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tout le monde, c'est un artifice de l'orgueil par lequel il s'abaisse devant les hommes pour s'élever sur eux, c'est son déguisement et son premier stratagème; mais quoique ses changements soient presque infinis, et qu'il soit admirable sous toute sorte de figures, il faut avouer néanmoins qu'il n'est jamais si rare ni si extraordinaire que lorsqu'il se cache sous la forme et sous l'habit de l'humilité; car alors on le voit les yeux baissés, dans une contenance modeste et reposée; toutes ses paroles sont douces et respectueuses, pleines d'estime pour les autres, et de dédain pour lui-même. Si on l'en veut croire, il est indigue de tous les honneurs, il n'est capable d'aucun emploi, il ne reçoit les charges où on l'élève que comme un effet de la bonté des hommes et de la faveur aveugle de la fortune. C'est l'orgueil qui joue tous les personnages que l'on prend pour l'humilité.

L'humilité est quelquefois le fruit d'une longue et infructueuse recherche de la vérité. Dans l'ardeur de s'instruire, l'homme se trouve à chaque instant arrêté par l'impossibilité de découvrir les secrets de la nature, les principes des ètres, l'essence de ce qu'on nomme esprit, âme, etc. A chaque pas, il rencontre les bornes de l'entendement; et après une pénible étude, il reste persuadé que ce que l'homme peut savoir est bien peu de chose, comparativement à ce qu'il lui reste à apprendre : cette connaissance lui fait sentir sa faiblesse, et ce sentiment est ce qu'on nomme humilité. Il n'appartient qu'au philosophe d'être humble ; l'ignorant n'imagine pas qu'on puisse aller au-delà de ses connaissances.

HYBRIDE. HISTOIRE NATURELLE. Ce mot signifie proprement métis: on l'emploie quelquefois comme synonyme de mulet; il ne devrait cependant pas avoir la même signification, mulet emportant l'idée de l'infécondité, et hybride ne présentant pas nécessairement cette condition.

En botanique, on donne le nom d'hybride aux fleurs qui produisent, soit naturellement, soit artificiellement, des fruits qui tiennent du mélange qui s'est fait de la poussière des étamines d'une espèce de plante avec le pistil d'une autre plante, soit que celle-ci soit du même genre que la première, soit qu'elle soit d'un geure différent.

HYBRIDITÉ. HISTOIRE NATURELLE. On désigne sous ce nom, ainsi que sous celui de croisement, l'acte par lequel une espèce de plante est fécondée par une autre, et qui pour résultat donne naissance à des individus intermédiaires. Ceux-ci sont appelés hybrides ou mulets végétaux.

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L'unité dont se servent les fontainiers pour mesurer les eaux courantes, porte le nom de pouce d'eau; c'est la quantité d'eau qui coule, par un orifice circulaire d'un pouce de diamètre, percé dans une paroi verticale, sous une charge de sept lignes d'eau, à partir du centre de l'orifice. Le volume d'eau qui s'écoule pendant une minute est de 14 pintes anciennes de Paris, ou, par vingt-quatre heures, de 19 mètres, 2. Le demi-pouce d'eau est la quantité d'eau qui s'écoule par un orifice circulaire d'un demi-pouce de diamètre sous une charge d'eau de sept lignes: ainsi la quantité d'eau fournie par un demi- pouce est le quart de celle qui est fournie par un pouce; celle qui est fournie par une ligne d'eau, est également, non pas la douzième, mais la 144 partie de celle formée par un pouce.

HYDROCYANATES. CHIMIE. Classe de sels formés par l'union de l'acide hydrocyanique avec quelques bases salifiables; ils portaient autrefois le nom de preussiates.

HYDRODYNAMIQUE. PHYSIQUE. L'hydrodynamique est la partie de la physique dont l'objet est de déterminer les lois du mouvement des fluides. L'application de ces principes à la conduite des eaux a reçu le nom d'hydraulique; dénomination que l'on donne aussi à toutes les machines qui servent à conduire les eaux.

