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une vérité ou une erreur. Les préjugés nuisibles à la société ne peuvent être que des erreurs, et ne sauraient être trop combattus; à l'égard des préjugés qui ne nuisent pas au bien de la société, on doit les combattre avec précaution et tacher de les détruire par le raisonnement.

L'histoire des malheurs du monde est l'histoire de nos préjugés: en présence d'un fait aussi triste, loin de refroidir le zèle de la philosophie qui les combat, remercions-la de ses conquêtes, et ne songeons qu'à nous mieux disposer à recevoir les semences de la vérité. Si l'on nous objecte les sacrifices qu'entraîne quelquefois l'établissement de son règue, répondons hardiment que reculer devant les hasards d'une révolution qui retirera tout un peuple d'une condition honteuse et misérable, ce serait préférer des maux éternels à des commotions passagères.

PRESCRIPTION. Moyen d'acquérir ou de se libérer par un certain laps de temps, et sous les conditions déterminées par la loi.

Des considérations d'ordre public ont fait admettre la prescription en matière criminelle et de police correctionnelle,

Les délits relatifs à la chasse se prescrivent par le laps d'un mois. Il en est de même des délits ru

raux.

Les peines portées par les jugements rendus pour contravention de police sont prescrites après deux années révolues.

L'action publique et l'action civile, pour une contravention de police, sout prescrites après une année révolue à compter du jour où elle a été commise.

Les peines portées par les arrêts ou jugements rendus en matiere correctionnelle sont prescrites après cinq années révolues.

Les peines portées par les arrêts ou jugements rendus en matière criminelle, sont prescrites après vingt années révolues.

PRÉSENCE D'ESPRIT. PHILOSOPHIE, MORALE. Aptitude à profiter des occasions pour parler ou pour agir; qualité par laquelle l'esprit, sans se laisser distraire par des objets étrangers, voit promp. tement dans toutes les circonstances, et particulièrement dans les circonstances difficiles, ce qu'il y a de mieux à dire ou à faire. C'est un avantage qui a manqué souvent aux hommes les plus éclairés, qui demande un esprit facile, un sang-froid modéré, l'usage des affaires, et, selon les différentes occurrences, divers avantages: de la mémoire et

de la sagacité dans la dispute, de la sécurité da les périls, et, dans le monde, cette liberté de car qui nous rend attentifs à tout ce qui s'y passe, et nous tient en état de profiter de tout.

PRÉSOMPTION. PHILOSOPHIE, MORALE. Défaut qui fait que nous avons une opinion trop avanta geuse de nous-mêmes, et que nous-nous flatter d'un pouvoir, des vertus, ou des qualités que nou n'avons pas. On n'est pas présomptueux pour se croire de grands talents et de grandes lumières, à on en a effectivement. On n'est présomptues qu'autant qu'on se trompe dans la bonne opinia qu'on a de soi-même : qui se trompe de beaucoup, l'est beaucoup ; qui se trompe de peu, l'est peu.

PRESSION. PHYSIQUE. Action d'un corps qu fait effort pour en mouvoir un autre. Telle est la tion d'un corps pesant sur un support sur lequel i est appuyé il presse ce support; et si le support pouvait céder, il pousserait devant lui en descendant. La pression se rapporte également au corps qui presse et à celui qui est pressé, et tous dris éprouvent la même action de la part l'un de l'atre ; c'est pour cela que l'on dit que la réaction est égale à la pression ou à la compression.

La pression de l'air sur la surface de la terre est égale à la pression d'une colonne d'eau de mine base et d'environ 32 pieds de haut, ou d'une œ lonne de mercure d'environ 28 pouces (76 mill) La pression que l'atmosphère exerce sur la surface du corps de l'homme est par conséquent fort coû sidérable; les physicieus la disent égale à un poids de 33,600 livres. C'est à la réaction des fluides élastiques contenus dans les cavités intérieures de notre corps, que nous devons de pouvoir supporter une charge aussi forte; charge qui, pour certais animaux, par exemple pour ceux des poissons qui vivent à une profondeur de 2000 à 3000 pieds dans la mer, est bien plus grande encore. Nul doute que nous ne soyons organisés de manière à avoir besoin d'une pression aussi énorme; si elle ma quait tout-à-coup, ou était de beaucoup diminuet, les gaz qui sont dans l'intérieur des parties, les quides eux-mêmes, ne seraient plus bornés das leur expansibilité; ils se dilateraient, déchireraient les solides qui les contiennent, et l'individu perrait. Le malaise qu'éprouve l'homme sur le sommet d'une haute montagne, ou dans un aérostat, ties! sans doute en partie à ce que l'air est moins dense et ne fournit plus assez d'oxigène pour la respiration; mais il est dû aussi un peu à la diminution de la pression atmosphérique, et c'est à cette cause.

