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usurpations; nous y renvoyons le lectenr avec l'espoir qu'ils lui inspireront le désir de se livrer à des études qui sont appelées à de hautes destinées, et qui résoudront, pour le soulagement des classes laborieuses, mille questions capitales en face desquelles la métaphysique politique avoue son impuis

sance.

PRIX. ÉCONOMIE POLITIQUE. Évaluation ordinairement monétaire des produits naturels et fabriqués. Le prix d'un objet se mesure à la quantité d'autres objets qu'on peut sacrifier pour l'obtenir. La rareté de cet objet, le besoin qu'on en a, élèvent ou abaissent le prix qu'on y met, ou la quantité d'autres produits contre lesquels on l'échange; un verre d'eau se donne gratuitement à qui le demande, dans un pays fertile et civilisé; pendant la campagne d'Égypte, un général français a payé cent écus ce même verre d'eau.

Le prix réel d'un produit est la réunion de tout ce que ce produit a coûté pour arriver à la portée du consommateur intérêt des capitaux consacrés à la construction des vaisseaux ou édifices, achat des matières premières, salaires ou services productifs consommés et soldés, frais de transports, taxes, etc. Le prix courant est le taux auquel le produit peut se vendre soit au-dessus, soit au-dessous du prix réel, en conséquence des conditions actuelles de rareté, de demande, d'encombrement, de mode, de caprice, de défaveur, d'inquiétude, etc.

Dans la variation des prix courants, si le produit tombe au-dessous du prix réel, le vendeur perd, le consommateur seul bénéficie. Mais si le produit a baissé de prix par suite d'une diminution dans le prix réel, c'est-à-dire dans les frais de production, le gain très-positif pour le consommateur n'est point une perte pour le producteur ou le vendeur. Ces observations, niaises en apparence, ont cependant des conséquences très-graves. Tous les perfectionnements apportés dans la fabrication ou dans le transport des produits, permettant aux prix courants de s'abaisser en proportion, le consommateur, pour une mème somme dépensée, peut acquérir davantage; sa condition devient plus aisée. C'est ainsi qu'un plus grand nombre d'individus peuvent maintenant consommer une foule de produits dont la jouissance était autrefois exclusivement réservée aux personnes opulentes, sans que pour cela maintenant les producteurs soient plus mal à l'aise. Il est de fait, au contraire, que l'accroissement des frais de production par quelque cause que ce soit, élevant beaucoup le prix courant, la consommation diminue au détriment des consommateurs qui sont privés de jouissances, et des producteurs qui ne fa

briquent pas autant. Aussi, en partant de cette observation très-simple et en même temps très-juste, que la somme la plus considérable des achats, c'est-à-dire des consommations, est formée par les fortunes médiocres, il peut arriver que le prix courant de certains objets dépassant les facultés du plus grand nombre des acheteurs, ceux-ci se privent, et les producteurs de ces objets se ruinent. D'où il suit que tout ce qui tend à faire diminuer les frais de production, conséquemment le prix réel et par suite le prix courant, augmente la consommation et est en définitive un avantage pour tout le monde. L'abaissement des tarifs de douane, qui renchérissent les matières premières, le renversement des monopoles et des priviléges, la création ou l'amélioration des voies publiques, les perfectionnements mécaniques, les simplifications dans les procédés de travail, les lumières répandues parmi les travailleurs de toutes les classes, sont donc bien évidemment les meilleurs procédés qui soient à la portée d'un gouvernement sage et paternel, pour accroître la richesse d'une nation, et augmenter le bien-être du plus grand nombre.

