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et leurs instruments, une quantité de provisions proportionnées à la durée de la plus longue navigation que l'on aurait pu faire, sans relâcher en des lieux où l'on pût remplacer ce qui aurait été consommé. Le mémoire est terminé par le devis des frais de construction et des dépenses qu'entrainerait une aussi vaste entreprise, et dont l'exécution peut rendre de si grands services à la géographie, à l'histoire et à plusieurs parties des sciences physiques.

MONUMENTS. BEAUX-ARTS. ÉCONOMIE POLITIQUE. Ouvrage de l'art, érigé dans une place publique, pour conserver et transmettre à la postérité la mémoire des personnages illustres ou des événements remarquables. Nous considérons les monuments, dans cet article, sous quatre points de vue différents: 1o ceux qui sont indispensables dans la vie privée, les maisons; 2o les abris consacrés aux travaux de l'industrie, hangars, magasins, usines; 3o les constructions d'utilité publique, quais, ponts, égouts, routes, chaussées, etc.; 4° les édifices d'agrément et d'intérêt politique, palais, colonnes, arcs, etc..

Même dans les climats les plus favorisés, et dans l'état abusivement appelé l'état de nature, l'homme a besoin d'un abri pour reposer sa tète. Les bêtes féroces se retirent dans des tanières, les petits quadrupedes fouissent la terre pour s'y cacher, les oiseaux ont leur nid ou le creux d'un arbre, l'insecte se file une retraite, les poissons dorment dans les roseaux ou sous la berge du rivage. Cet universel besoin de se garantir des intempéries de l'air et des surprises de l'ennemi, prend sa source dans l'instinct de conservation, et se complique bientôt, chez l'homme, de ce que l'amour d'un bien-être plus étendu, le goût, le luxe, peuvent commander de prodiges aux beaux-arts. Tous sont appelés à orner nos demeures, à embellir les habitatious rapprochées et serrées les unes près des autres par une autre impulsion de notre nature, la sociabilité. La science économique n'a été consultée que fort tard sur l'agencement des maisons; elle a cependant d'utiles conseils à donner à l'architecture vulgaire, qui commandait une solidité poussée jusqu'à l'absurde. On ne donne plus aux maisons, à la vérité, des murailles de quatre pieds d'épaisseur pour soutenir un seul étage et une charpente; mais beaucoup de personnes se récrient encore contre la prétendue légèreté des maisons modernes. Assurément nous ne voulons point défendre ici l'imprudence et l'avarice qui compromettraient la sécurité des locataires d'une maison, mais nous pourrons

établir, avec les plus habiles et les plus sages archi tectes, qu'un pied et demi d'épaisseur donnée aux murs d'une maison de quatre étages, suffisent pour assurer son existence pendant plus d'un siècle. Un siècle! s'écrie-t-on, est-ce là de la raison, de la prévoyance? Est-il bien de léguer ainsi des édifices de carton à ses enfants? - A cela nous opposons un calcul très-simple. Supposons une maison construite de manière à durer trois siècles, et une autre qu'il faudra rebâtir cent ans après; dans les termes de leur durée, elles ont toute la solidité désirable. Supposons encore dix mille francs d'économie sur la seconde, voici ce qui arrivera. Placé à 5 pour cent, et en accumulant les intérêts, un capital se double en quatorze années et trois mois environ. Eu suivant la progression pendant un siècle, dix mille francs dépassent un million. Mais il est possible aussi que le taux de l'intérêt soit moins élevé, et que la marche de la capitalisation soit dérangée par les événements et les traverses; si done on réduit à deux cent mille francs le produit de dix mille, les héritiers n'y perdront rien encore : ils pourront construire une nouvelle maison de carton, et jouir encore d'un excédant énorme.

