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sent y être employées. Ces couleurs et ces terres doivent être d'une nature sèche, s'il est possible, ou des marbres et des terres pilées; car pour les teintures sèches et les autres couleurs tirées des minéraux, qui ne peuvent poiut s'accorder avec la chaux, cette peinture les rejette absolument; toutes les ocres, toutes les terres jaunes de Naples, même le cinabre, l'outremer et la lapis-lazuli, peuvent servir à cet usage. La peinture à fresque a cet avantage, qu'elle dure plus long-temps que celle à l'huile, en quelque endroit qu'elle soit exposée; mais elle a le défaut que, ne pouvant souffrir toutes sortes de couleurs, elle est moins capable d'une parfaite imitation; la peinture à fresque a encore l'inconvénient que lorsque le mur est sec, les couleurs deviennent plus claires; l'artiste doit donc se servir de couleurs plus sombres que pour la peinture à l'huile. La fresque ne doit guère s'employer que pour les palais, les temples et les édifices publics. Mais aussi aucun autre genre dans ces vastes endroits ne saurait lui être préféré. Large, piquante de tous, constamment fraîche, elle enrichit l'architecture, l'agrandit, l'anime, et repose l'œil de la répétition de ses formes et de la monotonie de sa couleur, dans un lieu surtout où les marbres de couleur et les bronzes ne sont pas employés.

Avant la découverte des couleurs à l'huile, la peinture à fresque était plus fréquemment employée à la décoration de l'extérieur des édifices, et même de l'intérieur des appartements, des plafonds, etc. Les plus beaux ouvrages de Raphaël sont des peintures à fresque dans le Vatican. Les peintures à fresque d'Annibal Carrache, dans le palais Farnèze, sont, sous le rapport de l'exécntion, plus belles que tout ce qui avait été fait en ce genre avant lui.

On fait aujourd'hui peu de fresques, même en Italie, et l'usage en semblait perdu en France depuis longues années, quand M. le comte de Chabrol, alors préfet de la Seine, eut, dans ces derniers temps, l'heureuse idée de raviver cette branche de l'art, en faisant peindre à fresque plusieurs chapelles dans l'église Saint-Sulpice, à Paris. M. Gros a aussi reproduit, au moyen de la peinture à fresque, quelques pages de notre histoire nationale, sur la seconde coupole du Panthéon; et MM. Meynier et Abel Pujol ont peint en grisaille des basreliefs allégoriques sur les murs la grande salle du palais de la Bourse.

FROID. PHYSIQUE. Sensation relative qui s'excite chez les ètres sensibles forsque le principe calorifique agit sur les organes avec moins d'intensité

que dans d'autres circonstances antérieures, ou avec une intensité plus faible qu'il ne conviendrait à leur constitution. Le nom de froid, appliqué aux corps insensibles, ne désigne qu'une diminution opérée dans les effets extérieurs et sensibles du calorique qui agit sur eux. Le froid n'est donc que la diminution de la chaleur, et par conséquent un être de raison ou d'abstraction.

Il n'y a pas, pour notre atmosphère, de froid absolu ses degrés suivent la diminution à laquelle on n'a pu encore assigner de terme. Il n'en est pas de même de la chaleur, dont la plus haute élévation n'a jamais passé 30 à 34 degrés de R., dans les contrées du globe les plus ardentes.

De même que le calorique, le froid émane de deux sources : l'une est naturelle, et provient de ce qu'en hiver, où elle se manifeste, le soleil est moins long-temps sur notre horizon qu'en été, et de ce qu'alors ses rayons nous arrivant obliquement, tombent en moins grand nombre sur le même espace, et traversent un plus grand nombre de couches d'air atmosphérique que dans cette dernière saison, où ils nous arrivent presque verticalement. L'autre est artificielle : elle repose sur la propriété qu'ont les corps de rendre latente une grande quantité de calorique en passant de l'état solide à l'état liquide, et de celui-ci à l'état gazeux.

