صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

5 FORMATION. Granite et syenite.

La partie supérieure de cette formation est composée de roches de granite et de gneiss, dont les strates alternent régulièrement. La partie inférieure est toute composée de granite et de syénite, roche dans laquelle l'amphibole remplace le mica. De toutes les roches, le granite est celle qui se rapproche le plus du noyau de la terre; il est formé de feldspath laminaire, de mica et de quartz, chacun sous forme de grains cristallins, réunis sans aucun ciment, et est toujours moucheté, sans ètre rubané, ni veiné. Eu général, le granite paraît être d'autant plus ancien, qu'il n'est pas stratifié, qu'il est plus riche en quartz et moins abondant en mica, et qu'il n'offre poiut de structure porphyroïde. — Quoique peu riche en métaux, cette formation renferme cependant des mines d'étain, et ses filons métalliques offrent des minerais de fer oxidé, de fer pyriteux et de fer arsenical aurifère, de cuivre pyriteux, d'urane oxidé, de molybdène, ete.

GÉOMÉTRIE. MATHÉMATIQUES. Partie des mathématiques qui traite de l'étendue et de ses différents rapports. Le véritable objet de cette science est donc l'étendue considérée sous le rapport de ses trois dimensions, longueur, largeur et profondeur.

L'étendue en longueur, considérée sans largeur et sans profondeur, se nomme ligne; ainsi l'on peut dire que la ligne est une suite de points qui se touchent tous. On distingue deux sortes de lignes : la ligne droite et la ligne courbe. La ligne droite est celle dont les points sont situés dans la même direction, c'est-à-dire qui tend vers un seul et

même point, la ligne la plus courte qu'on puisse concevoir d'un point à un autre. La ligne courbe est celle dont tous les points sont dans des directions différentes: tels sont le cercle, l'ellipse, la parabole, etc.

L'étendue en longueur et en largeur, considérées ensemble, se nomme surface. On distingue deux sortes de surfaces: les surfaces planes, et les surfaces courbes. Les premières sont celles sur lesquelles on peut appliquer une ligne droite dans tous les sens; les secondes sont celles dont tous les points sont dans des directions différentes. L'étendue en longueur et largeur et en profondeur, considérées ensemble, se nomme solide, corps ou volume. Ainsi un solide est un corps qui a les trois dimensions, longueur, largeur et profondeur.

On appelle point une partie d'étendue que l'on considère comme n'ayant aucune étendue : telle est l'extrémité d'une ligne.

La géométrie est le fondement de tous les arts relatifs à la construction. La partie de cette science, qui traite de la perspective, est indispensable pour tous les arts; prise dans un sens plus étendu, elle est principalement utile à l'architecture. La géométrie rend l'esprit juste, en ne se servant que de

figures ou de démonstrations évidentes et indubitables.

GÉORAMA. BEAUX-ARTS. Le géorama ou vue de la terre est une sphère creuse de quarante pieds de diamètre, formée par l'assemblage de trente-six barres de fer verticales qui représentent les parallèles et les méridiens, et recouverte d'une toile bleuâtre, destinée à laisser passer la lumière et à représenter les mers et les lacs. Les terres, les montagnes, les rivières, sont peintes avec beaucoup de soin, sur papier collé sur cette toile. Les deux pôles se trouvent situés, comme dans les mappemondes, aux extrémités du diamètre vertical de la sphère. Autour de ce diamètre tournent deux escaliers en hélice, qui aboutissent à trois petites galeries circulaires, placées les unes au-dessus des autres, de manière que le spectateur peut à son gré se rapprocher du point qu'il veut examiner. Cette disposition, aussi commode qu'ingénieuse, étonne d'abord les yeux: la grandeur imposante du voile bleuâtre qui représente les mers, l'irrégularité des masses de terres qui en interrompent la monotonie, la nouveauté de sa situation, tout concourt à plonger le spectateur dans une sorte de stupeur et d'hésitation, dont il ne tarde pas à sortir à mesure qu'il reconnaît, quoique dans une position renversée, les parties du monde qu'il voit habituellement sur les globes.