Lorsque les produits deviennent rares, ou même lorsque cette rareté est prévue et redoutée, si ces produits sont de première nécessité, leur prix courant peut s'élever et franchir toutes les limites. Les privations du consommateur l'irritent, peuvent troubler la paix publique et causer des révolutions. Dans l'espoir de prévenir ces maux et de mettre un terme au renchérissement des denrées, des gouvernements ont prétendu, dans ces graves circonstances, fixer le prix courant à un maximum de vente que les marchands ue sont pas libres de dépasser. Qu'arrive-t-il alors? 1o Le producteur s'arrète, parce que ses frais augmentant, il craint de ne plus rentrer dans ses avances, et les produits deviennent plus rares, conséquemment plus chers; 2o le marchand s'arrête, parce qu'il y aurait duperie à acheter au-dessus du maximum de vente. Les produits deviennent plus difficiles à trouver au lieu de consommation, et conséquemment plus chers; 3o les gens avides qui spéculent sur une vente secrète, et qui ont eu l'adresse de se pourvoir, trouvent le moyen de réaliser des bénéfices usuraires; la circulation des produits est arrêtée par les plus coupables manœuvres, et ces produits deviennent de jour en jour plus chers. La fixation des maximum accroît donc les malheurs de la disette et ne peut offrir d'avantages qu'à de hardis fripons. La France en a fait une expérience cruelle en 1793.

PROBITÉ. PHILOSOPHIE, MORALE. Droiture du cœur qui dirige les pensées et les actions; attache

ment à toutes les vertus civiles. Il en coûte plus qu'on ne pense pour s'acquitter envers les hommes de tout ce qu'on leur doit; les passions en murmurent ; l'humeur s'y oppose ; la nature y répugne; Pamour-propre s'en alarme et regarder tous les devoirs de la société civile avec une espèce de frayeur, c'est marquer qu'on ne s'est jamais mis en peine de les observer comme il faut.

La probité n'est autre chose que le respect de ses propres droits dans ceux d'autrui; respect fondé sur un calcul prudent et bien combiné de nos intérêts comparés à ceux des autres. Mais ce calcul, qui embrasse des intérêts et des droits compliqués dans l'état social, exige des lumières et des connaissances qui en font une science difficile et d'autant plus délicate, que l'honnête homme prononce dans sa propre cause. La probité est donc un signe d'étendue et de justesse dans l'esprit, car presque toujours l'honnête homme néglige un intérêt présent afin de ne pas en détruire un à venir; tandis que le fripon fait le contraire, et perd un grand intérêt à venir pour un petit intérêt présent.

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L'homme probe ne se contente pas de ne point faire d'injustices; mais il croit être dans l'obligation de faire le bien, de rendre service. Ne pas obliger quand on le peut, ce n'est pas être honnête homme.

La probité défend, et la vertu commande. On estime la probité, on respecte la vertu. La probité consiste presque dans l'inaction: la vertu agit. On doit de la reconnaissance à la vertu : on pourrait s'en dispenser à l'égard de la probité; parce qu'un homme éclairé, n'eût-il que son intérêt pour objet, n'a pas, pour y parvenir, de moyen plns sûr que la probité.

PRODIGALITÉ. PHILOSOPHIE, Morale. Vaine profusion de dépense; libératité déplacée. C'est un vice qui naît du peu de réflexion et du désir ardent de le satisfaire.

Le prodigue ne consulte ni ses facultés, ni l'avenir; il épuise sa fortune, emprunte ensuite celle d'autrui, et tombe enfin dans la misère et dans l'opprobre, couvert de ridicules, méprisé et dégradé par l'injustice qui lui a fait abuser de la fortune des gens dont il a surpris la confiance.

La prodigalité mène toujours bien loin, parce qu'elle est toujours encouragée par une foule de faux amis, enchantés de profiter d'un délire qui tourne à leur profit et à leur amusement. Ceux qui affectent le plus de vanter la noblesse d'un prodigue en rient intérieurement comme d'une dupe. Ce défaut est compatible avec les plus belles qualités de l'âme; mais il est le signe non équivoque d'une grande légèreté d'esprit.

PRODUCTION. ÉCONOMIE POLITIQUE. Résultat utile et échangeable du travail. Le cultivateur qui, à force de soins et de peines, obtient de son champ plus de grains de blé qu'il ne lui en a confié, produit; l'ouvrier qui coupe une pièce d'étoffe pour confectionner un vêtement, produit; le navigateur qui va chasser sous le pôle le poisson énorme dont l'huile est à si haut prix dans les contrées manufac turières, produit; le savant, le poète, le musicien, l'acteur qui concourent au développement et au perfectionnement des intelligences, et qui délassent l'esprit en le charmant, produisent tous, font avance de leurs capitaux, de leur temps; ils consomment de certaines valeurs qui se représentent avec aecroissement dans des valeurs nouvelles, et, soit que leurs produits conservent une certaine durée, soit qu'ils se consomment sur le champ au fur et mesure de leur création, ces hommes produisent; ils sont producteurs; souvent la reproduction n'a lieu que long-temps après la consommation primitive, elle n'en a pas moins lieu: tels sont les soins donnés par le médecin, résultats de ses travaux antérieurs.