Plusieurs pays sont, par leur situation particulière, beaucoup plus froids que leur latitude ne semble le comporter. En général, plus le terrain d'un pays est élevé, plus le froid qu'on y éprouve est considérable. C'est une chose constante qu'à toutes les latitudes et, sous l'équateur même, la chaleur diminue et le froid augmente, à mesure que l'on s'éloigne de la surface de la terre; de là vient qu'au Pérou, au centre même de la zone torride, les sommets de certaines montagnes sont couverts de neiges et de glaces, que l'ardeur du soleil ne fond jamais. La rareté de l'air, toujours plus grande dans les couches plus élevées de notre atmosphère, parait être la principale cause de ce phénomène; un air plus rare et plus subtil, étant plus diaphane, doit recevoir moins de chaleur par l'action immédiate du soleil. En effet, quelle impression pourraient faire les rayons de cet astre sur un corps qui se laisse traverser presque sans obstacle? La chaleur du soleil, réfléchie par les particules de l'air, échauffe beaucoup plus que la chaleur directe. Or, les particules d'un air subtil étant fort écartées les unes des autres, les rayons qu'elles réfléchissent sont en trop petite quantité.

A cette raison générale ajoutons, pour expliquer le froid qui se fait sentir sur le sommet des monta

gnes, que le soleil n'éclaire chacune des faces d'une montagne que pendant peu d'heures; que les rayons sont souvent reçus fort obliquement sur ces différentes faces; que, sur une haute pointe de rocher fort escarpé, laquelle est toujours d'un très-petit volume, la chaleur n'est point fortifiée, comme dans une plaine horizontale, par une multitude de rayons qui, réfléchis par la surface de la terre, se croisent et s'entrelacent dans l'air de mille manières différentes.

Les vents ont une influence très-marquée sur les vicissitudes des saisons; ils ne rafraichissent point l'air par leur mouvement, mais ils apportent souvent avec eux l'air de certaines régions plus froides que la nôtre, ce qui fait le même effet. Dans notre hémisphere boréal, le vent du nord est froid, principalement en hiver, parce que les pays d'où il vient sont plus froids par leur position que ceux où sa direction le porte. Il faut dire le contraire du vent du sud, qui, dans notre hémisphère, souffle des pays chauds vers les pays foids. Il est aisé de comprendre que, dans l'hémisphère austral, le vent du nord est chaud, et le vent du midi froid.

L'impression du froid n'est sensible pour les individus, que lorsque la température descend au-dessous de 10 degrés du thermomètre de Réaumur.

L'homme supporte plus facilement le froid que la chaleur; il subvient tant par lui-même que par artifice aux pertes de calorique que son corps éprouve continuellement. 1o Son action calorifique augmente d'énergie, et c'est pour cette raison que la poitrine des habitants du Nord est généralement fort développée. 2o La peau étant un mauvais conducteur du calorique, elle en dissipe nécessairement peu. 3° Il en prévient la trop grande soustraction par les vêtements et le feu. 4o Enfin il en répare les pertes par les aliments et l'exercice. Ce pendant il arrive un moment où il ne peut plus suffire. La soustraction est trop rapide et trop considérable. Alors sa température baisse jusqu'au vingt-sixième degré, puis il succombe. Dans ce cas, la mort arrive, suivant M. Chaussier, par l'épuisement des forces nerveuses, opinion qui, comme on le voit, est une conséquence de sa théorie de la chaleur animale.

Le froid influe sur la vitalité des êtres organiques d'une manière fort remarquable: toute l'économie réagit contre son action; cette réaction en augmente l'énergie, et celle de toutes les fonctions organiques; les corps en deviennent plus compacts, plus fermes; l'appétit augmente, la digestion se fait mieux, la circulation est plus active. Il faut attribuer à cette influence la grandeur de la taille

et la force musculaire des peuples du Nord, ou plutôt des climats tempérés, car un froid extrême et permanent nuit à ce développement. Le froid, en retardant et en diminuant la puissance génératrice dans les végétaux et les animaux, les tient dans un état de verdeur et de jeunesse qui favorise le développement des organes et des forces physiques: la vie s'use moins dans le Nord et dure plus long-temps. Cette influence salutaire est d'autant mieux marquée, que les individus qui y sont soumis sout en état, par la vigueur de leur constitution, d'en supporter l'action directe, qui est bien évidemment débilitante.

Le froid occasionne aux personnes faibles des frissons continuels, et sur tous les êtres en général, un spasme de toute la surface cutanée, accompagné du redressement des poils et de la saillie de leur bulbes ou racines, état que l'on désigne sous le nom de chair de poule. Ce spasme resserre les tissus, et produit un amaigrissement apparent. Le froid produit des gerçures ou crevasses, des engelures, rend douloureuses les anciennes cicatrices, et endurcit le derme des enfants nouveau-nés. Il détermine le sang à quitter les vaisseaux ou les capillaires cutanés, et à se porter au cerveau et aux poumons; de là cette tendance aux vertiges, à l'apoplexie, aux pleurésies, etc.; de là encore ce désir presque insurmontable de s'abandonner au sommeil, quand on voyage sur les glaciers des Alpes, que l'on respire un air très-raréfié et à une température très-basse. Le froid exerce l'influence la plus marquée sur l'appareil nerveux, et diminue l'activité de la vie extérieure ou de relation; il rend les êtres faibles, timides et irritables, et les rend sujets aux convulsions et au tétanos.

