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bien disposer ses idées, que n'est nécessaire la connaissance des règles de la grammaire pour bien parler. Ces règles peuvent se réduire aux suivantes:

1° Concevoir nettement et distinctement la question; c'est-à-dire, saisir le point précis de la question, et ne pas confondre une question de mot avec une question de choses.

2o Éviter tout ce qui est inutile ou étranger à la question.

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3o Définir tout ce qui est obscur; c'est-à-dire, d'une manière claire, courte et réciproque.

4° Diviser le sujet dont il s'agit en autant de parties que cela est nécessaire pour le bien traiter.

5o Aller toujours du connu à l'inconnu, afin de pouvoir établir une comparaison entre les choses que l'on connaît et celles dont on ne juge que par analogie.

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6° Conduire par ordre ses pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés, pour s'élever graduellement jusqu'à la connaissance des plus composés.

7o N'admettre pour vrai que ce qui est évidemment tel, après un examen impartial et réfléchi. 8o Envisager un sujet dans toutes ses parties et sous tous les aspects.

9o Éviter la prévention, qui peut nous égarer, et la précipitation, qui est presque toujours une source d'erreurs.

LOI. POLITIQUE. Le mot loi, pris littéralement, signific lecture, parce que, dans l'origine, les ordonnances et réglements étaient la lecture par excellence que l'on faisait au peuple, afin qu'il les observât et n'encourût pas les peines portées contre leur infraction: d'où il suit que l'usage originel expliquant l'idée véritable, la loi se définit : « Un << ordre ou une défense d'agir, avec la clause ex« presse d'une peine attachée à l'infraction, ou d'une récompense attachée à l'observation de cet ordre. »

Ce qu'un homme, quel qu'il puisse être, ordonne de son chef n'est point une loi : ce qu'ordonne même le souverain sur un objet particulier n'est pas non plus une loi, mais un décret; ce n'est pas un acte de souveraineté, mais de magistrature.

Les lois ne sont proprement que les conditions de l'association civile. Le peuple, soumis aux lois, en doit être l'auteur; mais comme un peuple nombreux ne peut concourir tout entier à la rédaction de ses lois, il nomme des représentants pour y travailler en son nom.

La loi est universelle, éternelle, immuable, elle ne varie point selon les lieux et les temps; elle n'est

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LOI AGRAIRE. ÉCONOMIE POLITIQUE. La loi agraire, chez les Romains, partagea le territoire primitif entre tous les individus qui concoururent à la fondation de la cité; comme pourraient le faire encore les colons qui viendraient s'établir sur une île inhabitée. La marche ordinaire des choses, c'està-dire, l'inégalité des intelligences, l'absence d'ordre chez les uns, l'esprit d'économie et l'amour du travail chez les autres, quelquefois la fraude et l'arbitraire, rompirent bientôt l'équilibre et concentrèrent rapidement dans un plus petit nombre de mains, la propriété territoriale d'abord extrêmement divisée. Tel vendit moitié de son champ à un voisin pour assouvir plus aisément des passions qui n'attendent pas les effets trop lents du travail; et, le produit de la vente dissipé, tourna des regards envieux vers les belles récoltes dont il aurait pu recueillir les fruits. Tel autre préférant par goût, et peut-être par tempérament, les paisibles et casaniers travaux d'une industrie même grossière, aux rudes exercices de l'agriculture, forma des ateliers, acquit des matières premières après s'ètre défait de son bien, s'enrichit, mourut, et sa fortune passa à des enfants qui la dissipèrent après se l'être partagée. Car, voyez-vous, les hommes de ce temps-là étaient comme les hommes de ce temps-ci! Le patriciat se forma vite; la classe des prolétaires plus vite encore; et l'abus que d'un côté les patriciens firent de leurs richesses bien ou mal acquises, d'un autre côté la convoitise des plébéïens ainsi que leur souffrance, et l'ambition des tribuns, portèrent plusieurs fois le peuple de Rome à réclamer une nouvelle loi agraire, sans l'obtenir jamais. S'il l'eût obtenue, on eût vu ce peuple parcourir le même cercle en quinze

années, et un nouveau partage fût devenu tout aussi nécessaire, tout aussi équitable après vingtcinq ans.

