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lèle, cette durée est de six mois, parce que de tous les parallèles que le soleil paraît décrire, les uns sont tout entiers au-dessus de l'horizon, et les autres tout entiers au-dessous. A l'égard des habitants de la terre qui sont placés entre l'équateur et les pôles, qui sont dits avoir la sphère oblique, cette durée varie continuellement. Elle n'est exactement de douze heures que lorsque le soleil est dans l'un des deux points de l'écliptique dans lesquels ce cercle coupe l'équateur dans tous les autres temps, elle est ou plus grande ou plus petite. Pour ceux qui habitent entre l'équateur et le pôle septentrional, elle va toujours en augmentant, à mesure que le soleil avance de l'équateur vers le tropique du cancer: cer: ce qui arrive après l'équinoxe de notre printemps; et elle va au contraire en diminuant, à mesure que le soleil s'avance de l'équateur vers le tropique du capricorne : ce qui arrive après l'équinoxe de notre automne. La même chose a lieu pour ceux qui habitent entre l'équateur et le pôle méridional. Il n'y a donc dans l'année, dans cette position, que deux jours d'équinoxe, c'est-à-dire deux jours égaux aux nuits. L'inégalité est donc extrêmement variable, et quelquefois considérable: au solstice d'hiver (le 21 décembre), le jour artificiel n'a que 8 heures 10 minutes de durée; au solstice d'été (le 21 juin), le jour a 16 heures 7 minutes.

Par nom de jours caniculaires, on entend les jours ordinairement très-chauds, compris depuis le 4 ou 5 de juillet jusqu'au 11 ou 12 août. On leur a donné ce nom parce que la constellation de la canicule, ou l'étoile brillante du Grand-Chien, se lève et se couche avec le soleil pendant ce temps.

On désigne les différentes parties du jour sous les noms d'aurore, de matin, de midi, de jour et de la nuit. L'aurore commence quand le soleil est à 18° sous l'horizon, environ 1 heure 18 minutes avant sou lever. Le matin est le moment du réveil de la nature, que les oiseaux semblent célébrer par leur chant, et celui où l'air est le plus pur de la journée; c'est le moment des idées les plus saines, de la plus forte mémoire, du plein exercice de la raison. Le midi est le commencement de la plus grande chaleur du jour, le moment du plus grand empire de la lumière, de l'épanouissement du plus grand nombre de fleurs, du développement de l'énergie musculaire; celui où les mouvements artériels sont les plus rapides. Le soir marque le moment de la diminution de la lumière solaire, de la condensation des vapeurs atmosphériques et de l'arôme des plantes, dont quelques-unes n'ont d'odeur qu'à cet instant du jour. La diminution de la

température est plus sensible par le contraste et le passage subit du jour à la nuit. Le crépuscule finit quand le soleil est à 189 sous l'horizon, à peu près 1 heure 18 minutes après son coucher; il est un peu plus long que l'aurore à cause de la condensation des vapeurs. L'approche du soir dispose à une douce rêverie, diminue les forces musculaires, laisse tout l'empire aux forces nerveuses : c'est le moment du silence de la nature, des pensées d'amour, de l'exaltation des âmes passionnées, du renouvellement des chagrins, de l'augmentation de la faiblesse morbifique. La nuit est le temps du repos des êtres vivants. L'obscurité, le silence, la fraicheur disposent l'âme à la mélancolie, et lui inspirent une terreur, que l'homme le plus courageux n'a pas toujours le pouvoir de vaincre lorsqu'il est isolé: c'est le temps de la tristesse, des larmes, des fantômes de l'imagination, de l'augmentation de la faiblesse, du redoublement des maladies et de l'empire des passions.

JOURNAL. POLITIQUE. Écrit publié périodiquement, où l'on consigue, le plus ordinairement jour par jour, les faits à mesure qu'ils s'accomplissent, les nouvelles politiques, et généralement tout ce qui est le plus intéressant sous le rapport de l'histoire, des sciences, des arts et de la litté

rature.

