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férentes de prononcer une langue. M. Balbi partage toutes les langues connues en cinq classes; savoir:

LANGUES ASIATIQUES, subdivisées en familles des langues sémitiques, l'arabe, l'hébreu, etc.; langues de la religion caucasienne, le géorgien, l'arménien, etc.; persannes, le zend, le parsi, le persan, etc.; indienne, le sanskrit, l'hindoustani, etc.; langues de la région transgangétique, le tibétain, etc.; langue chinoise; langue japonaise; langue tartare, le turck, le tartare, etc.; langues de la région sibérienne, etc.

LANGUES EUROPÉENNES, subdivisées en six familles : la basque ou ibérienne; la celtique ; la thracopelasgique on gréco-latine, l'albanais, l'étrusque, le grec, le latin, le roman, l'italien, le français, l'espagnol, le portugais, etc.; la germanique, le haut allemand ancien, l'allemand, le néerlandais, le suédois, le danois, l'anglais, etc.; la slave, l'illyrien, le russe, le polonais, etc.; l'ouralienne, le finois, le lapon, le hongrois, etc.

LANGUES AFRICAINES, subdivisées en cinq groupes: langues de la région du Nil, l'égyptien, le copte, etc.; langues de la famille Atlantique; langue de la Nigritie-Maritime; langues de l'Afrique australe; langue de la Nigritie-intérieure.

LANGUES OCÉANIENNES, Subdivisées en familles des langues malaises, le java, le taïtien, le sandwich, le madécasse, etc.; langues des peuples océaniens et d'autres peuples.

LANGUES AMÉRICAINES, Subdivisées en onze groupes: langues de la région australe de l'Amerique méridionale; langues de la région péruvienne; langues de la région guarani-brésilienne; langues de la région orénoco-amazone; langues de la région de Guatemala; langues du plateau du Mexique; langues du plateau central de l'Amérique du Nord; langues de la région missouri colombienne; langues de la région alleghanique et des lacs; langues de la cote occidentale de l'Amérique du Nord; langues de la région boréale de l'Amérique du Nord.

Parmi ce nombre prodigieux d'idiomes, quinze sont parlés ou compris par un plus grand nombre d'individus, ou bien étendent leur domaine sur un plus grand nombre de pays. Parmi ces idiomes, six appartiennent à l'Asie, savoir: le chinois, l'arabe, le turck, le persan, l'hébreu et le sanskrit; huit à l'Europe, savoir: l'allemand, l'anglais, le français, l'espagnol, le portugais, le russe, le grec et le latin. L'Océanie n'offre que le malais.» Voyez LETTRES, LITTÉRATURE, LIVRE, PHILOLOGIE.

LARMES. PHYSIOLOGIE. Fluide transparent sé

crété par la glande lacrymale, qui s'épanche sans cesse au-dessous de l'œil, pour y entretenir l'humidité, favoriser le mouvement des paupières et conserver à cet organe le poli nécessaire au libre passage des rayons lumineux.

Les larmes sont un liquide aussi limpide que l'eau, doux, transparent et inodore. Foureroy et Vauquelin, qui en ont fait l'analyse, les ont trouvées composées de beaucoup d'eau, de quelque centième de mucus, et d'une très-petite quantité de soude, de muriate de soude et de phosphate de soude et de chaux.

LATITUDE. ASTRONOMIE. Distance d'une étoile, ou d'une planète à l'écliptique; elle est mesurée par l'arc du grand cercle, passant par les pôles de l'écliptique, compris entre l'étoile et l'écliptique. La latitude diffère de la déclinaison, en ce que cette dernière est la distance de l'étoile à l'équateur, mesurée par l'arc du grand cercle passant par les pôles du monde, compris entre les pôles et l'équateur.

LATITUDE-TERRESTRE. GÉOGRAPHIE. La latitude d'un lieu terrestre est la distance de ce lieu à l'équateur terrestre; elle se prend sur le méridien et se compte par degrés. Elle est nord ou sud, suivant que le lieu se trouve au nord ou au sud de l'équateur. Voyez DEGRÉS.

LAZARET. HYGIÈNE. On appelle ainsi une enceinte destinée à recevoir, pendant un certain temps, les hommes et les choses provenant des pays où règnent des maladies réputées contagieuses. Voyez QUARANTAINE.

