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pales, écartées, comme dans la sauge; et personnées ou en gueule, quand les deux divisions sont rapprochées, comme dans le muflier.

Calice. Nous avons dit que le calice était l'enveloppe externe de la fleur. Il y a des calices qui sont persistants, c'est-à-dire qui restent toujours autour de la graine: tel est celui de la primevère; il en est d'autres qu'on appelle caducs: c'est ce qu'on peut observer dans le pavot. Tantôt le calice est formé d'une seule pièce, comme dans le premier exemple; tantôt de deux, comme dans le second; tantôt de trois et même de plusieurs centaines de petites lames: ou l'appelle alors monophylle, diphylle, polyphylle, etc. Quelquefois ce calice est soudé avec Povaire, qui parait inférieur, comme dans le fenouil, la carotte, le pommier, la rose; tantôt il est placé au-dessus, comme dans la primevère, le chou, la violette, et dans le plus grand nombre des autres plantes: on dit alors l'ovaire supérieur. Il y a douc dans les fleurs deux dispositions différentes du calice et de la corolle, par rapport au germe, dont l'expression revient si souvent qu'il a fallu créer un mot pour elles. Quand le calice et la corolle portent sur le germe, la fleur est dite supère. Quand le germe porte sur le calice et la corolle, la fleur est dite infère. Quand de la corolle on transportele mot au germe, il faut prendre toujours l'opposé. Si la corolle est infere, le germe est supère; si la corolle est supère, le germe est infere.

Quand il manque quelques-unes des parties qui constituent une fleur complète, on dit alors qu'elle est incomplète. Or, la fleur incomplete peut man. quer non-seulement de corolle et de calice, mais mème de pistil ou d'étamines; et dans ce dernier cas, il y a toujours une autre fleur, soit sur le même individu, soit sur un différent, qui porte l'autre partie essentielle qui manque à celle-ci; de là, la division en fleurs hermaphrodites, qui peuvent être complètes ou ne l'être pas, et en fleurs purement mâles ou femelles, qui sont toujours incomplètes.

La fleur hermaphrodite incomplète n'en est pas moins parfaite pour cela, puisquelle se suffit à ellemême pour opérer la fécondation; mais elle ne peut être appelée complète, puisqu'elle manque de quelqu'une des parties de celles qu'on appelle ainsi. Une rose, un œillet, sont, par exemple, des fleurs parfaites et complètes, parce qu'elles sont pourvues de toutes ces parties. Mais une tulipe, un lis, ne sont point des fleurs completes, quoique parfaites, parce qu'elles n'ont point de calice.

Toute fleur d'où résulte une seule fructification est une fleur simple. Mais si d'une seule fleur ré

sultent plusieurs fruits, cette fleur s'appellera composée, et cette pluralité n'a jamais lieu dans les fleurs qui n'ont qu'une corolle. Ainsi toute fleur composée a nécessairement non seulement plusieurs pétales, mais plusieurs corolles; et, pour que la fleur soit réellement composée, et non pas une agrégation de plusieurs simples, il faut que quelque une des parties de la fructification soit commune à tous les fleurons composants, et manque à chacun d'eux en particulier. Ainsi la fleur de laitue est une fleur composée, parce que chaque fleurette qui la compose a des étamines, un pistil, une corolle, et qu'il n'y a qu'un seul grand calice qui les environne. On tire en outre des fleurettes un caractère plus sûr, qui convient à toutes celles qui constituent proprement une fleur composée, et qui ne convient qu'à elle; c'est d'avoir cinq étamines réunies en tube ou cylindre par leurs antheres autour du style, et divisées par leurs cinq fibres au bas de la corolle. Toute leur dont les fleurettes ont les anthères ainsi disposées est donc une fleur composée, et toute fleur où l'on ne voit aucune fleurette de cette espèce, n'est point uue fleur composée, et ne porte même au singulier qu'improprement le nom de fleur, puisqu'elle est réellement une agrégation de plusieurs fleurs.

Ces fleurettes partielles, qui ont ainsi leurs anthères réunies, et dont l'assemblage forme une fleur véritablement composée, sont de deux espèces: les unes régulières et tubulées, s'appellent proprement fleurons; les autres, qui sont échancrées et ne présentent par le haut qu'une languette plane et plus souvent dentelée, s'appellent demi-fleurons, et des combinaisons de ces deux espèces dans la fleur totale, résultent trois sortes de fleurs composées, savoir: celles qui sont garnies de fleurons, celles qui ne sont garnies que de demi-fleurons, et celles qui sont mêlées des uns et des autres.