Tous tant que nous sommes, nous produisons donc, peu ou beaucoup, plus ou moins utilement, mais nous produisons, et c'est à ce prix que nous consommons; car il est impossible d'acquérir pour consommer, avec autre chose qu'avec nos propres produits en nature ou réalisés en argent, à moins que nos ascendants ne nous laissent le résultat de ce qu'ils ont produit pour eux et pour nous; ce qu'on leur a donné, ce qu'ils ont usurpé. J'achète une montre d'or de cent écus; avec quoi? D'où me viennent ces cent écus ? Si on me les a donnés, le donateur se les est primitivement procurés par son travail, et en donnant le produit de son travail en échange. Si je les ai volés, ma victime ne les possédait également que par voie de production. Si je les ai gagnés, ils sont bien le résultat utile de mon industrie. La montre est un produit; on me la donne en échange de cent écus résultant du premier échange d'un premier produit créé par moi ou par d'autres; donc : les produits s'achètent avec des produits, et ne peuvent s'acheter qu'avec des produits.

Les résultats moraux et économiques de ce grand principe sont immenses. Il suffit de l'énoncer pour que les esprits justes et droits les embrassent du premier coup d'œil, et conçoivent les services que les économistes, en tête desquels nous nous plaisons à placer J.-B. Say, ont rendus à l'humanité, en le dégageant des ténèbres dans lesquels ce principe resta plongé si long-temps, pour le malheur des peuples!

L'individu qui produit beaucoup, qui produit des choses utiles, et qui les produit à bon marché, s'il se trouve en rapport avec d'autres individus tels que lui, leur donnera ce qui excède ses besoins d'un certain ordre, pour satisfaire ses besoins d'un. autre ordre; tous seront intéressés à la prospérité de tous, et la prospérité d'un genre d'industrie sera toujours favorable à mille autres industries, puis que les travailleurs qui s'y livreront pourront toujours offrir des produits utiles en échange de produits utiles; ils s'ouvriront de mutuels débouchés. Le produit utile n'ayant de valeur que parce qu'il est utile, tout le monde a besoin de s'approprier cette utilité en l'acquérant; et comment l'acquérir, si l'on n'a à offrir de son côté quelque utilité en échange? La volonté d'acquérir manque-t-elle ? C'est l'argent seul qui manque; mais nous avons vu que l'argent ne fait que représenter ce qu'on a produit; si done on n'achète pas autant de produits qu'on le voudrait bien, c'est évidemment parce que, soimème, on ne produit pas assez pour acquérir.

Cependant des hommes d'état, qui du moins se croyaient tels, sont venus à la tribune crier que l'on produit trop; et jamais sottise n'a égalé cette sottise. On ne produira trop que quand tous les besoins seront satisfaits, et s'il y a encombrement dans quelques magasins, dans quelques fabriques, c'est parce qu'une partie de la population ne produit pas assez pour acquérir ce qui se trouve dans les fabriques ou dans les magasins. Où voit-on en France, répondait un célèbre banquier *, où voiton les blés jetés à la rivière, et les étoffes brûlées comme inutiles? Tant de gens vont nu-pieds, couchent à l'air, souffrent du froid, de la faim, éprouvent mille privations, et on produirait trop!! Ah! que ces malheureux produisent de leur côté, et vous verrez s'ils ne se précipiteront pas sur les marchés, dans les dépôts, pour acquérir ce qui leur manque !

Certes, on produit trop quand on produit des choses inutiles; il produisait trop, ce manufacturier qui fabriquait des patins, et en expédiait une

⚫ M. Laffitte.

par

cargaison à Buenos-Ayres. Mais il est visible que la production appelle la production, et que les produits se servent de débouchés les uns aux autres. Si un genre de production, une récolte de vin exemple, vient à manquer, les producteurs de vin restreignent leur consommation par impuissance; ils se bornent à ce qui leur est d'absolue nécessité, et ceux qui leur auraient vendu, ne vendant pas, consomment moins à leur tour.