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PRIÈRE.

par exemple, qu'il faut attribuer les hémorrhagies par les yeux, les oreilles, les voies respiratoires, qui surviennent alors.

PRÉTERMISSION. BELLES-LETTRES, Figure de rhétorique par laquelle on feint de passer légèrement sur les choses qu'on veut inculquer le plus fortement.

PRÉVENTION. PHILOSOPHIE, MORALE. Opinion fondée sur un préjugé erroné, et d'après laquelle on porte des jugements faux, et l'on refuse même de se rendre à l'évidence; opinion favorable que l'on a de certaines personnes ou de certaines choses. Les gens de peu d'esprit sont très-susceptibles de se livrer à la prévention.

PRÉVOYANCE. PHILOSOPHIE, MORALE. Faculté ou action de l'esprit par laquelle on conjecture par avance ce qui peut arriver, et l'on voit les mesures qu'il est convenable de prendre pour l'avenir.

PRIÈRE. PHILOSOPHIE, MORALE. Demande à titre de grâce; acte par lequel on invoque l'assistance divine.

De toutes les dispositions du cœur de l'homme, il n'en est pas de plus universelle et de plus constante que celle qui nous porte à chercher dans une puissance suprême un soutien pour notre faiblesse, une lumière pour notre ignorance, et surtout une consolation dans les peines de la vie; que l'on aille fouiller dans les annales des peuples le plus anciennement connus, que l'on découvre des contrées jusqu'à présent cachées à nos recherches, on y trouvera toujours des témoignages de la foi des peuples, et l'expression des vœux qu'ils adressent à l'Éternel; s'il existe parmi nous quelques hommes qui ne ressentent point ce penchant à la prière, c'est dans le nombre de ceux dont l'existence monotone ne conserve presque rien de vital et dont l'âme est engourdie dans la prison des sens; mais qu'un événement inattendu, qu'une commotion violente mette leur âme à découvert, alors ils se prosterneront avec tous les autres, et invoqueront le secours céleste dont ils avaient en vain méconnu la nécessité.

L'universalité de la prière est un fait irrécusable, elle est une preuve manifeste du sentiment religieux.

Aucun homme de bonne foi ne conteste l'existence d'un Dieu créateur : il suffit de lever les yeux au ciel et d'y contempler ces mondes innombrables, qui roulent sur nos têtes dans un ordre si merveilleux, pour reconnaître qu'ils ne sont pas l'ouvrage

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du hasard, et qu'une intelligence souveraine entre-
tient leur admirable harmonie; il suffirait même
d'abaisser nos regards sur la terre : les richesses
dont elle est couverte, l'aimable variété, le doux
parfum des fleurs, la saveur des fruits qui leur suc-
cèdent, l'instinct des animaux même les plus fai-
bles et en apparence les moins dignes de fixer notre
attention, tout nous atteste une sagesse infinie qui

et daus la fourmi comme dans le plus grand des
préside à la nature; elle se montre dans l'abeille
globes; mais il est doux et glorieux pour l'homme
d'en conserver l'image éternellement empreinte
dans son cœur, à tous les instants de notre vie.

Qui pourrait parler dignement des effets mer-
veilleux de la prière? Il faudrait souder les profon-
deurs du cœur de l'homme, cet abîme de misères,
de désirs et d'espérances. Quel est celui qui, suc-
combant sous le poids de l'infortune et de la dou-
leur, s'est adressé à l'infinie miséricorde, sans res-
sentir bientôt le calme dans son cœur? Par la
prière, nous trouvons le bonheur, la tranquillité
de l'âme; la prière est toute la philosophie, et bien
que la prière
plus que la philosophie, puisque celle-ci ne cher-
che qu'à découvrir la vérité, tandis
l'attire en nous, et nous la fait aimer.

