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pression que nous puissions produire, ou lorsqu'ils sont exposés à la température de 20°-0°. Les expériences de MM. Faraday et Perkins ont démontré que l'on réduisait à l'état liquide l'air atmosphérique en le soumettant à une pression de 1,000 atmosphères, et que ce liquide restait sous cette forme pendant quelques instants après avoir supprimé la pression. Les gaz non permanents, connus plus particulièrement sous le nom de vapeurs, different des premiers, en ce que le calorique n'a qu'une adhérence passagère avec eux, de sorte qu'à mesure qu'il se dissipe, ils repassent à l'état de corps liquide ou solide.

Le tableau suivant donne la liste des gaz qui ont été liquéfiés, avec les pressions et les températures sous lesquelles cette transformation a lieu.

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Les gaz contiennent tous de l'eau dans les circonstances ordinaires. La quantité de cette eau est très-variable, suivant la température; mais elle parait être la même pour tous les gaz dans les mêmes circonstances.

Les gaz, comme les vapeurs, sont simples ou composés. Les gaz regardés aujourd'hui comme élémentaires sont l'oxigène, l'hydrogène, le chlore et l'azote. Parmi les substances simples, le gaz oxigène tient le premier rang; presque tous les autres s'unissent à lui pour former des corps composés, acides et oxides. On le retrouve dans la plupart des corps des différents règnes; il entre comme principe constituant dans l'air et l'eau. Dans leurs combinaisons avec lui, tous les corps simples donnent tantôt lieu à un dégagement de chaleur seulement, tantôt à un dégagement de chaleur et de lumière. Il possède, au plus haut degré, la faculté de former des combinaisons différentes, suivant les proportions, soit avec un mème corps simple, avec deux ou trois ensemble.

soit

Tous les gaz peuvent être dissous dans l'eau par une certaine pression; les uns y sont peu solubles; les autres le sont beaucoup. Les gaz peu solubles sont les suivants, dans l'ordre de leur solubilité :

azote, hydrogène, hydrogène arsenié, hydrogène carboné, oxide de carbone, hydrogène phosphoré, oxide, deutoxide d'azote, hydrogène percarboné, protoxide d'azote, acide carbonique, acide hydrosulfurique. Aucun de ces gaz ne peut se dissoudre dans l'eau bouillante, ni rester dissous dans le vide; la pression est donc la seule cause de leur dissolution; l'eau en reçoit d'autant plus qu'elle est plus froide, et laisse dégager le tout quand elle se gèle. Les gaz très-solubles dans l'eau sont presque tous acides ou alcalins: ce sont le chlore, le cyanogène, l'acide sulfureux, l'acide phtorosilicique, l'acide hydrochlorique, l'acide phtaborique et ammoniaque.

Les gaz sont colorés ou incolores : les premiers sont le chlore, le protoxide et le deutoxide de chlore, en jaune verdâtre; l'acide nitreux en rouge; tous les autres sont incolores.

Les gaz présentent une très-grande variété dans leur pesanteur spécifique; pour estimer leur densité, on est convenu de la rapporter à celle de l'air atmosphérique, prise pour unité, sous la pression de 0,76, et à la température de la glace fondante, parce que ce gaz est de même nature sur toute la surface de la terre et dans toutes les saisons. Les différences de densité entre les gaz sont telles, que le gaz hydrogène est soixante-trois fois plus léger que le gaz hydrochlorique. Le tableau suivant donne le poids et la densité des principaux gaz counus.

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Le calorique agit sur tous les gaz, et les dilate tous d'une manière uniforme, en les faisant passer d'un degré à un autre. De - o° à rooo, leur dilatation est de 1/375000 de leur volume, et par conséquent de 0,00375 pour chaque degré de leur température.