LAZULITE. Voyez PIERRES PRÉCIEUSES.

LECTURE. BELLES-LETTRES, INSTRUCTION. Art de lire, soit des yeux, soit à haute voix. Pour lire des yeux, il suffit d'assembler les syllabes et d'avoir acquis l'intelligence des mots. Pour lire à haute voix, il faut articuler chaque mot bien distinctement, varier à propos les modulations de la voix, observer la ponctuation, prendre le ton naturel qui évite la déclamation, et surtout bien sentir ce qu'on lit.

En France, l'art de bien lire est très-rare. Il est étonnant que parmi les personnes qui ont reçu de l'éducation, il s'en trouve si peu qui sachent lire avec goût, avec sentiment. Est-ce à l'inattention ou à l'incapacité des maîtres? Est-ce à l'inapplication et à la légèreté des élèves? Est-ce à l'incurie des parents? Nous ne saurions au juste affirmer à quelles causes on doit l'attribuer. Nous constatons

seulement un fait, c'est qu'en France on lit fort mal; c'est que les lecteurs ne savent pas varier les intonations, leur donner de la justesse, de la force et du naturel. Cet art de bien lire, si connu des anciens, compose cependant une grande partie du talent de l'orateur et du poète. Tout le monde sait que la plus belle scène mal déclamée ne produit aucun effet, et cependant on conserve dans l'habitude de la vie une prononciation monotone qui abrège tout, mange la moitié des mots, ne caractérise rien, donne à tout une physionomie uniforme, et prive ainsi la raison de sa force et l'esprit de sa grace.

Quelque chose que l'on lise, il faut à l'articulation nette et précise des mots joindre les inflexions et les variations de voix nécessaires pour éviter la monotonie, à côté de laquelle marche toujours l'ennui. La prononciation ne doit être ni rapide ni traînante, mais modérée, afin de prévenir ou le murmure ou l'impatience des auditeurs. Il est également essentiel de proportionner sa voix aux lieux où se fait la lecture. La diversité des sujets doit suggérer la variété de tons, qui, selon les occasions, doivent être graves ou légers, tristes ou enjoués, soutenus ou coupés, animés ou tempérés. La ponctuation doit être exactement observée; elle sert non-seulement à offrir des repos à l'oreille et à marquer les endroits où la voix doit tomber ou se relever, mais encore à la soutenir et à la fortifier. Depuis le commencement de la période jusqu'au milieu, il faut que la voix s'élève insensiblement par degrés, et qu'elle baisse, dans la même proportion, depuis le milieu jusqu'à la fin. Les points d'admiration, d'interrogation; les interjections qui désignent un sentiment, exigent un ton plus aigu et plus élevé. Les aspirations, les accents, la liaison des consonnes avec les voyelles, les élisions de l'e muet devant les autres voyelles, l'articulation des lettres nasales, l'observation des brèves et des longues, la prononciation nette des finales, sont encore autant de parties qui concourent à rendre la lecture agréable et sonore. Il n'est guère de compagnie, de société où l'on ne se trouve obligé de lire, soit des mémoires manuscrits, soit des imprimés, soit des ouvrages fugitifs, soit des journaux politiques. On ne saurait donc trop s'attacher à acquérir le talent de lire avec élégance et avec goût.

Les défauts les plus ordinaires aux personnes qui lisent à haute voix, notamment de la poésie, c'est de chanter, de lire trop vite ou d'être monotone: on évitera ces défauts en faisant une grande attention au sens pour régler sa prononciation sur les parties de la diction, en ne la suspendant pas pé

riodiquement à chaque hémistiche, et en ne la baissant à la rime que lorsque le sens est complet et fini. En suivant avec quelque attention ces courts préceptes, on pourra facilement acquérir cette déclamation aisée et naturelle, par laquelle on distingue, à la lecture, l'homme judicieux qui parle à l'esprit et au cœur, d'avec celui qui ne sait pas même lire pour les oreilles.