Les fleurs à fleurons se divisent encore en deux espèces : celles qui présentent une forme arrondie s'appellent fleurs en tête; tels sont les chardons, les artichauts; celles qui forment une figure à peu près cylindrique, s'appellent fleurs en disque; tels sont l'eupatoire, la santoline. Les fleurs à demifleurons, s'appellent demi-fleuronnées, et leur figure extérieure ne varie pas assez régulièrement pour offrir une division semblable à la précédente; de ce nombre sont le pisseulit, la chicorée. A l'égard des fleurs mixtes, les demi-fleurons ne s'y mêlent pas parmi les fleurons en confusion, sans ordre; mais les fleurons occupent le centre du disque, les demi-fleurons en garnissent la circonférence et forment une couronne à la fleur, et ces

fleurs ainsi couronnées portent le nom de fleurs radiées. Les reine-marguerites, et tous les asters, le souci, les soleils, etc., portent tous des fleurs radiées. Les fleurs simples different sous plusieurs rapports de celles qu'on appelle fleurs doubles ou pleines. La fleur double est celle dont quelqueune des parties est multipliée au-delà de son nombre naturel, mais sans que cette multiplication nuise à la fécondation du germe. Les fleurs se doublent rarement par le calice, presque jamais par les étamines. Leur multiplication la plus commune se fait par corolle. Les exemples les plus fréquents en sont dans les fleurs polypétales, comme œillets, anémones, renoncules; les fleurs monopétales doublent moins communément. Cependant on voit assez souvent des campanules, des primevères et surtout des jacinthes à fleurs doubles.

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Ce mot fleur double ne marque pas dans le nombre des pétales une simple duplication, mais une multiplication quelconque, soit que le nombre des pétales devienne double, triple, quadruple, etc. Tant qu'ils ne multiplient pas au point d'étouffer la fructification, la fleur garde toujours le nom de fleur double; mais lorsque les pétales trop multipliés font disparaître les étamines et avorter le germe, alors la fleur perd le nom de fleur double et prend celui de fleur pleine. On voit par là que la fleur double est encore dans l'ordre de la nature, mais que la fleur pleine n'y est plus, et n'est qu'un véritable monstre.

La constitution commune au plus grand nombre de fleurs est d'être hermaphrodites; et cette constitution paraît en effet la plus convenable au règne végétal, où les individus, dépourvus de tout mouvement progressif et spontané, ne peuvent s'aller chercher l'un l'antre, quand les sexes sont séparés. Daus les arbustes et les plantes où ils le sont, la nature, qui sait varier ses moyens, a pourvu à cet obstacle; mais il n'en est pas moins vrai généralement que des êtres immobiles doivent, pour perpétuer leur espèce, avoir eux-mêmes tous les instruments propres à cette fin.

Les fleurs qui sont composées, c'est-à-dire chez lesquelles beaucoup de fleurs sont réunies dans un mème calice, out reçu des noms particuliers, suivant les formes qui résultent des agrégations diverses des fleurons, ou des petites fleurs monopé tales. Ainsi on les a nommées ligulées, ou en demifleurons, comme la laitue; flosculeuses, ou à fleurons tubuleux, comme le chardon; et radiées, ou à fleurons au centre et à demi-fleurons à la circonférence, comme la paquerette.

Enfin les fleurs ont offert d'autres caractères d'a

près leur disposition générale autour des tiges et sur leurs pédoncules. On nomme fleurs en ombelles, ou ombelliferes, celles dont tous les pédicules partent d'un mème point et s'élèvent à la même hauteur, comme dans la carotte ; en corymbes, ou corymbifères, lorsque ne partant pas d'un même point, les fleurs arrivent à la même hauteur; en bouquet, lorsque les pédoncules branchus, inégaux, sont insérés sur différents points; en thyrse, quand le pédoncule commun porte d'autres petits pédoncules ramifiés; en grappe, lorsque le pédoncule commun porte des pédoncules propres non ramifiés; en téte, quand les pédoncules sont très-courts et les fleurs ramassées; enfin en épi, lorsque les fleurs sout sessiles le long d'un axe commun, qu'on nomme le rachis.