L'action que le calorique exerce sur les gaz peut présenter des phénomènes remarquables, si elle se passe au contact de l'air. Ainsi, il peut en résulter une combustion avec 1o l'hydrogène : il y a alors formation d'eau, sans résidu de gaz; 2° les oxides de chlore, combustion et détonation; 3° l'oxide de carbone, flamme, formation d'acide carbonique; 4o l'hydrogène proto et per-carboné, flamme bleuâtre, eau et acide carbonique formés; 5o l'hydrogène proto et per-phosphoré, flamme blanche, acide phosphorique, eau et oxide de phosphore pour résidus; 6o l'hydrogène proto et per-potassié, flamme pourpre, eau et potasse produites, etc. Différents gaz accélèrent la combustion des corps qui présentent quelques points en ignition; d'autres, au contraire, éteignent les corps en combustion, soit en s'enflammant, soit sans s'enflammer.

Certains gaz n'exercent sur l'économie aucune action délétère, tels sont l'hydrogène et l'azote; d'autres, au contraire, agissent avec une intensité extrême, et déterminent la mort, même quand ils sont respirés en très-petite quantité: l'hydrogène arseniqué est de ce nombre; l'acide hydrosulfurique (hydrogène sulfuré) est encore un gaz très-délétère; l'acide hydrophtorique peut donner la mort dans un espace de temps très-court; le chlore agit avec force sur les poumons, provoque la toux, et occasionne des angoisses très-grandes aux personsonnes qui le respirent.

GAZ ( ÉCLAIRAGE PAR LE). CHIMIE. La chimie nous a donné les moyens d'isoler l'hydrogène carboné de la houille, de l'huile, de plusieurs autres substances grasses, et d'employer ce gaz directement à l'éclairage. Cette découverte appartient à l'ingénieur français Lebon; mais ce fut en Angleterre que Murdock fit en grand les applications de ce procédé, que plusieurs nations se sont empressé d'accueillir.

On extrait le gaz pour l'éclairage, par la distillation de la houille et des huiles. La distillation de la houille s'opère dans des cornues en fonte, de forme cylindrique, dont l'embouchure est exactement fermée par un obturateur tourné, où est adapté un ajustage en fonte, servant d'issue au gaz, qui se rend dans une cheminée commune. On charge ces cornues de houille, et on les chauffe jusqu'à une

chaleur rouge, que l'on entretient pendant environ quatre heures. Le gaz qui se dégage par la distillation est composé d'hydrogène carboné, d'oxide de carbone, d'azote, d'acide hydrosulfurique, d'acide carbonique, d'hydrosulfate, d'ammoniaque, etc. Ces trois dernières substances doivent être séparées avec soin, parce qu'elles nuiraient à l'éclairage. Pour y parvenir, on soumet le gaz à une épuration préalable, qui consiste à condenser les vapeurs d'eau, de goudron, d'ammoniaque, et à absorber l'acide hydrosulfurique, dont l'odeur est si fétide. Après cette purification, le gaz se rend dans le gazomètre, grande cloche en fonte ou en tôle, qui repose sur un réservoir plein d'eau, où elle peut s'enfoncer à volonté, en variant ainsi le volume de sa capacité. Ce gazomètre est soutenu par deux chaînes fixées à la partie supérieure, qui s'enroulent sur des poulies de renvoi, et reçoivent à leur extrémité un contre poids égal à celui du gazomètre, dont il régularise la montée et la descente. Du gazomètre, le gaz est introduit dans des tuyaux ordinairement en fonte, d'où il est dirigé dans des conduits distributeurs en plomb, et de ceux-ci aux becs qu'ils doivent alimenter.

Chaque bec d'éclairage consomme par heure environ 160 litres de gaz, et chaque kilogramme de houille fournit, suivant sa qualité, de 160 à 30g litres de gaz, ou, terme moyen, 205 litres; d'où il résulte qu'un kilogramme de houille est plus que suffisant pour alimenter un bec d'éclairage pendant une heure.

