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ment intérieures et produisent des inclinations, mais elles manifestent encore des émotions de l'âme qu'on peut nommer sentiments, et qu'il faut sentir soi-même pour les connaître. Les penchants sont principalement destinés à faire agir les animaux et l'homme; les sentiments modifient les actions des penchants, et produisent d'autres actions d'après leurs propres désirs. Quelques sentiments sont communs aux animaux et à l'homme, d'autres sont propres à l'homme. »>

SENTIMENTS *.

Estime de soi. -- Spurzheim a substitué cette dénomination à celle d'amour-propre, dont il s'était d'abord servi, à cause que ce dernier mot se prend d'ordinaire en mauvaise part.

L'estime de soi est un des sentiments qu'on considère généralement comme factices, et le résultat des circonstances sociales. Cependant il est quelquefois très-actif et en opposition des circonstances extérieures, et chez des personnes qui n'ont aucun avantage sur les autres ni par leur naissance, leur fortune, leurs talents, ni par leur mérite personnel. Le sexe masculin en a ordinairement plus que le sexe féminin, mais en revanche celui-ci a plus de désirs de plaire aux autres. Eufin, on sait que beaucoup de fous s'imaginent être ministres, rois, empereurs, Dieu même.

Ce sentiment est très-actif dans la nature humaine; il est destiné à nous donner une bonne opinion ou l'estime de nous-mêmes; mais il produit aussi beaucoup d'abus, tels que l'amour de la domination, le plaisir de la critique, l'orgueil, la fierté, la présomption, l'insolence, le mépris et le dédain.

L'organe de l'estime de soi est situé à l'endroit qui correspond au vertex de la tête, au milieu de la suture sagittale, à la partie postérieure supérieure. L'approbativité est un désir d'exciter dans ceux qui nous entourent l'admiration, l'estime ou la bienveillance pour nous-mêmes. Ce sentiment est le même dans des cas où les moyens pour parvenir au but sont très-différents; ainsi, tandis que d'une part il excitera tel individu à donner un grand exemple de désintéressement, tel à se précipiter à l'eau pour sauver un homme qui se noie, de l'autre part il poussera le voleur à faire des efforts pour surpasser ses compagnons dans l'art de dérober; l'assassin, à commettre des actes de cruauté inutiles, afin d'être tenu pour le plus déterminé de la bande.

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Le désir d'approbation ne peut guère exister que chez des êtres destinés à vivre en société aussi voyons-nous que parmi les animaux ceux qui sont le plus sensibles, nous ne disons pas aux bienfaits, mais aux caresses, sont des animaux qui, dans l'état de nature, vivent par troupes. Le penchant à la sociabilité est plus développé chez la femme que chez l'homme; le sentiment de l'approbativité l'est plus aussi en général chez elle.

Il est rare qu'on désire bien ardemment ce que l'on est dans l'impossibilité d'obtenir; on souhaite aller en Amérique, aux grandes Indes, personne ne souhaite aller dans la lune, où cependant il y aurait bien des choses curieuses à voir.

On n'a guère un extrême désir de plaire aux autres si on n'a pas quelque espoir d'y réussir. De là vient que l'estime de soi existe déjà presque toujours chez ceux qui recherchent l'approbation des autres. La femme qui cherche à plaire croit en avoir les moyens; ces deux sentiments se réunissent pour en faire une coquette. L'homme qui veut imprimer aux autres l'idée de sa supériorité en est lui-même d'ordinaire bien convaincu. L'exagération de ces deux sentiments chez les hommes fait les fous par ambition, et elle en fait beaucoup. Ou sait combien d'empereurs et de rois trônent dans les cabanons de Bicètre et de Charenton. Il y a bien aussi des folles par coquetterie, mais le nombre n'en est pas très-grand, tandis que celui des folles par amour est considérable. Chez ces malheureuses, il y a à la fois exagération du sentiment d'approbativité et du penchant de sociabilité, c'est-à-dire de cette sociabilité qui porte vers un seul individu du sexe différent les êtres chez qui l'union par ménages est durable. Spurzheim aurait dù, à ce qu'il nous semble, distinguer la sociabilité conjugale de la sociabilité générale; la crainte de trop multiplier les organes est sans doute ce qui l'en a empêché.