Le premier journal établi en France date du règne de Louis XIII. Il parut en 1631, sous le nom de Gazette, nom emprunté à une feuille périodique du même genre, qui se publiait à Venise. En 1663 parut le Journal des Savants, dont le succès donna lieu à la création des Nouvelles de la république des lettres, de Bayle, du Mercure et du Journal de Trévoux.

Instruments du despotisme dès leur origine, les journaux n'étaient rien moins que libres. Le souverain se gardait bien alors de souffrir qu'on se permit la moindre critique des actes de l'administration. Il ne manquait pas cependant, dès cette époque, d'écrivains consciencieux et indépendants; mais la crainte de la Bastille et du donjon de Vincennes les retenait; car il était très-dangereux de lutter avec un pouvoir qui poussait l'impudence jusqu'à dire : Je sais, tout aussi bien que vous, que tout ce que j'ai résolu est contraire à la liberté, à votre ‹ tranquillité, à votre bonheur: mais il me déplaît « que vous en murmuriez. Je ne souffrirai jamais qu'on vous éclaire, parce qu'il me convient que « vous soyez assez stupides pour ne pas distinguer « mes caprices, mon orgueil, mes folles dissipations, mon faste, les déprédations de mes cour

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JOURNAL.

«tisans et de mes favoris, mes ruineux amuse«ments, mes passions plus ruineuses encore, de « l'utilité publique, qui ne fut, qui n'est et qui ne « sera jamais, autant qu'il dépendra de moi et de « mes successeurs, qu'un honnête prétexte. Tout - ce que je fais est bien fait. Croyez-le, ne le croyez pas; mais laissez-vous conduire. Je veux vous prouver, de toutes les manières les plus insensées et les plus atroces, que je règne pour moi, et que « je ne règue ni par vous, ni pour vous. Et si quelqu'un a la témérité de me contredire, qu'il périsse dans l'obscurité d'un cachot, ou que les « oubliettes le privent à jamais de la faculté de com« mettre une seconde indiscrétion : car tel est mon « bon plaisir. » Les hommes de génie étaient donc réduits au silence ou embastillés. La nation était tenue dans l'ignorance de l'administration de son gouvernement, et des choses les plus importantes à ses vrais intérêts, à sa puissance, à son commerce, à sa splendeur et à sa félicité: au milieu des peuples qui s'éclairaient autour d'elle, par leurs libres efforts et le concours des bons esprits, seule elle restait stationnaire.

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En 1789, deux journaux seulement, la Gazette de France et le Courrier d'Avignon, offraient pour tout aliment à la curiosité des bénévoles lecteurs du royaume très-chrétien quelques anecdotes de salon, quelques événements de coulisses, de jolies puérilités, ou quelques détails d'étiquette surannée : la liste des présentations des grands seigneurs ou des femmes titrées, les chasses au grand courre, et autres niaiseries nobiliaires de ce genre, remplissaient les gazettes; et c'est sur des sujets d'une si haute importance que s'épuisaient les écrivains de ces feuilles imprimées avec permission et sous la surveillance de la censure. Mais des traités, des transactions diplomatiques, des grands intérêts de la nation, du commerce, de l'industrie, d'objets enfin d'un intérêt général, il en était à peine fait mention, et seulement après que les informations étaient arrivées de tous côtés par les canaux particuliers. Aujourd'hui, des objets autrement dignes d'attention captivent les organes du public: depuis une vingtaine d'années, tous les banquiers, négociants, capitalistes, sont comme assis autour d'une table de jeu où circulent les valeurs financières de presque tous les gouvernements, valeurs dont l'ascendant est si puissant sur les destinées des états. En France, il n'y a guère de gentilshommes à lièvre dont l'horizon se borne maintenant au vol du chapon; il n'y a personne qui ne désire savoir ce qui se fait hors de son département, hors du royaume et au-delà des mers. Attentive au plus léger événe

ment, la renommée se couvre d'ailes pour en répandre l'annonce; on ne déplace pas six bataillons dans un coin de l'Europe, que ce demi-tour à droite de quelques hommes vêtus d'uniformes ne soit aussitôt connu dans vingt places de change. De Cadix à Stockholm, de Vienne à Londres, la diplomatie se fait maintenant sous des rideaux de gaze; il n'y a plus de tabernacles ministériels; les rois ne sont plus que des hommes chargés du soin de gouverner une nation, et les ministres, accessibles à tous les traits de la critique, sont de toutes parts à jour: on voit les ministres, on les devine, on les juge; le masque dont ils essaient de se couvrir ne sert qu'à mieux tracer leur physionomie politique et morale.