GESTATION. PHYSIOLOGIE. La grossesse ou gestation est l'état dans lequel se trouve la femme. depuis l'instant de la conception jusqu'à celui de l'accouchement.

GESTES. PHYSIOLOGIE. L'on a donné le nom de gestes à certains mouvements du corps servant à déceler l'état du moral et du physique, ou qui ont

pour but d'exprimer, de peindre aux yeux nos sentiments et nos idées. Les membres supérieurs, les inférieurs, et même le tronc, peuvent être le siége des gestes. Mais nulle part l'âme ne communique d'une manière plus marquée les différents sentiments ou passions qu'elle éprouve, que dans les muscles de la face. Ces changements opérés dans la physionomie prennent le nom générique d'expressions faciales.

Le langage des gestes perfectionné, dit Richerand, suffit même pour exprimer les idées les plus fines, les sentiments les plus délicats, dans les scènes muettes connues sous le nom de pantomimes. Les gestes dont l'homme le plus calme accompagne ses discours, sont une langue surajoutée à la langue parlée; ils contribuent à expliquer la pensée. Mais combien, dans l'homme passionné, ces gestes n'ajoutent-ils point de force à l'expression, et de puissance au langage! Cette éloquence du geste, si souvent employée pour émouvoir profondément et entraîner la multitude assemblée dans les places publiques de Sparte et d'Athènes, était familière aux orateurs des anciennes républiques; et le moment où Marc-Antoine découvre et montre au peuple romain le corps sanglant du premier des Césars, n'est pas l'endroit le moins éloquent de sa harangue.

Ainsi, quoique l'organe de la voix soit celui qui nous offre le plus de ressources pour exprimer nos idées, pour communiquer avec nos sem. blables; quoique l'ouïe soit le seul auquel nous devons nous adresser pour produire en eux des impressions variées, distinctes et durables, cependant nous nous adressons encore à leur tact et à la vue, lorsque nous voulons les ébranler fortement, en leur expliquant énergiquement nos désirs. Ces trois divers langages sont simultanément employés lorsque nous entraînons un homme vers un but, et qu'en même temps nous lui montrons ce but et lui disons d'y aller; ici, l'attouchement et le geste servent d'auxiliaires à la parole, et attestent, dans celui qui les emploie, une volonté ferme et décidée. Les mouvements des yeux, des sourcils, des paupières, des lèvres, et en général de toutes les parties du visage, ceux des membres supérieurs, et du tronc lui-même, servent à exprimer nos passions comme nos idées, suppléent à la langue conventionnelle, et ces signes naturels la trahissent souvent, en disant le contraire de ce qu'elle exprime. L'étude des gestes, des mouvements et des attitudes, considérés comme signes des idées et des passions, est du ressort des métaphysiciens et des peintres, des sculpteurs et des physiognomonistes.

GIVRE. PHYSIQUE. Frimas. Sorte de gelée blanche qui, en hiver, lorsque l'air est froid et humide tout ensemble, s'attache à différents corps, comme aux branches des arbres, aux herbes, aux cheveux, et généralement à tout ce qui s'y trouve exposé.

Pendant l'hiver et dans les climats froids, les brouillards sont beaucoup plus fréquents et plus épais qu'ils ne le sont pendant l'été et dans les climats chauds; parce qu'alors les vapeurs sont condensées par le froid de l'air presque au moment où elles sortent de la surface de la terre et des eaux, ce qui ne leur permet de s'élever qu'à une certaine hauteur. Si, pendant qu'elles sont ainsi suspendues dans la partie de l'atmosphère la plus voisine de la terre, le froid vient à augmenter, elles se condensent de plus en plus, retombent sur tout ce qu'elles rencontrent, et s'y attachent en forme de petits glaçons auxquels d'autres viennent successivement se joindre, et forment ce que nous appelons givre ou frimas.

Le givre n'est pas la neige; c'est une autre congélation sous la forme de petits glaçons, en aiguilles, ou pyramidaux, qui s'attachent par la base aux corps sur lesquels ils sont poussés. Ainsi le givre ne se forme que quand il est appuyé; car s'il était flottant dans l'air, sa gravité le ferait tomber comme fait la grèle.