PRIMES. ÉCONOMIE POLITIQUE. Nom donné à
toute remise faite en sus d'un salaire réglé par les
usages. Somme d'intérêt prélevée par les banquiers,
escompteurs, usuriers, etc, comme supplément à
l'intérêt légal. Dans cet article, nous considérerons
les primes comme synonymes d'encouragement.

Le travail n'a point toujours un salaire immédiat;
la récompense se fait souvent attendre ; on travaille
quelquefois avec la chance de ne point gagner du
tout; on fait des avances considérables de capitaux
dans lesquels on ne peut rentrer que long-temps
après. Ces craintes, ces doutes, ont arrêté plus
d'une entreprise utile, ont paralysé fréquemment
le génie inventif, et privé la société d'avantages dont
elle eût tiré sa prospérité et sa splendeur. Aussi,
les gouvernements éclairés ont-ils l'habitude de
mettre en réserve, sur le budget de l'état, une
somme destinée à encourager le travail et à stimuler
l'industrie. Heureux, si, quand cette somme ne se
dissipe pas en folles profusions, on ne va pas attein-
dre un but opposé à sa destination! C'est l'affaire
des représentants, qui ont à en demander un compte
sévère : nous raisonnons dans l'hypothèse d'un gou-
vernement paternel et éclairé que surveillent dans
son action des pouvoirs législatifs fondés sur la vé-
rité et non sur le mensonge.

Les droits que la loi accorde à certaines industries,

t

droits dont elle frappe les produits étrangers à leur entrée sur le territoire, sont de véritables primes que la société paie à ces industries, puisqu'elle achète alors plus cher à l'intérieur ce qu'elle pourrait tirer du dehors à meilleur marché. En principe, c'est un vice gouvernemental; mais le monde ne marche pas, et ne peut toujours marcher selon l'inflexible rigueur des principes; et telle industrie qu'il importe d'acclimater chez soi, serait perdue sans retour, sans un sacrifice qui doit tourner en bénéfice dans un avenir plus ou moins éloigné. Le seul danger (et ce danger est tellement commun, qu'il suffirait presque pour faire repousser tous ces moyens de protection), c'est que ce qui était simplement faveur, ne dégénère bientôt en droit acquis, en droit impérieusement réclamé, insolemment exigé et maintenu. En ce cas, il n'y a pas seulement duperie pour la société en général, il y a immorale et scandaleuse spoliation de la part de gens qui s'enrichissent des sueurs du pauvre, écrasé de leur faste. C'est ce qui est précisément arrivé en France pour une multitude d'industries qui s'engraissent aux dépens des autres industries et de la multitude des consommateurs. A Dieu ne plaise que nous avons l'intention de soulever des haines contre qui que ce soit personnellement ! Nous ne nous en prenons qu'aux choses, et nous mettons tout sur le compte de l'ignorance dans laquelle l'éducation telle qu'elle est faite laisse les citoyens; mais nous signalerons hardiment, à l'article priviléges, des abus scandaleux et devenus intolérables.

La question des primes et encouragements se rattache à celle des grandes entreprises d'utilité publique, dans le système des concessions, qui est le nôtre, partout où les capitaux des particuliers peuvent se réunir en somme suffisante pour soumissionner. L'intérêt général se trouvant favorisé par les grandes entreprises, il nous paraît tout-à-fait profitable d'accorder des primes aux entrepreneurs, de leur faire des avances, etc., avec toutes les garanties qu'exigent la prudence et le bon ordre, Mais la distribution de ces primes est tellement exposée aux abus, que nous ne voudrions la confier qu'à des assemblées spéciales et convenablement élues. On se plaint souvent de ce que le pouvoir n'encourage pas assez l'industrie agricole, manufacturière ou commerciale; et ces plaintes partent des mêmes personnes qui se récrient le plus fortement contre l'énormité des dépenses publiques : il faudrait cependant s'entendre, et supposer les moyens lorsqu'on cherche la fin. La vérité est qu'en effet l'industrie en général, et surtout l'industrie agricole manquent d'encouragements, et qu'une somme dé