L'organe de l'approbativité est situé à la partie postérieure et latérale de la tête qu'il allonge en arrière quand il est très-développé.

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Circonspection. L'organe qui correspond à ce sentiment se prononce extérieurement vers le milieu de chaque os pariétal. Il est ordinairement plus volumineux chez les måles que chez les femelles; chez l'homme son développement est trèsdifférent selon les individus. Il varie beaucoup aussi de nation à nation: la tête de l'Irlandais, par exemple, diffère beaucoup sous ce rapport de la tête de l'Écossais. Chez les animaux on remarque aussi de très-grandes différences suivant les espèces; ainsi, les animaux circonspects, tels que le cerf, le chevreuil, la fouine, la taupe, etc.; ceux qui placent

des sentinelles, tels que les chamois, les étourneaux, les oies sauvages, les grues, et ceux enfin qui voient de jour, mais qui ne se hasardent hors de leur retraite que durant la nuit, ont la partie latérale supérieure postérieure de la tête très-saillante.

Le sentiment de la circonspection est nécessaire à l'individu pour sa conservation; mais s'il n'est pas en équilibre avec les autres sentiments; s'il est exagéré, il produit le doute, l'incertitude, l'irrésolution; il amène la mélancolie, l'hypocoudrie et même l'alienation mentale complète.

C'est au sentiment de la circonspection que Spurzheim rapporte la peur. La timidité, la poltronnerie, ne constituent pas une faculté; elles ne sont autre chose que l'absence du courage, quelque chose de négatif. La peur, au contraire, qui, tout en se manifestant le plus souvent chez les êtres timides, apparaît quelquefois chez les plus courageux, la peur est quelque chose de très-positif, et Spurzheim la considère comme une affection désagréable du sentiment de la circonspection.

Bienveillance. — Il y a des espèces d'animaux et des individus de la même espèce qui sont remarquables par leur douceur, et d'autres par leur méchanceté. Le chevreuil, par exemple, est doux, et le chamois, méchant. Quelques hommes excellent par leur bonté, d'autres sont durs et cruels. Quelques philosophes croient que la bonté résulte de l'absence du courage; mais il y a des hommes courageux, mème querelleurs, qui sont très-bons en même temps. L'absence de la bonté, il est vrai, n'explique pas la cruauté; mais si la bienveillance manque, les autres penchants, surtout celui de la destructivité, agissent d'une manière cruelle.

L'organe de la bienveillance est situé à la partie supérieure médiane de l'os frontal. Chez les Caraïbes, cet endroit est beaucoup moins développé que chez les Hindous. Il est beaucoup plus élevé dans le buste de Sénèque que dans celui de Néron. La différence est aussi très-sensible dans les animaux bons ou méchants.

Le sentiment de la bienveillance, chez les animaux, n'existe, pour ainsi dire, qu'en germe; chez eux, il se borne à une douceur passive, tandis que, dans l'espèce humaine, il devient éminemment actif, et se confond avec toutes les qualités, toutes les vertus aimables. Chez l'homme, la sphère d'activité de ce sentiment est très-étendue il en résulte la bonté, la complaisance, la bénignité, la clémence, la miséricorde, la compassion, la pitié, l'équité, l'humanité, la bienveillance, l'hospitalité, la générosité, la bienfaisance, l'amour du prochain, la charité.