On doit rapporter au givre cette espèce de neige qui s'attache aux murailles après de longues et fortes gelées la raison de cet effet est que les corps solides s'échauffent moins promptement que l'air, et que ces murailles conservent encore pendant quelque temps, après le dégel, une grande partie de la froideur qui leur a été auparavant imprimée. Si cette froideur va au terme de la glace ou au-delà, les particules d'eau dont l'air est chargé, venant à s'attacher aux murailles et s'y accumulant, y forment une croûte de glace rare, spongieuse, et dont les parties sont presque disjointes.

Les réseaux de glace qu'on observe quelquefois aux vitres des fenêtres, et qui sont remarquables par la singularité des figures qu'ils affectent, sont encore une espèce de givre. Pendant la gelée, l'air de la chambre est chaud ou tempéré, la vitre est froide par l'impression de la gelée extérieure, et la vapeur qui s'y attache du côté de la chambre s'y congele şubitement. Pendant le dégel, si l'air de la chambre est encore très-froid, et que l'élévation de la température soit produite par l'air extérieur, ce sera l'humidité du dehors qui s'attachera aux carreaux et qui s'y gèlera.

GLACE. PHYSIQUE. L'eau exposée à une tem

pérature un peu au-dessous de o de l'échelle du thermomètre centigrale passe à l'état de glace, en présentant dans ce passage des cristallisations formées par des aiguilles qui s'insèrent sous des angles de 60 à 120 degrés, imitant ainsi des feuilles de fougères. On observe très-bien ces cristallisations foliacées ou ramifiées sur les vitres de nos apparte

ments.

La glace n'est donc autre chose qu'un liquide que le froid fait passer à l'état concret. On nomme congélation le passage de la fluidité à la solidité. L'eau, dans l'état de glace, a le caractère des solides; on l'entame avec des instruments tranchants ou contondants. Elle se brise, et même se réduit en poussière.

L'eau réduite à l'état de glace perd de son poids, et ne le reprend pas en revenant à la fluidité; mais elle reprend sa transparence qu'elle avait perdue. La force expansive de la glace est prodigieuse; une certaine quantité d'eau ayant été renfermée dans un tube de fer épais d'un doigt, le fit crever en se congelant. Elle fit également éclater une sphère de cuivre très-épaisse, et développa dans cette circonstance, d'après le calcul du physicien Muschembroeck, une force capable de soulever un poids de 14,000 kilog. C'est cette force expansive qui, pendant les hivers de nos climats, brise la tige et les fibres des plantes, et fait quelquefois éclater le tronc des plus gros arbres avec une détonation effrayante; c'est elle encore qui exfolie les pierres, le marbre, les rochers, dont la glace remplit les gerçures, et qui est une des principales causes du dépérissement des montagnes.

La glace ayant un pouce et demi d'épaisseur porte un homme; la glace de trois pouces, un cavalier armé; celle de onze pouces porte de gros chariots chargés, et peut livrer à un corps passage d'armée. En France, la gelée pénètre dans la terre à deux pieds; en Russie, elle pénètre jusqu'à dix pieds.

La glace est spécifiquement plus légère que l'eau. D'après les expériences de Thompson, sa densité est de 0,92; l'eau à la température de 15o 55 cent., étant prise pour unité. Cette légèreté spécifique est un fait remarquable par sa singularité, mais surtout important par ses conséquences; en effet, si l'eau, en se solidifiant, diminuait de volume, les glaçons qui se forment à la surface de ce liquide, devenus plus pesants que lui, tomberaient au fond et s'y accumuleraient, en sorte qu'à la suite d'un froid intense et prolongé, il n'y aurait pas d'étang ou de rivière qui ne fussent complétement gelés. Cet inconvénient, dont il serait facile de prévoir les funestes résultats, est fort heureusement impossible,

parce que la couche glacée qui recouvre l'eau restée liquide, la garantit du froid de l'atmosphère et prévient sa congélation.

