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le soleil, les étoiles fixes, les corps en ignition, etc. Tous les corps dont la température est au-dessus de 600 degrés deviennent lumineux.

L'essence de la lumière se dérobe à toutes les investigations humaines. Nous ne la connaissons que par son mode d'agir sur les autres corps de la nature. Dans l'impossibilité où l'on est de définir son essence, on établit une hypothèse, c'est-à-dire que l'on suppose une cause primitive qui doit l'expliquer. Cette cause n'est pas sans doute la véritable, mais elle aide à l'intelligence des phénomènes; et si par suite un génie supérieur découvre ce qui nous échappe, la chaîne qui unit ces phénomènes ne sera pas rompue, il suffira de remplacer l'hypothèse admise par la cause elle-même.

Descartes, et après lui le célèbre Huygens, suppose que l'univers est rempli d'un fluide extrêmement subtil et élastique, désigné sous le nom d'éther; que les corps lumineux éprouvent, par une cause quelconque, des vibrations qui se propagent à travers l'éther comme les ondes sonores à travers l'air, et que les effets produits sur l'œil sont analogues à ceux que les ondes sonores produisent sur l'organe de l'ouïe. Newton admet, au contraire, que la lumière est due à une émission de particules que les corps lumineux lancent continuellement dans toutes les directions.

La lumière se transmet en ligne droite. Elle s'échappe en rayonnant, ainsi que le fait le calorique, des corps qui l'émettent. Chaque point éclairé, tel petit qu'on le suppose, lance une multitude de rayons qui, tous réunis à leur départ, s'écartent en s'éloignant de manière à former une pyramide, dont le sommet est au point lumineux, et la base au corps diametralement opposé.

Des calculs exacts ont démontré que la lumière n'emploie que 8 minutes 1/2 pour venir du soleil jusqu'à nous, ce qui lui suppose la vitesse d'environ 70,000 lieues par seconde. Pour comprendre l'énormité de cette vitesse, il faut la comparer à celle des corps que nous regardons comme très-grande: un boulet de canon emploierait plus de 17 ans pour atteindre le soleil, en lui supposant pendant toute sa course la vitesse dont il était animé au moment de la décharge; l'oiseau dont le vol est le plus rapide mettrait près de vingt jours à faire le tour du globe terrestre, tandis que la lumière franchit le même espace en beaucoup moins de temps qu'il n'en faut à l'oiseau pour faire un simple battement d'aile.

Parmi les corps, il en est qui sont totalement perméables aux rayons lumineux, et qui leur livrent entièrement passage sans leur faire éprouver aucune déviation. C'est à l'aide de ces corps, dits

transparents, que l'homme sait se garantir des injures de l'air, sans néanmoins se priver de l'influence salutaire de la lumière. On désigne en physique sous le nom de milieux, les corps à travers lesquels passent les rayons lumineux.

PROPAGATION DE LA LUMIÈRE. La lumière dans le vide ou dans les milieux de nature ou de densité uniforme, se propage constamment en ligne droite, soit qu'elle émane d'un corps rayonnant lumineux par lui-même, ou d'un corps lumineux par réflexion. Mais son intensité éprouve une diminution considérable par l'absorption qu'en font tous les milieux, même les plus diaphanes, qu'elle traverse. Ainsi, le soleil à l'horizon paraît d'un éclat moins vif, parce que la lumière traverse des couches d'air plus étendues et plus denses; ainsi nous pouvons le regarder en face, lorsqu'un brouillard vient ajouter à la puissance extinctive de l'air, ou lorsque notre œil est armé d'un verre qui ne laisse passer qu'une partie des rayons.

RÉFLEXION DE LA LUMIÈRE. Sî on fait pénétrer un rayon solaire dans une chambre obscure, et si sur son trajet on place un corps poli, on voit le rayon solaire se briser sur la surface du miroir, et porter contre les parois de la chambre une image du soleil. Lorsqu'un rayon de lumière, arrivé sur la surface d'un corps, se replie ainsi vers le milieu qu'il avait pénétré d'abord, la déviation qu'il éprouve porte le nom de réflexion. On appelle angle d'incidence celui qui est formé par le rayon incident avec la normale (perpendiculaire à la face) au point d'incidence, et angle de réflexion celui que fait le rayon réfléchi avec cette même normale. Les réflecteurs les plus parfaits sont les liquides incolores, tels que l'eau, l'alcool, le mercure et la plupart des métaux polis, des verres et des cris

taux.