En France, la presse périodique est aujourd'hui l'un des pouvoirs les plus puissants. Elle est l'interprète des vœux, des craintes, des espérances de tous les citoyens, l'expression la plus sûre de l'opinion publique. C'est elle qui soulève, qui élabore les questions les plus importantes, qui les discute avec le plus de franchise et de liberté. Les immen-" ses services qu'elle a rendus à la cause de la liberté, services dont chaque jour la nation est appelée à recueillir les avantages, en ont fait pour elle une idole, sur laquelle il serait téméraire d'essayer de porter la main, et qu'il n'est donné à aucun pouvoir de renverser; tous ceux qui l'ont affrontée se sont brisés contre elle : elle a pulvérisé la royauté de Louis XVI, mis à bas la Convention, jeté à terre le Directoire, brisé le colosse impérial, renversé le trône de Charles X; elle briserait et renverserait tout pouvoir qui tenterait de la détruire ou qui chercherait à entraver ses développements. Gravée dans nos lois, et, ce qui vaut mieux encore, dans le cœur de tous les citoyens, la liberté de la presse est désormais inattaquable : elle a pris pour devise: Noli me tangere.

La nation anglaise est la première qui ait retiré des journaux toute l'utilité qu'on en peut obtenir, parce qu'elle est la première chez qui la presse ait été libre. Aussi, chez cette nation, la presse, toujours prête à signaler la plus légère atteinte portée à l'intérêt public, est une véritable magistrature. L'introduction des feuilles publiques en Angleterre date de 1603, époque de l'avènement au trône de la maison des Stuarts. Ces feuilles, qui n'étaient encore qu'hebdomadaires, eurent beaucoup d'influence dans la lutte continuelle que les princes de cette maison eurent à soutenir contre leurs parlements. L'usage ne tarda pas à s'en répandre; et, dès l'an 1688, c'est-à-dire à l'époque de la révolution, on comptait déjà dans Londres neuf gazettes ou feuilles hebdomadaires, et, à cette même épo

que, parut également la première qui ait été publiée chaque jour, sous le titre du Nouvelliste d'Orange (The Orange Intelligencer), en l'honneur du prince qui venait d'être appelé par la nation au trône d'Angleterre. Sous le règne de la reine Anne, règue si favorable aux lettres, toutes ces feuilles, rédigées par les écrivains les plus célèbres, servirent singulièrement à répandre en Angleterre le goût de la littérature et des discussions politiques; elles furent ensuite d'un grand secours à la maison de Brunswick, pour maintenir ses nouveaux droits contre les droits plus anciens de la maison des Stuarts. Enfin, sous Georges II, les journaux devinrent une arène où se vidaient toutes les querelles politiques de l'un et de l'autre parti. Le célèbre Swift délivra l'Irlande des mesures vexatoires de l'administration anglaise; Bolingbroke, Caleb d'Anvers, et quelques autres écrivains du premier mérite, porterent, dans le journal du Craftsman, un coup décisif et mortel à l'administration corruptrice de sir Robert Walpole.

En Angleterre tous les journaux, à l'exception d'un très-petit nombre, sont imprimés sur une immense feuille, et divisés en plusieurs colonnes; les uns paraissent tous les jours, les autres deux ou trois fois par semaine, d'autres enfin le dimanche seulement; ceux-là sont publiés le matin, ceux-ci le sont le soir; ceux du matin sont principalement destinés pour Londres, et ces derniers, tout fraichement sortis de la presse, font partie essentielle d'un déjeuner anglais.

