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deux sortes de forces qui contrebalancent en lui celles de la paresse et de l'inertie, et qui lui sont communiquées, l'une par ses passions fortes, et l'autre par la haine de l'ennui.

Deux passions opposées balancent toutes les actious de l'homme civilisé, l'amour et l'ambition. A l'amour se rapportent tous les plaisirs des sens; à l'ambition, une partie de ceux de l'âme. Ces deux passions sont toujours en contre-poids égal dans le même sujet; et, tandis que la première rassemble sur l'homme toutes les jouissances corporelles, et le fait des cendre insensiblement au-dessous de la brute, la seconde le porte à réunir sur lui tous les empires, et à se mettre quelquefois au-dessus de la Divinité. On peut observer ces deux effets contradictoires chez tous les hommes qui ont pu se livrer sans obstacle à ces deux impulsions, dans la classe des rois comme dans celle des esclaves. La nature a donné à l'homme la première de ces deux passions pour son bonheur. Elle fait naître les deux sexes en nombre égal, afin de fixer l'amour de chaque homme à un seul objet, sur lequel elle a réuni toutes les harmonies éparses dans ses plus beaux ouvrages.

Il y a, entre l'homme et la femme, une grande analogie de formes, d'inclinations et de goûts; mais il y a une différence encore plus grande de qualités. Voy. FEMME, BIMANES, SEXES, PHYSIOLOGIE.

HONNÊTETÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Civilité, politesse; sentiment d'un honime sincèrement attaché à l'honneur, à la vertu.

Ce mot, dans le premier sens, n'annonce que des manières polies. Ainsi l'on distingue l'honnète homme de l'homme honnête. Le premier est exact dans ses discours et dans ses actions; le second est poli. On ne se méprend point au caractère de l'homme honnête, parce qu'il est entièrement extérieur, et qu'on est toujours à portée d'en juger; mais l'on accorde ou l'on refuse souvent mal à propos le titre d'honnête homme. On le refuse à des gens malheureux, que la rigueur du sort poursuit impitoyablement, et qu'on soupçonne, lors même que leur âme ne cesse point d'être dirigée par les principes les plus vertueux et les plus nobles. Cependant on ne rougit pas de qualifier d'honnètes les gens les plus décidément malhonnètes, par la seule raison qu'ils paient bien leurs dettes, ou qu'ils n'en contractent aucune, quoiqu'ils soient d'ailleurs méchants, envieux, calomniateurs, injustes, et que leur fortune soit le prix de crimes et de lâchetés.

HONNEUR. PHILOSOPHIE, MORALE. Sentiment qui nous attache fortement à l'estime de nous

mêmes, et nous fait remplir avec franchise, courage et intrépidité, tous les devoirs, à l'accomplissement desquels nous attachons cette estime.

L'honneur nous semble n'ètre autre chose que l'amour de la considération. Il nous porte à désirer l'estime des autres hommes, et surtout la nôtre. Tout ce qui blesse la dignité de l'homme et sa délicatesse est contraire à l'honneur; tout ce qui porte le caractère de la grandeur et de la générosité est de son essence. Il diffère de la vertu, en ce que, plus modeste, elle ne veut le bien que pour luimème, parce qu'elle est la perfection divine; elle accomplit les devoirs les plus pénibles, sans prétendre à une autre récompense qu'au bonheur d'avoir rempli la tâche qui lui était imposée, tandis que l'honneur prétend à la réputation, à l'estime que procure l'accomplissement rigoureux des devoirs imposés par notre nature et par la société ; la vertu ne mérite ce nom qu'autant qu'elle est toutà-fait désintéressée. L'honneur existe encore avec le désir de profiter des avantages qui lui sont attachés; il s'allie assez bien avec la recherche des dignités et du rang qu'elles donnent, pourvu que l'on n'emploie pour se les procurer aucun moyen réprouvé par la probité la plus exacte, ni la flatterie, ni la dépendance servile; en effet, tout ce qui porte l'empreinte de la bassesse répugne essentiellement à l'honneur, qui est l'image de la vertu, avec plus d'éclat et moins de beauté réelle.

