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il étendit ses observations à la plupart des lacs des Alpes, et il remarqua partout la même chose.

LACTATION. PHYSIOLOGIE. Fonction exclusivement départie à la femme et aux femelles des mammifères, qui possèdent seules la faculté de nourrir de leur lait leur progéniture pendant les premiers mois de leur naissance.

LAI. BELLES-LETTRES. Petit poëme composé de petits vers, coupés de deux en deux par un vers plus petit, qui n'a ordinairement que deux syllabes. Le lai ne doit pas avoir plus de douze vers, c'est-àdire plus de quatre couplets, car tous les trois vers forment un couplet. On n'y admet jamais que deux rimes.

Le lai n'est, à proprement parler, qu'un couplet de chanson, auquel on a fixé le nombre des vers et des rimes, et qu'on a soumis à une certaine mesure: c'était la poésie lyrique de nos vieux poètes; il roulait sur des sujets tantôt tristes, tantôt gais, quelquefois moraux. Il y avait aussi le grand lai ou virelai, dont la longueur était indéterminée. Voyez VIRELAI.

LAIT. PHYSIOLOGIE. Substance animale, liquide et blanche, douce, sucrée et d'une odeur agréable, qui se forme dans les mamelles de la femme et des femelles des animaux mammifères, pour fournir à leurs petits un aliment doux, très-nourrissant, et d'une digestion facile.

LAMPE DE SURETÉ. CHIMIE. Instrument propre à prévenir l'inflammation du gaz dans les mines. Elle se compose:

1° D'un réservoir de laiton contenant l'huile, percé près de son centre, pour recevoir un tube vertical étroit, que remplit presque un fil recourbé en haut, qui sert à ajuster et à disposer la mèche convenablement sur le conduit où elle doit brûler. 2o Du bord métallique sur lequel le couvercle en toile métallique est fixé, et qui est adapté au réservoir, au moyen d'une vis mobile.

3o D'une ouverture destinée à fournir le réservoir d'huile, ajustée avec une vis ou un bouchon de liége, en communication par un tube avec le fond du réservoir, et ayant une ouverture au centre pour la mèche.

4o Du cylindre en toile métallique, devant avoir environ 600 ouvertures par centimètre carré.

5o D'un second sommet à un centimètre environ au-dessus du premier, surmonté d'une plaque de laiton ou de cuivre à laquelle est fixé l'anneau de suspension.

6o De quatre ou six fils épais, placés verticalement, joignant par-dessous le réservoir, et servant de défense aux colonnes ou piliers entourant la cage.

LANDES. GÉOGRAPHIE, PHYSIQUE. Étendue plus ou moins vaste de terrains généralement unis, stériles, ou qui ne donnent que de misérables productions, telles que des genets, des bruyères, des ajoncs, des fougères, des broussailles, etc.

On trouve des landes plus ou moins étendues en Écosse, en Irlande, en Pologne, et en France vers les côtes de la Gascogne, entre la Garonne et l'Adour, où elles ont donné leur nom à un département duquel les landes les mieux caractérisées occupent presque toute la surface.

LANGAGE. BELLES-LETTRES. Manière dont les hommes se communiquent leurs pensées, leurs sentiments; manière de s'exprimer relativement aux qualités du style, ou à la nature des idées et des sentiments que l'on exprime.

