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HABITUDE. Penchant acquis par l'exercice des mêmes sentiments ou par la répétition fréquente et soutenue des mêmes actions.

Tous nos organes sont susceptibles de se familiariser avec les causes qui les excitent, et de se perfectionner dans l'exercice de leurs actions, par la réitération des mèmes actes. L'estomac s'habitue aux aliments grossiers, malsains, ou pour lesquels ila de la répugnance. Les maladies qui ont des retours fréquents, deviennent peu dangereuses, parce que tout le système vital s'accoutume à l'action de la cause morbifique, et régularise ses efforts pour la repousser. L'action des médicaments devient facile ou nulle par l'effet de l'habitude; il n'est pas jusqu'aux poisons dont elle n'affaiblisse et n'épuise l'action délétère, lorsqu'ils ne sont pas de nature à désorganiser chimiquement les tissus; enfin, le plaisir et la douleur, ces deux grands mobiles de nos actions volontaires, ne peuvent se soustraire à l'influence de l'habitude, qui tend à les réduire tous deux à l'indifférence.

Ne pas contracter de mauvaises habitudes, conserver les bonnes, ne pas violer imprudemment celles qui sont profondément enracinées, ne s'en défaire qu'avec précaution, fussent-elles mauvaises, telles sont les indications hygiéniques relatives à l'habitude.

Toutes les habitudes ne doivent pas être indistinctement proscrites; il en est un grand nombre, au contraire, qu'on doit rechercher : il faut habituer les jeunes sujets au travail, les muscles à des efforts proportionnés aux efforts qu'ils doivent exécuter, le cerveau au travail intellectuel, l'estomac à la régularisation des repas, etc. Celles qu'il faut fair sont celles qui sont contraires à la santé, qui imposent des obligations, des besoins qui ne sont nullement proportionnés aux avantages qu'on en retire. Jamais on ne doit quitter brusquement une habitude à laquelle on est depuis long-temps soumis; quand la résolution est prise de la détruire, ce ne doit être qu'avec de grands ménagements, que par gradation, que cette destruction doit s'opérer.

HAINE. PHILOSOPHIE, MORALE. Passion cruelle, et dévorante; sentiment d'aversion qu'un objet absent, ou présent, excite au fond de notre cœur, soit à cause du mal qu'il nous fait, qu'il nous a fait ou que nous croyons qu'il peut nous faire, soit parce qu'il choque ou contrarie nos goûts et nos passions. La haine des choses inanimées est fondée sur le mal que nous éprouvons, et elle dure quoique la chose soit détruite par l'usage même. La haine, qui se porte vers les êtres capables de

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bonheur ou de malheur, est un déplaisir qui naît en nous plus ou moins fortement, qui nous agite et nous tourmente avec plus ou moins de violence, et dont la durée est plus ou moins longue, selon le tort que nous croyons en avoir reçu.

La haine, a dit Vauvenargues, est une déplaisance dans l'objet haï. C'est une tristesse qui nous donne pour la cause qui l'excite une secrète aversion; on appelle cette tristesse jalousie lorsqu'elle est un effet du sentiment de nos désavantages comparés au bien de quelqu'un. Quand il se joint à cette jalousie de la haine et une volonté de vengeance dissimulée par faiblesse, c'est envie.

La haine est presque toujours un mouvement aveugle qui nous entraîne et qui prévient tout raisonnement. Ce sentiment poussé à l'excès provoque une si grande irritation dans le système nerveux, qu'il porte quelquefois l'homme le plus modéré à des actes de violence.

Si l'on cousidère la haine en général, ce n'est qu'un simple éloignement d'un objet qui nous parait contraire à notre bien; mais en la considérant comme une inclination vicieuse, ce sentiment est le mème que la colère, c'est-à-dire un sentiment d'aigreur contre une personne dont on croit avoir été offensé, avec cette différence qu'il est plus affermi dans l'àme, et qu'il subsiste sans émotion : il y a plus d'éloignement et d'aigreur dans la haine, et plus d'impétuosité dans la colère. La haine n'est pas en elle-même un mal lorsqu'elle n'a pour objet que les vices; mais quand elle passe des vices aux personnes, elle est horrible. L'injustice de cette sorte de haine, est que nous ne haïssons pas ce qui est l'objet de notre haine, par le motif qui le rend digue d'être haï, mais par le motif que nous avons de l'aversion pour la personne qui en est l'objet; aversion qui nous aveugle sur les qualités de cette personne dont tout en elle nous paraît odieux. HALO. Voyez MÉTÉOROLOGIE.