On parla beaucoup de loi agraire pendant la révolution française de 1789; elle ne fut point directement décrétée, mais il s'en fit en plusieurs circonstances une assez large application. On s'enrichit d'un côté, d'un autre on tomba de l'opulence dans la misère. L'inégalité des conditions observée chez tous les peuples à quelque degré de civilisation qu'ils appartiennent, est un fait assez prouvé, pour qu'on la considère comme l'état normal de l'humamanité dont elle stimule l'industrie, et comme le résultat le plus net de ses frottements.

A toutes les époques il s'est trouvé des hommes disposés à caresser le goût des masses pour tout ce qui ressemble à la loi agraire. Les uns, plus sincères et simplement ignorants et passionnés, vont droit au but et invoquent très-nettement un partage, sans songer que semblable opération une fois consommée doit, par une conséquence logique que l'indigent serait habile à tirer, se renouveler néces sairement deux ou trois fois par siècle, à moins que des résistances possibles ne s'organisassent en atroce despotisme, ou en guerres civiles plus horribles encore, et à la suite desquelles il y a peu à partager. Les autres partisans de lois agraires, d'une intelligence plus avancée, s'épuisent en inventions d'organisation sociale destinées à remplacer de toute pièce ce qui est. Sans entrer ici dans l'examen des moyens qu'ils proposent et qui tendent tous plus ou moins à des spoliations déguisées, nous dirons qu'il n'en est qu'un seul qui puisse contrebalancer les cruels effets de la loi d'inégalité à laquelle toutes les sociétés obéissent; c'est la diffusion continuelle et large des lumières et des connaissances utiles à la société. Qui aurait, nous ne disons pas la volonté, mais la puissance, de refuser la liberté de travail et de commerce et une équitable répartition des charges publiques à un peuple qui en grande majorité comprendrait les doctrines applicables à ces grandes questions? Sans doute il surgirait encore des passions et des désastres imprévus pour précipiter une partie des citoyens dans la misère et les porter à vendre leur champ; mais les accidents passagers ne seraient pas irréparables et disparaîtraient aisément en face d'une prospérité, dont il nous est impossible à nous, malheureux et souffrants, de concevoir l'étendue. En dehors de l'action progressive des lumières, action qu'il dépend toujours des hommes de cœur et de sens d'aviver, que trouve-t-on, hélas! désespérante impuissance, ou cupidité paresseuse eteffrontée

LOI NATURELLE. PHILOSOPHIE, MORALE. La loi naturelle est l'ordre régulier et constant des faits par lequel l'univers est régi; ordre que la sagesse divine présente aux sens et à la raison des hommes, pour servir à leurs actions de règle égale et commune, et pour les guider, sans distinction ni de pays ni de secte, vers la perfection et le bonheur.

Les actions de chaque être ou de chaque espèce d'êtres étant soumises à des règles constantes et générales, qui ne peuvent être enfreintes sans que l'ordre général ou particulier soit interverti et troublé, l'on donne à ces règles d'actions et de mouvements le nom de lois naturelles ou lois de la nature.

C'est une loi de la nature que le soleil éclaire successivement la surface du globe terrestre; que sa présence y excite la lumière et la chaleur; que la chaleur agissant sur l'eau forme des vapeurs; que ces vapeurs élevées en nuages dans les régions de l'air s'y résolvent en pluies ou en neiges, qui renouvellent sans cesse les eaux des sources et des fleuves, etc.

C'est une loi de la nature que l'eau coule de haut en bas; qu'elle cherche son niveau ; qu'elle soit plus pesante que l'air; que tous les corps tendent vers la terre; que la flamme s'élève vers les cieux; qu'elle désorganise les végétaux et les animaux; que l'air soit nécessaire à la vie de certains animaux; que, dans certaines circonstances, l'eau les suffoque et les tue; que certains sucs de plantes, certains minéraux attaquent leurs organes, détruisent leur vie; et ainsi d'une foule d'autres faits.