Les objets vus par réflexion dans un miroir plan, comme les glaces, conservent leurs formes, leurs dimensions, leurs couleurs, et paraissent derrière la glace aussi loin qu'ils en sont par devant. Les objets vus dans l'eau par réflexion paraissent renversés. Les objets placés en face d'un miroir concave, se réfléchissent de manière à concourir en un même lieu qu'on appelle foyer, qui jouit de la propriété de réunir tous les rayons parallèles tombés sur le miroir, et par conséquent fournit une image du point lumineux, beaucoup plus intense que par la vision directe. C'est en concentrant de la sorte les rayons solaires au foyer de vastes miroirs, qu'on est parvenu à fondre les métaux les plus résistants: en un mot, à obtenir une température beaucoup plus élevée que par le moyen de nos fourneaux les

plus énergiques. Quant aux miroirs convexes, ils dispersent les rayons au lieu de les concentrer.

RÉFRACTION DE LA LUMIÈRE. Toutes les fois qu'un rayon de lumière passe obliquement d'un milieu dans un autre de nature ou de densité différente, il éprouve une déviation de la route en ligne droite qu'il parcourait; ce phénomène porte le nom de réfraction. Cette déviation ou réfraction de la lumière est établie par un grand nombre d'expériences irrécusables dont plusieurs peuvent se répéter journellement; ainsi, un bâton plongé obliquement dans l'eau paraît brisé, parce que les rayons qui émanent de la partie immergée sont rapprochés de la perpendiculaire. C'est sur la réfraction qu'est basée la théorie des lentilles, des microscopes, des lunettes, etc. Voyez DIOPTRIQue, Réfraction.

Tous les cristaux transparents, dont la forme primitive n'est ni un cube ni un octaèdre régulier, jouissent de la propriété de donner deux images des objets vus à travers leur épaisseur; ce phénomène, qui indique que les rayons en pénétrant leur substance se divisent en deux parties, porte le nom de double réfraction. De toutes les substances connues, le spath d'Islande (chaux carbonatée rhomboïdale) est celle qui produit ce phénomène avec le plus d'énergie. Voyez POLARISATION DE LA LUMIÈRE.

DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE. On désigne sous le nom de diffraction de la lumière les modifications qu'elle éprouve en passant auprès des extrémités des corps. Lorsqu'on fait pénétrer des rayons solaires dans une chambre obscure, par une ouverture d'un très-petit diamètre, et qu'après avoir formé un spectre solaire à l'aide d'un prisme, on laisse passer derrière l'écran et par un très-petit trou un rayon simple, on remarque que les ombres des corps placés dans le faisceau lumineux, au lieu d'être terminées d'une manière tranchée, comme cela devrait être si la lumière marchait toujours en ligne droite, sont fondues sur leurs contours et bordées de franges colorées très-distinctes. On a donné à ce phénomène le nom de diffraction. Voyez ce mot.

COLORATION DE LA LUMIÈRE. Quand on fait pénétrer les rayons solaires par un petit trou, dans une chambre parfaitement obscure, et qu'on les reçoit sur un prisme de verre ou sur un verre taillé angulairement, derrière lequel se trouve un papier blanc tendu à une certaine distance, on obtient une figure allongée, arrondie aux deux extrémités, et composée de sept couleurs des plus belles, qui se fondent les unes dans les autres par des nuances insensibles. Cette image porte le nom de spectre solaire. Si l'on dirige un des angles du prisme en

haut, le spectre offre successivement de haut en bas, le rouge, l'orangé, le jaune, le vert, le bleu, l'indigo et le violet. C'est par cette faculté que la lumière a d'être décomposée qu'on explique la diverse coloration des objets.