HARDIESSE. PHILOSOPHIE, MORALE. Sécurité entreprenante que rien n'étonne et n'ébranle et qui tend à son but sans être arrêtée par les difficultés; résolution courageuse par laquelle l'homme méprise les dangers et entreprend des choses extraordinaires; assurance qui fait que l'on parle ou que l'on agit sans crainte.

La hardiesse n'est une vertu qu'autant que la fin qu'elle se propose est louable et que ses moyens sont nobles. Elle dégénère en témérité lorsqu'elle court des risques auxquels elle ne peut échapper que par le hasard le plus heureux. Elle est l'opposé de la timidité, et ne diffère point du courage le

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plus réfléchi, quand elle s'offre comme la seule ressource pour se tirer d'un mauvais pas.

La hardiesse doit être déterminée par les circonstances qui l'exigent: dès qu'elle est inhérente, elle annonce l'étourderie, la présomption, la mauvaise éducation, la disposition toujours prochaine à braver les bienséances.

La hardiesse diffère de l'audace: il y a dans la hardiesse quelque chose de måle, dans l'audace, quelque chose d'emporté; la hardiesse marque du courage, l'audace marque de la hauteur et de la témérité. Une personne hardie parle avec fermeté; ni la qualité, ni le rang, ni la fierté de ceux à qui elle adresse le discours, ne la démontent point. Une personne audacieuse parle d'un ton élevé; son humeur hautaine lui fait oublier ce qu'elle doit à ses supérieurs.

La hardiesse est de mise auprès des grands, chez qui les gens timides passent pour des sots.

HARDING. Planète télescopique. Voyez JUNON.

HARMONIE, PHILOSOPHIE. Euchaînement général, liaison, accord. L'harmonie est, en général, l'ordre qui règne entre les diverses parties d'un tout, ordre en conséquence duquel elles concourent, le plus parfaitement qu'il est possible, soit à l'effet du tout, soit au but que l'artiste s'est proposé. On dit l'harmonie des corps célestes, l'harmonie de l'univers, l'harmonie des lois, des peuples, des familles, etc., etc.

En termes de belles-lettres, on dit l'harmonie du style. Cette harmonie comprend le choix et le mélange des sons, leur intonation, leur durée, la liaison des mots et leur nombre, la texture des périodes, leur coupe, leur enchaînement, enfin toute l'harmonie du discours relativement à l'oreille, et l'art de disposer les mots, soit dans la prose, soit dans les vers, de la manière la plus convenable au caractère des idées, des images, des sentiments qu'on veut exprimer.

Le mot harmonie, en terme de dessin ou de peinture, prend diverses acceptions. Quelquefois il se dit de l'effet général des lumières, des couleurs; quelquefois il se rapporte à l'ensemble du tableau. En termes de musique, l'harmonie est une succession d'accords selon les lois de la modulation. Voyez MUSIQUE.

HASARD. PHILOSOPHIE, MORALE. Combinaison de circonstances indépendantes de nous, que nous ne pouvons ni empêcher ni prévoir et dont nous ignorons la cause. Le hasard est un être de raison qu'on ne peut concevoir. Epicure et ses disciples

le regardaient comme le principe de tout ce qui existe.

Tout événement inattendu dont la cause est ignorée, qui n'est pas le fruit de soins directs, ou qu'on s'est même efforcé d'éviter, est nominé hasard. Hasard est un mot de convention, qui ne siguifie et ne peut rien signifier par lui-même, excepté lorsqu'on s'en sert comme d'un synonyme des mots risque ou péril; d'ailleurs il n'y a point de hasard, rien n'arrive sans cause, et toute cause, selon sa modification, a nécessairement un effet tel, que les choses qui nous semblent les plus étranges sont la suite d'une combinaison déterminée. Elles ne nous surprennent que parce que la combinaison nous est inconnue. La tuile qui tombe d'un toit et qui écrase un passant, n'est point l'effet d'un destin bizarre; la tuile se détache, ou parce qu'elle a été mal posée, ou parce que des vents ou d'autres l'ont ébranlée, et que son équilibre étant moyens enfin entièrement dérangé, il est nécessaire que son poids et sa position la portent à terre. Il en est de même de toutes les choses possibles, qu'on attribue au hasard; ainsi, ce ne peut être que par une manière reçue dans le langage, que le hasard soit annoncé comme la cause.