Vénération. — L'application de cette faculté est tantôt morale et tantôt religieuse. Elle est morale si elle se fait aux hommes; elle est religieuse si elle est dirigée vers des êtres surnaturels. Ce sentiment est celui du respect et de la vénération qui peut s'exercer sur les choses et les personnes, sur des êtres imaginaires ou sur l'Être suprême. Il vénère les vieillards, les parents, et fait faire tout ce qu'on croit nécessaire pour la gloire de Dieu. Il peut se satisfaire par des actes religieux, ou par une conduite sage et raisonnable. En religion, il donne naissance au culte.

L'organe de la vénération aboutit à l'endroit qui correspond à la fontanelle chez les jeunes enfants, dans la ligne médiane, aux angles antérieurs supérieurs des os pariétaux, en-arrière de l'organe de la bienveillance.

Fermeté. Lavater a observé que ceux qui ont un caractère ferme, inébranlable, ont le sommet de la tête très-développé. Gall a fait la même observation.

On appelle souvent les effets de ce sentiment la volonté, mais cette faculté peut agir sans réflexion. Les personnes qui en sont douées dans un haut degré, disent souvent: Je veux; ce qui veut dire : Je commande. Ce sentiment donne de la consistance et de la persévérance aux autres facultés ; il fait insister sur ce qui se passe dans la tête, et dispose à l'indépendance, surtout en combinaison avec l'estime de soi.

Trop actif, il produit des abus, tels que l'opiniatreté, l'obstination, l'entètement, etc. Son défaut rend inconstant, changeant, variable, incertain.

L'organe de la fermeté est placé sur la ligue médiane, au sommet de la tête, entre les organes de la vénération et de l'estime de soi. Latéralement, il confine avec l'organe de l'espérance et celui de la conscienciosité.

Conscienciosité. Ce sentiment fait envisager les actions sous le rapport du devoir, de l'obligation morale, de la justice; il désire être juste, mais ne détermine pas la justice. Celle-ci est réglée d'après ce sentiment combiné avec d'autres facultés.

Ce sentiment est la base de la conscience et de la législation; sans lui on ne sentirait pas le besoin d'être juste. Il désire et cherche la vérité. Chez quelques individus, il est très-faible et à peine perceptible; chez d'autres, il est très-énergique. It est encore conuu sous le nom de moniteur intérieur.

Chez quelques individus, la conscienciosité est peu active; chez d'autres, au contraire, elle l'est

extrêmement ; elle forme, en quelque sorte, la base de leur caractère, et on ne les voit rien entreprendre sans que d'abord ils ne se soient demandé : Cela est-il juste?

L'organe de la conscienciosité se trouve entre ceux de la fermeté et de la circonspection.

Espérance. Ce sentiment fait croire à la possibilité de ce que les autres facultés nous font dési. rer; il est nécessaire au bonheur des hommes dans presque toutes les situations, et il y contribue ordinairement, plus même que la réussite de leurs proets. Il ne se borne pas aux circonstances de ce monde, mais dispose aussi à admettre une vie à venir. Il entre encore dans ce qu'on appelle foi dans la religion; mais la foi s'appuie de plus sur le sen. timent de merveillosité.

Poussé trop loin, le sentiment de l'espérance, surtout quand celui de la fermeté est peu développé, nous fait former des projets saus fin; peu actif, il laisse trop de prise au sentiment de la circonspection, dont l'action n'étant plus balancée, porte au découragement et quelquefois au désespoir.

L'organe de l'espérance est situé au côté extérieur de l'organe de la vénération, au-devant de celui de la conscience.

Merveillosité. — C'est le nom que donne Spur zheim au sentiment qui nous fait, dans chaque chose, chercher le côté étonnant, miraculeux, surnaturel. Cette faculté est très-active dans l'espèce humaine, et on la voit se manifester, en une foule d'occasions, chez les nations civilisées comme chez les plus sauvages. Presque tous les peuples out donné à leurs fondateurs une origine fabuleuse, ou du moins ont chargé les premières époques de leur histoire d'une foule d'incidents merveilleux. C'est par l'effet du même penchant que s'est établie et conservée si long-temps la croyance au pouvoir des sorciers, aux apparitions, au commerce des démons avec les hommes, la confiance dans l'astrologie et les diverses espèces de divination.