L'honneur est un juge qui tient tribunal dans notre conscience même, et dont l'autorité s'étend là où finit celle de la loi. La loi permet ce qu'elle ne défend pas : l'honneur, en ce sens seul, défend ce que la loi permet, il protége des droits qu'elle ignore. De toutes les créances, les plus sacrées pour lui sont celles que le tribunal ne reconnaitrait pas; dans son code, une parole d'honneur est plus sacrée qu'un billet. L'honneur est ce sentiment qui porte Ninon à restituer le dépôt confié sans titre à sa bonne foi; c'est ce sentiment qui nous porte à nous abstenir, par cela seul qu'elle est mauvaise, d'une action utile, si secrète qu'elle puisse être; c'est le plus sûr garant de l'intégrité des hommes et de la fidélité des femmes.

L'honneur, en offrant la perspective des emplois publics et des distinctions sociales, en récompense du dévouement a la patrie, est l'essence d'un gouvernement véritablement libre; on peut espérer de léguer à ses enfants un nom sans tache, comme le plus précieux des héritages, et que le prix d'une vie remplie de sacrifices ne sera pas perdu, du moins pour la postérité de celui qui honore son pays en s'honorant lui-même par de belles actions.

Mais lorsque, dans un état, les dignités ne sont plus les récompenses du mérite seul, lorsqu'elles sont données plutôt à l'intrigue et à la bassesse qu'à la valeur ou à une longue suite de loyaux services; lorsqu'on voit le vice sans horreur, et l'honneur véritable sans admiration, on peut dire que cet état est sur le penchant du précipice, et qu'il est près de subir le joug du despotisme, ou de tomber dans l'anarchie.

L'homme d'honneur est franc, sincère, ennemi de tout déguisement; il dédaigne la feinte et l'artifice; il honore le mérite dans les autres, et lui rend, à l'occasion, un éclatant témoignage. S'il n'est pas tout-à-fait exempt d'un certain orgueil, du moins il ne le place que dans des choses digues d'admiration et d'estime; il préfère à la richesse la considération acquise par le désintéressement et une conduite à l'abri de tout reproche; il est prêt à sacrifier sa vie, plutôt qu'à la conserver aux dépens de sa conscience et de considération; il lui manque une seule chose pour être tout-à-fait vertueux, c'est de moins s'occuper de lui-même, et de chercher le bonheur, non dans la vaine estime des hommes, mais dans l'union de sa volonté avec la divine sagesse et la souveraine vérité.

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HONTE. PHILOSOPHIE, MORALE. Sentiment pénible et humiliant que l'âme éprouve par la conscience d'une faute qui l'avilit. Il est dans notre cœur un juge intime et sévère, qu'il nous suffit de consulter de bonne foi pour nous faire justice sur la valeur de tout acte moral. Ce juge est notre conscience; son témoignage fait ou la consolation ou la honte intérieure. Toutes les fois que ses principes sont enfreints, nous ne pouvons rentrer en nous-mêmes sans y voir le tableau de notre dégradation : ce tableau est le supplice rigoureux de notre amour-propre. La honte est donc le reproche de la conscience; c'est le remords que cause une mauvaise action dout on rougit. On doit avoir honte de ses fautes.

La honte qui nous empêche de faire le bien, celle qui n'est que respect humain, est un très-grand obstacle à la vertu, et nait de la faiblesse de l'âme ou de la timidité; cette honte est toujours blåmable.

La honte est aussi quelquefois causée par la crainte du blâme, et par l'ignorance des usages établis dans la société. C'est ordinairement le défaut des jeunes gens qui entrent dans le monde.

HORIZON. ASTRONOMIE. Nom d'un grand cercle de la sphère, qui divise les cieux en deux parties égales, appelées hémisphères supérieur et infé

rieur. Le mot horizon vient d'un mot grec qui signifie borneur, parce qu'en effet l'horizon borne la vue. L'horizon, considéré comme grand cercle, sépare la partie visible du ciel d'avec celle qui est invisible.