HYDROGÈNE. CHIMIE. Fluide élastique permanent, incolore, insipide, inodore, plus léger que l'air atmosphérique, insoluble dans l'eau, inflammable, impropre à la combustion et à la respiration, et qui, combiné avec l'oxigène, est le principe générateur de l'eau.

L'hydrogène est un des corps les plus répandus dans la nature. On le trouve non-seulement dans l'eau, mais encore dans tous les êtres organisés, tant animaux que végétaux. Il se présente sous l'aspect d'un gaz particulier, auquel on donnait au

trefois le nom d'air inflammable, et, de même que l'oxigène, ne peut être isolé sous forme solide ou liquide.

La découverte de l'hydrogène date des premieres années du XVIIe siècle; toutefois, il ne commença à être bien étudié que vers l'année 1777, par Cavendisch. Sa pesanteur spécifique est beaucoup moindre que celle de l'air et de tous les autres fluides élastiques; elle n'est que de 0,0688.

La manière la plus ordinaire de préparer le gaz hydrogène consiste à dissoudre du zine dans un mélange d'acide sulfurique et d'eau. On l'obtient aussi par la distillation de la houille, et c'est préparé en grand de cette manière qu'on s'en sert pour l'éclairage à Paris, à Londres et dans d'autres grandes villes.

Il est très-difficile d'obtenir ce gaz très-pur; on le débarrasse d'une matière huileuse qui lui donne de l'odeur et augmente sa pesanteur, en l'agitant avec de la potasse, ou en le faisant passer à travers une dissolution de cette substance.

L'hydrogène est un corps simple non métallique; le calorique le dilate comme il fait des autres gaz. Un corps en ignition que l'on plonge dans une éprouvette pleine de gaz s'éteint, et si l'on approche une bougie d'une éprouvette remplie d'hydrogène et dont l'ouverture est en bas, il brûle avec une flamme blanche, d'autant plus bleue qu'il est moins pur; dans cette expérience il ne produit que de l'eau résultant de la combinaison de l'hydrogène avec l'oxigène de l'air. De tous les corps simples, ce gaz est le plus électro-vitré. Il réfracte fortement la lumière; son pouvoir réfringent est de 6,614.

L'hydrogène ne se combine point avec l'oxigène, à la température ordinaire, à moins qu'il ne soit sous l'influence physique de certains corps. Il paraît que, bors de cette influence, ces deux gaz peuvent être mêlés pendant un temps indéfini sans agir l'un sur l'autre, lorsqu'on ne les chauffe point, et que ce n'est qu'à une chaleur rouge ou presque rouge qu'ils s'unissent. Leur combinaison a toujours lieu dans le rapport de 2 d'hydrogène et de i d'oxigène en volume.

L'oxigène n'est pas le seul corps simple avec lequel l'hydrogène peut s'unir, il s'unit encore au carbone, au phosphore, au soufre, au sélénium, au chlore, à l'iode, à l'azote, et à trois métaux qui sont le potassium, l'arsenic et le tellure.

De tous les corps combustibles, c'est l'hydrogène qui, en brûlant, produit le plus de chaleur : elle est telle, que presque tous les corps que l'on soumet au foyer du chalumeau de ce gaz et de gaz oxigène fondent en quelques secondes.

En France, en Angleterre, etc., le gaz hydrogène est employé pour l'éclairage. Celui dont on se sert généralement est composé de beaucoup de gaz hydrogène protocarboné, de gaz oxide de carbone et souvent d'acide carbonique; les proportions de ces gaz varient à l'infini, suivant la nature des substances distillées et le mode d'application de la chaleur. Voyez Gaz (Éclairage PAR LE), HOUILLE. Le gaz hydrogène étant treize fois plus léger que l'air atmosphérique, peut être contenu dans des vases ouverts, dont on renverse l'orifice. Il enlève avec lui des corps pesants, quand ils ne surpassent pas l'effet de sa légèreté. Cette pesanteur peu considérable du gaz hydrogène a fourni l'occasion de faire des essais sur la navigation dans l'air, c'est-àdire des expériences aéronautiques. C'est aux frères Mongolfier, d'Annonay, que nous devons cette merveilleuse découverte. Le premier ballon rempli de gaz hydrogène fut formé par Charles, et les premiers qui eurent la hardiesse de se lancer dans une si frêle machine furent Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlande. Depuis, cette expérience a été répé tée dans presque toutes les contrées de l'Europe, et même en Amérique. Voyez AEROSTATS, AIR.