Le froid hérisse le poil des quadrupèdes et le plumage des oiseaux, les décolore, les blanchit; rend les animaux plus hargneux et plus féroces; fait naître la rage comme la grande chaleur, mais moins communément.

L'air condensé par le froid paraît ètre plus dissolvant : il est plus pur et plus riche en oxigène; le sang veineux devient plus complétement rutilant et artériel; l'exercice est plus rapide, le sommeil plus profond: il dure plusieurs mois chez les animaux dormeurs, tels que les marmotes, les loirs, les blaireaux, les serpents. C'est à l'influence du froid, ou plutôt à la privation des rayons du soleil perpendiculaire, que les peuples du Nord doivent la blancheur de leur peau et la teinte blonde de leurs cheveux.

On peut, par des moyens artificiels, abaisser beaucoup la température de certains corps; en gé

néral ces moyens sont fondés sur ce que l'affinité de deux corps peut les faire passer à l'état liquide: ainsi la glace et le sel marin en poudre, rapidement mêlés, produisent un froid considérable en se liquéfiant tous denx, l'état liquide exigeant une quantité de calorique latent dont ces corps manquent pour le moment, et qu'ils enlèvent aux corps voisins. C'est par ce procédé que l'on confectionne les glaces : on enferme un sirop quelconque dans un vase d'étain bien bouché, ou l'environne de toute part du mélange qu'on renouvelle à mesure qu'il se fond, ou remue le sirop pour lui donner la consistance pâteuse.

Par un seul mélange de cette espèce, on ne peut obtenir qu'un abaissement limité de température; mais si l'ou commence par refroidir de cette manière les deux corps que l'on veut mêler, on aura un double refroidissement; et en multipliant de semblables opérations, l'on pourra produire un très-grand froid, de 60° centig., par exemple. Un mélange d'une partie de sel marin et d'une partie de neige ou de glace, abaisse le thermomètre de 0o à 17o, 77; un mélange de deux parties de neige, d'une partie d'acide sulfurique et d'une partie d'acide nitrique étendus, abaisse le thermomètre de 23o, 33 à 48°, 88; un mélange de dix parties d'acide sulfurique étendu et de nuit parties de neige, abaisse le thermomètre de 55o, 55 à 68°, 32, etc. Voy. GLACE.

On peut encore produire un froid considérable en comprimant de l'air dans un réservoir et le laissant dégager par un très-petit orifice. Dans cette circonstance, le froid produit est proportionnel à la compression et n'a de limite que cette compression. Voyez THERMOMÈTRE, Température.

FROTTEMENT. PHYSIQUE. Résistance qu'ap porte au mouvement de deux corps l'un sur l'autre l'inégalité de leurs surfaces, et que produit probablement aussi une certaine adhérence des surfaces qui sont mises en contact. Toutes les fois que deux surfaces glissent ou roulent l'une sur l'autre, il y a un frottement qui ralentit le mouvement des corps. Le frottement qui a lieu en glissant cause une résistance plus grande que celle produite par le roulement d'un corps sur l'autre. Le frottement d'un corps qui glisse sur un autre se désigue ordinairement sous le nom de frottement de première espèce; l'autre s'appelle frottement de seconde espèce. L'expérience prouve aussi que la résistance des frottements augmente par l'augmentation des forces frottantes, et par l'augmentation de la pres

sion.

On peut toujours diminuer le frottement en introduisant entre les corps certaines substances, telles que de l'huile, des graisses, du savon, de la plombagine, du talc, etc. L'effet des matières solides est probablement dû à ce qu'elles remplissent les inégalités des surfaces en contact, et, par conséquent, qu'elles en augmentent le poli. Quant aux substances plus ou moins fluides, il parait que la grande facilité avec laquelle leurs molécules peuvent tourner les unes autour des autres, transforme, du moins en partie, le frottement de première espèce en frottement de seconde. Ces résultats de l'observation ont, dans les arts, de nombreuses applications; car il n'est point de machines dans lesquelles il ne soit important de diminuer les frottements, qui consomment toujours infructueusement une si grande partie de la force motrice.

FRUGALITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Simplicité de mœurs et de vie. On entend ordinairement par la frugalité, la tempérance dans le boire et le manger; mais cette vertu va beaucoup plus loin que la sobriété; elle ne regarde pas seulement la table, elle porte sur les mœurs, dont elle est le plus ferme appui.

FRUIT. BOTANIQUE. Voyez Végétaux.

FULIGINEUX. CHIMIE. Qui a la propriété et l'apparence de la fumée : les vapeurs opaques, qui ont de la tendance à s'appliquer sur les corps, en les enveloppant d'une poussiere de couleur noire, sont des vapeurs fuligineuses.

FULMINANT. CHIMIE. Nom donné en chimie à toute composition, à tout mélange qui produit une détonation bruyante par l'effet de la chaleur, de la compression, de la trituration, ou de la per

cussion.

FULMINATION. CHIMIE. Explosion instantanée, accompagnée d'un grand bruit, qui résulte de la décomposition brusque de diverses combinaisons chimiques. Voyez DÉTONATION.

FUMÉE. CHIMIE. Sorte de production gazeuse plus ou moins épaisse, mais non transparente, qui se dégage le plus ordinairement des corps en combustion incompléte, comme le bois dans nos foyers, etc., et qui en touchant des corps froids y dépose une substance connue sous le nom de suie. La fumée peut être produite, 1o par la volatilisa

tion d'un des principes constituants d'un corps composé; 2o par la volatilisation d'un corps solide qui se répand dans l'atmosphère; 3o par la décomposition de certains corps au moyen du feu,

La fumée de bois est un mélange d'huile, d'eau et d'acide acétique à l'état de vapeur. Elle n'est pas fort différente de la flamme, et elle peut facilement se convertir en flamme dès qu'on y joint un peu de feu : c'est pour cela qu'on peut faire prendre flamme, avec très-peu de feu, à du bois qui fume beaucoup. Comme il y a dans la fumée des parties qui ne peuvent servir d'aliment au feu, telles que les vapeurs, les sels, il est nécessaire que la fumée puisse se dissiper librement pour que le feu subsiste. Voyez FLAMME.

FUSIBILITÉ. CHIMIE. Propriété dont jouissent certains solides de contracter avec le calorique une union intime, qui les fait passer à l'état liquide.

FUSION. CHIMIE. Passage d'un corps solide à l'état liquide, produit par une accumulation suffisante de calorique. Chaque corps exige une température différente et déterminée pour passer à l'état liquide; on nomme cette température terme de fusion. Lorsqu'on élève peu à peu la température d'un corps solide, il arrive quelquefois que ce corps perd de sa dureté, se ramollit et devient liquide; c'est ce qui arrive à la cire, au beurre, aux graisses, etc.; mais le plus souvent le corps conserve toute sa solidité en s'échauffant, et ce n'est que lorsqu'il est arrivé à son degré de fusion qu'une partie de la masse du corps devient liquide. Si l'on continue alors à ajouter du calorique, le corps continue à fondre jusqu'à ce que toute sa masse soit liquide.

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G.

GAITÉ.

GAITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. La gaîté est une situation agréable de l'esprit, un charme léger qu'il est possible d'allier avec les choses les plus sérieuses; elle differe de la joie en ce que celle-ci est dans le cœur, et l'autre dans les propos et les manières. On est gai par tempérament, et l'on est joyeux par réflexion.

La gaité rend confiant et hardi, donne un être et un intérêt aux choses les moins importantes, fait que nous nous plaisons par instinct en nous-mêmes, dans nos possessions, nos entours, notre esprit,

GAITÉ.

notre suffisance, malgré d'assez grandes misères. La gaité ne consiste pas dans le talent de faire rire, mais dans l'art de faire envisager les objets sous un coup d'œil riant. On est toujours sûr de plaire par la gaîté; c'est le plus heureux don de la nature; un homme gai est désiré dans toutes les sociétés, et en fait les délices. A l'arrivée d'un homme de bonne humeur, la conversation s'anime, et la satisfaction se répand facilement sur tous les visages. La gaîté est donc une chose fort estimable, et mérite notre affection et notre bienveillance. Il n'y

a pas de qualité qui se communique plus promptement, parce qu'il n'y en a point qu'on soit plus disposé à montrer dans la conversation; cette flamme légère gagne bien vite le cercle, et souvent les personnes les plus graves et les plus tristes ne peuvent s'empêcher d'en sentir les impressions.