Le même calcul est applicable à la construction des usiues, magasins, baugars. Rien n'est déraisonnable comme le luxe de solidité qu'on y étale; on y enfouit d'énormes capitaux qui ne produisent rien, et qu'il serait profitable de faire circuler dans l'intérêt de l'entreprise. Nous pourrions citer des fabriques très-connues, qui ont péri parce qu'elles manquaient de capital circulant, et qui out laissé de superbes édifices inutiles et inoccupés: ruines déplorables, qui, loin d'inspirer le respect, excitent la moquerie des ignorants. Ce n'est point le pompeux édifice qui donne de beaux produits, mais l'intelligence du maître et l'habileté des ouvriers. Que l'on joigne, si l'on veut, l'élégance à une solidité suffisante, mais qu'en matière d'industrie une sévère économie préside aux moindres constructions.

La question change en ce qui concerne les édi fices d'utilité publique. Ici, la durée est de première nécessité, parce que l'interruption du service a les conséquences les plus onéreuses; la société gagne beaucoup à ce que cette durée soit indéfinie, et l'économie consiste, avant tout, à l'assurer. Parmi les constructions d'utilité publique, il en est qui ne sont directement utiles qu'à certaines localités, où du moins ces travaux devront ajouter à la valeur des propriétés voisines; ne serait-il pas équitable de faire peser une partie plus considérable des charges, sur qui devra le plus profiter? Nous n'hésitons pas à résoudre affirmativement cette question, et nous

ne doutons pas qu'elle ne soit avant peu très-sérieusement posée. Voyez ROUTES.

Nous demanderons encore ce qu'on dirait d'une belle dame qui porterait de magnifiques robes de soie brochée d'or, des châles de l'Inde, bagues, colliers, diademes de diamants et de perles, et qui, mourant de faim chez elle, n'aurait avec cela ni bois pour se chauffer, ni chaussures, ni bas, ni chemise ? Serait-elle plus folle que l'administration d'une cité où l'eau manque, où les rues sont sales et empestées, où la voie publique est impraticable en mille endroits; administration qui cependant donne des fêtes brillantes et coûteuses; qui construit des arcs de triomphe en toile peinte d'abord, puis en belle pierre maguifiquement sculptée; qui dresse des statues de bronze et de marbre en l'honneur de héros dont l'héroïsme consiste à avoir versé beaucoup de sang, ou même à n'avoir rien fait du tout; qui enfin consacre d'énormes dépenses à l'érection de monuments absolument inutiles, ne manifestant pas même une pensée? - L'homme ne vit pas uniquement de pain; il faut élever son esprit par le spectacle des grandes choses, l'adoucir et l'ennoblir par les beaux-arts. Les étrangers ne viennent-ils pas chez nous pour admirer nos pompeux édifices, et dépenser largement leurs belles guinées, par la même occasion? · Admirablement dit! Arrachez donc au pauvre bûcheron, au pauvre manœuvre, par voie d'impôts directs et indirects, par voie de loterie et d'octroi, arrachez-leur de nouveaux millions pour édifier des portiques et des colonnes; et si, au fond des bois, vous découvrez quelque beau rendez-vous de chasse, quelque monticule stérile, entassez-y pierre sur pierre, remuez au loin le sol, creusez des bassins et d'immenses canaux, l'eau viendra d'un fleuve situé à deux lieues de là, par le moyen de miraculeuses machines; que l'Italie vous envoie ensuite des sculp teurs et des marbres; multipliez les prodiges, fondez une ville autour de ce palais, pour animer les alentours et loger mille flatteurs : bientôt la misère des peuples sera à son comble, l'affreuse banqueroute entrainera avez elle tout cet éclat, toutes ces fêtes, toute cette splendeur scandaleuse; et la plus magnifique habitation royale du monde ne sera plus qu'une triste solitude, une curiosité historique, que des files bien plus nombreuses de voyageurs viendraient contempler, si l'on eût pensé à placer devant, quelque pyramide plus colossale encore que celle de Chéops!