HYDROGRAPHIE. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. C'est cette partie de la géographie qui considère la mer en tant qu'elle est navigable. Elle enseigne à construire des cartes de marine, et à connaître les

différentes parties de la mer. Elle en marque les marées, les courants, les baies, les golfes, etc., comme aussi les rochers, les bancs de sable, les écueils, les promontoires, les havres, la distance qu'il y a d'un port à un autre, et généralement tout ce qu'il y a de remarquable tant sur la mer que sur les côtes.

HYDROMÈTRE. PHYSIQUE. Instrument destiné à reconnaître la pesanteur spécifique des liquides. Il existe un grand nombre d'hydromètres, parmi lesquels on cite particulièrement ceux de Beaumé et de Fahreinheit.

HYDROSTATIQUE, MÉCANIQUE. On donne le nom d'hydrostatique à cette partie de la physique qui considère la pesanteur et l'équilibre des liquides, ainsi que la manière dont se composent les corps que l'on y plonge.

La science de l'hydrostatique repose entièrement sur le principe d'égalité de pression, qui consiste en ce que lorsqu'un fluide, renfermé dans un vase, re çoit en l'un de ses points l'action d'une force, cette pression s'exerce également en tous sens dans toute la masse, en sorte que toutes les molécules, les

surfaces qui y sont plongées, et les parois du vase, sont également pressées.

HYGIÈNE. Branche de la médecine qui a pour objet de conserver la santé et de prévenir les maladies.

« L'homme, dit M. Deslandes*, est entouré d'une foule de choses, soumis à une multitude d'influences plus ou moins favorables ou nuisibles à sa santé, plus ou moins essentielles à son existence ou menaçantes pour elle. Parmi ces influences, il en est dont il ne saurait se passer, auxquelles il ne pourrait se soustraire sans perdre la vie; tels sont l'air, les aliments, etc., etc. Il en est d'autres qui, sans être aussi indispensables, sont cependant de la plus grande utilité; la vie pourrait à la rigueur exister sans elles; mais par leur influence elle est à la fois plus assurée et plus agréable. Dans cette classe nous trouvons les bains, le vêtement, les soins de propreté, les travaux de l'esprit, les exercices du corps, etc., etc. Certes, il serait possible, à la rigueur, qu'on continuât à vivre, même en bonne santé, malgré la privation plus ou moins complète d'une de ces choses; mais le plus souvent cette privation exposerait à une foule d'inconvénients et mème à des dangers. Enfin, il est des influences qui sont essentiellement nuisibles ou délétères, par les sensations douloureuses qu'elles causent, le désordre qu'elles apportent dans nos fonctions, et les altérations qu'elles font subir à nos organes : tels sont les miasmes, les poisons, les venins, les virus contagieux, etc. etc.; tels sont encore les abus que nous pouvons faire de nos facultés et des choses dont l'usage bien réglé n'a pas d'inconvénient, ou même a des avantages plus ou moins notables pour la santé.

Toutes ces influences sont du domaine de l'hygiène. Par cette science, on apprend à connaître celles qu'il faut fuir, celles qu'il faut rechercher, comment on détruit les unes, comment on se rend plus favorables les autres, comment on peut se soustraire à l'action de celles-ci, comment on peut profiter des effets avantageux de celles-là. L'hygiène est donc une science toute pratique, une science que tous les hommes ont besoin de connaître, puisqu'ils sont appelés à en faire l'application dans un intérêt qui est le premier de tous, celui de la conservation de la santé et de la vie.

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Les moyens de l'hygiène sont tous les agents de la nature qui exercent sur l'homme quelque in

Manuel d'Hygiène, in-18, 1827.

fluence. On voit par cela que l'hygiène embrasse la nature entière et toutes les connaissances humaines. Conserver la santé n'est-il pas l'objet de tous les efforts des hommes?