HAUTEUR. PHYSIQUE. La hauteur est la distance la plus courte du sommet ou du point supérieur d'une figure ou d'un corps quelconque à la ligne horizontale; et par conséquent c'est une ligne perpendiculaire tirée du sommet d'une figure ou d'un corps sur la ligne horizontale, ou sur la base de la figure ou du corps. Ainsi la hauteur d'une tour, d'une montagne, etc., est la ligne perpendiculaire abaissée du sommet de la tour ou de la montagne, sur la ligne horizontale.

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ASTRONOMIE. Hauteur se dit du degré d'élévation d'un astre sur l'horizon dans un moment donné. La hauteur du soleil à un instant quelconque, ou l'angle que forme avec l'horizon le rayon visuel dirigé au centre de cet astre, s'obtient à l'aide du graphomètre, du sextant, etc., instruments propres à mesurer cette hauteur, dont la connaissance est utile aux astronomes pour les recherches variées aux'quelles ils se livrent.

HAUTEUR. PHILOSOPHIE, MORALE. Sentiment de la supériorité que l'on croit avoir sur les autres, et qu'on leur témoigue sans ménagement pour leur amour-propre. Elle vient de la bonne opinion que l'on a de son propre mérite et du mépris que l'on fait de celui des autres.

La hauteur, proprement dite, est un caractère de fierté dédaigneuse, offensaute et dure, qui cho

que essentiellement l'amour-propre d'autrui, et qui ne peut produire d'autre effet, que d'aliéner et d'aigrir les cœurs aussi un homme hautain est odieux ; car le mot hautain n'est jamais pris qu'en mauvaise part; il annonce toujours un caractère d'arrogance et d'insolence.

HÉLIAQUE. ASTRONOMIE. Héliaque se dit du lever et du coucher des astres. Chaque année, le soleil, par son mouvement apparent d'occident en orient, rencontre les différentes constellations et les rend invisibles pour nous par l'éclat de sa lumière c'est le coucher héliaque. Lorsque, après avoir traversé une constellation, il en est assez loin vers l'orient pour se lever environ une heure plus tard, la constellation se voit avant le lever du soleil: c'est ce qu'on appelle le lever héliaque ou solaire des étoiles.

HÉMATOSE. PHYSIOLOGIE. Transformation du chyle en sang par le moyen de la respiration. Voyez RESPIRATION.

HÉMISPHÈRE. ASTRONOMIE. Moitié d'un globe ou d'une sphère divisée par un plan passant par son centre. L'équateur ou la ligne équinoxiale divise la sphère en deux parties égales, appelées, suivant la dénomination des pôles vers lesquels elles sont tournées, l'une, hémisphère septentrional ou boréal, l'autre, hémisphère méridional ou austral.

HÉMISPHÈRES DE MAGDEBOURG. PHYSIQUE. Nom que donnent les physiciens à deux grandes demi-sphères concaves, de cuivre ou de laiton, dont l'une est garnie d'un robinet par lequel elle peut s'ajuster à la machine pneumatique, et dont l'autre porte un anneau au milieu de sa convexité, pour être facilement suspendue. On joint ensemble ces deux demi-sphères pour en former un globe, que l'on prive d'air en adaptant le robinet à la machine pneumatique. La pression de l'air extérieur, qui n'est plus contrebalancée par l'air intérieur des hémisphères, est tellement forte, qu'il devient impossible de les séparer l'un de l'autre, à moins d'employer une force qui doit être d'autant plus considérable que le diamètre des hémisphères est plus grand.

HERBE. HISTOIRE NATURELLE. On appelle ainsi les plantes annuelles qui, perdant leur tige ou leur feuillage eu hiver, n'acquièrent jamais une certaine consistance ligneuse. Ce sont communément les graminées et les végétaux de peu d'apparence, que le vulgaire appelle herbes; le botaniste n'admet cette

désignation que relativement à l'organisation des plantes, qu'il dit être herbacées par opposition à ligneuses.

