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ports convenables à ses besoins, tel est l'objet des fonctions relatives.

A la classe des fonctions nutritives se rappor

tent :

1o La digestion, qui fait subir aux aliments une élaboration essentielle.

2° L'absorption, qui fabrique le chyle avec les aliments ainsi élaborés, et les transporte dans le torrent de la circulation.

3° La respiration, qui accomplit la fabrication du sang en combinant le chyle et les autres humeurs avec un élément constituant de l'air atmosphérique.

maux de la vie, qu'elle soutient avec courage.

FORCE. MÉCANIQUE. Cause qui fait passer les corps du mouvement au repos, et réciproquement du repos au mouvement.

On nomme force motrice, la force qui agit sur un corps nobile, et qui lui imprime un mouvement réel, ce qui la distingue de la force de pression, qui teud simplement à communiquer le mouvement sans le produire en réalité. La force motrice occasionne un mouvement réel; la force de pression ne produit qu'une vitesse virtuelle. Les forces en équilibre sont des forces de pression. On nomme

4° La circulation, qui conduit le sang dans la force accélératrice celle qui agit sans cesse sur un profondeur de toutes les parties.

5o La nutrition, qui incorpore ce fluide aux organes, dont il doit opérer l'accroissement ou réparer les pertes.

6o Enfin, les sécrétions, qui, en même temps qu'elles fabriquent avec le sang des humeurs nouvelles servant à divers usages dans l'économie, rejettent au dehors, par différentes voies, les débris de la nutrition.

Les fonctions qui établissent les rapports de l'individu avec les êtres environnants sont au nombre de trois :

corps en mouvement, et lui communique à chaque instant une nouvelle vitesse; telle est la gravité qui pousse les corps à tous les degrés de leur chute, et accélère perpétuellement le mouvement : la force motrice est le produit de la force accélératrice actuelle, multipliée par la masse du corps. On nomme force de résistance celle que les milieux opposent au mouvement des corps qui s'y trouvent plongés; elle est proportionnelle au carré de la vitesse. On donne le nom de force vive au produit de la masse par le carré de la vitesse; c'est la mesure du travail dont la puissance est capable. Voy.

1o Les sensations, qui l'avertissent de leur pré- PESANTEUR, ATTRACTION.

sence.

2o Les mouvements, qui l'en approchent ou l'en éloignent.

3o La voix et la parole, qui font communiquer l'homme avec ses semblables, sans qu'il ait besoin de se déplacer.

Tel est l'ensemble des opérations de l'économie par lesquelles la vie s'entretient chez l'individu. L'homme se reproduit, et conséquemment son espèce se perpétue :

1o Par la génération, qui exige le concours des deux sexes.

2° Par la gestation, l'accouchement et la lactation, trois fonctions exclusivement dévolues à la femme.

FORCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Vigueur de l'esprit et de l'âme, que rien n'étonne, que rien n'ébranle, qui tend à son objet en renversant tous les obstacles; violence qui ne respecte ui les personnes, ni les circonstances, que l'orgueil entraîne, que la férocité conseille, et qui se plaît à opprimer.

La force, dit Cicérou, est une fermeté réfléchie, qui fait affronter les dangers et supporter les travaux. C'est la vertu des grandes âmes; c'est un rempart contre toutes les injustices, contre tous les

FORCES. PHYSIQUE, CHIMIE. Expression générique pour désigner des causes qui déterminent les phénomènes : c'est ainsi que l'on dit la force ou la puissance de l'affiuité, de la cohésion, de l'attraction, les forces d'attraction et de répulsion électriques, etc.

La force, quelle qu'elle soit, physique, chimique ou vitale, est une cause de premier ordre, à laquelle on rapporte certaines classes de phénomènes soumis à l'observation ou déduits de l'expé rience. Suivant une autre acception, la force s'entend simplement de la somme de mouvements ou d'action dont un objet déterminé se montre capable, comme lorsqu'on apprécie l'action d'un muscle, la force d'un auimal, celle d'un ressort, d'une vague, d'un courant, etc.

