire à des corps capables de reproduire de nouveaux individus. J.-J. Rousseau les définit ainsi : « La fleur est une partie locale et passagère de la plante, qui précède la fécondation du germe, et dans laquelle ou par laquelle elle s'opère. »

Le spectacle le plus digne de l'admiration du philosophe qui se plaît à contempler les merveilles de la nature, est sans contredit celui d'une campagne ou d'un jardin décoré de ces fleurs magnifiques, dans lesquelles s'offre réuni tout ce qu'il y a de plus brillant, de plus vif et de plus varié en couleurs. Quels charmes, en effet, les premiers beaux jours du printemps ne répandent-ils pas sur les végétaux divers qui semblent ramener le souffle de la puissance éternelle! Avec quel art magique cette même puissance ne sait-elle pas mêler les couleurs qu'elle leur distribuc, et les opposer l'une à l'autre, pour en former un contraste surprenant! Jamais de ces mélanges maladroits, de ces écarts qui sont le fruit de notre ignorance; toujours des beautés et de l'intelligence! Sur un fond de verdure différemment nuancé, la nature a disséminé ses groupes de couleurs avec une variété qui saisit d'admiration. La couleur de la corolle, dit M. Mirbel, et celle des périanthes simples; celle des calices, d'un tissu semblable à celui de la corolle, different souvent dans une même espèce, sans que nous puissions en pénétrer la cause. Si quelquefois le vert est triste et la couleur sombre, défiez-vous, dit Rozier, de l'individu qui en est coloré, il est dangereux : les sucs qui circulent dans ses vaisseaux, portent avec eux le désordre et la mort; la nature vous avertit du danger. Cependant cette règle n'est pas toujours générale. Redoutez surtout le rose léger de l'anémone des bois, le violet foncé de l'ané

mone pulsatile, le pourpre éclatant de la grande digitale, le jaune doré de la vermiculaire brûlante, le tendre incarnat de la lauréole gentillée, le bleu indigo de la lobélie brûlante, le rosé du pain-depourceau, le gris blanchâtre de la pomme épi

neuse, etc.

L'imagination, toujours occupée de lier le moral au physique, a donné à la plupart des fleurs un attribut particulier qui leur sert d'emblème. Les fleurs servent aussi à l'embellissement et à l'agrément des maisons, où elles flattent agréablement la vue, et répandent une douce odeur. Elles sont un des plus brillants objets de la nature qui puissent s'offrir à l'imitation des peintres; on ne peut guère comparer à leurs couleurs unies et variées, que l'émail nuancé dont brillent certains oiseaux et plusieurs papillons. « La fleur doune le miel, dit un de << nos plus célèbres écrivains; elle est la fille du ma

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tin, le charme du printemps, la source des parfums, la grâce des vierges, l'amour des poètes;

elle passe vite comme l'homme, mais elle rend doucement ses feuilles à la terre. Chez les an«< ciens, elle couronuait la coupe du banquet et <«<les cheveux blancs du sage; les premiers Chrétiens << en couvraient les martyrs et l'autel des catacom<«< bes; aujourd'hui, et en mémoire de ces antiques jours, nous la mettons dans nos temples. Dans le monde, nous attribuons nos affectious à << ses couleurs : l'espérance à sa verdure; l'inno«cence à sa blancheur; la pudeur à ses teintes de « rose; il y a des nations entières où elle est l'interprète des sentiments; livre charmant qui ne renferme aucune erreur dangereuse, et ne garde que l'histoire fugitive des révolutions du cœur. » Chez les Romains, les flenrs servaient non-seulement pour les parfums et pour la parure, mais encore pour la cuisine. On les employait à parfumer le vin et l'huile, et on les faisait entrer dans plusieurs ragouts. Dans les festins, des couronnes de fleurs entouraient les coupes et ceignaient la tête des convives. Chez les Grecs, chaque heure du jour avait une fleur pour attribut. La re heure formait un bouquet de roses épanouies; à la 2o, un bouquet d'héliotrope; à la 3, un bouquet de roses blanches; à la 4o, un bouquet de jacinthe; à la 5o, quelques citrons; à la 6o, un bouquet de lotus; à la 7, un bouquet de lupins; à la 8, plusieurs oranges; à la 9o, des feuilles d'olivier; à la 10o, des feuilles de peuplier; à la 11o, un bouquet de soucis; à la 12o, un bouquet de pensées et de violettes.