Considérée sous le rapport des connaissances qui forment le cœur et l'esprit, la lecture offre d'immenses avantages, dont peu de personnes savent tirer tout le parti qui pourrait leur en revenir. La plupart de celles qui seraient capables d'en profiter lisent moins pour s'instruire que pour s'amuser ou se désennuyer; elles s'occupent également de toute sorte de sujets, parcourent un livre de science ou de morale, comme elles feraient d'un roman. D'autres, qui s'appliquent avec plus de discernement, embrassent trop à la fois, passent sans intervalle d'une matière à une autre toute différente, et cette rapidité, qui ne laisse pas à leurs idées le temps de se perfectionner, les rend confuses, à peu près comme les sons de plusieurs instruments qui jouent différents airs à la fois. De là vient que quelquesunes se dégoûtent de la lecture, parce que voyant qu'une longue application n'a pu leur donner une connaissance un peu distincte des choses qu'elles voulaient savoir, elles désespèrent d'y réussir et abandonnent l'étude. Il faut done s'attacher à un ordre bien concerté, qui conduise plus sûrement aux connaissances qu'on veut acquérir. Il faut que chaque lecteur consulte la facilité qu'il a à concevoir et à retenir les choses, afin de juger du temps qu'il doit employer à les apprendre: il faut qu'il règle ensuite sur le bon sens, la distribution des heures auxquelles il doit prendre et quitter la lecture, pour ne pas donner dans le défaut de certaines personnes, qui ne font qu'ouvrir un livre et le feuilleter, sans lire jamais de suite, ou de celles qui, après avoir commencé un livre, ne le quittent plus et vont jusqu'à la fin tout d'une haleine. Pour tenir une route raisonnable entre ces deux extrémités, il faut avoir égard aux ouvrages qu'on lit un trait d'histoire, par exemple, se retient beaucoup mieux quand il est lu tout de suite, parce que la mémoire assemble plus facilement la combinaison des faits. Mais lorsque la réflexion doit agir, il faut lui donner le temps de le faire : il faut revenir plus d'une fois, et même par intervalles, pour trouver le moment de vaincre une difficulté qui quelquefois nous arrête. Ainsi la meilleure méthode, dans toute sorte de matières en général, c'est de lire peu à la fois, de réfléchir beaucoup, et de ne point

passer plus avant, jusqu'à ce qu'on ait bien compris ce qu'on lit: il n'y a que cette lenteur apparente qui conduise à de véritables progrès.

Quant aux avantages qui naissent en foule de la lecture, il suffit de dire qu'elle est indispensable pour orner l'esprit et former le jugement, et qu'elle est la ressource la plus assurée contre l'ennui. Ainsi que l'étude, elle forme la jeunesse, sert dans l'âge mûr, réjouit la vieillesse, soulage dans l'adversité, console de beaucoup de privations, et souvent empêche de les connaître. Voyez ÉTUde.

LENTEUR. PHILOSOPHIE, MORALE. Défaut d'activité. La lenteur annonce ou l'excès de la prudence, et par conséquent des précautions/puériles (or, toute vertu finit où l'excès commence); ou bien c'est un engourdissement, soit des membres, soit de l'esprit, toujours vicieux et dont on n'a jamais un effet utile à espérer. En général, l'activité est l'âme de toute opération et de toute affaire; les gens indéterminés, livrés à tout conseil, qui emploient des années là où il ne faut que des jours, doivent nécessairement échouer dans ce qu'ils entreprennent.

LÉGÈRETÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Caractère des personnes qui ne tiennent fortement ni à leurs principes, ni à leurs habitudes, et que l'intérêt du moment décide. La légèreté est un défaut d'assiette et d'uniformité de passions ou d'idées.

La légèreté, au sens figuré, a deux acceptions opposées; quelquefois elle est réputée un vice, quelquefois une qualité agréable. La légèreté de l'esprit annonce son inconstance, sa faiblesse, son imprudence; et la légèreté dans l'esprit signifie sa délicatesse et ses grâces, l'art avec lequel il traite agréablement des choses sérieuses.

Chez une femme, la légèreté n'offre rien de trèsrépréhensible, lorsqu'elle ne va pas jusqu'à faire négliger les soins du ménage, les devoirs d'épouse, et que, se modifiant avec l'âge, sans altérer les affections, elle se calme et s'éteint quand le titre de mère impose de nouvelles obligations. Cependant la légèreté, sœur aînée de l'étourderie, est voisine de l'inconséquence, et ce dernier travers peut mener bien loin.

La légèreté n'est jamais susceptible d'un sens favorable lorsqu'on en fait l'application au cœur. Elle établit alors l'inconstance du caractère, elle annonce qu'il serait imprudent de s'y confier.