L'idée de forces est l'une des plus abstraites de l'esprit humain. Les physiciens, embrassant les phénomènes de l'univers, frappés de leur immensité, de leurs différences et de leurs analogies, du besoin de les classer et de les coordonner, afin de les mieux connaitre, et d'en bien déterminer les rapports, les conditions et les lois, out été portés à les concevoir comme attachés à un petit nombre de causes premières, insaisissables dans leur

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essence, distinctes des corps, en tant que hors d'eux, aiusi et différentes d'ailleurs les unes des autres, que le sont les actions mêmes auxquelles elles président. Or, ce sont précisément là les forces. Leur admission approche et centralise les faits, en facilite la comparaison; saus elles, ceux-ci, restant isolés et désunis, ne forment plus de corps de science, et ne se lient à aucune doctrine générale. Tel est l'avantage que les sciences physiques ont reçu de la théorie des forces. La gravitation universelle, l'attraction cosmique, l'affinité, la cohésion, l'élasticité, l'impulsion, les forces électriques et magnétiques, etc., etc., sont devenues le petit nombre de causes auxquelles il a été permis de rapporter tous les phénomènes des corps. La nature de ces causes, la réalité même de leur existence, n'occupent plus depuis long-temps les vrais physiciens; elles sont uniquement pour eux le dernier terme auquel les a conduits l'observation analytique et rigoureuse des phénomènes. Au-delà il n'existe plus rien.

FORCE PHYSIQUE, GYMNASTIQUE. La faculté que l'homme possède de contracter ses muscles et de les faire agir d'après les ordres de sa volonté; la conformation de ses bras, de ses mains, de ses jambes, de son corps, où tous les leviers et toutes des forces convenables pour exercer une puissance se trouvent réunis, attestent sa favorable et merveilleuse organisation pour produire une force qui ne demande qu'à être bien régie.

L'enfant qui vient au monde n'a pas d'autre force que celle qui lui est nécessaire pour vivre : elle ne produit pendant long-temps aucun autre résultat ; mais si on accélère le développement de sa force, comme il est possible, si on la cultive avec soin, elle grandira plus tôt, et elle commencera à produire quelque effet utile, avant les époques ordinaires où elle se montre. Alors la vie productive de cet homme sera plus longue, car elle commencera plus tôt et finira plus tard, à cause de la résistance, de l'augmentation de la force vitale, que l'on acquiert par ces moyens de développement; cette vie sera plus remplie de mouvements ou d'actions utiles, et l'homme pourra doubler ou tripler ses forces, comme il pourra accroître les autres facultés primitives dont il est doué.

La force est le premier soutien de la vie; on ne doit donc négliger aucun des moyens qui tendent à la développer. Sans elle, on devient victime de tout; avec elle, on surmonte tous les obstacles. Dans la nécessité, elle donne du courage, de la hardiesse dans les entreprises et de l'intrépidité dans le danger; elle nous présente des armes pour

repousser les injures des saisons, braver la fatigue, combattre le sommeil, et faire triompher la nature dans les grandes et longues privations des premiers besoins de la vie.

L'homme, considéré comme moteur, peut agir ou par le poids de son corps, ou par sa force musculaire; son poids moyen est de 70 kilog. On a essayé d'établir une théorie de la force de le l'homme; d'après les expériences de Coulomb, poids transporté à un kilomètre de distance, équivalant aux quantités d'actions journalières suivantes, est :

1° L'homme voyageant sans char

kil. en totalité.

ge, plusieurs jours de suite, sur un chemin horizontal....... 3,500 2o L'homme parcourant un chemin horizontal, étant chargé de 58 kilog..

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5° L'homme qui transporte des fardeaux sur une brouette.

Effet utile....... 6° L'homme qui élève le mouton d'une sonnette. Effet utile. 7o L'homme qui frappe les pièces

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une

1,536 idem. 692 idem.

205 idem.

129 idem. 56 idem.

1,022 idem.

75 idem.

39 idem.