Toutes les plantes ne fleurissent pas à la même époque de l'année; il existe à cet égard des différences très-remarquables, qui tiennent à la nature même de la plante, et à l'influence plus ou moins vive de la chaleur et de la lumière. Dans nos climats tempérés, c'est au printemps, quand une chaleur douce et vivifiante a succédé aux rigueurs de l'hiver, que les fleurs se montrent et s'épanouissent à nos yeux : les mois de mai et juin sont ceux qui voient éclore le plus de fleurs. Suivant la saison durant laquelle les plantes fleurissent, on les distingue en printanières, comme la violette, la primevère, etc.; en estivales, comme l'œillet, l'ombrette, etc.; en automnales, comme le colchique, le dahlia, etc.; et en hibernales, comme la perceneige, l'ellébore noir, etc.

La considération de l'époque à laquelle les différents végétaux produisent leurs fleurs, a fait établir le calendrier de Flore, nom donné par Linné au résultat des observations qu'il a faites sur le moment précis de l'épanouissement de certaines espèces de fleurs. En effet, un grand nombre de fleurs s'épanouissent à une époque fixe et d'une manière réglée: ainsi, sons le climat de Paris, l'ellébore noir fleurit en janvier; le cendrier, etc., en février; le pêcher, l'abricotier, en mars, etc., etc. D'autres fleurs s'ouvrent et se referment à des heures déterminées de la journée, et certaines d'entre elles ont mėme l'habitude de s'ouvrir et de se fermer à des moments assez réglés pour déterminer d'après elles à quelle heure on se trouve à peu près. C'est ainsi que Linné avait composé une horloge de Flore qui lui indiquait avec une assez grande régularité la distribution du temps du jour. (Voyez HORLOGE DE FLORE). Enfin certaines fleurs ne s'épanouissent que la nuit; de là la distinction des fleurs en diurnes et nocturnes. Voyez VÉGÉTAUX,

FLEUVES, GÉOGRAPHIE, PHYSIQUE. Lorsqu'une eau courante n'est pas assez forte pour porter bateau, on l'appelle ruisseau; si elle est assez forte pour porter bateau, elle prend le nom de rivière; enfin, si elle peut porter de grands bateaux, on la nomme fleuve. La différence de ces dénominations n'est, comme l'on voit, que du plus au moins. Quelques auteurs ne donnent le nom de fleuves qu'aux rivières qui se déchargent immédiatement dans la mer, et il paraît que l'usage a consacré eette dénomination. D'autres prétendent qu'il n'y a de vrais fleuves que ceux qui ont le même nom depuis leur source jusqu'à leur embouchure. On appelle embouchure, le point où un fleuve se jette dans la mer; quelquefois, un peu avant son embouchure, un fleuve se partage en deux bras, comme le Nil en Égypte; l'espace compris entre ces bras prend le nom de delta.

Les fleuves, les rivières prennent naissance à des sources qui leur fournissent leurs premières eaux; ces eaux prennent de suite leur cours selon la pente du terrain; et, chemin faisant, se grossissent de toutes celles que leur envoie le pays adjacent dont elles reçoivent les égoûts. Bientôt le cours d'eau acquiert de la force, et par la nature des fluides il se porte vers les lieux les plus bas. Le fleuve conle dans la vallée, et la direction des montagnes détermine celle de ses eaux. Si ces montagnes sont de petites ramifications, elle conduisent le jeune fleuve à un plus grand bassin, où il trouve un autre cours plus considérable qui le reçoit; si-au contraire ces montagnes forment une chaîne principale, le fleuve reste en possession du fond de la vallée dans laquelle il continue son cours jusqu'à la mer, entraînant avec lui toutes les eaux qui lui sont apportées par les vallées voisines.

Tous les cours d'eau, soit dans les prairies, soit dans les montagnes, occupent un canal, duquel ils ne sortent que lors de leurs débordements. Ce canal se nomme lit; il est toujours plus ou moins sinueux, suivant les accidents du terrain; sa longueur augmeute en allant de la source à l'embouchure. On nomme berges les parties escarpées du lit, et talus les pentes douces. On dit qu'une rivière est encaissée, quand les deux côtés du lit sont des berges.