Lorsqu'un état souffre, ce n'est donc pas par réplétion d'industrie, mais bien par manque de débouchés. Or, il est deux sortes de débouchés, ceux de l'intérieur et de l'extérieur.

Il existe mille moyens d'ouvrir des débouchés à l'intérieur, et la facilité des communications est l'un des plus puissants. Tandis qu'à Saint-Étienne le charbon de terre coûte 25 centimes l'hectolitre, il vaut 3 fr. 50 c. à Paris; est-ce donc qu'on extrait trop de houille à Saint-Étienne? Non; mais les frais de transport mettent le produit hors de proportion avec ce qu'on pourrait donner en échange. Des vins délicieux se donnent au pied des Pyrénées pour un sou la bouteille, et, à Paris, le peuple se gorge d'un poison qui lui coûte trois sous par verre; est-ce donc qu'on fait trop de vin dans le midi? Non; c'est que les difficultés de transport, les taxes les plus tracassières, les octrois les plus déraisonnables empêchent les vins du midi et mille excellentes productions, de se vendre avantageusement dans la capitale.

Quant aux débouchés du dehors (nous les regardons comme moins importants), ils s'appuient sur les mèmes principes. Pourquoi nos voisins. viendraient-ils nous acheter, nous qui taxons et prohibons des produits qu'ils nous offrent et dont nous manquens, ou qu'ils peuvent nous livrer à bon compte? Permettons-leur de vendre chez nous, ils achèteront chez nous; car l'opération des ventes et des achats entre nations, ne peut se faire que par les procédés en usage entre un homme et un homme; et, ainsi que nous l'avons démontré des particuliers, la prospérité d'une nation sera attachée à la prospérité des autres nations. Des philosophes ont fait consister le patriotisme à souhaiter du mal à ses voisins: « Que nous sommes plus heureux, dit l'illustre économiste cité précédemment, nous, qui, par les simples progrès des lumières, avons acquis la certitude qu'il n'y a d'ennemis que l'ignorance et la perversité; que tous les peuples sont, par nature et par leurs intérêts, amis les uns des autres: et que souhaiter de la prospérité aux autres peuples, c'est à la fois chérir et servir notre patrie! »

PROLEPSE. Belles-lettres. Figure de rhétorique par laquelle on prévient et on réfute d'avance les objections que l'on pourrait essuyer.

PROLOGUE. BELLES-LETTRES. Discours qui, dans la poésie dramatique, précède la pièce, et dans lequel on introduit tantôt un seul acteur, et tantôt plusieurs interlocuteurs. Aujourd'hui, le prologue est entièrement banni des pièces de théâtre.

PROMESSES. PHILOSOPHIE, MORALE. Engagement contracté sur parole ou par écrit. Les promesses ont lieu tantôt sans appareils, sans témoins, sans garantie, et sans pompe qui les consacrent; tantôt ces formes diverses les entourent et leur donnent un caractère de gravité solennelle et plus qu'humaine. Ne pas tenir ses promesses, c'est mentir.

PRONONCIATION. BELLES-LETTRES. Partie de la rhétorique, qui enseigne à l'orateur à régler et à varier sa voix et son geste d'une manière décente et convenable au sujet qu'il traite et au discours qu'il débite; en sorte que ce qu'il dit produise sur l'auditoire le plus d'impression qu'il est possible.

PRONOSTICS. Voyez TEMPÉRATURE.

PROPORTION. BEAUX-ARTS. On entend généralement par le mot proportion la grandeur et les dimensions d'une partie, comparée avec le tout ou l'ensemble auquel elle appartient.