Or, parce que tous ces faits et leurs semblables sont immuables, constants, réguliers, il en résulte pour l'homme autant de véritables ordres de s'y conformer, avec la clause expresse d'une peine attachée à leur infraction, ou d'un bien-être attaché à leur observation; de manière que si l'homme prétend voir clair dans les ténèbres; s'il contrarie la marche des saisons, l'action des éléments; s'il prétend vivre dans l'eau sans se noyer, toucher la flamme sans se brûler, se priver d'air sans s'étouffer, boire des poisons sans se détruire, il reçoit de ces infractions aux lois naturelles une punition corporelle et proportionnée à sa faute; qu'an contraire, s'il observe et pratique chacune de ces lois dans les rapports exacts et réguliers qu'elles ont avec lui, il conserve son existence, et la rend aussi heureuse qu'elle peut l'être; et parce que toutes ces lois, considérées relativement à l'espèce humaine, ont pour but unique et commun de la conserver et de la rendre heureuse, on est convenu

d'en rassembler l'idée sous un même mot, et de les appeler collectivement la loi naturelle.

La loi naturelle guide l'homme dans ses rapports avec l'ordre établi par la nature.

Ses caractères sont :

1° D'être inhérente à l'existence des choses, par conséquent, d'être primitive et antérieure à toute autre loi; en sorte que toutes celles qu'ont reçues les hommes n'en sont que des imitations, dont la perfection se mesure sur leur ressemblance avec ce modèle primordial.

2o De venir immédiatement de l'auteur de toutes choses qui en a gravé les principes dans le cœur de chaque homme, tandis que les autres lois ne nous viennent que des hommes, qui peuvent être trompés ou trompeurs.

3o D'être commune à tous les temps, à tous les pays, c'est-à-dire d'être une et universelle.

4° D'ètre uniforme et invariable.

5o D'être évidente et palpable, parce qu'elle consiste tout entière en faits sans cesse présents aux sens et à la démonstration.

6o D'être raisonnable, parce que ses préceptes et toute sa doctrine sont conformes à la raison et à l'entendement humain.

7o D'être juste, parce que dans cette loi les peines sont proportionnées aux infractions.

8° D'être pacifique et tolérante, parce que, dans la loi naturelle, tous les hommes étant frères et égaux en droits, elle ne leur conseille à tous que paix et tolérance, même pour leurs erreurs.

9° D'être également bienfaisante pour tous les hommes, en leur enseignant à tous les véritables inoyens d'êtres meilleurs et plus heureux.

10o De suffire seule à rendre les hommes plus heureux et meilleurs, parce qu'elle embrasse tout ce que les autres lois civiles ou religieuses ont de bon ou d'utile, c'est-à-dire qu'elle en est essentiellement la partie morale; de manière que, si les autres lois en étaient dépouillées, elles se trouveraient réduites à des opinions chimériques et imaginaires, sans aucune utilité pratique.

LONGITUDE-CÉLESTE. ASTRONOMIE. Degrés de l'écliptique compris depuis le point du jusqu'à celui où ce cercle est coupé par le premier arc. Les degrés de longitude se comptent sur l'écliptique céleste d'occident en orient, de o à 360°, à partir du nœud Y. Voyez DEGrés.

LONGITUDE-TERRESTRE. GÉOGRAPHIE. La longitude d'un lieu est la distance de ce lieu au premier méridien, comptée en degrés et minutes

à l'équateur. Le plus grand degré de longitude qu'un lieu puisse avoir est de 180°. Les lieux situés sous le premier méridien n'ont point de longitude, puisque c'est là que la longitude commence. La longitude est orientale ou occidentale.

La longitude est fixée pour presque toutes les nations à l'Ile-de-Fer (l'une des Canaries), excepté pour les Anglais, qui la calculent sur le méridien de Greenwich; et pour les Français, qui la calculent sur le méridien de Paris. Voyez DEGRÉS.