L'horizon est différent selon les différents points de la terre où l'on peut se trouver. Il a pour pôles deux points que l'on appelle points verticaux, du principal qui est au-dessus de notre tête (vertex); nous lui donnons le nom particulier de zénith; l'autre, directement opposé, est appelé nadir. Ces deux derniers noras sont tirés de la langue des Arabes, qui les ont distingués les premiers, Il y a deux sortes d'horizons, l'un rationnel ou intelligible, l'autre visuel ou sensible. On appelle le premier rationnel parce qu'il ne peut être conçu que par l'entendement. L'horizon rationnel est ce grand cercle concentrique à la terre, c'est-à-dire qui a le même centre, et dont les deux pôles répondent au zénith et au nadir du lieu dont il est l'horizon. Il partage la sphère en parties égales, qu'on nomme hemisphères (demi-boules) : l'un est appelé supérieur et visible, et l'autre inférieur et invisible.

Outre l'horizon rationnel qui vient d'être expliqué, il y a le visuel ou sensible, qui est le petit cercle qui borne notre vue lorsque nous sommes sur une montagne. L'horizon est perpendiculaire à la verticale du lieu tracé par l'appareil qu'on nomme fil-à-plomb. On exprime encore cette propriété en disant qu'il est parallèle à la surface des eaux tranquilles. L'horizon sensible est différent pour tous les différents points de la surface de la terre; on en peut donc compter autant qu'il y a de points sur cette surface: chaque pays, chaque observateur a donc le sien; d'où il suit que nous changeons d'horizon à chaque pas que nous faisons, dans quelque direction que ce soit.

Voici les différents usages de l'horizon rationnel, ou de l'horizon indiqué par la sphère : 1o Il partage le monde en deux hémisphères, ou moitiés de sphère, l'un supérieur et l'autre inférieur, d'où il suit que, quand il fait jour dans l'un, il fait nuit dans l'autre ; 2o il marque le coucher et le lever des astres: ils se lèvent quand ils paraissent audessus de l'horizon, et ils se couchent quand ils paraissent s'abaisser au-dessous; 3° il montre la longueur du jour et de la nuit, puisque le jour n'est autre chose que le temps où le soleil se montre sur l'horizon, et la nuit, le temps qu'il est au-dessous; 4o il determine le commencement et la fin du crépuscule et de l'aurore: en effet, le soir, quand le soleil baisse au-dessous de l'horizon, ce qu'ou appelle le crépuscule commence, et il ne finit que

lorsque le soleil est à 18 degrés au-dessous de l'horizon : il est fort court en hiver, et plus long en été; l'aurore, au contraire, commence le matin, quand le soleil est arrivé à 18 degrés au-dessous de l'horizon; 5o il marque les points cardinaux du monde, qu'on nomme Septentrion ou Nord, Midi ou Sud, Orient ou Est, Occident ou Ouest. Les deux points où le méridien et l'horizon se coupent s'appellent le Nord et le Sud; les deux points où l'horizon et l'équatetur se coupent s'appellent l'Orient et l'Occident.

HORLOGE DE FLORE. BOTANIQUE. Linné ayant remarqué l'épanouissement constant de certaines fleurs à des heures marquées du jour, en composa une horloge, qui lui indiqua, avec une assez grande régularité, la distribution du temps de la journée, et dont voici la position: Épanouissement des fleurs depuis le matin jusqu'à

midi.

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que l'unique lien des nations; ce fut le germe des amitiés les plus anciennes, les plus révérées, les plus durables entre des familles séparées par des régions immenses.

HOSPITALITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Libéralité qu'on exerce en donnant asile aux étrangers dans sa maison pendant un certain temps; droit réciproque de loger les uns chez les autres.

Née de la commisération naturelle, l'hospitalité fut générale dans les premiers temps. Ce fut près

Dans les siècles antérieurs à la civilisation, au commerce, à l'invention des signes représentatifs de la richesse, lorsque l'intérêt n'avait point encore préparé d'asile au voyageur, l'hospitalité y suppléa; l'accueil fait à l'étranger fut une dette sacrée, que les descendants de l'homme accueilli acquittaient souvent après un laps de temps de plusieurs siecles. De retour dans sou pays, il se plaisait à raconter les marques de bienveillance qu'il avait reçues, et la mémoire s'en perpétuait dans la famille.