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Ce qu'il faut à notre prosaïque époque, ce sont des monuments utiles avant tout, beaux ensuite, s'il y a lieu. Des quais spacieux, des ponts commodes, des

routes aisées et solides, de larges canaux, de vastes ports, plaisent à nos yeux; c'est aux arts à les embellir, à les rendre dignes d'un grand peuple. Il y a une insigne niaiserie à croire que si nos voisins viennent nous visiter, c'est pour aller voir Versailles, cette espèce de sépulcre d'un prince qui, par ses profusions, a perdu la monarchie, et mis la France à deux doigts de sa ruine. Les étrangers viennent respirer l'air doux de nos campagnes, et jouir de notre gaîté, de nos mœurs faciles et hospitalières; ils aiment nos fruits et notre élégance; ils viennent vivre à peu de frais sur une terre favorisée du ciel; et si les obstacles qui gènent l'industrie et le commerce doivent enfin disparaître, en peu de temps, le nombre des étrangers qui visitent la France se centuplera, pour y former mille relations d'agrément et d'utilité.

L'économie politique n'est pas cependant, comme cela s'écrit poétiquement, une science brutale, qui réduise tout au point de vue de l'utilité matérielle. S'il est des Vandales qui portent une main sacrilége sur les restes vénérables d'époques qui ne furent pas sans gloire; s'il est des barbares qui brisent les monuments les plus curieux, les plus admirables, pour bâtir des filatures avec de nobles débris, nous les désavouons, nous qui ne sommes ni barbares ni Vandales. Des misérables se sont en effet rendus coupables en détruisant de magnifiques témoignages du génie de nos pères. C'était au pouvoir à demander des lois pour l'acquisition et la conservation de ces restes antiques. Il est peut-être temps eucore, car nous ne voulons pas que l'on détruise; nous voulons seulement que les sueurs du peuple ne soient point recueillies pour subvenir à de ridicules constructions.

MOQUERIE. PHILOSOPHIE, MORALE. Dérision qui a sa source dans le mépris qu'on a pour quelqu'un.

La moquerie est une des plus agréables et des plus dangereuses qualités de l'esprit. Elle plaît toujours quand elle est délicate, mais on craint aussi toujours ceux qui s'en servent trop souvent.

La moquerie se prend toujours en mauvaise part; elle diffère de la plaisanterie, qui n'est pas toujours offensante. La moquerie est une marque de mépris, et c'est une des manières dont il se fait le mieux entendre l'injure même est plus pardonnable; car elle ne désigue ordinairement que la colère, ce qui n'est pas incompatible avec l'estime.

MORALE. PHILOSOPHIE. Science des mœurs, qui nous enseigne à diriger nos actions, confor

mément aux principes de la loi naturelle et de la société, et qui enseigne la fin vers laquelle ces actions doivent être dirigées. Dans l'étude de la morale, notre conscience doit être notre premier guide toutes les fois que nous la consultons et l'interrogeons de bonne foi, elle nous éclaire et nous avertit sur la distinction du bien et du mal, elle hésite sur ce qu'elle ignore, et nous prescrit ainsi, par son incertitude, l'obligation de chercher nous-mêmes l'instruction dans ses sources.

La naissance de la morale se perd dans la nuit des ages; elle échappe à toutes les recherches de l'histoire; vainement on entreprendrait de fixer à quelle époque elle commença ; de stériles hypothèses seraient les fruits des plus longues et des plus savantes investigations. La philosophie, les beaux-arts, et même l'art oratoire, ne datent que des siècles où l'on a cultivé les facultés intellectuelles; la morale remonte plus loin et plus haut; elle est contemporaine de la vertu, et celle-ci est contemporaine de l'origine du monde. La morale la plus élevée, celle qui sera parfaitement utile quand la manie de l'austérité n'y mêlera pas ses erreurs, la vraie morale fut connue dans la plus haute antiquité. Dans un des monuments les plus anciens, dans le BhaguatGeeta, traduit du sanscrit par Wilkins, Kreeshna (divinité sous une forme humaine ) prescrit à son disciple de faire le bien, sans autre but que la conformité à l'ordre perpétuel.

La morale est la science la plus étendue, et celle elle qui importe le plus au bonheur de l'homme; embrasse à la fois la conduite privée des individus et celle des gouvernements; elle règle leurs rapports réciproques; elle s'étend jusqu'aux dernières branches de la législation et de l'administration; enfin, tout ce qui n'est point mathématique ou physique est soumis à ses lois.