Lorsque les corps réfléchissent ou réfractent également tous les rayons colorés, ils sont blancs; lorsqu'ils les absorbent tous, ils sont noirs; lorsqu'ils absorbent certains rayons et réfléchissent ou réfractent les autres, ou absorbent inégalement des rayons de nature différente, ils ont la teinte qui résulte du mélange des rayons réfléchis ou réfractés. Ainsi la couleur des corps est dans la lumière qu'ils reçoivent. On peut le démontrer par des expériences bien simples: si après avoir formé un spectre solaire dans une chambre obscure, on en sépare un rayon, tous les corps plongés dans ce rayon en prennent la teinte, quelle que soit d'ailleurs celle qu'ils ont dans la lumière blanche. On conçoit d'après cela pourquoi certaines couleurs disparaissent à la lumière des lampes ou des bougies; c'est que ces teintes n'existent pas dans nos lumières artificielles, qui ne sont jamais parfaitement blanches.

D'après les expériences d'Herschel, le maximum de lumière existe dans les rayons jaunes et verts, et diminue insensiblement jusqu'au rouge et au violet, et c'est dans cette dernière teinte que se trouve le minimum. Newton avait déjà annoncé des résultats peu différents. Voyez PRISME, SPECTRE

SOLAIRE.

CHALEUR SPÉcifique des rAYONS COLORES. Les rayons solaires, dans leur passage à travers le prisme, ont une température différente. Si l'on place un thermomètre dans chacune des sept couleurs principales, et qu'on établisse deux autres thermomètres hors du spectre solaire, près des extrémités arrondies de l'image, on remarque les phénomènes suivants. Les thermomètres placés tant dans le rayon violet qu'à côté de lui, en dehors du spectre, ne s'échauffent pas; celui qui plonge dans le rayon bleu monte un peu, et celui qui reçoit le rayon vert, davantage encore; l'échauffement va toujours en augmentant dans l'orangé et le rouge, jusqu'à ce qu'enfin, hors de l'image, à une faible distance de son extrémité rouge, la température s'élève plus que partout ailleurs.

MESURE DE L'INTENSITÉ DE DEUX LUMIÈRES. Pour estimer le rapport de l'intensité de deux lumières, on place un corps opaque en avant d'un carton blane éclairé par les deux lumières; chacune d'elles projette une ombre du corps sur le carton, et chaque ombre est éclairée par l'autre lumière; on change les distances relatives des deux lumières jusqu'à ce

que les ombres aient la même teinte; alors les intensités des deux lumières sont évidemment en raison inverse des carrés de leurs distances aux ombres qu'elles éclairent. Il faut avoir soin de placer le corps opaque très-près de l'écran, afin que les pénombres aient peu d'étendue, et il faut rapprocher les ombres de manière à les rendre pres que tangentes. Quand les lumières ont la même teinte, on apprécie avec une très-grande justesse l'égalité des ombres; mais quand les lumières ont des teintes différentes, cette différence existe aussi dans les ombres, et il est alors beaucoup plus difficile de juger de leur intensité.

PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET CHIMIQUES. La lumière est capable de produire un assez grand nombre de phénomènes chimiques : c'est surtout sur les corps colorés que son action se manifeste. Elle altère dans un espace de temps plus ou moins considérable, soit seule, soit avec le concours de l'air, plusieurs des couleurs minérales, et toutes les couleurs végétales et animales; il en est même qu'elle détruit en quelques heures : telle est la couleur rose du carthame, qu'on applique ordinairement sur la soie. Dans toutes ces circonstances la couleur, ou plutôt le corps sur lequel la lumière agit, éprouve une véritable décomposition. Tantôt ce sont ses principes constituants qui se combinent dans un autre ordre, et qui donnent naissance à des corps nouveaux ; tantôt c'est l'un de ses principes qui se dégage, ou l'un d'eux qui se combine avec un principe de l'air. Or, on produit absolument les mêmes effets en substituant à la lumière une quantité de calorique plus ou moins grande, qui doit égaler quelquefois la chaleur rouge : donc la lumière agit, comme la chaleur rouge, sur certains corps.