De tous les temps, on a reconnu que le corps humain est le modèle le plus parfait des bonnes proportions. On y remarque en effet toutes les règles de l'harmonie la plus parfaite. Cette forme, considérée dans son ensemble, offre d'abord quelques parties principales, dont aucune ne domine l'autre, dont aucune n'attire l'attention au point de la détourner du reste. Plus une partie principale est petite, et plus elle se distingue par sa variété et par sa beauté, qui remplacent, pour ainsi dire, ce qui lui manque en grandeur. La tète, comme la plus petite partie, a le plus grand degré de beauté; le tronc, qui est la plus grande partie du corps, en a beaucoup moins. Il en est de même des parties subalternes; elles sont distribuées de manière qu'aucune d'elles n'attire une attention spéciale. Les parties du visage, le front, les joues, les yeux, le nez, la bouche, le menton, suivent la même règle: les yeux gagnent en beauté, en charmes, ce qui leur manque du côté de la grandeur, et il en est de même des autres parties.

Pour faire connaître les belles proportions du corps humain, et pour leur donner, autant que

cela se peut, une base fixe, les artistes qui se sont occupés de recherches relatives aux proportions, ont choisi certaines parties du corps lui-même pour mesures. La tète et la face ont été celles que les artistes ont préférées. On mesure done, dans la peinture et dans la sculpture, toutes les dimensions de la figure humaine par longueurs de tête, ou par longueurs de face. La mesure appelée tête est la longueur d'une ligne, tirée perpendiculairement du sommet de la tête au-dessous du menton. La mesure appelée face est une ligne perpendiculaire tirée de la sommité du front seulement au-dessous du menton. On partage la tête en cinq divisions, et la face en quatre; comme ces divisions ne sont pas égales entre elles, on se sert des plus petites pour mesurer les parties du corps et les membres qui forment de plus petites divisions. C'est ainsi qu'on mesure quelques parties subdivisées du corps humain par longueur de nez, et cette longueur est une des divisions générales de la tète.

La tête entière est regardée, par les peintres, comme devant ètre ovale par une ligne qui en partage la longueur en deux parties égales, et la largeur par quatre lignes transversales parallèles. La première de ces lignes transversales partage l'ovale entier en deux parties égales; c'est sur cette ligne que se placent les yeux, et les deux coins de chaque œil doivent s'y trouver compris. La moitié de l'ovale qui se trouve au-dessus de cette première division, se partage en deux parties égales, par une ligne également transversale. La partie la plus haute, qui commence au sommet de la tête, reuferme tout ce qui est couvert de cheveux; la partie inférieure est occupée par le front, et terminée par cette ligne transversale dont il a été question, et sur laquelle doivent se trouver les yeux. La moitié inférieure de la tète, c'est-à-dire, celle qui est au-dessous de cette ligne, se partage encore en deux parties égales et par une ligne transversale, et c'est la première de ces parties qui établit et fixe la longueur du nez. Enfin, ce qui reste de la tête, toujours en descendant, se partage encore en deux parties égales, mais toujours plus petites, par une autre ligne transversale parallèle aux autres, et cette ligne indique la position de la bouche.

Les anciens ont, pour l'ordinaire, donné huit têtes à leurs figures, quoique quelques-unes n'en aient que sept; mais on divise ordinairement la figure en dix faces; savoir, depuis le sommet de la tête jusqu'à la plante des pieds, de la manière suivante: la partie qui s'étend depuis le sommet de la tête jusqu'au front, est la troisième partie de la face; la face commence à la naissance des cheveux

