صور الصفحة
PDF
النشر الإلكتروني

général à ce but. Vers le dixième ou le onzième siecle, on se servait de verres de couleurs pour les fenêtres des églises et des chapiteaux; on les arrangeait symétriquement comme de la mosaïque, et l'on imagina ensuite d'en former des figures. D'abord on se servit des verres coloriés dans les verreries, pour les draperies, en marquant seulement les ombres avec des traits et des hachures noires; et pour les carnations, on choisissait du verre dont la couleur fût d'un rouge clair, sur lequel on dessinait avec du noir les principaux linéaments du visage et les autres parties du corps.

Dans le siècle suivant, l'abbé Suger fit venir des pays étrangers les artistes les plus habiles, pour peindre les vitraux de Saint-Denis. On fit des sujets de grandeur colossale, mais en peignant séparément surdes morceaux plus ou moins grands, qui étaient réunis ensuite par des rubans de plomb, ce qui détruisait l'effet des lignes, en les coupant de la manière la plus désagréable et souvent la plus ridicule.

Des encouragements donnés en France et en Italie à ce genre de peinture, amenèrent quelques découvertes: Jean de Bruges, qui joignait l'étude de la chimie à la pratique de la peinture, inventa plusieurs couleurs métalliques vitrifiables, et Albert Durer, Lucas de Leyde et quelques autres grands peintres, firent sur verre des ouvrages remarquables par la beauté des formes, la vérité de l'expression et l'effet des couleurs.

Jean Cousin s'acquit dans ce genre une grande réputation en France. Il laissa de ses ouvrages dans l'église des Minimes qu'on voyait jadis dans le bois de Vincennes, dans l'église de Saint-Gervais, à Paris; dans la nef des Cordeliers de Sens; dans les châteaux d'Anet, de Montmorency, etc.

La peinture sur verre avait fait aussi des progrès en Italie, sous la direction de Guillaume de Marsilly, ainsi appelé parce qu'il était de Marseille.

Jacques de Paroy, natif de Saint-Pourçain-surAllier, en Auvergne, fit à Venise de grands ouvrages du même genre. Revenu en France, il y fit plusieurs belles pièces, entre autres le jugement de Suzanne, dans l'église Saint-Médéric. Ce peintre, qui mourut à l'âge de 102 ans, a laissé plusieurs ouvrages sur cette manière de peindre.

Parmi les plus beaux morceaux de peinture sur verre qu'il y ait eu France, il faut citer ceux de la cathédrale de Beauvais, entre autres trois morceaux, dont l'un représente un Saint-Sébastien. On avait offert de cette pièce des sommes considérables.

Le seizième siècle fut l'époque où ce genre de peinture fut le plus florissant. Depuis, on l'a beau

coup négligé, et c'est ce qui faisait croire que les secrets en étaient perdus. Cependant les vitraux de l'église des Carmes n'en furent achevés qu'en 1738; on en a vu même au Musée des Arts, dont l'exécution ne remonte pas au-delà de 1786. Il existe, d'ailleurs, plusieurs anciens ouvrages, où les procédés sont décrits.

M. Dihl, qui a rendu de grands services aux arts, a fait exécuter des peintures sur glaces d'un seul morceau et d'une grande dimension avec des couleurs vitrifiables composées et préparées par lui. Ces couleurs, inaltérables au feu, pénètrent les glaces et s'y amalgament, s'y incorporent, sans rien perdre de leur éclat et de leur ton. Le tableau reste pendant et après la cuisson, tel qu'il était avant d'entrer au four, et ces glaces y sont souvent remises jusqu'à onze fois. Cette peinture, qui offre à l'œil et à la main une surface polie et sans nulle trace de pinceau, résiste à l'action de l'air, et l'effet en est d'une grande beauté : comme la lumière y pénètre dans tous les sens, les objets se détachent du foud, se moulent, s'animent dans leurs formes naturelles, et produiseut une illusion frappante. Un paysage sur une glace de 5 pieds de haut et 4 de large, peint par M. Demarne, et que nous avons vu chez M. Dihl, est d'un effet magique.

Il serait à désirer que le gouvernement encourageât ce genre de peinture, qui augmenterait le domaine de l'art, et deviendrait le plus bel ornement des salons.