La lumière pare les corps des plus riches couleurs; on les voit se décolorer et périr dans les lieux dépourvus de ce principe fécondant. Cet effet est surtout sensible dans les végétaux; ils sont revêtus des couleurs les plus intenses lorsqu'ils sont exposés à l'insolation; ils s'étiolent lorsqu'on les prive de lumière. C'est à la lumière, autant qu'à la chaleur, que les plantes doivent leurs parfums et leurs saveurs. Les plantes que l'on fait croitre dans les serres n'ont jamais l'arome ni la saveur de celles qui croissent à l'air libre, ce qu'on doit attribuer à ce qu'elles sont privées du bienfait de la lumière. Ce fluide n'exerce pas une influence moindre sur les animaux : ceux du nord sont pâles, décolorés, bruns, fauves ou blancs; ceux des pays où la lumière abonde sont éclatants de pourpre, d'or et d'azur. Tels sont les beaux papillons et la plupart des oiseaux des régions intertropicales. Cette in

fluence n'est pas moins sensible sur l'homme; il pâlit, il s'étiole, se décolore comme les végétaux, lorsqu'il est privé des rayons du jour.

La lumière et les rayons solaires exercent leur action sur l'œil et sur le reste de l'économie. La

privation prolongée de la lumière a pour effet d'exalter la sensibilité visuelle: des personnes renfermées dans un lieu où la lumière est complétement interdite, finissent par distinguer assez bien des objets placés dans une profonde obscurité; mais cette faculté devient dangereuse lors du passage subit d'un lieu obscur dans un lieu trop éclairé. L'influence d'une lumière trop vive a une action directe, immédiate, qui met en danger de perdre la vue. Un individu devint subitement aveugle par le seul fait d'un éclair qui, dans une nuit obscure, vint tout-à-coup éclairer son appartement. Un autre perdit à l'instant même la vue, pour avoir, en se livrant à de profondes méditations, fixé pendant quelques minutes la lune dans son plein. Des personnes ont été privées, pendant un temps plus ou moins long, quelquefois pour toujours, de la faculté de voir, parce qu'elles avaient voulu regarder le soleil à l'œil nu au moment d'une éclipse. On assure même que des astronomes et des naturalistes sont devenus aveugles pour avoir fait un usage trop continuel de certains instruments d'optique, comme le télescope et le microscope. Les couleurs qui fatiguent le plus la vue sont dans l'ordre suivant: le noir, le blanc, celles qui participent de ces deux couleurs, et ensuite le rouge; les couleurs qui causent le moins de fatigue à l'œil sont le jaune, le bleu et surtout le vert. Voyez CATOPTRIQUE, DIOPTRIQUE, OPTIque.

LUMIÈRE ZODIACALE. Voyez MÉTÉORO

LOGIE.

LUNE. ASTRONOMIE. Planète la plus rapprochée de la terre, autour de laquelle elle fait sa révolution en 27 jours et 8 heures environ; mais comme le soleil, pendant ce temps, a fait 27 degrés, il lai faut plus de deux jours pour l'atteindre; d'où il arrive que le temps qui se passe d'une conjonction à l'autre, est de 29 jours 12 heures. Douze de ces conjonctions, ou mois, font une année lunaire, et ces mois sont de 29 et 30 jours alternativement. Tous ces mois font ensemble 354 jours; ainsi l'année lunaire a 11 jours 1/4 de moins que l'année solaire. Ces onze jours en trois ans font un mois lunaire; et c'est ainsi que les juifs forment encore aujourd'hui leur année intercalaire ou de treize mois.

La lune a un mouvement propre de l'occident à

l'orient. Ce mouvement se fait suivant un cercle qui coupe l'écliptique en deux points qui s'appellent nœuds. Ce cercle s'éloigne un peu de l'écliptique, ce qui empêche qu'il n'y ait éclipse de soleil à toutes les nouvelles lunes, et éclipse de lune toutes les fois que cette planète est dans son plein : elles arrivent seulement quand la lune est dans les nœuds, ou fort près des nœuds. Ainsi, lorsque la lune est en opposition, c'est-à-dire, vers le point opposé au soleil, la terre se trouvant entre deux, la lune doit être éclipsée. Quand la lune est en conjonction avec le soleil, c'est-à-dire, qu'elle répond vers le même point du ciel, il y a éclipse de soleil.