Ces mœurs touchantes se sout affaiblies à mesure que la communication des peuples s'est facilitée. La sainte hospitalité, éteinte partout çù la police et les institutions sociales ont fait des progrès, ne se retrouve plus que chez les Arabes et

chez les nations sauvages.

HOUILLE. GÉOLOGIE. Substance minérale combustible, charbonneuse et bitumineuse, que l'on retire du sein de la terre dans plusieurs pays. Les formatious houillères commencent la série des terrains secondaires qu'elles lient aux terrains de transition. C'est ordinairement dans des bancs arénacés, dit grès houillers, que se trouvent les houillères. Leur gisement est en couche plus ou moins épaisses, alternant avec des bancs de grès mélangés ou psammites, avec des schistes argileux et avec des terrains calcaires compactes coquillers. Le nombre des couches est très-variable: dans quelques localités, on en compte plus de soixante les unes sur les autres; les moins épaisses n'ont que huit à dix pouces les plus puissantes ont jusqu'à vingt pieds et plus.

Les bancs de houilles, les grès et les autres roches des terrains houillers, renferment une grande quantité de débris de corps organisés, appartenant principalement au règne végétal. Ce sont presque tous des empreintes de tiges ou de feuilles de plantes monocotylédones analogues aux lycopodes, aux fougeres, aux marsiléacées, aux équisétacées. Les couches schisteuses, placées au milieu de ces roches, renferment des restes d'animaux marius, et surtout de poissons.

On distingue trois variétés principales de houille: la houille compacte, la houille grasse, et la houille maigre. La houille compacte est d'un noir un peu terne; elle brûle facilement, avec une flamme blanche, brillante, sans répandre beaucoup de fumée, et en dégageant une odeur balsamique assez agréable. La houille grasse est pesante, d'un

noir brillant, très-friable, et très-facilement combustible; elle brûle avec une flamme blanche, en répandant beaucoup de chaleur, une fumée épaisse et une odeur bitumineuse. La houille maigre, plus lourde que les deux variétés précédentes, est aussi plus solide; sa couleur est peu éclatante, et elle passe quelquefois au gris. Elle brûle moins facilement que la houille compacte et que la houille grasse; la flamme qu'elle produit est généralement bleuâtre.

On confond souvent avec la houille une substance que l'on distingue en minéralogie sous le nom d'authracite, qui se trouve presque exclusivement dans les terrains de transition les plus anciens, en couches ou en filons au milieu de micaschistes, de gneiss, de roches granitiformes et de schistes phyllades. L'anthracite est d'un noir brillant métallique, souvent irisé; il brûle difficilement, sans flamme, sans odeur, et presque sans fumée. On trouve des couches de houille à une trèsgrande hauteur au-dessus du niveau de la mer: celles de Santa-Fé, dans les Cordillières, sont à quatre mille quatre cent mètres; celles de Saint-Ours, près Barcelonnette, sont à deux mille cent soixante mètres; celles d'Entrevernes, en Savoie, sont à mille metres. D'autres couches, au contraire, sont exploitées à plusieurs centaines de mètres au-dessous du niveau de la mer.

L'Angleterre est le pays qui renferme les plus grandes exploitations de houille, et qui fait aussi la plus grande consommation de ce combustible; on évalue à soixante quinze millions de quintaux métriques la quantité de houille extraite annuellement dans les lles Britanniques. La France possède environ deux cent quarante mines de charbon de terre exploitées, qui occupent plus de dix mille ouvriers, et fournissent par an neuf ou dix millions de quintaux métriques de houille, dont un tiers est produit par les mines du département de la Loire.