Les procédés pour convertir l'huile en gaz propre à l'éclairage sont à peu près les mêmes que ceux que l'on emploie pour la distillation de la houille. Cette distillation s'opère dans des cornues en bronze, reposant sur un foyer, et remplies de coke, pour que le filet d'huile qu'on y introduit, tombant sur un charbon spongieux, s'y divise, et s'éparpille de manière à faciliter sa décomposition. Lorsque les cornues sont ainsi chargées de coke, on les chauffe jusqu'au rouge obscur (600"), et on y introduit l'huile par un tube particulier. Le gaz qui se développe monte à mesure par un tuyau dans un réservoir, où il se refroidit, pour être envoyé ensuite dans les conduits qui l'amènent aux becs où il doit être brûlé.

Les huiles de graines, non épurées, donnent ordinairement, par kilogramme, 830 litres de gaz, dont le pouvoir lumineux est trois fois et demie plus grand que celui de la houille: de sorte que le kilogramme d'huile produit, dans l'éclairage, autant d'effet que 18 kilogrammes de la houille employée à Paris, laquelle ne produit que 160 lit. de gaz par kilog.

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GÉLATINE. CHIMIE, PHYSIOLOGIE. Principe immédiat des animaux; gelée animale, susceptible de prendre, par le refroidissement, une consistance élastique, et de se liquéfier de nouveau par l'augmentation de la température; ce qui la distingue entièrement de l'albumine qui acquiert de la consistance par la chaleur.

La gélatine ne fait jamais partie des humeurs des animaux; mais toutes leurs parties molles et solides contiennent la matière propre à la former. On la trouve, sous cet état, dans la chair musculaire, les peaux, les cartilages, les ligaments, les tendons, les aponévroses; les membranes en contiennent une grande quantité; les os en renferment environ la moitié de leur poids.

On doit à M. Darcet un procédé fort économique pour obtenir en grand la gélatine qui fait partie des os. Il consiste à faire digérer, pendant sept ou huit jours, des os avec de l'acide hydrochlorique faible; cet acide dissout tous les sels qui entrent dans la composition des os, qui se ramollissent, deviennent très-flexibles et finissent par se réduire à de la matière animale. Si, dans cet état, on les plonge pendant quelques instants dans de l'eau bouillante, et qu'après les avoir essuyés on les soumette à un courant d'eau froide et vive, ils peuvent être regardés comme de la gélatine pure, cu du moins comme une matière qui, étant dissoute dans l'eau, fournit la plus belle colle. Les os traités de cette manière donnent depuis 4 jusqu'à 10 pour cent de leur poids de gélatine nutritive, dont on tire aujourd'hui un grand parti pour le soulagement de la classe indigente.

On emploie la gélatine dans les arts pour la fabrication des papiers peints, pour l'apprêt des chapeaux, pour la peinture en détrempe, pour l'encollage des papiers, etc., etc. Elle remplace avec avantage la colle forte des meilleures fabriques, et sert à préparer la colle à bouche de première qualité, le taffetas d'Angleterre, etc., etc.

La gélatine que donne la chair musculaire a une odeur et une saveur agréables que tout le monde remarque dans le bouillon, tandis que celle des os est insipide : cette différence est due à l'osmazòme que la première seule renferme, et qui donne au bouillon l'odeur et la saveur qui le rendent si agréable. Mais si l'on ajoute à la gélatine des os une certaine quantité de chair musculaire, on obtient un aliment nutritif et très-savoureux.

GELÉE. PHYSIQUE, MÉTÉOROLOGIE. Froid intense qui détermine la congélation de l'eau et des Liquides aqueux. Voyez GLACE,

On appelle gelée blanche une multitude de petits glaçons fort menus, qu'on aperçoit le matin vers la fin de l'automne, en certains jours d'hiver, et quelquefois même dans le printemps, sur le gazon, sur les toits, sur les arbres, etc., où ils forment une couche dont la blancheur égale presque celle de la neige. La gelée blanche, de même que le givre, n'est que la rosée se déposant par une température au-dessous de zéro. Voyez GIVRE.

