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ligues et à employer les couleurs, de manière à représenter, sur une surface plane, l'image parfaite de tous les objets, tels qu'on les voit dans la

nature.

Non-seulement nous ne percevons les objets que par les images peintes sur la rétine de notre œil, mais encore ces images varient dans leurs dimensions, selon l'angle de vision sous lequel nous les percevons, et l'expérience seule nous apprend à juger de leurs dimensions véritables et de leurs distances. De deux objets de grandeur égale, le plus rapproché est vu sous un angle plus ouvert que le plus éloigné, et par conséquent l'image du premier est plus grande sur la rétine que l'image du second, dont les rayous visuels forment des angles plus aigus. Les distances inégales apportent des différences non-seulement dans les dimensions apparentes d'un corps comparé à un autre, mais aussi dans les dimensions des diverses parties d'un même corps, régulier ou irrégulier. Il en résulte une déformation apparente dans les lignes, de manière que les carrés, par exemple, ne sont plus carrés, et que les cercles deviennent ovales. Ce phénomène de la perspective, aussi universel, aussi constant que le phénomène de la vision, n'est nullement remarqué par la foule, qui se sert de ses yeux pour voir, comme de ses jambes pour marcher, sans faire attention à leur mécanisme. Il est pourtant vrai que l'on ne peut ouvrir les yeux, sans recevoir, par les objets environnants, une leçon de perspective, et qu'aucun corps ne nous paraît dans ses dimensions ou ses formes véritables. Cette déformation apparente dépend de la position du spectateur, et varie selon qu'il est plus ou moins éloigné, plus ou moins élevé, et placé plus à droite ou à gauche de l'objet qu'il regarde. Chaque fois qu'il change de position, les lignes chaugent de direction, et, par conséquent, l'objet semble prendre une autre forme. L'étude de ces phénomènes a fait reconnaître qu'ils s'opèrent, de même que tous ceux de la nature, selon des lois fixes et positives. La connaissance de ces lois qui, pour le physicien, se bornent à la théorie, est d'une indispensable nécessité pour les dessinateurs et les peintres.

La science de la perspective est une des plus essentielles pour un artiste, parce qu'il n'est aucun objet qui ne se présente en perspective. Elle s'étend non-seulement sur des objets réguliers, qui sont l'ouvrage de l'art, mais sur tout ce qui existe dans la nature. Les nuages, les montagues, les arbres, les terrains, les eaux, etc., offrent tous une perspective, dont il faut connaître les proportions, afin de ne jamais se tromper dans la manière de

les représenter. Il n'est pas rare de voir des artistes, d'ailleurs très-célèbres, pécher contre les règles de la perspective, et s'exposer, par ignorance ou présomption, à commettre dans leurs ouvrages des fautes d'autant plus graves, qu'en retraçant d'une manière fausse la représentation de la nature, ils s'éloignent du premier mérite de la peinture, qui est d'en rendre la fidèle expression.

Tous les peuples qui ont connu le dessin ont dû avoir une idée plus ou moins étendue de la perspective; et les plus savants peintres de l'antiquité, comme les modernes, ont possédé cette science par excellence.

Le Pousin, Le Sueur, Lahire, Vernet, Paul Véronèse, et plusieurs autres peintres célèbres, ont si bien senti la nécessité de connaître la théorie de la perspective, qu'ils en ont fait une étude approfondie. Leurs tableaux ont un tel caractère de vérité dans les plans et dans la composition, que le spectateur croit être témoin de la scène.

Il y a deux sortes de perspectives : l'une est la perspective linéaire, celle par laquelle on représente, sur une surface plane ou autre, les contours et formes des objets sous lesquels ils apparaissent à nos yeux; elle est entièrement soumise aux règles de la géométrie. L'autre est la perspective aérienne, fondée sur la dégradation des teintes produites par la masse d'air interposée entre l'œil et les objets que l'on veut représenter: employée avec art, elle contribue, avec la perspective linéaire, à produire sur nos sens une illusion d'autant plus complète, que le peintre s'est rapproché davantage de la nature, taut par une heureuse combinaison des couleurs, que par un judicieux emploi du clair-obscur.

PERSPICACITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Profonde pénétration d'esprit, qui donne une connaissance parfaite des choses.