risoire est annuellement consacrée à cet objet, en France. Mais nous nous plaindrons à notre tour de la singulière manie qui nous porte à nous décharge toujours sur le gouvernement de soins que les citoyens peuvent prendre en se réunissant par assciations locales. Ce que l'on fait soi-même, ce qu se fait sous nos yeux, est, ce nous semble, beaucou mieux fait. Les Anglais, les Écossais surtout, sou infiniment plus avancés sous ce rapport: la Grande Bretagne est couverte de clubs locaux (ce mot n'offre là aucune signification inquiétante), qui proposer: des questions à résoudre, qui offrent des prix por toute sorte d'objets, même pour les plus petits. Le cultivateur qui présente au club spécial le plu beau cheval, le plus beau bœuf, la plus belle laine, le plus beau fruit, le plus beau turneps, est accueilli par les applaudissements de ses confrères, de ses voisins, d'une société ivre de perfectionnements, fiere de ses progrès. Il reçoit des prix, des conronnes, des mentions honorables; son nom est salué dans les journaux du comté; on se porte chez la pour voir, pour acheter; on le nomme à des fort tions honorifiques; il est enfin l'objet des felicitations et de l'affection de tous ses compatrio & Quel puissant mobile! Quiconque a découvert ou seulement croit avoir découvert un nouvest procédé de travail; quiconque a conçu un proje! utile, est du moins accueilli avec bienveillance. écouté avec attention, et si sa pensée est réalisable. aussitôt il reçoit les offres des capitalistes, les listes de souscriptions se couvrent de signatures. Et c'est ainsi que cette nation est devenue si grande et si riche, malgré les malheurs des guerres où une fatale politique l'a précipitée. Il faut s'aider en ce bas monde, il faut s'appuyer et se soutenir mutuelle ment. Cette doctrine, développée dans toutes les écoles françaises, imprimerait bientôt à notre industrie agricole si languissante, un rapide mouve ment, et l'encouragerait d'une manière autrement effective que les misérables aumônes que lui jette à peine le pouvoir.

PRINCIPE. PHYSIQUE, CHIMIE. Cause, source, élément; vérité qu'on ne peut révoquer en doute. En chimie, on distingue, sous le nom de principes, les divers corps simples ou indécomposés que les moyens d'analyse parviennent à isoler des combinaisons variées dans lesquelles ils se trouvent, et dont ils sont les éléments constituants. On donne aussi le même nom à certaines substances, même composées, mais que l'on parvient à séparer de leurs combinaisons par des moyens simples, et qui les représentent telles qu'elles étaient, comme cela

a lieu en particulier pour les nombreux matériaux immédiats des végétaux, et pour les produits animaux nommés éléments organiques, tels que la graisse, le gélatine, la fibrine, l'albumine, etc.; on les a distingués en principes prochains et en principes éloignés. Les premiers sont ceux qu'on obtient d'une première analyse; les seconds, ceux qu'on retire de la décomposition des premiers; par exemple, si l'on distille une plante, on obtient de l'eau, de l'huile, des sels, des gaz, etc. Ces substances sont des principes prochains ; et si derechef on distille l'huile, on aura de l'eau, des gaz, etc. Ces dernières substances sont des principes éloignés.

Les physiciens donnent le nom de principes à certains agents ou causes d'actions, incoercibles, impondérables, seulement connus par leurs effets, et qui échappent à la plupart de nos sens, comme on le sait à l'égard du calorique, de la lumière, de l'électricité, etc. Les médecins ont admis, d'après la même manière de voir, quelques agents, ou principes particuliers de maladies, insaisissables en eux-mêmes, mais constants par leurs effets, comme les principes ou vices rhumatismal, dartreux, syphilitique, etc; enfin la langue physiologique a appliqué la démonstration de principes aux sources plus ou moins cachées, soit de quelques phénomènes organiques particuliers, comme de l'action nerveuse, du mouvement musculaire, etc.