PENCHANTS. PHILOSOPHIE, MORALE. On appelle penchant la suite et la perpétuité d'un désir, ou, eu d'autres termes, la reproduction constante de désirs analogues, à la vue d'objets analogues. Les penchants forment les passions et les mœurs. Voyez PASSIONS.

PENDULE. PHYSIQUE. En physique, on appelle pendule un corps pesant, attaché à un fil inextensible. Un tel corps ne peut être en équilibre lorsque son centre de gravité se trouve sur le prolongement de la verticale du point de suspension; si l'on écarte le corps de cette position, il tendra à y revenir par la seule force de sa pesanteur, et il s'en rapprochera en augmentant toujours de vitesse jusqu'à ce qu'il y soit arrivé.

On distingue deux sortes de pendules, le simple et le composé. Le pendule simple serait celui dont le fil de suspension n'aurait aucune pesanteur, ou dont le corps lourd ne poserait que sur un seul point, comme si, par exemple, toute sa pesanteur résidait au centre. Le pendule composé est celui qui pèse

par plusieurs points; et c'est le cas le plus ordinaire, puisque la verge de suspension est ordinairement en métal; et, quand elle serait de bois ou de quelque autre matière, ce serait le même cas, car elle ne serait pas sans pesanteur. D'ici l'on doit conclure que nos pendules sont composés.

Galilée observa le premier, vers 1602, que les vibrations ou les petits arcs d'un pendule sont toujours isochrones, c'est-à-dire parcourus dans des espaces de temps égaux: il en conçut l'idée d'utiliser cette régularité pour les observations astronoiniques et physiques; mais c'est particulièrement à Huyghens qu'on en doit l'emploi dans les horloges pour régler leur mouvement. Ces sortes de machines sout animées par un ressort ou par un poids, qui met en mouvement plusieurs roues, par le moyen desquelles les aiguilles parcourent les graduations du cadran. Pour empêcher le mouvement de se précipiter, il est retenu par un modérateur; tel est encore le balancier dans les montres de poche. C'est donc à ce modérateur imparfait que Huygens a substitué le pendule, en l'adaptant à la pièce d'échappement, qui est celle qui règle le mouvement de toutes les roues, afin que les vibrations, dont la durée est toujours égale, tant que la longueur demeure la même, pussent rectifier les petites irrégularités de la machine.

PÉNÉTRATION. PHILOSOPHIE, MORALE. Activité de l'esprit à saisir sans effort la juste valeur des choses, leurs nuances et leurs rapports les moins apparents; facilité à concevoir leurs divers principes, ou à prévenir leurs effets par une suite d'inductions. C'est une qualité qui est attachée, comme les autres, à notre organisation, mais que nos habitudes et nos connaissances perfectionnent : nos connaissances, parce qu'elles y forment un amas d'idées qu'il n'y a plus qu'à réveiller; nos habitudes, parce qu'elles ouvrent nos organes, et donnent aux objets un cours facile et prompt. Un esprit extrêmement vif peut être faux, et laisser échapper beaucoup de choses par vivacité ou par impuissance de réfléchir, et n'être pas pénétrant. Mais l'esprit pénétrant ne peut être lent; son vrai caractère est la vivacité et la justesse unies à la réflexion.

PÉNOMBRE. ASTRONOMIE. On appelle pénombre une espèce d'ombre affaiblie, et qui tient un milieu entre la vraie ombre et une lumière éclatante dans une éclipse, de sorte qu'il est très-difficile de déterminer le moment où l'ombre commence et où la lumière finit; de mème que de déterminer ensuite celui où l'ombre finit et où la Jumière commence.

La pénombre est principalement sensible dans les éclipses de lune, car on voit çette planète s’obscurcir par degré, à mesure qu'elle avance vers la partie la plus épaisse de l'ombre de la terre; au contraire, il n'y a point, à proprement parter, de pénombre dans les éclipses de soleil, car les parties du soleil qui se cachent à nos yeux se cachent et s'obscurcissent tout-à-coup sans dégradation. Cependant on peut dire que les endroits de la terre où une éclipse de soleil n'est pas totale, ont la pénombre, parce qu'il sont en effet dans l'ombre par rapport à la partie du soleil qui leur est cachée.