La lune se meut dans une orbite elliptique, dont la terre occupé un des foyers. Son rayon vecteur décrit autour de ce point des aires égales dans des temps égaux. La distance moyenne de la lune à la terre étant prise pour unité, l'excentricité de cette ellipse est de o, 0549. Le périgée de la lune a un mouvement direct, c'est-à-dire, dans la même direction que le mouvement du soleil, et la période de sa révolution sidérale est de 9 ans 312 j. 11 h. 11' 29" 5.

La lune est, comme la terre, un corps opaque, sans lumière qui lui soit propre; elle ne brille entièrement que de celle qu'elle reçoit du soleil. Les phases de cet astre sont comprises parmi les phénomènes les plus frappants des cieux. En se dégageant le soir des rayons du soleil, elle reparaît sous la forme d'un croissant très-brillant, qui augmente avec sa distance et devient ensuite un cercle entier de lumière, quand elle se trouve en opposition avec le soleil. Lorsqu'elle se rapproche ensuite du soleil, le cercle se change en un croissant qui diminue suivant les mêmes degrés de son accroissement, jusqu'à ce que le matin elle se plonge tout-à-fait dans les rayons du soleil. Le croissant, toujours tourné vers le soleil, indique évidemment que c'est de cet astre qu'elle reçoit sa lumière, et la loi de la variation de ses phases nous prouve qu'elle est sphérique.

On nomme syzigies les points de l'orbite de la lune dans lesquels ce satellite est en conjonction ou en opposition avec le soleil; dans le premier point, la lune est nouvelle, et dans le second, elle est pleine. Les quadratures sont les points de son orbite où elle est à go" de distance du soleil. Dans ces points, qui sont appelés les premier et second quartiers de la lune, on voit à peu près la moitié de son hémisphère éclairé, ou un peu plus.

Les astronomes ont trouvé que la parallaxe horizontale de la lune, à sa plus grande et à sa plus petite distance de la terre, varie de 53° 85° à 61o

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390 lieues. 2,500 environ.

1/134 de celle de la terre. 1/49 de celui de la terre.

Par des considérations fondées sur la pesanteur universelle, on a trouvé que la masse de la lune est 1/7577 de celle de la terre. Des recherches plus récentes tendent à réduire cette masse déjà si faible à 1/7989. Dans ce dernier cas, la densité de la lune serait 1/1628 de la densité de la terre.

Le disque lunaire contient une multitude de taches invariables qui ont successivement été observées avec le plus grand soin, et décrites avec une précision remarquable. Les taches brillantes paraissent constituer des parties solides de hautes montagnes, réfléchissant fortement les rayons solaires: il y a d'autres endroits et des parties de la surface de la lune, qui sont d'une couleur plus foncée, et que l'on suppose être des mers ou des lacs; cependant les observations télescopiques ne justifient pas ces suppositions. Dans l'intérieur de ces taches obscures sont des corps d'une lumière plus brillante, qui nous montrent que la lune présente toujours à peu près le même hémisphère; d'où l'on conclut qu'elle tourne sur elle-même dans une période de temps égale à sa révolution autour de la terre.

La lumière réfléchie de la lune, bien que cet astre soit 409 fois plus près de nous que le soleil, est de 300,000 fois plus faible; réunie au moyen d'un verre lenticulaire, cette lumière ne fait pas varier sensiblement la liqueur du meilleure thermo

mètre, et n'altère pas les produits chimiques les plus sensibles à l'action de cet agent.

Les astronomes ont démontré que la lune n'a point d'atmosphère, au moins semblable à la nôtre; que, par conséquent, cet astre est sans eau, sans rivières, sans mers, sans pluies; que des ètres semblables aux habitants de notre globe ne pourraient y vivre. Mais ces faits ne prouvent pas que la lune est sans habitants.

Fidèle compagne de la terre, la lune est, pour nous, un des grands bienfaits du créateur; elle éclaire nos longues nuits, et nous console de l'absence du soleil; c'est elle qui, soulevant deux fois par jour les flots de l'Océan, leur cause ce mouvement si extraordinaire de flux et de reflux, lié sans doute nécessairement à l'harmonie de notre système planétaire, et à la conservation de ce vaste réservoir d'eau qui couvre les deux tiers du globe.

LUNETTES. Voyez TÉLESCOPES.