PRINTEMPS. ASTRONOMIE. Première saison de l'année. Le printemps commence lorsque le soleil, s'approchant de plus en plus du zenith, a atteint une hauteur méridienne moyenne, entre sa plus grande et sa plus petite, c'est-à-dire lorsqu'il est arrivé au point de l'écliptique qui coupe l'équateur, et il finit lorsque le soleil, continuant à s'ap procher du zenith, a atteint sa plus grande hauteur méridienne, c'est-à-dire lorsqu'il est arrivé au point de l'écliptique qui coupe le colure des solstices. Ainsi, pour ceux qui habitent l'hémisphère septentrional, au moins pour les habitants de la zone tempérée et de la zone glaciale septentrionale, le printemps commence lorsque le soleil arrive au premier point du signe du Bélier (le 20 ou 21 mars); et il finit lorsque le soleil arrive au premier point du signe du Cancer (le 21 ou 22 juin); mais, pour les habitants de la zone tempérée et de la zone glaciale méridionale, le printemps commence lorsque le soleil arrive au premier point du signe de la Balance (le 22 ou 23 septembre ), et il finit lorsque le soleil arrive au premier point du signe du Capricorne (le 21 ou 22 décembre).

nuit, c'est-à-dire que le soleil demeure aussi longtemps au-dessus qu'au-dessous de l'horizon. Durant cette saison, les jours vont toujours en augmentant, et sont constamment plus grands que les nuits.

A cette première époque de l'année, la nature, qui jusqu'alors paraissait comme ensevelie dans un tombeau sous les frimas, se ranime; les plantes, presque sans vie jusqu'à ce moment, prennent de l'accroissement; la terre, abreuvée de sucs et d'humidité, se hâte de produire ses premiers germes et sa première verdure; les gazons prennent une couleur tendre, et se couvrent de fleurs printanières ; l'air est chargé d'exhalaisons nourricières et du parfum des fleurs; tout se prépare à une nouvelle vie, dès l'instant qu'une chaleur douce commence à se communiquer à l'atmosphère. L'homme et les animaux semblent renaitre avec la nature, le vieillard sent une vie nouvelle; ses forces croissent sous la bienfaisante influence du soleil du printemps, et ses infirmités diminuent et disparaissent; la verdure des feuilles, le coloris brillant des fleurs, réjouissent la vue; tout s'anime et s'embellit; tous les êtres sentent une joie douce de vivre sous l'influence salutaire de la plus belle saison de l'année. Pour la jeunesse, c'est la saison des amours. Les premiers beaux jours ramènent les oiseaux, les vents s'apaisent, et la navigation n'est plus dangereuse. Le printemps exerce sa bienfaisante influence sur la santé de l'homme et des animaux; il donne une plus vive activité, rauime l'espérance, rend à la campagne toute sa beauté, et fait naître les plus délicieuses sensations.

Vers le milieu du printemps, une température délicieuse échauffe, embellit, anime tous les êtres : c'est la saison des fleurs les plus belles et les plus abondantes; elles sont animées de tous les feux de la fécondation; les plantes semblent n'épanouir leurs corolles que pour cette époque fortunée, et ne laisser à l'été et à l'automne que leurs feuillages et leurs fruits.

Au printemps recommence dans toute sa plénitude la série des travaux champêtres; on se répand dans les campagues, on s'empresse à donner des labours, à ensemencer et à remplir les heures de la journée, encore trop courte pour laisser le temps au laboureur d'épuiser sa vigueur. Voyez Mois, SAISONS.

PRISME. PHYSIQUE. Solide terminé par plusieurs plans, dont les deux opposés, qui en font les bases, sont des polygones égaux, parallèles et semblablement situés, et tous les autres plans des

Le jour où le printemps commence est égal à la parallelogrammes. Les deux plans parallèles et op

posés se nomment la base du prisme; la perpendiculaire menée d'un point d'une des bases sur l'au tre base se nomme la hauteur; les lignes qui sont la rencontre de deux parallelogrammes consécutifs s'appellent les arètes du prisme.

On donne aux prismes différents noms, suivant le nombre des côtés qu'ont les polygones qui leur servent de base. On nomme prismes triangulaires ceux dont les bases sont des triangles, ou ont trois côtés; prismes quadrangulaires, ceux dont les bases sont des quadrilateres, ou ont quatre côtés; prismes pentagones, ceux dont les bases sont des pentagones, ou ont cinq côtés. On nomme prisme triangulaire équilatéral celui dont les bases sont des triangles équilatéraux; et l'on nomme prisme triangulaire rectangle celui dont les bases sont des triangles rectangles.