La plus belle pensée ne peut plaire, si elle est mal rendue c'est ce qui a fait dire alors que les paroles étaient aux pensées ce que les couleurs sont à la peinture. Ainsi, si nous voulons que nos pensées fassent tout l'effet que nous en attendons, il faut, pour les bien expliquer, s'attacher non-seulement à la beauté des expressions, mais encore à la pureté du langage, pureté qui consiste à n'employer aucune expression basse, triviale, impropre ou inusitée. Cependant il ne faut pas se piquer de cette rigoureuse exactitude qui refroidit l'imagination, en compassant les mots. Quand on veut trop donner à la pureté, on tombe dans le purisme, caractère de ces écrivains qui croient avoir atteint à la perfection du style, lorsqu'il ne leur est point échappé de fautes contre la langue. On doit encore éviter de faire revivre ce jargon précieux que Molière a couvert de ridicule; ou de donner, par un autre excès, dans une sorte de laugage hyperbolique ou gigantesque, comme ces écrivains qui trouvent à peine des termes assez forts pour exprimer des minuties. A l'égard des néologismes ou des manières de parler nouvelles et inusitées, on doit suivre les conseils d'Horace : « Soyez réservé, dit-il, « et sur vos gardes quand il s'agira de faire de nou«veaux mots. Vous écrirez toujours bien, si vous « savez donner un air de nouveauté aux expressions usitées que vous emploierez. Cependant, si vous « êtes obligé de parler d'une chose qui a été in« connue jusqu'alors, et qui n'a point de nom, il « vous sera permis d'inventer quelque manière de « parler ignorée de nos beaux-esprits de l'antiquité;

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mais n'abusez pas de cette licence ». Dans les ouvrages sérieux et d'un genre noble, toute expression nouvelle doit être impitoyablement proscrite, jusqu'à ce que l'usage l'ait autorisée. Voyez LANGUE.

LANGUE. Collection de signes choisis par chaque masse d'hommes, par chaque nation, pour mettre de l'ordre dans le chaos des pensées, pour les exprimer et les communiquer ainsi aux autres hommes par le moyen de la voix.

L'étude des langues se fait au moyen des grammaires et des dictionnaires: ceux-ci apprennent les mots isolés ; celles-là nous apprennent à connaître quelle suite de modifications les mots sont susceptibles de subir pour exprimer telle ou telle circonstance épisodique; comment les mots, lorsqu'on les réunit pour en former des phrases, des périodes, des discours, se combinent, se précèdent, se suivent, se transposent, et sous quelles modifications ils apparaissent lorsqu'il s'agit d'exprimer tel ou tel rapport entre eux. La première partie se nomme lexicologic; la deuxième, syntaxe. Toutes deux ensemble forment la grammaire, qui contient les règles du langage, la connaissance, la découverte, et la fixation de ces règles.

Les langues que l'on parle aujourd'hui ont à peine quelques siècles d'existence. Comme tout se détruit et se renouvelle dans la nature, les langues ne sont pas exemptes de cette loi générale, elles naissent, vieillissent, périssent comme tout le reste, et sont remplacées par d'autres qui mettent plus ou moins de temps à se perfectionner, suivant que la civilisation est plus ou moins avancée. Il en est des langues comme des arts, des sciences, et de la littérature, c'est au sein de l'aisance et de la liberté qu'elles acquièrent cette richesse d'expression, cette pureté de style, cette énergie enfin qui les rendent propres à transmettre nos connaissances à la postérité.

La langue française ne commença à prendre quelque forme que vers le X' siècle; elle naquit des ruines du latin et du celtique, mêlés de quelques mots tudesques. Les Romains, maîtres de l'Espagne et des Gaules, y introduisirent leur langue avec leurs lois, leurs mœurs et leurs coutumes: au IV*, au Ve siècle, toutes les Gaules jusqu'au Rhin, toutes les Espagnes, et nécessairement l'Italie entière, parlaient la langue latine. Tous les peuples de ces contrées avaient oublié entièrement leur langue particulière et ne faisaient plus usage que de la langue romaine: les procès se plaidaient en latin, tous les actes se faisaient en cette langue; il en était de même des prières et des instructions. Il y