Au tribunal de la philosophie et de la raison, la morale est une science dont l'objet est la conservation et le bonheur commun de l'espèce humaine. Son but est de régler les mœurs, d'inspirer l'horreur du vice, l'amour de la vertu, et de nous tracer la route qui conduit à la félicité, pour laquelle nous apportons en naissant un penchant irrésistible. Puisque la société doit être utile à chacun de ses membres, il est de la justice que chacun de ses membres soit utile à la société. Ainsi, être vertueux, c'est être utile; être vicieux, c'est être inutile ou nuisible. Voilà la morale.

MORALITÉ. BELLES-Lettres. Vérité de sentitiment ou de réflexion qui résulte du but moral d'un poëme. Elle doit être claire, courte et intéres

sante; il n'y faut point de métaphysique, point de périodes, point de vérités trop triviales.

Phedre et La Fontaine placent indifféremment la moralité, tantôt avant, tantôt après le récit, selon que le goût l'exige ou le permet. L'avantage est à peu près égal pour l'esprit du lecteur, qui n'est pas moins exercé, soit qu'on la place auparavant ou après; dans le premier cas, on a le plaisir de combiner chaque trait du récit avec la vérité; dans le second cas, on a le plaisir de la suspension: on devine ce qu'on veut nous apprendre, et on a la satisfaction de se rencontrer avec l'auteur, ou le mérite de lui céder, si l'on n'a point réussi.

MORALITÉS. BELLES-LETTRES. C'est ainsi qu'on appela d'abord les premières comédies saintes qui furent jouées en France dans le quinzième et le seizième siècle. Au nom de moralités succéda celui de mystères de la passion. Ces pieuses farces étaient un mélange monstrueux d'impiétés et de simplici– tés, que ni les auteurs ni les spectateurs n'avaient l'esprit d'apercevoir. Voyez MYSTÈRES.

MORT. PHYSIOLOGIE. Cessation totale et définitive des phénomènes organiques, dont l'ensemble harmonique caractérise la vie; c'est le terme de notre carrière. Tout change dans la nature vivante; tout s'altère, tout périt; la mort est une condition nécessaire de la vie; elle en est la conséquence immédiate.

On distingue deux espèces de mort : la mort sénile ou naturelle, qui survient à l'époque assignée par la nature elle-mème pour terme à l'existence, et par suite des détériorations que la durée de celleci a amenées dans le corps ; et la mort accidentelle, produite par des causes fortuites, qui détruisent l'action d'un ou de plusieurs organes essentiels à l'existence, et arrête le mouvement de la vie avant l'époque à laquelle ce mouvement se serait arrêté de lui-même.

vue,

Considérée physiologiquement, la mort est la fin de l'action organique, la cessation de l'existence dans les corps organisés. Elle s'établit peu à peu, envahit successivement les membres inférieurs, la l'ouïe, la peau, le goût, l'odorat, les organes de la respiration, les membres supérieurs, le cœur, et enfin le cerveau; ou bien elle survient tout-àcoup, et parcourt en un instant indivisible le cercle organique dont elle arrête subitement le mouvement. M. le docteur Richerand a écrit avec une grande vérité et une grande philosophie les dernières gradations du corps humain et les derniers moments de l'individu. « Voici, dit-il, l'ordre dans