GEMMES. HISTOIRE NATURELLE, MINÉRALOGIE. Cristaux pierreux, d'une dureté considérable, et qui, dans leur état de perfection, jouissent d'une couleur vive et nette, d'une transparence complète, de la propriété de réfracter et de réfléchir fortement les rayons de la lumière. Ils sont susceptibles du poli le plus parfait, et l'on augmente considérablement leur éclat et leur jeu, par la manière dont on les taille. Voyez PIERRES PRÉ

CIEUSES.

GÉNÉRATION. PHYSIOLOGIE. Fonction par laquelle tout être qui a vie donne naissance à un être nouveau semblable à lui, et par lequel il perpétue à jamais son espèce. Cet acte n'est pas essentiel à la vie de l'individu, puisque beaucoup existent sans se reproduire, soit que cette faculté leur ait été refusée, soit que, la possédant, ils négligent de

la mettre en usage.

Le renouvellement des générations est une suite de l'existence des êtres organisés. La perpétuité de l'espèce importe surtout dans les plans de la nature, et on pourrait dire qu'elle ne veut pas expressément conserver les individus, mais les races.

Dans les animaux supérieurs, l'espèce animale est composée de deux individus de sexes différents, le mâle et la femelle, et le concours de ces deux individus est absolument nécessaire pour la reproduction. Le rapprochement de ces deux individus concourt à cette reproduction, et donne naissance à la conception, de laquelle résulte la grossesse, ou la formation d'un nouvel être aux dépens de la mère; à la grossesse succède l'accouchement, ou la naissance de l'individu nouveau; enfin l'allaitement et la nourriture de l'enfant par sa mère, à l'aide du lait qu'il puise dans son sein. Tel est l'ordre dans lequel se succèdent les divers actes de la génération.

GÉNÉROSITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Dévouement aux intérêts des autres, qui porte à leur sacrifier ses avantages personnels; vertu sublime qui, sans s'arrêter aux bornes des devoirs, se porte toujours au-delà, pour procurer à autrui la plus grande

satisfaction, et le plus grand bien possible; et sait y sacrifier avec autant de désintéressement que de délicatesse ses propres intérêts, si ce sacrifice est nécessaire à l'accomplissement de son objet. Tous les jours fournissent des occasions d'exercer la générosité. L'amour-propre suffirait pour la déterminer; mais l'expérience des hommes arrête l'effet de ce penchant. Il ne persévère que dans les âmes qui, par une supériorité qui semble les élever au-dessus de la sphère humaine, jugent de la bienfaisance et la goûtent comme devrait la juger et la goûter tout être créé à l'image de Dieu.

L'homme généreux est celui qui fait le bien pour le plaisir de le faire; qui, l'ayant fait, semble en avoir perdu le souvenir, et rougirait de lui-même s'il songeait à s'en prévaloir, comme d'un titre de supériorité; qui n'a fait acheter ni par les sollicitations, ni par la longueur du temps, ni par la perplexité, le service qu'il a rendu.

GÉNIE. PHILOSOPHIE, MORALE. Le génie peut être considéré comme le plus haut degré d'attention dont l'esprit humain soit capable; comme l'aptitude la plus grande qu'un homme ait reçu de la nature pour faire bien et facilement certaines choses, que les hommes qui lui sont inférieurs ne sauraient faire que très-mal.

Le génie est un don sublime de la nature, qui donne à l'esprit la plus grande pénétration et la plus grande activité, le talent de combiner les idées neuves, grandes et frappantes, et dont l'âme tient la faculté de sentir et d'exprimer vivement la valeur des objets.