HERBIER. HISTOIRE NATURELLE. On a donné ce nom à une collection de plantes desséchées, classées méthodiquement, et placées dans des feuilles de papier, où on les conserve pour l'étude de la botanique. Quelques auteurs ont également nommé ainsi des ouvrages contenant la description et les figures des plantes d'un pays.

Un herbier est une collection précieuse pour un botaniste, non-seulement parce que cette collection l'intéresse sous le point de vue scientifique, mais encore parce qu'elle lui rappelle tous les lieux qu'il a parcourus dans ses herborisations: à chaque plante est attaché pour lui un souvenir; et comme ce n'est guère que dans la jeunesse que l'on herborise, chaque souvenir se reproduit ordinairement avec la vivacité des premières impressions.

HERMAPHRODITE. HISTOIRE NATURELLE. Individu qui réunit les deux sexes et qui est capable de se féconder lui-même.

Dans les animaux vertébrés, où la plupart des organes ont été portés, par la nature, à l'état le plus complet de développement, il n'existe point de véritables hermaphrodites. Tout ce qu'on a dit des hermaphrodites humains est controuvé ou rapporté d'après des observations mal faites sur quelques monstruosités individuelles.

On rencontre l'hermaphrodisme absolu dans quelques parties du règne animal; les zoophytes, les mollusques acéphales et gastéropodes en offrent les exemples les plus fréquents et les plus complets. L'hermaphrodisme néanmoins n'est pas le même chez ces animaux : chez les uns, il est tellement absolu que chaque individu peut reproduire son espèce sans le concours d'un autre individu; chez d'autres, au contraire, bien que les organes génitaux se trouvent réunis dans un même individu, il ne peut pourtant produire sans le concours d'un autre individu de son espèce de sorte qu'il renferme à la fois en lui la faculté de féconder et d'ètre fécondé.

En botanique, le mot hermaphrodite s'emploie plus particulièrement pour désigner les plantes dont les fleurs sont à la fois pourvues de pistils et d'étamines.

HEROISME. Grandeur d'âme signalée par les traits éclatants et sublimes qui constituent les héros. L'héroïsme consiste dans la pratique des vertus difficiles. On peut être un héros dans presque toutes les conditions. Un roi, un ministre un

citoyen, peuvent aspirer et atteindre à l'héroïsme. Celui qui, du faîte des grandeurs et des richesses, tombe dans un abime de misère et de pauvreté, et qui, sans se déconcerter, souffre ce revers de fortune, est un vrai héros.

Le héros éprouve l'infortune, voit les approches de la mort sans que son âme perde rien de sa noblesse et de sa vigueur; une lâcheté qui pourrait le combler de fortune, ou abréger ses jours, ne serait jamais conçue dans son esprit, encore moins consentie par son cœur: voilà l'héroïsme.

HERSCHEL OU URANUS. ASTRONOMIE. Nom de la planète la plus éloignée du soleil, et qui n'est visible qu'avec le secours d'un bon télescope. Sa distance à cet astre est de plus de 19 fois le rayon de l'écliptique, ou 662 millions de lieues. Il lui faut 84 de nos années pour accomplir sa révolution entière; la rapidité de son mouvement orbiculaire est de 5,580 lieues par heure. L'inclinaison du plan de son orbite sur l'écliptique terrestre n'est que de 46' 26". Herschel la découvrit en 1781. Suivant ce célèbre astronome, six satellites se meuvent autour de cette planète, dans des orbes presque circulaires.

HÉTÉROCIENS. ASTRONOMIE. Nom que l'on donne aux peuples de la terre qui habitent les deux zones tempérées, c'est-à-dire, entre les tropiques et les cercles polaires. Ces peuples ont pendant toute l'année leur ombre méridienne tournée vers le pôle qui est élevé sur l'horizon; de sorte que ceux de la zone tempérée septentrionale ont leur ombre à midi tournée vers le pôle arctique, et ceux de la zone tempérée méridionale ont leur ombre méridienne tournée vers le pôle antarctique.