PERSUASION. PHILOSOPHIE, MORALE. Moyen puissant et victorieux de faire croire fermement ou adopter pleinement à quelqu'un ce que l'on veut, même malgré des préjugés ou des conventions contraires, et plus par le charme du discours ou de la chose qui intéresse et gagne, que par la force des raisons qui convainquent et subjuguent.

La persuasion est cet état où se trouve notre ȧme lorsqu'elle est convaincue de la vérité ou de la fausseté d'une chose; c'est le jugement sincère et intérieur qu'elle en porte. La persuasion differe de la conviction, en ce que celle-ci est toujours vraie, et qu'on peut être persuadé d'une chose fausse. La

conviction est l'effet de l'évidence, qui ne trompe jamais; la persuasion est l'effet des preuves morales, qui peuvent tromper. La persuasion est plus ou moins forte; la conviction est toujours la même; elle n'est pas susceptible de plus ou de moins.

PERTURBATIONS. ASTRONOMIE. Troubles et dérangements que les planètes se causent réciproquement par leur attraction en tous sens: si chaque planète, en tournant autour d'un centre, n'éprouvait d'autre force que celle qui la porte vers ce centre, elle décrirait un cercle ou une ellipse, dont les aires seraient proportionnelles aux temps; mais, chaque planète étant attirée par toutes les autres dans des directions différentes, et avec des forces qui varient sans cesse, il en résulte des inégalités et des perturbations continuelles.

PESANTEUR. PHYSIQUE. Propriété en vertu de laquelle tous les corps tombent et s'approchent du centre de la terre lorsqu'ils ne sont pas soutenus.

Les corps tombent quand on les abandonne à euxmêmes, et ils tombent jusqu'à ce qu'ils touchent la terre, ou quelque autre corps qui les soutienne. Ce phénomène se produit à la surface du sol, comme on l'observe tous les jours; il se produit à de grandes hauteurs dans le ciel, comme on peut en juger par la grèle et la pluie qui tombent des nuages; et il se produit encore à de grandes profondeurs sous terre, comme on le voit dans les puits, dans les caves et dans les mines les plus profondes que l'on ait pu creuser : quand on voit des montagnes qui s'affaissent, c'est qu'elles manquent par leur base, qui sans doute est encore plus enfoncée que le fond des mines; elles tombent faute d'avoir un appui qui soit assez ferme pour les soutenir. Cependant la matière étant inerte, et ne pouvant d'elle-même ni prendre du mouvement, ni changer celui qu'elle a, il est clair qu'elle-même elle ne pourrait pas descendre vers la terre, puisque ce serait se donner du mouvement; il faut donc qu'il y ait une force qui la fasse tomber, et c'est cette force qu'on appelle pesanteur. Cette force générale dépend d'une force plus générale encore, puisque, loin de se borner aux substances qui existent à la surface de notre petit globe, elle régit et enchaîne, par une loi commune, l'immense système du monde.

On ne doit pas confondre la pesanteur d'un corps avec ce qu'on appelle son poids : la pesanteur se mesure par la vitesse qu'elle imprime à chaque molécule; elle est donc indépendante du volume, de la masse, en un mot, du nombre des molécules; elle est invariable dans un même lieu, à une même

hauteur. Le poids d'un corps est, au contraire, la mesure de l'effort nécessaire pour le soutenir et l'empêcher de tomber; c'est la mesure de la pression qu'il exerce sur les corps placés au-dessous de lui. Le poids dépend de la quantité de matière que le corps renferme, il est donc proportionnel à la masse et indépendant du volume; mais la comparaison du poids d'un corps avec celui d'un autre, sous un volume égal, constitue la densité ou la pesanteur spécifique.