En terme de dioptrique, on nomme prisme un solide transparent qui a la figure d'un prisme triangulaire, c'est-à-dire que ses deux extrémités sont deux triangles égaux, paralleles et semblablement situés; et les trois autres faces, qui en terminent le contour, sont des parallelogrammes tres polis, qui s'étendent d'une extrémité à l'autre. Ce solide peut être de verre, d'eau, de glace; pourvu que la matière dont il est formé soit transparente, il sera propre aux usages auxquels il est destiné.

On se sert de prismes pour faire plusieurs experiences très-curieuses sur la lumiere et les couleurs, et surtout pour démontrer que la lumière est un corps hétérogène, composé de plusieurs rayons colorés. Comme il est essentiel que les faces du prisme conservent bien leur poli, pour les garantir des accidents qui pourraient leur arriver, et pour empêcher qu'ils ne se dépolissent lorsqu'on les pose sur des tables ou ailleurs, il est bon de garnir leurs extrémités de deux emboîtures en cuivre.

Si l'on fait passer un rayon de soleil par un prisme, et qu'on reçoive ce rayon sur un mur après son passage, on voit sur ce mur les couleurs de l'arc-en-ciel, ou plusieurs couleurs vives, dont les principales sont le rouge, le jaune, le vert, le bleu et le violet. La raison de cette apparence est que les rayons, qui étaient réunis et mèlés ensemble avant d'entrer dans le prisme, se séparent par la réfraction, en vertu de leur différente réfrangibilité, et paraissent chacun avec sa couleur propre et naturelle. Quand les couleurs ont été bien séparées, elles ne peuvent plus être détruites, ni altérées en aucune manière, quelque réfraction nouvelle qu'on leur fasse subir, et par quelque nombre de prismes qu'on les fasse passer; elles ne reçoivent non plus aucun changement, soit que les

rayons traversent un espace éclairé, soit qu'ils se croisent mutuellement, soit qu'ils passent dans le voisinage de l'ombre, soit enfin qu'on les fasse réfléchir par les corps naturels. Voyez OPTIQUE.

PRIVATION. PHILOSOPHIE, MORALE. Perte d'un bien, d'un avantage qu'on avait ou qu'on devait avoir; suppression d'une jouissance. Il faut éviter de contracter l'habitude trop forte des objets que nous sommes exposés à perdre, car la privation en serait cruelle. La vraie philosophie enseigne à supporter les privations avec courage et avec noblesse.

PRIVILÉGES. ECONOMIE POLITIQUE. Droits exclusifs consacrés par la loi.

Une multitude de prérogatives accumulées par les temps et usurpées sur certaines classes de la société par certaines autres, ont péri dans la grande tempète politique de 1789. Quelques-unes ont survécu, quelques-unes ont ressuscité sans pousser d'assez profondes racines pour qu'un long règue puisse leur être encore promis, tant sont vives les répugnances qu'en politique inspire tout ce qui est monopole. Pourquoi, hélas! en fait d'intérêts matériels de la société, les priviléges ne soulèventils qu'une si faible opposition! Ils nous enveloppent de toute part, ils nous serrent et nous étouffent de leurs mille bras. Ils entravent la production, et paralysent le travail; ils sont la cause patente des souffrances les plus vives, et à peine un petit nombre d'hommes sensés et prudents élèvent la voix pour les combattre. Monopole du blé, monopole du fer, de la houille, du coton, de la laine, du tabac; monopole de la poste aux lettres, des avoués, des notaires, des huissiers, des boulangers, des bouchers, des courtiers, des agents de change, tout est monopole, et chacun défend le sien, ou en réclame de nouveaux à son profit; les monopoleurs s'offensent, s'indignent quand on parle de toucher à cette arche sainte, ils font de l'éloquence extrêmement touchante, et prétendent que déranger leurs paisibles jouissances, c'est perdre le pays, c'est livrer le pays à l'étranger; en véritė saus monopole et sans monopoleurs, toute la nature, je crois, rentrerait dans le néant!

Le temps viendra sans doute où les hommes mieux instruits des conditions de prospérité matérielle pour la société, ouvriront enfin les yeux, et s'étonneront d'avoir été si long-temps dupes et victimes de l'ignorante cupidité qui les dévore. Les articles écrits dans cet ouvrage sur l'économie sociale, tendent tous au renversement graduel de ces

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