LUT. CHIMIE. Enduit tenace et ductile qui devient solide en se desséchant, et qu'on applique aux vaisseaux chimiques soit pour les prémunir contre l'action immédiate du feu, soit pour fermer les jointures des différents vaisseaux qu'on adapte les uns aux autres. On fait usage de luts de différentes espèces, suivant la nature des opérations à faire, et celle des substances à distiller dans ces vaisseaux. Lorsqu'il ne s'agit que de contenir des vapeurs non corrosives de liqueurs aqueuses, il suffit d'entourer les joints du récipient au bec de l'alambic ou de la cornue, avec des bandes de papier ou de toile qu'on recouvre avec de la pâte faite de fleur de farine. Dans des cas semblables, des bandes de vessie mouillées sont d'un emploi très-convenable. Lorsque les vapeurs à contenir sont, par leur nature, plus pénétrantes et capables de dissoudre, il faut faire emploi d'un lut de chaux vive, éteinte à l'air et battue en une pâte liquide avec des blancs d'œufs. Après avoir étendu cette pâte sur des bandes de toile, on l'applique exactement aux joints des vaisseaux. Enfin, lorsque ce sont des vapeurs acides et corrosives qui doivent être contenues, il faut avoir alors recours au lut gras. Pour le préparer, on met à l'état de pâte, de l'argile séchée, réduite en poudre fine, passée au tamis de soic et humectée; on bat bien ensuite cette pâte dans un mortier avec de l'huile de lin bouillie et rendue siccative. On recouvre le lut gras, pour le maintenir, d'un lut de blancs d'œufs et de chaux.

LUXE. PHILOSOPHIE, MORALE, ÉCONOMIE. Le luxe est une disposition à dépenser son revenu au

lieu de l'accroître par l'économie. Dans ce sens le luxe est le contraire de l'économie; et si, comme l'on n'en peut douter, l'un est le mobile des progrès de la richesse, l'autre doit lui opposer un obstacle insurmontable; tel est en effet le résultat du luxe général dans tous pays, quelle que soit sa condition économique et politique.

Sous le point de vue économique, le luxe consiste dans un genre de dépenses différent et distinct de toute autre dépense. On peut ranger les dépenses d'un pays en quatre classes : les unes sont imposées par les besoins; d'autres par les convenances, les mœurs et les habitudes de chaque peuple; d'autres par le goût des jouissances qu'engendrent presque toujours la richesse et l'opulence. Enfin les dépenses du luxe ont leur principe, leur mobile et leur source dans l'amour du faste, de la pompe et des vanités qui imposent à la foule éblouie.

Quand un peuple atteint la borne de son revenu, sa richesse ne reste pas stationnaire; les vicissitudes des saisons, des circonstances fâcheuses, des accidents imprévus, le trouvent sans ressources, le forcent d'entamer ses capitaux, de s'endetter et de recourir à de funestes expédients. Il s'appauvrit, décline et marche à une ruine plus ou moins rapide, mais certaine et inévitable: c'est une maxime fondamentale de l'économie sociale des peuples modernes, que le luxe général appauvrit les états et que l'économie générale les enrichit.

Dans une signification rigoureuse on doit entendre par luxe toute espèce de superfluités, c'est-àdire, tout ce qui n'est pas absolument necessaire à la conservation de l'homme. Lorsqu'il s'agit d'un peuple policé, et des particuliers qui le composent, ce mot de luxe a une toute autre signification; il devient absolument relatif. Le luxe d'une nation

policée est l'emploi de ses richesses à ce que nomme superfluité le peuple avec lequel on compare cette nation. C'est le cas où se trouve l'Angleterre par rapport à la Suisse.

Le luxe dans un particulier est pareillement l'emploi de ses richesses à ce que l'on doit appeler superfluités, eu égard au poste que cet homme occupe dans un état, et au pays dans lequel il vit.

Le luxe n'est pas nuisible comme luxe, mais simplement comme l'effet d'une grande disproportion entre les richesses des citoyens. Aussi le luxe n'est-il jamais extrême, lorsque le partage des richesses n'est pas trop inégal; il s'augmente à mesure qu'elles se rassemblent en un plus petit nombre de mains; il parvient enfin à son dernier période, lorsque la nation se partage en deux classes, dout l'une abonde en superfluités, et l'autre manque du

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