PENSÉE. PHILOSOPHIE, MORALE. Réunion de toutes les facultés de l'âme, des facultés intellectuelles et morales. On appelle en général pensée tout ce que l'âme éprouve soit des impressions étrangères, soit par l'usage qu'elle fait de sa réflexion; l'expression est la représentation de la pensée par la parole. Dans son application la plus étendue, le mot pensée comprend toutes les facultés de l'entendement et toutes celles de la volonté.

La pensée n'est pas justiciable de l'homme; elle est indépendante, et ne connaît d'autre maître que Dieu mème.

Il existe une grande analogie entre les pensées et les sentiments, dont le plus souvent elles ne sont que la reproduction. Chacun sait que la vue d'un objet rappelle souvent à notre pensée des situations, des sentiments qui l'ont affectée autrefois : les maisons, les campagnes, les rivières, sont marquées par le souvenir des pensées qui nous occupaient en les voyant; aussi l'influence des objets sensibles pour rappeler les pensées et les sentiments est-elle particulièrement remarquable. Quand le temps a effacé, autant qu'il peut effacer, l'impression produite sur nous par la mort d'un ami, si nous entrons pour la première fois dans la maison qu'il habitait, comme cette impression se renouvelle tout-à-coup! avec quelle force elle vient révolutionner notre cœur! chérie de celui dont la perte nous a coûté tant de Tout ce que nous voyons nous rappelle l'image larmes. Nous éprouvons quelque chose de semblable à la vue des lieux auxquels nous sommes accoutumés d'associer de grands noms et de grands événements: la vue de ces lieux éveille bien plus vivement l'imagination que ne peut le faire la simple. pensée. C'est de là que naît le plaisir que nous prenons à visiter les terres classiques, les retraites qui ont inspiré le génie des écrivains dont nous admirons les ouvrages, ou les champs qui ont servi de théâtre à des actions héroïques. Un exemple

bien frappant du pouvoir qu'a l'impression occasionée par des objets sensibles d'éveiller les pensées et les sentiments qui lui sont associés, est l'effet que produit sur les Suisses éloignés de leur patrie l'air du Ranz-des-vaches, que les montagnards chantent en s'accompagnant sur la grande trompe des Alpes. Voyez Musique,

BELLES LETTRES. Nos pensées sont des compositions de notre âme, qui, produites au-dehors à l'aide de l'expression, présentent à l'esprit l'image d'un objet intellectuel ou sensible. Dans l'éloquence, les pensées sont le fond et comme le corps du discours; les expressions n'en sont que le vêtement et la parure. Elles ne doivent être ni affectées ni recherchées; il faut, an contaire, qu'elles naissent toujours du sujet même, et qu'elles eu soient si inséparables, qu'on ne voie pas comment les choses auraient pu se dire autrement.

Les pensées out deux sortes de qualités : les unes que l'on peut appeler logiques, parce que le bon sens et la raison les exigent; et les autres de goût, parce que c'est le goût qui les choisit.

Les qualités logiques d'une pensée sont qu'elle soit vraie, c'est-à-dire qu'elle représente la chose telle qu'elle est ; qu'elle soit juste, et n'ait ni plus ni moins d'étendue que l'objet qu'elle représente ; enfin qu'elle soit claire, ce qui arrivera si elle rend, sans équivoque et sans embarras, d'une manière nette et précise, l'objet dont elle est l'image. A l'égard des qualités du goût, qui sont en assez grand nombre, les pensées peuvent être, selon les sujets qu'on traite, nouvelles, nobles, naturelles, naïves, agréables, délicates, fortes, etc.

[ocr errors]

Une pensée nouvelle n'est pas toujours ce qui n'a jamais été dit ni imaginé, mais ce qui est exprimé d'une manière nouvelle. Par pensée noble, on entend celle qui représente à l'esprit de grandes choses, l'élévation de l'âme, la noblesse des sentiments, etc. Une pensée est naturelle ́ quand elle n'est ni recherchée, ni tirée de loin, et qu'elle est exprimée de manière que chacun s'imagine qu'il en aurait dit autant. Ordinairement les pensées naturelles viennent à ceux qui, doués de génie ou d'esprit, doivent plus à la nature qu'à l'étude. Les femmes sout en général plus heureuses que les hommes dans leur rencontre, parce que, moins enrichies qu'eux par l'étude, elles tirent plus de leur propre fouds. Une pensée naïve est ce qu'on peut appeler une bonne fortune de l'esprit; elle ressemble assez à la pensee naturelle; mais elle a de plus qu'elle un air d'ingénuité qui plaît et qui séduit sans permettre aucune réflexion, parce qu'elle frappe comme un éclair, et qu'elle