lequel les falcultés intellectuelles cessent et se décomposent. La raison, cét attribut dont l'homme se prétend le possesseur exclusif, l'abandonne la première. Il perd d'abord la puissance d'associer des jugements, et bientôt de comparer, d'assembler, de combiner, de joindre ensemble plusieurs idées pour prononcer sur leurs rapports; on dit alors que le malade perd la tête, qu'il déraisonne, qu'il est en délire. Ce délire roule ordinairement sur les idées les plus familières à l'individu ; la passion dominante s'y fait aisément reconnaitre : l'avare tient sur ses trésors enfouis les propos les plus indiscrets; tel autre meurt assiégé de religieuses terreurs. Souvenirs délicieux de la patrie absente, vous vous réveillez alors avec tous vos charmes et dans toute votre énergie! Après le raisonnement et le jugement, c'est la faculté d'associer des idées qui se trouve frappée de la destruction successive. Ceci arrive dans l'état connu sous le nom de défaillance... La mémoire s'éteint ensuite. Le malade qui, dans son délire, reconnaissait encore ceux qui l'approchaient, méconnaît enfin ses proches, puis ceux avec lesquels il vivait dans une grande intimité. Enfin, il cesse de sentir; mais les sens s'éteignent dans un ordre successif et déterminé; le goût et l'odorat ne donnent plus aucun signe de leur existence; les yeux se couvrent d'un nuage terne et prennent une expression sinistre; l'oreille est encore sensible au son et au bruit. Le mourant ne flaire, ne goûte, ne voit et n'entend plus. Il lui reste la sensation du toucher; il s'agite dans sa couche, promène ses bras au-dehors, chauge à chaque instant de posture; il exerce des mouvements analogues à ceux du fœtus qui remue dans le sein de sa mère. La mort qui va le frapper ne peut lui inspirer aucune frayeur, car il n'a plus d'idées, et il finit de vivre comme il avait commencé, sans en avoir la conscience. »

Le corps n'a pas plutôt cessé de vivre qu'il prend le nom de cadavre; dès-lors il présente les caractères suivants : 1o il perd peu à peu la chaleur, et il devient glacé; cet effet est d'autant plus prompt que la température de l'atmosphère est plus basse, que la maladie a été plus longue, et que l'émaciation est plus avancée; 2° il est dans un état d'insensibilité complete; 3o il est immobile et n'obéit plus qu'aux impulsions étrangères ou à son propre poids; 4° il présente un état de flaccidité ou de roideur remarquable; dans les premiers moments qui suivent la mort, toutes ces parties tombent dans un grand état de mollesse, la peau est flasque et pâle, toutes les chairs ont perdu de leur fermeté; mais à mesure que la chaleur animale se dissipe, les tissus reprennent de la consistance, les muscles en

trent dans une espèce de contraction ou de rigidité qui produit la roideur cadavérique, généralement considérée comme un reste de la puissance contractile.

Lorsque le cadavre est entièrement refroidi, le sang se coagule dans les cavités du cœur d'abord, puis ensuite dans les veines, et il éprouve dans les vaisseaux les mèmes altérations que s'il refroidissait à l'air. Enfin, un travail particulier de décomposition va s'emparer du cadavre et rendre aux lois physiques et chimiques les éléments d'un corps naguère vivant et animé.

MORTALITÉ. STATISTIQUE. On entend par mortalité, la quantité proportionnelle des individus qui, sur une population déterminée, succombe dans un certain laps de temps, sous l'empire des circonstances habituelles. Les calculs les plus exacts relatifs à la mortalité sont ceux que présentent les tables publiées par le Bureau des longitudes, que nous donnons ci-après.

La première table, intitulée Loi de la Mortalité en France, indique combien, sur un million d'enfants qu'on suppose nés au même instant, il en reste de vivants après un an, deux ans, trois ans, etc., jusqu'à cent dix ans où il n'en existe plus; par exemple, à vingt ans il n'en reste que 502216, ou un peu plus de la moitié, et à quarante-cinq ans 334072 on un peu plus du tiers. On voit que presque un quart des enfants meurent dans la première année, et qu'un tiers ne parviennent pas à l'âge de deux ans. La petite-vérole a une grande part à cette mortalité effrayante; mais le bienfait de la vaccine finira par délivrer l'humanité de ce fléau destructeur.

Ainsi, d'après cette table, de 26000 enfants qui naissent à peu près chaque année à Paris, il n'y en a que la moitié qui parviennent à l'âge de vingt ans, et seulement un tiers qui atteignent l'âge de quarante-cinq ans. Si l'on veut savoir combien parviennent à l'âge de cinquante-cinq ans, par exemple, on fera la proportion, un million est à 26000 comme 257193 (nombre de la table I placé vis-àvis cinquante-cinq ans ) est au nombre cherché qui est ici 6687 ; il en reste donc un peu plus du quart.