Les fleuves entraînent dans leur cours des particules terreuses, qu'ils déposent à leur embouchure, et qui forment à peu de distance du rivage une espèce de dune sous-marine, à laquelle on donne le nom de barre, à cause de l'obstacle qu'elle à l'écoulement naturel des eaux. C'est suroppose tout quand le fleuve vient se perdre en pente douce dans la mer que la barre est forte, car la vitesse du

courant se trouvant considérablement ralentie, les attérissements se font avec plus de facilité, et la dune sous-marine devient une digue contre laquelle se brisent alternativement et la masse d'eau flaviale gouflée par les pluies, et les flots de la mer que chaque jour la marée amène et remporte. La forme et la hauteur de la barre varient avec l'élévation des eaux du fleuve et la quantité de limon qu'elle charie; les variations sont quelquefois si grandes qu'elles arrêtent souvent la navigation pendant un certain temps de l'année. Sur toutes les barres, le choc de la mer contre les eaux du fleuve, produit un ressac dangereux pour les navires, et quelquefois si violent qu'il est impossible ou très-périlleux de les franchir; ce danger est surtout très-grand lorsque le fond est semé de rochers : s'il arrive que le navire touche le fond et qu'il soit arrêté dans sa course, le courant du fleuve le prend en travers, le pousse sur les rochers, où le ressac l'a bientôt brisé.

On nomme Barre d'eau le refoulement que la force de la marée produit à l'embouchure de la Seine et de presque toutes les grandes rivières; c'est. ce qu'on appelle le Mascaret dans la Dordogne, le Bogatz à l'embouchure du Nil, le Bore à l'embouchure du Gange, le Pororoca à l'embouchure de la rivière des Amazones. Dans la Seine, la barre s'étend jusqu'à Jumièges, et quelquefois au-delà de Rouen, comme une vague allongée qui se soutient sur l'eau par sa propre puissance; elle s'avance avec bruit vers les bancs de sable, s'engage au milieu de leurs passes étroites, et paraît s'indigner des obstacles qui gènent son passage. On la voit venir de loin couverte de mousse et d'écume, et on l'entend mugir avec un fracas lugubre et sourd plus de quarante minutes avant son arrivée. Cette barre effrayante, qui semble vomie par la mer, et qui fait pâlir les plus hardis marins, acquiert un degré de force nouveau, quand elle vient à franchir l'étranglement du lit de la Seine, formé par le rapprochement des deux côtés et par le défaut de profondeur du chenal, trop resserré pour l'extensité cubique de ses eaux. Elle remonte ensuite à contre-courant, pousse tout ce qu'elle trouve devant elle, frappe indistinctement tous les objets matériels, emporte, détruit les portious anguleuses de terre qui l'arrêtent, inonde les prairies à droite et à gauche, dévore les îles, ou bien en forme d'autres, et porte partout l'effroi et la dévastation. Diverses circonstances curieuses accompagnent ce phénomène; tantôt on voit des arrière-barres, tantôt des entrebarres, et tantôt une espèce de lutte entre l'eau douce qui descend et l'eau saumâtre qui remonte;

d'autres fois la barre passe auprès du courant du fleuve, et il n'y a de choc que sur la lisière des deux courants. C'est principalement sur le rocher de Quillebeuf que la barre se fait sentir de la manière la plus terrible. Le fleuve où ce phénomène se reproduit avec le plus de majesté est la Rivière des Amazones. Entre Macapa et le cap du Nord, dans l'endroit où le canal du fleuve est le plus resserré par les îles, pendant les trois jours qui avoisinent la pleine et la nouvelle lune, la mer, au lieu d'employer près de six heures à monter, parvient en quelques minutes à sa plus grande hauteur. Un mouvement si rapide, dans une énorme masse d'eau, ne peut se passer tranquillement à deux lieues de distance, on entend le bruit effrayant qui

annonce le terrible flot; le bruit augmente à mesure qu'il approche, et bientôt l'on voit s'avancer une vague de douze à quinze pieds de haut, puis une seconde beaucoup plus élevée, puis une troisième et d'autres qui se suivent de près en augmentant toujours. Cette lame, dont la hauteur s'élève quelquefois à 180 pieds, occupe toute la largeur du canal; elle refoule au loin les eaux du fleuve, et se précipite avec une prodigieuse rapidité, brisant tout ce qui lui résiste; partout où elle se répand, elle produit des ravages affreux, déracine les arbres, renverse les rochers et bouleverse des terrains de fond en comble. Le bruit des rochers que cette barre pousse les uns contre les autres, celui que les eaux font elles-mêmes dans leur course, lui ont fait donner par les Indiens le nom imitatif de Pororoca.