Le génie n'est pas, comme on le croit communément, quand on ne le considère pas de près, un feu violent qui emporte l'âme et la mène an hasard; ce n'est point une force aveugle qui agit machinalement, une source qui jette ses flots et qui les abandonne; c'est une action active qui s'exerce avec art sur un objet, qui en cherche industrieusement toutes les faces réelles, tous les possibles, qui en dissèque méthodiquement les parties les plus fines, en mesure les rapports les plus éloignés; c'est un instrument qui éclaire, qui fouille, qui creuse, quí perce sourdement. Sa plus haute fouction consiste, non à imaginer ce qui ne peut être, mais à trouver ce qui est; considéré individuellement, le génie suppose une âme forte, un esprit étendu, un jugement prompt, un caractère original.

La nature forme les hommes de génie, comme elle forme au foud de la terre les métaux précieux, bruts, informes, pleins d'alliage, et de matières étrangères. L'art ne fait pour le génie que ce qu'il

fait pour ces métaux, il n'ajoute rien à leur substance, il les dégage de ce qu'ils ont d'étranger, et découvre l'usage de la nature.

On entend par génie, dans les lettres comme dans les arts, un sentiment supérieur, surnaturel, émané de la divinité, qui, à l'aide de l'observation, fait que l'on donne l'expression juste et vraie de la nature à tout ce que l'on invente. Le génie n'a pas de limites, il embrasse tout l'univers.

Le génie s'entend aussi de la conception générale du sujet que l'on traite, soit d'invention, soit d'imitation. Dans ce cas-là il n'existe réellement que dans un rapport parfait entre les parties qui concourent à l'ensemble du sujet traité, quoiqu'elles soient souvent séparées en apparence; et il se fortifie par une application précise des formes et des expressions qui sont éparses dans la nature. Ainsi, le génie réunit, par sa seule et unique puissance, toutes les parties nécessaires à la création et à l'exécution d'un sujet qui aura été donné ou que l'on aura choisi.

GÉODÉSIE. MATHÉMATIQUES. On donne ce nom à la science qui a pour objet la mesure de la terre et de ses parties, la détermination de sa forme, celle des arcs de méridiens, de parallèles, etc.

GÉOGÉNIE. HISTOIRE NATURELLE. Partie de la cosmogonie qui embrasse la théorie de la formation de l'univers. Voyez GÉOGNOSIE, Géologie.

GÉOGNOSIE. HISTOIRE NATURELLE. Science qui a pour but la connaissance de toute la partie du globe qui peut être l'objet direct de nos observations.

Cette science s'occupe de l'étude des différentes substances qui, par leur réunion, composent la planète que nous habitons. Après avoir considéré chaque substance isolément, la géognosie établit les rapports qui existent entre elles et l'ordre dans lequel elles sont disposées. Elle se borne à la connaissance des faits, et met tous ses soins à les constater rigoureusement. La géognosie ne s'occupe point du tout des causes; et quand de la réunion d'un certain nombre de faits on veut déduire des conséquences plus ou moins probables, on rentre dans la géogénie, qui n'est et ne doit être que la conséquence pure et simple des études géognostiques.

La géognosie, dit M. Rozet (1), élève notre esprit, agrandit nos idées et tend à nous rapprocher

Cours élémentaire de Géognosie, in-8°, 1830.

de plus en plus du sublime auteur de la nature; elle nous révèle l'ordre admirable de succession et de perfectionnement dans la création jusqu'à l'époque actuelle; elle démontre que les premières couches de l'écorce du globe ont été formées dans le sein des eaux et à des époques successives. Cette science est de première nécessité aux ingénieurs des mines, des ponts et chaussées, et aux ingénieurs militaires, dont les uns sont appelés à l'exploita tion, et les autres à la mise en œuvre des matériaux; aux ingénieurs géographes, constamment occupés de la description de la surface du globe; aux officiers d'état-major, et en général à tous ceux de l'armée, puisqu'elle leur apprend à bien connaître les formes et la nature du terrain sur lequel les troupes ont à manœuvrer.