L'hygiène considère l'homme isolé ou vivant en société; elle porte son examen sur l'homme sain considéré individuellement, ou sur l'ensemble des individus réunis. Dans le premier cas, elle a reçu le nom d'hygiène individuelle, et, dans le second, celui d'hygiène publique.

L'hygiène individuelle s'occupe des choses qui exercent une influence sur les individus, et des choses qui exercent une influence primitive sur l'économie.

Les différences individuelles de l'homme se rapportent aux tempéraments, à l'âge, au sexe, aux habitudes, aux professions, aux circonstances de la vie.- Les tempéraments résultent, en général, de la prédominance de certains systèmes d'organes qui influent sur toutes les parties du corps (voy. TEMPÉ RAMENT).- Les âges sont les périodes de la vie humaine (voy. AGES). — La différence entre les sexes existe non-seulement dans les organes qui caractérisent chacun d'eux, mais encore dans toute l'économie, tant sous le rapport physique que sous le rapport moral. — L'habitude est une manière d'être, constante, déterminée par l'uniformité ou la répétition des mêmes impressions (voy. HABITUDE). — Les professions résultent de l'action répétée de certains organes. Les circonstances de la vie se rapportent aux voyages, aux changements d'habitations ou de climats, à l'état de pauvreté ou de richesse, etc.

Les choses qui exercent une influence primitive quelconque sur l'économie se divisent en six classes: 1o Circumfusa, choses environnantes. Ces choses sont l'air atmosphérique; les corps célestes, qui donnent lieu aux changements et à la succession des saisons; les corps impondérables et le son ; les localités. 2° Applicata, choses appliquées extérieurement à la surface des corps. Ce sont les vêtements; les bains et autres pratiques de propreté ; les principes contagieux; les animaux venimeux et les applications médicamenteuses. 3o Ingesta, choses extérieures introduites en-dedans de nous par les ouvertures naturelles du corps. Ces choses sont celles qui pénètrent par la bouche dans l'appareil gastro-intestinal; celles qui pénètrent par l'anus dans le gros intestin; celles qui, introduites dans la bouche, ne vont pas au-delà de cette cavité ou du pharynx ; celles enfin introduites dans les fosses nasales. -4° Excreta, choses qui, après avoir été introduites dans notre corps, après en avoir fait partie, ont éprouvé des altérations successives et

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Les objets que l'hygiène publique embrasse sont de la plus grande élévation : l'influence de l'état social sur l'homme, le mode de gouvernement, la liberté et l'esclavage, les croyances et les pratiques religieuses, les mœurs et les coutumes, les lois sanitaires, les constructions des villes, les édifices publics, les promenades, les spectacles et les lieux d'assemblées publics, les hôpitaux, les prisons, etc., etc., sont les sujets principaux dont elle doit s'occuper. Comme elle a pour but la santé publique et la conservation de l'espèce humaine, son domaine s'étend sur l'ensemble des individus qui composent la société et sur les agents physiques qui agissent sur elle. Ainsi, l'hygiène publique examine d'abord les circonstances qui précèdent et préparent la naissance de l'homme; elle apprécie les institutions sociales en ce qu'elles tendent à favoriser ou à entraver la multiplication, en indique les causes et les effets; elle recherche et détermine les moyens propres à lui imprimer des modifications salutaires et d'ailleurs compatibles avec l'état respectif des sociétés.

L'homme étant parvenu au premier moment de la vie, l'hygiène publique règle l'intérêt que l'état doit prendre à sa conservation et à son perfectionnement, à dater de ce moment jusqu'à sa puberté. Elle recherche à cet effet ce qui a rapport à la naissance de l'homme, et signale tous les dangers qui la précèdent et l'accompagnent, afin qu'on les prévienne. Elle s'occupe du premier âge et des soins qu'il exige jusqu'à l'époque du sevrage, ainsi que des maladies qui influent sur la mortalité de ce premier période de la vie. Après ces premiers soins relatifs à la reproduction de l'espèce, l'hygiène publique s'occupe des causes qui influent sur la population existante et qui la maintiennent ou lui nuisent. Elle examine jusqu'à quel point divers phénomènes de la nature peuvent compromettre la sûreté et la santé publiques. Enfin, comme la vigilance d'un gouvernement ne peut exercer son empire sur la volonté individuelle que dans un nombre assez restreint de cas, et que les caprices de cette volonté ne sont presque jamais de la compétence des lois positives, l'hygiène publique doit, pour combattre

les préjugés, les erreurs, l'apathie et la négligence, répandre dans les diverses classes de la ŝociété des notions d'hygiène, des instructions couvenables; elle doit, en un mot, persuader là où il est impossible de contraindre. Voyez DIÈTE, DIÉTÉTIQUE.