Le détail des événements politiques ne remplit qu'une assez faible partie des énormes colonnes d'un journal anglais, et l'article des mélanges est le type caractéristique de la liberté et des folies de ce peuple extraordinaire. C'est ainsi, par exemple, que, dans la même feuille et souvent dans la même colonne où vous venez de lire les détails, ou les réflexions politiques les plus hardies, les plus fortes et les plus profondes, vous passez tout-à-coup aux annales des gens du grand monde, à l'historique du dîner de mylord A***, du bal de mylady B***. C'est là encore que vous apprenez la nouvelle, trèsintéressante sans doute, que le jeune comte' est sur le point de se marier; que la vieille marquise*** vient de partir pour l'une de ses terres; que tel jour, dans telle ville et à telle heure, il y a eu une course de chevaux, un combat de coq à coq ou d'homme à homme, une femme à vendre, etc.

***

Les annonces de tout genre remplissent entièrement la première et la dernière page des dix ou douze journaux qui se publient chaque jour dans la capitale, et ces sortes d'annonces forment le

principal produit qu'en retirent le gouvernement et les éditeurs. Les frais d'annonces sont si considérables, que ceux nécessités par la publication d'un nouvel ouvrage ne s'élèvent à pas moins de treute livres sterlings (720 fr.). Les colonnes de ces journaux, surtout celles des deux premières pages, sont remplies d'offres et d'annonces de tout genre, et dout chacune semble vouloir l'emporter en fait de bizarreries, de ridicule, et d'attractif, comme disent les Anglais.

Les ouvrages périodiques, qui tiennent le premier rang, quant à l'importance et à l'utilité, sont ceux qui paraissent à des époques plus ou moins fixes, plus ou moins éloignées, savoir: les Reviews et les Magazines; ce sont des ouvrages particulièrement consacrés aux discussions critiques, politi ques et littéraires. Les plus célèbres de tous, sont l'Edinburgh Reviews, ou le Quarterly Reviews, ( la revue d'Édimbourg et celle du trimestre ). En fait de principes politiques, ces deux journaux sont directement opposés l'un à l'autre : l'un soutient le parti de l'opposition, l'autre celui du ministère; mais tous deux sont également dirigés par des littérateurs du premier ordre.

Il est peu de villes dans toute la Grande-Bretagne qui n'aient leur journal particulier; il en est même plusieurs qui en sont aussi abondamment pourvus que la capitale du royaume. Quant aux feuilles qui se publient dans la seule ville de Londres, on les divise en journaux du matin, du soir et du dimanche; ces derniers sont les seuls qui paraissent ce jour férié.

Ces feuilles ne sont, à proprement parler, que de vastes recueils où viennent s'engloutir les faits les plus marquants, relatés dans les journaux de la semaine; elles ne sont pas cependant sans utilitė, dans un pays où un jour sans journaux est mis au nombre des jours néfastes.

Les sommes que l'état retire de la taxe et du timbre des journaux, forment un revenu pour ainsi dire incroyable. Au commencement de la guerre d'Amérique, le prix de ces journaux était de deux sous du pays (quatre sous de France); lord North mit, sur chacun de ces journaux, une taxe d'un demi-sou anglais (un sou ). Cette mesure eut un tel succès, qu'on augmenta bientôt cette même taxe, qui porta le prix du journal à trois sous anglais (six sous de France), prix qui fut ensuite doublé par Pitt*; et tout cela n'empêche pas que

Le prix actuel des journaux est de sept sous anglais (14 sous), y compris la taxe du gouvernement qui est de quatre sous (8 sous de France).

JOURNAL.

le nombre des feuilles publiées ne soit aujourd'hui quatre fois aussi considérable qu'il l'était avant qu'elles ne fussent soumises à aucune espèce de taxe. Voyez LIBerté de la presse.

De la presse périodique dans les Iles-Britanniques.

L'Angleterre, proprement dite, se compose de seigneurs puissants, d'habiles manufacturiers, de riches commerçants, de fermiers instruits, et de malheureux ouvriers, qui trop souvent sont réduits à la taxe des pauvres. Il s'y publie 179 journaux dont: 12 quotidiens.

2 qui paraissent 3 fois par semaine.
2 fois.

9

id.

I toutes les trois semaines.

155 hebdomadaires.

Total, 179.