Les corps, en tombant librement, acquièrent un mouvement uniformément accéléré, et Newton a prouvé que c'était la mème force, diminuée en raison inverse du carré de la distance, qui maintenait la lune dans son orbite. Cette force de la pesanteur fait parcourir, en une seconde, à un corps abandonné à lui-même, d'un lieu élevé, 15 pieds ( 4 metres, 9044); cet espace parcouru croit ensuite successivement comme le carré des temps. Par exemple, si l'on se place au sommet d'une tour, et que de là on laisse tomber des corps pesants, pendant des temps que l'on puisse mesurer avec exactitude, aussi bien que les espaces parcourus par les corps, on trouve que, dans la première seconde de chute, un corps tombe d'à peu près 4,9044, ou 15 pieds; que, pendant deux secondes, il tombe de 19m,6; que, pendant trois secondes, le corps tombe à peu près de 44m,1, etc.; en sorte que l'on trouve que l'espace parcouru étant 4,9 dans une seconde, est quatre fois cette longueur dans deux secondes, etc. Les espaces parcou rus sont donc comme le carré des temps. Si maintenant l'on veut savoir quels sont les espaces parcourus par chacun des temps successifs, il suffira de retrancher de l'espace parcouru en deux secondes l'espace parcouru dans la première, de l'espace parcouru en trois secondes l'espace parcouru dans les deux premières, etc., et l'on trouve que les corps parcourent 4,9 dans la première seconde, trois fois 4m,9 ou 14m,7 dans la deuxième seconde, cinq fois 4,9 ou 24m,5 dans la troisieme seconde, etc.; c'est-à-dire que les espaces parcourus dans les temps successifs sont comme la série des nombres impairs, 1, 3, 5, 7, etc.

L'accélération de la vitesse dans la chute des corps n'est rigoureusement telle que nous venons de l'indiquer, que dans un espace vide d'air; car la résistance de ce fluide diminue la vitesse du mobile, suivant une loi très-compliquée. Le calcul donne cependant les moyens d'en tenir compte, et il apprend qu'elle croit très-rapidement avec la vitesse; un boulet de canon, qui pourrait être lancé à douze lieues sans la résistance de l'air, al

teint à peine au-delà d'une lieue en traversant l'atmosphère. Le mouvement d'un volant, d'un papier, d'un éventail, au travers de l'air, nous offre encore cette résistance agissant d'une manière trèsénergique.

Les lois de la chute des corps, que nous venous d'exposer, donnent lieu à une observation très-remarquable, relativement à la quantité de mouve ments dont les corps sont animés après qu'ils sont tombés de différentes hauteurs. Par exemple, si un corps est tombé de quinze pieds, sa vitesse finale, c'est-à-dire la vitesse par laquelle il faudrait multiplier sa masse, pour savoir avec quelle force il frappera le sol, par exemple, scra de 30 pieds par seconde ; si le corps est tombé de 60 pieds, sa vitesse finale sera de 60 pieds par seconde; si le corps est tombé de 135 pieds, sa vitesse finale sera de 90 pieds par seconde; enfin s'il est tombé de 240 pieds, sa vitessse finale sera de 120 pieds par seconde. En sorte que, pour une chute seize fois plus haute, la vitesse, en frappant le sol, sera quatre fois plus considérable. On peut déduire de ce principe une foule de conséquences importantes dans les applications aux arts: ainsi, par exemple, il vaut beaucoup mieux, pour enfoncer des pilotis, augmenter le poids du mouton qui doit les frap-, per, que la hauteur de laquelle ou laisse tomber ce

mouton.

PESANTEUR SPÉCIFIQUE. PHYSIQUE. Densité d'un corps, par rapport à la densité d'un autre corps, pris pour terme de comparaison. L'eau distillée pure, à la température de 4o centigrades, est ordinairement ce terme de comparaison. Les tables de pesanteurs spécifiques des corps solides ou liquides sont calculées en prenant pour unité la pesanteur spécifique de l'eau.distillée. Les tables de pesanteurs spécifiques des gaz sont calculées quelquefois en prenant pour unité la pesanteur spécifique de l'air atmosphérique.

d'un autre corps, comme le poids du premier corps, divisé par son volume, est au poids du second corps divisé par son volume; et la pesanteur spécifique moyenne des deux corps se trouve en divisant la somme des poids par celle des volumes. Voyez DENSITÉ.

PESANTEUR SPécifique de l'AIR. Les fluides élastiques, aussi bien que les autres corps, n'ont pas tous la même densité à une température égale, c'est-à-dire que des masses différentes sous un mème volume font équilibre à la pression de l'atmosphère. On a choisi pour unité ou terme de comparaison la pesanteur spécifique de l'air, qui, sous ce rapport, peut être considéré comme le même partout et dans toutes les circonstances. On aurait pu la rapporter à celle de l'eau, comme on le fait pour les solides et les liquides; mais à cause de la grande légèreté de ces corps, pour éviter des nombres trop petits, il est plus commode de comparer tous les gaz à l'un d'entre eux.