avait plus de quatre cents ans que les Romains possédaient les Gaules, quand un peuple guerrier, les Francs, vint du fond de la Germanie leur enlever la plus belle partie de leurs conquêtes. Les Francs, mêlés et dispersés parmi les Gaulois, dont ils ne furent ni les ennemis, ni les vainqueurs, désapprirent, de même que l'avaient fait les Gaulois, leur langue tudesque: on n'en fit presque plus d'usage qu'à la cour des rois de France, parce qu'ils étaient de famille germanique; mais en apprenant la langue romaine avec les Gaulois, les Francs se conformerent à l'usage vulgaire, sans se mettre en peine de la régularité du latin. C'est ainsi que se forma le roman rustique ou la langue romane vulgaire, usitée parmi le commun des Gaulois et des Francs, qui ne faisaient plus qu'un même peuple. A dater du VII° siècle, trois langues avaient donc cours dans les Gaules, la langue latine encore officielle et ecclésiastique, une langue vulgaire uniformément altérée du latin, une langue allemande que les vainqueurs avaient apportée avec eux, qu'ils perdirent en partie et qu'ils n'imposèrent pas aux habitants du pays. Bientôt la chute du goût entraîna la chute de la langue latine; les ecclésiastiques furent à peu près les seuls qui l'entendissent. Les langues romane et tudesque l'emportèrent tout imparfaites qu'elles étaient, et furent seules en usage jusqu'au règne de Charlemagne, qui fit d'inutiles efforts pour donner à la sienne la supériorité sur la romane. Le tudesque demeura la seule langue de l'Allemagne, après la grande époque du partage de 843. Le roman. rustique prévalut dans la France occidentale; le peuple du pays de Vaud, du Vallais, de la vallée d'Engadine, et de quelques autres cantons, conserve encore aujourd'hui des vestiges de cet idiome.

Les progrès de cette nouvelle langue, si on considère l'époque de son origine, furent très lents, et même presque insensibles, ainsi qu'on peut en juger par l'état informe où elle était encore au IX® siècle.

NEUVIÈME SIÈCLE. Le plus ancien vestige, et sans doute le plus authentique de la langue romane, telle qu'on la parlait au milieu du IXe siècle, c'est le serment de Louis-le-Germanique, frère de Charlesle-chauve. On se rappelle le partage des états de Louis-le-Débonnaire par ses trois fils : Lothaire, l'aîné, fut empereur et roi d'Italie; Louis eut les états au-delà du Rhin ou la France orientale; Charles-le-Chauve eut le royaume de France. Ces partages ne se firent point sans occasionner des guerres entre les trois frères. En 842, Louis et Charles s'unirent contre Lothaire, par des serments solennels qu'ils firent à Strasbourg, chacun dans la

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laugue maternelle qui était en usage parmi leurs différents peuples. Voici le serment de Louis-leGermanique, qu'il prononça dans l'idiome des Francs, dont il avait besoin d'acquérir la confiance. Le langage de ce serment, pour ne pas être tout-àfait barbare, doit être accentué à la manière des dialectes méridionaux.

«Pro Deo amor et pro xristian poblo et nostro « commun salvament, d'ist di en avant, in quant Deus savir et podir me dunat, si salvarai-eo cist meon fradre Karlo, et in adjuda et en cadhuna

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1. « Pour l'amour de Dieu et pour le peuple chrétien, et notre commun salut, de ce jour en avant, en tant que Dieu me donnera de savoir et de pouvoir, je soutiendrai mon frère Karle ici présent, par aide et en toute chose, comme il est juste que l'on soutienne son frère, tant qu'il fera de même pour moi; et jamais avec aucun ne ferai accord, qui, de ma volonté, soit au détriment de mon frère, »

2. Ici git le comte Bernard; il prouva, par le sang de Jésus-Christ, qu'il avait toujours été homme de bien. Prions la divine boaté, que celui qui le tua, puisse avoir son àme

sauve.

3. Qu'il garde.

4. Nullement.

5. Mélangée, altérée.

« rat. Iceste est à certes la commune fei que un's dieu en Trinitet é la Trinitet en unitet aorum's 1.

Ne mie confundanz le personnes, ne la sub«stance dezeuranz. Altre est à décertes la personne del Perre, altre del Sainz Espiriz; mais « del Perre é del Fils et del Sainz Espiriz une est « divinitet, oele 3 gloire, pardurable majestet. »

Onzième siècle. On y remarque encore un peu plus de correction dans le langage et plus d'éloignement du latin que dans les deux siècles précédents. Voici un échantillon du langage de ce siècle, extrait de la traduction des quatre livres des rois.

« Li secunds livres des Rois.