FLEXIBILITÉ. PHYSIQUE. On donne le nom de flexibilité à cette propriété des corps solides en vertu de laquelle ils peuvent être pliés sans se rompre, soit qu'ils conservent cette forme, ce qui arrive aux corps ductiles, soit qu'ils reprennent leur forme première, ce qui arrive aux corps élastiques.

On peut dire que presque tous les corps de la nature sont flexibles, quand leurs dimensions sont convenables, c'est-à-dire, lorsqu'ils présentent une grande longueur sur une très-petite épaisseur. Ainsi le verre, qui est si dur et si fragile, peut être réduit en fils très-minces, qui acquièrent par ce moyen une grande flexibilité. Beaucoup de minéraux of frent des exemples d'une flexibilité remarquable, mais ce sont particulièrement ceux dont le tissu offre des filets déliés, comme l'amiante, ou des lames minces, comme le mica.

FLORE. HISTOIRE NATURELLE. On donne le nom de Flore aux ouvrages de botanique destinés à pré

senter l'énumération des plantes d'un pays. Linné a le premier donné un modèle de ce geure d'ouvrages dans sa Flore de la Laponie. Depuis cette époque les Flores se sont singulièrement multipliées. Presque tous les pays de l'Europe et de plusieurs parties du monde, souvent les cautons, les villes même de certains pays, possèdent des Flores où leurs plantes sont indiquées.

FLUIDE. PHYSIQUE. On donne le nom de fluide aux corps dont les parties sont si faiblement liées entre elles, qu'elles se meuvent facilement les unes sur les autres, comme l'eau, l'huile, le vin, l'air, le mercure. On appelle fluides élastiques, les fluides qui résultent de la continuation de l'introduction du calorique dans un corps déjà parvenu à l'état liquide. De ces fluides, les uns conservent leur fluidité élastique sous les plus fortes pressions que l'on puisse leur faire subir, et à tous les degrés connus de refroidissement; on leur a donné le nom de fluides aériformes, emprunté de celui de l'air atmosphérique, qui semble tenir le premier rang parmi eux; on les a aussi appelés fluides élastiques permanents, ou gaz : d'autres, tels que l'eau commune, l'alcool, l'éther, etc., perdent facilement leur état par la pression ou le refroidissement; ou les a nommés vapeurs, ou fluides élastiques non permanents. Voyez GAZ.

On appelle fluide magnétique, la matière magnétique; et fluide électrique, la matière électrique.

FLUIDE MAGNÉTIQUE. Physique. On désigne par le nom de fluide magnétique la cause qui donne à un aimant, soit naturel, soit artificiel, la propriété de se diriger d'un côté vers le pôle nord et de l'autre côté vers le pôle sud; de s'incliner vers le premier de ces pôles dans l'hémisphère boréal, et vers le second dans l'hémisphère austral, et de ne pencher d'aucun côté dans certains lieux qui forment ce qu'on appelle l'équateur magnétique; d'attirer par sa partie tournée vers le nord la partie d'un autre aimant tournée vers le midi, et de repousser, au contraire, la partie nord de cet aimant, etc. L'étude de propriétés aussi extraordinaires est d'un grand intérêt.

Il n'y a que quelques corps simples qui soient capables d'être attirés par l'aimant, tels sont principalement : le fer, le nickel, le cobalt, le chrome et le manganèse. Le fer possède cette propriété à un plus grand degré que tous les autres corps. Voy. MAGNÉTISME, MAGNÉTISME ANIMAL, AIMANT.

FLUIDITÉ. PHYSIQUE. Propriété de ce qui est fluide. État des corps dont les parties se meu

vent librement et facilement entre elles dans toutes les directions. La plupart des solides sont convertis en fluides en se combinant avec une certaine portion de calorique.

FLUOR OU PTHORE. CHIMIE. Corps que l'on n'a pu encore parvenir à isoler, et qui est combiné dans l'acide fluorique avec l'hydrogène. Le fluor se trouve, dans le règne minéral, assez fréquemment combiné avec du calcium; on nomme cette combinaison spath fluor ou chaux fluatée.