Le sentiment de la merveillosité contribue à la foi religieuse, en nous disposant à admettre les miracles et les mystères, comme la vénération nous porte aux actes extérieurs de piété, à ce qui constitue le culte.

Les circonstances extérieures, en occasionant le développement d'autres facultés, contribuent bien à affaiblir celle dont nous parlons; mais elles ne la détruisent pas complétement, et souvent ne font que la détourner. C'est un besoin qui se satisfait d'une manière ou de l'autre, et l'homme qui est parvenu à ne plus croire en Dieu avouerait souvent, s'il l'osait, qu'en revanche il croit aux

pressentiments; peut-être même confesserait-il qu'il a peur des revenants.

Ce goût pour les contes fantastiques, qui se montre à une époque où les croyances disparaissent, pourrait bien aussi dépendre de ce sentiment.

L'organe de la merveillosité est en avant de celui de l'espérance. Son grand développement élargit la tête vers la partie supérieure et latérale de l'os frontal.

En somme, dit Spurzheim, de même que la morale commence par le sentiment du juste, de mème la religion commence par l'amour du surnaturel. La première s'adjoint le sentiment de la fermeté; l'autre, celui de l'espérance. Quant au sentiment de la bienveillance, il appartient également à toutes les deux.

Les deux sentiments dont nous avons à parler maintenant nous font aussi considérer les choses sous un point de vue particulier. L'un nous porte à n'y voir que ce qui les rapproche d'un type de perfection que notre esprit se crée ; l'autre cherche à y trouver un côté plaisant ou mème ridicule.

Idéalité. De tout temps on a reconnu que le talent poétique est un don naturèl; c'est pourquoi Gall a cherché dans l'organisation un signe pour les opérations mentales de cette nature. Il a trouvé que les têtes des poètes sont élargies au-dessus des tempes, et il a donné à la partie du cerveau qui correspond à cette région le nom d'organe de la poésie. Spurzheim ne veut point de cette dénomination, parce que, tout en étant indispensable aux poètes, le sentiment dont il s'agit ne leur appartient pas exclusivement. Il existe, à un très-haut degré de développement, chez des gens qui n'auraient pas pu faire le fameux vers de Malebranche. On le trouve chez les peintres, chez des sculpteurs qui n'ont de passion que pour leur art. C'est le sentiment qui leur fait chercher à tous, dans l'objet dont ils s'occupent, le beau, l'idéal; c'est ce qui inspire leur enthousiasme et leur fait quelquefois trouver le sublime.

L'organe de l'idéalité touche en haut à celui de la merveillosité. Il est situé au-dessus des tempes, dans une direction qui s'étend en-arrière et en haut.

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ceptions comiques; il règne dans la parodie, le calembourg, la caricature, etc.

L'organe est situé à la partie supérieure extérieure du front, en avant de l'idéalité.

Imitation. - C'est une faculté très-active chez les enfauts, et qui leur est des plus nécessaires, puisqu'elle les porte à apprendre une foule de choses avant qu'ils sachent que ces choses leur seront utiles un jour. Cette faculté diminue d'ordinaire avec l'âge; cependant quelquefois elle conserve encore, chez les adultes, une très-grande énergie.

L'organe qui y correspond se montre très-développé sur la tête de plusieurs acteurs célèbres; on le trouve aussi bien prononcé chez des peintres et des statuaires ce sentiment ne se manifeste pas chez eux seulement par l'aptitude à reproduire les formes ;'on sait que la tendance à contrefaire les façons et la voix des individus se montre plus dans les ateliers des artistes que dans toute autre réunion d'hommes du même âge.

L'organe de l'imitation touche à celui de la parodie et de la caricature.