La ville de Londres, habitée par 1,375,000 personnes, en possède 42, sur lesquels 12 sont quotidiens; et les provinces, qui comptent 13,275,000 âmes, en ont 137, pour la plupart hebdomadaires. La population de l'Angleterre étant de 15,000,000 d'habitants, c'est un journal pour 83,798 habitants. L'Écosse, beaucoup moins riche que l'Angleterre, est de tous les pays civilisés celui qui jouit du meilleur système d'instruction primaire. Aussi n'eston pas étonné de voir que pour 2,000,000 d'habitants, ce pays compte 41 journaux, parmi lesquels II sont publiés à Édimbourg et 30 dans les provinces. Sur ce nombre:

5 paraissent 3 fois par sem. 9 id. 2 fois. 27 sont hebdomadaires.

Total pour l'Écosse, 41, ou un journal pour 48,780 habitants.

L'Irlande, livrée aux extorsions du clergé anglican, dévorée par une misère excessive, déchirée par des divisions intestines, publiait néanmoins, au 1er janvier 1831, 54 journaux, dont :

6 quotidiens.

14 qui paraissent 3 fois par semaine. id. 2 fois.

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au gouvernement anglais, en 1830, pour l'Angleterre 14,467,975 fr.; pour l'Écosse 1,497,325 fr., et pour l'Irlande 2,307,373 fr.; par conséquent pour les trois royaumes 18,172,673 fr.

États-Unis.

Il se publie 10 journaux quotidiens dans la ville de New-York; chacun s'imprime à 1,850 exemplaires, ce qui donne un total de 111,000 par semaine; sept autres sont publiés deux fois par semaine, et s'élèvent à 1800 chacun, ce qui forme un total de 25,000 tous les huit jours; enfin il y en a 16 hebdomadaires qui comptent 25,000 exemplaires. Le total général des feuilles imprimées par semaine s'élève à 188,000 feuilles. Il y a en outre dans l'État entier 140 journaux qui paraissent toutes les semaines et plus souvent; dans la ville, 33, total, 173. Dans ce nombre ne sont pas compris les journaux paraissant tous les quinze jours, les Mois, les Trimestres, elc., et ayant rapport à la littérature, à la théologie, à la médecine, etc. En 1775, il se publiait seulement 37 journaux aux États-Unis ; en 1810, leur nombre était de 358; en 1820, il était de 827; un rapport officiel fait depuis, en porte le nombre à 974; aujourd'hui on en compte plus de 1,000 de

toutes sortes.

On voit avec quelle rapidité s'est accru, en quel-, ques années, le nombre des journaux publiés dans les divers états de l'Amérique-Unie. On n'en sera pas étonné lorsque l'on saura que les journaux pénètrent dans toutes les familles, et que les habitations les plus reculées, les plus solitaires, les lisent aussi régulièrement que peuvent le faire les habitants des villes. Mais aussi, dans ce pays, les journaux ne sont assujettis ni au timbre ni aux frais de poste. France.

Au mois de mai 1833, il s'imprimait à Paris 221 journaux politiques, scientifiques, industriels et littéraires. Sur ce nombre, on comptait 11 journaux politiques quotidiens, qui se tiraient à 65,000 exemplaires. A la même époque, le nombre des journaux de département était de 245, paraissant, les uns six fois par semaine, les autres trois fois, deux fois, et quelques-uns tous les quinze jours ou tous les mois.

Différents états de l'Europe.

D'après des renseignements sur lesquels nous croyons pouvoir compter, il se publie dans la Confédération germanique 305 journaux; en Prusse, 288; en Hollande, 150; en Belgique, 62; en Danemark, So; en Autriche, 80; en Pologne et en Russie, 84; en Suisse, 36; en Portugal, 17; en Espagne, 12.

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JUGEMENT. PSYCHOLOGIE. Faculté qu'a l'âme de pouvoir juger de la convenance ou de la disconvenance des idées; résultat d'une opération qui s'exécute dans l'organe de l'intelligence, et consiste en ce que deux ou plusieurs idées étant à la fois rendues présentes à l'esprit, les traits de chacune d'elles se réunissent pour produire une ou plusieurs idées nouvelles.