LOTERIE. ÉCONOMIE POLITIQUE. La loterie est une institution financière basée sur le calcul des probabilités auxquelles, comme on sait, le hasard lui-même semble se soumettre. Le gouvernement joue avec le contribuable volontaire : go numéros sont jetés dans une roue; un enfant en tire cinq en présence des magistrats et dans tout l'appareil d'une solennité qui garantit la probité du tirage. Si le contribuable volontaire a déposé à l'avance, dans un lieu autorisé par la loi, une petite somme appelée mise sur un des go numéros, on dit qu'il a joué l'extrait; et si ce numéro est l'un des sortants, le joueur gagne quinze fois autant d'argent qu'il en a donné. L'ambe ou la mise faite sur deux numéros, gagne 270 pour un; le terne pour trois numéros, gagne 5,500 fois pour un; et le quaterne, mise sur quatre numéros, 75,000. Il resterait à savoir maintenant combien le contribuable volontaire a de chances pour que les numéros sur lesquels il place son argent sortent de la roue de fortune; mais il est superflu d'entrer à cet égard dans des calculs très-compliqués, un mot suffit: la loterie rapporte au fisc, bon an, mal an, dix millions; et en cette année 1833, vu la prospérité générale, il est probable que la loterie donnera quatre millions de plus qu'à l'ordinaire. Un certain ministre des finances a dit à la tribune de la chambre des Députés que le gouvernement jouait à coup sur, et ce mot n'a produit jusqu'ici qu'une stérile indignation. On a parlé seulement de supprimer successivement les bureaux de recettes, mesure dérisoire, puisque, d'un autre côté, des courtiers reçoivent les mises, et sont tacitement autorisés à cela.

La loterie produit donc 10,000,000 et plus à l'état! Mais d'où viennent ces dix millions? Ils sortent des mains de servantes infidèles qui pillent leur maître et lui font payer une partie de la mise; de gens imbécilles qui se plongent dans des calculs cabalistiques; de pauvres vieilles femmes que vous

1. M. de Villèle.

voyez rêver à la porte des bureaux, sans pain, sans chaussures; elles cherchent des idées, elles se consultent sur leurs idées, elles s'échauffent l'imagination au point de voir des numéros en songe, elles les gardent, en forment des ternes, des quaternes qu'elles nourrissent, métaphore affreuse! en présence de tant de misère. Les contribuables aux dix millions sont encore de jeunes étudiants arrivant de province, et bientôt enlacés dans les séductions des escrocs autorisés. Malheureux jeunes gens! qui vendent leurs vêtements, empruntent aux amis de leurs familles, tombent dans le désordre et quel quefois dans l'infamie !

Un journal se publie pour faire connaître les bons numéros, et surtout leur dge; le frontispice de cette feuille offre aux adeptes des emblèmes mystérieux pour les profanes; le tout est surmonté d'une belle femme représentant la fortune qui verse sur ce monde des flots d'or monnayé. Lorsqu'on supprima la loterie en Angleterre, le minimum des mises était de 378 francs; mais qu'importe ? les courtiers réunissaient les petites mises pour en former une légale; on n'éloignait donc pas les indigents de ce funeste tripot, car, il faut se le bien persuader, ce sont les pauvres qui jouent à la loterie, qui sont les partners d'un gouvernement qui est sur de gagner. Jamais impôt fut-il plus immoral?

Mais, dit-on, c'est un mal nécessaire; et si la loterie tombe, il s'en formera de clandestines.-Je réponds, d'abord, que ceci est l'affaire d'une bonne police; qu'ensuite si le mal se fait plus mystérieusement, la sanction législative ne sera plus là, du moins, comme un indigne scandale; une foule de geus trembleront d'agir contre la loi, qui sont alléchés par les offres et les séductions de la loi elle-même. Conduiriez-vous donc votre propre enfant, vous, son père, dans un lieu de débauche, pour éviter qu'il ne se perdit seul et secrètement ?