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idem.

de monnaies à l'aide d'un mouton à balancier. Effet utile (le travail étant continué pendant plusieurs jours). . . . . . . 8° L'homme qui tire l'eau d'un puits, à l'aide d'un seau suspendu à une corde passée dans une poulie. Effet utile (travail de deux jours)....... 9° L'homme agissant sur manivelle. Effet utile (travail continuel).................... 10° L'homme qui laboure avec une bêche. Effet utile (travail de plusieurs jours ). . . . . . 92 idem. On ne doit point oublier que l'âge, le sexe, climat et surtout l'habitude occasionnent de grandes variétés dans la valeur des quantités d'actions journalières produites par divers individus. L'expérience a fait connaître qu'en général la force moyenne des femmes n'est guère que les deux tiers

116 idem.

le

de celle d'un homme fait, et est égale à peu près à celle d'un jeune homme de quinze à seize ans. Voyez DYNAMOMÈTRE.

FORTUNE. Voyez RICHESSE.

FOSSILES. HISTOIRE NATURELLE. On nomme fossiles les débris, les vestiges, et même les empreintes de corps organisés qui ont vécu, soit sur la terre, soit dans les eaux, que des masses pierreuses enveloppent, et que l'on trouve enfouis dans les couches du globe, soit qu'ils aient ou non subi des changements notables dans leur forme et dans leur substance. On dit : des plantes et des animaux fossiles.

Les conditions essentielles pour qu'un corps devienne fossile, sont qu'il soit placé sous les eaux, et que celles-ci déposent autour de lui une matière minérale qui l'empêche de se détruire entièrement. Mais ces conditions, qui se rencontrent fréquemment pendant la formation des dépôts qui ont lieu dans les mers, dans les lacs, ou sur le trajet des fleuves, n'existent pas pendant la formation des roches qui sortent ou sont poussées de l'intérieur du globe à un état de liquidité et d'incandescence plus ou moins grand, qui suffirait même pour détruire les corps qui y auraient été enveloppés; et aujourd'hui, comme aux époques précédentes, les laves qui s'écoulent du Vésuve, de l'Etna, etc., et même celles que rejettent les volcans sous-marins, ne renferment très-probablement que peu de corps organisés, tandis qu'à l'embouchure de nos fleuves, sur nos rivages, il se dépose des vases, des sables qui enveloppent de nombreux débris.

Selon que les fossiles appartiennent à diverses classes de créatures organisées, les oryctographes leur imposèrent des noms divers; ainsi l'on appela carpolithes, les fruits fossiles; phytolithes, les autres parties des plantes; antholithes, les fleurs conservées parmi les autres parties des végétaux; anthonolithes, les insectes pétrifiés; crustacites, cancrolithes et astacolithes, les crustacés; ichthyolithes, les poissons, dont les couches schisteuses présentent en certains lieux de grandes quantités, mais quelquefois de simples empreintes; amphibiolithes, les débris de ces reptiles qui paraissent avoir existé en grand nombre à l'époque où la terre, commençant à s'exonder, était encore tout humide et formée de limon dans lequel se plaisent encore leurs

successeurs.

En général, dans les os fossiles qui ont appartenu aux classes supérieures, la gélatine a disparu en totalité; le phosphate calcaire, resté seul, a subi une certaine dilatation.

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Les coquilles perdent leur drap marin, et surtout leur couleur, quoique certaines d'entre elles aient, dans plusieurs localités, conservé du brillant, des nuances et même leur nacre. Il arrive souvent que leur substance a disparu, et qu'il ne reste d'elles que des moules. On peut considérer les moules en intérieurs et extérieurs. Il arrive par fois que l'espace vide entre le moule intérieur et l'empreinte extérieure de la coquille a été rempli par une cristallisation calcaire qui semble être cette coquille, dont elle n'est néanmoins qu'une représentation. D'autres fois une matière siliceuse s'y introduit, ce qui se voit fréquemment aussi dans les madrépores fossiles. Dans le bois fossile, on ne trouve plus rien qui rappelle son état ligneux; toutes les molécules y ont été métamorphosées en silex, ou plutôt remplacées par des molécules siliceuses. En général, les fossiles étant le résultat de la conservation des corps que la mort avait frappés, et dont souvent la déconposition disjoignit ou ramollit les débris, on en trouve les parties diversement désunies ou éerasées.