LÉGISLATURE. POLITIQUE. Mot inventé par l'Assemblée nationale pour désigner la période de temps que le corps législatif demeure assemblé de

puis son installation, jusqu'à l'instant où les pou. voirs de ses membres étant expirés, ils sont remplacés par d'autres députés.

LÉGISLATION. La législation est l'art de donner des lois aux peuples. La meilleure législation est celle qui est la plus simple et la plus conforme aux lois de la nature; il ne s'agit pas de s'opposer aux passions des hommes, il faut au contraire les encourager en les appliquant à l'intérêt public et particulier; par ce moyen on diminuera le nombre des crimes et des criminels, et l'on réduira les lois à un très-petit nombre.

Le législateur est celui qui a le pouvoir de donner ou d'abroger les lois; tout législateur doit se proposer la sécurité de l'état et le bonheur des citoyens.

Les hommes, en se réunissant en société, cherchent une situation plus heureuse que l'état de nature, qui avait deux avantages, l'égalité et la liberté, comme aussi deux inconvénients, la crainte de la violence et la privation des secours soit dans les besoins, soit dans les dangers. Les hommes, pour se mettre à l'abri de ces inconvénients, ont consenti à perdre un peu de leur égalité et de leur liberté; et le législateur a rempli son objet, lorsqu'en otant aux hommes le moins qu'il est possible d'égalité et de liberté, il leur procure le plus qu'il est possible de sécurité et de bonheur.

LETTRES. BELLES LETTRES. Ce mot désigue en général les lumières que procure l'étude, et en particulier celles des belles-lettres et de la litté rature. Dans ce dernier sens, on distingue les gens de lettres qui cultivent seulement l'érudition variée et pleine d'aménité, de ceux qui s'attachent aux sciences abstraites, et à celles d'une utilité plus sensible, mais qu'on ne peut acquérir à un degré éminent sans la connaissance des lettres. Il en résulte que les lettres et les sciences proprement dites ont entre elles les liaisons, l'euchainement et les rapports les plus étroits. Si nous nous reportons aux siècles d'Athènes et de Rome, nous verrons que chez les Grecs l'étude des lettres embellissait celle des sciences, et que l'étude des sciences donnait aux lettres un nouvel éclat. La Grèce a dû son lustre à cet assemblage heureux ; c'est par là qu'elle joignit au mérite le plus solide la plus brillante réputation. Les lettres et les sciences y marchèrent toujours d'un pas égal et se servirent d'appui. Sous Auguste, les lettres fleurirent avec les sciences et marchèrent de front; Rome, déjà maitresse d'Athènes par la force de ses armes, vint à concourir avec elle pour un avantage plus flatteur, celui d'une érudition agréable et d'une science pro

fonde. Dans le XVIIe siècle, si glorieux pour la France, l'intelligence des langues savantes et l'étude de la nôtre furent les premiers fruits de la culture de l'esprit. Pendant que l'éloquence de la chaire et celle du barreau brillaient avec tant d'éclat; que la poésie étalait tous ses charmes; que l'histoire se faisait lire avec avidité dans ses sources et dans des traductions élégantes; que l'antiquité semblait nous dévoiler ses trésors; qu'un examen judicieux portait partout le flambeau de la critique: la philosophie réformait les idées, la physique s'ouvrait de nouvelles routes pleines de lumières, les mathématiques s'élevaient à la perfection, enfin les lettres et les sciences s'enrichissaient mutuellement par l'intimité de leur commerce.

Ces exemples des siècles brillants prouvent que les sciences ne sauraient subsister dans un pays, que les lettres n'y soient cultivées. Sans elles une nation serait hors d'état de goûter les sciences, et de travailler à les acquérir. Aucun particulier ne peut profiter des lumières des autres, et s'entretenir avec les écrivains de tous les pays et de tous les temps, s'il n'est savant dans les lettres par lui-mème, ou du moins si des gens de lettres ne lui servent d'interprètes : faute d'un tel secours, le voile qui cache les sciences devient impénétrable. Disons encore que les principes des sciences seraient trop rebutants, si les lettres ne leur prêtaient des charmes. Elles embellissent tous les sujets qu'elles touchent; par elles, les vérités deviennent plus sensibles, par les tours ingénieux, par les images riantes, et par les fictions mêmes sous lesquelles elles les offrent à l'esprit. Elles répandent des fleurs sur les matières les plus abstraites, et savent les rendre intéressantes. Mais si les lettres servent de clef aux sciences, les sciences de leur côté concourent à la perfection des lettres. Elles ne sauraient que bégayer dans une nation où les connaissances sublimes n'auraient aucun accès. Pour les rendre florissantes, il faut que l'esprit philosophique, et par conséquent les sciences qui le produisent, se rencontre dans l'homme de lettres. Voyez LITTÉRATURE, Langue, Livres.