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«Sathanas se eslevald en cuntre Israel, e entichad « David que il feist anumbrer ces de Israel é ces « de Juda. E li Reis cumandad à Joab, kì esteit mais«<tre cunestables de la chevalerie le Rei, que il en «< allast par tutes les lignées de Israel, des Dan jes« que Bersabée; e anumbrast le pople, e reportats, « e mustrast al Rei le numbre de tus. Respondi Joab damne Deu ajusted a sun pople tans come « ore i ad; sil multiplit que cent itans i ait avant. Quels mestiers est de entremettre de tel ovre;

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mais il Reis volt que faite fust sa volonté 4, » C'est vers le XIe siècle que parurent les premiers grammairiens; leurs leçons n'avaient guère pour objet que l'étude de la mince latinité, qui aidait encore un petit nombre de personnes à entendre les prières de l'église, et à rédiger les actes judiciaires. Mais cette latinité, aussi barbare et moins énergique que le roman, n'était plus parlée nulle part; elle n'était plus entendue ni du gentilhomme, ni du bourgeois, et moins encore de l'homme de campagne. L'usage s'introduisit d'écrire en roman et de se servir de cette langue pour l'instruction. D'abord les leçons furent rédigées en prose, mais dans la suite on les mit en vers.

DOUZIÈME SIÈCLE. On commença au XIIe siècle

1. Nous adorons.

2. Séparant.

3. Equalis, égale.

4. Le second livre des Rois. Satan s'éleva contre Israël et suggéra à David qu'il fit faire le dénombrement de ceux d'Israël et de ceux de Juda. Le roi commanda à Joab, qui était maître connétable de la cavalerie du roi, d'aller dans toutes les familles d'Israël, depuis Dan jusqu'à Bersabée, et de faire le dénombrement du peuple, de le rapporter, et de le montrer. Joab lui répondit: Que le seigneur Dieu ajoute à son peuple autant qu'il y en a à présent, et le multiplie tellement, qu'il y en ait par la suite cent fois autant; que besoin y a-t-il d'entreprendre cet ouvrage ? Mais le roi vou lut que sa volonté fut faite.

à introduire dans la langue quelques termes grecs de la philosophie d'Aristote. La manie des vers, pour lesquels on avait déjà pris goût dans le siècle précédent, devint si dominante, qu'on rima jusqu'aux vers latins, et souvent même la prose, qui n'en différait que parce qu'elle n'était point coupée ni mesurée comme eux. Un des plus anciens ouvrages en ce genre que l'on connaisse, est la traduction du poëme de Marbode sur les pierres précieuses. Marbode était évêque de Rennes, il composa son onvrage en vers latius; mais il parait qu'il fut immédiatement traduit en vers français, car cette traduction est dans le même manuscrit que l'ouvrage latin. Evax fut un mult riche Reis;

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est une des plus agréables, donnera l'idée de son

style.

« Pour verdure ne pour prée,
Ne pour feuille, ne pour flour,
Nulle chançon ne m'agrée,
S'il ne vient de fine amour,
Mes li feignant priéour
Dont jà Dame n'iert amée,
Ne chantent fors en pascours ';
Lors se plaignent sans dolour. »>

Voici quelques autres échantillons de la poésie du même siècle.

« Hom, or entend, tu doir oïr

Qui tu es, ne te dois jeïr.

Qui es tu donc ? sas plein de fiens 2
Tu te veux cascuns jour emplir,
Et puis vuidier et puis remplir.
Quand tu es vuis mal te contient,
Et quand tu es trop pleins si giens 3
Assez as fiens.....

Ja ne te saras tant polir;

Tu enordis 4 quanque tu tiens,

Car n'attouche tant nette riens

A toi, que tu faches soillir. »

(Le Reclus de Moliens, anonyme).

<< Qui vers de riche estoire vuet entendre et oyr, Por prenre bon essample et proësse acoillir, De connoistre reson d'amer et de hair, De ses amis garder et chèrement tenir, Des ennemis gréver qu'on nès l'est eslargir, De laidures vengier et des bienfès mérir, De haster quand leus est et à terme s'offrir, Oez donc li premier bonnement à loisir Ne l'orra guieres hom qui ne voie plaisir: Ci est don meilleur roy qui onq poest morir; D'Alixandre je vuel l'estoire rafraischir. » (LAMBERT-LI-CORPS. Estoire dou roi Alixandre, comment il conquist XII royaumes et fut siredu monde).