HEURE. ASTRONOMIE. Espace de temps que l'on prend pour unité dans la division du jour. L'heure se divise en 60 parties égales, qu'on appelle minutes; les minutes en 60 parties égales, appelées secondes; les secondes en 60 parties égales, que l'on nomme tierces; les tierces en 60 parties égales, appelées quarts, etc.

On mesure le temps par les révolutious diurnes du soleil. Le jour civil, composé d'un jour et d'une nuit, est le temps qui s'écoule entre le passage du soleil au même méridien, ou le temps d'un midi au midi suivant. On divise cette durée en 24 heures, que l'on compte à partir de minuit; c'est le jour civil. Les astronomes la comptent à partir de midi, depuis o jusqu'à 24; c'est le jour astronomique. Mais la terre, dans sa double révolution annuelle et diurne, avançant tous les jours vers l'orient, ne se trouve jamais, après chacune de ses révolutions

diurnes, vis-à-vis le même point du ciel où elle était 24 heures auparavant. Si le soleil passe au méridien en même temps qu'une étoile, le lendemain celle-ci le devancera, et y reviendra un peu avant cet astre, à cause de l'espace apparent qu'il décrit vers l'orient. Il suit de là que le jour solaire est plus long que le jour sidéral (d'environ 4 minutes), et qu'il faut ajouter chaque jour quelque chose au premier pour égaler le second. D'ailleurs cette inégalité n'est pas toujours la même, par la différence de vitesse du soleil dans les divers points de son orbite, et par l'inégalité des arcs de l'écliptique décrits chaque jour. Il résulte de là qu'une horloge parfaitement réglée ne demeurera pas d'accord avec le soleil; et si cet accord a lieu dans un an, dans l'espace de 365 ou 366 jours, elle aura tantôt avancé, tantôt retardé. Ces inégalités peuvent aller jusqu'à 16 minutes 15 secondes.

Il y a done trois manières de mesurer le temps: 1o l'heure vraie que nous donne le soleil : cette heure est exactement indiquée par les cadrans solaires; 2o l'heure sidérale, marquée par le retour des étoiles au même lien: c'est cette heure que préfèrent les astronomes; 3° enfin, l'heure moyenne, ou le temps moyen, marquée par les horloges d'une exécution parfaite, et que mesurerait la révolution uniforme du soleil dans l'équateur.

Dans l'usage ordinaire de la division du temps, on ne tient pas compte de ces inégalités des jours solaires, parce qu'une pareille exactitude est toutà-fait superflue; mais elle est nécessaire aux astronomes, qui ne sauraient apporter dans leurs observations et dans leurs calculs une trop rigoureuse précision. Les horlogers mécaniciens ont imaginé depuis long-temps, pour cet usage, des pendules à équation, destinées à donner l'heure vraie et l'heure moyenne. Elles ont deux aiguilles à minutes, dont l'une indique par sa marche régulière le temps moyen, tandis que l'autre, retardée ou avancée par un mécanisme particulier, de manière à être toujours d'accord avec le soleil, marque le temps vrai.

Dans la combinaison de l'heure vraie et de l'heure moyenne, il y a accord le 15 avril et le 23 décembre; mais dans l'intervalle l'heure moyenne avance ou retarde ainsi :

Le 15 avril, accord;

Le 14 et 15 mai, la pendule retarde de 3'58"; Le 15 juin, accord;

Les 25 et 26 juillet, la pendule avance de 6' 6"; Le 31 août, accord;

Les 1 et 2 novembre, la pendule avance de 16′ 15: c'est la plus grande équation du temps; Le 23 décembre, accord;

Les 11 et 12 février, la pendule avance de 14′ 36′′. On voit, d'après ces inégalités, qu'une horloge bien réglée ne peut s'accorder avec le temps vrai que quatre fois dans l'année; que tous les autres jours elle doit avancer ou retarder, selon que la longitude moyenne du soleil sera plus petite ou plus grande que son ascension droite vraie : ainsi, la connaissance de ces variations est indispensable pour régler les pendules et les montres.

Le temps sidéral règle les pendules des observatoires, parce que toute l'astronomie repose sur l'observation des étoiles; le temps moyen est employé dans les tables des planètes et des satellites, et le temps vrai, qui règle les jours et les saisons, est seul suivi dans les usages civils. V. TEMPS, JOUR.