De tous les fossiles, les plantes et les mollusques sont les plus anciens corps organisés dont on retrouve des traces; viennent ensuite les poissons, qui commencent la série des vertébrés; puis les reptiles marins, les mammifères marins, les oiseaux de l'ordre des nageurs et de celui des échassiers, les mammifères herbivores, et enfin les carnassiers.

FOUDRE. PHYSIQUE. Fluide électrique qui sort avec fracas, et sous la forme de feu, de la partie de l'atmosphère où il était accumulé, et qui renverse, tue, pulvérise ce qu'il atteint.

La foudre et le tonnerre présentent des phénomènes électriques. Le tonnerre est un bruit éclatant dans les nuages, précédé d'un vif éclat de lumière qu'on nomme éclair. La foudre est la décharge électrique sur un corps quelconque. M. Gay-Lussac a fait voir comment la formation d'un nuage seul devient la cause d'un orage. L'électricité se portant toujours à la surface des corps, augmente la tension de l'enveloppe du nuage, c'est-à-dire des vapeurs vésiculaires qui forment la couche extérieure; la nuée, dans ce phénomène, est un conducteur qui transmet la matière électrique à la terre. Dans certains cas, par exemple dans les grandes chaleurs, la terre exhale des vapeurs chargées d'électricité; dans ce cas, elle est électrisée en plus, et le nuage en moins. La terre alors se décharge sur le nuage; mais lorsque ces vapeurs sont réunies dans les nuages en quantité et en masse suffisante, alors le nuage électrisé en plus se décharge sur la

terre, et l'orage a lieu. Les orages sont fréquents en
été sur tout le globe, même dans les plus hautes la-
titudes; il y en a parfois en hiver. Ils sont com-
muns sous la zone torride, et d'une violence ex-
trême sous la ligne, où le tounerre éclate
par des
détonations effrayantes qui occasionnent des commo-
tions très sensibles aux édifices, aux vaisseaux, aux
hommes.

La foudre, en diminutif, est sensible dans l'expérience d'une machine électrique; l'étincelle de l'expérience représente l'éclair, et la foudre la décharge d'une batterie de plusieurs bouteilles. On foudroie les animaux avec nu appareil électrique, et on les prive de la vie. Une batterie d'une certaine quantité de bouteilles demande à être maniée avec adresse, car les accidents graves y sont possibles, et peuvent foudroyer le physicien.

FRAGILITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Disposition à céder aux penchants de la nature, malgré les lumières de la raison; qualités mal affermies, sujettes aux variations et aux vicissitudes. La fragilité du cœur humain résulte de la diversité des penchants dont il est constitué. La raison est souvent combattue par l'appétit déréglé des sens, et bien souvent aussi les sens l'emportent sur l'austérité de la raison.

Il faut envisager la fragilité comme un égarement déterminé par des passions séduisantes, dont on a à rougir quand on s'en rend coupable, mais qu'il faut savoir pardonner dans autrui, d'autant plus que l'instant où l'on présume de ses propres vertus, touche peut-être à celui où l'on éprouvera combien elles sont fragiles. La fragilité diffère de la faiblesse, en ce que la première ne cède qu'à l'impulsion dé

est sans cesse entrainée par les impulsions étrangères : celle-ci est sans ressource. La réflexion et l'expérience suffisent pour remédier à la fragilité.