GALANTERIE. PHILOSOPHIE, MORALE. Manières agréables, propos flatteurs que dans la société on adresse aux femmes dans le dessein de leur plaire; vice, passion qui porte les hommes et les femmes à des intrigues galantes.

La galanterie, de la part des hommes, est une tournure d'esprit et de manière, une attention marquée de dire aux femmes, d'une manière fine et délicate, des choses qui leur plaisent et qui leur donnent bonne opinion d'elles et de nous; c'est une continuité de prévenances, de services généreux, de complaisances noblement soutenues. La galanterie, de la part des femmes, est souvent une licence de mœurs, déterminée par l'attrait du plaisir des sens, ou par le goût du luxe.

La galanterie, dans l'acception défavorable de ce mot, est un vice du cœur, auquel on a donné un nom honnête; c'est le libertinage de l'esprit, de l'imagination et des sens, qui nous entraîne généralement vers toutes les personnes qui ont de la beauté ou de l'agrément, nous unit à celles qui répondent à nos empressements et à nos désirs, de façon qu'il nous reste encore cependant du goût pour les autres. Une race d'hommes sans instruction, sans force et sans courage, incapables de servir la patrie; des magistrats sans dignité et sans principes; la préférence de l'esprit au bon sens, de l'agrément au savoir, de la politesse aux sentiments de l'humanité, de l'art de plaire aux talents et à la vertu ; des hommes personnels substitués à des hommes officieux; des offres sans réalité; des connaissances sans nombre, et point d'amis; des maitresses et point d'épouses; des amants et plus d'époux; des séparations, des divorces, des enfants sans éducation; des fortunes dérangées; des mères jalouses et des femmes vaporeuses ; des vieillesses chagrines et des morts prématurées; tels sont les résultats de la galanterie.

GALAXIE. ASTRONOMIE. Nom de cette grande tache blanchâtre qui parait environner le ciel de toutes parts; et qu'on aperçoit très-bien dans les nuits obscures, pendant l'absence de la lune; on l'appelle aussi Voie Lactée. Le célèbre Herschel a trouvé que cette voie lactée consistait en un nombre considérable de petites étoiles, et de matières

nébuleuses, qu'il est impossible de distinguer sans le secours de télescopes très-forts.

GALIMATIAS. BELLES-LETTRES. Discours embrouillé, obscur, où les mots sont entassés sans ordre, sans liaison, de manière qu'on ne peut en comprendre le sens. Comme on ue parle et qu'on n'écrit que pour se faire entendre, la première règle que doit suivre un orateur ou un écrivain est de s'exprimer clairement.

Quelques écrivains de nos jours, en affectant de donner un tour extraordinaire à leurs pensées. tombent assez souvent dans une obscurité approchant du galimatias, qui dérobe au lecteur le sens de ce qu'ils veulent dire, et l'oblige à relire plusieurs fois une période pour tâcher de les entendre. Ceux qui, pour renfermer plusieurs idées en peu de mots, écrivent d'un style concis, s'imaginent rendre leurs pensées plus vives et plus surprenantes, en s'éloignant de la manière aisée et naturelle dont on doit les exprimer, donnent, sans y prendre garde, dans cette espèce de galimatias qui n'est admiré que par les gens qui font consister le beau et le sublime dans ce qui est le plus extrordinaire et le moins intelligible. En général, on ne saurait trop éviter les expressions emphatiques, les tournures trop recherchées, les élocutions sentencieuses, les grands efforts d'imagination, parce que toujours ils répandent des ténèbres sur une pensée qui, sans ces défauts, aurait paru fort agréable.

GALLE. HISTOIRE NATURELLE. On donne ce nom à des excroissances, de formes très-variées, qui paraissent sur les feuilles, les pétioles, les fleurs, les bourgeons, les branches, les tiges et même les racines des plantes, et qui sont dues à la piqûre des insectes, dont plusieurs choisissent, pour le berceau de leur progéniture, la substance même des divers organes des végétaux. Après les avoir piqués, ils y déposent leurs œufs, qui y éclosent et donnent naissance à des larves plus ou mois fatales à l'organe au sein duquel elles se développent.

On divise les galles en galles vraies et galles fausses. Les premières sont celles qui forment une excroissance exactement fermée de toutes parts, et dans laquelle vit une ou plusieurs larves d'insectes, qui en sortent avant ou après leur métamorphose; les secondes sont celles qui sont formées par l'augmentation contre nature d'une partie de la plante, produite par la piqûre d'un insecte, mais dans laquelle la cavité est souvent ouverte, ou même n'est qu'incomplète.

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