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Les sens ne sont que des intermédiaires entre les facultés intérieures et le monde extérieur; et c'est une grande erreur de les considérer comme cause des facultés affectives et intellectuelles. Chaque sens est double, et n'a qu'une sorte de fonctions spéciales ou immédiates, tandis que le même sens peut assister plusieurs facultés intérieures dans l'accomplissement de leurs fonctions. On peut voir les objets, leur étendue, leur couleur, etc. Toutes ces fonctions s'exécutent au moyen de la vue; mais, d'après la phrénologie, ces sortes de notions sont acquises par des facultés intérieures, et la vue se borne à propager les impressions visuelles. Le toucher est destiné à faire percevoir la température, l'humidité ou la siccité; le goût, les parties savoureuses des corps; l'odorat, les odeurs; l'ouïe, les sons; et la vue, la lumière et ses nuances. Toutes. les autres fonctions des seus sont médiates,

FACULTÉS PERCEPTIVES.

Individualité. C'est le nom que Spurzheim donne à cette faculté en vertu de laquelle nous reconnaissons l'existence réelle des corps; elle se montre dès l'instant de la naissance. La partie cérébrale destinée à cette connaissance parait être située derrière la racine du nez, en bas de la partie médiane du front. Configuration.

Un même objet, aperçu par

différentes personnes, n'attirera pas l'attention de toutes par les mêmes qualités. L'une remarquera principalement sa forme; une autre, sa couleur; une troisième, la place qu'il occupe, etc. Autant il y a dans le corps de qualités différentes, autant, selon les phrénologistes, il y aurait de facultés destinées à les apprécier. Suivant Spurzheim, par exemple, il y en a une pour la configuration; et c'est parce qu'elle est très-développée chez certains individus, que ceux-ci reconnaissent aisément les personnes qu'ils ont vues une fois. Cette faculté fait que l'on conserve non-seulement la mémoire des formes, mais encore qu'on les apprécie exactement, qu'on peut prononcer entre leur similitude et leur dissemblance. Elle est par conséquent utile au dessinateur, au sculpteur, etc. Son organe est situé à l'angle interne de l'œil; s'il est trop développé, il pousse l'œil en dehors, et alors il y a une grande distance entre les deux yeux.

L'organe de la configuration est bien marqué, dit Spurzheim, dans les portraits de Raphaël et du Tintoret, de Calot et de Nanteuil, de Philibert Delorme et de Mansard, enfin dans celui de La Quintinie.

Étendue. Les notions de cette nature peuvent nous arriver par différentes voies : par la vue, lorsque notre œil embrasse à la fois tout l'objet; par le toucher, comme quand l'objet entier est compris dans notre main; par le mouvement musculaire, quand, dans l'obscurité, nous reconnaissons le format d'un livre en parcourant du doigt ses bords, ou la grandeur d'une chambre en marchant le long de ses murailles. Ces notions peuvent même nous ar river par l'ouïe, puisque, par l'intensité que conservent, au moment où ils nous parviennent, certains sons connus, nous jugeons des distances.

Quoique la notion d'étendue nous soit, en bien des cas, communiquée en même temps et par le mème intermédiaire que celle de la configuration, les deux notions ne doivent point être confondues; les deux facultés sont distinctes, et tel homme, par exemple, appréciera la similitude de deux figures de géométrie éloignées l'une de l'autre, et ne pourra prononcer sur leur égalité. Il parait que l'organe de l'étendue aboutit au bord interne de l'arc sourcilier. C'est Spurzheim lui-même qui em ploie la forme dubitative pour ce cas, comme pour plusieurs autres relatifs au même ordre de facultés.