FRANÇAIS. POLITIQUE. Citoyen d'un pays libre, membre d'une nation souveraine, ne connaissant sur la terre de maître que la loi qu'il a faite

On sait que les cloches armées de croix de mé-réglée de ses propres appétits sensuels, et que l'autre tal doivent attirer le tonnerre, qui tombe aussi de préférence sur les édifices isolés et élevés, quand le nuage se décharge dans leurs environs. D'après des expériences réitérées, on a trouvé que le tonInerre avait une propension extrême pour les métaux, et qu'il était soumis au pouvoir des pointes. Alors on a compris la facilité de le soutirer avec des aiguilles nommées paratonnerre, aujourd'hui telle-lui-même, ou à laquelle il s'est volontairement soument perfectionnées, qu'on est venu à en placer sur les magasins à poudre; mais il faut que le paratonnerre soit bien fait, et que son conducteur descende assez profondément en terre pour y trouver de l'eau ou de l'humidité; sans quoi on est exposé à ce qu'il y ait explosion au bout du conducteur. Le son des cloches, les coups de canon, peuvent occasionner dans l'air une vibration propre à décider la décharge électrique quand les autres conditions s'y trouvent en effet, les exercices à feu, dans l'été, sont souvent suivis d'orages. Les effets de la foudre paraissent souvent bizarres, et ses гаwages sont incalculables d'avance.

FOURBERIE. PHILOS., MORALE. Ruse basse et vile; caractère qui réunit à la fois la 'dissimulation, la fausseté, le mensonge, l'artifice, l'hypocrisie, l'intrigue et la noirceur réfléchie. La duplicité est une imposture qui a deux faces. La fourberie est une finesse jointe au mensonge; c'est un déguisement qui nuit, ou qui veut nuire; elle naît de la lâcheté et de l'intérêt qu'on a de déguiser la vérité; ce vice rompt tous les accords faits dans la société, en pervertissant tous les signes extérieurs des sentiments. La plus noire de toutes les fourberies est celle qui prend le masque de l'amitié pour trahir ceux qu'elle a dessein de perdre.

mis; de supérieurs, que les chefs chargés de veiller à sa sûreté et de présider à son bonheur; homine, enfin, dans toute la dignité de ce caractère. Le nom de Français est maintenant le plus beau titre qu'un homme puisse porter sur le globe.

Élevés au rang de citoyens, admissibles à tous les emplois, censeurs éclairés de l'administration, quand il n'en sont pas les dépositaires, sûrs que tout se fait et par eux et pour eux, égaux devant la loi, libres d'agir, de parler, d'écrire, ne devant jamais compte aux hommes, toujours à la volonté commune, quelle plus belle condition? Est-il sur la terre une nation dont le destin puisse être comparé à celui des Français. Voyez DROITS POLITIQUES.

FRANCHISE. PHILOSOPHIE, MORALE. Sincérité sans voiles; caractère de droiture et de caudeur, qui exclut tout mensonge et tout artifice, sans prendre néanmoins le ton de la hardiesse.

FRAUDE. ÉCONOMIE POLITIQUE. Il y a deux espèces de fraude; celle qui altère les produits de l'industrie en y mêlant des substances et des matières premières qui les dénaturent ou trompent l'acheteur; et celle qui, plus particulièrement appelée contrebande, prive le fisc des droits qu'il

perçoit sur le mouvement des produits nationaux, ou à l'entrée des marchandises étrangères.

Sous le premier point de vue, la fraude n'est pas seulement une violation de la loi, c'est un vol, une basse escroquerie. Ses conséquences sont extrêmement peruicieuses, en ce que souvent elle met le commerçant honnête homme hors d'état de soutenir la concurrence avec les fripons; en ce que surtout elle nuit à la santé des citoyens, par des produits qui peuvent l'altérer gravement. Le pain, le vin, le lait, les huiles, le sel, presque tous les aliments de première nécessité sont l'objet de falsifications audacieuses, sources intarissables de malaises, d'indispositions, de maladies aiguës, véritables empoisonnements, dont on cherche vainement l'origiue, et qui sont fréquemment dûs à une exécrable industrie, que les administrations et surtout la police ont le tort grave de ne pas assez surveiller. On gardera long-temps la mémoire des scènes de meurtre qui vinrent, au mois d'avril 1832, jeter l'épouvante et la stupeur au milieu de la population de Paris, comme un funèbre prélude aux désastres du cholera. L'émotion soudaine qui s'empara de la classe la plus ignorante du peuple, et qui, avec la rapidité de l'éclair, gagna les personnes les plus éclairées, des magistrats municipaux eux-mêmes, eut de terribles conséquences. L'erreur était grossière, palpable; mais ces empoisonnements, croyezle bien, n'étaient pas si complétement faux qu'on l'imagine: l'instinct du peuple ne se méprenait que sur le moment et sur la violence du crime. Les hommes qui possèdent quelques connaissances en chimie, se livrent tous les jours à des expériences dont le résultat excite une vive indignation; le sel, le pain, le vin, le vinaigre, sont impunément falsifiés. Les dépenses qui auraient pour objet de prévenir ou de châtier la fraude, seraient du nombre de celles que la raison publique voterait sans contradiction et solderait sans murmure.