Les usages de la houille sont nombreux et se multiplient chaque jour davantage; on peut l'employer telle qu'elle sort de la mine pour tous les besoins domestiques. Soumise à une température élevée dans des vaisseaux clos, elle subit une décomposition partielle; la matière huileuse ou bitumineuse se convertit en 'acide carbonique, en gaz hydrosulfurique et en gaz hydrogène carboné: le résidu est un charbon léger, plus volumineux que la houille employée, auquel on donne le nom de coke, et dont on se sert pour le chauffage en France et en Angleterre. Le gaz hydrogene carboué qui se dégage par cette opération, est distribué, après avoir été purifié, dans des conduits souterrains

pour servir à l'éclairage. Voyez GAZ (ÉCLAIRAGE PAR LE).

Les meilleurs qualités de houilles sont celles qui sont exemptes des sulfures de fer et des terres alumineuses sulfurées. En général, les plus estimées sont celles qui ont de 30 à 40 pour cent de bitume, et dont le résidu terreux, que laisse la combustion complète, est de 3 à 5; dans les plus mauvaises, il va jusqu'au-delà de o, 50, et il n'existe presque point de bitume.

HUILE. HISTOIRE NATURELLE. On donne le nom d'huile à différentes substances plus ou moius grasses, plus ou moins fluides, toutes inflammables, et que l'on obtient, soit par expression, soit par la distillation de diverses parties des végétaux, et surtout de leurs graines.

L'huile grasse ou fixe est généralement liquide à la température ordinaire; colorée en jaune ou en verdåtre; visqueuse; d'une saveur faible, quelquefois désagréable; d'une odeur légère; insoluble dans l'eau. Les huiles grasses dont on fait le plus d'usage dans les arts et pour la consommation domestique, sont les huiles d'olives, de noix, de noisettes, de faines, d'œillets, d'amandes douces, de navette, de colza, de lin, de chenevis, etc.

Les huiles essentielles, qu'on obtient par distillation, sont des liqueurs inflammables, qui faisaient partie des sucs des végétaux d'où elles ont été tirées. Elles n'ont pas toutes la même consistance; les unes sont épaisses comme du beurre, d'autres sont fluides; quelques-unes, quoique également fluides, sont susceptibles de se figer, ou plutôt de se cristalliser en totalité, par un froid de 8 degres au-dessus de zéro.

On obtient aussi des huiles essentielles par expression des écorces de certains fruits, tels que le citron, l'orange, la bergamotte, etc.

On fait un grand usage des huiles essentielles en médecine et pour la parfumerie: les plus employées sont celles d'absinthe, d'angélique, de marjolaine, de menthe, de romariu, de giroffe, de lavande, d'oranger, de rose, etc. On les emploie aussi dans les arts; elles servent de dissolvants et font la base des vernis.

HUMANITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Noble sentiment de bienveillance pour tous les hommes, qui nous porte à contribuer à leur bonheur; vertu morale, sentiment fondé sur la loi naturelle bien sentie, qui nous fait envisager tous les hommes comme nos frères, qui nous rend sacré le grand principe: Faites à autrui ce que vous voudriez qui

Vous fut fait à vous-même, en se supposant dans les mêmes circonstances et dans la même position où il se trouve; et qui, dès là, nous détermine à toute la commisération et à toute la générosité dont il est en notre pouvoir de faire preuve.

Le plaisir le plus délicat est de faire le bonheur d'autrui, et surtout celui des malheureux. Les richesses n'ont jamais donné la vertu; mais la vertu a souvent donné les richesses. L'homme humain est celui pour qui la vue du malheur d'autrui est une vue insupportable, et qui, pour s'arracher à ce spectacle, est, pour ainsi dire, forcé de secourir le malheureux.

L'humanité est le fruit d'une bonne éducation et d'un amour-propre éclairé; c'est aussi souvent l'effet d'un heureux tempérament. Les personnes douces et éclairées sont naturellement portées à l'amour de leurs semblables: l'effet du bonheur est de chercher à se communiquer.