JUNON. . Nom d'une des petites planètes dont l'orbite se trouve entre celles de Mars et de Jupiter; elle fut trouvée, en 1804, par Harding. Elle a pour demi-grand axe 2,67035, et pour inclinaison 13° 4'

JUPITER. Z Nom de la planète la plus considérable de notre système, dont l'orbite est située entre celles de Mars et de Saturne. Elle est 1281 fois plus grosse que la terre; sa distance du soleil est 5 fois le rayon de l'orbe terrestre, ou 180 millions de lieues.

Jupiter met 11 ans 315 jours à parcourir son orbite entière, à très-peu près un degré en 12 jours. Cette planète s'écarte peu de l'écliptique; elle tourne sur un axe incliné de 86° 47′ 36′′ sur sa propre orbite; d'où l'on voit que l'axe étant perpendiculaire à ce plan, le soleil doit peu s'écarter de l'équateur, et la température n'y doit pas éprouver d'aussi grandes variations que sur la terre. Le temps de la rotation est de 9 heures 56′, ce qui suppose une vitesse considérable pour une aussi grosse planète (16,680 lieues par heure); la nuit y a une durée à peu près égale au jour, dont le plus long est de 5 heures seulement.

Jupiter a plusieurs bandes parallèles à son équateur, qui en sont très-voisines; elles paraissent mises en mouvement par les vents, et on en a inféré que c'étaient des amas de nuages, transportés avec différentes vitesses dans une atmosphère trèsagitée.

Cette planète paraît éclatante, d'un beau bleu argentin; elle brille moins cependant que Vénus, et ses rayons lumineux n'ont pas autant d'irradiation.

Jupiter est accompagné de quatre satellites, c'està-dire de quatre planètes secondaires, qui tournent autour de lui comme la lune tourne autour de la terre, et qui sont emportées avec lui dans son mouvement propre autour du soleil. Le mouvement propre de chacun de ces satellites se fait d'occident en orient, sur une ellipse, à l'un des foyers de laquelle se trouve Jupiter.

JUSTESSE. PHILOSOPHIE, MORALE. Exactitude, régularité, précision. La netteté est l'ornement de la justesse; mais elle n'en est pas inséparable. Tout ceux qui ont l'esprit net ne l'ont pas juste. Il y a des hommes qui conçoivent très-distinctement, et qui ne raisonnent pas conséquemment. Leur esprit, trop faible on trop prompt, ne peut suivre la liaison des choses, et laisse échapper leurs rapports. Ceux-ci ne peuvent assembler beaucoup de vues, attribuent quelquefois à tout un objet ce qui convient au peu qu'ils en connaissent. La netteté de leurs idées empèche qu'ils ne s'en défient. Euxmêmes se laissent éblouir par l'éclat des images qui les préoccupent; et la lumière de leurs expressions les attache à l'erreur de leurs pensées. C'est un des plus beaux présents que la nature puisse faire à l'homme, que la justesse d'esprit et de goût.

BELLES-LETTRES. Il y a une justesse et une netteté d'imagination, une justesse et une netteté de réflexion, de mémoire, de sentiment, de raisonnement, d'éloquence, etc. La justesse du langage consiste à s'expliquer en termes propres, choisis, liés ensemble, qui ne disent ni trop ni trop peu. Cette justesse dans le choix, l'union et l'arrangement des termes est essentielle dans tous les ouvrages d'esprit, mais principalement dans ceux qui traitent des sciences exactes: la justesse doit y être extrême; mais dans les sciences d'imagination une justesse trop rigoureuse affaiblit les pensées, amortit le feu de l'esprit, et desséche le discours. Il faut oser à propos, surtout en poésie, bannir cet esclavage scrupuleux, qui, par attachement à la justesse servile, ne laisse rien de libre, de naturel et de brillant. La justesse de la pensée consiste dans la vérité et la parfaite convenance au sujet; et c'est ce qui fait la solide beauté du discours. Les pensées sont plus ou moins belles, selon qu'elles sont plus ou moins conformes à leur objet : la conformité entière fait la justesse de la pensée; de sorte qu'une pensée juste est, à proprement parler, une pensée vraie sous tous les aspects.

JUSTICE. PHILOSOPHIE, MORALE. Sentimeut d'équité qui nous porte à agir avec droiture et à rendre à chacun ce qui lui appartient. La justice

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