L'air atmosphérique est donc le terme de comparaison auquel on rapporte la densité de tous les autres gaz. Pour la connaître exactement, après avoir préalablement bien desséché un ballon de verre d'une capacité connue, on le pèse ainsi plein d'air en l'accrochaut au plateau d'une balance bien exacte. On y fait ensuite le vide le plus parfait possible, et en le pesant de nouveau dans cet état, la différence de poids indique le poids de l'air qui remplissait le ballon. On peut ainsi, le poids de l'air une fois connu, y rapporter celui de tous les autres fluides élastiques; on peut encore, par ce moyen, connaitre en grammes le poids de tel gaz ou de telle vapeur qu'on voudra.

En opérant de la sorte avec tout le soin possible,. les physiciens ont trouvé qu'un litre d'air pèse à oo, et sous la pression de 76 centig., 1 gramme, 3 décig. De même, MM. Arago et Biot ont déterminé que, la densité de l'air étant prise pour unité, celle de l'oxigène était 1,1, celle de l'azote, 0,969, celle de l'hydrogène, 0,073, celle de la vapeur d'eau, 0,623. PÈSE-LIQUEURS. PHYSIQUE. On nomme pèse

On détermine la pesanteur spécifique d'un corps solide, en le pesant d'abord dans l'air, et ensuite dans l'eau; il perd, dans la dernière pesée, une quantité de son poids, précisément égale au poids liqueurs les aréomètres destinés à indiquer la densité

de son propre volume d'eau, et sa pesanteur spécifique s'obtient en divisant le poids total du corps dans l'air, par la perte de poids qu'il éprouve dans l'eau. Si le corps est un liquide ou un gaz, on le pèse dans un vaisseau d'une capacité connue; et en divisant ce poids par le poids du même volume d'eau, le quotient est, comme ci-dessus, la pesanteur spécifique.

La pesanteur spécifique d'un corps est à celle

des liquides par les divers degrés que marque leur tige en s'enfonçant plus ou moins: tels sont ceux de Beaumé. Le même instrument peut être gradué par divisions inégales, de manière à indiquer sur-lechamp des centièmes, des millièmes d'alcool, ou de tel ou tel sel ou acide dissous dans l'eau. Voyez ARÉOMÈTRES.

PÉTRIFICATION. HISTOIRE NATURELLE. Ce mot signifie, dans son acception rigoureuse, un

corps changé en pierre ou devenu pierre, et cette définition sépare facilement les corps pétrifiés des fossiles, qui sont les restes de corps organisés enfouis et conservés eux-mêmes dans le sein de la terre.

On observe fréquemment dans la nature des substances qui conservent encore les formes extérieures et même la texture interne d'un produit organique, et qui cependant offrent la dureté et la composition chimique d'une pierre. Des végétaux, des fruits, des animaux entiers, qui offrent cet état particulier, out reçu en histoire naturelle le nom de pétrifications. On peut quelquefois observer la marche rapide d'une opération de ce genre, en exposant des fruits ou des matières animales au contact des eaux de certaines sources, comme celles de Saint-Allyre en Auvergne. On les voit se couvrir rapidement d'une croûte pierreuse qui protége et prévient toute altération. Ce phénomène est dû au carbonate de chaux qui était tenu en dissolution dans ces eaux minérales par un excès d'acide carbonique, et qui se dépose lorsque celui-ci s'échappe dans l'atmosphère. Il faut cependant convenir que ce phénomène est plutôt une incrustation qu'une pétrification.

PHANÉROGAMES. (PLANTES.) HISTOIRE NATURELLE. On appelle ainsi, par opposition à cryptogames et à agames, les végétaux qui sont pourvus d'organes sexuels apparents et qui se reproduisent par suite de la fécondation de leurs ovules.

PHARMACIE. CHIMIE. Art de connaître, de recueillir, de préparer, de conserver et de distribuer les drogues simples et les médicaments composés dont ou fait usage en médecine.