sort naturellement du sujet sans qu'on s'y attende, et sans que celui qui la présente l'ait méditée. —Les pensées agréables ne peuvent être autrement définies que par leur nom. Leur agrément vient de la nature des objets qu'elles présentent, ou de la manière dont elles-mêmes sont exprimées. — Une pensée délicate est, en général, celle qui nous laisse seulement entrevoir le sens qu'elle renferme, pour nous donuer le plaisir de la découvrir toutà-fait c'est la fleur des productions de l'esprit.

- Une pensée forte est celle qui renferme un grand sens, ou qui peint le mouvement et les effets d'une passion, et qui fait sur l'esprit une impression prompte, en lui communiquant toute la chaleur ou la véhémence qu'elle renferme. La tragédie, l'ode et l'épopée sont surtout susceptibles de pensées fortes, parce qu'elles sont comme le champ où l'on met en action les passions les plus violentes, telles que l'amour, la haine, la colère, la vengeance, etc.

PERCUSION. PHYSIQUE. La percussion est l'impression que fait un corps sur un autre qu'il rencontre et qu'il choque; ou bien c'est le choc et la collision de deux corps qui se meuvent du même sens ou en seus contraire, et qui, en se heurtant l'un l'autre, altèrent naturellement leur mouve

ment.

La percussion est directe ou oblique. La percussion directe est celle où l'impulsion se fait suivant une ligne perpendiculaire à l'endroit du contact, et qui, de plus, passe par le centre de gravité commun des deux corps qui se choquent. La pression oblique est celle où l'impulsion se fait suivant une ligne oblique à l'endroit du contact, ou suivant une ligne perpendiculaire à l'endroit du contact, qui ne passe point par le centre de gravité des deux corps.

PERFECTION. Qualité excellente soit de l'âme soit du corps; ensemble de parties ou de moyeus qui correspondent si bien et avec tant d'harmonie les uns aux autres, soit pour la formation d'un tout, soit pour l'accomplissement d'un objet, qu'il en résulte le mieux possible.

PERFIDIE. PHILOSOPHIE, MORALE. Art trompeur qui s'occupe à surpendre la coufiauce pour en mésuser plus sûrement; infidélité converte et criminelle; fausseté noire et profonde, qui emploie des moyens plus puissants, qui meut des ressorts plus cachés que l'astuce et la ruse. Celles-ci, pour ètre dirigées, n'ont besoin que de la finesse, et la finesse suffit pour leur échapper; mais, pour ob

[ocr errors]

server et démasquer la perfidie, il faut la pénétra- le même climat et à égale distance de l'équateur; tion même. mais les uns ont midi dans le même temps que les autres ont minuit, et alternativement minuit dans le temps que les autres ont midi.

La perfidie est un abus de la confiance, fondée sur des garants inévitables, tels que l'humanité, la bonne foi, l'autorité des lois, la reconnaissance, l'amitié, les droits du sang, etc. Plus ces droits sont sacrés, plus la confiance est tranquille, et plus par conséquent la perfidie est à couvert. On se défie moins d'un concitoyen que d'un étranger, d'un ami que d'un concitoyen, etc.; ainsi, par degrés, la perfidie est plus atroce, à mesure que la confiance violée est mieux établie.

PÉRIDOT. Voyez PIERRES PRÉCIEUSES.

PÉRIGÉE. ASTRONOMIE. Point de l'orbite d'un astre, dans lequel il se trouve dans la plus petite distance de la terre.

Toutes les planètes, tant du premier que du se cond ordre, se meuvent dans des courbes elliptiques, dont leur astre principal occupe l'un des foyers, d'où il suit que les planètes ne sont pas toujours à égale distance de leur astre central. Les astres qui font leur révolution autour de la terre, comme la lune, et même celui autour duquel la terre fait sa révolution, comme le soleil, sont donc tantôt plus et tantôt moins éloignés de la terre. Le point de l'ellipse où la lune est le plus près de la terre se nomme périgée, et celui où elle est le plus loin, apogée.