L'odeur particulière que les fleurs exhalent pour la plupart est due à une huile essentielle, que l'on peut quelquefois en extraire par la distillation,

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comme pour la rose, mais qui, dans certaines fleurs, est si délicate, qu'on ne peut l'en séparer qu'en en laissant imprégner du coton chargé d'une huile grasse, comme on fait pour le jasmin. On a mis à profit pour notre sensualité cette richesse de parfums, en les extrayant et les combinant; la pharmacie elle-même en fait souvent usage pour déguiser des odeurs ou des saveurs désagréables.

Les couleurs des fleurs sont encore une de leurs propriétés les plus remarquables; elles sont variées à l'infini, mais se rapportent en général au bleu, au rouge, au jaune et au blanc. La couleur des fleurs parait tenir à une combinaison si fugace, que la seule dessiccation la détruit ou la change: cette couleur est ordinairement soluble dans l'eau, et contenue dans le suc de la fleur quand on l'exprime; après cette dissolution, elle n'est pas moins destructible; en sorte que cette belle partie du règne végétal ne produit presque aucun moyen de teinture.

La fleur complète est celle qui présente les deux organes sexuels entourés d'une corolle et d'un calice. Pour bien distinguer les différentes parties qui forment la fleur, il est important de connaître leur position respective. Ainsi, en allant du centre à la circonférence, nous verrons: 1o Le pistil ou organe sexuel femelle occupant constamment la partie centrale; il se compose de l'ovaire, du style et du stigmate. 2° En dehors et autour du pistil sont les organes mâles, ou étamines, qui sont formées d'une anthère et d'un filet. 3o A l'extérieur des étamines, se trouve la plus intérieure des deux enveloppes florales, ou la corolle; elle est, en général, colorée et d'un tissu mince et délicat. 4° Enfin vient la plus extérieure des deux enveloppes florales, qui forme la partie externe de la fleur, et le calice, qui, par sa nature et sa coloration, se rapproche toutà -fait des feuilles.

Le pistil occupe en général le centre des fleurs: la base ou le point par lequel il fait continuité avec la plante, se nomme ovaire, germe, ou fruit; c'est là que sont contenus, comme dans une matrice, les petits œufs ou les graines non fécondées. Quelquefois cet ovaire se prolonge en un ou plusieurs filets, que l'on regarde comme des tubes ou canaux qui communiquent avec l'extérieur, mais dont la forme et l'insertion varient beaucoup ; c'est ce qu'on appelle style. Cette partie manque quelquefois: enfin, dans tous les cas possibles, que le style existe ou n'existe pas dans les fleurs, l'ovaire n'en présente pas moins un ou plusieurs orifices extérieurs, souvent évasés, presque toujours humectés d'une liqueur sucrée ou visqueuse, et dont la forme varie

beaucoup; c'est ce que l'on appelle le stigmate, l'ovaire est la partie essentielle des organes femelles; il porte seul le nom de pistil, quand même il n'y aurait pas de style, ou quand le stigmate serait à peine visible.

L'étamine est la principale partie mâle; elle consiste essentiellement en une ou deux petites bourses ou loges appelées anthères, qui renferment une poussière ou un amas de petits globules ou corpuscules jaunes, blancs ou verdâtres, qu'on désigne sous le nom de pollen ou de poussière fécondante. Le plus souvent, comme dans le lis, dans l'œillet, etc., l'anthère est portée à l'extrémité d'un filament plus ou moins allongé, qu'on nomme filet. Ce qui constitue évidemment la présence des étamines, ce sont toujours les anthères, qu'elles scient supportées ou non par des filets.

Il est maintenant hors de doute que ce sont véritablement là les organes de la génération des plantes. Au moment où la fécondation doit s'opérer, la petite bourse ou l'anthère qui contient le pollen se déchire, souvent avec une faible explosion, la poussière s'en échappe, mais bientôt chacun des corpuscules se trouve arrêté par la viscosité de la liqueur dont le stigmate est enduit à cette époque. C'est la liqueur que renferment les corpuscules qui féconde l'ovaire; on croit qu'elle y pénètre par les canaux ou tubes dont on suppose que le style est creusé, et que les germes se trouvent ainsi fécondés.