La pharmacie est un art fort important. Les connaissances que le véritable pharmacien est obligé d'acquérir sont très-étendues, et celui qui les possede appartient véritablement à la classe des savants. L'histoire naturelle, surtout la botanique, la physique, et principalement la chimie, doivent lui ètre assez familières pour qu'il puisse en appliquer les spécialités non seulement à l'exercice, mais encore au perfectionnement de son art.

Les parties de l'art pharmaceutique consistent : 1" dans le choix des matières, ou leur bonne qualité; 2° dans la séparation des parties usitées de celles inusitées; 3° dans leurs mixtions par des procédés simples ou par des agents chimiques.

La conservation des médicaments est aussi une des parties principales de l'art pharmaceutique : car en se détériorant avec le temps, leurs effets n'en

sont plus assurés, si même ils ne deviennent nuisibles.

La pharmacologie est une partie essentielle de la matière médicale, qui traite spécialement des qualités physiques, des propriétés chimiques, et du mode d'action des médicaments, sans entrer dans les détails des explications générales ou particulières de la thérapeutique. On nomme pharmacopée ou codex, un ouvrage qui renferme les collections des formules des médicaments, ainsi que les procédés suivis pour les préparer.

PHASES. ASTRONOMIE. On appelle ainsi les différentes apparences ou illuminations de certaines planètes, de la lune, par exemple, à cause qu'elle nous présente son disque illuminé tantôt en entier, tantôt en partie. Les diversités des phases de la lune dépendent de sa différente position par rapport à la terre. Cette planète a toujours une de ses moitiés éclairées par le soleil; ainsi, suivant qu'elle est située par rapport au spectateur placé sur la terre, elle doit lui présenter plus ou moins de cette moitié éclairée. Quand le spectateur est placé entre le soleil et la lune, la moitié éclairée de la lune parait tout entière, et l'on dit alors que la lune est pleine. A mesure qu'elle s'approche du soleil, elle ne présente qu'une partie de cette moitié, laquelle partie, lorsque la lune est réduite à la moitié de cette moitié, forme ce qu'on appelle le dernier quartier, ou quadrature. Ensuite cette partie éclairée, présentée au spectateur, va toujours en diminuant jusqu'au point de n'être plus visible pour lui, la lune se trouvant alors placée entre le soleil et la terre; et l'on appelle cette phase nouvelle lune. La lune s'éloigne de nouveau du soleil, et recommence à présenter une portion de sa partie éclairée; lorsqu'elle est à l'opposé du dernier quartier,on dit qu'elle est dans son premier quartier. Cette position éclairée, visible pour le spectateur, va toujours en augmentant, jusqu'à ce qu'enfin la lune présente en entier sa moitié éclairée, et est encore dite être pleine.

On aperçoit avec le télescope que Vénus et Mercure ont aussi des phases; mais celles de la Lune sont les plus remarquables.

PHILOLOGIE. BELLES - LETTRES. Espèce de science composée de grammaire, de poétique, d'antiquités, d'histoire, de philosophie, quelquefois même de mathématiques, de médecine, de jurisprudence, sans traiter aucune de ces matières à fond ni séparément, mais les effleurant toutes en parties.

La philologie est une espèce de littérature universelle, qui traite de toutes les sciences, de leur ori

gine, des auteurs qui les ont cultivées, etc. C'est ce qu'on nomme en France les belles-lettres, et ce qu'on appelle dans les universités les humanités.

Le mot philologie dérive de deux mots qui siguifient l'amour ou l'étude des langues. Cette science, très-vaste en elle même, consiste dans la connaissance générale des langues, de leur étymologie, de leur critique, de la signification propre et figurée de leurs mots et de leurs phrases; en un mot, de tout ce qui a rapport à l'expression de la pensée, dans les différents idiomes des peuples tant anciens que modernes. Les Allemands sont très-versés dans Ja philologie ou linguistique, surtout pour les langues savantes; mais de tous les peuples, ce sont les Russes qui ont le plus de dispositious naturelles pour apprendre les langues étrangères : il n'est pas rare de voir en Russie des enfants de cinq à six ans parler couramment le russe, le français, l'allemand et l'anglais.