GLACIERS. GÉOGRAPHIE, PHYSIQUE. On appelle glaciers un amas de montagnes très-élevées qui se trouvent dans plusieurs endroits des Alpes, des Cordilières, etc., sur lesquelles règnent un froid si considérable, que leur cime est perpétuellement couverte de neige et de glaces, et que des lacs, ou réservoirs immenses d'eaux, qui se trouvent près de leurs sommets, sont gelés jusqu'à une trèsgrande profondeur,

Les glaciers qui couronnent les cimes des plus hautes montagnes ont, avec les sources, une liaison intime et une origine commune. Les neiges, accumulées pendant des siècles, s'affaissent, se compriment et se consolident, tant par l'évaporation que par l'alternative des fontes et des dégels: elles semblent, en quelques endroits s'accroître pendant une longue suite d'années; mais les diminutions compensent pour l'ordinaire l'accroissement; quelques années chaudes suffisent pour rétablir l'équilibre. La fonte de ces glaciers continue à alimenter les sources dans une progression lente et à peu près régulière.

GLANDES. PHYSIOLOGIE. Les glandes sont des organes molasses, grenus, lobuleux, composés de vaisseaux, de nerfs et d'un tissu particulier qui unit toutes ces parties entre elles, lesquelles ont pour usage de puiser dans la masse du sang certains liquides qu'ils déposent dans des cavités, dans des réservoirs, ou directement au dehors, par des canaux désignés sous le nom d'excréteurs.

Les glandes principales sont : 1o Les deux glandes lacrymales, situées au côté externe de l'œil, et destinées à préparer les larmes.

2o Les salivaires, au nombre de six, trois de chaque côté de la bouche, dont une située sous l'oreille, l'autre sous la branche de la mâchoire inférieure, et la troisième sous la langue. Elles ont pour usagé de préparer et de verser dans l'intérieur de la bouche la salive nécessaire à l'élaboration et à la digestion des aliments.

3o Le foie; 4o le pancréas; 5o les reins; 6o les testicules; 7° les ovaires; 8o les mamelles.

GLOIRE. PHILOSOPHIE, MORALE. Renommée éclatante, due à des actions qui commandent l'admiration.

La gloire est un sentiment qui nous élève à nos propres yeux, et qui accroît notre considération aux yeux des hommes éclairés. Son idée est indivi

siblement liée avec celle d'une grande difficulté vaincue, d'une grande utilité subséquente au succès, et d'une égale augmentation de bonheur pour l'univers ou pour la patrie. Elle nous donne sur les cœurs une autorité naturelle, qui nous touche, autant que nulle de nos sensations, et nous étourdit plus sur nos misères qu'une vaine dissipation: elle est réelle en tous sens.

La gloire ne consiste pas à éterniser son nom, mais ses vertus. Un nom qui passe à la postérité la plus reculée n'est qu'une longue infamie, s'il y transmet la mémoire des vices et des crimes de

celui qui l'a porté. Un grand nom n'est une véritable gloire que quand il rappelle avec lui le souvenir, l'admiration, le respect et l'amour que mérite celui qui a su le rendre fameux.

L'amour de la gloire à son principe dans un sentiment inné, qui est l'amour-propre; ce sentiment ne s'étend pas seulement au soin de notre conservation animale, mais il renferme le désir d'être estimé de nos semblables. Quand le désir de cette estime s'enflamme; qu'on ne se borne point à mériter l'approbation, mais qu'on prétend à l'avantage d'ètre admiré, les vertus prennent tout leur essor, elles éclatent par les grands traits qui font le bonheur des sociétés. Tout protecteur de l'humanité, tout bienfaiteur de sa patrie, a des droits acquis à la reconnaissance de la génération présente et de la postérité. Ainsi son nom est immortalisé; il survivra au dépérissement de ses membres, et il continuera d'être ou la lumière, ou le conseil, ou l'exemple des siècles qui succéderont. La vraie gloire ne consiste pas dans la vaine fumée de la faveur populaire, ni dans les applaudissements d'une aveugle multitude: c'est une grande réputation fondée sur les services rendus à ses amis, à sa patrie, au genre humain. L'estime et l'approbation de tous les honnêtes gens en est la récompense, et la dette que tous les honnêtes gens ont droit d'exiger. Quelquefois la gloire échappe au mérite, soit par le défaut de circonstances ou d'emploi, soit par l'injustice des contemporains : alors le témoignage de la conscience est le seul dédommagement que puisse goûter un cœur vertueux.