HYGROMÈTRE. PHYSIQUE. Instrument qui indique l'humidité de l'air. L'air contient toujours une certaine quantité d'eau, qui s'y trouve à l'état latent. L'air chaud peut contenir beaucoup d'eau sans ètre humide; dans cet état, il ne dépose point de liquide et n'affecte pas l'hygromètre; mais s'il vient à se refroidir, la moindre quantité d'eau s'y manifeste. Cette faculté qu'a l'air de contenir de l'eau à l'état latent s'accroît donc avec sa température et diminue avec elle; aussi, n'est-ce pas en proportion de la quantité totale d'eau que l'air contient, qu'il est humide, mais en raison seulement de celle qui s'y trouve à l'état libre. Un grand nombre de substances minérales, et presque toutes les substances organiques solides, plongées dans l'air humide, absorbent une certaine quantité de vapeur aqueuse, qui dépend de la nature de ces substances et de l'état hygrométrique de l'air : chacune d'elles absorbe une nouvelle quantité de vapeurs quand l'air s'approche de son point de saturation, et en restitue quand l'air devient plus sec. Cet effet provient de l'affinité de ces substances pour la vapeur d'eau, et de la tension du liquide absorbé, car l'état hygrométrique d'un corps reste constant quand son affinité pour le liquide qu'il retient est égale à la force avec laquelle ce dernier tend à se vaporiser. Cette absorption ou cette émission d'eau est toujours accompagnée de variations correspondantes dans toutes les dimensions du corps, souvent dans le même sens et quelquefois en sens contraire. Ainsi, le papier, le parchemin et toutes les membranes animales tendues par l'absorption de l'humidité, perdent leur élasticité et augmentent dans tous les sens. Lorsqu'une corde de chanvre absorbe l'humidité, elle se gonfle et se raccourcit; les cheveux au contraire s'allongent par l'humidité. C'est sur ces effets qu'est basée la construction d'un grand nombre d'instruments destinés à indiquer l'humidité de l'air. Les petites figures, dont les divers mouvements produits par une corde à boyau tendue marquent la sécheresse et la pluie, en sont des applications trèssimples. Mais de tels hygromètres pourraient à peine suffire pour des indications grossières, à plus forte raison ne pouvaient-ils fournir une mesure de l'état hygrométrique d'un gaz. Saussure a le premier reconnu que les cheveux dépouillés de la substance

grasse qui les enveloppe, au moyen d'une lessive caustique, sont doués des propriétés hygrométriques à un haut degré de sensibilité; qu'ils s'allongeut alors d'un 50; qu'ils sont à peu près inalté rables aux températures ordinaires; qu'en raison de leur peu de volume, ils agissent promptement, et qu'enfin ils reviennent constamment aux mêmes points, toutes les fois que l'humidité ou la sécheresse se reproduisent au même degré. Les cheveux réunissent donc toutes les qualités nécessaires pour faire un hygromètre aussi bon que possible; car il est plusieurs causes d'erreur, telles que celles qui dépendent de la température, qu'on ne saurait éviter dans ces sortes d'instruments.

Pour rendre l'hygromètre à cheveu un instrument comparable et qui puisse faire apprécier de légères variations, Saussure l'a construit de la manière suivante. Le cheveu suspendu et tendu par un poids est passé sur une poulie très-mobile qui porte une aiguille : cette poulie suit exactement tous les mouvements du cheveu, et fait par conséquent mouvoir l'aiguille, qui indique sur un arc de cercle gradué l'allongement et le raccourcissement que subit le cheveu, d'après le degré d'humidité ́ de l'air qui l'environne. Quant à la manière de graduer le cadran, elle consiste à chercher les points extrèmes de sécheresse et d'humidité, qu'on marque oo et 100°, et à diviser l'intervalle en cent parties égales. On sature l'air d'humidité en mettant dans le récipient qui le renferme, pendant une journée, un vase plein d'eau: on l'obtient parfaitement sec, en plaçant dans ce récipient des substances dessicatives, telles que la chaux, l'acide sulfurique, etc.