On appelle esprit ou génie d'une langue, en général, le caractère qui la distingue essentiellement des autres, et qui tient surtout à certaines tournures littéralement intraduisibles dans une autre langue.

Les langues se divisent en anciennes ou mortes, modernes ou vivantes; ies langues mortes sont celles qui ont été parlées par des peuples qui n'ont plus d'existence politique. Les langues vivantes sont celles parlées par des nations encore existantes.

Langues mortes. Hébraïque, Grecque, Latine, Celtique.

LANGUES EUROPÉENNES MODERNES. Grecque moderne, Française, Allemande, Anglaise, Italienne, Espagnole, Russe, Polonaise, Suédoise, Danoise, Hollandaise, Finoise.

LANGUES ORIENTALES. Hébraïque, Chaldéenne, Syriaque, Cophte, Arabe, Persane, Turque, Tartare, Arménienne, Sanscrite, Chinoise. Voyez

LANGUES.

On appelle langue-mère celle qui a donné naissance à plusieurs autres langues soit mortes, soit vivantes. Les savants se sont épuisés en recherches sur l'origine d'une langue primitive; mais après bien des efforts, on est convenu de reconnaitre cinq langues-mères : l'Hébraïque ou Chaldéenne, qui a donné naissance à la plupart des langues orientales; la Grecque, d'où est sorti le Latin, qui, lui-même, a servi à former le Français, l'Espagnol et l'Italien; la Germaine on Allemande, mère de toutes les langues du Nord, comme l'Anglais, le Hollandais, le Flamand, le Danois, le Suédois; la Slave, la même vraisemblablement que celle des anciens Scythes, et reproduite aujourd'hui sous la forme du Russe,

du Polonais, de l'Esclavon, du Bohémieu, et de la plupart des dialectes parlés sur les bords orientaux de l'Adriatique; la Finoise, dont les dialectes sont répandus depuis les bords de l'Ingrie, de la Livo nie et de la Carélie jusqu'aux extrémités les plus reculées de la Sibérie septentrionale.

La langue qu'on regarde comme la plus ancienne est l'Hébreu. Cette langue, expressive dans ses mots, forte dans ses images, sublime dans ses figures, porte un caractère qui semble se ressentir encore de la première simplicité de la nature.

On doit considérer la langue Grecque comme la plus belle langue de l'univers, puisqu'elle est à la fois la plus complète, la plus sonore, la plus variée dans ses tours, et la plus régulière dans sa marche. Ses mots composés lui donnent une énergie harmonieuse et précise, et sa prosodie exprime admirablement bien les mouvements lents et impétueux de l'âme tranquille ou agitée. Cette langue est d'ailleurs la source la plus pure des sciences et des arts.

La langue Latine est aussi une très-belle langue, et l'étude en est encore plus répandue. Les Romains, qui ont étendu si loin leurs conquêtes et qui ont dominé si long-temps sur une partie du monde, ont exercé trop d'influence pour ne pas avoir joui de l'universalité de leur langue. Jusque vers le milieu du cinquième siècle, on n'en parla pas d'autre dans la plus grande partie de l'Europe.

Les langues principales de l'Europe sont, aujourd'hui, la Française, l'Anglaise, l'Allemande, l'Italienne, l'Espagnole et la Russe.

La langue Française a pour elle la clarté, l'exactitude, l'élégance; malgré ses imperfections, elle a produit des chefs-d'œuvre dans presque tous les genres. En vain ceux qui la connaissent mal, ou des observateurs injustes, osent chaque jour la taxer de pauvreté; son universalité, l'emploi qu'on est obligé d'en faire dans tous les actes diplomatiques, sont des arguments sans réplique à une aussi absurde inculpation; d'ailleurs une langue n'est pauvre que pour ceux qui ne savent pas s'en servir; et comme l'a dit un homme d'esprit : « La langue Française est une mendiante qui fait l'aumône à tout le monde. Et son charme est tel qu'elle est devenue l'idole des gens civilisés, qui n'épargnent ni soins, ni peines pour en acquérir une connaissance au moins suffisante pour la lecture et la société.

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La force, l'énergie, la hardiesse, sont particulières aux Anglais; ils sont amoureux des allégories et des comparaisons.

La langue Anglaise possède d'immenses richesses en fait de mathématiques, de physique, de poésie,

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