GLUTEN. CHIMIE. Principe immédiat des végétaux. Cette substance entre dans la composition des graines céréales, en proportion différente suivant l'espèce. Elle est essentiellement nutritive, et c'est à sa qualité plus abondante dans la farine de froment, que celle-ci a la propriété de former avec l'eau une pâte propre à faire de bon pain, et qu'elle doit sa supériorité sur toutes les autres comme

matière alimentaire. Le gluten ressemble un peu à la gélatine; il est insoluble dans l'eau à toutes les températures. Exposé à l'air, il se durcit, brunit, et devient fragile; à l'air humide, il se décompose et subit la fermentation putride.

GLYPTIQUE. ARCHÉOLOGIE. Art de graver en creux et en relief sur des pierres précieuses. On nomme glyptographie, la connaissance des pierres gravées qui nous viennent des anciens.

L'époque de la gravure sur pierres fines est toutà-fait ignorée. Les Éthiopiens, les Égyptiens, les Étrusques, les Grecs et les Romains pratiquerent cet art, et les pierres gravées par les artistes de ces différents peuples sont regardées comme des monuments de l'antiquité les plus précieux par leur forme, par leur éclat, par la richesse de la matière et du travail.

Les pierres gravées, par leur petitesse et la solidité de la matière, ont échappé, du moins une grande partie, aux ravages des siècles qui ont détruit la plupart des plus beaux ouvrages de l'art. Celles qui nous sont parvenues offrent aux artistes des modèles de goût pour l'invention; aux amateurs, des compositions dans lesquelles ils trouvent de charmants épisodes mythologiques, qui, presque toujours, ont rapport à des passages des poètes anciens; des imitations de statues et de bas-reliefs antiques, dont elles nous conservent seules le souvenir.

La nature de la gravure sur les pierres les fait diviser en deux grandes sections: les intailles ou pierres gravées en creux, et les camées ou pierres gravées en relief. Outre ces deux grandes divisions, les pierres gravées reçoivent encore d'autres dénominations caractéristiques, tirées de leur forme ou de la nature même du sujet. On appelle scarabées, les pierres qui out la forme de cet insecte posé sur une base aplatie; cabochons, les pierres convexes; grylli, celles qui offrent des sujets grotesques; caprices, les sujets groupés d'une manière bizarre; chimères, l'association des parties de divers animaux pour en former une pure invention; et pierres astrifères, celles où des astres sont figurés. Lorsqu'une pierre porte deux ou plusieurs têtes de profil, ces têtes sont appelées conjuguées, quand les profils sont superposés l'un au-dessus de l'autre; affrontées, quand les têtes se regardent; et opposées, quand leur face est tournée sur les deux côtés contraires.

GNOMON. ASTRONOMIE. Instrument fort employé par les anciens pour trouver les hauteurs et les déclinaisons des corps célestes. Il sert à mesurer

la hauteur du soleil par la projection de l'ombre: ce qui fait aussi connaître l'heure du jour. Le style du cadran solaire est un gnomon. On appelle quelquefois du même nom l'ensemble de ce cadran. On fait remonter jusqu'aux Babyloniens ou aux Phéniciens l'art de tracer les gnomons.

GNOMONIQUE. ASTRONOMIE. Art de tracer des cadrans sur des surfaces planes ou circulaires 'dont les heures sont marquées par les mouvements célestes. Cet art est entièrement fondé sur ces mouvements, et principalement sur la rotation diurne de la terre. Voyez Cadran solaire.

GOMME. HISTOIRE NATURELLE, CHIMIE. Principe immédiat des végétaux. C'est un suc végétal qui découle naturellement ou par incision de certaines plantes ligneuses, s'épaissit à l'air, devient concret et forme une substance sèche, solide, incristallisable, incolore, translucide, insipide, ou du moins très-fade, sans odeur, inaltérable à l'air, soluble dans l'eau, à laquelle elle donne une consistance épaisse et visqueuse; insoluble dans l'alcool; facilement décomposée par l'acide nitrique, qui la transforme en partie en acide mucique.