HUMANITÉS. BELLES-LETTRES. Lettres humaines, c'est-à-dire, l'étude de la grammaire, du grec, du latin, de la poésie, de la rhétorique, et des anciens poètes, orateurs, historieus, en un mot, tout ce qu'on a coutume d'enseigner dans les colléges, depuis la sixième jusqu'à la philosophie, exclusi

vement.

HUMEUR. PHILOSOPHIE, MORALE. Chagrin momentané; inégalité de l'âme qui dispose à l'impatience; sentiment d'une âme aigrie par la contrariété, et qui manifeste son aigreur par un visage peu serein, des manières dures ou repoussantes, un discours désobligeant, et un extérieur de mécontentement qu'on fait ressentir aux personnes même qui n'y ont influé en aucune manière.

Si l'humeur n'est pas un défaut habituel, elle ne prouve rien contre le caractère, alors elle est causée ou par la mauvaise disposition des humeurs, ou par un chagrin cuisant, ou par un dépit profond. Ces différentes causes réclament l'indulgence pour tout effet désagréable qu'elles produisent.

HUMIDITÉ. PHYSIQUE. Qualité qu'acquièrent les corps en s'imprégnant de particules aqueuses. On applique l'épithète d'humide à tous les corps solides ou gazeux qui paraissent contenir de l'eau en excès, laquelle les rend susceptibles de mouiller d'autres corps; pour la justifier, il faut que l'eau soit en quelque sorte libre et prête à se combiner à un autre corps ou à se déposer : ainsi l'air peut contenir beaucoup d'eau sans être humide, si l'eau est à l'état de vapeur; mais, au moment où l'air se

refroidit, une portion de cette eau reprenant la forme liquide, l'air devient humide.

L'humidité atmosphérique résulte moins de la quantité de pluie que de la somme des jours pluvieux et humides: elle est plus grande dans les lieux situés à l'ouest, aux bords des fleuves, des étangs, des marais, des lacs, sur les rivages de l'Océan, en automne et au commencement de l'biver et du printemps, le matin et le soir. L'humidité constante de l'atmosphère influe sur les végétaux: ils s'étiolent, blanchissent, et ne donnent ni semences ni fruits. Dans les pays du midi, le chaud humide occasionne le relâchement, la faiblesse des organes des sens, des maladies de la peau et des fièvres du plus mauvais caractère. Plus l'atmosphère est chaude, et plus elle contient d'eau dissoute et vaporeuse aussi règne-t-il dans tous les pays voisins de l'équateur et des tropiques une humidité extrême, inconnue dans nos climats.

Les sels deviennent humides quand ils restent quelque temps exposés à l'air, parce qu'ils se chargent des vapeurs aqueuses qui y sont répandues; on dit alors qu'ils sont déliquescents, qu'ils se liquéfient, la déliquescence étant un effet particulier de l'action générale des corps sur la vapeur d'eau renfermée dans l'air qui les environne. Ainsi la déliquescence dépend de la tension de la vapeur d'eau renfermée dans l'air; elle diminue à mesure que l'air s'éloigne de son point de saturation, elle cesse complétement pour chaque température lorsque la tension de la vapeur est arrivée à un certain point, et, au-delà de cette limite, le corps, au lieu d'absorber l'humidité de l'air, en abandonne ; et réciproquement, des corps qui se dessèchent dans l'état ordinaire d'humidité de l'atmosphère, absorbent de la vapeur lorsque l'air approche du terme de la saturation. Ainsi le sucre devient déliquescent à 95° de l'hygromètre, et une dissolution saturée de sel marin à 87°. Voyez AIR, HYGROMÈTRE, POROSITÉ.

HUMILITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Sentiment de l'imperfection de notre être, de notre infériarité relativement à tout ce qui nous est supérieur, soit par le rang, soit par les lumières, soit par les qualités du cœur, soit par les talents. L'humilité diffère de la modestie, en ce que celle-là nous peint à nous-mêmes au-dessous de ce que nous sommes. La modestie, au contraire, en nous peignant tels que nous sommes, nous empêche de nous en prévaloir pour humilier l'amour-propre d'autrui.

L'humilité n'est souvent qu'une feinte soumission que nous employons pour soumettre effectivement

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