Le fluor est de tous les corps celui qui jouit des affinités les plus fortes; aucun des réactifs que l'on a pu employer pour l'isoler n'a réussi jusqu'à présent. Il se combine avec les substances les plus réfractaires, telles que la silice et le verre, déplace l'oxigène qu'elles contiennent, et s'unit avec leurs radicaux.

FLUX ET REFLUX. Voyez MARÉE.

FOIE. PHYSIOLOGIE. Viscère très-volumineux, occupant les régions supérieures du ventre, et notamment le côté droit, lequel a pour usage de sécréter un liquide jaunâtre on verdåtre, appelé bile, qu'il dépose dans le duodénum, où elle pénètre le chyme pour opérer son entière conversion en chyle.

Le foie peut être considéré comme formé de deux systèmes vasculaires, confondus à leurs ramifications capillaires; l'un, sanguin, apportant le sang avec lequel sera fabriquée la bile, et formé par l'artère hépatique ou par la veine-porte; l'autre, sécréteur, recevant le sang du premier, changeant ce sang en bile, et ayant pour tronc central et commun le conduit hépatique.

La texture du foie est granuleuse; sa couleur, d'un rouge brun chez les jeunes sujets, devient plus foncée chez les vieillards. A mesure qu'on avance en âge, il devient de moins en moins volumineux, et l'activité de sa sécrétion diminue. C'est l'un de nos organes qui présente le plus de maladies chroniques, et le plus de dégénérescences organiques.

FOIRES, Voyez MARCHÉS.

FOLIE. PHILOSOPHIE, MORALE. Déréglement de l'imagination, qui a son principe ou dans une altération de l'âme qui affecte violemment les organes, ou dans une altération des organes qui influe puissamment sur les facultés de l'âme.

La folie, ou aliénation mentale, est une maladie apyrétique du cerveau, ordinairement de longue durée, presque toujours avec lésion incomplète des facultés intellectuelles et affectives, sans trouble

notable dans les sensations et les mouvements volontaires, et sans désordres graves, ou même sans désordres marqués dans les fonctions nutritives et génératrices.

La folie a plusieurs caractères particuliers. Tantôt le délire se compose particulièrement d'une idée exclusive, autour de laquelle viennent, pour ainsi dire, se grouper toutes les pensées désordonnées; ou bien, dans un délire plus général, apparaît une série d'idées dominantes sur un même objet, une passion fortement prononcée, qui fixe le plus souvent l'attention du malade et de ceux qui l'observent. C'est la monomanie. Tantôt le malade extravague également sur tout, sans avoir rien de fixe dans la tète, sans qu'il y ait de suite dans ses idées, dans ses pensées, dans ses déterminations, etc. ; il y a d'ailleurs une activité incroyable dans les opérations délirantes de l'esprit : c'est la manie. Tantôt enfin, à une indifférence ou une nullité morale variable se joint l'inactivité, l'affaiblissement ou l'abolition entière de l'intelligence; c'est la démence.

FONCTION. PHYSIOLOGIE. Action d'un organe ou d'un appareil d'organes ayant un but commun. Autrefois les physiologistes divisaient les fonctions en fonctions vitales, fonctions animales et fouctions naturelles. Par les premières, ils entendaient celles qui sont nécessaires à la vie, comme la circulation et la respiration; par les secondes, celles qui fournissent à l'âme les idées qu'elle perçoit et toutes celles qui appartiennent à l'organe cérébral, comme les fonctions de l'entendement, les affections de l'âme, et les mouvements volontaires. Enfin, ils entendaient par fonctions naturelles celles qui sont relatives à l'assimilation, comme les fonctions des viscères abdominaux, des vaisseaux absorbants et exhalants, etc. D'autres ont divisé ces fonctions en fonctions relatives à la conservation de l'iudividu, et en celles qui ont pour but la conservation de l'espèce. Voyez FONCTIONS VITALES.

FONCTIONS VITALES. PHYSIOLOGIE. Les fonctions vitales ont été très-heureusement définies par M. Richerand, des moyens d'existence. Elles se rapportent à deux grandes divisions: toutes ont pour but ou la conservation de l'individu, ou la conservation de l'espèce.

L'homme individuel se conserve, soit en assimilant à sa propre substance les aliments propres à réparer les pertes que l'usage de la vie occasionne, ce qu'exécutent les fonctions nutritives, soit en établissant avec les ètres qui l'environnent des rap

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