PÉRIHÉLIE. ASTRONOMIE. Point de l'orbite d'une planète ou d'une comète qui est le plus rapproché du soleil. Voyez APHÉlie.

PÉRIPHRASE. BELLES-LETTRES. Figure par laquelle on substitue à l'expression d'une idée simple, une description ou une expression plus développée.

PÉRIMÈTRE. GÉOMÉTRIE. Contour d'une figure ou d'un corps quelconque. Lorsqu'il s'agit d'une figure, le périmètre est formé de lignes ou droites ou courbes; dans l'autre cas, il est formé par des plans et des surfaces.

PÉRIŒCIENS. GÉOGRAPHIE. Nom des habi-, tants de la terre qui vivent sous les mêmes parallèles, mais sous des demi-cercles opposés du méridien; de sorte qu'ils sont éloignés les uns des autres de cent quatre-vingts degrés en longitude. Il est aisé de concevoir par là qu'ils ont les mêmes saisons, c'est-à-dire le printemps, l'été, l'automne et l'hiver dans le même temps, ainsi que la mème longueur des jours et des nuits, puisqu'ils sont sous

PÉRISCIENS. GÉOGRAPHIE. On appelle ainsi les habitants des deux zones froides, ou les peuples qui vivent dans l'espace compris entre les cercles polaires et les pôles. Le soleil ne se couche point pour eux quand il est une fois sur leur horizon; et cet astre paraît tourner tout autour d'eux, ainsi que leur ombre, pendant tout le temps qu'il les éclaire. Ceux qui habitent précisément sous les cercles polaires ne sont périsciens que pendant vingt-quatre heures, qui est leur plus long jour. Ceux qui sont entre les cercles polaires et les pôles sont périsciens pendant plusieurs jours, ou plusieurs mois, selon qu'ils sont plus ou moins proches des

poles. Enfin les habitants de dessous les pôles, s'il y en a, sont toujours périsciens; ils n'ont qu'un jour d'environ six mois, et une nuit d'à-peu-près autant. Il ne faut pas cependant s'imaginer qu'il y ait sous les pôles une nuit entièrement obscure pendant 'six mois : il y a près de quatre mois de crépuscules, savoir, deux mois avant le lever du soleil, et deux mois après son coucher; et, pendant les deux autres mois, ces peuples ont le clair de lune deux fois, pendant près de quinze jours chaque fois. De sorte que, sous les pôles, la nuit n'est entièrement obscure que pendant environ l'espace d'un mois.

PERLES. HISTOIRE NATURELLE. Substance blanche et luisante, ou qui donne toutes les couleurs de l'iris, et qui se trouve dans la nacre de perle et dans d'autres coquilles.

Il y a des perles qui sout rondes, d'autres sont oblougues, d'autres en forme de poire, d'autres aplaties et comme comprimées. On en trouve non seulement dans les coquilles marines, mais encore dans celles de rivière et d'eaux douces, et dans celles des lacs.

PERMÉABILITÉ. PHYSIQUE. Propriété qu'ont certaines matières de se laisser pénétrer par d'autres. Toutes les matières, si l'on en excepte le feu, qui est absolument imperméable à toute autre substance, mais qui les pénètre toutes, sont perméables à quelque autre matière. La perméabilité peut donc être regardée comme une propriété presque générale à tous les corps, quoiqu'elle ne leur appartienne pas dans le sens le plus étendu, car on ne reconnaît point de corps qui se laisse pénétrer indistinctement par tout autre. Par

exemple, le verre est perméable à la lumière, il ne l'est point à l'air; le marbre est perméable à l'esprit-de-vin, à l'huile essentielle de térébenthine, et il ne l'est point à l'eau, etc.

PÉRORAISON. BELLES-LETTRES. En rhétorique, la péroraison est la conclusion ou la dernière partie du discours, dans laquelle l'orateur résume en peu de mots les principaux chefs qu'il a traités avec étendue dans le corps de son ouvrage ou de son discours, et tâche d'émouvoir les passions de ses auditeurs.