Si l'on prend la différence entre deux nombres consécutifs de la table, entre ceux qui correspondent à 40 et 41 ans, par exemple, on aura 6985 pour le nombre d'individus qui meurent pendant cette année; ainsi, sur 369404 individus qui ont quarante ans, il en meurt 6985 dans une année, ou un sur cinquante-trois. On trouvera de même qu'à l'âge de dix ans il n'en meurt par an qu'un sur

130; mais avant et après cet âge il en meurt un sur un moindre nombre. Le danger de mourir est le plus petit possible à l'âge de dix ans.

Pour savoir le nombre d'anuées qu'une personne de quarante ans vivra probablement, on cherchera dans la table le nombre 369404 de personnes qui ont quarante ans; on en prendra la moitié qui est 184702 : cette moitié correspond à peu près visà-vis soixante-trois ans; puisqu'à soixante ans une moitié de ceux qui avaient quarante ans est morte et l'autre vivante, il y a également à parier pour ou contre qu'une personne de quarante ans parvien dra à cet age; c'est donc soixante - trois moins quarante, ou vingt-trois ans qu'une personne de quarante ans vivra probablement. On trouvera de même la durée de la vie probable pour un âge donné ou le nombre d'années après lequel le nombre des individus de cet âge sera réduit à la moitié. La vie probable est de vingt ans un tiers pour un enfant qui vient de naître; elle augmente à un an, deux aus, trois ans ; elle parvient à sa plus grande longueur qui est de quarante-cinq ans deux tiers à l'âge de quatre ans, et elle va toujours en diminuant ensuite. Quant à la durée de la vie moyenne, d'après cette table, elle est de 28 aus à partir de la naissance. En la calculant pour chaque âge, on trouve qu'elle est la plus longue possible et de quarante-trois ans cinq mois à l'âge de cinq ans. Ainsi, à partir de la naissance, la vie probable est de vingt ans un tiers, et la vie moyenne de vingthuit ans trois quarts; mais, pour des enfants de quatre et de cinq ans qui ont échappé à la mortalité des trois ou quatre premières années, la vie probable surpasse quarante-cinq ans, et la vie moyenne quarante-trois ans.

La deuxième table, intitulée Loi de la Population en France, offre le partage de la population suivant les âges. Elle suppose un million de naissances annuelles comme la table de mortalité. Le premier nombre 28763192 exprime la population totale. Le suivant 27879430, qui correspond à un an, marque le nombre d'individus d'un an et audessus; ceux qui sont vis-à-vis les années 2, 3, 4, etc., représentent les nombres d'individus dont les àges sont compris entre deux ans, trois ans, etc., et le terme de l'existence.

Supposons qu'on demande le nombre d'individus de vingt à vingt-un ans. On voit par la table qu'il y a 17205690 individus qui ont vingt ans et plus, et 16706423 qui ont vingt-un ans et plus : la différence 499267 entre ces deux nombres représente donc les individus qui ont 20 ans passés, sans avoir encore 21 ans. Si l'on veut connaître ce nombre

pour 26000 naissances annuelles, on fera la proportion: un million est à 26000 comme 499267 est au nombre cherché 12981. Ainsi, d'après cette table, il ya 12981 individus de 20 à 21 ans dans une population où l'on compte annuellement 26000 naissances. La table III donne aussi la Loi de la Population en France, mais pour une population de dix millions; elle indique combien il y a d'individus parmi ces dix millions qui ont un âge donné ou davantage; par exemple, 5981843 qui ont vingt ans et plus, et 5808267 qui ont vingt-un ans et plus. La difference 173576 de ces deux nombres représente le nombre des individus de vingt ans à vingt-un ans. Si l'on veut trouver ce même nombre pour une population de trente millions, on fera la proportion, 10 millions est à 50 millions comme 173576 est au nombre cherché 520728 en en défaiquant la moitié pour les femmes, il restera 260364 hommes de l'âge de vingt ans à vingt-un ans sur la population de trente millions, qui est à peu près celle de la France.

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