Suivant le système sexuel, la fécondation des plantes ne peut s'opérer que par le concours des deux sexes, et l'acte de la fructification n'est plus que celui de la génération. Les filets des étamines sont les vaisseaux spermatiques; les anthères sont les glandes du scrotum; la poussière qu'elles répandent, la liqueur séminale; le stigmate devient la vulve; le style est la trompe, et le germe fait l'office d'utérus.

La plupart des fleurs sont hermaphrodites, c'està-dire qu'elles portent à la fois des organes mâles et femelles; mais il en est d'unisexuelles ou monoclines, qui n'ont qu'un seul sexe. Ces fleurs måles ou femelles sont tantôt monoïques ou androgynes, c'està-dire portées par une même plante, comme dans les noisetiers, les melons; et tantôt elles sont dioiques ou diclines, c'est-à-dire que les femelles sont placées sur d'autres plantes que les måles, ainsi qu'on l'observe dans le saule, le chanvre, le houblon. Enfin il est des plantes dont les fleurs, et par conséquent le mode de génération, sont tout-à-fait inconnus.

* La corolle est la partie de la fleur qui embrasse

immédiatement les parties sexuelles de la plante; c'est, en général, la partie la plus apparente de la fleur, celle qui, par l'éclat et la variété des couleurs dont elle est empreinte, la délicatesse de son tissu, l'odeur suave qu'elle exhale fort souvent, attire principalement les regards du vulgaire, et constitue à ses yeux la véritable fleur. On donne le nom de pétale à chaque pièce entière de la corolle. Quand la corolle n'est que d'une seule pièce, il n'y a aussi qu'un pétale; le' pétale et la corolle ne sont alors qu'une seule et même chose, et cette sorte de corolle se désigne par l'épithète de monopétale. On enlève toujours avec elle les étamines, comme on le voit dans la primevère, dans le lamier blanc, vulgairement nommé ortie blanche; tantôt il y a deux, trois, quatre, cinq, six ou plusieurs de ces pièces qu'on nomme pétales; ainsi une fleur qui n'a pas de corolle est dite à pétale. On l'appelle di-, tri-, tétra-, penta-, lexa-, hepta-, polypétale, selon qu'on y voit tel ou tel nombre de pétales.

Quand les pétales sont égaux entre eux, la corolle est dite régulière; elle est appelée irrégulière quand les pétales varient entre eux pour la forme, la grandeur ou la direction. Parmi les corolles polypétales régulières, on distingue les cruciformes ou crucifères, lorsqu'il y a quatre pétales disposés en croix, comme dans le chou, la giroflée; les caryophyllees ou en œillet, qui ont cinq pétales réguliers dont les onglets sont fort longs; les rosacées ou en rose, dont les onglets sont courts. Les polypétales irrégulières sont nommées anomales, quand il est difficile d'en caractériser la forme, comme dans la pensée; on les appelle papilionacées, quand il y a quatre pétales irréguliers, savoir: deux latéraux, nommés ailes; un supérieur, appelé étendard; et un inférieur ou carène, comme dans le pois odorant et toutes les légumineuses.

Les corolles monopétales se distinguent de même en régulières et en irrégulières. Parmi les premières on a donné beaucoup de noms à leurs formes diverses; on appelle campanulées ou en cloches, celles qui ont cette forme de cloches, comme la campanule; de même, globuleuses ou en grelots, comme le muguet; infundibuliformes ou en entonnoir, comme le lilas; tubulées, hypocratériformes ou en soucoupe, lorsque la corolle s'élargit subitement vers l'orifice, comme la primevère; en roue, lorsqu'elle n'a pas de tube bien sensible, comme la véronique, la bourrache.

Parmi les corolles monopétales irrégulières, on donne aussi à quelques-unes des noms particuliers; ainsi il en est de labiées ou en lèvres, lorsque leur limbe ou leurs bords forment deux divisions princi

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