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Qui ces trois voies tient

Jà n'ira malement. >>

(BLONDEL, serviteur de Richard Cœur-de-Lion).

Quant à l'état de la prose, on en jugera 1o par le fragment d'une lettre de Saint Bernard, écrite au commencement du XIIe siècle, 2o par un extrait de la traduction d'un des sermons de cet abbé, faite un peu de temps avant sa mort; 3o par un fragment de l'histoire de saint Graal par Du

Gast.

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1° Gracieus et bien heureis en fortune et ri«chesce, Raimond chevalier, sires dou Chasteil « Ambroise. Bernard demenés ou tems de villece2, « salut, demandei aiz à nous de estre ensignez de << la cusanson 3 et de la meniere de plus profitable«<ment gouverneir les choses et chevances 4 fami«lières, et comment li peire de la magniée 5 qui "est chief et gouvernour de l'osteil 6 se doit avoir et «maintenir. A quoi nous te répondons que ja soit « ce que toutes choses mondaines et l'estait 7 et l'is« sue de toutes besoignes (soient) laborousses de sous « fortune 8, ne doit on mie pour ce laissier la riegle « de vivre. »

2o« Benoit soit Deus et li peres notre signor Jhe«<su-Christ, li peres de miséricorde et li Deus de tos «solais 9 qui nos solacet 10 en totes nos tribulations. «Benoit soit Deus ici por sa très grant chariteit « dont il nos amat nos transmist son chier fils, par cui nos sommes réconciliet, et si avons paix à

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« Dcu 11 : ensi kil mismes est li moyeneres et li plages 12 de cet reconciliement, etc.

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TREIZIÈME SIÈCLE. Au treizième siècle, la langue commença à se débrouiller de la barbarie des siècles précédents. On s'en aperçoit en lisant l'histoire de la prise de Constantinople par Villehardouin, l'un des plus anciens monuments que nous ayons de la prose française et de notre histoire nationale en langue vulgaire. Dans cet écrivain, le caractère de l'idiome français n'est pas encore très-développé, et les progrès de la langue sont moins marqués que dans les établissements de saint Louis, et surtout dans son édit contre les blasphémateurs, dont voici un extrait.

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Si aucune personne de l'aage de quatorze ans, " ou de plus, fait chose, ou dit parole en jurant ou autrement qui torne à despit de Dieu, ou de Nostre«Dame, ou des Sainz, et qui fust si horrible qu'elle fut vilaine à recorder, il poira 40 livres ou moins, « selon l'estat et la condition de la personne, et la << manière de la vilaine parole ou du vilain fait; et "à ce sera contraint, se mestier est; et s'il était -poure que il ne peust poyer la poine dessusdite, « ne n'euste autre pour li la voussist poyer, il sera mis en l'eschielle l'erreure d'une luye1, en lien «de notre justice, et puis sera mis en la prison « pour six jours ou pour huit jours au pain et à « l'eau; etc. »

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C'est à ce siècle qu'il faut rapporter la composition du roman de la Rose, commencé par Guillaume de Lorris et achevé au commencement du XIV siècle par Jean de Meun. Une eitation de cet ancien monument de notre littérature française donnera tout à la fois une idée de la langue et de la poésie de ce siècle.

« Le temps qui s'en va nuit et jour,
Sans repos prendre et sans sejour,
Et qui de nous se part et emble
Si secretement qu'il nous semble,
Que maintenant soit en un point,
Et il ne s'y arrête point;
Ains ne fine d'outre-passer
Sitôt que ne sauriez penser,

Quel temps il est présentement:

Car avant que le pensement

1. Parvenu.

2. De la vieillesse.

3. Administration.

4. Biens.

5. Famille.

6. Maison.

7. État, durée.

8. Incertaines.

9. Toute consolation.

10. Console.

11. Avec Dieu.

12. Le médiateur et le garant

1. Une heure du jour.

Fut fini, si bien y pensez,

Trois temps seraient déja passés ».

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