Vient une objection d'économistes, de financiers; l'éternelle objection toutes les fois qu'il s'agit d'observer l'impôt, son assiette, ou son emploi. Comment! comment remplacer cette portion si sure du revenu public? Il est certain qu'il faut y regarder à deux fois avant de tarir une source de revenu; il est certain encore qu'on se livre en général, sur ces graves matières, à des déclamations de rhéteur, à du pathos fort ridicule en présence des urgentes nécessités d'état. Mais l'erreur est ici trop grossière, ou la déception est par trop miaise. Il vous faut donc ces dix millions à tout prix, même au prix de l'honneur? Car où il y a vol avoué, c'est-à-dire jeu à coup sur, avec d'ignorantes et pauvres dupes; où l'on se livre à l'exploitation de mauvais pen

chants du cœur, l'honneur y est-il? Et que sera-ce si nous examinons l'emploi de cette somme? Jetée dans la masse des recettes, elle concourt pour sa part à rétribuer les juges qui flétriront le vol domestique que la loterie provoque; portion pour les encouragements aux beaux-arts et les subventions théâtrales; portion pour les ministres des différents cultes; portion pour ce que l'état consacre au secours, aux indemnités, aux aumônes: en sorte que les mêmes pauvres gens qui se sont appauvris par le jeu légal, vont ensuite tendre la main et recevoir des bienfaits dont la source est ce qu'il y a de plus impur au monde. Non! ce qui est immoral ne saurait être utile à la société! ce qui est coupable dans le cercle d'action individuelle, ne cesse point de l'être pour s'étendre à l'aise dans une sphère plus vaste. Faire des malheureux pour avoir le moyen de secourir les malheureux, c'est absurde: la loterie tombera bientôt sous le poids de l'indignation publique; elle deviendra impossible, et notre nation n'en sera pas moins puissante en Europe et grande dans l'histoire.

LOUANGE. PHILOSOPHIE, MORALE. Discours, écrit ou action, par lesquels on relève le mérite d'une action, d'un ouvrage, d'un homme ou d'un être quelconque. Les louanges donnent du courage et augmentent l'envie de bien faire; tous les hommes les désirent, ou parce qu'ils ont des doutes sur leur propre mérite et qu'elles les rassurent contre le sentiment de leur faiblesse, ou parce qu'elles contribuent à leur donner promptement le plus grand avantage de la société, c'est-à-dire l'estime publique. Les hommes qui louent le mieux, mais qui louent rarement, sout ceux que le beau, l'agréable et l'honnête frappent partout où ils les rencontrent. Le vil intérêt, la plate vanité, pour obtenir des graces, prodiguent la louange, et l'envie la refuse. L'honnete homme relève dans les autres ce qu'il y a de bien, ne l'exagère pas, et se tait sur les défauts ou sur les fautes.

LOYER. ÉCONOMIE POLITIQUE. Acheter l'usage ou la jouissance temporaire d'une chose utile ou agréable, c'est en payer le loyer. Le loyer des terres prend le nom de fermage (voyez ce mot.) On loue en général ce qu'on ne peut acheter, et on fait an possesseur, la rente du capital consacré à la production de l'objet loué; plus les éléments de production auront été coûteux, plus le loyer devra s'élever; et comme les maisons d'habitation donnent lieu à une location plus étendue que toute autre, c'est aussi celle qu'il importe d'étudier plus particuliè

rement.

Pour construire une maison qui puisse être louée soit à une famille, soit à plusieurs, comme cela se pratique dans les grandes villes, il faut consacrer un capital considérable à l'acquisition du sol qui la supporte, aux matériaux de toute nature qui la composent, pierres, bois, charpentes, briques, etc., et au salaire des ouvriers qui la construisent, architectes, maçons, menuisiers, serruriers, peintres, etc. etc. L'achat des matériaux est surtout digne de l'attention des personnes qui s'occupent des questions de taxe et d'impôts; ces matières premières, très-coûteuses en elles-mêmes, sont encore renchéries démésurément pas les droits d'octroi à l'entrée des villes. Ces droits qu'acquitte d'abord le fournisseur, sont remboursés par l'entrepreneur qui exerce ses reprises sur le propriétaire, lequel les fait entrer à son tour en ligne de compte dans l'élévation de la rente qu'il tire de ses locataires. Il est facile alors de voir qu'en définitive ces taxes retombent de tout leur poids sur les locataires; et comme les très-petits loyers, les loyers de petites gens, forment la partie la plus considérable de la somme totale des loyers, qui donc sera frappé plus lourdement par l'impôt indirect qui nous occupe? Qui donc en est appauvri d'autant? Cherchez dans les grandes villes, à Paris, à Lyon, par exemple, et dans le cercle des dépenses d'un ménage, quelle dépense se fait plus péniblement? Le produit des taxes d'octroi est absorbé en majeure partie par les hospices, les bureaux de charité et les secours extraordinaires que, dans les calamités publiques, les administrations municipales se hâtent d'accorder à la misère; mais on ne voit pas assez le cercle vicieux qui règue en tout cela, et au résumé, c'est toujours demander ou prendre aux pauvres pour soulager la pauvreté.