La plus belle application que l'on ait faite de la géognosie est sans contredit l'exploitation des mines, c'est d'après la connaissance et les relations réciproques des différentes roches que le mineur peut juger des probabilités et des chances de succès de ses entreprises; elle lui trace la route qu'il doit tenir dans ses travaux ; et si la veine qu'il suit vient à lui manquer, elle lui donne encore des principes assez certains pour l'aider à la retrouver ou pour connaître si elle est épuisée. Cette science montre à l'architecte les montagnes dans lesquelles il doit chercher les pierres de construction, les marbres, les chaux, les sables et les pouzzolanes; elle indique au cultivateur les terrains propres à telle ou telle culture, et les roches qui peuvent servir à marner ses champs; au potier, les couches d'argile qu'il peut employer; enfin, au porcelainier, les gites de ces beaux kaolins qui sont travaillés maintenant avec tant de perfection. Voyez GÉOLOGIE.

GÉOGRAPHIE. La géographie est la description de la terre. On la considère sous trois points de vue principaux, qui sont : la géographie astronomique, la géographie physique ou naturelle, et la géographie politique et historique.

La géographie astronomique est la description de la terre considérée par rapport au ciel; la géographie physique ou naturelle est la description de la terre considérée elle-mème ou par rapport à sa nature; la géographie politique et historique est la description de la terre considérée par rapport à ses habitants.

La géographie ne comprend donc pas seulement la connaissance de la figure de la terre; c'est une science dont l'étude embrasse l'histoire du globe entier, qui se rattache aux méditations de l'astronomie, qui nous fait connaître les imprescriptibles

lois auxquelles obéit la multitude de globes disséminés dans l'espace. Sous le point de vue politique, elle appartient à l'histoire, et, fixant les limites de ces dominations fondées selon l'audace ou la pusillanimité des hommes, elle marque encore les bornes où nos usurpations sur le reste de la nature doivent s'arrêter.

La géographie physique ou naturelle embrasse la constitution des continents et des îles, la circonscription des mers, les bassins, les vallons, les fleuves, les rivières et les torrents qui fertilisent ou dépouillent le sol; les montagnes, les rochers et les volcans qui sont comme la charpente de la terre ou qui en déchirent le sein; la distribution des plantes que nourrissent les divers terrains et les eaux à des profondeurs ou à des hauteurs diverses et selon des lois si variées; celle des animaux qui, vivant de plantes ou d'autres animaux, ne peuvent avoir de patrie que la partie même de ce qu'ils dévorent; en un mot, l'histoire entière des corps, soit bruts, soit organisés, dont se compose la planète que nous habitons.

La terre est un corps opaque, à peu près sphérique, lancé dans le système solaire dont il est une planète. Sa distance à l'astre qui l'éclaire est de 34,506,422 lieues; elle tourne autour de cet astre en 365 jours, 5 heures, 45 minutes, 43 secondes, et cette révolution est l'année; tournant en outre sur elle-même dans vingt quatre heures, cette révolution secondaire est le jour. Un axe sur lequel est censé s'exercer ce dernier mouvement, traversant le globe, y passe par deux points opposés, appelés pôles; l'un se nomme arctique et marque le nord; l'autre s'appelle antarctique, c'est celui du sud. Vers ces deux points, la terre est légèrement aplatie; le diamètre dont les pôles sont les deux extrémités, est de 2,860 lieues; celui qui, le coupant à angle droit, se conçoit d'un point de l'équateur à un point opposé, est de dix lieues environ plus grand. L'équateur est le cercle du globe qui, à une distance égale des deux pôles, le coupe précisément par le milieu, et dont la circonférence est d'environ 8,580 lieues. Comme la rotation diurne n'a pas lieu dans un plan parallèle à celui de la coupe du globe par l'équateur, mais que l'axe qui passe par les pôles est incliné de 22° 28' sur ce plan, on a imaginé deux parallèles appelés tropiques, limites apparentes pour nous de la marche du soleil; le septentrional est le tropique du Cancer, le méridional celui du Capricorne.

La marche du soleil entre les tropiques détermine les saisons, qui sont opposées pour les deux hémisphères; c'est-à-dire, dont l'un se trouve en

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