La gomme est très-répandue dans les végétaux, dont elle constitue un de leurs principes ou matériaux immédiats. On la rencontre dans toutes les parties des plantes herbacées, dans tous les fruits, dans un assez grand nombre de racines et de tiges ligneuses, et enfin dans toutes les feuilles.

GOMMES-RÉSINES. HISTOIRE NATURELLE, CHIMIE. Sue laiteux que l'on retire par incision des tiges, des branches et des racines de certains végétaux. Les gommes-résines sont un composé de résine, de gomme, d'huile essentielle et de diverses autres matières végétales.

Elles sont toutes solides, plus pesantes que l'eau, presque toutes opaques et très-cassantes; la plupart ont une saveur âcré et une forte odeur; leur couleur est très-variable. Les gommes-résines sont inflammables, insolubles dans l'eau et solubles dans l'esprit de vin ou dans les huiles essentielles. Cependant il y a quelques gommes-résines dont une partie se dissout dans l'eau et l'autre partie dans l'esprit de vin.

GOUT. PHILOSOPHIE, MORALE. Discernement prompt; sentiment des beautés et des défauts dans tous les arts; aptitude à bien juger des objets. Il faut avoir de l'âme pour avoir du goût; il faut aussi avoir de la pénétration, parce que c'est l'intelli

gence qui remue le sentiment. Ce que l'esprit ne pénètre qu'avec peine, ne va pas souvent jusqu'au cœur, ou n'y fait qu'une impression faible; c'est là ce qui fait que les choses qu'on ne peut saisir d'un coup-d'œil, ne sont point du ressort du goût.

Le goût ne se marque pas moins dans la composition ou dans le jugement des ouvrages d'esprit. Le choix d'un sujet et de ses détails, la manière de les voir, l'art des tournures, les connaissances d'un sentiment exprimées ou omises, l'énergie de la diction; chaque nuance annouce le goût ou son défaut. Le goût est un talent naturel, mais que la culture perfectionne. Ce qui le rend meilleur, c'est l'habitude de consulter de bons modèles, de les comparer avec ceux des classes inférieures ou opposées.

Le goût ne se définit point, parce qu'il est sentiment; il ne s'acquiert pas, parce qu'il est qualité; la nature le donne. Regardé comme faculté d'esprit et promptitude à bien juger, il se forme donc et s'affermit par la réflexion, l'étude et les comparaisons.

GOUT. PHYSIOLOGIE. Celui de nos sens qui nous met en relation avec les corps sapides, au moyen de la sensation qu'il cause dans l'organe destiné à les apprécier.

Le goût paraît avoir deux usages principaux : 1o il nous invite, par le plaisir, à réparer les pertes continuelles que nous faisons par l'action de la vie; 2° il nous aide à choisir, parmi les diverses substances que la nature nous présente, celles qui sont propres à nous servir d'aliments. Dans ce choix, le goût est puissamment aidé par l'odorat. C'est principalement sur les bords et surtout vers la pointe de la langue que réside le sens du goût; mais indépendamment de la langue, toute la cavité de la bouche et même de l'arrière-bouche contribue encore au goût; le palais, les lèvres, la partie interne des joues et la gorge y prennent également quelque part. L'ellébore, la belladone et l'absinthe, par exemple, affectent respectivement, suivant Grew, Luchtmans et Lecas, les lèvres, le palais, la luette et le pharynx.

Le sens de la gustation a pour usage essentiel de constater les différentes qualités des corps sapides, et d'en décider ainsi l'adoption ou le rejet, selon que ce sens les juge favorables ou nuisibles à l'économie. Rien de plus fugace que les jouissances que nous procurent les saveurs, elle semblent borner leur action à l'organe même du goût. Aussi l'on n'en ressent que peu ou point le souvenir; de la l'attrait toujours nouveau qu'ont pour nous les ali

« السابقةمتابعة »