LEVIER. MÉCANIQUE. On donne le nom de levier à un corps de figure quelconque, retenu par un point fixe, et sur lequel agissent deux forces, à l'une desquelles on donne le nom de puissance, et à l'autre celui de résistance. Le point d'appui fixe pouvant avoir trois positions différentes, par rapport au point d'application de la puissance et de la résistance, on distingue trois genres de leviers; celui du premier genre a le point d'appui fixé entre les points d'application des deux forces; dans celui

de second genre, la résistance occupe une place intermédiaire entre le point d'appui et la puissance; et enfin, dans celui du troisième genre, c'est la puissance qui est placée entre le point d'appui et la résistance.

Le levier simple est très-fréquemment employé daus les usages de la vie et dans les opérations mécaniques. Veut-on enlever une pierre qui repose sur le sol, on engage une barre de fer sous cette pierre; on place derrière la barre de fer, et trèsprès de son extrémité, un corps solide résistant, et on appuie de tout le poids de son corps sur l'autre extrémité de la barre. On fait usage dans ce cas du levier du premier genre. Lorsqu'un homme transporte nn fardeau sur une brouette, le fardeau est soulevé par un levier du second genre; l'axe de la roue est le point d'appui, le fardeau repose sur la longueur du levier, et la puissance est située à son extrémité opposée; aussi, plus les bras de la brouette sont longs, moins l'homme a d'efforts à faire pour la soulever. Le levier du troisième genre est particulièrement employé dans les cas où l'on a besoin de produire une grande vitesse dans le mouvement, et où l'on dispose d'un excès de force; c'est ce qui arrive dans la pédale du rouet à filer ou dans celle du remouleur. L'extrémité fixe de la pédale est le point d'appui; la résistance est à l'extrémité mobile de la pédale, et l'action du pied exerce la puissance par intervalle.

LIBÉRALITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Qualité des âmes généreuses qui aiment à faire part aux autres de leurs propres biens. Elle doit, comme toutes les qualités qui ont leur source dans la bienveillance, être subordonnée à la justice pour devenir une vertu. On peut donner beaucoup sans obliger ni passer pour libéral : la libéralité suppose donc de l'esprit, ou une grande délicatesse de sentiments qui en tient toujours lieu.

Donner plus qu'on ne peut, en s'exposant à manquer aux actes de justice, ce n'est point être libéral, mais prodigue, et même injuste, puisque, en ce cas, on dispose du bien d'autrui,

La libéralité est un des plus grands avantages que procurent les richesses. On peut cependant ètre libéral sans être riche; mais pour cela il faut savoir économiser sa fortune et modérer ses besoins.

LIBERTÉ. La liberté est la faculté d'agir sans contrainte, sans obstacles, sans embarras; le droit que la nature a donné à chaque individu de disposer de sa personne et de ses biens de la manière qu'il juge la plus convenable à son bonheur sans

nuire aux autres hommes; la puissance de nous déterminer à notre gré dans les divers actes de la vie; enfin la faculté de satisfaire aux divers penchants de la nature; c'est le plus beau don qu'elle nous ait accordé, et le bien le plus précieux pour les hommes.

La liberté est un attribut physique de l'homme, parce que les hommes ayant des sens suffisants à leur conservation, nul n'ayant besoin de l'œil d'autrui pour voir, de son oreille pour entendre, de sa bouche pour manger, de son pied pour marcher, ils sont tous par ce même fait constitués indépendants, libres; nul n'est nécessairement soumis à un autre, ni n'a le droit de le dominer.