Deluc a remplacé le cheveu par une bande mince de baleine d'un demi-millimètre de largeur, détachée à l'aide d'un rabot perpendiculairement aux fibres; la disposition de cet hygromètre est la même et la graduation s'effectue de la même manière. L'hygromètre de Saussure et celui de Deluc s'accordent aux points extrèmes de l'échelle; mais leur marche n'est point la même : dans le voisinage de l'humidité extrème les variations de l'hygromètre de Saussure sont plus petites que celles de l'hygromètre de Deluc, et le contraire a lieu vers l'extrême sécheresse.

Le plus simple de tous les hygromètres se fait avec une corde de dix à douze pieds de longueur, que l'on tend faiblement dans une situation horizontale, et dans un endroit à couvert de la pluie, quoique exposé à l'air libre: on attache au milieu un fil de laiton, au bout duquel on fait pendre un petit poids qui sert d'index et qui marque, sur une échelle divisée en millimètres, les degrés d'humidité

en montant, et ceux de sécheresse en descendant.

Dans les voyages sur les hautes montagnes, et dans les aérostats, on a remarqué qu'à mesure qu'on s'élève dans l'atmosphère, l'air, qui devient toujours moins dense, baisse en même temps et de température et d'état hygrométrique. Ainsi, dans le voyage aérostatique de M. Gay-Lussac, la température, au lieu du départ du ballon, était de 27°, et à 6,000 mètres elle n'était plus que de 9° au-dessous de zéro, et l'air était si sec que les membranes animales, telles que le parchemin, se tordaient comme si elles eussent été exposées au feu. La cause de cette diminution d'humidité est totalement inconnue.

L'hygromètre marque rarement 100 degrés, même quand il pleut. L'indication moyenne dans toutes les saisons de l'année est 72. La limite de sécheresse à la surface de la terre est 40°; sur le sommet des Alpes, Saussure n'a jamais vu l'hygromètre au-dessous de 40°; l'air renferme alors un peu moins du quart de la quantité d'eau qu'il peut contenir. Mais quand on s'élève dans l'air à une très-grande hauteur, on pénètre dans des couches d'air moins humides. Dans le voyage de M. GayLussac, dont nous venons de parler, l'hygromètre est descendu à 26o, le thermomètre étant à 9o; l'air ne contenait alors que la huitième partie de l'eau qu'il pouvait renfermer.

L'hygromètre s'avance constamment vers le sec de 8 heures du matin à 3 heures du soir, et retourne vers l'humidité depuis le soir jusqu'au matin. Le temps le plus humide de la journée est, le matin, depuis une heure après le lever du soleil, et, le soir, une heure après le coucher de cet astre. Le moment le plus sec de la journée a lieu, en été, vers 4 henres de l'après-midi, et vers 3 heures en hiver. La plus grande sécheresse de l'atmosphère indiquée par l'hygromètre a lieu en avril, et du 15 août au 15 septembre. A Paris, la couche d'eau qui tombe annuellement est de 19 pouces; la portion d'eau qui tombe pendant l'été est plus grande que celle qui tombe l'hiver. La quantité moyenne d'eau fournie par l'atmosphère augmente avec la température; sous l'équateur, la couche moyenne d'eau qui tombe annuellement est de 38 pouces.

Les divers hygromètres dont nous avons parlé plus haut ne mesurent que la quantité relative d'eau que l'air renferme. Pour en connaître la quantité absolue, on met en usage diverses substances qui ont la propriété d'absorber cette humidité. La différence des poids de ces matières à l'état complet de siccité et à l'état de pénétration plus ou moins grande d'humidité, fait connaître la quantité de cette humidité contenue dans un volume d'air préa

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