Un esprit de critique stérile et mesquin ne nous guide pas dans ces démonstrations que nous pourrions beaucoup étendre et qu'une analyse détaillée rendra de plus en plus évidentes dans d'autres articles (voy. OCTROIS); mais il est facile de conclure déjà de ce qui précède, que si l'élévation des taxes sur une foule de matières premières qui entrent dans la confection des bâtiments, ou sur celles qui élèvent les salaires sans enrichir l'ouvrier, rendent les loyers plus coûteux sans profit pour personne, l'abaissement, si ce n'est l'entière abolition de ces taxes, doit avoir des effets diametralement opposés.

Il est important, en matière de loyers, de signaler un désordre qui règne dans les grandes villes et qui retombe encore sur les classes souffrantes au profit de celle des propriétaires de maisons, gens assez ordinairement redoutés du locataire, et qu'à

tort sans doute on accuse de manquer d'entrailles. Les taxes assises sur les maisons se proportionnent au revenu que donnent les maisons; et pour le dire en passant, si la maison ou partie d'icelle n'est pas louée, le propriétaire (c'est justice) n'a point de taxe à acquitter. Mais comment fixe-t-on le revenu des maisons? Par à-peu-près, et au moyen d'une manière d'enquête qui se fait à huis clos. Le bâtiment produit un loyer de vingt mille francs en réalité : «< Oh! dit le propriétaire à ses vassaux, je vous loue huit cents francs vos six chambres, je vous loue cinquante écus votre grenier; si le fisc vient, s'il vous questionne, gardez-vous d'accuser la somme entière; affirmez intrépidement que c'est moitié; car, voyez-vous, s'il me fallait payer pour le tout, je me verrais forcé d'augmenter votre loyer!» On sent quelles diminutions de recettes doivent occasionner ces fréquents manéges; d'autant plus fréquents, qu'il est passé en principe, que tromper le gouvernement en matière d'impôt, c'est de toute conscience. Or, comme il faut que le budget municipal ou autre s'aligue, se balance, comme on dit, les suppléments de recettes se retrouvent toujours, la voie des nouvelles taxes est toujours ouverte aux dépens de qui il appartiendra.

LUMIÈRE. PHYSIQUE. Fluide subtil, impalpable et impondérable, dont la propriété caractéristique est de nous apporter l'image des corps qui la réfléchissent.

Lorsqu'un corps lumineux par lui-même, comme le soleil, une étoile ou un corps enflammé, est placé dans l'espace, notre œil le distingue de tous les points de cet espace et à des distances infinies; de même, si des corps non lumineux se trouvent dans le mème espace qu'un corps lumineux, ils deviennent sensibles à nos yeux : c'est ainsi que le soleil levant rend tout-à-coup visibles tous les objets de la nature qui, dans son absence, étaient pour nous comme non existants. Cet effet produit sur notre œil directement par les corps non lumineux, nonseulement nous donne la conscience de leur existence, mais encore nous permet d'apprécier leurs. formes, leurs couleurs, et, jusqu'à un certain point, leur situation dans l'espace. Ces rapports admirables, qui s'établissent entre un de nos sens et tous les objets extérieurs sans contact immédiat et même à d'immenses intervalles, supposent nécessairement l'existence d'un corps intermédiaire servant de moyen de communication, à peu près comme l'air est nécessaire à la transmission des sens; c'est à ce moyen qu'on a donné le nom de lumière.

La lumière émane des corps lumineux, tels que

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