Tous les droits des citoyens peuvent se réduire à un seul, la liberté. En effet, la liberté consiste à pouvoir se transporter spontanément d'un lieu à un autre sans gêne ni contrainte; à pouvoir disposer à son gré de sa personne, de son temps, de son travail; à ne pouvoir être arrêté et détenu que sur un ordre du magistrat; et si l'arrestation est injuste, l'état doit au citoyen arrêté une indemnité proportionnée au préjudice qu'il a souffert; à ne pouvoir être exilé de son pays, età ne subir aucune peine que par jugement et en vertu des lois de l'état; à ne pouvoir être inquiété dans la propriété de ses biens, ni gêné lorsqu'il en veut disposer; à pouvoir dire en public, imprimer et publier ses opinions et tout ce qu'il juge convenable, pourvu que ses paroles et ses écrits ne soient pas répréhensibles aux yeux de la loi.

On distingue cinq sortes de libertés : la liberté naturelle, la liberté morale, la liberté d'opinion, la liberté civile, et la liberté politique.

La liberté naturelle est celle qui appartient tellement à la nature qu'aucune puissance humaine ne saurait la contrarier sans exercer une tyrannie. Cette liberté s'étend sur tous les actes personnels, sans qu'il en résulte aucun dommage à la société.

La liberté morale est l'attribut essentiel de tout être doué de ce qu'on nomme libre-arbitre.

La liberté d'opinion est l'assurance de pouvoir adopter, au gré de l'imagination, un système quelconque sur des choses importantes, sans avoir à craindre d'en être puni par la puissance souveraine.

La liberté civile est le droit que la société doit garantir à chaque citoyen de pouvoir faire tout ce qui n'est pas contraire aux lois.

La liberté politique est cet état de sécurité qui laisse un citoyen sans inquiétude sur ses possessions légitimes et sur sa liberté naturelle. Elle consiste pour chaque individu à faire tout ce qu'il juge propre pour son bien. C'est le pouvoir d'être heureux,

sans faire de mal à personne; c'est l'état d'un peuple qui n'a point aliéné sa souveraineté, et qui fait ses propres lois ou est associé en partie à sa législation.

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La liberté, dit Bentham, ne doit pas être le but de l'état social, mais seulement un moyen de le rendre heureux. Si la liberté est bonne, c'est que, bien entendue, elle est le meilleur moyen de félicité pour un peuple; s'il n'en était pas ainsi, elle serait mauvaise. »

Enfin, la liberté du citoyen consiste dans le droit de faire ce qu'il doit vouloir, et de ne pouvoir être contraint de faire ce qu'il ne doit pas vouloir.

Chaque membre de la société a donc le droit de jouir de toute l'étendue de sa liberté. La restreindre arbitrairement, c'est le priver d'une faculté précieuse, c'est lui ravir une de ses plus nobles jouissances, c'est attenter à ses droits et méconnaître le but de l'organisation sociale.

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Les princes, dit M. Pagès, ont de la liberté une idée bizarre; législateurs ou exécuteurs des lois de la cité, chefs de ses forces, ils pensent bientôt que la société a pris un corps et s'est fait homme en leur personne. Les ministres, à leur tour, se croient les représentants des princes; les fonctionnaires veulent représenter les ministres, et dans cette échelle décroissante d'hommes qui représentent des hommes, qui font revivre les faiblesses, les passions, les haines, ou les craintes de leurs maitres, la loi politique est toujours sans interprète impassible et fidèle, et la liberté sans garantie effective et constante. Chez le prince, la haine est folle, la crainte est sotte; s'il hait ou s'il craint, il a oublié qu'il n'avait point d'égal; descendu du trône, il se rapetisse lui-même jusqu'à trouver des individualités rivales. Responsable alors pour toutes les autorités subalternes dont il soutient la querelle, il n'est plus roi : c'est un ministre, un préfet; et haï ou craint, il doit haïr ou craindre à son tour. Si les princes redoutent la liberté des citoyens, c'est qu'ils ne savent pas se revêtir de la justice, de la puissance et de la majesté des rois. »

L'amour sacré de la liberté a été imprimé au fond du cœur de l'homme par l'éternel auteur de toutes choses, qui n'a pas voulu que la servitude avilit et défigurât son plus bel ouvrage. Et si l'apothéose est due à l'homme, c'est sans aucun doute à celui qui combat et meurt pour établir ou pour défendre la liberté. Le nom de liberté est si doux, que tous ceux qui combattent pour elle sont sûrs d'intéresser nos vœux. Leur cause est celle du genre humain tout entier; elle devient la nôtre. Nous nous vengeons des oppresseurs étrangers en exhalant en li

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