qui sont sur le front, et finit au bas du menton. Elle se divise en trois parties égales; la première contient le front; la seconde, le nez ; la troisième, la bouche et le menton. Depuis le menton jusqu'à la fossette qui se trouve entre les clavicules, on compte deux longueurs de nez; de la fossette qui est entre les clavicules au bas des mamelles, une face; du bas des mamelles au nombril, une face; on observe que l'Apollon a la mesure d'un nez de plus. Du nombril aux parties naturelles, une face; l'Apollon a encore dans cette dimension un nez de plus; des parties naturelles au-dessus du genou, deux faces: le milieu du corps de la Vénus de Médicis se trouve au-dessus des parties naturelles; et Albert Durer le place ainsi dans les proportions qu'il prescrit pour les femmes, ce qui est approuvé par de Piles. Le genou contient une demi-face; du bas du genou au coude-pied, deux faces; du coudepied au-dessous de la plante, une demi-face. L'homme étendant les bras est, si on le mesure du plus long doigt de la main droite à celui de la main gauche, aussi large qu'il est long; d'un côté des mamelles à l'autre, deux faces; l'humérus ou l'os du bras est long de deux faces depuis l'épaule jusqu'au bout du coude; de l'extrémité du coude à la première naissance du petit doigt, l'os appelé cubitus avec partie de la main contient deux faces; de l'emboîture de l'omoplate à la fossette entre les clavicules, une face. La différence qui se trouve entre la longueur et la largeur du corps, provient de ce que les emboîtures du coude avec l'humérus et de l'humerus avec l'omoplate, emportent une demiface, lorsque les bras sont étendus. Le dessous du pied est la sixième partie de la figure; la main est de la longueur d'une face; le pouce, de la longueur d'un nez; le dedans du bras, depuis l'endroit où se prend le muscle qui fait la mamelle, appelé pectoral, jusqu'au milieu du bras, a quatre longueurs de nez; depuis le milieu du bras jusqu'à la naissance de la main, cinq longueurs de nez; le plus long doigt du pied a la longueur d'un nez; les deux bouts des mamelles et la fossette d'entre les clavicules de la femme, font un triangle équilatéral parfait.

PROPRETÉ. PHILOSOPHIE, HYGIÈNE. Si la santé est le premier des biens, la propreté est une des conditions indispensables pour maintenir la jouissance d'un bien si précieux. Elle annonce l'amour de l'ordre, le respect de soi-même et des autres; elle mène à la régularité de la conduite, à la décence des mœurs. Elle n'est pas seulement une qualité, elle est une vertu, en ce qu'elle facilite la pratique de toutes les autres. En effet, la propreté

conduit à l'ordre; l'ordre amène l'économie, et celle-ci donne l'aisance, mère de toute probité, de

toute vertu.

Cette vertu domestique doit étendre son influence sur tout ce qui se rapporte à tous les besoins du corps humain, à la préparation et à la consommation des aliments et des boissons, aux vêtements, à l'habitation, aux meubles et à tous nos rapports physiques. En un mot, la propreté ne se borne pas seulement à l'économie domestique intérieure, elle exige encore notre attention dans tous les lieux que nous occupons et partout où nous respirons.

Nos habits, notre linge, nos lits, nos couvertures, nos draps, doivent tous être propres et secs, parce qu'ils absorbent toute la matière transpirable et arrêtent la transpiration. Les vêtements sales qui sont en contact avec la peau, sont immédiatement placés sur les pores, hors d'état de s'imbiber des humeurs transpirées, ils les reportent dans le corps par le moyen des absorbants. Le linge sale n'attire jamais la matière inutile ou nuisible, qui est sécrétée du sang et rejetée hors du corps : elle reste sur les pores de la peau, et y est réabsorbée par les vaisseaux, ou bouche les émunctoires qui doivent toujours être ouverts; enfin les vêtements sales irritent la peau et causent la plupart des maladies dégoûtantes qui y ont leur siége, comme la gale et autres maladies cutanées.

La plupart des anciens législateurs avaient fait de la propreté, sous le nom de pureté, l'un des dogmes essentiels de leurs religions; voilà pourquoi ils chassaient de la société et punissaient même corporellement ceux qui se laissaient atteindre des maladies qu'engendre la malpropreté ; pourquoi ils avaient institué et consacré des cérémonies d'ablutions, de bains, de baptêmes, de purifications même par la flamme et par les fumées aromatiques de l'encens, de la myrrhe, du beujoin, etc.; en sorte que tout le système des souillures, tous ces rites des choses mondes et immondes, dégénérés depuis en abus et en préjugés, n'étaient fondés dans l'origine que sur l'observation judicieuse que les hommes sages et instruits avaient faite dè l'extrême influence que la propreté du corps, dans les vêtements et l'habitation, exerce sur sa santé, et, par une conséquence immédiate, sur celle de l'esprit et des facultés morales.

La malpropreté ou saleté est un vice aussi veritable que l'ivrognerie, ou que l'oisiveté dont elle dérive en grande partie. La malpropreté est la eause seconde et souvent première d'une foule d'incommodités, même de maladies graves; il est constaté en médecine qu'elle n'engendre pas moins les

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