La contrebande a moins de gravité. Sans doute, c'est une violation de la loi, et la loi, même mauvaise, doit être respectée; mais la contrebande est une protestation permanente contre des réglements oppressifs, contre le monopole qui s'engraisse aux dépens des consommateurs. L'histoire de la contrebande offrirait de hauts enseignements au pouvoir; elle serait curieuse et attachante. On y verrait le génie inventif et rusé, luttant avec un courage quelquefois héroïque eontre les obstacles jetés comme à plaisir entre les peuples pour les séparer, eux qui ne demandent pas mieux que de se tendre une main amie. Aussi, s'il y a eu de tout temps des prohibitions inscrites dans les lois, il n'y en a

jamais eu d'absolues; toutes les fois que le prix courant d'un produit s'est élevé par le goût ou le besoin des consommateurs au-delà de ses frais de production, la contrebande s'est enrichie d'une prime assurée, et d'autant plus forte que la surveillance était mieux exercée, que les dangers étaient plus grands.

Les gouvernements même ont été obligés, en certaines circonstances, de fermer les yeux. Certaines fabriques, celles d'étoffes de coton, par exemple, manquant de fils d'un numéro que les Anglais seuls savent encore confectionner avec perfection, tomberaient si la contrebaude n'était là pour les approvisionner.

Les droits élevés sont une tentation perpétuelle de violer les réglements par la contrebande; il s'établit ainsi une fâcheuse inégalité de frais pour les mêmes produits, qui jette continuellement le trouble dans la production. Ils occasionnent en outre des frais énormes pour la garde des frontières; vingt mille douaniers, échelonnés par lignes, armés de pied en cap, poursuivent, traquent comme des bètes fauves les malheureux qui vivent de contrebande, et qui exercent souvent de terribles représailles sur leur ennemi. Il est vrai que le bruit est quelquefois très-grand sans que le mal le soit au même degré on s'arrange. Les compagnies d'assurances trouvent d'utiles auxiliaires dans les rangs même de ceux qui sont chargés de combattre la fraude. Sous l'empire, des agents supérieurs, des ministres, des princes, trafiquaient des licences accordées pour communiquer avec l'Angleterre; et l'on connaît de scandaleux traités dans lesquels des souverains eux-mêmes stipulent le profit qui leur reviendra de la violation des lois de douane.

FRESQUE (PEINTURE A). BEAUX-ARTS. La peinture à fresque s'exécute sur une muraille fraî chement enduite de mortier, de chaux et de sable, d'où vient le terme de fresque.

Il paraît que la peinture à fresque est la plus ancienne des différentes manières de peindre; mais on ne saurait fixer l'époque précise de son origine. Dans les restes de plusieurs temples en Égypte, on voit des figures colossales peintes sur le mur. La description que plusieurs auteurs font de ces peintures, de l'enduit préparé sur lequel elles ont été couchées, de la manière dont les couleurs ont été employées, la durée extrême enfin de ces peintures, tout paraît désigner la peinture à fresque. Les couleurs dont on se sert pour la peinture à fresque, sont détrempées avec l'eau; il n'y a que les terres et les couleurs qui ont passé par le feu qui puis

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