De toutes les parties du discours, la péroraison est une des plus importantes et des plus difficiles à traiter. C'est là que l'éloquence fait ses derniers efforts et déploie toutes ses ressources. Elle doit contenir un précis exact, une récapitulation de tout ce qui a été dit jusqu'alors, énoncée en termes différents, ornée et variée de figures dans un style convenable. Dans la péroraison, on peut amplifier les raisons ou les diminuer, mais on ne doit pas pour cela s'imaginer que cette partie demande une grande étendue; il faut une abondance de pensées, et non une superfluité d'expressions. Enfin, la péroraison est destinée à exciter les passions; non qu'on doive negliger les mouvements dans les autres parties du discours, mais parce que celle ci leur est particulièrement affectée. La pitié, l'indignation, la haine, l'émulation, sont celles qu'on se propose le plus ordinairement d'émouvoir ou de calmer, parce qu'elles contribuent merveilleusement au triomphe de l'éloquence.

Un moyen presque infaillible d'exciter les passions, c'est de voir ce que le sujet qu'on vient de traiter renferme de favorable ou d'odieux; de choisir entre les circonstances des faits celles qui feraient le plus d'impression sur nous, si nous étions à la place de ceux qui nous écoutent; ensuite de nous revêtir, pour ainsi dire, de leur intérieur, et de leur montrer les mêmes sentiments et la même disposition d'esprit que nous voulons faire naître en eux. C'est surtout dans un moment comme celui de la péroraison, où il faut graduer l'intérêt, que l'orateur doit réunir toute son éloquence pour frapper les derniers coups, et entrainer ceux qui l'écoutent par une peinture vive et serrée des objets dont il veut laisser des traces profondes dans les cœurs.

PERPLEXITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Indécision de la volonté, qui flotte incertaine entre deux motifs qui lui paraissent également déterminants, et qui entraîne avec elle l'inquiétude et

l'agitation. La perplexité naît toujours ou de la pusillanimité, ou de la bêtise, ou de l'ignorance. Les hommes qui ont des principes, et qui savent, quand il le faut, se mettre au-dessus des fâcheux événements, ne sont guère sujets aux perplexités.

PERSECUTION. PHILOSOPHIE, MORALE. Vexation, poursuite injuste et violente; haine qui naît de l'orgueil blessé, laquelle nous porte à tourmenter ceux qui en sont l'objet. L'homme est un ètre pétri d'amour-propre; il rapporte tout à lui, et n'aime que lui dans les autres. Est-on d'une opinion differeute de la sienne? il se croit blessé, méprisé; et le voilà devenu persécuteur. Mais s'il daignait écouter la voix de la philosophie, il dompterait bientôt son amour-propre, son âme s'adoucirait, et il serait aussi indulgent pour les autres, qu'il veut qu'on le soit pour lui.

La persécution ne produit d'autre effet que d'aigrir les cœurs et de porter les hommes au désespoir et à la vengeance.

PERSÉVÉRANCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Détermination ferme à suivre un objet pour parvenir à la fin qu'on se propose; force de l'âme, qui résiste aux obstacles. Elle diffère de la constance, en ce qu'elle marque la poursuite d'un bien, tandis que la constance se contente de l'attendre.

Toutes les fois que la persévérance a un objet raisonnable et possible selon les vraisemblances, il est bien rare qu'elle échoue. On ne peut assigner l'époque de ses succès: mais il est certain que lorsqu'elle est capable de faire concourir tous ses soins, de tirer parti de toutes les circonstances pour atteindre au but, il ne doit point lui échapper.

PERSIFLAGE. PHILOSOPHIE, MORALE. Amas

fatigant de paroles sans idées; volubilité de propos qui font rire les fous, scandalisent la raison, déconcertent les personnes honnêtes ou timides, et rendent la société des persifleurs insupportable.

Ce mauvais genre est quelquefois moins extravagant; et alors il n'en est que plus dangereux. C'est lorsqu'on immole quelqu'un, sans qu'il s'en doute, à la malignité d'une assemblée, en le rendant tout à-la-fois instrument et victime de la plaisanterie, soit par les choses qu'on lui suggère, soit par les aveux qu'on en tire. Tout homme qui se voit persifler dans une société doit se retirer aussitôt. S'il ne s'aperçoit pas qu'on le berne, c'est un sot; s'il s'en aperçoit et qu'il reste, c'est un homme sans honneur.

PERSPECTIVE. BEAUX-ARTS. On appelle perspective la science qui enseigne à disposer les

« السابقةمتابعة »