HIEROGLYPHES. ARCHÉOLOGIE. Signes particuliers du système graphique des anciens Égyptiens, destinés à être sculptés ou gravés sur les monuments publics.

L'écriture hieroglyphique est employée en Égypte dans les mocuments de toute espèce, sur les murs des temples des dieux et des palais des rois, comme sur les figures les plus communes et sur les briques mêmes destinées pour les constructions. Cette écriture comprend trois genres bien distinets, savoir:1o L'écriture hieroglyphique, ou composée de signes qui sont la figure fidèle d'animaux, de plantes, d'astres, de l'homme et de ses divers membres, ou bien d'objets divers, produits de l'industrie humaine. Le nombre des signes de cette écriture est de 800 environ, et ils se distribuent en trois classes: sigues figuratifs ou exprimant l'idée de l'objet même qu'ils représentent; signes symboliques, dont l'objet qu'ils représentent a des rapports plus ou moins éloignés avec l'idée qu'ils expriment; signes alphabétiques ou phonétiques, exprimant les sons et les voix de la langue parlée. -2° L'écriture hiératique, composée de signes dont le trait n'exige pas la connaissance du dessin, et qui ne sont qu'une tachygraphie des signes hieroglyphiques mêmes. 3o L'écriture démotique, composée d'un certain nombre de signes pris de l'écriture hiératique même, mais d'où les signes figuratifs sont exclus en général, et ne conservent que quelques signes symboliques pour les objets relatifs à la religion seulement. L'écriture hieroglyphique proprement dite était spécialement employée pour les monuments; l'écriture biératique plus ordinairement pour les manuscrits; l'écriture démotique était réservée aux usages généraux et populaires de la nation, et aux actes publics.

On doit à M. Champollion jeune, dont on ne

peut trop regretter la perte récente, la découverte de l'alphabet des hieroglyphes égyptiens. Après quinze années d'études non interrompues sur les monuments écrits de l'antique Égypte, et après avoir acquis une connaissance approfondie de la langue copte, M. Champollion communiqua, le 22 septembre 1822, à l'Institut royal de France, le résultat de ses travaux. Ce corps savant reconnut et proclama une aussi importante découverte, qui assure au nom de M. Champollion jeune la plus haute célébrité.

HISTOIRE. Récit des faits donnés pour vrais, de ce que les hommes, soit individus, soit peuples, ont fait dans les temps passés au font de nos jours.

Les premiers fondements de toute histoire sont les récits des pères aux enfants, transmis ensuite d'une génération à une autre; ils ne sont que probables dans leur origine, et perdent un degré de probabilité à chaque génération. Avec le temps la fable les grossit, et la vérité se perd : de là vient que toutes les origines des peuples sont absurdes.

L'histoire est un tableau qui présente à nos yeux la perspective des siècles écoulés. C'est le code où sont écrites les actions bounes ou mauvaises des hommes; en un mot, le recueil des archives du genre humain. C'est dans l'histoire qu'on peut étudier successivement l'origine des nations, la fondation des empires, leur accroissement, leur décadence, leur chute, les bouleversements de l'ordre physique et moral, les révolutions du globe, les passions des hommes exposés au grand jour, quelques sages, une foule de scélérats, quelques vertus et de grands crimes.

Le but de l'histoire est d'instruire les hommes par les actious de leurs semblables: différente de la morale, elle ne donne point de préceptes souvent secs, décharnés; elle n'instruit que par les faits, qui sont des modèles parlants d'expérience, de prudence et de sagesse.

L'histoire se divise à l'infini. On l'appelle bistoire générale si elle embrasse l'histoire du monde entier, et on l'oppose aux histoires particulières, qui sont celles ou d'une partie du monde ou d'un état. Il y a ensuite l'histoire des provinces, des villes, l'histoire d'une famille, l'histoire d'un seul homine ou biographie; on peut aussi avoir l'histoire d'une époque plus ou moins longue, par exemple l'histoire des temps héroïques ou fabuleux, l'histoire de Rome république et de Rome empire, l'histoire du moyen âge, l'histoire moderne, l'histoire de certaines révolutions. Enfin il y a l'histoire des institutions, l'histoire des opinions, l'histoire

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