Pesanteur et résistance. — Les notions de poids et de résistance nous arrivent d'ordinaire, non pas, comme on le dit, par le sens du toucher, mais par la sensation de l'effort plus ou moins grand

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que font nos muscles dans l'action de presser, pousser ou soulever. Cette faculté, dit Spurzheim, paraît, ainsi que les trois précédentes, être primitive. Il est fort difficile d'ailleurs d'en déterminer les organes, qui ne peuvent être que très-petits, ét doivent être situés derrière la racine du nez et les orbites, car je pense que les organes de l'individualité et les qualités physiques des objets sont voisins. Cependant je prie de ne jamais oublier que je ne parle de ces organes que d'une manière conjecturale. De telles facultés primitives me semblent nécessaires pour expliquer les phénomènes; leurs organes respectifs ne peuvent être déterminés que par des observations multipliées. Celles que j'ai faites rendent mes idées probables; mais elles ne suffisent pas encore pour me déterminer. En attendant, je n'admets comme certains que l'organe de la configuration, et celui du coloris dont il va bientôt être question. »

Coloris. Les yeux font connaître la lumière et ses nuances, ils en sont affectés agréablement ou désagréablement; mais ils n'aperçoivent pas les rapports des couleurs entre elles, ni leur harmonie et désharmonie. Ces fonctions appartiennent à une faculté intérieure, qui est est très-active chez les peuples orientaux. C'est cette faculté qui rend la vue des fleurs et des couleurs si agréable; elle dirige les peintres de fleurs, les émailleurs, les teinturiers, les bons coloristes en peinture, et tous ceux qui s'occupent des couleurs.

L'organe du coloris est à l'extérieur du précédent, au milieu de l'arc sourcilier. Il est toujours large, quand l'arc sourcilier s'élève dans sa direction latérale.

Localité. Chaque objet occupe une place dans l'immensité de l'espace; on connaît les lieux des objets, et on se les rappelle, moyennant une faculté particulière, qui cherche sa satisfaction de même que tout autre faculté, et produit le désir de voir les localités, ou l'amour du voyage. Le sens de la vue n'est pas le seul auquel se lie la faculté de localité; le toucher en tient lieu chez les aveugles. Chez le chien et chez plusieurs autres animaux, l'odorat peut servir également à établir les rapports.

L'organe de la localité est situé au-dessus de l'organe de l'étendue, et il s'avance vers le milieu du front.

Spurzheim dit qu'on l'observe bien prononcé dans la tête des oiseaux voyageurs, et fait remarquer que quelques-uns de ces oiseaux, comme les cigognes, les hirondelles, et autres, retrouvent non-seulement le pays qu'ils ont quitté, mais le

même canton, le même toit, la même fenêtre où avait été placé leur nid l'année précédente.

Calcul. - Tout ce qui concerue les nombres appartient à cette faculté, dont l'organe est situé à l'angle externe de l'œil.

Ordre. Quelques personnes aiment l'ordre en tout, d'autres y sont indifférentes. L'organe de l'ordre aboutit à la partie externe de l'arcade sourcilière, entre ceux du coloris et du calcul.

Eventualité. Faculté qui connaît ce qui se passe dans les objets. Son organe est situé au milieu du front, au-dessus de celui de l'individualité. Temps. O Cette faculté considère la durée, la succession, ou la simultanéité des objets. Son organe est situé à l'extérieur de ceux de l'éventualité et de la localité, au-dessus de celui du coloris.

Tons. - L'oreille sert pour entendre les tons, comme l'œil sert à voir les couleurs; mais les inventions, la mémoire et le jugement des tons et des couleurs sont des attributs de deux facultés inté rieures. L'organe des tons est à l'extérieur de celui du temps, à l'angle extérieur du front, audessus de ceux du calcul et de l'ordre.

Langage. - Cette faculté connaît les signes artificiels par lesquels les hommes se communiquent mutuellement leurs sentiments et leurs idées. Elle donne la mémoire verbale, et, étant très-active, la facilité d'apprendre les langues conventionnelles. L'organe du langage est situé à la partie posterieure et transversale du plancher de l'orbite. Étant très-développé, il pousse l'œil en avant et en bas, et les paupières inférieures sont gonflées.

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